Le palmier à huile, culture d`avenir Elaeis guineensis

Transcription

Le palmier à huile, culture d`avenir Elaeis guineensis
Le stipe,
non ramifié,
présente
les sections
losangiques
des feuilles qui
ont été
coupées,
disposées en
spirales.
L’alimentation, premier débouché
de l’huile de palme
Huile
L’huilededepalme,
palme,première
première
huile
devant
celle
huile devant celle de
de soja
soja
L’huile de palme extraite, de couleur rouge, est
généralement raffinée, blanchie et désodorisée
avant utilisation directe ou transformation.
• L’alimentation en consomme 80 % :
huile de table (en pays tropicaux), huile de
cuisson, margarine, substitut du beurre,
biscuiterie, pâtisserie, confiserie.
• La savonnerie, les détergents,
les cosmétiques, l’oléochimie
absorbent le complément.
Le nom scientifique du
palmier à huile, Elaeis
guineensis, vient du grec
ancien elaia = olive, en
raison de ses fruits riches
en huile. Cet élégant palmier,
originaire d’Afrique
intertropicale humide,
est un lointain parent
du cocotier.
L
es premiers palmiers sont apparus il y a 85 millions d'années
dans des milieux très divers
mais la répartition des 2 800 espèces
existantes aujourd’hui correspond
essentiellement à la zone intertropicale.
Les palmiers sont des végétaux pérennes
de toutes tailles. Ce ne sont pas des arbres :
ils n’ont pas de tronc mais un stipe !
• Le biocarburant, ester de méthyle
d’huile de palme, est appelé
à prendre de l’ampleur comme
toutes les énergies renouvelables...
L’extraction
de l’huile de palme
Elle se fait,
sur les lieux mêmes
de production, dans les
48 heures qui suivent
la récolte, après cuisson
des régimes (stérilisation),
égrappage puis pressage
des fruits et décantation.
Les huileries modernes
sont de grande capacité
(plusieurs dizaines
de tonnes de régimes
à l’heure) tandis que
les huileries artisanales,
en Afrique, traitent moins
de une tonne par heure,
sinon par jour.
Une qualité
nutritionnelle
irréprochable !
Les fruits
Centre
de coopération
internationale
en recherche
agronomique
pour le
développement
www.cirad.fr
Le palmier produit deux huiles
différentes simultanément :
• L’huile de palme issue de la pulpe du fruit :
20 à 26 % du poids frais des régimes ;
à l’état brut, elle est de couleur rouge,
due à la présence de caroténoïdes.
• L’huile de palmiste issue de l’amande :
2 à 3 % du poids des régimes ; de couleur ivoire,
ses caractéristiques sont proches de celles
de l’huile de coco.
Elaeis guineensis
L’huile de palme
se comporte comme les
huiles de maïs, tournesol,
soja ou colza, riches en
acides gras essentiels.
A l’état brut, sa forte teneur
en caroténoïdes accroît
le taux de vitamine A
du sang, d’où son effet
préventif sur certaines
maladies des yeux.
Résistante aux hautes
températures, elle est
prioritairement utilisée
dans les bains de friture.
• Le
secteur
huile: :
• Le
secteurdu
du palmier
palmier ààhuile
près
de
14
millions
10 millions d’hectares plantés,
plantés,
36 d’hectares
millions de tonnes
d’huile
58de
millions
palme +de4 tonnes
millions d’huile
d’huile
de palme de
+ 7palmiste.
millions d’huile
de
palmiste.
• Avec 4 tonnes d’huile par hectare
• En
aujourd’hui,
et par
an,moyenne
le rendement
est 7 à 10 fois
près
de
4
tonnes
supérieur à celui des d’huile
oléagineux
par hectare
et par
an.
annuels
: soja, colza,
tournesol.
• C’est un rendement 7 à 10 fois
• Mais, du fait d’une récolte
supérieur à celui des oléagineux
non mécanisée, un homme ne peut
annuels : soja,
exploiter plus de 8 hectares
colza, tournesol.
de palmier contre 200
pour le soja.
Une production
dominée par l’Asie
Il existe toujours en Afrique
une exploitation de cueillette.
Les premières plantations datent
du début du XXe siècle ; elles ont pris
un essor fulgurant après 1960, avec la
multiplication de grandes plantations
agro-industrielles (10 000 hectares
et plus), surtout en Asie.
La Malaisie et l’Indonésie fournissent
86 % de la production mondiale
d’huile de palme !
Les 3 principaux types de palmier
à huile se distinguent par l’épaisseur
de la coque de leurs fruits
Les fleurs sont réunies
en inflorescences, les unes
mâles, les autres femelles
(régimes après
fécondation), à l’aisselle
de chaque palme, excepté
en cas d’avortement
précoce.
Les fruits, très riches
en huile, sont des drupes
ovoïdes, charnues, réunies
en « régimes » pesant,
à l’âge adulte, 15 à 25 kilos
avec quelque
1 500 fruits.
