Intérêt de la combinaison ondes de choc radiales et infrasons
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Intérêt de la combinaison ondes de choc radiales et infrasons
T E C H N I Q U E Intérêt de la combinaison ondes de choc radiales et infrasons dans les douleurs myofasciales ELIO DI PALMA LICENCIÉ EN KINÉSITHÉRAPIE ET RÉÉDUCATION LICENCIÉ EN OSTÉOPATHIE PROFESSEUR D’ÉLECTROPHYSIOTHÉRAPIE ET DE BIOMÉCANIQUE À LA HAUTE ÉCOLE ANDRÉ VESALE DE LIÈGE SECTION KINÉSITHÉRAPIE La théorie des points gâchettes élaborée par Travell et Simons est la base du diagnostic et du traitement des syndromes des douleurs myofasciales. Etant donné la difficulté de la localisation des points gâchettes et le manque d'efficacité, cette méthode thérapeutique n'est que peu répandue. L 'application de cette technologie combinée sur les points gâchettes va permettre une toute nouvelle méthode thérapeutique. L'utilisation des ondes de choc radiales en combinaison avec des infrasons rend possible tant un traitement local efficace des points gâchettes qu'un traitement sur toute la surface des muscles affectés. Introduction Ondes de choc radiales (RSWT) L'énergie est répandue sur une large surface. Ces appareils produisent un niveau d'énergie faible à moyen. Des impulsions acoustiques (ondes de choc) générées par voie pneumatique sont introduites dans le corps sur une large surface au moyen d'une pièce à main ultramaniable. Ces impulsions se répandent dans toute la zone douloureuse. L'onde de choc thérapeutique, générée lorsque le projectile frappe le transmetteur d'ondes de choc intégré à la pièce à main, est introduite à travers la surface du transmetteur dans la zone douloureuse pour y exercer son effet curatif. Combinaison ondes de choc radiales et infrasons Cette technologie produit des impulsions associées à des vibrations de faibles amplitudes (infrasons combinés à la technique RSWT) qui permettent l'activation des tissus musculaires et conjonctifs et créent une hyperhémie. Elle est utilisée en particulier dans le cas des contractures musculaires (telles que les céphalées de tension, les lombalgies,…), les douleurs myofasciales et pour les points gâchettes. Points gâchettes Le syndrome des douleurs myofasciales est une maladie courante dans le quotidien orthopédique. D'après la théorie de Travell et Simons (1992), les points gâchettes (points Trigger) musculaires sont l'origine principale des douleurs myofasciales. Contrairement à la description extrêmement détaillée du syndrome des douleurs associées aux muscles dans le livre de Travell et Simons (1992), la thérapie des points gâchettes n'est jusqu'à présent que peu répandue dans la pratique. N°13 - PROFESSION KINÉSITHÉRAPEUTE 11 T E C H N I Q U E Intérêt de la combinaison ondes de chocs radiales et infrasons dans les douleurs myofasciales raccourcissement, relâchement musculaire après stimulation, tendance aux spasmes, perturbations de la motricité fine (troubles de la coordination). retardé Ceci explique pourquoi ces muscles sont prédisposés aux blessures consécutives à ce genre d'altérations (élongations musculaires, déchirures des fibres musculaires, etc.). Cervicalgie, cervico-céphalgie cervico-brachialgie L'importance des points gâchettes découle des symptômes cliniques déclenchés par : la formation de nodules musculaires avec douleur locale et référée, cordons musculaires (« taut bands »), Mode d’action … La fréquence d’impulsions doit être supérieure à 10 Hz raccourcis réaction de secousse musculaire (« twitch response »), restriction de la mobilité des articulations, développement de points gâchettes distaux (points gâchettes satellites). D'après « l'hypothèse intégrée » de Simons (1996), les points gâchettes sont dus au dysfonctionnement de la plaque terminale motrice du muscle pouvant être provoqué par différents mécanismes tels que : la surcharge mécanique aiguë avec traumatisme, la surcharge chronique due aux troubles musculo-squelettiques (« repetitive strain injury / RSI »), la mauvaise posture, le froid, le stress émotionnel,… La libération accrue du calcium due aux lésions mentionnées ci-dessus entraîne une contraction permanente des filaments actine-myosine (sarcomères anormalement raccourcis) sous la plaque ter- La présence prolongée de points gâchettes peut activer des points gâchettes distaux dans d'autres muscles, qui, de leur côté, vont développer leurs propres douleurs et perturbations fonctionnelles. 