Grand Est - L`Alsace
Transcription
Grand Est - L`Alsace
Supplément spécial, réalisé par des lycéens. Ne peut être vendu. J1J Vendredi 7 octobre 2016 Nancy : étudiante, sportive et paraplégique Page 2 JOURNALISTE D’UN JOUR Page 30 Gyroroue : ça roule pour les piétons Photo Ève Stintzy-Hergat 2 Environnement JOURNALISTE D'UN JOUR Monoroue pour les bipèdes Vous avez peut-être déjà croisé des personnes, dans Strasbourg, qui semblent flotter dans les airs, sans vélo, ni skateboard, juste une roue entre les jambes. Mais quelle est cette machine futuriste avec laquelle ils glissent sans effort, sans bruit : une nouvelle mode ou un nouveau moyen de transport durable ? Patience et persévérance Christophe, 36 ans, est un « wheeler », comprenez un utilisateur de gyroroue. Ce Strasbourgeois, agent de la SNCF, est l’un des précurseurs. Cela fait plus de six ans qu’il se déplace avec cet engin. « C’est un monocycle électrique composé d’une batterie et d’un moteur », explique-t-il. Pour faire simple, il suffit au wheeler de se pencher en avant pour faire avancer la roue. Et en arrière pour freiner et/ou reculer. Cette machine est utilisable par tous. « Du moment que l’on pèse plus de 35 kg, avec de la patience et de la persévérance, on y arrive », témoigne Catherine, 49 ans, informaticienne, débutante en la matière. Avec sa vitesse avoisinant les 20 km/h et son autonomie de 20 km, elle s’adresse principalement aux citadins. Christophe, par exemple, l’utilise pour faire des petites courses, aller au travail. Catherine est encore en phase d’apprentissage et Hugo, 20 ans, étudiant en ingénierie à Paris, pour ses sorties nocturnes quand il revient en Alsace. La gyroroue est équipée d’une poignée permettant de l’emporter partout. Un problème de recyclage des batteries ? Pour Hugo, son point fort est « qu’elle est très écologique, c’est une machine électrique qui se recharge sur les prises de courant habituelles. La batterie de la plupart des gyroroues est de type Lithium Ion. Elles ont certes une grande capacité et sont assez légères, par contre, le recyclage n’est pas leur point fort », déplore Christophe. Catherine est plus perplexe, « C’est vrai que sur le fonctionnement pur, c’est un engin écologique mais le jour où il part à la casse, je crains que tous La « Fashion Wheel » à Strasbourg Catherine, informaticienne de 49 ans, fait ses premiers pas avec la gyroroue. Photo Ève Stintzy-Hergat les composants ne soient pas recyclés ». La gyroroue est commercialisée dans des grandes enseignes et des magasins spécialisés et coûte entre 500 € et 1 500 € : « C’est plus cher qu’un vélo d’entrée de gamme, mais comparé à un scooter, ou à un abonnement de tram, ça reste intéressant », dit Christophe. fini est vraiment fun, la sensation qui m’intriguait, me fait maintenant kiffer, je suis très contente de ce cadeau que m’ont fait mes enfants », dit Catherine avec un grand sourire aux lèvres. « J’en fais tout le temps, même en forêt », conclut Christophe. Bref, la gyroroue, ça roule vers le futur. Ce nouveau moyen de glisse urbain « une fois l’apprentissage Ève Stintzy-Hergat, Marie Hofmann et Marco Capone Un tram d’avance 94 trams et 250 bus circulent à Strasbourg lors des heures de pointe. Pour environ 43 800 personnes par jour qui utilisent le réseau CTS. Amandine Carré Charter, directrice de communication de l’entreprise, nous parle des effets du trafic sur l’environnement. Guy Pensavalle, dans sa boutique CityZenBike. Strasbourg, avec ses 560 km de pistes cyclables, offre le premier réseau vélo de France. Alors, avec quoi rouler ? Un cadre, deux roues, des pédales et nos jambes me direzvous ? Que nenni ! L’innovation du vélo urbain bat son plein, et son développement dans la capitale alsacienne en témoigne. Ces dernières années, la tendance est à l’émergence de nouveaux types de vélos (Les VAE, vélos à assistance électrique) et d’autres qui reviennent à la mode (Les vélos pliables et les « Fixie »). Ces vélos attirent une clientèle spécifique comme en témoigne Guy Pensavalle, propriétaire de la boutique CityZenBike, installée depuis 9 ans dans le quartier de la gare à Strasbourg. « Les Strasbourgeois ont une con- Photo Zoé Duclos sommation pragmatique, ils ne dépensent pas 2 000 € sur un coup de tête. » Les Alsaciens n’achètent qu’en cas de réels besoins. Il insiste également sur l’importance de « la qualité car on trouve de tout sur le marché. Dans les VAE, les batteries ne sont pas recyclables, et pour les modèles bas de gamme, elles ne durent que deux ans en général ». L’autre facteur dissuasif à l’achat, ce sont les vols fréquents. Mais Guy Pensavalle relativise : « Cela a certes un impact sur l’achat de vélos neufs dans notre boutique, mais les vols ne sont pas très fréquents proportionnellement au nombre de vélos à Strasbourg. » Inès Abbes, Lysa Cheaibi et Zoé Duclos Quel a été l’impact du développement du réseau CTS sur l’environnement ? Chaque voyage de tram en 2016 impacte 41,78 g de CO2 au km, ce qui est minime comparé à l’impact des véhicules et aux nombres de personnes transportées. Et ce chiffre est encore en baisse depuis plusieurs années. Le bus au gaz naturel, lui aussi, minimise l’emprunte environnementale et les particules fines. Tous les conducteurs sont formés à l’éco-conduite. Le pont Vauban qui accueillera l’extension de la ligne D en direction de Kehl. Photo Kassandra Arnaudon une plus importante conception de réaménagement du centre-ville. Strasbourg est la ville où le transport en commun est le plus développé. Quels sont les projets pour votre réseau tram bus dans les prochaines années ? En 2017, il y aura une extension de la ligne D vers Kehl, ainsi qu’une En quoi l’évolution du réseau autre extension vers Koenigshofa-t-elle modifié les mentalités ? fen, via la route des Romains. La ligne E sera étendue vers la RobertStrasbourg est une ville pionnière. sau en 2019. J’ai découvert un réseau de transport public extrêmement dévelopYohann Beaupère, pé, pensé en harmonie avec le Clément Vuillomet cœur de la ville. Cela s’inscrit dans et Kassandra Arnaudon Environnement JOURNALISTE D'UN JOUR 3 L’équipe J1J de Strasbourg Les élèves de terminale L2 du lycée Kléber et de terminale ES du lycée Notre-Dame, hier, sur le site de Strasbourg. Les classes de TL2 du lycée Kléber et de TES du lycée Notre-Dame de Strasbourg ont planché, hier, à la Maison de la Région, sur le thème de l’environnement. Élèves de terminale L2 du lycée Kléber : Enola Bilger, Martin Bollia, Najoua Boujana, Cassandre Deloignon, Lucas Dieudonné, Victoire Dubau, Lola Fleurentin, Léopoldine Gest, Jérômine Grandjean, Salomé Hablitz-Werey, Jessica Houdenot, Joël Kipu- lu, Clémence Linder, Coraline Loizon, Pauline Maetz, Valentin Normand, Camille Primout, Justine Schmidt, Sarah Slama, Lizie Weltin, Kyran Zoabi. Élèves de terminale ES du lycée Notre-Dame : Inès Abbes, Selman Altay, Kassandra Arnaudon, Romane Baury, Yohann Beaupere, Léa Ben Amar, Ève Bengel, Léo Boulet, Yassine Bouyahyaoui, Marco Capone, Lysa Cheaibi, Leonard De Carlo, Zoé Duclos, Alyssa Falzon, Romane Fedorko, Laure Grimm, Marie Hofmann, Marilou Horand, Elias Isbai, Judith Kayser, Julien Limbach, Tom Ochsenbein, B e n o î t S ch a n d e l , N a t a ch a Schoen, Ève Stintzy-Hergat, Ninon Sur, Alexandre Viola, Clément Vuillomet, Théo Waegel, Thomas Wieser, Gabriela Yordanova. Professeurs accompagnateurs du lycée Kléber de Strasbourg : Emmanuel Mathiot (histoire-géogra- Photo Luc Sorgius phie), Jean-Pierre Nafziger (documentaliste). Professeur accompagnateur du lycée Notre-Dame de Strasbourg : Rachel Chanal (sciences économiques et sociales). Journalistes : Sonia de Araujo, Olivier Arnal, Luc Sorgius. Techniciens du lycée Charles Pointet de Thann : Akim Ben Geloune, Bryan Woelfl. Responsable de site : Jovan Veljkovic. 4 Environnement JOURNALISTE D'UN JOUR Mangez bien, mangez végétalien Les vegans sont tous les mêmes. Ils sont pâles, maigres, ne sont pas en bonne santé et ne se nourrissent que de graines et de salades ? Non, bien sûr. Finissons-en avec ces préjugés ! En réalité, ils ne mangent pas de produits d’origine animale : cela inclut la viande mais aussi le lait, le beurre, les œufs, la crème, etc. « La nourriture peut être bonne tout en respectant l’animal, ce qui me paraît juste essentiel », explique Lou, une jeune fille de 21 ans dont le choix est vécu comme un véritable engagement. Maxime, 33 ans, ajoute : « C’est vrai, on fait des choses superbes dans le genre vegan ! On retrouve des saveurs perdues. Aujourd’hui, les antibiotiques ont agressé les viandes. Le lait est complètement manipulé. » « Une aubergine, c’est tout aussi bon » Pour s’en rendre compte, il suffit de pousser la porte de l’un des quatre restaurants vegan à Strasbourg ! Depuis l’ouverture de la Pause Quinoa, il y a six ans rue du Jeu-des-Enfants, quatre autres restaurants ont vu le jour : Pur etc., tant. En réalité, une aubergine cuisinée comme une viande a des saveurs différentes, mais c’est tout aussi bon », explique-t-il. En s’appuyant sur ce concept assez récent, le cuisinier innove tout le temps. Tous les légumes sont locaux, et majoritairement bio. Ouvert en septembre 2015, Velicious se revendique en revanche comme un restaurant militant qui reçoit entre 40 et 60 clients par jour au 43 rue Geiler. « Je crois à ces valeurs et je suis très engagé dans ce que je fais », souligne Gustafsson Jesper, l’un des serveurs. L’Eden sans gluten, ouvert en juillet, veut être un restaurant comme les autres. Photo Najoua Boujana deux établissements ont ouvert en 2011 place Saint-Etienne et Grandrue en 2012, Vélicious en septembre 2015 et l’Eden sans gluten le 7 juillet dernier. variée, vegan ou pas. « Mon restaurant n’est pas militant, même si on partage tous la même philosophie », affirme Thomas Ries, l’un des trois associés et cuisinier. Situé place Arnold, proche de l’église Saint-Maurice, le dernier né accueille près d’une centaine de clients par jour. L’odeur de pain et les épices attirent une clientèle Certains clients ne se rendent même pas compte qu’il s’agit de nourriture vegan : « La viande et le poisson n’ont pas de goût. L’assaisonnement joue un rôle impor- « Cela me fait du bien de travailler dans ce genre de restaurant car je m’y retrouve d’un point de vue éthique », ajoute Jérémy, son collègue. Pour découvrir ce mode de vie et cette nouvelle façon de manger, n’hésitez pas à passer le cap dans l’un des restaurants strasbourgeois. Ils ne vont pas vous manger. Najoua Boujana, Kyran Zoabi et Lizie Welti Adieu le fast-food, place au fast good C’est en 2008 qu’une idée quelque peu audacieuse a germé dans l’esprit de deux Strasbourgeois, Vincent Viaud et Héloïse Chalvignac. Pourquoi ne pas créer une alternative aux fast-foods ? Garder l’idée d’une restauration rapide combinée à une alimentation plus saine ? On y trouverait alors des produits bios, locaux et de saison, cuisinés maison pour une alimentation raisonnée : le « Fast good ». duite zéro déchet afin de bannir la surconsommation. Et bien qu’aucune clientèle ne soit visée en particulier, davantage de femmes quadragénaires sont séduites par ce concept. Elles sont trois fois plus présentes que les hommes. Cette distinction homme/femme se retrouve également chez les employés. Pour un récent entretien d’embauche, seul deux hommes ont postulé contre huit femmes, témoigne Jules Schnur. Afin d’élargir la clientèle, des formules étudiantes et cartes de fidélités sont proposées. Bannir la surconsommation Trois ans plus tard, le 3 janvier 2011, ils ont ouvert leur premier restaurant 15 place Saint-Étienne à Strasbourg. Ils servaient à l’origine uniquement de la purée d’où son nom PUR etc. Aujourd’hui, la carte est très variée et cherche à plaire à tous les types de clients sans distinction. Cette ambition explique le large choix proposé : des plats vegans, végétariens, à base de viande et d’autres sans lactose ni même gluten. Tous sont essentiellement présentés sous forme de verrines. Le principe reste de proposer des Dessin Martin Bollia alternatives aux pratiques habituelles. « Mais, dans l’ensemble, nous sommes surtout axés sur la nourriture végétarienne et moins sur le vegan, confirme Jules Schnur, employé chez PUR etc. Je propose toujours aux clients de remplacer le lait de vache par du lait d’amande ». Rapidement, trois autres restaurants ont vu le jour sur Strasbourg et trois en Île de France. En 2014 est également apparu un food truck dans le but de promouvoir le concept. Ces différents restaurants suivent donc le concept des deux fondateurs. D’importants efforts sont faits au niveau du recyclage, chaque restaurant possède son propre compost, dans un souci d’écologie. Pour Jules Schnur, l’idéal serait d’adopter une con- Un seul point négatif note l’employé : « Le problème de la restauration rapide c’est le manque de contact avec les clients, le manque de temps pour leur expliquer notre concept ». PUR etc. n’est pas le seul restaurant à porter ces valeurs (voir ci-dessus), il semblerait que ce concept se développe de plus en plus, pour définir peutêtre un jour les fast-foods de demain. Pauline Maetz, Jérômine Grandjean et Cassandre Deloignon Environnement JOURNALISTE D'UN JOUR 5 Mettez-vous au ver Saviez-vous qu’il est possible d’agir pour l’environnement directement depuis chez soi ? Et que vous pouvez même être aidé par… des vers ? C’est le principe du lombricomposteur, un système d’élimination des déchets par l’action des lombrics. « L’objectif est avant tout de réduire l’impact anthropique, mais aussi de pouvoir faire un geste pour la terre, de garder un rapport avec elle ». Pour les jardins ou les plantes d’intérieur Les vers, 70 % de la biomasse animale Olivier David, professeur d’histoire au lycée Notre-Dame de Strasbourg, possède un lombricomposteur depuis plus de quatre ans. Il explique son fonctionnement : « Composé de plusieurs bacs, en fonction de la taille de la famille, le lombricomposteur doit être rempli d’environ 60 % de nourriture verte, des pelures de fruits et de légumes par exemple, mais aussi de matière carbonée : cartons ou encore coquilles d’œufs… afin d’obtenir un potentiel hydrogène (pH) équilibré. » C’est à ce moment-là que les lombrics interviennent. Le ver de terre, qui représente plus de 70 % de la biomasse animale, est un véritable goinfre. S’il y a des vers dedans, les lombricomposteurs peuvent aussi être design. Photo Yassine Bouyahyaoui Des restes de fruits et de légumes crus au papier, ou encore des sachets de thé à la litière pour hamster, il engloutit tout. Avec son lombricomposteur, Olivier David explique sa démarche : Au bout d’un certain temps, les déchets se transforment en compost. L’action crée également un liquide appelé « le thé des vers » ! Idéal pour donner au sol les éléments qui lui sont nécessaires. Pas de problèmes pour ceux qui ne possèdent pas de jardins : le compost n’est pas produit en grande quantité et il est stockable pendant au moins un an. Olivier, lui, donne son compost à des amis ou à des proches qui ont un jardin. Mais le compost, qui est seulement produit environ trois fois par an, fait aussi très bien l’affaire pour des plantes d’intérieur. Aucun souci à se faire à propos des lombrics, qui se multiplient tous les deux mois environ. Au bout d’un moment, les plus âgés servent eux aussi de repas pour les autres : leur nombre est donc quasi-constant. Olivier ajoute : « C’est vraiment très simple à utiliser, on peut partir en vacances sans souci, tout le système se gère seul. Mes enfants ont l’habitude, ça ne le gêne absolument pas. Il ne produit aucune odeur et certains d’entre eux sont même design ! » Autre avantage, le lombricomposteur est souvent en partie remboursé par la Ville, et ce sont des sociétés françaises qui les produisent. 