Une récolte manuelle permanente
En plantation, on récolte 2 à 3 fois par mois
les 10 à 30 t de régimes/ha/an.
Maladies et ravageurs
Le palmier à huile compte de nombreux ravageurs
et maladies qui peuvent avoir des conséquences
graves sur la croissance, la production
et la survie de la plante.
• Les rongeurs (rats, agoutis…), porcs-épics
et sangliers s’attaquent aux très jeunes palmiers
en dévorant le bourgeon terminal.
• Les insectes Limacodidae (chenilles très colorées
et fortement urticantes) provoquent des défoliations
entraînant des baisses de production.
• En Afrique, la fusariose du palmier à huile
est endémique.
• En Asie du Sud-Est, la pourriture basale
du stipe à Ganoderma a une incidence
croissante en replantation.
• En Amérique latine, la pourriture du cœur
du palmier à huile est responsable de pertes
importantes et même de disparitions de plantations
en Colombie, au Brésil, au Surinam et en Equateur.
• Le dura à coque épaisse.
• Le pisifera sans coque ; mais stérile femelle,
il ne produit des fruits qu’exceptionnellement.
• Le tenera, hybride des deux précédents,
à coque mince.
Les feuilles
ou palmes entourent
et protégent
le bourgeon végétatif.
De nouvelles feuilles
sont émises en
continu au centre
de la couronne alors
que les plus vieilles
sont élaguées ou
se dessèchent.
Elles mesurent
de 6 à 9 mètres
et comptent plus
de 300 folioles
lamelliformes
disposées sur
plusieurs plans.
Une recherche dédiée
à la production durable d’huile
Des enjeux
• Faire face à une demande mondiale croissante en huile végétale.
• Produire plus, en respectant la biodiversité et l’environnement.
• Intégrer l’impact d’une filière biocarburant émergente.
Des recherches pour une production durable
• Viser l’intensification écologique des plantations existantes.
• Gérer l’espace pour une sélection raisonnée des sites des nouvelles
plantations.
• Valoriser au mieux une huile de qualité.
Augmenter les surfaces de palmeraies
sans menacer la biodiversité
Pour éviter l’implantation de nouvelles palmeraies dans des zones
à préserver, le Cirad évalue :
• L’importance de la zone pour les populations locales
(agriculture, cueillette, chasse, pêche, sites sacrés).
• Les espèces végétales et animales menacées, la sensibilité
des écosystèmes, la richesse de la biodiversité...
Le potentiel agronomique de la zone doit être satisfaisant.
Accroître la productivité des palmeraies
Pour augmenter le potentiel des plantations, le Cirad travaille
depuis des décennies à un programme d’amélioration génétique
avec ses partenaires*.
Les semences d’hybrides obtenues, résistantes aux maladies
mortelles, permettent des productions pouvant dépasser 8 tonnes
d’huile par hectare.
La multiplication par culture in vitro (embryogenèse somatique)
est également très prometteuse pour reproduire des palmiers d’élite.
* Irab (Bénin), Irad (Cameroun), Cnra (Côte d’Ivoire), Socfindo (Indonésie), La Cabaña (Colombie),
Palmeras del Ecuador (Equateur).
Denis Delebecque/Méridiennes • 03/2008
Le palmier à huile, culture d’avenir
The stem,
which is not
ramified,
has diamondshaped scars
where the leaves
have been cut,
which spiral
around
the stem.
Palm oil is primarily
for food use
Palmoil
oilisis the
theworld’s
world’s
Palm
leadingoil,
oil,ahead
ahead
leading
of soybean
soybean
of
Red palm oil is generally refined, bleached
and deodorized before being used directly
or processed further.
• Some 80% is used for human consumption:
salad oil (in tropical countries), cooking oil,
margarine, butter substitutes, biscuits,
cakes and confectionery.
• The rest is used in soaps, detergents,
cosmetics and the oils and fats
processing industry.
T
he first palms appeared some
85 million years ago in a wide
range of environments, but the
2800 species that exist today are primarily found in the intertropical zone.
Palms are perennial plants, of every imaginable size. They are not trees : they have
a stem rather than a trunk. Since time
immemorial, palms have provided people
with foodstuffs, personal hygiene products, medicinal preparations, building
materials, etc, etc.
The scientific name
for the oil palm, Elaeis
guineensis, comes from
the Ancient Greek
elaia = olive, because of
its oil-rich fruits.
This elegant palm, which
originated in humid
intertropical Africa,
is a distant relative of
the coconut palm.
• A biofuel, palm oil methyl
ester, is set to grow
in importance, like all
renewable energies.
Centre
de coopération
internationale
en recherche
agronomique
pour le
développement
www.cirad.fr
Palm oil
extraction
This is done on site,
within 48 hours
of harvesting, by cooking
the bunches (sterilization),
stripping and pressing
the fruits, and decanting
the oil.
Modern oil mills
are high-capacity (several
dozen tonnes of bunches
per hour), while
small-scale mills
in Africa handle less
than a tonne per hour,
if not per day.
Nutritional
quality beyond
reproach!
