4. Si un jour je m`en vais

Transcription

4. Si un jour je m`en vais
Igor Isakovski
SI UN JOUR JE M’EN VAIS
si un jour je m’en vais,
si le chemin m’emmène ailleurs
que je me dise, ton esprit s’est vidé,
ton âme s’est lassée
ce ne sera pas comme
une éclipse du soleil, ce ne sera pas
comme une lune engloutie, ce ne sera…
tout sera calme, imperceptible
comme si je n’avais jamais existé…
si un jour je décide de partir,
malhabile comme une abeille perdue
au milieu de la nuit, loin de sa ruche,
loin de sa reine, une abeille qui
essaie de butiner le nectar de la nicotine
sur les murs, les images, sur les doigts
de l’écrivain…comme une abeille perdue
si je décide de partir, j’entrerai en collision
avec mon for intérieur…en volant
affolé autour de la lumière, je saurai
que la lumière est ma mort brûlante,
loin de la véritable lumière.
je saurai, et je volerai, affolé.
si je pense un instant à cela
je me souviendrai de ces mots,
je sentirai mes doigts, j’accrocherai
de nouvelles images sur les murs, je resterai
là où je suis et j’attendrai que tu viennes.
pour m’éclairer. de l’intérieur.
ce sera long.
je laisserai les mots
s’envoler, affolés et loin
de leur reine, loin de moi :
ils sont comme ça les mots qui apportent
le soulagement au moins un instant,
le salut et la paix provisoires; si un jour
je décide de partir, un jour si je pars :
tout sera calme.
08.07.2014, 04 :16
Traduit du macédonien par Maria Béjanovska