30 à 40 % des déchets peuvent être pris en charge par le lombricomposteur, il est donc nécessaire de garder une seconde poubelle pour les autres types de déchets tel que le plastique. Un objet à redécouvrir au Salon Bio & Co, qui se déroulera cette année du 29 octobre au 1er novembre au Wacken. C’est là-bas qu’Olivier David s’est décidé à remettre ses déchets… aux vers. Yassine Bouyahyaoui, Théo Waegel et Thomas Wieser Mettre la poubelle à la poubelle Un nouveau collectif vient de voir le jour à Strasbourg : Zéro Waste Strasbourg. Son but ? Promouvoir la réduction des déchets et créer de nouveaux réflexes écologiques au sein de l’Eurométropole. Le mot « Waste », signifie « déchets » en anglais. Ce jeu de mot a une vocation internationale qui se veut écologiste. Apprendre à consommer mieux Carole est l’une des fondatrices de l’association qui compte aujourd’hui une vingtaine de membres actifs. Leur rôle ? « Informer le consommateur et le sensibiliser à réduire sa consommation, apprendre à consommer mieux et plus sainement en tenant compte de l’impact environnemental, détaille-t-elle. Ce collectif comporte plusieurs partenaires : Ozetik, qui propose des box et kits écologiques et des ateliers pratiques ainsi que La maison du compost qui est un réseau de compost citoyen. » Pour permettre au public de découvrir ses différentes actions et partenaires, le collectif propose des stickers « Zero Waste » pour toutes L’épicerie écologique Le Bocal est une des enseignes partenaires du collectif Zéro Waste Strasbourg. les enseignes intéressées. Le Bocal, une épicerie écologique qui vend des produits locaux alimentaires et ménagers sans aucun emballage, en est un exemple. Morgane Messmer, gérante et fondatrice de l’enseigne l’assure : « Bien sûr, les clients préfèrent le bio à l’industriel. » Dans le domaine culinaire, on retrouve PUR etc., qui est un restaurant dit « fast good » et écoresponsable, parmi les partenaires de Zéro Waste. Parmi leurs nombreux projets, un atelier éducatif verra le jour à partir du printemps 2017, ouvert à une vingtaine de familles volontaires, qui pendant un an bénéficieront d’un suivi de leur consommation et Photo Joël Kipulu de leurs déchets (tri, compost…). Joël Kipulu et Sarah Slama Vous avez envie de devenir bénévole ou de participer à un projet, contactez [email protected]. 17 place Saint-Etienne, Strasbourg. SURFER https ://zerowastestrasbourg.wordpress.com/ 6 Environnement JOURNALISTE D'UN JOUR Le Danube, quartier du futur ? L’éco-quartier du Danube a ouvert ses portes, ce samedi 1er octobre, aux habitants de la commune de Strasbourg afin de faire découvrir ce nouvel espace de vie pas comme les autres. Même si certains immeubles sont toujours en construction aujourd’hui, on peut déjà ressentir sur cette ancienne friche industrielle un esprit du vivre ensemble. quotidien comme la mise en commun d’une terrasse et d’un potager pour plusieurs résidents de l’immeuble Ecoterra. Bien plus qu’un simple partage, c’est une réelle mixité sociale qui va s’installer au sein de l’écoquartier : les logements sociaux représenteront 40 à 45 % des logements d’après Alain Jund, adjoint à l’urbanisme à la Ville de Strasbourg. De leur côté, des associations caritatives essaient peu à peu de s’intégrer. Un esprit de partage L’association des Amis de l’Arche, préUne fête de quartier a été organisée sente, elle aussi, lors des portes par les résidents eux-mêmes à l’occa- ouvertes, s’engage à organiser des sion de portes ouvertes. On y trouvait rencontres et des activités entre perdifférents stands ayant trait à l’écolo- sonnes handicapées et les autres afin gie : production de miel, atelier de que chacun apprenne à se découvrir. Le bâtiment situé à l’entrée de l’éco-quartier du Danube, l’un des premiers à jeux de société, construction de maiêtre sorti de terre. Dessin Martin Bollia sonnettes pour oiseaux… Cet événeUn exemple pour ment a été l’occasion d’en apprendre surtout pour les vélos qui seront privi- un aménagement urbain mais aussi les autres quartiers peu plus sur ce qui pousse les résilégiés ». Le but de l’éco-quartier Da- écologique et diversifié », note Alain dents à venir s’installer dans cet éco- Alain Jund souligne « l’importance nube est de « servir d’exemple aux Jund. C’est aussi pour ces raisons que q u a r t i e r. S a n d r i n e , f u t u r e de l’écologie » dans la création de ce autres quartiers de Strasbourg pour les résidents ont choisi ce quartier propriétaire d’un appartement, re- projet. Une tour à énergie positive, améliorer les conditions de vie sur le car ils recherchent « la proximité cherche avant tout « un lieu de vie qui produira plus d’énergie qu’elle long terme ». avec le centre-ville tout en étant dans favorable au développement dura- n’en consommera, deviendra le symun espace tranquille ». L’éco-quartier ble » alors que Catherine, elle aussi bole de ce quartier. Cette tour est « la Point stratégique, l’éco-quartier est du Danube semble donc être un noufuture habitante au Danube, préfère première à être construite dans le implanté à proximité de la station de veau lieu de vie idéal en milieu urcette idée de « bonne entente entre Grand Est » et accueillera 67 loge- tram Winston-Churchill ainsi qu’aux bain. De là à créer un nouveau mode voisins » qui vont devoir apprendre à ments. Alain Jund accorde beaucoup abords du centre commercial Rivetoi- de vie à Strasbourg ? La question resvivre ensemble et à partager. Cet es- d’importance aux « espaces verts le. « Ce choix d’emplacement est l’un te ouverte. prit de partage et d’écologie se re- ainsi qu’à la mise à disposition de pla- des points forts car il a permis d’intétrouve dans certains éléments du ces de parking pour les voitures, et grer à l’agglomération de Strasbourg Enola Bilger et Victoire Dubau GCO : un projet polémique L’autoroute A355, plus connue sous le nom de grand contournement ouest de Strasbourg, devrait être mise en service à l’automne 2020. Ce projet provoque de nombreuses réactions chez les riverains et de nombreuses manifestations dans les communes concernées ont eu lieu récemment. « Préserver les riverains » Le directeur général des services de la mairie de Vendenheim Jean-Pierre Montero affirme son désaccord par rapport à ce projet « qui coûte très cher » : le GCO serait « une cinquième coupure physique dans la commune : voie ferrée, route départementale, autoroute et canal. » De plus, il rappelle que ce projet date des années 70, lorsque la voiture avait la cote. « Aujourd’hui, on est dans le covoiturage, les transports en commun. La voiture n’est plus adaptée et le GCO ne répond pas au développement de l’automobile dans les prochaines années. Cela n’améliorera pas la qualité de l’air car seuls les camions seront déviés et les voitures continueront de rentrer en ville. Et en plus, il y aura des impacts envi- Le projet de grand contournement ouest de Strasbourg (GCO), qui devrait être mis en service à l’automne 2020, alimente les débats. Archives L’Alsace/Jean-Marc Loos ronnementaux négatifs comme la destruction des terres agricoles. » Martin Pacou, maire d’Ernolsheimsur-Bruche, a un avis plus mitigé. Il « comprend tous les citoyens qui habitent près du futur GCO et qui sont naturellement opposés » mais, en tant que maire, et comme le GCO va se réaliser, il « doit essayer de tout mettre en œuvre pour préserver les riverains des nuisances ». Ainsi, il « négocie pour un rideau végétal ou un mur antibruit entre les habitations ». Selon lui, le projet peut présenter des avantages : les camions qui passent actuellement par le village pour atteindre la zone d’activité économique à proximité pourront emprunter la nouvelle autoroute et donc réduire les nuisances sonores. Concernant la manifestation organisée par le groupe « GCO non merci » le 15 octobre prochain à Strasbourg, la mairie de Venden- heim espère qu’« un maximum de monde s’y rendra ». À ErnolsheimSur-Bruche, Martin Pacou atteste que « l’association La Réserve du Bishnoï, qui milite contre GCO, a demandé à la commune de transmettre l’information. Nous (la commune) n’organiserons pas directement quelque chose ». En attendant, le débat sur la nouvelle autoroute continue… Selman Altay, Léa Ben Amar, Léonard De Carlo et Laure Grimm Environnement JOURNALISTE D'UN JOUR 7 Pollution de l’air : « De nombreuses solutions existent » La qualité de l’air devrait être au cœur des préoccupations. Et pour cause, elle se dégrade en France depuis des décennies. Selon une étude réalisée par Santé publique France en juin 2016, chaque année, 48 000 morts anticipées ont pour cause la pollution de l’air au plan national. Qu’en est-il à Strasbourg ? Rencontre avec l’ingénieure en communication à l’ASPA (Association pour la surveillance et l’étude de la pollution atmosphérique en Alsace), Amandine Henckel-Warth. À quoi est liée la pollution ? À la concentration des polluants dans l’air. Il existe plusieurs types de polluants, notamment l’ozone fabriqué par la chaleur et la lumière, les particules fines inférieures à 10 microns, le dioxyde d’azote et de soufre. Où respire-t-on le mieux à Strasbourg ? Les zones sont difficilement définissables, car elles varient en fonction des périodes de l’année. Pour mesu- luées. À la suite d’une pollution intense de particules fines à Strasbourg, le seuil d’alerte a été déclenché. Celui-ci concerne toute la population, c’est pourquoi des réglementations sont mises en place telles que la réduction de vitesse, la gratuité des transports ou l’interdiction d’épandre des produits agricoles polluants. Comment chacun peut-il agir ? En raison du trafic dense, le boulevard Clemenceau est une des zones noires fortement polluées de Strasbourg. Photo Gabriela Yordanova rer la qualité de l’air, des campagnes sont organisées dans des zones précises. C’est pourquoi, il est complexe de comparer la globalité de l’Eurométropole. Les zones les plus polluées sont celles avec le plus de trafic, soit l’A35 et le boulevard Clemenceau. On retrouve une meilleure qualité de l’air dans les parcs ? La végétation est bénéfique. Néanmoins, la situation du parc joue un Les oubliés de notre quotidien « Depuis 2011, le nombre de chatons recueillis est en pleine augmentation », s’inquiète la responsable, à tel point que les places manquent pour eux à la SPA, contrairement aux chiens. Ce qui l’a le plus choquée depuis ses débuts ? « Les chiens peuvent être torturés mais ne seront jamais rancuniers et n’en voudront pas à l’homme. » Ce phénomène, qu’elle ne peut expliquer, ne cessera jamais de l’impressionner. Au-delà d’une méconnaissance généralisée de la cause animale, c’est un véritable « manque de prise en compte » de ces maux que Catherine regrette. Depuis plusieurs semaines, ce chien désemparé attend son nouveau foyer Photo Lucas Dieudonné Voilà plus de 138 ans que la SPA s’est implantée dans la capitale alsacienne et recueille les animaux égarés ou abandonnés. Après de nombreux déménagements, la société s’est installée à Cronenbourg depuis plus d’un an. Catherine, engagée depuis 24 ans, dépeint un quotidien rythmé entre joie d’aider et désillusion. « Il y a une méconnaissance préoccupante des animaux », déplore-t-elle. Au sujet de l’action gouvernementale, la responsable déplore un perpétuel laxisme : « Le gouvernement n’intervient pas réellement et trop légèrement. » Soulignant l’importance de l’éducation des jeunes sur le sujet, Catherine se remémore des jeunes stagiaires à la SPA changés par une courte expérience auprès des animaux. « Certains sont même devenus végétariens ! », s’exclame-t-elle. Léopoldine Gest, Clémence Linder et Lucas Dieudonné rôle majeur dans la viabilité de l’air. En effet, un parc situé près d’une aire routière sera davantage pollué qu’un parc en zone rurale. Quelles mesures sont prises pour réduire la pollution ? Des décisions sont prises par le préfet et les