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Coulisses de la leçon :
Un navigateur européen et ses voyages de découverte et d’exploration : James Cook
L’étude de documents s’intègre au thème 4 du programme d’Histoire Géographie du programme de
seconde, adapté à la Polynésie française, selon le B.O spécial N°4 du 12 juillet 2012 : « Nouveaux
horizons géographiques et culturels des Européens jusqu’au XIXème siècle ».
Dans le cadre de la question obligatoire « L’élargissement du monde », après avoir réalisé l’étude
obligatoire « De Constantinople à Istanbul : un lieu de contacts entre différentes cultures et religions »,
la seconde étude s’intitule : « Un navigateur européen et ses voyages de découverte et d’exploration (de
préférence dans le Pacifique : Cook, Bougainville, Lapérouse) ».
1-contexte historique et personnage
Maître d’équipage dans la Royal Navy, James Cook est choisi pour mener, pour l’Angleterre, trois
expéditions scientifiques successives dans l’océan Pacifique, l’un de ses objectifs principaux étant de
découvrir la Terra Incognita, un continent austral légendaire. Sa première exploration (1768-1771) le
mène, à bord de l’Endeavour, à Tahiti, en Nouvelle-Zélande et en Australie. Au cours de sa deuxième
circumnavigation (1776-1779), il recherche plus activement le continent austral, et découvre la
Nouvelle-Calédonie (1774). En 1776, il repart pour naviguer le long de la côte nord-ouest de l’Amérique
du Nord. Lors d’une escale à Hawaii, où il est reçu comme un dieu, son équipage transgresse un certain
nombre de tabous, et – au cours d’une expédition punitive – James Cook est tué par les insulaires.
L’exploration approfondie de l’océan Pacifique menée par James Cook a contribué à une bien meilleure
connaissance cartographique, botanique, ethnologique, en bref scientifique, des îles océaniennes, en
même temps qu’elle a eu pour conséquence l’agrandissement du territoire de l’Angleterre outre-mer.
Elle signe la fin du règne des philosophes-voyageurs influencés par le mythe du bon sauvage et
inaugure l’époque des expéditions scientifiques. Son journal de bord en témoigne, qui relève à la fois
d’une chronique de bord précise et vivante, et d’une description fidèle et rigoureuse des îles et de leurs
habitants.
Source : dossier pédagogique, les explorateurs ; musée du quai Branly
NB : On pourra ajouter que l’origine de l’appellation de l’archipel « îles de la Société » revient à James
Cook qui donne ce nom en l’honneur de la « Société géographique de Londres » lors de son passage à
Tahiti.
2- Présentation de l’étude de documents :
La mise en œuvre explicitée
Le volume horaire consacré à l’étude est d’une heure, et ne doit pas dépasser 1 heure et 30 minutes,
trace écrite et synthèse comprises.
Le corpus documentaire rassemble des documents du quai Branly (dossiers pédagogiques), des extraits
du journal de bord de James Cook et James King, et documents iconographiques (tableaux, gravures)
ainsi qu’un planisphère recensant les 3 voyages de Cook.
L’étude peut débuter, soit par une contextualisation par le professeur sous forme de récit, soit par un
extrait de documentaire vidéo (ex : « Les britanniques, histoire d’un peuple »2012, diffusé sur Planète+
en 2015, 7 épisodes de 40mn, réalisation : Nick Green)
A- La démarche explicitée
L’étude de documents permet d’activer les compétences du programme de seconde :
- maîtriser les repères chronologiques et spatiaux
- identifier, lire et comprendre un document
- confronter deux documents de nature différente
- rédiger un court texte qui répond au sujet
3- Exploitation du corpus documentaire
A- L’étude de documents peut aborder les questions suivantes :
-a- Identifiez chacun des trois voyages de James Cook. Quels sont les objectifs de ces voyages ? Sont-ils
les mêmes au cours des diverses explorations? (Documents 1, 2, 3)
-b- La Terra Australis a-t-elle été découverte par James Cook ? Dans l’état des connaissances actuelles
de quel continent peut-il s’agir ? (Documents 1 et 3)
-c- Que découvre James Cook comme particularités culturelles dans le triangle polynésien ? Pourquoi
s’intéresse-t-il aux coutumes des autochtones ? (Documents 4, 5, 6, 7, 8)
-d- Expliquez la fin tragique de James Cook. Que peut on en conclure sur les relations entre européens et
peuples autochtones ? (documents 9, 10)
-e- Rédiger : Que révèlent les expéditions de James Cook sur la manière dont les grands voyages
d’exploration ont modifié le regard des Européens sur le monde ?
-B Les réponses possibles.
