78 - Convoquée pour avoir prescrit trop d`arrêts maladie

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78 - Convoquée pour avoir prescrit trop d`arrêts maladie
24 juillet 2015
LE PARISIEN
78 - Convoquée pour avoir prescrit trop
d’arrêts maladie
En 2014, cette médecin généraliste qui exerce à mi-temps a délivré 6 170
indemnités journalières, contre 2 544 pour la moyenne francilienne.
LAURENT MAURON | 24 Juil. 2015, 07h00 | MAJ : 24 Juil. 2015, 06h36
Versailles, hier. Véronique Moller (au centre,
en bleu) a été soutenue par ses confrères et
ses patients qui l’ont accompagnée
lors de son entretien au siège de la Sécurité
sociale des Yvelines.
(LP/L.M.)
Elle risque un placement sous surveillance
par la Sécurité sociale des Yvelines qui
cherche à tout prix à faire des économies.
Véronique Moller, médecin à Magny-lesHameaux, se voit reprocher par la Caisse
primaire d’assurance maladie (CPAM) de
prescrire trop d’arrêts de travail, lesquels entraînent une indemnisation de la Sécu.
Cette généraliste a été convoquée, hier, à Versailles, au siège de la CPAM, pour une
sorte d’entretien de recadrage. « La procédure de mise sous accord préalable qui la
concerne s’applique pour les médecins ayant des prescriptions largement plus élevées
que la moyenne de celles de leurs confrères dans la région », explique Guillaume
Lacroix, directeur adjoint de la CPAM78, qui se refuse à parler d’un « entretien
disciplinaire » et de « logique comptable ».
« Nous lui avons proposé une solution intermédiaire avec l’accompagnement d’un
médecin-conseil », précise Guillaume Lacroix qui renvoie à début septembre la
possibilité
ou
pas
d’appliquer
des
mesures
plus
contraignantes.
« Je refuse d’avance toute forme de mise sous objectifs », indique d’emblée Véronique
Moller, installée à Magny depuis 1993 dans un cabinet où elle exerce à mi-temps. Les
reproches portent sur 6 170 indemnités journalières prescrites par ses soins en 2014,
contre 2 544 pour la moyenne francilienne. « J’ai une clientèle de 2 300 patients qui a
triplé avec le départ de la moitié des praticiens en vingt ans. J’exerce dans un quartier
populaire et les pathologies observées confirment mes prescriptions », insiste la
généraliste.
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24 juillet 2015
LE PARISIEN
Fait inhabituel, elle est soutenue par ses patients qui ont constitué un collectif, présent
à ses côtés hier à Versailles. En dix jours, la pétition de soutien qu’ils ont lancée a été
signée par 1 062 personnes. Véronique peut aussi compter sur l’appui d’autres
médecins révoltés par cette « intimidation » et les statistiques « tronquées » de la
CPAM. Des termes que réfute totalement l’administration. « Il s’agit d’un échange avec
elle et nos données sont fiables », s’agace Guillaume Lacroix.
Quinze médecins déjà ciblés en 2014
L.M. | 24 Juil. 2015, 07h00 | MAJ : 24 Juil. 2015, 10h10
Le cas de Véronique Moller n’est pas isolé. « Quinze médecins ont été ciblés l’an
dernier
dans
le
département.
Avec
l’accompagnement
d’un
médecin-conseil issu de nos services, leur volume d’indemnités journalières a baissé de
10 à 30 % », rapporte Guillaume Lacroix, directeur adjoint de la CPAM 78.
Selon lui, la procédure dite de mise sous accord préalable s’applique « régulièrement »
depuis deux ans. En 2014, Thomas Golman, médecin à Ecquevilly, s’était élevé contre
cette procédure. Soumis à une demande de baisser ses prescriptions de 30 à 50 %, il
avait dénoncé une « aberration », fondée, selon lui, sur des « statistiques fantaisistes »
fournies par la CPAM.
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