collectivités. En 2015, 17 jours ont été placés sous le seuil de recommandation, qui protège la population sensible et conseille d’éviter les zones fortement pol- De nombreuses solutions existent. En Alsace, la majorité des particules fines sont produites par le chauffage. Pour réduire cette émission, il est préférable d’utiliser du bois sec et d’investir dans des chaudières récentes et performantes. Bien isoler son logement permet de réduire sa consommation de chauffage. Chacun peut privilégier les transports moins polluants, comme le covoiturage, le vélo, la marche ou les transports en communs. Léo Boulet, Romane Baury, Gabriela Yordanova et Natacha Schoen 8 Vie associative JOURNALISTE D'UN JOUR L’équipe J1J de Sélestat Deux classes du lycée agricole d’Erstein et du lycée professionnel Schweisguth de Sélestat ont participé, hier, à l’opération Journaliste d’un jour. Photo Armelle Bohn Deux classes, une de BTS1 DATR du lycée agricole d’Erstein et une de première bac pro gestion du lycée professionnel Schweisguth de Sélestat étaient, hier, à la médiathèque de Sélestat pour l’opération Journaliste d’un jour. Pendant que des élèves distribuaient le journal dans les rues de Sélestat, d’autres rédigeaient des articles sur le thème « vie associative ». Classe de BTS1 DATR : Rosanne Ar- nolt, Lucas Barquin, Morgane Baumer t, Lauriane Beck, Louise Bernhard, Marion Blin, Marion Charton, Alexia Flick, Manon Frank, Marie Hellenbrand, Morgane Houpert, Céline Jehl, Alexia Laval, Marie Meier, Johanna Muller, Arnaud Platz, Ophélie Winter, Célia Rosfelder, Hugo Scherer, Valentin Vilar, Vincent Wendling. Professeur : Zohra Pierron, professeur de lettres modernes. Classe de première bac pro gestion-administration : Manon Amberg, Inès Bougharouat, Jessie Boulanger, Nur Sultan Cimen, Reyhan Demir, Dycklan Dubedout, Kalinka Geissel, Zakaryac Hajri, Sihem Hermann, Sarah Kristic, Gamze Kücückdemir, Lisa Merdji, Emma Mosser, Delphine Ndomo, Dora Schneider, Nathan Seyller, Lisa Simon, Maureen Wegrich, Margot Wolffer, Sultan Yildiz, Gülayan Yilmaz. Professeurs accompagnateurs : Marie Adam, professeur de gestion administration, Selda Padem, assistante de vie scolaire, et Cécile Reinbolt, professeur de lettres-allemand. Responsable de site : Marie Leroy. Techniciens du lycée Charles Pointet de Thann : Benjamin Retrouvey et Théo Thomas. Journalistes : Armelle Bohn, Aurélie Feix et Thierry Martel. Vie associative JOURNALISTE D'UN JOUR 9 Christine Blaison se coupe en cinq Christine Blaison, agent d’accueil à l’Office de Tourisme d’Obernai et anciennement impliquée dans 7 associations, est une femme dynamique et investie pour son territoire. Les associations dont elle fait partie sont très diversifiées : de la Société d’histoire de Boersch au Club de gymnastique, son degré d’implication est très variable. Il peut s’agir de participer aux diverses animations, comme assurer des permanences lors d’événements. Ces associations ne demandent pas beaucoup de présences physiques mais un investissement très différent : le travail peut être individuel (comme pour le club photo de Boersch, par exemple) ou commun (lors de réunions pour l’association « La terre est bleue » animant Le jardin philosophe de Boersch). Christine Blaison suit également des cours de taille avec Les arboriculteurs d’Obernai, mais aussi d’espagnol le mercredi soir, et en donne elle-même dans le cadre des ateliers créatifs de l’Office de Tourisme d’Obernai. En parallèle de toutes ces activités, elle participe également à la vie de la commune en tant que conseillè- Christine Blaison, 49 ans, était membre de sept associations, mais a dû en quitter deux. Photo Céline Jehl L'Alsace re municipale. Mais entre les réunions, les cours, les assemblées générales et les événements, en plus de son travail à temps plein, peut-on encore avoir du temps libre ? « De moins en moins », ré- pond-elle. Elle a dû récemment se détacher de deux adhésions. Aujourd’hui, elle ne fait partie plus que de 5 associations. « C’est déjà pas mal ! ». En effet, les cotisations annuelles demandées par les associations peuvent parfois s’avérer élevées. Mais rien n’arrête Christine Blaison. Pour elle, il est essentiel de s’investir pour son territoire, de rencontrer des gens et d’échanger. « C’est une qualité de vie qui permet de ne pas se renfermer sur soi-même. On vit et partage beaucoup de choses. » Il est évident que sa passion et sa curiosité sont la source de sa motivation. Ouverte aux autres, son objectif est la découverte : « On apprend toujours quelque chose, c’est enrichissant. » C’est aussi une façon de s’évader après d’intenses journées au travail. « C’est un moment à la fin de la journée où l’on pense à autre chose. » Même s’il lui arrive d’être parfois découragée, par exemple lors de ses cours d’espagnol où l’envie de tout arrêter lui a déjà traversé l’esprit, on sent une véritable volonté d’avancer, d’apprendre. Finalement, Christine Blaison ne cesse d’avoir envie de découvrir. Son nouvel objectif : le monde de l’archéologie, qu’elle a déjà eu l’occasion d’effleurer lors de ses voyages. Marion Blin, Manon Frank et Céline Jehl Des manifestations avec plus de vert, et moins de verre Anne-Lise Collet, 41 ans, est une des responsables de la plateforme Ecomanifestations d’Alsace (EMA). Créée en 2011 au sein de l’association Zone 51 de Sélestat, elle devient « indépendante » le 10 décembre 2015. Aujourd’hui, cette association présidée par Claude Livernaux compte 3 salariés et 15 bénévoles. Le but d’EMA est d’accompagner les acteurs de manifestation dans les pratiques éco-responsables, comme le choix des aliments, les moyens de transport ou encore la réduction et le tri des déchets. À ce jour, leur principale action a été le déploiement de gobelets réutilisables dans des manifestations, comme Biobernai. Cette action sera bientôt déléguée à l’association Emmaüs de Scherwiller car ces derniers ont des moyens matériels adéquats au lavage de gobelets. Ce projet est implanté en Alsace, zone d’activité principale de l’association, mais suite à la refonte des régions, l’association se pose une question importante : faut-il étendre la pratique de gobelets réutilisables à tout le Grand Est ? Dans un futur proche, EMA va accompagner pendant plusieurs années l’événement de la fête des rues de Bantzenheim (près de Mulhouse), qui est organisée chaque année au mois de juin. L’association a aussi été sollicitée par la communauté de comm u n e s d ’ É p e r n ay, e n Champagne, et prévoit de mettre en place une charte d’éco manifestations dans laquelle il s’agira de développer le lavage de gobelets sur un site hors Alsace, financé par le front social européen. EMA comporte environ 25 adhérents qu’ils soient physiques et/ ou moraux. Elle peut-être à disposition pour les organisateurs d’associations, les collectivités ainsi que les entreprises. Tout le monde peut-être adhérent à l’as- De gauche à droite, Pierre (responsable), Anne-Lise Collet (responsable) et Lou (chargée de missions). Photo Marie Meier sociation, il suffit seulement de s’inscrire sur leur site internet et de remplir un formulaire. Lauriane Beck, Marie Meier et Johanna Muller CONTACTER Ecomanifestations Alsace, 11 rue Saint-Léonard 67 600 Sélestat. Tél. : 06 83 53 25 36. Mail : [email protected]. Site internet : www.ecomanifestations-alsace.fr 10 Vie associative JOURNALISTE D'UN JOUR Donner de soi pour les « sans voix » De retour d’un voyage en République Démocratique Du Congo (RDC), en 2008, l’Alsacienne Michelle Gerber décide de créer l’association SOS Mboté (SOS Maman bobo organisme de transparence et d’égalité) à Epfig. Le but : aider les femmes et les enfants victimes de viol, dans ce pays où la politique est instable et où les ressources minières – or, cuivre, coltan – sont très convoitées. Après avoir constaté la misère dans laquelle vivent les habitants du Congo, notamment les femmes qui sont violées et les enfants serpents (nés de viols), Michelle Gerber et le réfugié congolais Eugène Mutombo ont décidé, en 2013, de créer l’association humanitaire SOS Mboté. Et ce, avec l’aide du collectif Humanis, dont fait partie l’association la Calabosse des Tooroqui, qui lutte contre l’illettrisme en Mauritanie, et le Cosim (Collectif des organisations de solidarité internationale issues des migrations). SOS Mboté permet d’aider au financement d’un complexe à ments, comme des conférences, des concerts ou la vente de bijoux, l’association recueille des fonds. Ainsi, SOS Mboté veut donner plus de « justice » à ce peuple « sans voix ». Michelle Gerber est la présidente de SOS Mboté et Eugène Mutombo en est le vice-président et coordinateur. Photo Célia Rosfelder Mbjuji-Mayi, dans la province du Kasaï-Oriental en RDC. Cette structure doit regrouper un centre d’hébergement temporaire, un centre hospitalier et de maternité pour les femmes violées, et un centre d’éducation et de formation professionnelle pour les jeunes déshérités. Le complexe serait alimenté en eau potable et en énergie solaire. « Maman, ne pleure pas, ça ira mieux demain » Plus d’une femme meurt par jour de violences conjugales que ce soit des violences directes ou indirectes. À Strasbourg, l’association SOS femmes solidarité a été créée en 1976, après un mouvement féministe. « Flora Tristan », un centre d’accueil pour personnes victimes de violences conjugales, a ouvert la même année, rue Sellenick. Le centre met à disposition depuis 2001 des appartements, les victimes restent en moyenne de 1 à 2 ans. « 15 familles sont actuellement hébergées au centre, dont 3 familles « hors mur » qu’on surveille à distance, souligne Massika Bouquet, une éducatrice du centre, le plus triste c’est d’avoir une liste d’attente ». En plus de l’hébergement, la structure propose un accueil de jour avec des locaux adaptés aux familles. « Les femmes viennent souvent d’elles-mêmes, mais certaines passent par leurs copines pour prendre rendezvous. D’autres ignorent notre existence et tombent par hasard sur une de nos affiches, chez le médecin ou dans la rue. Elles ont souvent peur de la police mais on les pousse à porter plainte pour avoir des preuves écrites au cas L’association a aussi pour objectif de promouvoir l’artisanat et les artistes congolais, « afin de réduire leur vulnérabilité et préserver la dignité des personnes pour lutter contre la pauvreté ». Grâce à l’aide de 18 bénévoles, de donateurs, de partenaires privés et publics en France métropolitaine et à l’organisation d’événe- Photo Lisa Simon où le conjoint serait jugé. On entend des choses très dures, comme il m’a frappé pour trois minutes de cuisson en trop » explique l’éducatrice. L’association vient en aide à environ 92 % de femmes et 8 % d’hommes âgés de 18 à 75 ans, de différentes origines. Lisa Merdji et Lisa Simon Mathilde Odin et Célia Rosfelder CONTACTER [email protected] Briser les frontières À Sélestat, l’association Accueil sans frontières a ouvert ses portes fin 2005. Il s’agit d’un centre d’accueil pour demandeurs d’asile (Cada). Il s’adresse aux familles étrangères et isolées qui fuient leur pays, car leurs vies sont en danger. Les victimes de violences conjugales disposent d’un endroit dans lequel elles peuvent parler et les enfants jouer et toute sérénité. L’association fait appel à de nouveaux bénévoles. Elle propose à des étudiants en architecture et en informatique, ainsi qu’à des personnes douées en tricot et à tout volontaire de la rejoindre. L’idée étant de créer le complexe évoqué plus haut, de réaliser un site internet et d’envoyer des affaires pour bébé en RDC. Des jouets, des affaires d’école, des casseroles, du matériel médical, des ordinateurs ou encore des articles de sport peuvent être transmis à l’association. Des dons financiers peuvent aussi être faits (déduction de 66 % des impôts). Tous ces dons seront réceptionnés par SOS Mboté et envoyés au Congo, grâce aux contacts du coordinateur Eugène Mutombo. Ces familles viennent en France pour obtenir le statut de réfugiés. Avant de pouvoir être hébergés, les demandeurs d’asile doivent prouver qu’ils sont bien en danger dans leur pays. Si c’est le cas, ils bénéficieront ensuite d’un suivi social, médical, administratif et scolaire pour les enfants. S’ils n’arrivent pas à prouver que leur vie est en danger dans leur pays, ils devront quitter la France. Ils seront déboutés du droit d’asile. La structure sélestadienne accueille tous les deux mois une famille originaire d’un pays étranger tel que la Syrie, l’Afghanistan, l’Albanie, la Tchétchénie et l’Arménie. Sei- ze familles peuvent être hébergées dans des appartements à Molsheim, à Benfeld et à Sélestat. Elles y resteront pendant un à deux ans pour qu’ensuite, elles puissent être autonomes en France. Leur loyer, ainsi que tous leurs frais sont pris en charge par l’association Accueil sans frontières. Durant cette période, elles apprendront le français. L’association Accueil sans frontières compte trois sites dans le Bas-Rhin. L’un se trouve à Saverne, où siège le directeur, un autre se situe à Haguenau, et le troisième est à Sélestat. Là, l’équipe compte six salariés : trois travailleurs sociaux, un interprète, un professeur de français et une coordinatrice, en la personne de Julie Fischer. Cette dernière a entrepris des études de conseillère en économie sociale et familiale pour devenir coordinatrice d’Accueil sans frontières. Gulayan Yilmaz et Sarah Krstic Vie associative JOURNALISTE D'UN JOUR 11 Alsace Canoës mène sa barque Vous ne connaissez peut-être pas encore Alsace canoës. Comme son nom l’indique, c’est une association à but non lucratif qui a pour objectif de faire découvrir l’Alsace en canoës, que ce soit aux touristes ou aux Alsaciens. L’association a été créée en 1991 par Michel Hemmerlé, d’abord sous le nom d’Itinérair’Alsace, avant de