Présentation du territoire
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Présentation du territoire
28 L’ÉTAT DE L’ENVIRONNEMENT 1 29 Présentation du territoire La Polynésie française s’étend entre 7° et 28° sud et 134° et 155° ouest sur une Zone Economique Exclusive (ZEE) de 5,5 millions de km². Au sein de ce vaste territoire, les terres émergées n’occupent que 3 521 km² éclatées en 121 îles, îles hautes volcaniques et îles basses coralliennes (atolls). Les lagons s’étendent sur environ 15000 km², soit près de 5 fois plus. 1043 km2 dont seulement 150 sont habités et exploités. Moorea quant à elle, située à 17 km à l’Ouest de Tahiti, couvre 133 km². Les îles-Sous le-Vent se trouvent à l’Ouest des îles-Du-Vent. Elles se composent de 5 îles principales : Bora Bora (38 km²), Huahine, Maupiti, Raiatea, Taha, et 4 atolls : Manuae, Maupihaa, Motu One, Tupai. • l’archipel des Marquises (997 km²), regroupe une vingtaine d’îles, îlots et haut-fonds, dont six îles habitées réparties en deux groupes : le groupe septentrional centré autour de la grande île de Nuku Hiva, avec Ua Pou et Ua Uka ; le groupe méridional centré autour de l’île principale de Hiva Oa, Tahuata et Fatu Hiva. • l’archipel des Australes (150 km²) s’étend entre 600 et 1 300 km au Sud de Tahiti. Il se compose de 5 îles hautes principales : Tubuai le centre administratif des Australes, Rurutu, Rimatara, Raivavae et Rapa. • l’archipel des Tuamotu (690 km²) se compose d’environ 78 atolls dont les principaux sont Anaa, Hao, Manihi, Tikehau, Fakarava, Makemo, Rangiroa, Mataiva, répartis en 16 communes. • l’archipel des Gambier (40 km²) se compose de 9 îles, en 1 commune, dont Taravai, Akamaru, Aukena, Mangareva. Le territoire est divisé en 6 archipels : • l’archipel de la Société dont les îles d’une superficie de 1 600 km², sont divisées en deux groupes : les îles-Du-Vent et les îles Sous-Le-Vent. Les îlesDu-Vent sont les plus grandes îles de Polynésie et se composent de 4 îles hautes :Tahiti, Moorea, Tetiaroa, Mehetia, et d’un atoll : Maiao. Tahiti, l’île la plus grande de la Polynésie, se présente sous la forme de deux cônes volcaniques juxtaposés Tahiti Nui et Tahiti Iti. Longue de 45 km à ses points les plus éloignés, Tahiti couvre environ Sources : Institut d’Emission d’outre-mer (IEOM) et Institut de la Statistique de Polynésie française (ISPF) 30 Les îles de la Société ainsi que les Marquises, les Australes et certaines îles des Gambier sont des îles «hautes» d’origine volcanique. Le plus haut sommet est le mont Orohena, à Tahiti, qui atteint 2 241 mètres. Les îles « basses », situées essentiellement dans les archipels des Tuamotu et des Gambier, sont des atolls d’origine corallienne : une étroite couronne de corail, sans relief, entoure plus ou moins complètement un lagon. Évolution de la population et du taux d’accroissement naturel de 1975 à 2005 (Source : ISPF) Le territoire est caractérisé par son isolement géographique au sein du Pacifique et par son extrême éclatement; il est très excentré à l’Est du Pacifique et Tahiti est à plus de 4 000 km des grandes métropoles urbaines de la zone. Par ailleurs, à partir de la 1 Présentation du territoire Caractéristiques des archipels (Source : Archipel Société Livre blanc relatif aux forêts tropicales) Marquises Tuamotu 52/78 Nombre d’îles habitées/ total d’îles 11/14 6/13 Superficie (km²) 1 521 1 050 Superficie récifs coralliens (km²) Communes Population (recensement 2002) Densité (hab/km²) Atolls : 227 Iles hautes : 772 Gambier 2/9 Australes Polynésie 5/7 76/121 175 3 521 Atolls : 12729 Atolls : 550 Iles hautes : 483 Atolls : 11,28 Iles hautes : 280,73 15087 775 20 6 16 1 5 48 214 107 dont 183 804 aux Iles-Du-Vent 8 548 14 761 1 085 6 329 244 830 (256 200 estimé 2006) 141 8 35 70 20 31 position centrale de Tahiti, point de passage obligé sur le territoire, les distances moyennes s’échelonnent de 225 km (Iles-Sous-le-Vent) à plus de 1 500 km (Marquises et Gambier). Les marquisiens ou les résidents des Gambier doivent parcourir près de 3 000 km allerretour pour se rendre dans la capitale. Répartition de la population par archipel (Source : ISPF) Une population en croissance Au dernier recensement de population, en 2002, la Polynésie française comptait 244 830 habitants. Au 1er janvier 2006, on estime à 256 200 le nombre d’habitants. Cela représente une densité moyenne de population de 73 hab./km² (contre 300 à 400 dans les départements d’outre-mer). Évolution de la population de 1971 à 2002 (Source : ISPF) Cette population a triplé en un peu plus de quarante ans, passant de 80 000 en 1960 à 245 405 habitants en 2002. Entre 1996 et 2006 l’augmentation est de 17%. La croissance démographique, en hausse constante depuis 1945 et après avoir atteint 