Hervé Gaymard: «Les APE sont morts nés»

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Hervé Gaymard: «Les APE sont morts nés»
Hervé Gaymard: «Les APE sont morts nés»
16-12-2009
www.lesafriques.com/actualite/herve-gaymard-les-ape-sont-mortsnes.html?Itemid=89?article=21120
Les croisés africains de la lutte contre les APE viennent de recevoir l’appui de la
commission des affaires européennes du parlement français, qui estime que c’est un
échec et préconise des « Accords de Partenariat de Développement Economique et
Commercial ».
« Les APE, morts nés ». Le député de l’Union pour un Mouvement populaire, Hervé
Gaymard, ne fait pas dans la langue de bois. En avant-propos du rapport d’information de
la commission des affaires européennes de l’assemblée nationale française sur les APE ,
qu’il a présenté avec son collègue socialiste, Jean-Claude Fruteau, le député de la majorité
est catégorique. « Autant ne pas s’embarrasser de périphrases : la négociation des Accords
de Partenariat Economique entre l’Union Européenne et les Pays d’Afrique, de la Caraïbe et
du Pacifique, qui devait aboutir le 31 décembre 2007, est un échec ».
Effectivement, même si la Commission de l’Union européenne ne le dit pas encore,
promettant toujours une signature qui s’éloigne comme une ligne d’horizon, le fait est
établi que l’échéancier n’a pu être respecté. Mais pour M. Gaymard, la date est
anecdotique. Le problème est ailleurs. « Il ne faut pas se laisser impressionner par la
tyrannie du calendrier. » « Le véritable échec tient au malaise profond qui caractérise
désormais les relations entre l’Union Européenne et les pays ACP ». Une page d’histoire est
tournée. Celle du partenariat exemplaire que l’Europe avait su construire en 1957 avec les
accords d’association qui féconderont les accords de Yaoundé (1963 et 1969), puis de
Lomé (1975). Les visionnaires qui avaient donné corps à ce partenariat, explique Gaymard,
avaient compris que « la construction européenne était inséparable d’une politique active
et originale d’aide au développement ». Cette politique s’est incarnée dans le Fonds
européen de Développement et des préférences commerciales non réciproques, l’accès
privilégié au marché européen à un prix bien supérieur au prix mondial pour le sucre, la
banane, le rhum, la stabilisation des recettes d’exportations ou minières etc.
Ce « modèle de Lomé contesté dans son efficacité économique, et surtout devenu
incompatible avec les règles de l’Organisation Mondiale du Commerce » a été sacrifié par
l’Union européenne qui est allée même au devant des exigences de l’OMC.
Tout est-il pour autant perdu ? Le co-présentateur, Jean-Claude Fruteau, répond non. Le
contexte, grâce à « un nouveau Parlement, une nouvelle Commission [qui peuvent
permettre] à l’Europe, fidèle à sa vocation de proposer aux pays ACP des Accords de
Partenariat de Développement Economique et Commercial (APDEC) ».
Pour conclure, Gaymard estime que l’échec est « à féconder » en mêlant « les
problématiques commerciales, de développement, mais également de gouvernance
publique, concernant particulièrement l’évolution des systèmes douaniers et fiscaux » tout
en conservant « l’approche régionale, qui effectivement peut être féconde ».
CES