Présentation du territoire

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Présentation du territoire
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L’ÉTAT DE L’ENVIRONNEMENT
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Présentation du territoire
La Polynésie française s’étend entre 7° et 28° sud et
134° et 155° ouest sur une Zone Economique Exclusive (ZEE) de 5,5 millions de km². Au sein de ce vaste
territoire, les terres émergées n’occupent que 3 521 km²
éclatées en 121 îles, îles hautes volcaniques et îles basses
coralliennes (atolls).
Les lagons s’étendent sur environ 15000 km², soit près
de 5 fois plus.
1043 km2 dont seulement 150 sont habités et
exploités. Moorea quant à elle, située à 17 km à
l’Ouest de Tahiti, couvre 133 km². Les îles-Sous
le-Vent se trouvent à l’Ouest des îles-Du-Vent.
Elles se composent de 5 îles principales : Bora
Bora (38 km²), Huahine, Maupiti, Raiatea, Taha,
et 4 atolls : Manuae, Maupihaa, Motu One, Tupai.
•
l’archipel des Marquises (997 km²), regroupe une
vingtaine d’îles, îlots et haut-fonds, dont six îles
habitées réparties en deux groupes : le groupe
septentrional centré autour de la grande île de
Nuku Hiva, avec Ua Pou et Ua Uka ; le groupe
méridional centré autour de l’île principale de
Hiva Oa, Tahuata et Fatu Hiva.
•
l’archipel des Australes (150 km²) s’étend entre
600 et 1 300 km au Sud de Tahiti. Il se compose
de 5 îles hautes principales : Tubuai le centre
administratif des Australes, Rurutu, Rimatara,
Raivavae et Rapa.
•
l’archipel des Tuamotu (690 km²) se compose
d’environ 78 atolls dont les principaux sont
Anaa, Hao, Manihi, Tikehau, Fakarava, Makemo,
Rangiroa, Mataiva, répartis en 16 communes.
•
l’archipel des Gambier (40 km²) se compose de
9 îles, en 1 commune, dont Taravai, Akamaru,
Aukena, Mangareva.
Le territoire est divisé en 6 archipels :
•
l’archipel de la Société dont les îles d’une superficie de 1 600 km², sont divisées en deux groupes :
les îles-Du-Vent et les îles Sous-Le-Vent. Les îlesDu-Vent sont les plus grandes îles de Polynésie
et se composent de 4 îles hautes :Tahiti, Moorea,
Tetiaroa, Mehetia, et d’un atoll : Maiao. Tahiti, l’île
la plus grande de la Polynésie, se présente sous
la forme de deux cônes volcaniques juxtaposés
Tahiti Nui et Tahiti Iti. Longue de 45 km à ses
points les plus éloignés, Tahiti couvre environ
Sources : Institut d’Emission
d’outre-mer (IEOM) et
Institut de la Statistique de
Polynésie française (ISPF)
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Les îles de la Société ainsi que les Marquises, les
Australes et certaines îles des Gambier sont des îles
«hautes» d’origine volcanique. Le plus
haut sommet est le mont Orohena, à
Tahiti, qui atteint 2 241 mètres. Les îles «
basses », situées essentiellement dans les
archipels des Tuamotu et des Gambier,
sont des atolls d’origine corallienne : une
étroite couronne de corail, sans relief,
entoure plus ou moins complètement
un lagon.
Évolution de la population et du taux d’accroissement
naturel de 1975 à 2005 (Source : ISPF)
Le territoire est caractérisé par son
isolement géographique au sein du
Pacifique et par son extrême éclatement; il est très excentré à l’Est du
Pacifique et Tahiti est à plus de 4 000
km des grandes métropoles urbaines
de la zone. Par ailleurs, à partir de la
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Présentation
du territoire
Caractéristiques des archipels (Source :
Archipel
Société
Livre blanc relatif aux forêts tropicales)
Marquises
Tuamotu
52/78
Nombre d’îles habitées/ total d’îles
11/14
6/13
Superficie (km²)
1 521
1 050
Superficie récifs coralliens (km²)
Communes
Population (recensement 2002)
Densité (hab/km²)
Atolls : 227
Iles hautes : 772
Gambier
2/9
Australes
Polynésie
5/7
76/121
175
3 521
Atolls : 12729
Atolls : 550
Iles hautes : 483
Atolls : 11,28
Iles hautes : 280,73
15087
775
20
6
16
1
5
48
214 107 dont
183 804 aux
Iles-Du-Vent
8 548
14 761
1 085
6 329
244 830
(256 200 estimé 2006)
141
8
35
70
20
31
position centrale de Tahiti, point de passage obligé sur
le territoire, les distances moyennes s’échelonnent de
225 km (Iles-Sous-le-Vent) à plus de 1 500 km (Marquises et Gambier). Les marquisiens ou les résidents des
Gambier doivent parcourir près de 3 000 km allerretour pour se rendre dans la capitale.
Répartition de la population par archipel (Source :
ISPF)
Une population en croissance
Au dernier recensement de population, en 2002, la
Polynésie française comptait 244 830 habitants. Au
1er janvier 2006, on estime à 256 200 le nombre
d’habitants. Cela représente une densité moyenne de
population de 73 hab./km² (contre 300 à 400 dans
les départements d’outre-mer).
