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Équipement Équipement RAYONNEMENT ET AIR PULSÉ Chauffage: déjouer les idées préconçues Exemples de deux bâtiments isolés et chauffés par rayonnement. Le club de Seclain dans les Flandres avec des tubes radiants (à gauche) et le centre de ligue de Bourgogne avec des panneaux rayonnants lumineux. Au-delà du confort de jeu, l’isolation et le chauffage permettent de régler le problème numéro un des salles de tennis : la condensation, principale cause de leur vieillissement prématuré. Pour se réchauffer les idées, petit tour d’horizon technique et chiffré. plus le confort : la température de l’air. Son principe consiste à chauffer au travers d’une chambre de combustion le volume d’un bâtiment. L’air pulsé provient de l’intérieur (recyclage) ou de l’extérieur (renouvellement) et est réparti de façon homogène à l’aide d’un destratificateur (voir schéma ci-dessous). Les techniques de chauffage Air chaud (coupe longitudinale) 1 2 2 Rayonnement (coupe transversale) 3 ➠ Le rayonnement. Comme son nom l’indique, cette technique consiste à « rayonner » vers des surfaces, des personnes ou des objets. Son principe comparable à un éclairage évite de chauffer inutilement les grands volumes et se définit comme un chauffage de masse. Cette technique d’émission d’énergie calorifique sous forme de rayonnement infrarouge s’adapte aux bâtiments assez hauts avec des zones « de jeu » à considérer. Elle peut être à basse température (600° C) ou à haute température (900° C) et elle est généralement représentée par des tubes radiants, panneaux radiants ou lumineux (voir schéma ci-contre). ➠ L’air chaud. Cette technique consiste à porter et à maintenir l’air ambiant à la température souhaitée en le mélangeant avec l’air réchauffé par un aérotherme ou un générateur. Le chauffage par air chaud agit sur le facteur qui conditionne le 2 8 ■ T E N N I S I N F O N °3 8 0 ■ M a r s 2 0 0 6 Rayonnement (coupe longitudinale) 3 1 Destratificateur 2 Aérotherme Aire de jeux 3 Tubes radiants à 7,4 mètres Cône de rayonnement 2. La consommation Techniques RAYONNEMENT Il s’agit bien de répondre aux besoins actuels tout en prenant en considération les générations futures, autrement dit « investir pour durer ». Désormais dans la ligne de mire des maîtres d’ouvrage, cet objectif rassemble également les décideurs, les concepteurs et les utilisateurs. Il y a encore peu de temps, le chauffage était synonyme d’investissement onéreux et de frais de fonctionnement exorbitants. Il n’était ainsi pas ou peu retenu dans le cadre d’un avant-projet sommaire. Cependant, l’idée qu’il participe de la pérennité des bâtiments, en plus d’offrir un confort de jeu non négligeable, a fait son chemin. Résultat : l’offre des entreprises s’est étoffée et le chauffage des salles isolées apparaît désormais comme l’un des postes clés des courts couverts. L’aide à l’équipement proposée aux clubs affiliés est incitative voire décisive dans la prise de décision et a permis de subventionner en 2005 un projet sur deux pour l’isolation du bâtiment et un projet sur quatre pour le chauffage, contre aucun en 2000. Dans la grande majorité des dossiers étudiés, seules deux techniques de chauffage sont généralement proposées : le rayonnement et l’air chaud, dont voici le détail. AIR CHAUD 1. Les techniques 3. Le renouvellement Nombre d’éléments pour 2 courts Puissance nominale unitaire Puissance totale consommée Tubes radiants De 8 à 12 De 4 à 8 23 kW 36 kW Entre 60 000 et 80 000 kWh Panneaux radiants lumineux De 8 à 12 27 kW Aérotherme De 8 à 12 35 kW Générateur avec destratificateurs 150 kW Matériels Entre 100 000 et 140 000 kWh Pour définir la consommation théorique des différents types d’appareil, il est nécessaire de connaître les caractéristiques du bâtiment (gabarit et nature de son isolation) et la période de fonctionnement. La puissance totale consommée proposée dans le tableau ci-dessus est définie sur la base d’une température intérieure de 12° C pour une température extérieure de -7° C pour le bâtiment suivant : 2 courts mitoyens d’une surface de 1 296 m2, une hauteur de 10 mètres, une isolation en toiture et parois sur la base d’un coefficient de 0,5 correspondant à une isolation par panneaux sandwich de 60-80 ou double peau de 80-100 et un renouvellement d’air statique de 0,5 vol/h.. Le calcul de la consommation se fonde sur 10 heures d’utilisation par jour sur 232 jours par an allant du 1er octobre au 20 mai. Le tarif à titre indicatif du kWh de gaz naturel est fixé à 0,035 euro TTC. Pour une puissance totale consommée moyenne annuelle de 70 000 kWh par rayonnement, la consommation serait de : 70 000 x 0,035 = 2 450 euros Pour une puissance totale consommée moyenne annuelle de 120 000 kWh par air chaud, la consommation serait de 120 000 x 0,035 = 4 200 euros Un bâtiment doit être chauffé pour combattre ses déperditions thermiques. Celles-ci sont dites « dynamiques » lorsqu’elles sont liées à des pertes par renouvellement d’air et « statiques » lorsqu’elles sont liées à des pertes par parois. En d’autres termes, plus un bâtiment est isolé et étanche moins il y a besoin de puissance pour tenir les conditions de pérennisation et de confort Le renouvellement d’air permet également d’assainir l’air ambiant du bâtiment pour des questions d’hygiène liées à l’activité sportive. Les 0,5 vol/h correspondent à environ 6480 m3/h au-delà desquels une ventilation complémentaire à celle naturelle généralement proposée (ventilation basse et haute) s’imposerait. A travers notre exemple, l’activité d’une journée « type » pourrait représenter environ 70 personnes réparties de la façon suivante : 16 joueurs et 2 moniteurs 50 personnes statiques Par appareil de chauffage TOTAL 30 m3/joueur 15 m3/pers 1,75 m3 18 x 30 = 540 m3/h 50 x 15 = 750 m3/h 8 x 36 x 1,75 = 504 m3/h 1794 m3/h L’activité d’une journée type ne demanderait pas d’aménagement particulier puisque l’énergie calorifique fournie par les joueurs et spectateurs ne représenterait que 27 % du plafond autorisé, soit 6480 m3. Dès lors, le renouvellement d’air statique caractérisé par une ventilation naturelle haute et basse (avec grille anti-rongeurs et anti-volatiles) est suffisant. Au-delà, le principe de ventilation dynamique avec des extracteurs devra être envisagé. 4. Les documents référence La réglementation thermique : RT 2000 Norme Afnor : NF EN 13410 Arrêté du 14 février 2000 Règlement de sécurité contre l’incendie dans les ERP (Etablissement recevant du public) DTU (Documents techniques unifiés) En conclusion, aujourd’hui, les idées préconçues fondent comme neige au soleil. Le système de chauffage est un investissement « raisonnable » et qui a toutes ses raisons d’être lorsque l’on défend les principes de pérennité et de fonctionnalité. Comparé à la consommation du système d’éclairage (Tennis Info n° 368, « Valeurs minimales à maintenir »), chauffer n’est plus un « lux ». Gaël Bonnaire Remerciements: Jean françois Leleu, de l’entreprise Solaronics; Philippe Aubry, de l’entreprise AGP; Claude Racle, de l’entreprise SBM. M a r s 2 0 0 6 ■ T E N N I S I N F O N °3 8 0 ■ 2 9