devenir Alsace canoës en 2012. Le « grand chef » de l’association peut vous guider lors de balades en canoë chaleureuses et conviviales, et si vous préférez être libre, c’est possible. Mais attention, car comme l’indique la brochure de l’association « vous n’êtes pas à Europa Park, il n’y a pas de barrières de sécurité partout ! Il peut y avoir des petits courants, des branches gênantes qui peuvent déstabiliser etc. ». Promenade et nettoyage Installée au moulin de la Chapelle, le long de la RD 424 entre Sélestat et Marckolsheim, Alsace canoës emploie une personne à l’année. « En saison, nous pouvons monter jusqu’à 10 dans la journée », explique Cassandre Sucker, organisatrice magasin. Il ne faut surtout pas Des canoës, un chien (mais pas Toby), une auberge au fond, vous êtes bien chez Alsace canoës. oublier Toby, le chien qui accueille les potentiels clients. L’association propose plusieurs types d’embarcations : du canoë canadien (2 places, 3 si le troisième est un enfant) qui se pratique avec une pagaie simple et des kayaks monoplaces et biplaces qui se pratiquent avec une pagaie double. Les kayaks peuvent être « sit on top » (autovideurs) ou non selon le choix de la personne. Alsace canoës travaille en partenariat avec l’auberge Au Canoë gourmand, située également au Moulin de la chapelle, ainsi qu’avec À la recherche de nouveaux sourires d’actions qui lui tenaient à cœur. Leur objectif principal est de délier les langues des femmes victimes de violences conjugales. Les fonds récoltés lors de cette course et la vente de divers objets, tels que des mugs, permettront de créer un bureau d’accueil à Sélestat, point essentiel pour qu’ils continuent d’avancer. Ce local serait un tremplin vers des services plus adaptés. Leur demande auprès de la ville reste toujours en attente. Les Foulées du sourire : nom choisi pour parler à tous, sans y coller d’étiquettes. Photo Alexia Laval Marchez, courez, venez soutenir les Foulées du sourire en participant à sa 1re édition, le 20 mai 2017, à Wittisheim, à la course caritative en mémoire d’Élisabeth. L’association a tout juste été créée début 2016, après la mort d’Élisabeth tuée tragiquement par son mari. Sa sœur Patricia, son mari Régis et la fille d’Élisabeth Marie, ainsi qu’une cinquantaine d’adhérents, ont décidé de continuer à faire briller son étoile au travers Pour l’organisation de cette course, un grand nombre de bénévoles est attendu. Une réunion d’information sera organisée le 28 octobre à 19 h 30, à la mairie de Wittisheim. N’hésitez pas à vous y rendre pour y apporter votre sourire ! Morgane Baumert, Rosanne Arnolt et Alexia Laval SE RENSEIGNER [email protected]. Page Facebook : Association les Foulées du Sourire. Site internet : http://lesfouleesdusourire.wixsite.com/accueil Photo Louise Hoffmann Outdoor Voyageur, entreprise suis- aux alentours de Strasbourg et en se qui loue des canoës. Pour se faire Allemagne. connaître, la structure met à jour ses brochures tous les ans. Ils traMarion Charton, Louise Hoffmann vaillent également avec des agenet Morgane Houpert ces et des offices de tourisme. D’autre part, ils ont un site internet Y ALLER Alsace canoës est ouvert et une page Facebook. 7 J/7, de 9 h à 18 h 30, en été. D’ocIls ne se limitent pas à des balades de loisirs. « Nous faisons des nettoyages de rivières au printemps et d’autres sur demande », précise Cassandre Sucker. L’association rayonne autour de Sélestat, mais organise également des excursions tobre à avril, du mercredi au samedi de 14 h à 18 h 30, sauf en janvier et février (que le samedi après-midi). Fermé pendant les vacances de février. Alsace canoës a aussi à disposition un magasin de vente de matériels, de canoës et d’accessoires. Dans le grand bain depuis 70 ans Sélestat aime le sport. Pour preuve, la cité humaniste a été élue deux fois meilleure ville sportive d’Alsace : en 1960 et en 2010. Parmi les nombreux clubs que compte la ville, le Sport club de Sélestat natation fête, cette année, ses 70 ans. L’association a été fondée par Eugène Reust. Actuellement, 250 personnes en sont membres. Lucien Danguel en fait partie. Il est le directeur technique du club. Il s’occupe des entraîneurs bénévoles – cinq, au total, tous diplômés – et organise les compétitions. « Par le passé, j’étais sapeur-pompier, je pratiquais la gymnastique, le tir à l’arc et le tir à la carabine », précise-t-il. Avant d’être entraîneur, il a été peintre en bâtiment et a travaillé à l’usine. À 72 ans, il aime toujours autant entraîner l’équipe de natation féminine de Sélestat. Tous les ans, le club de natation organise la traversée de l’Ill, en partenariat avec la ville de Sélestat. L’association est obligée À 72 ans, Lucien Danguel aime toujours entraîner l’équipe de natation féminine. Photo Zakarya Hajri d’organiser au moins deux compétitions dans l’année. L’une d’elles s’appelait Les Zewele (oignons) et avait lieu il y a 25 ans environ. Au mois de janvier, le club invitait les autres régions. Particularité de cette compétition : au lieu de recevoir des médailles en or ou en argent, des oignons en bois étaient remis aux gagnants. En 2010, le club de natation a créé le sport adapté pour les handicapés. Zakarya Hajri, Nathan Seyller et Dycklan Dubedout 12 Vie associative JOURNALISTE D'UN JOUR Nature Ried, sortez tout vert ! Pierre Hiber, président de l’Association nature Ried Erstein, ANRE, depuis mars dernier, est le successeur de Claude Seethaler qui a quitté son poste après 23 ans de service. la source phréatique dans la forêt d’Erstein qu’elle compte atteindre ses objectifs. À plus grande échelle, elle s’oppose à la création d’un puits d’eau à Plobsheim censé alimenter Strasbourg. De même, elle s’implique dans la gestion du polder d’Erstein, luttant ainsi contre le déversement du trop-plein d’eau provenant du Rhin, qui détruit l’écosystème de la réserve. Déjà membre de deux associations (TV Erstein et Alsace nature) et guide privé de sa propre association « Envie de nature », c’est tout naturellement qu’il a accepté le poste de président de l’ANRE. Créée en 1965 sous un premier nom d’AFRPM, association fédérative régionale de la protection de l’environnement, l’association s’opposait à l’aménagement du Rhin détruisant 80 % de la forêt rhénane. Elle s’opposait également au projet de construction d’une centrale nucléaire à Gerstheim, mais aussi à celle déjà existante à Fessenheim. L’association régionale a ensuite été divisée en trois sections (Erstein, Benfeld et Rhinau) afin de se concentrer sur un secteur plus local. La structure compte actuellement 259 membres dont 120 à Erstein, reposant uniquement sur du bénévolat. Les fonds provien- Pierre Hiber lors d’une sortie d’observation des oiseaux migrateurs au polder d’Erstein. Photo Yann Burgard nent de quelques subventions de la municipalité d’Erstein et du conseil régional, mais ce sont les cotisations des adhérents qui en représentent la quasi-totalité. L’ANRE a pour objectif la préserva- Le bonheur est dans l’Association franco-turque Créée en 1974, à Sélestat, par les travailleurs turcs, l’Association franco-turque, est actuellement dirigée par Atalay Calik, vice-président. Cette association développe la connaissance de la culture turque, stimule la production artistique de la communauté originaire de Turquie en France et facilite l’intégration à la société française. Elle favorise les liens et les échanges culturels entre les diverses communautés sur les principes du respect mutuel, de l’échange libre et de l’influence réciproque. L’association apporte également du soutien scolaire aux enfants et aux membres plus âgés. « L’association n’est pas seulement fréquentée par des Turcs, elle est ouverte à tous » confie Mustafa Aktas, membre de l’association. tion du patrimoine naturel et culturel alsacien, plus particulièrement dans le Ried. C’est par le biais de diverses interventions, telles que la création de mares à batraciens et la participation aux chantiers d’entretien de À l’avenir, l’association compte se lancer dans divers projets. Comme la protection du courlis cendré, un oiseau migrateur qui a vu sa population chuter de 99 % en Alsace. Elle s’implique aussi dans la vie urbaine, participant au réaménagement du centre-ville d’Erstein. Pierre Hiber souhaite aujourd’hui se tourner vers les jeunes, afin de les sensibiliser à la sauvegarde d’un patrimoine naturel en perdition. De ce fait, il propose des activités périscolaires aux écoles primaires d’Erstein, avec la volonté d’intervenir également dans les collèges et les lycées. L’ANRE tient à rajeunir son effectif, car la survie de la planète dépend des générations futures. Yann Burgard et Vincent Wendling Rock + bière = Décibulles Le festival Décibulles a lieu tous les ans sur la colline du Chena, sur les hauteurs de Neuve-Église. Photo Hugo Scherer Mustafa Aktas prépare le café et le thé chaque jour pour les membres de l’Association franco-turque. Photo Gamze Kucukdemir nelles comme la Fête des enfants. L’association est par ailleurs présente pour les femmes et organise des rencontres avec des psychologues, des médecins et des gynécoL’association propose plusieurs logues turcs pour parler de sujets sorties par an au Parc des cigognes intimes. de Kintzheim ou au château du Haut Koenigsbourg. « C’est un plai- L’association est ouverte tous les sir pour moi de participer à cette jours de la semaine de 11 h à 23 h, association, on peut se restaurer, route d’Orschwiller. boire du thé turc et du café turc que je prépare » sourit Mustafa. L’assoGamze Kucukdemir ciation organise des fêtes traditionet Ines Bougharouat Créé en 1992, le festival Décibulles voit sa 23e édition en juillet dernier faire carton plein avec 26 000 festivaliers pendant trois jours. Un groupe d’amis, membres du cercle Saint-Nicolas, souhaite organiser un événement axé sur deux thèmes : le rock et la bière. L’association a donc choisi de lier les deux, des décibels pour le rock et des bulles pour la bière, le festival Décibulles est né. Dans une ambiance de convivialité et de partage, l’association a toujours été à l’écoute des festivaliers et donc réussit à gagner en réputation. « Les gens ont besoin de passer du temps ensemble et de se sentir bien, et je pense qu’on a tout fait pour que les gens se sentent bien », souli- gne Pierre Hivert, directeur et coordinateur chargé de la communication et de la programmation. Devenu éclectique au fil du temps, la programmation tire son originalité du fait qu’elle regroupe de nombreuses têtes d’affiche, mais aussi des artistes locaux et des arts de rue. « C’est quelque chose d’assez subjectif, c’est moi qui considère si ce que je vois sur scène, j’ai envie de le voir au festival, rajoute-t-il. Après, c’est de varier les styles, pour que chacun puisse s’y retrouver ». Proposant 35 variétés de bières et un prix plus qu’abordable, le festival Décibulles est donc un événement à ne pas manquer ! Lucas Barquin, Albéric Capon et Hugo Scherer Économie JOURNALISTE D'UN JOUR 13 L’équipe J1J de Colmar Les pages Économie ont été réalisées par des élèves de seconde C et la classe de BTSA technicocommercial Vins et spiritueux du lycée agricole de Rouffach : Alice Agnieray, Mateo Andreoni, Marion Barmes, Roxane Bass, Louis Behra, Laëtitia Blanckaert, Emmy De Oliveira, Ilona Gebel, Léa Golay (absente), Thomas Gross, Madeline Heinrich, Zoé Hugon, Elisa Longue, Kilian Lutz, Julien Morel, Maxime Neff, Agathe Ponsonnet, Émilien Richard, Alexandre Schaeffer, Laura Vetter, Stéphane Wenger, Julien Zaessinger, Léo-Paul Zemb, Arianne Arnould, Elsa Blanquart, Clémence Bléger, Josselin Bosshard, Arnaud Cariolini, Alexis Chambre, Benjamin Deshorties, Cloé Dischgand, Valentin Fritsch, Claire Furling, Romane Heck, Johanna Kastler, Corentin Lipp, Carole Manigart, Félix Martin, Elisa Munch, Lucas Ritzenthaler (absent), Hugo Roque, Florian Schwindenhammer. Les élèves de seconde C ainsi que la classe de BTSA technico-commercial Vins et spiritueux du lycée agricole de Rouffach, sur le site J1J de Colmar devant la médiathèque. Photo Pierre Gusz Les enseignants : Nathalie Thomas-Hiffler, professeure de français et Claire Klein, documentaliste. Assistance technique : Rémy Weber et William Heitzler élèves de terminales SEN (Systèmes électronique et numérique) au lycée Charles-Pointet de Thann. Pierre Gusz. Encadrement rédactionnel : Véronique Berkani, Jean-Paul Frey, Responsable de site : Florence Huber. 