Évolution de la population de 1971 à 2002 (Source :
ISPF)
Cette population a triplé en un peu plus de quarante
ans, passant de 80 000 en 1960 à 245 405 habitants en
2002. Entre 1996 et 2006 l’augmentation est de 17%.
La croissance démographique, en hausse constante
depuis 1945 et après avoir atteint 3%/an entre 1950
et 1970, ne cesse de fléchir (1,3% en 2005). Ce
ralentissement s’explique à la fois par la baisse des
naissances et par les progrès enregistrés en matière
de maîtrise de la fécondité des couples.
Le taux d’accroissement naturel de 26,2%0 en 1975
passe à 17,4%0 en 1996 atteint 12,7 %0 en 2005.
Malgré une amorce de vieillissement, cette population reste très jeune : un peu plus de la moitié (52 %)
a moins de 25 ans.
Une population très inégalement répartie
Cette population est très inégalement répartie
entre les différents archipels (entre 8 habitants par
km² aux Marquises et 141 dans la Société). Elle est
essentiellement concentrée à Tahiti et Moorea, dans
le groupe des îles-Du-Vent de l’archipel de la Société,
qui regroupe environ 87% de la population, dont 69%
pour la seule île de Tahiti, où se situent les principales
activités économiques et administratives.
Cette disparité dans la répartition de la population
explique les différences majeures dans l’état de
l’environnement des îles et l’impossibilité d’aborder
les problèmes d’environnement d’une façon globale,
à l’échelle de la Polynésie.
La pression urbaine sur Tahiti, et notamment sur
l’agglomération de Papeete qui concentre environ
la moitié de la population du Pays (47%), suscite
une demande sans cesse croissante d’emplois, de
logements, d’équipements et de services. A l’inverse,
les importants besoins des archipels en matière
d’infrastructures, que tentent de combler les efforts
de l’État et du Pays, sont parfois hors de proportion
avec la densité des populations concernées.
Une économie en mutation
L’économie polynésienne est dominée par un secteur
tertiaire hypertrophié qui regroupe 79 % des salariés
et 71 % des entreprises. Le déclin du secteur primaire
n’a fait qu’accentuer la dépendance extérieure (75 %
de l’alimentation est importée). La place particulière
de l’artisanat traditionnel doit être soulignée. Il implique 13 % des actifs, regroupés en associations, dont
la moitié localisée dans les îles-Du-Vent.
En 2005, la population active totale s’élevait à 65921
personnes, contre 47 277 en 1995 (en hausse de
4,6 % en moyenne par an sur 10 ans). Le chômage
constitue, sur le territoire, comme en métropole,
l’une des principales préoccupations des pouvoirs
publics. Il touche en priorité les jeunes sortis très tôt
du système scolaire, ces derniers cumulant le double
handicap d’un manque
de formation initiale et
de l’absence d’expérience professionnelle.
Le dernier recensement
effectué en 2002 fait état
d’un taux de chômage de
11,7 % (11655 personnes), contre 13,2 en 1996
(11525 personnes).
Photo : Gambier (Crédit :
Service de la perliculture)
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Bref aperçu structurel de la Collectivité d’outre-mer
(Source IEOM)
1
Présentation
du territoire
Avant le milieu des années 60, la Polynésie française était
caractérisée par l’exportation de quelques biens primaires
(phosphates et vanille) mais surtout par une très importante autoproduction. Il s’agissait donc d’une économie peu
développée avec un PIB par habitant extrêmement faible.
Elle a connu, avec l’implantation du Centre d’expérimentation du Pacifique, un développement considérable qui a
transformé radicalement la société polynésienne traditionnelle. Beaucoup d’agriculteurs-pêcheurs polynésiens sont
devenus salariés du ministère de la Défense qui employait,
en 1968, 43 % de la population active du Territoire. Dès la
fin des années 60, tous les agents recevaient une rémunération indexée, y compris les agents de recrutement local.
Tirée par ce double levier, l’économie du Territoire connut
alors un développement important, dépendant des transferts de l’Etat. La prépondérance du secteur tertiaire s’est
peu à peu imposée avec la généralisation du statut de
salarié. Suite à l’arrêt du CEP en 1992, des mécanismes de
compensation financière ont permis aux autorités locales
d’accompagner un développement vers des secteurs
générateurs de ressources propres (tourisme, perliculture,
pêche…) ; l’objectif affiché étant, qu’à terme, la richesse
produite (PIB) soit de moins en moins corrélée aux ressources financières en provenance de la France métropolitaine.
Néanmoins, la part du secteur public demeure primordiale
dans le tissu économique et social polynésien, par l’importance des transferts publics, salaires et subventions. Les
dépenses de l’Etat ont représenté 150 milliards de F CFP en
2004, soit environ 30 % du PIB. La mutation rapide, toujours
en cours, d’un système traditionnel de type « communautaire » vers une société de type « occidental » s’est accompagnée de changements structurels importants tels qu’un
mouvement migratoire des archipels vers l’île principale de
Tahiti, un métissage accru, des évolutions institutionnelles
fortes ou encore une amélioration globale du niveau de vie
qui masque cependant de fortes disparités sociales. Ainsi,
différentes sources statistiques permettent d’estimer de 20
à 30 % la part de la population vivant dans des conditions
de pauvreté avérées. Le taux de chômage, qui avoisine
11 % de la population active, est largement en deçà des
autres économies insulaires françaises mais sa progression
est constante depuis quelques années.
