L`expression de la demande de formation : « partout et nulle part »

Forum annuel du RESDAC
L’expression de la demande de formation : « partout
et nulle part »
par Patrick Weldon
À la veille de la clôture du Forum annuel du RESDAC, Paul Bélanger, qui a
fait partie de l’Institut de coopération
pour l’éducation des adultes (ICÉA) et
qui est maintenant professeur agrégé
à l’Université de Montréal, a livré une
présentation sur la demande de formation de base aux adultes à un auditoire attentif.
L’expression de la demande
Selon Paul Bélanger l’expression de la demande revêt autant d’importance que la réponse éducative
qu’on y apporte. « Si j’ai un problème d’emploi, je
ne traduis pas ça tout de suite en ‘ j’ai besoin de
formation’. » Ce n’est pas toujours évident de cibler
l’expression de la demande. « Personne ne dit ‘Je
veux un cours de formation de base’! », explique
Paul Bélanger. Il évoque la difficulté avec laquelle
s’exprime la demande. Si quelqu’un ne peut lire la
posologie de ses médicaments, ce n’est pas évident
de penser ‘formation’. « Mais c’est à travers ce genre de situations que les problèmes vont émerger,
puis permettre à la personne de voir que face à un
besoin évident, la formation peut lui venir en aide. »
La responsabilité partagée
« Nos enquêtes démontrent que les gens veulent
se développer mais qu’ils ne veulent pas faire rire
d’eux », précise M. Bélanger. Selon lui, c’est bien en
amont de la formation que se situe le réel problème.
Paul Bélanger (à gauche) et Ron Faris en discussion au cours
d’une des pauses du Forum du RESDAC.
Il estime que tout le monde a droit à l’apprentissage
pour sa propre dignité humaine et sa stimulation
intellectuelle. Par contre, il insiste sur l’importance
de la responsabilité partagée en apprentissage car
« seul, on n’y arrive pas. »
Paul Bélanger soutient que les gouvernements ne
sont pas disposés à financer l’expression de la demande, mais seulement la formation. Il convient
que dans une certaine mesure, l’éducation est la
responsabilité de l’individu qui est formé. Il ajoute
cependant que « tant que tu n’es pas arrivé à un
certain niveau, tu as besoin de support. C’est majeur. On ne peut pas donner la responsabilité à un
individu de prendre soin de son corps si on ne lui
donne pas les outils pour apprendre à s’informer ! ».
Il relève également l’importance de renforcer les
notions de base au sein du grand public.