14 Économie JOURNALISTE D'UN JOUR « Travailler auprès des animaux, cela n’a pas de prix » Vous êtes-vous déjà demandé comment fonctionne un parc animalier ? Peut-être connaissez-vous le jeu Zoo Tycoon mais la réalité est parfois bien loin de la fiction… Exemple au Parc zoologique et botanique de Mulhouse, avec Marine Baconnais, soigneuse animalière. C’est très variable, cela dépend de la longueur du trajet, de l’animal en lui-même. Si nous participons à un programme d’échange entre zoos, cela ne coûte rien. C’est seulement le transport qui est à la charge du zoo. Déplacer deux panthères jusqu’en Amérique, par exemple, coûte très cher. Le zoo de Mulhouse accueille plus de 350 000 visiteurs par an, avec des tarifs atteignant les 10 euros. À quoi sert tout cet argent ? Cet argent va servir à l’investissement du parc, que ce soit pour son entretien, l’alimentation des animaux, le salaire du personnel, les diverses animations… Ce sont les visiteurs qui contribuent au bienêtre du zoo et donc au bien-être des animaux. Comment vous en sortez-vous au niveau de l’alimentation et du matériel ? Le parc récupère gratuitement quelques fruits invendus de grands magasins. Nous devons acheter le reste des fruits dont nous avons be- Combien y a-t-il de salariés actuellement au Parc zoologique de Mulhouse ? Il faut compter plusieurs milliers d’euros par trimestre pour nourrir les animaux du zoo de Mulhouse. Archives L’Alsace/Isabelle Lainé soin, ce qui peut atteindre un chiffre de plusieurs milliers d’euros. Le budget viande atteint, lui, environ 8 000 euros et il faut compter 2 000 euros pour le budget poisson d’un trimestre. Quant au fourrage, il est question de 20 000 euros. Pour le matériel, nous recevons chaque année des dons de certains mécènes. Si l’un de nos mécènes est vitrier, nous recevons par exemple un certain nombre de vitres. Combien coûte la réintroduction ou le déplacement d’un animal d’un zoo à l’autre ? Nous sommes environ 70 salariés : près de 30 soigneurs, 20 techniciens et 20 autres personnes chargées de l’administration. Sachant que le salaire annuel brut d’un soigneur animalier varie entre 18 000 et 24 000 euros. Mais ce qui compte vraiment, c’est l’engagement et la passion des personnes qui travaillent auprès des animaux au quotidien, et cela n’a pas de prix. Propos recueillis par Léo-Paul Zemb et Kilian Lutz « Cette année a été propice aux maladies » Michel Barmes, coopérateur viticole En vignoble non-bio, il faut traiter à Turckheim, a repris le vignoble de tous les dix ou douze jours. En bio, il son père il y a 25 ans. faut traiter au cuivre dès que le niveau des précipitations a atteint Il constate que le rendement de son 20 mm d’eau. domaine est en baisse depuis quelques années. En cause : la recrudes- Que sont les coûts en moyenne par cence des maladies telles que le traitement ? mildiou et l’oïdium. En moyenne, un traitement coûte À quel moment de l’année les 150 à 200 euros par hectare, le prix maladies commencent-elles à dépend évidemment de la composiapparaître ? tion du traitement. Michel Barmes : Toutes les maladies seraient trop longues à énumérer. Je vais donc vous parler des trois qui sont les plus présentes, le mildiou, l’oïdium et le court-noué. Les deux premières se manifestent habituellement au mois de mai. L’oïdium n’est pas visible tout de suite après la contamination. En revanche, le court-noué, se manifeste dès la pousse de la végétation. Cette maladie provient du sol, où elle se loge jusqu’à plus de 1,50 m de profondeur. Elle peut survivre après arrachage de la vigne pendant quatre à cinq ans. Quelles sont les solutions pour éviter la propagation de ces maladies ? Combien de traitements avez-vous effectué dans votre domaine cette année ? Cette année a malheureusement été propice aux maladies en raison des fortes précipitations et des fortes chaleurs. Les conditions climatiques très humides et quasi tropicales ont été très favorables au champignon. J’ai été obligé de traiter à huit reprises. Un des traitements était composé de cuivre et de souffre. À combien s’élèvent les pertes en termes de production cette année ? Michel Barmes, coopérateur viticole à Turckheim, dans ses vignes, pendant les vendanges qui ont lieu actuellement. Photo Marion Barmes récolte. Cela peut représenter jusqu’à 10 000 euros de perte. Est-ce que les viticulteurs bio ont été plus ou moins touchés par ces maladies ? Les viticulteurs bios ont été plus touchés que les viticulteurs « conventionnels ». Y a-t-il eu beaucoup de pieds morts, donc à remplacer due à la sécheresse de 2015 ? Sur un hectare, les pieds morts s’élèvent à 2 à 3 % de la surface. Sur une surface d’un hectare, je plante en moyenne 5 000 pieds. Sur 5 000, j’en ai remplacé environ 200, ce qui représente entre 350 à En effet, le traitement au cuivre n’a 400 euros. pas été suffisant pour contrer la presCertains collègues viticulteurs ont sion exceptionnellement forte du Ilona Gebel perdu jusqu’à 80 % du potentiel de la mildiou cette année sur le vignoble. et Marion Barmes Économie JOURNALISTE D'UN JOUR 15 Une passion au budget qui peut devenir galopant La pratique de l’équitation, estelle accessible à toutes les bourses ? Pas forcément… car effectivement, être cavalier nécessite d’abord d’avoir une monture ! Tout le monde ne peut pas posséder un Black Beauty ou un Jappeloup évidemment, et c’est inutile d’ailleurs pour débuter. La monture n’est pas obligatoirement la nôtre, mais peut être celle d’un centre équestre, ce qui réduit considérablement les frais, car le prix d’une pension oscille au minimum entre 300 et 400 euros par mois. Alors que les cours annuels, avec le cheval à disposition, atteignent la somme de 500 euros environ. Ensuite, un équipement s’impose pour pratiquer en toute sécurité et pour la facilité des mouvements : une bombe (casque), un pantalon souple, des bottes, le tout pour un minimum de 55 euros. C’est sûr que si une cavalière souhaite ressembler à Pénélope Leprévost, championne olympique de saut d’obstacles en équipe à Rio ou s’équiper sur tion ou de la participation du club à des compétitions. La facture s’élève, au plus bas, à environ 700 euros par an, somme qui n’est pas accessible à toutes les familles. La passion avant tout Restent donc à trouver des solutions pour limiter les frais. Ce que fait Laura, 15 ans : « En classe de seconde générale, j’ai choisi l’option équitation hippologie, au lycée de Rouffach, et cela me permet de monter au centre équestre local avec des frais réduits. Je m’équipe aussi dans une grande chaîne de magasin de sport, où les produits sont de bonne qualité et plus accessibles. Si on est passionnée, on peut faire des sacrifices ». En pratiquant l’équitation au lycée de Rouffach, Laura, 15 ans, a trouvé la bonne formule pour limiter les frais. DR son site commercial, il faudra prévoir de faire une liste au Père Noël… La licence fédérale, pour les moins de 18 ans, coûte 25 euros, et ce sont les droits d’inscription au club qui sont le plus onéreux, une centaine d’euros en fonction de la réputa- D’autres devront compter sur la générosité de leurs proches ou faire de petits boulots, comme celui de palefrenier, proposés par les centres équestres. Laura Vetter et Léa Golay S’équiper malgré la crise agricole Les agriculteurs, malgré la crise économique, doivent continuer à cultiver leurs parcelles et produire, donc pour cela il faut des matériels adaptés à leurs productions et leur localisation, mais les prix des matériels sont en hausses depuis longtemps. Alors comment font les agriculteurs pour payer les réparations et continuer à pouvoir s’équiper ? Rencontre avec un agriculteur de Roderen qui a répondu à nos questions : Faites-vous appel à des entreprises agricoles pour sous-traiter certains travaux afin de réduire les coûts de mécanisation ? Oui, nous faisons souvent appel à des ETA (Entreprise de Travaux Agricole) pour le pompage des fosses et l’épandage des fumiers, nous faisons aussi faire l’essentiel des travaux pour la culture du maïs et évidemment ce sont des ETA qui font les travaux de récoltes car ils mutualisent les machines qui seraient trop onéreuses pour un agriculteur indépendant. D’une manière générale nous pouvons difficilement investir, de nos jours, dans du matériel neuf. Est-ce que le marché de l’occasion est intéressant ? Oui, mais les offres sont de plus en plus réduites car nos collègues changent moins leurs matériels et ceci pour les raisons exposées tout à l’heure. Est-ce que vous louez des matériels agricoles ? Oui actuellement nous avons un tracteur en location en location car l’ancien est en réparation mais c’est exceptionnel, sinon c’est plus de l’entraide entre collègues ce qui prouve une belle solidarité entre les exploitants de la terre. Quels sont vos derniers investissements ? Ils y a 8 ans nous avons acheté un télescopique neuf à 65 000 euros. Nous avons aussi récemment acheté une andaineuse et un plateau à pailles neuf car les anciens étaient vraiment en piteux état. Il faudrait, aussi que nous achetions dans un nouveau Dernier gros investissement du GAEC de collines. tracteur de moyenne puissance (140 CV). De notre côté nous avons constaté que l’évolution du prix de certains équipements ont augmenté de 14 % et pour ceux des tracteurs la hausse est encore plus importante. Ces derniers Photo Thomas Gross d’une puissance de moteur de 110 CV affichent une hausse de plus de 52 % depuis 20 ans, c’est absolument impressionnant et difficile à assumer pour les agriculteurs. Matéo Andreoni, Thomas Gross et Maxime Neff 16 Économie JOURNALISTE D'UN JOUR Prêts pour une rando-nez viticole ? Au sein des lycées agricoles, de véritables ateliers éducatifs permettent aux élèves, chaque année, de mettre en pratique leurs connaissances sur le terrain. C’est le cas du salon des vins et des terroirs, vitrine du lycée agricole de Rouffach depuis 28 éditions. Le prochain, organisé par les étudiants technico-commerciaux en vins, bières et spiritueux, se déroulera le week-end des 19 et 20 novembre sur le thème d’une « Balade automnale ». adaptons nos prix pour atteindre une clientèle plus large. » Un stock qui paraît de prime abord à flux tendu, mais qui est complété par d’autres produits locaux (miel, chocolat, truites fumées, volailles et pain d’épices) et nationaux (huîtres, fromage, charcuterie…), également vendus au cours du salon. Selon Roxane Nibaudeau, autre professeur de viticulture œnologie du lycée, « cette entreprise individuelle permet d’allier l’aspect commercial et technique de la formation ». Elle considère également que cette expérience est un « bon moyen pour nos élèves d’entrer dans la vie active. » Au cours de ce salon, plus de 70 références nationales seront proposées au public – avis aux amateurs, il vous sera demandé 7 € à l’entrée mais le verre de dégustation est offert –, dont une vingtaine en bières et spiritueux. Des produits provenant des différents lycées agricoles de l’Hexagone appartenant au Club des Écoles, groupement de 24 exploitations proposant un catalogue de 133 références. 2 800 bouteilles pour un chiffre d’affaires de 32 000 € La Balade automnale, thème du prochain salon des vins et des terroirs organisée au lycée agricole de Rouffach. Photo Lambert Meyer Cette manifestation connaît un certain succès, comme l’indique Véronique Sirguey, professeur de mercatique au lycée de Rouffach : « Nos ventes de bouteilles s’élè- Où partent les bénéfices issus de la vente des bouteilles ? Une partie servira à financer le voyage de fin d’études réservé aux BTS deuxième année, qui chapeautent l’événement de bout en bout. Une autre pour les élèves de première année, qui donnent de leur temps le jour J. Alors, prêts pour une véritable rando-nez viticole à Rouffach ? vent en moyenne à 2800, pour un chiffre d’affaires avoisinant les 32 000 €. En règle générale, nous Elisa Munch, Claire Furling et Elsa Blanquart Pratiquer un sport a un coût ! Si les sportifs du dimanche qui randonnent avec de vieilles paires de basket peuvent pratiquer leur activité à moindres frais, il n’en est pas de même pour les passionnés qui dépensent sans compter… Adepte de trail et de marathon, Jean Walter a commencé par courir le semi-marathon de Colmar il y a quelques années. En 2016, il a parcouru les 42,195 km du marathon complet. Et il a le projet de participer au mythique Marathon de New York en 2018. Pour préparer cette échéance, il s’entraîne dès 7 h, le dimanche matin, en montagne ou sur route et pratique le renforcement musculaire avec un suivi diététique. Jean Walter explique que « le prix d’inscription au marathon est d’environ 50 euros par course. Coté équipement, les prix s’échelonnent de 80 à plus de 150 euros, si l’on choisit la qualité plutôt que ce que l’on peut appeler le bas de gamme ». « La qualité se paye » Les technologies ont beaucoup évolué ces dernières années au service des sportifs. Aujourd’hui, Jean Walter ne quitte plus sa montre connectée et intelligente qui lui sert à tout, alors qu’il n’en utilisait pas encore il y a six ans. « Un tel équipement, du podomètre à ma montre Garmin, coûte de 45 à plus de 300 euros. » Les montres actuelles permettent de mesurer la fréquence cardiaque à son poignet, fournissent des « dynamiques » de cyclisme, de natation et de course à pied, indiquent le seuil lactique et établissent un plan de récupération après ou même pendant l’effort. Gaëlle Sturm, du magasin spécialisé dans les sports d’extérieur « No siesta » à Colmar, ouvert voici deux ans, confirme qu’effectivement, « la qualité a un prix. Nous ne vendons que des produits plutôt haut de gamme. Notre entrée de gamme se situe aux alentours de 40 euros pour un coupe-vent, qui a par ailleurs constitué notre meilleure vente de la saison 2015-2016. Le panier moyen de nos clients s’élève à 80 Trois sports, trois équipements. ou 90 euros. La plupart sont des fidèles et leur âge varie de 12 jusqu’à 90 ans ! » Finalement être sportif c’est autant un état Photo Ilona Gebel d’esprit qu’un choix budgétaire ! Louis Behra, Zoé Hugon et Madeline Heinrich Économie JOURNALISTE D'UN JOUR 17 Être restaurateur et garder la patate Peu de personnes font carrière dans la restauration, au vu des difficultés rencontrées. Voyage dans le monde de la franchise et rencontre avec Ludovic Agnieray, franchisé indépendant. Avec son épouse Marie, ils exploitent les restaurants « La Pataterie » à Wittenheim et Rixheim. ration de carte, les prix sont fixés par rapport au prix que le client est prêt à mettre et en fonction de la concurrence. Qu’est-ce qu’une franchise ? Quel est l’impact des normes et de leur respect dans la rentabilité de l’entreprise ? C’est un contrat qui lie un entrepreneur indépendant (le franchisé) avec un franchiseur, entreprise qui possède une renommée et un savoir-faire spécifique et duplicable. « La Pataterie » crée en 1996 compte plus de 200 établissements en France. L’aménagement du resto est fait par le franchisé. Quels sont les bénéfices clients de votre produit ou service ? Être restaurateur c’est être un « centimier ». En France, 10 % des faillites d’entreprise sont des restaurateurs. La norme et son respect font partie du métier au même titre que faire la cuisine. Cela