3%/an entre 1950 et 1970, ne cesse de fléchir (1,3% en 2005). Ce ralentissement s’explique à la fois par la baisse des naissances et par les progrès enregistrés en matière de maîtrise de la fécondité des couples. Le taux d’accroissement naturel de 26,2%0 en 1975 passe à 17,4%0 en 1996 atteint 12,7 %0 en 2005. Malgré une amorce de vieillissement, cette population reste très jeune : un peu plus de la moitié (52 %) a moins de 25 ans. Une population très inégalement répartie Cette population est très inégalement répartie entre les différents archipels (entre 8 habitants par km² aux Marquises et 141 dans la Société). Elle est essentiellement concentrée à Tahiti et Moorea, dans le groupe des îles-Du-Vent de l’archipel de la Société, qui regroupe environ 87% de la population, dont 69% pour la seule île de Tahiti, où se situent les principales activités économiques et administratives. Cette disparité dans la répartition de la population explique les différences majeures dans l’état de l’environnement des îles et l’impossibilité d’aborder les problèmes d’environnement d’une façon globale, à l’échelle de la Polynésie. La pression urbaine sur Tahiti, et notamment sur l’agglomération de Papeete qui concentre environ la moitié de la population du Pays (47%), suscite une demande sans cesse croissante d’emplois, de logements, d’équipements et de services. A l’inverse, les importants besoins des archipels en matière d’infrastructures, que tentent de combler les efforts de l’État et du Pays, sont parfois hors de proportion avec la densité des populations concernées. Une économie en mutation L’économie polynésienne est dominée par un secteur tertiaire hypertrophié qui regroupe 79 % des salariés et 71 % des entreprises. Le déclin du secteur primaire n’a fait qu’accentuer la dépendance extérieure (75 % de l’alimentation est importée). La place particulière de l’artisanat traditionnel doit être soulignée. Il implique 13 % des actifs, regroupés en associations, dont la moitié localisée dans les îles-Du-Vent. En 2005, la population active totale s’élevait à 65921 personnes, contre 47 277 en 1995 (en hausse de 4,6 % en moyenne par an sur 10 ans). Le chômage constitue, sur le territoire, comme en métropole, l’une des principales préoccupations des pouvoirs publics. Il touche en priorité les jeunes sortis très tôt du système scolaire, ces derniers cumulant le double handicap d’un manque de formation initiale et de l’absence d’expérience professionnelle. Le dernier recensement effectué en 2002 fait état d’un taux de chômage de 11,7 % (11655 personnes), contre 13,2 en 1996 (11525 personnes). Photo : Gambier (Crédit : Service de la perliculture) 32 Bref aperçu structurel de la Collectivité d’outre-mer (Source IEOM) 1 Présentation du territoire Avant le milieu des années 60, la Polynésie française était caractérisée par l’exportation de quelques biens primaires (phosphates et vanille) mais surtout par une très importante autoproduction. Il s’agissait donc d’une économie peu développée avec un PIB par habitant extrêmement faible. Elle a connu, avec l’implantation du Centre d’expérimentation du Pacifique, un développement considérable qui a transformé radicalement la société polynésienne traditionnelle. Beaucoup d’agriculteurs-pêcheurs polynésiens sont devenus salariés du ministère de la Défense qui employait, en 1968, 43 % de la population active du Territoire. Dès la fin des années 60, tous les agents recevaient une rémunération indexée, y compris les agents de recrutement local. Tirée par ce double levier, l’économie du Territoire connut alors un développement important, dépendant des transferts de l’Etat. La prépondérance du secteur tertiaire s’est peu à peu imposée avec la généralisation du statut de salarié. Suite à l’arrêt du CEP en 1992, des mécanismes de compensation financière ont permis aux autorités locales d’accompagner un développement vers des secteurs générateurs de ressources propres (tourisme, perliculture, pêche…) ; l’objectif affiché étant, qu’à terme, la richesse produite (PIB) soit de moins en moins corrélée aux ressources financières en provenance de la France métropolitaine. Néanmoins, la part du secteur public demeure primordiale dans le tissu économique et social polynésien, par l’importance des transferts publics, salaires et subventions. Les dépenses de l’Etat ont représenté 150 milliards de F CFP en 2004, soit environ 30 % du PIB. La mutation rapide, toujours en cours, d’un système traditionnel de type « communautaire » vers une société de type « occidental » s’est accompagnée de changements structurels importants tels qu’un mouvement migratoire des archipels vers l’île principale de Tahiti, un métissage accru, des évolutions institutionnelles fortes ou encore