La loi 84-820 du 6 Septembre 1984 “portant statut
du Territoire de la Polynésie française”, modifiée
par la loi du 12 juillet 1990, accorde l’autonomie
interne à la Polynésie française. Ces dispositions ont
été renforcées par la loi organique n° 2004-192
du 27 février 2004 portant statut d’autonomie de
la Polynésie française. (AP n°119 DRCLdu 3 mars
2004 ; JOPF du 12 mars 2004).
Nbre actif
1996
%
Nbre actif
2005
%
Agriculture
2 534
6
2 588
4
Industrie
2 616
6
5 317
8
BTP
3 127
7
6 205
9
Commerce
6 092
14
9933
15
Autres services marchands
15 838
35
20 172
31
Services non marchands
14 595
33
21 671
33
Total
44 802
100
65 886
100
Secteur
Nbre actif
%
Nbre actif
%
Pays d’outre-mer au sein de la République, la Polynésie
française constitue une collectivité d’outre-mer dont
l’autonomie est régie par l’article 74 de la Constitution. La Polynésie française se gouverne librement et
démocratiquement, par ses représentants élus et par
la voie du référendum local. Elle est représentée au
Parlement et au Conseil économique et social. L’Etat
et la Polynésie française veillent au développement
de ce pays d’outre-mer. Ils apportent leur concours
aux communes pour l’exercice des compétences qui
leur sont dévolues.
Le Pays
•
Il a toutes les compétences dans les matières non
réservées à l’Etat, en particulier les compétences
en matière d’environnement. Les institutions du
pays comprennent le Président, le Gouvernement, l’Assemblée et le Conseil Economique,
Social et Culturel.
•
L’Assemblée Territoriale détient le pouvoir
législatif ; elle exerce un contrôle politique sur le
gouvernement et vote le budget.
•
Le Gouvernement est responsable devant
l’Assemblée. Il comprend un Président élu par
l’Assemblée Territoriale parmi ses membres et
des ministres désignés par lui. Le Président du
Gouvernement est le chef de l’exécutif territorial et à ce titre représente le Pays. Il est le chef
de l’administration territoriale et l’ordonnateur
du budget du Pays.
•
Le Comité Economique, Social et Culturel est
l’organe consultatif du Gouvernement et de
l’Assemblée de Polynésie française.
Statut de la Polynésie française
L’année 1996 est une date charnière dans l’histoire
de la Polynésie française, marquée par l’arrêt définitif
des essais nucléaires et par l’entrée en vigueur d’un
nouveau statut d’autonomie qui reconnaît la personnalité propre de la Polynésie française au sein de la
République et lui accorde des pouvoirs élargis.
Secteur
L’Etat
L’Etat, représenté par le Haut-Commissaire, a la
charge des intérêts nationaux, du respect des lois et
des engagements internationaux, de l’ordre public et
du contrôle administratif.
Les communes
Les communes, d’importance et de taille variables,
sont au nombre de 48, 13 aux îles-Du-Vent, 7 aux
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Iles Sous-le-Vent, 5 aux Australes, 6 aux Marquises,
17 aux Tuamotu Gambier (5 aux Tuamotu Est et
12 aux Tuamotu Ouest). Elles sont placées sous la
juridiction d’un administrateur d’Etat qui assure la
tutelle administrative. Leurs compétences ont été
renforcées par la loi organique de 2004 (loi organique n° 2004-192 du 27 février 2004 portant statut
d’autonomie de la Polynésie française).
Les données essentielles
Source
Population
Densité moyenne (hab./km²)
Taux d’accroissement naturel (%0)
Nombre d’îles habitées/nombre d’îles total
La loi n° 71-1028 du 24 décembre 1971 relative à la
création et à l’organisation des communes dans le territoire de la Polynésie française et la loi n° 77-1460 du 29
décembre 1977 modifiant le régime communal dans le
territoire de la Polynésie française étaient les principaux
textes déterminant les règles d’organisation, de compétence et les moyens des communes. La loi organique garantit
aux communes des compétences exclusives notamment en
matière d’environnement dans la distribution d’eau potable,
la collecte et le traitement des ordures ménagères, les
déchets végétaux et les eaux usées. En plus, et sous réserve du transfert des moyens nécessaires à l’exercice de ces
compétences, les communes peuvent intervenir dans les
matières suivantes : les aides et interventions économiques,
l’aide sociale, l’urbanisme, la culture et patrimoine local.
1996
2006
219 521
256 200
62
73
17,4
12,7
76/121
Photo page précédente :
Moorea côte nord
(Crédit : E.Clua)
Photo ci-dessous :
Marquises, Nuku Hiva
(Crédit : ©IRD P. Ottino)

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