a un impact financier et non productif on peut l’estimer à 10 minutes par personnes et par service. Ludovic Agnieray, ici au comptoir de la Pataterie de Rixheim. « Nous travaillons sans filet » Que représente le coût de la marChez nous, les clients trouvent une chandise ? ambiance chaleureuse et accueillante autour de plats simples, bien gar- Environ 29 % du chiffre d’affaires nis avec un bon rapport qualité/prix. (hors taxes), c’est le 2e poste de charges après la main-d’œuvre. Nous gaComment évoluent les prix ? rantissons que 70 % de nos produits sont français. Cela a un coût. C’est Il y a quelques années ils étaient le un engagement vis-à-vis de nos filièreflet indirect des coûts d’un établis- res agricoles et une garantie de trasement, aujourd’hui, la pression du ç a b i l i t é v i s - à - v i s d e s marché est présente à chaque élabo- consommateurs. Les produits sont DR un maillon incontournable de la Combien servez-vous de clients par qualité dans nos assiettes. Nous jour ? avons l’habitude de dire « de la fourche à la fourchette ». Sur chaque restaurant, environ 180 clients par jour. La fréquentation Que représente le gaspillage chaétant devenue aléatoire, il est difficique jour ? le d’avoir la bonne planification et être réactif. Nous travaillons sans fiIl faut distinguer ce qui n’est pas con- let. sommé par le client de la perte de marchandise inhérente à notre actiPropos recueillis par vité qui se situe entre 1 et 1,5 % de Julien Zaessinger, pertes. Nous y sensibilisons les équiEmmy De Oliveira pes. et Alice Agnieray Crise laitière : le monde agricole est-il en danger ? Tous les agriculteurs d’Europe serrent les dents ; pas seulement les Français ; les prix du lait sont au plus bas depuis des mois, mettant en péril l’existence même de nombreuses exploitations laitières. rope n’est pas tenable sans un minimum de protection pour les agriculteurs. Pierre-Yves Dec, jeune agriculteur dans le Jura alsacien, s’est installé fin 2013. Une centaine de vaches produisent le lait fourni à un industriel laitier. Lorsque nous posons la question à Pierre-Yves, sur sa stratégie pour résister avec des prix si bas, il répond : « Performances techniques et autonomie alimentaire pour son cheptel constituent les outils pour abaisser le prix d’équilibre ». L’agriculteur a plein de projets d’amélioration et de modernisation de l’outil de travail en tête, mais attend des jours meilleurs pour les réaliser. Tout a été mis en stand-by à cause de la chute des prix du lait. « Toutefois, si le prix du lait est bas, tous les intrants servant à nourrir les animaux n’ont par contre pas diminué, bien au contraire, ils étaient plutôt à la hausse » constate l’exploitant. Pierre Yves regrette que les médias parlent si peu et de manière si superficielle de cette crise profonde qui touche les agriculteurs, particulièrement en cette année, avec les aléas climatiques qui n’ont fait qu’aggraver leur situation déjà précaire. « Il faut de la part des médias des informations vraies et détaillées, pour que le consommateur puisse réellement être sensibilisé » conclut l’agriculteur. Dans ce cas, comment faire ? « Réduire au maximum les coûts de production et résister pour survivre à la fin de la crise », nous dit Pierre-Yves. Des futures victimes de la crise laitière ? Une crise était prévisible depuis la fin des quotas et à la libéralisation du marché laitier. L’Europe du Nord a ouvert les robinets financiers et produit sans limites, mettant tout le monde en péril… Y a-t-il encore un avenir ? Certainement ! La population mondiale ne cesse d’augmenter, Photo Stéphane Wenger il faudra toujours se nourrir, mais il faudra réguler en fonction des besoins et peut-être arrêter ce cycle du « toujours plus », asservissant les agriculteurs à un système diabolique. Les idées du toutlibéral pourrissent tout le système et mettent même en péril l’équilibre alimentaire mondial. La politique libérale de l’Eu- J1J y a remédié partiellement ! Émilien Richard, Alexandre Schaeffer et Stéphane Wenger 18 Économie JOURNALISTE D'UN JOUR Maisons BEPOS, maisons d’avenir ? Selon l’Union des Maisons françaises (UMF), en 2015, la vente de maisons individuelles a progressé de 6 %, un chiffre à nouveau positif pour un marché qui a connu une baisse de près de 50 % en dix ans. Selon Elsa Loechleiter, ingénieure commerciale à Maisons Prestige, entreprise basée à Horbourg-Wihr, cette progression va de pair avec le nombre de maison Bâti à Energie POSitive (BEPOS). Elsa Loechleiter, quelles sont les caractéristiques d’une maison BEPOS ? Une maison BEPOS est une maison à énergie positive. Elle va produire plus d’énergie qu’elle n’en consomme et cela de manière renouvelable (solaire, panneaux photovoltaïques, éoliens…). Ce type de maison est très bien isolé, avec une isolation par l’extérieur, du triple vitrage, une ventilation à double flux et une étanchéité renforcée. L’idéal pour un bâtiment à énergie positive serait qu’il soit avant tout passif, sachant qu’un bâtiment passif se chauffe principalement grâce au soleil et à ses habitants. Pour cela, il faudrait un terrain sans « masque solaire » côté sud, c’est-à-dire sans immeuble ni végétation permanente susceptible de faire de l’ombre. Est-il possible de transformer une maison « classique » en maison BEPOS ? N’importe quel bâtiment peut de- La maison BEPOS idéale serait une maison verte et bien isolée. venir un bâtiment BEPOS. Il est cependant plus facile et moins cher de concevoir un bâtiment BEPOS dès le départ plutôt que de transformer un bâtiment existant, car celui-ci coûtera plus cher et sera plus difficile à rénover. Que peut-on faire de l’énergie produite en plus par la maison BEPOS ? Si les panneaux photovoltaïques sont intégrés directement au toit, on peut revendre cette énergie « en trop ». Dans le cas contraire, on peut réinjecter la production excédentaire dans le réseau pour alimenter les maisons voisines. Est-ce que les demandes en maisons BEPOS évoluent-elles ? Oui, les maisons traditionnelles évoluent de plus en plus vers des maisons BEPOS, et en particulier vers des maisons passives. Qui plus est, une nouvelle réglementa- Illustration d’Elisa Longue tion thermique devrait être mise en place entre 2018 et 2020, obligeant la construction de maisons dites BEPOS. Existe-t-il des aides proposées par l’État ? L’État ne propose malheureusement pas encore d’aides à la construction de maisons BEPOS. Propos recueillis par Elisa Longue et Roxane Bass J1J avec le lycée Saint-André Dans l’édition de Journaliste d’un jour du 5 octobre, nous avons oublié de citer les élèves de la classe de terminale STMG du lycée Saint-André de Colmar qui avaient participé à la rédaction des articles relatifs à la vie associative. Toutes nos excuses ! Les élèves de terminale STMG : Célestin Beck, Igor Buhl, Victor Burel, Jean-Laurent Collin, Thibault Da Fonseca, Nicolas Dick, Maxence Drubbels, Charlie Fux, Romain Garet, Cloé Gattoni, Dylan Goncalves, Justine Kaelbel, Léna Kauffmann, Thomas Kuhn, Solène Latuner, Annaëlle Luz, Benjamin Lutz, Arthur Medici, Ambre Meyer, Anne Nguyen, Olivia Rollin, Thomas Rozzo, Marine Savoye, Tessy Stoehr, Mylène Wurcker. Professeur accompagnateur : François Sessa. Grâce notamment aux panneaux photovoltaïques, la maison BEPOS va produire plus d’énergie qu’elle n’en consomme et cela de manière renouvelable. Archives L’Alsace/Jean-Marc Loos Culture JOURNALISTE D'UN JOUR 19 L’équipe J1J de mulhouse Les pages culture ont été réalisées pas les élèves de 1ere STMG et terminale STMG du lycée ScheurerKestner de Thann. Les élèves de 1ère STMG : Nathan Ben-Hamer, Wissam Bouani, Romain Cadot, Yaren Cakmak, Cléa Dagens, Loan Delarbre, Jeanne Diffort, Dylan Dos Santos, Emilie Edel, Gautier Erhard, Nicolas Fels, Julie Foltzer, Arthur Glantzmann, Zeynep Gulcag, Viviane Hans, Ouiam Hmoura, Jessica Kaiser, Cahina Khiat, Loris Lamielle-Sourisseau, Florian Larger, Janelle Laurent, Flora Matseraka, Omayma Mobachir, Ismaël Outzinout, Iana Piccinini, Margot Ruffio, Lucas Sattler, Melvyn Steger, Kubra Subasi, Damien Vazquez, Anais Viudes et David Zimmermann. Les élèves de terminale STMG1 : Yssam Amira, Hugo Baumgartner, Salima Bouafia, Celia Bounefikha, Elif Derindere, Camille Diffort, Florine Doucey, Lisa Gasser, Juliette Gerthoffer, Léa Hattenberger, Basil Kindbeiter, Elisa Kuenemann, Nadir Laarid, Alicia Lang, Nedjouah Namous, Justin Nappi, Clément Neuhauser, Jessica Peixeiro, Lisa Portolani, Elisa Reitzer, Ca- Les élèves du lycée Scheurer-Kestner de Thann près de la bibliothèque centrale, QG de J1J à Mulhouse. Photo François Fuchs mille Schelcher, Manon Segovia, Gwenaëlle Throo, Tania Trabelsi et Marine Weber. Etaient aussi présentes Emma Petersen (1èreS3) et Mathilde Bauer (1ère L/ES1), membre du club photo du lycée. Et Lucy Bouzanquet (2nde6) a réalisé le dessin du tunnel d'Urbeis. Les professeurs accompagnateurs: Nathalie Flieller, enseignante en management et gestion, et Bouabdallah Belabbes, professeur d'histoire-géographie. Assistance technique : Marc Scherrer et Mathieu Vernet, élè- ves en terminale bac pro Sen (systèmes électronique et numérique) au lycée Charles-Pointet de Thann. Encadrement rédactionnel : Christelle Himmelberger, Florian Zobenbiehler et François Fuchs. Chef de site : Adeline Beck Collégiale de Thann : 500 bougies pour la flèche Fêter l’anniversaire d’un clocher d’une église ! Quelle singulière idée, nous nous sommes dits, lorsque nous avons appris que la ville de Thann organisait, cette année, toute une série de festivités à l’occasion du 500e anniversaire de l’achèvement de la flèche de la collégiale de la ville. En visitant l’exposition photographique à l’hôtel de ville et à la médiathèque, et en participant aux travaux et aux visites organisées par nos professeurs de seconde au lycée de Thann, nous nous sommes rendu compte à quel point la flèche de la collégiale de Thann était un chefd’œuvre en soi et faisait partie d’une histoire très riche. André Walgenwitz, ancien instituteur et président du Cercle SaintThiebaut de Thann, qui est une association organisant des manifestations culturelles, nous en a dit un peu plus sur la collégiale de Thann. « C’est un chef-d’œuvre et un mystère en même temps, dit-il. Ce joyau exceptionnel a été édifié entre 1506 et 1516. La flèche a une hauteur de 76 mètres. Je suis passionné par l’histoire de l’Alsace et l’histoire en génér a l . C e s f e s t i v i t é s à T h a n n permettent de faire connaître ce qui La collégiale de Thann est à l’honneur et fête cette année les 500 ans de l’achèvement de sa flèche. Photo Emma Petersen s’est passé en Alsace, au cœur de vé en France avec sa célèbre conférence « 1516, une année partil’espace européen. » Joconde. culière » qu’a donnée André Walgenwitz ; une exposition du travail La flèche a été achevée en 1516 par Avec l’aide d’André Walgenwitz, des écoles primaires de Thann et des l’architecte bâlois Rémy Faesch, qui nous avons pris conscience de l’his- classes de seconde du lycée Scheua également réalisé plusieurs bâti- toire de la collégiale. Nous avons rer-Kestner ; soirée dédiée à Hans ments thannois comme l’actuel mu- aussi constaté que les manifesta- Holbein le Jeune avec présentation sée de la ville. C’est aussi en 1516 tions organisées par la ville de du film « Les ambassadeurs », etc. que fut terminé le retable d’Issen- Thann, de mai à décembre, étaient heim et que Léonard de Vinci est arri- très variées. Quelques exemples : la Cahina Khiat et Flora Matseraka Culture JOURNALISTE D'UN JOUR 23 Zoom sur le Relais culturel Ouvert dans les années 1980, le Relais culturel de Thann propose de nombreux spectacles vivants et films en sortie nationale. Angèle Regnier, directrice de l’établissement depuis maintenant quatre ans, a accepté de répondre à quelques-unes de nos questions. spécifique avec des propositions atypiques de spectacles ou de films grecs, espagnols et israéliens à l’occasion du Festival du film méditerranéen. Pouvez-vous nous parler de votre lien avec l’espace Grün de Cernay ? Présentez-nous le Relais culturel. Nous sommes dix salariés. Nous avons deux salles de cinéma ou spectacle. La plus grande contient 540 places et la plus petite 116. Le remplissage des salles dépend des programmations, cette année nous avons eu un taux très acceptable en ce qui concerne le cinéma mais nous prenons souvent des risques en présentant des spectacles peu communs, notre but est d’emmener le public vers d’autres horizons en terme artistique. Quel type de clientèle attirezvous ? Le Relais culturel attire des gens de tous âges qui viennent le plus fréquemment de Thann et alentours, des vallées de la Thur et de la Doller. Nous accueillons très souvent des classes de différents Angèle Regnier, la directrice du Relais culturel de Thann. Photo Bouabdallah Belabbes niveaux, des primaires aux lycéens, pour les accompagner dans leur apprentissage. Nous nous considérons comme un support de l’enseignement. Certains spectacles ou certaines pièces de théâtre étudiées en classe, comme Tartuffe de Molière, sont joués ici. Cela peut permettre aux élèves de mieux comprendre une pièce. Nous organisons depuis quelques années, en collaboration avec le Ciné-club du lycée Scheurer Kestner, la Nuit du cinéma. Ceux qui le veulent passent toute une nuit dans notre cinéma jusqu’à l’aube en regardant au moins cinq films. Quel type de spectacle vivant proposez-vous en cette fin d’année ? Dans 15 jours, les programmations seront plus basées sur un thème Nous avons les mêmes programmations en ce qui concerne les films en sortie nationale, mais en ce qui concerne les spectacles, notre programmation est totalement individuelle. J’estime que travailler ensemble est très intéressant si nous avons un projet culturel commun. Nous avons tout à y gagner, mais il faut que l’on garde chacun