une amélioration globale du niveau de vie qui masque cependant de fortes disparités sociales. Ainsi, différentes sources statistiques permettent d’estimer de 20 à 30 % la part de la population vivant dans des conditions de pauvreté avérées. Le taux de chômage, qui avoisine 11 % de la population active, est largement en deçà des autres économies insulaires françaises mais sa progression est constante depuis quelques années. La loi 84-820 du 6 Septembre 1984 “portant statut du Territoire de la Polynésie française”, modifiée par la loi du 12 juillet 1990, accorde l’autonomie interne à la Polynésie française. Ces dispositions ont été renforcées par la loi organique n° 2004-192 du 27 février 2004 portant statut d’autonomie de la Polynésie française. (AP n°119 DRCLdu 3 mars 2004 ; JOPF du 12 mars 2004). Nbre actif 1996 % Nbre actif 2005 % Agriculture 2 534 6 2 588 4 Industrie 2 616 6 5 317 8 BTP 3 127 7 6 205 9 Commerce 6 092 14 9933 15 Autres services marchands 15 838 35 20 172 31 Services non marchands 14 595 33 21 671 33 Total 44 802 100 65 886 100 Secteur Nbre actif % Nbre actif % Pays d’outre-mer au sein de la République, la Polynésie française constitue une collectivité d’outre-mer dont l’autonomie est régie par l’article 74 de la Constitution. La Polynésie française se gouverne librement et démocratiquement, par ses représentants élus et par la voie du référendum local. Elle est représentée au Parlement et au Conseil économique et social. L’Etat et la Polynésie française veillent au développement de ce pays d’outre-mer. Ils apportent leur concours aux communes pour l’exercice des compétences qui leur sont dévolues. Le Pays • Il a toutes les compétences dans les matières non réservées à l’Etat, en particulier les compétences en matière d’environnement. Les institutions du pays comprennent le Président, le Gouvernement, l’Assemblée et le Conseil Economique, Social et Culturel. • L’Assemblée Territoriale détient le pouvoir législatif ; elle exerce un contrôle politique sur le gouvernement et vote le budget. • Le Gouvernement est responsable devant l’Assemblée. Il comprend un Président élu par l’Assemblée Territoriale parmi ses membres et des ministres désignés par lui. Le Président du Gouvernement est le chef de l’exécutif territorial et à ce titre représente le Pays. Il est le chef de l’administration territoriale et l’ordonnateur du budget du Pays. • Le Comité Economique, Social et Culturel est l’organe consultatif du Gouvernement et de l’Assemblée de Polynésie française. Statut de la Polynésie française L’année 1996 est une date charnière dans l’histoire de la Polynésie française, marquée par l’arrêt définitif des essais nucléaires et par l’entrée en vigueur d’un nouveau statut d’autonomie qui reconnaît la personnalité propre de la Polynésie française au sein de la République et lui accorde des pouvoirs élargis. Secteur L’Etat L’Etat, représenté par le Haut-Commissaire, a la charge des intérêts nationaux, du respect des lois et des engagements internationaux, de l’ordre public et du contrôle administratif. Les communes Les communes, d’importance et de taille variables, sont au nombre de 48, 13 aux îles-Du-Vent, 7 aux 33 Iles Sous-le-Vent, 5 aux Australes, 6 aux Marquises, 17 aux Tuamotu Gambier (5 aux Tuamotu Est et 12 aux Tuamotu Ouest). Elles sont placées sous la juridiction d’un administrateur d’Etat qui assure la tutelle administrative. Leurs compétences ont été renforcées par la loi organique de 2004 (loi organique n° 2004-192 du 27 février 2004 portant statut d’autonomie de la Polynésie française). Les données essentielles Source Population Densité moyenne (hab./km²) Taux d’accroissement naturel (%0) Nombre d’îles habitées/nombre d’îles total La loi n° 71-1028 du 24 décembre 1971 relative à la création et à l’organisation des communes dans le territoire de la Polynésie française et la loi n° 77-1460 du 29 décembre 1977 modifiant le régime communal dans le territoire de la Polynésie française étaient les principaux textes déterminant les règles d’organisation, de compétence et les moyens des communes. La loi organique garantit aux communes des compétences exclusives notamment en matière d’environnement dans la distribution d’eau potable, la collecte et le traitement des ordures ménagères, les déchets végétaux et les eaux usées. En plus, et sous réserve du transfert des moyens nécessaires à l’exercice de ces compétences, les communes peuvent intervenir dans les matières suivantes : les aides et interventions économiques, l’aide sociale, l’urbanisme, la culture et patrimoine local. 1996 2006 219 521 256 200 62 73 17,4 12,7 76/121 Photo page précédente : Moorea côte nord (Crédit : E.Clua) Photo ci-dessous : Marquises, Nuku Hiva (Crédit : ©IRD P. Ottino)