-a- 1er voyage : rouge
2ème voyage : vert
3ème voyage : bleu
La mission principale qui est confiée à James Cook est de découvrir le Terra Australis ou Terra
Incognita. Il vient observer le passage de la planète Venus à Tahiti (qui donne le nom de « pointe
Venus » à la plage de sable noir de Mahina). Accompagnés par de nombreux scientifiques lors de ses
voyages, il recense toutes les nouvelles espèces rencontrées, mais aussi décrit les peuples avec qui il
entre en contact.
On peut relever une évolution des objectifs de ses voyages : la priorité est d’abord donnée à la Terra
Australis, puis il se concentre sur la recherche de nouvelles terres et découvertes scientifiques
potentielles vers le nord du Pacifique, enfin son troisième voyage se consacre à la découverte d’un
passage par le détroit de Béring.
-b- James Cook ne parvient pas à découvrir la Terra Australis. Oui, dans l’état actuel des connaissances,
il s’agit de l’Antarctique.
-c- James Cook est très intéressé par les peuples qu’il rencontre (c’est le début des voyages
scientifiques), il prend de nombreuses notes dans son carnet de bord sur des pratiques religieuses
(sacrifice humain sur le marae de Orofero), des pratiques récréatives (premier et plus ancien
témoignage de la pratique du surf dans la baie de Matavai, à Tahiti), ou encore sur les comportements (
la nudité et la pudeur en Nouvelle-Zélande, chez un peuple considéré au départ comme « sauvage » ;
peut être un signe de civilisation pour Cook ).
-d- James Cook, pris pour un demi dieu lors de son premier passage , rencontre des tensions lors de son
retour sur l’île quelques mois plus tard, qui vont crescendo, du fait de tabous non respectés ( lieux
déclarés sacrés transgressés, meurtre de nobles hawaïens prestigieux lors d’escarmouches) et du poids
que fait peser la présence anglaise, prolongée par le mauvais temps, sur cette société hawaïenne (dons
de nourriture) et dégénèrent jusqu’à son meurtre. ( le vol d’une embarcation anglaise pousse James Cook
à vouloir séquestrer le Roi sur son navire jusqu’à restitution, mais la méfiance de proches du souverain et
l’annonce du meurtre d’un haut représentant de la noblesse par des marins anglais lors d’un accrochage
dans un baie de l’île fait monter la tension soudainement poussant James Cook à ouvrir le feu sur un
guerrier puis un noble qui décède entrainant le déchaînement des hawaïens. Une fois tué, des restes du
corps seront rendus aux britanniques pour inhumer le capitaine en mer. L’absence de parties de son corps
fera présumer qu’il aurait pu être victime d’une cérémonie anthropophage).
On peut en conclure que ces rencontres oscillent entre fascination réciproque et incompréhension
partagée.
-e- Rédaction d’un paragraphe d’une quinzaine de lignes qui répond à la question.
NB : les parties en italique sont des ressources pour le professeur et non des réponses attendues
Pour aller plus loin, voici des ressources supplémentaires, éventuellement utilisables avec les élèves.
Le site de la BNF fournit aussi des documents cartographiques réalisés par James Cook, témoignant de la
précision des relevés qui définissent des contours géographiques quasi exacts, hormis l’absence de l’Antarctique !
(sic) .
Aller sur le site, et zoomer sur la carte :
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b59706138/f1.zoom
source : http://histoire-geo-ensemble.overblog.com/voyage-autourdes-cartes
Un explorateur du XVIIIème siècle à la découverte du Pacifique :
James Cook (1728-1779)
Document 1: Les circumnavigations de James Cook
Document 2: Portrait de James Cook
Source : Wikipedia
Source : Tableau
de Nathaniel Dance Holland
1776
Document 3:
Les 3 voyages de James Cook:
1ère expédition : 1768-1771
La Royal Society décide de lui confier la charge d'une grande expédition dans le Pacifique Sud, afin de
découvrir la légendaire Terra Australis. Mais aussi l’observation depuis l'hémisphère sud du transit de la
planète Vénus à Tahiti (passage de Vénus entre la Terre et le Soleil, on tente de calculer la distance
terre-soleil grâce à un calcul trigonométrique) puis, Cook débarque en Nouvelle-Zélande et découvre
l’Australie.
2ème expédition : 1772-1775
Cook descend beaucoup plus au Sud, il dépasse le cercle polaire antarctique mais les glaces l'obligent à
rebrousser chemin, il finit par déclarer la Terra Australis inexistante.
Il entreprend désormais la seconde partie de sa mission : remonter plus au nord afin d'enrichir les
connaissances scientifiques et faire de nouvelles découvertes pour le compte de la Couronne britannique.