15 Hz étant considéré par Les raisons de l'efficacité de cette méthode thérapeutique font l'objet de discussion : amélioration de la circulation locale (hyperémie) avec élimination de la crise d'énergie due à l'ischémie, diminution de la concentration des substances vasoneuroactives, relâchement des contractions permanentes des filaments actine-myosine, modulation de la douleur due aux interneurones GABAergiques , effet mécanique de « contre-irritation ». la plupart des patients comme plus confortable… minale atteinte, ayant elle-même pour conséquence une consommation accrue d'énergie. Simultanément, la compression des capillaires par les nodules de contraction provoque une ischémie locale. Ces deux facteurs combinés engendrent une crise d'énergie locale. L'ischémie locale libère de la bradykinine ainsi que d'autres substances permettant la sensibilisation des nocicepteurs musculaires dans les tissus et accroît la sensibilité des points gâchettes à la pression (hyperalgésie). A cause de l'ischémie, la plaque terminale motrice déjà endommagée continuera à se dégrader, instaurant ainsi un cercle vicieux. Les muscles présentant des points ou zones gâchettes voient leurs propriétés altérées : 12 PROFESSION KINÉSITHÉRAPEUTE- N°13 Traitement Tout d'abord sont traités les points gâchettes actifs, responsables des douleurs actuelles et spontanées ou des douleurs pouvant être déclenchées par effort. Puis, ce sont les points gâchettes satellites se développant dans la zone de propagation des douleurs qui sont traités. Les points gâchettes satellites, s'ils existent depuis longtemps, sont responsables du processus selon lequel la douleur devient chronique, tout comme les points gâchettes secondaires se trouvant dans les chaînes musculaires fonctionnelles des antagonistes et des synergistes. Paramètres et durée du traitement Comme l'expérience le prouve, le traitement doit être effectué à bas niveau d'énergie afin de ne pas porter préjudice au potentiel de repos des cellules. La fréquence d'impulsions doit être supérieure à 10 Hz. 15 Hz étant considéré par la plupart des patients comme « plus confortable ». Cet effet est probablement imputable à l'oscillation physiologique propre du système musculaire provoquée par les ondes de choc radiales. Une séance par semaine. En général, une moyenne de 4 à 6 séances sont nécessaires 1 > Délimiter la zone à traiter. 2 > Positionner le patient dans une position confortable de manière à ce que la zone à traiter soit facilement accessible. 3 > Appliquer du gel de contact sur toute la zone à traiter et faire glisser la tête sur toute la zone. 4 > Régler les paramètres : pression entre 1,6 et 2,5 bars suivant la taille de l’applicateur. Attention, plus la taille est grande, moins il faut mettre de pression. 5 > Fréquence 15 Hz. Bursite trochantérienne muscles fessiers (petit fessier et moyen fessier), les rotateurs externes de la hanche et le muscle carré des lombes. Dorsalgie Quelques indications Les douleurs majoritairement locales sont provoquées par les points gâchettes dans les muscles multifides et rotateurs ainsi que, dans la région interscapulaire, par les muscles rhomboïdes, le muscle petit dentelé postéro-supérieur et le muscle trapèze partie ascendante. Liste non exhaustive Bursite trochantérienne Cervicalgie, cervico-céphalgie, cervico-brachialgie La « bursite trochantérienne » est une maladie fréquente, souvent provoquée par des points gâchettes dans les muscles fessiers et les rotateurs externes de la hanche. Des états douloureux antérieurs au niveau de la colonne vertébrale lombaire, une coxarthrose en cours de développement et des états restant après l'apport d'une endoprothèse totale, peuvent être à l'origine de ces points gâchettes. L’utilisation de fréquences plus élevées (18 – 21 Hz) permet, en plus, de réaliser la « stimulation biomécanique » et l’assistance vibratoire