nos spécificités. Quels sont vos projets ? Il y en a un qui me tient particulièrement à cœur. Il consiste à préparer en douze heures un spectacle drôle mettant en scène un seul et unique comédien. Ce spectacle sera accessible pour toutes générations confondues. Julie Foltzer, Yaren Cakmak et Jeanne Diffort Thann-Cernay : les communes font culture commune Ça y est, c’est fait : samedi 24 septembre, la CCTC (Communauté de communes Thann-Cernay) s’est réunie à Cernay pour approuver le transfert de la compétence culturelle des communes vers la CCTC. Raphaël Schellenberger, vice-président de la com-com (communauté de communes) Thann-Cernay chargé de la politique culturelle et maire de Wattwiller, était en charge de ce dossier. Il nous a reçus à la mairie de Wattwiller pour parler de ce transfert. Qu’est ce qui a décidé la comcom à opérer ce transfert ? Suite à la fusion des deux comcom (N.D.L.R. : la fusion de la communauté de communes du Pays de Thann et de la communauté de communes de Cernay et environs, intervenue début 2013), la volonté d’avoir une politique culturelle commune tombait sous le sens. C’est un long cheminement de plus de dix ans qui s’achève avec ce transfert de compétences. Est-ce seulement un souci économique ? Non, car la com-com s’est engagée à ne pas diminuer son budget durant le reste de la mandature, c’est-à-dire pendant quatre ans. Mais nous devons mutualiser les moyens pour être plus efficaces sur nos territoires. Vous parlez de concertation, y a-t-il eu des réticences ? Non. Je parlerais de craintes qui sont tout à fait légitimes. Quelle gouvernance ? Quid des salariés, de la place des bénévoles ? L’enjeu est la survie de nos lieux de cultures et la mutualisation est la réponse la plus adaptée pour assurer leur avenir. Il faut une structure et une programmation sur deux lieux : l’Espace Grün et le Relais culturel de Thann. Les deux salles sont utiles. Quel sera le budget culturel de la com-com ? Nous investirons 1,5 million d’euros par an. Vous savez que nous sommes dans une période de crise, la CCTC cherche à faire des Raphaël Schellenberger est le vice-président de la communauté de communes Thann-Cernay en charge de la politique culturelle. Photo Bouabdallah Belabbes économies mais la culture, l’animation des territoires, c’est un vecteur fort de cohésion et d’attractivité. Peut-on aller encore plus loin dans cette mutualisation ? Oui, mais il faut d’abord se concentrer sur la mise en place d’une véritable politique publique du territoire avec un transfert effectif de la compétence culture le 1er janvier 2017. Ainsi qu’une gouvernance unique courant 2018. Il faut sortir les actions vers les territoires et étendre l’offre à toutes les communes. Propos recueillis par Janelle Laurent, Émilie Edel et Cléa Dagens Culture JOURNALISTE D'UN JOUR 21 19 secondes, top chrono Mathéo Walter, élève en classe de 2nde 6 au lycée Scheurer-Kestner de Thann, habite à Oderen. À seulement 15 ans, il détient un record peu ordinaire. En 19 secondes, il réussit à résoudre la grande énigme du Rubik’s Cube®, vous savez, ce petit cube aux multiples faces colorées qu’il faut remettre dans l’ordre pour obtenir des faces de la même couleur. Le record du monde, détenu par un adolescent américain, est actuellement de 4, 9 secondes. D’où te vient cette passion ? Est-ce que ta famille y a contribué ? J’ai commencé il y a environ un an et demi à jouer au Rubik’s cube. Au départ, je n’étais pas forcément intéressé par ce jeu, mais un jour, j’ai pris l’initiative d’en acheter un afin de tester et de vérifier si mes a priori face au Rubik’s Cube® étaient fondés. Mathéo Walter, féru du Rubik’s Cube®, espère battre encore son record. J’ai abandonné dès le premier jour en trouvant la technique compliquée et le jeu lassant. Mais finalement, un mois après avoir acheté mon Rubik’s cube®, j’ai décidé de persévérer pour atteindre mon objectif. J’ai donc appris différentes méthodes via internet pour améliorer ma technique de jeu. Ma famille n’a pas contribué à cette passion. J’ai commencé seul. Maintenant, ma collection s’élève à 10 Rubik’s Cubes® : j’ai différentes formes, tailles et couleurs. À quel rythme t’entraînes-tu et quel est ton but ? Au début, je m’entraînais tous les jours, mais à force de jouer, c’est vrai que c’était lassant. Donc maintenant j’ai diminué le rythme et je joue beaucoup moins. Mon but est de battre mon propre record. Arrives-tu facilement à concilier les cours et ta passion ? Maintenant il est facile pour moi de les associer, mais avant, lorsque j’étais au collège, en sachant que je m’entraînais chaque jour, j’emmenais mon Rubik’s Cube® à l’école. À force de me voir jouer, plusieurs élèves allaient acheter des Rubik’s Cube® pour essayer de me battre. Quel est ton record et as-tu une technique particulière pour l’atteindre ? Photo Camille Schelcher J’ai atteint un record de 19 secondes le 12 avril dernier grâce à une technique spécifique, la méthode Jessica Fridrich, qui consiste à commencer par la face blanche du Rubik’s cube et plus précisément par une croix. Ensuite, il faut finir les deux premiers étages puis orienter la dernière face et placer les éléments de cette dernière face. Propos recueillis par Camille Schelcher et Camille Diffort Rencontre avec un passionné de piano Mathis Mouillet, élève du Lycée Scheurer-Kestner de Thann, est passionné de piano depuis tout petit. C’est en 2008 qu’il commence à faire du synthétiseur et cela fait maintenant quatre ans qu’il pratique le piano droit. Il fait parti du club de musique d’Aspach-le-haut. C’est un jeune homme cultivé et dynamique qui nous accueille dans son univers. Comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ? gère bien la chose, mais l’école reste ma priorité. Veux-tu en faire ton métier ? J’ai 15 ans. J’ai toujours été passionné et j’ai même un piano à la maison, mais je n’ai pas envie d’en faire mon métier. As-tu déjà participé à des concours, à des fêtes organisées ? Je suis passionné depuis tout petit. Cette passion est entrée dans ma vie naturellement. Je passe des concours de piano mais aussi de solfège pour passer à un niveau supérieur et j’ai participé aux fêtes de la musique de mon village. Où pratiques-tu ta passion ? Comment arrives-tu à t’organiser avec tes cours ? Arrives-tu à gérer ton stress lorsque tu participes à la fête de la musique de ton village ? Quel est ton compositeur préféré ? J’habite à Aspach-le-Bas et pratique le piano à Aspach-le-Haut. Je Ce n’est pas vraiment du stress. C’est juste de la peur parce qu’il Mon compositeur préféré est Chopin. Mathis Mouillet joue du piano droit depuis quatre ans. Photo Bouabdallah Belabbes ne faut pas que l’on se trompe. De plus je me situe à l’arrière de la scène donc ça peut aller. Quel est ton style de musique préféré ? J’écoute tout style de musique, mais je préfère la musique classique. Propos recueillis par Ouiam Hmoura et Viviane Hans 22 Culture JOURNALISTE D'UN JOUR Des ateliers d’artistes au Parc de Wesserling Le Parc de Wesserling accueille actuellement un centre d’art contemporain engagé, situé aux ateliers des artistes, dans les locaux d’une ancienne manufacture textile, activité industrielle ayant fait la gloire de la région. Face à elle se dresse un château d’eau qui recherche et trouvera sa vocation artistique. Le site est composé de dix ateliers totalement rénovés et proposés en location, comprenant une partie espace de travail/show room et un loft. Denis Zimmermann, enseignant au lycée Gustave-Eiffel de Cernay, est un des artistes engagés au Parc de Wesserling. Il a accepté de répondre à nos questions. Depuis combien de temps les artistes ont commencé à s'installer dans les ateliers du Parc de Wesserling ? Ils ont commencé à s’y installer depuis environ un an et demi. Combien d'artistes occupent actuellement le centre? Pour le moment, il y a huit personnes qui occupent le site. Mais à terme, dix à quinze artistes sont En quoi le passé industriel du site donne du sens à votre action? Pour moi, c’est un lieu engagé. L’histoire est ancrée dans les murs, l’industrie fait penser à l’innovation. Ce passé est une source d’inspiration. Quels autres bâtiments ou espaces du parc pourraient également avoir un rôle d'accueil artistique complémentaire aux ateliers d’artistes ? Le bâtiment accueille une dizaine d'ateliers proposés en location. Photo Bouabdallah Belabbes attendus, que ce soit des sculpteurs, des peintres, des musiciens… Quelle est votre fonction au sein de ce collectif ? Quel collectif ou association gère le site? Pour moi, la direction doit être partagée. Nous avons donc tous la même fonction. Le collectif est en création et les membres souhaiteraient pour le moment le nommer « Le collectif du centre d’art engagé ». Cependant, je suis le principal porteur du projet. Nous aimerions créer une association et amener ce projet à l’international. Nous aimerions aménager la chaufferie comme une salle d’enregistrement de théâtre où les musiciens pourraient jouer, mais aussi un endroit où les gens peuvent se retrouver pour discuter. A la place du musée, nous aimerions faire une école pour tous où toutes les classes d’âges seraient mélangées, sans distinction. Mais j’aimerais que ces personnes viennent par envie et non pas par obligation. Il faut que ce soit une réelle ambition de venir s’enrichir de culture chez nous. Propos recueillis par Florine Doucey et Léa Hattenberger Der Tunnel von Urbis Der Eisenbahntunnel von Urbis (Urbès) sollte die Strecke zwischen dem Elsass und den Vogesen abkürzen, aber die Nutzung dieses Tunnels kam ganz anders als ursprünglich vorgesehen. Der Tunnel sollte eine Länge von acht Kilometern aufweisen. Die Bauarbeiten mit Durchbohrung des Felsens begannen 1932. Allerdings wurde dieser Eisenbahntunnel sehr schnell zu einem finanziellen Fiasko und konnte 1936 schon nicht mehr zu Ende geführt werden. Eigentlich wurden nur 4,5 Kilometer durchgebohrt. 1944 nutzten die Nazis diesen Tunnel, um ihn in ein Außenlager des KZ Natzweiler-Struthof und in eine unterirdische Fabrik für das NS-Rüstungsministerium zu verwandeln. Der Tunnel wurde von März bis September 1944 ein Zwangsarbeitslager, in dem 580 bis 2100 Häftlinge sehr schwer arbeiten mussten. Es gab zwei Kategorien von Häftlingen: Die «Bauhäftlinge» mussten draußen arbeiten, zum Beispiel Baracken aufbauen; bei den «Produktionshäftlingen» handelte es sich um 465 Juden, die von Daimler-Benz im Ghetto von Reichshof/Reszow (Polen) ausgebildet worden waren, um für die Luftwaffen-Flugzeuge vom Typ DB-605 Dieselmotoren herzustellen. Diese «Daimler-Ben-Juden» arbeiteten also innerhalb des Tunnels. Als die Alliierten den Pass von Bussang überschritten, um das Elsass zu befreien, mussten die Häftlinge sowie die Maschinen dringend evakuiert werden. Ab September wurden die «Bauhäftlinge» in ein Lager nach Neckarelz (Baden) deportiert, während die jüdischen «Produktionshäftlinge» ins Lager Sachsenhausen über-stellt wurden. Nachdem sie das Lager von Urbis verlassen hatten, waren die Deportierten noch lange nicht am Ende ihres Leidens. Mit der Deutschlehrerin Marguerite Kubler haben Terminale-Klassen des Gymnasiums ScheurerKestner in Thann seit 2014 eine dreisprachige Projektarbeit unternommen. Diese historische Forschungsarbeit über das Außenla- Zeichnung Lucy Bouzanquet ger von Urbis wird im Juni 2017 beendet sein. Unsere junge Generation darf diese düstere Zeitspanne des Nationalsozialismus, in der das Elsass ab Juni 1940 im Rahmen einer Zwangsannexion ins Dritte Reich integriert wurde, nie vergessen. Genausowenig dürfen wir das Leiden all der Opfer dieser barbari-schen Ideologie nicht vergessen. Juliette Gerthoffer und Elisa Reitzer 20 Culture JOURNALISTE D'UN JOUR Halloween à la mode Alsace Après un an d’absence, l’association Fantastic shows productions revient fêter Halloween. Son dévolu se porte cette année sur le Parc de Wesserling, qui se transformera pour cette occasion très particulière. Quatre jours, quatre thèmes. Tel est le programme de ces « Scary Nights » qui auront pour terrain de jeu un hectare et demi d’un parc méconnaissable pour l’événement. Les visiteurs pourront se perdre dans trois labyrinthes, s’effrayer dans deux « Scare-Zone », interagir avec une centaine de zombies et autres créatures étranges, expérimenter les casques à réalité virtuelle, sans oublier la buvette et la restauration, avec une ambiance atypique pour se remettre de ses émotions. Dans les anciennes mines de potasse Après « horreur », le second mot d’ordre est « Alsace ». En effet, un focus sera opéré sur le terroir alsacien, puisque les anciennes mines de potasse seront le thème de l’une des attractions proposées. Nous découvrirons d’effrayantes créatures Comme sur ce « concept art », d’effrayantes créatures se baladeront dans les anciennes mines de potasse. Frissons garantis ! DR en train de rôder dans les profondeurs de ces excavations abandonnées. Cet événement, inédit dans le Haut- sensibles s’abstenir… Rhin, offre l’opportunité d’une sortie pas comme les autres. Âmes Clément Neuhauser et Lisa Gasser Un club pour partager leur passion pour le Japon Le tout nouveau club japonais du lycée Scheurer-Kestner de Thann a été fondé par deux étudiantes, Eliette Krust et Margot Ruffio, ainsi que la documentaliste Simone Meyer. Il est dédié au Japon et à sa culture. L’idée est venue des deux étudiantes entre la fin de l’année scolaire 2015-2016 et le début de l’année 2016-2017. Elles ont eu l’idée de créer ce club parce qu’elles ont une passion débordante pour ce pays et surtout pour les mangas. Attirées par le langage et par la culture du Japon, elles ont voulu partager cette passion avec d’autres élèves. Les deux étudiantes sont allées rencontrer la documentaliste pour choisir une heure convenable à tout le monde. Ainsi le club se réunit