Cook accoste notamment à l'île de Pâques, aux îles Marquises, aux îles Fidji, au Vanuatu, en NouvelleCalédonie et à l'île Norfolk.
3ème expédition : 1776-1779
Après une escale en Nouvelle-Zélande, puis Tahiti, il découvre Hawaï, puis il étudie le littoral nord
américain et entreprend sans succès le passage du détroit de Béring. L’expédition retourne à Hawaï mais
le climat entre certains habitants de l'île et les sujets britanniques est de plus en plus tendu. James Cook
est poignardé et meurt le 17 février 1779.
Sources diverses : dont Site du Musée du Quai Branly
Document 4 : Scène de sacrifice humain
Document 5 : La cérémonie
Un des prêtres, assis près du morai, commence
une longue prière. Une fois la prière terminée, les
autres prêtres transportent le corps du mort
enveloppé de feuilles de cocotiers sur la plage près
du morai pour finalement le déposer sous un arbre,
auprès duquel se trouvent trois statues en bois.
Un prêtre récite à nouveau des prières et implore
son dieu de procurer assistance lors de la
prochaine guerre afin de délivrer le chef, les
femmes et les cochons retenus prisonniers par
leurs ennemis.
Source : Dessin
de Weber, troisième voyage de Cook,
collection du musée de Tahiti et des îles
Source : Extrait
du journal de bord de James Cook lors de
son troisième voyage (1776-1779)
Document 6: La découverte du surf
Document 7: Représentation d’une scène de surf
« Nous y vîmes dix ou douze Indiens qui
nageaient pour leur plaisir (...) Ce qui rendit
ce spectacle encore plus amusant, ce fut que
les nageurs saisirent l'arrière d'une vieille
pirogue et le poussèrent devant eux en
nageant jusqu'à une assez grande distance
en mer ; alors deux ou trois de ces Indiens
se mettaient dessus, et tournant le bout
carré contre la vague, ils étaient chassés
vers la côte avec une rapidité incroyable, et
quelquefois même jusqu'à la grève (...). »
Source :
Extrait du journal de bord de James Cook,
après son passage à Tahiti en 1769, lors de son
premier tour du monde (1768-1771)
Source : gravure
de 1777
Document 8: De l’étude des mœurs
Les femmes au contraire portent toujours quelque chose autour de la taille, en général une natte courte
qui ne descend qu'aux genoux(...) j'eus une preuve manifeste que les femmes ne se montrent jamais
nues, surtout à des étrangers. Quelques-uns d'entre nous débarquèrent sur une petite île, où plusieurs
étaient nues dans l'eau occupées à pêcher des écrevisses de mer et des coquillages. Aussitôt qu'elles
nous aperçurent, quelques-unes se cachèrent parmi les rochers, les autres restèrent dans la mer jusqu'à
ce qu'elles eussent fait des tabliers avec des herbes marines. Même alors elles donnèrent des signes
manifestes de confusion lorsqu'elles sortirent de l'eau devant nous.
Source : Extrait
du journal de bord de James Cook, en Nouvelle Zélande, lors de son premier tour du monde (1768-1771)
Document 9: Récit de la mort du capitaine
Cook
De retour aux îles Hawaï, le 17 janvier 1779, le
séjour se prolonge du fait du mauvais temps. La
charge que représentent les britanniques et le non
respect de certains « tabou » exacerbe les tensions.
Cook est en présence du Roi quand la foule devient
menaçante à la nouvelle du décès d’un des nobles
prestigieux par des britanniques.
« Le capitaine tira alors à balle et tua l’un des plus
considérables parmi les naturels. Une attaque
générale à coups de pierres s’ensuivit aussitôt (…)
Quatre de nos soldats postés sur les rochers se
firent couper la retraite, et furent immolés à la
fureur de l’ennemi (…) Notre infortuné
commandant, la dernière fois qu’on le vit
distinctement, était debout au bord de l’eau et
criait aux chaloupes de cesser le feu et
d’approcher du rivage (…) car on remarqua que
tant qu’il faisait face aux naturels aucune violence
ne fut exercée contre lui, mais dès qu’il eut tourné
le dos pour donner des ordres aux bateaux il fut
poignardé par derrière et tomba le visage dans la
mer. En le voyant tomber, les insulaires
poussèrent un cri général, et (…) chacun s’acharna
avec une ardeur sauvage à participer au
meurtre. »
Source : journal
du Capitaine King (1779)
Document 10: Illustration de la mort du
Capitaine Cook
Source : Huile sur
toile du 18ème siècle. Honolulu Academy
of Arts