proprioceptive. La cervicalgie, la cervico-céphalgie et la cervico-brachialgie font partie des meilleures indications, puisque les muscles affectés ne sont pas trop grands (exception faite du muscle trapèze) et se trouvent à la surface. De 6 à 8 séances sont suffisantes pour obtenir une diminution des douleurs ainsi qu'une augmentation durable de la mobilité. Lombalgie, lombosciatique pseudoradiculaire Les douleurs locales dans la colonne vertébrale lombaire sont provoquées par les points gâchettes se trouvant dans la musculature segmentaire (muscles multifides et rotateurs), dans la jonction dorsolombaire (muscle iliocostal lombaire et muscle iliocostal thoracique) ainsi que dans le muscle psoas-iliaque. Les douleurs irradiantes pseudoradiculaires sont à imputer à la présence des points gâchettes dans les Syndrome tibial antérieur L'irritation des points gâchettes dans le muscle jambier antérieur est une affection caractéristique des coureurs et des randonneurs. Ceci est dû à la surcharge musculaire engendrée notamment lors des descentes. Le traitement ne doit être effectué qu'au niveau du muscle affecté. Syndrome de la bandelette ilio-tibiale Les douleurs au niveau de l'ischion sont provoquées par des points gâchettes se trouvant dans le grand fessier ainsi que dans le muscle ischio-crural et peuvent également être traitées avec succès. Syndrome de la bandelette ilio-tibiale La surcharge du muscle tenseur du fascialata se rencontre fréquemment chez les coureurs et provoque des douleurs latérales au niveau de la hanche et de la cuisse. Cette pathologie est souvent combinée avec des points gâchettes dans les muscles fessiers et dans le muscle vaste latéral. Syndrome tibial antérieur N°13 - PROFESSION KINÉSITHÉRAPEUTE 13 T E C H N I Q U E Intérêt de la combinaison ondes de chocs radiales et infrasons dans les douleurs myofasciales Autres indications Tendinopathies et enthésopathies, capsulites, épaules gelées, pubalgie, chondropathies rotuliennes, fasciite plantaire, periostose,… Effets secondaires et contre-indications > Après les premières séances, les douleurs initiales peuvent s'aggraver à court terme et, dans des cas exceptionnels, de nouvelles douleurs musculaires peuvent apparaître. > En cas de traitement de la colonne vertébrale cervicale, le patient peut souffrir de maux de tête et de sifflements temporaires. Les patients souffrant de migraines et de bourdonnements doivent en être informés. Pour ces patients, il est recommandé de sélectionner une basse pression (1,6 bar) et d'utiliser une protection pour oreilles. > Les hématomes locaux, notamment sur les muscles fessiers, sont les effets secondaires les plus courants lors de l'utilisation des ondes de choc radiales. > Si l'aggravation des douleurs ou l'apparition d'hématomes devait nécessiter une interruption du traitement, il est recommandé de réduire l'intensité lors de la reprise du traitement. Ces paramètres peuvent être de nouveau augmentés lors des séances suivantes. > Généralement, un traitement des points gâchettes est contre-indiqué en cas : - de tumeurs malignes - de myopathies primaires - de maladies rhumatismales sévères (par polymyalgie rhumatismales…) - de traitement de structures vulnérables. Des contre-indications relatives sont la grossesse et les thérapies anticoagulantes. ■ 14 PROFESSION KINÉSITHÉRAPEUTE- N°13 BIBLIOGRAPHIE ≥ Brunet-Guedj, E. et coll. : "Traitement des tendinopathies chroniques par ondes de choc radiales", JTraumatol Sport, 19 : 239-243, 2002. ≥ Buchbinder, R. et coll. : "Ultrasound guided shockwave extracorporeal shock wave therapy for plantar fasciitis. A randomized controlled trial", JAMA, 19;288 : 1364-1372, 2002. ≥ Cosentino, R. et coll. : "Efficacy of extracorporeal shock wave treatment in calcaneal enthesophytosis", Ann Rheum Dis, 60 : 1064-1067, 2001. ≥ Diesch, R. et coll. : "Conventional versus Ballistic Extracorporeal Shock Waves for the treatment of Calcaneal Spur", 2nd International Congress of the the ISMST, Londre, 1999. ≥ Frölich, T. et G. Haupt : "Successful therapy of tennis elbow and calcaneal spur by ballistic shockwaves. 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