Groupement de textes

Transcription

Groupement de textes
Groupement de textes
p o u r
o u v r i r
à
d ’ a u t r e s
l e c t u r e s
Sido (1930)
Colette
1
5
10
C’était une robe d’été, en toile de lin d’un bleu doux. En regardant l’envers de l’étoffe, on avait la surprise de le voir d’un ton vif. Seuls les soleils
de plusieurs belles saisons répondaient de son heureux pâlissement. Elle
datait, je pense, de 1860 environ.
Cinquante-cinq centimètres de tour de taille, et une grande jupe épanouie, brodée de blanc. « C’est un chiffon, disait Sido. Cela ne peut plus
servir à rien. J’en tirerai bien une paire de manches, qui protègeront celles
de ma robe quand je laverai la chienne ou quand je pétrirai la pâte de la
tarte… »
Mais la robe bleue retournait entière, au tiroir. Je ne me repens pas d’y
avoir porté les ciseaux, puisque d’un bleu doux, et ramagée de blanc, elle
habille comme par le passé, elle habille encore et toujours ma très chère
« Sido ».
Colette, préface de Sido, édition présentée,
transcrite et annotée par Maurice Delcroix, édition Zulma.
Sidonie Gabrielle
COLETTE
1873-1954
Née à SaintSauveur-enPuisaye dans
l’Yonne, elle a
choisi le nom
de famille de son
père comme nom
de plume en 1924.
Dans Sido, publié
en 1930, elle
raconte ses années
d’enfance à SaintSauveur. Elle y
évoque l’image
de sa mère Sido,
disparue en 1912.
Colette est restée
célèbre pour son
œuvre variée : la
série des Claudine
signée pourtant
par son premier
mari, Willy, Les
Vrilles de la vigne
en 1934 et Le Blé
en herbe en 1923.
Liseuse couronnée
de fleurs ou la muse
de Virgile, Camille Corot,
1845.
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Questions
1. De quelles façons l’objet qu’est la robe bleue de
Sido permet-elle d’évoquer la mère de Colette ?
3. Quelles valeurs symboliques cette robe prend-elle
alors ?
2. Quelle utilisation l’auteur a-t-elle fait de cet
objet ?
4. Sur le manuscrit, comment peut-on expliquer la
deuxième rature de Colette ? Que nous montre-t-elle ?
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