Fruits
Oil palm produces two different types of oil
at the same time:
• palm oil, from the fruit pulp: 20 to 26%
of fresh bunch weight; in its unprocessed state,
it is red, due to its carotenoid content.
• palm kernel oil (PKO), from the fruit kernel:
2 to 3% of fresh bunch weight;
it is a creamy colour, and has very
similar characteristics
to coconut oil.
Elaeis guineensis
Palm oil performs
like maize, sunflower,
soybean or rapeseed oils,
which are rich
in essential fatty acids.
The high carotenoid
content of the unprocessed
oil boosts vitamin A
levels in the blood,
hence its preventive
effect on certain
eye diseases.
Palm oil can resist
high temperatures,
and is primarily used
for frying.
••The
palmproduction
production
chain:
The oil
oil palm
chain:
14
million
hectares
planted,
10 million hectares planted,
58million
milliontonnes
tons of
palmoil
oil
36
of palm
+
4
million
tons
of
PKO.
+ 4 million tonnes of PKO.
• With around 4 tons of oil/
• With 4 tonnes of oil/hectare/year,
hectare/year,
yields are seven to ten times higher
yields are seven to ten times higher
than for annual oil crops: soybean,
than for annual oil crops: soybean,
rapeseed, sunflower, etc.
rapeseed, sunflower, etc.
However, because
palm
•• However,
becauseoiloil
palm
has to
to be
be harvested
harvested byby
hand,
has
hand,
harvester cannot
more
than
a aharvester
cannotcover
cover
more
than
hectares of
88hectares
ofoil
oilpalm,
palm,compared
compared
to 200
200 ha
to
haofofsoybean.
soybean.
Production
dominated by Asia
Wild palms are still harvested
in Africa.
The first plantations date back to
the start of the 20th century,
and the sector has really taken off since
1960, with a boom in large
agroindustrial plantations
(10000 ha and more), particularly
in Asia.
Malaysia and Indonesia combined
produce 86% of the world’s palm oil!
The main three types of oil palm
differ in terms of the thickness
of the fruit shell
The flowers develop
on inflorescences, some
male, some female (which
become bunches once
fertilized), in the axil
of each frond, except
in the event of early
abortion.
The fruits, which are very
rich in oil, are oval, fleshy
drupes grouped together
in “bunches” which, when
adult, weigh anything from
15 to 25 kilos and have
around 1500 fruits.
Continuous harvesting, by hand
In plantations, there are two or three harvesting
rounds per month, producing 10 to 30 t of bunches
per hectare per year in all.
Pests and diseases
Oil palm suffers from many pests and diseases
that can have a serious impact on palm growth,
yields and survival.
• Rodents (rats, agoutis, etc), porcupines
and wild boars attack very young palms and eat
the terminal bud.
• Limacodidae insects (brightly coloured, highly
urticant caterpillars) cause defoliation and
subsequently yield losses.
• In Africa, oil palm vascular wilt is a major problem.
• In Southeast Asia, basal stem rot caused
by Ganoderma is having an increasing impact
in replantings.
• In Latin America, oil palm bud rot
causes substantial losses and has even
wiped out whole plantations in Colombia,
Brazil, Surinam and
Ecuador.
• The dura type, has a thick shell.
• The pisifera type, does not have a shell, but these
palms are sterile females and only very rarely bear fruit.
• The tenera type, a hybrid of the above two,
has a thin shell.
The leaves
or fronds surround
the terminal bud.
The palm puts out
new leaves
continuously from
the centre of
the crown, while
the older leaves are
pruned or dry out
and fall. They are
6 to 9 metres long
and have more
than 300 blade-like
leaflets on several
levels.
Research for sustainable
oil production
Issues
• Satisfying growing global demand for vegetable oils.
• Producing more, while respecting biodiversity and the environment.
• Allowing for the impact of an emerging biofuel production chain.
Research for sustainable production
• Working towards ecological intensification of existing plantations.
• Managing land to ensure rational choice of new planting sites.
• Promoting high quality oil.
Expanding oil palm plantings without threatening
biodiversity
To avoid setting up new plantings in zones that should be preserved,
CIRAD assesses:
• The importance of the zone in question for local people
(agriculture, gathering, hunting, fishing, sacred sites).
• Threatened plant and animal species, the susceptibility
of various ecosystems, the degree of biodiversity, etc.
The chosen zone has to have sufficient agricultural potential.
Boosting plantation productivity
To boost plantation potential, CIRAD has been working
for decades with various partners—IRAB (Benin), IRAD (Cameroon),
CNRA (Ivory Coast), SOCFINDO (Indonesia), La Cabaña (Colombia)
and Palmeras del Ecuador (Ecuador)—on a genetic improvement
programme.
The hybrid seeds developed are resistant to lethal diseases
and ensure yields of anything up to 8 tonnes of oil per hectare
and more.
Using in vitro culture (somatic embryogenesis) to reproduce elite
palms is also looking very promising.
Denis Delebecque/Méridiennes • 03/2008
Oil palm, a crop for the future