les lundis de 12 h 30 à 13 h 15 dans une salle du lycée. Pour faire connaître leur club et attirer du monde, les deux étudiantes ont créé des affiches diffusées au sein du lycée. Simone Meyer, elle aussi passionnée par le Japon et sa culture, a accepté de répondre à quelques questions concernant ce club inédit. D’où vous vient votre passion pour le Japon ? Cette passion est venue toute jeune, à l’âge de 15-16 ans en regardant des mangas qui passaient à la télévision. Après tout cela, je me suis renseignée sur le Japon et j’ai appris la langue. J’ai ensuite organisé un voyage au Japon. J’ai ainsi pu découvrir beaucoup de choses et suis revenue enrichie. Y a-t-il un aspect particulier de la culture japonaise qui vous fascine ? J’aime le contraste entre la modernité et le côté traditionnel, entre les temples et les buildings. Eliette Krust, Simone Meyer et Margot Ruffio (de gauche à droite) sont les fondatrices du club japonais du lycée Scheurer-Kestner de Thann. Photo Mathilde Bauer Quelles activités comptez-vous mener durant l’heure hebdomadaire du club japonais ? que la cérémonie du thé. Nous voulons aussi nous référencer dans le domaine des mangas ou dans la technique des origamis. Tout d’abord apprendre la langue, mais également des usages de la vie quotidienne japonaise, telle Avez-vous prévu des sorties et pourquoi pas un voyage au pays du Soleil levant ? L’idée d’un voyage pourrait être intéressante mais ceci serait trop contraignant pour l’instant. Toutefois si le club venait à se perpétuer, peut-être qu’un voyage pourrait se faire. Margot Ruffio et Emma Petersen 24 Culture JOURNALISTE D'UN JOUR À la découverte de l’option art du spectacle L’art du spectacle, une option proposée au lycée Scheurer-Kestner de Thann, est un enseignement original, qui regroupe deux objectifs. Le premier est de découvrir des métiers liés au spectacle, qu’ils soient basés sur le côté administratif, technique ou artistique. Le deuxième objectif est basé sur l’analyse chorale, qui consiste à voir au-delà des émotions pour construire ensemble une interprétation du spectacle. L’art du spectacle est une option disponible depuis cinq ans. Elle permet aux élèves de sortir du cadre scolaire pour assister à un opéra, une pièce de théâtre, un spectacle de danse et même un ciné-concert. Cette option permet d’enrichir sa culture personnelle et de mettre en pratique les jeux de scènes, comme pour le concert narratif sous casque nommé « Histoire de Clara ». Pour celle-ci, la conteuse et l’un des musiciens sont venus faire des ateliers théâtre au lycée Scheurer-Kestner. Cet enseignement accueillait 35 élèves jusqu’à cette année, mais Les élèves de l’option art du spectacle au Lycée Scheurer Kestner de Thann (de face) participent à un conte avec la conteuse de l' « Histoire de Clara ». DR n’en compte désormais plus que douze. Cela est dû à l’ouverture d’une nouvelle option. Si les élèves inscrits à l’option art du spectacle prennent beaucoup de plaisir au cours de l’année, les professeurs se montrent eux aussi satisfaits, à l’image de Daphné Jeulin, l’une des deux professeurs qui s’occupent de cet enseignement. « J’ai fait ce choix tout d’abord parce que je suis professeur de lettres et que j’aime beaucoup le théâtre. Mais je me suis également engagée pour faire découvrir du spectacle vivant aux élèves, voir leurs réactions devant une pièce de théâtre, voir leurs admirations et pouvoir leurs donner envie d’aller voir des spectacles et les aider à prendre de l’assurance. » Alicia Lang et Elisa Kuenemann Demandez le programme La professeure documentaliste du lycée Scheurer-Kestner de Thann, Simone Meyer, propose plusieurs activités culturelles aux élèves : les clubs du lycée, des sorties au théâtre ou au cinéma, des voyages, des prix littéraires, de nombreux choix de lectures au CDI. Le choix est vaste… cite les élèves à aller voir certains films. La littérature est aussi mise en avant avec le club Délire et ratures. Les élèves lisent des livres et échangent ensuite leurs impressions. Des prix littéraires peuvent aussi se dérouler au lycée, comme le prix des Incorruptibles. « C’est un prix national, précise Simone Meyer. Cinq livres sont proposés et lus par les élèves. Un livre est ensuite retenu après un vote en collaboration avec le collège Walch de Thann. » Des auteurs peuvent venir présenter leurs livres. Simone Meyer ne s’occupe pas que du CDI du lycée Scheurer-Kestner. Elle organise aussi les sorties culturelles destinées aux élèves et à leurs professeurs. Les élèves peuvent participer à d’autres activités culturelles, par exemple les clubs. Il y en a une dizaine. Le club japonais, qui est une nouveauté au lycée (voir pas ailleurs dans cette édition de J1J), permet de faire découvrir aux jeunes la culture japonaise. Un club photo, un autre dédié au théâtre et un au chant – baptisé Shower Singers - complètent cette offre variée. Une offre variée Le club scrabble peut aider pour le vocabulaire et l’orthographe en français. Il y a aussi le ciné-club, organisé conjointement par le lycée et le Relais culturel de Thann, où les élèves peuvent voir quelques films en s’inscrivant. Le thème de cette année est la métamorphose. Huit films seront proposés au Relais le jeudi soir. La plupart des sorties au théâtre ou au cinéma ont lieu au Relais Simone Meyer, la documentaliste du lycée Scheurer-Kestner. Photo Bouabdallah Belabbes culturel de Thann. Simone Meyer assure le lien entre les ensei- gnants et le Relais culturel et s’occupe des réservations. Elle in- S’intéresser à la culture est donc un jeu d’enfant au lycée ScheurerKestner de Thann grâce à cette palette d’offres dédiées à la culture. Arthur Glantzmann Société JOURNALISTE D'UN JOUR 25 L’équipe J1J de Saint-Louis Les élèves du lycée Louis Armand de Mulhouse ont participé, hier, à l’opération J1J sur le site de Saint-Louis. Les pages « économie » ont été réalisées par les élèves de terminale du lycée Louis Armand de Mulhouse qui participaient, hier, à l’opération J1J sur le site de SaintLouis. Les élèves du lycée Louis Armand : Salahdine Aabrassi, Ubey- dullah Arslan, Givench Bebga, Sabri Benkemouche, Atef Brahim, Samuel Cardot, Rayan Dogan, Leo Duchemin, Marouane Ghaoues, Lucas Haas, Riyad Kari, Jules Keller, Nicolas Kray, Alexis Kuhn, Pierre Larribe, Marouane Mehdaoui, Alexandre Nivert, Sosava Peka, Ar- thur Rilba, Thibaut Rinck, Rachid Rouba, Benjamin Rychen, Enrick Saillard, Martin Stein, Lea Wohlgroth, Damien Zaid El Khil. Les professeurs : Jérôme Christophe (philosophie), Anne-Lise Michaud (documentaliste). Photo Francis Micodi Responsable marketing : Anissa Kalliz. Journalistes : Mourad Khoualed, Jean-Christophe Meyer et Francis Micodi. Elèves du lycée Charles Pointet de Thann : Antoine Meyer, Corentin Stein. 26 Société JOURNALISTE D'UN JOUR Final fantasy : une fin qui s’avère être un début 1987. Le studio Square Enix, où sont nés de nombreux jeux vidéos célèbres, est moribond. Le créateur Hynonobu Sakanushi a voulu lancer un dernier jeu. La légende Final fantasy était née. Le début d’une histoire aurait dû être une fin ! Une tragédie annoncée qui s’est transformée en success story. En 2017, Final fantasy fêtera ses trente ans. Une exceptionnelle longévité pour un univers de jeu vidéo. Le quinzième opus du jeu aurait dû sortir en septembre. Les fans du monde entier l’attendent désormais pour le 29 novembre. Avec à la clef une amélioration des graphismes, du game-play (la façon de jouer) et le scénario… Et même des bandes-son. Rappelons que Final fantasy a même bénéficié du concours d’un orchestre symphonique ! Les versions précédentes du jeu ont connu un certain déclin. Les spécialistes attendent donc cet opus 2016 au tournant. Par ailleurs, le studio a lancé une série de remasters des versions précé- en avance sur son temps, en 1987. Et FF VII a été un des premiers en 3D. FF IV, lui, est sorti en 1991, sur une nouvelle plate-forme avec des innovations comme des combats en temps réel qui ont permis une fluidité dans le jeu alors inégalée (par rapport au tour par tour qui est pourtant revenu dans certains épisodes ultérieurs). Dessin Damien Zaid El Khil et Arthur dentes du jeu… Un est déjà sorti, en deux volumes : Final fantasy X, et X-2. C’est un des plus gros succès de la série, avec Final fantasy VII, qui se déroule dans un univers plus urbain… Une version remastérisée devrait elle aussi suivre, espèrent les fans. Car c’est aussi l’épisode qui a été adapté pour un film en images de synthèse, Final fantasy advent children. Film qui regroupe par ailleurs l’essentiel de l’histoire, de l’univers et des personnages, dont Cloud Strife. Final fantasy, c’est donc un vrai phénomène de société. Qui plus est, c’est un jeu qui a toujours été en pointe. D’un point de vue graphique, FFI avait une qualité très FF, c’est un RPG (Role player game), c’est-à-dire un jeu de rôle, le joueur incarne tour à tour différents personnages qui évoluent au fil du scénario, toujours sous forme d’une quête dans laquelle il s’agit de sauver un monde. Des RPG, il y en a beaucoup. Mais qui rassemblent les qualités graphiques, sonores, scénaristiques de FF… Il y en a peu ! Le jeu a donc de belles années devant lui. À condition que les épisodes à venir soient de bonne facture. Les fans se souviennent de FFV ou VIII. Ou plutôt ne s’en souviennent pas. Pour les suivants, il faut que l’histoire suive. Sinon… Damien Zaid El Khil et Arthur Le street workout, presque un art urbain Le street workout ou entraînement de rue est un sport mélangeant musculation et gymnastique. Ce sport est composé de différentes figures alliant force, souplesse et équilibre mais aussi d’exercices de musculation au poids du corps (sans matériel) comme des pompes, des tractions, des squats (pour muscler les jambes), etc. C’est qu’on n’a pas besoin de matériel. Ce sport permet de développer le véritable potentiel du corps humain. Cette discipline se pratique essentiellement à l’extérieur sur des infrastructures présentes dans la rue comme des parcs pour enfants, des poteaux ou des bancs. Il existe tout de même des parcs conçus pour le street workout, comme à Bâle, à la Dreirosenbrücke, mais malheureusement il n’en existe pas à Mulhouse. Cela complique légèrement sa pratique. Malgré cela ce sport reste accessible à tous ! Quelles sont les fréquences de vos entraînements ? Ce sport est-il accessible à tout le monde ? Personnellement, je dirais oui, mais seulement si la personne est motivée pour s’entraîner. Je m’entraîne en moyenne trois ou quatre fois par semaine. Bien sûr, la fréquence des entraînements dépend du but que vous voulez atteindre. Avoir une certaine alimentation est-il essentiel ? Un dragon-flag, une des figures de style du street workout, réalisé sur la place de l’Hôtel-de-Ville à Saint-Louis. Photo J1J/Francis Micodi Pareil que pour la question précédente, avoir une certaine alimentation pour garder mon corps sain et rester alors il s’entraînait, pour l’école, dépend des objectifs que l’on veut at- en bonne santé pour l’avenir. n’importe où, au départ sur une cateindre. Moi, je ne fais pas particuliènalisation. Au fur et à mesure, il en a J’ai connu le street workout quand rement attention. Quand j’ai envie Avez-vous une idole ? fait un art de vivre. C’est aussi naturel j’étais au lycée, grâce à un ami qui de me faire plaisir, je me fais plaisir ! pour lui que manger, boire ou respipratiquait déjà ce sport et aussi à Un Américain qui s’appelle Zef Zaka- rer ! l’aide de vidéos sur internet. Pourquoi avez-vous commencé le velie. C’est une figure emblématique street workout ? du street workout avec une histoire Qu’est ce qui vous plaît dans le peu commune. Ado déjà, il voulait Alexis Kuhn street workout ? J’ai commencé le street workout avoir des bonnes notes en sport, et Rachid Rouba Jérémy Kuhn, comment avez-vous connu le street workout ? Société JOURNALISTE D'UN JOUR 27 Mes racines albanaises L’Albanie. Mon pays natal. Certains l’appellent le pays des Aigles. La légende évoque un héros antique, habile à l’arc qui, dans sa jeunesse, sauva un aiglon de la morsure d’un serpent. En remerciement, l’oiseau lui offrit sa protection, la force de ses ailes et la vigueur de son regard. L’Albanie, c’est, au-delà de la légende, un grand nombre de coutumes et de traditions très vivantes encore aujourd’hui, même si elles se sont adaptées. Les costumes folkloriques en sont sans doute une des manifesta- tions les plus puissantes. Ces tenues dépassent les valeurs ethniques culturelles, artistiques et spirituelles. Elles sont le symbole de l’identité nationale qui doit être préservée de génération en génération. Aujourd’hui, en Albanie et au Kosovo, des concerts et autres fêtes sont organisés pour maintenir en vie ces traditions, grâce à différentes associations. J’ai grandi dans une de ces associations. Qendra Kulturore e Hasit, l’association culturelle de Hasit. Je portais deux costumes traditionnels, celui de Côté costumes Dans chaque ville, il y a des costumes différents. Mais il y a des éléments qui sont communs à beaucoup de régions. Parlons de mes deux costumes. Celui de Hasit se compose d’une chemise longue et blanche, ornée de motifs verticaux. À la taille s’ajoutent deux tabliers, l’un devant et l’autre derrière, nommés tous deux kanac. Par-dessus la chemise, je por- te un gilet court, le jelek. Et, sur les cheveux, soit un foulard, soit une coiffe, le marhame. On porte également des chaussures, qu’on appelle des opinga. Enfin, je porte sur l’avant-bras les dorezat de couleur vive. Le second costume ressemble au premier, mais le tablier est plus long et très coloré. A la taille se porte une ceinture de bois et un second tablier se replie dans celle-ci. Le folklore albanais, symbole de l’identité nationale qui doit être préservée de génération en génération. DR Hasit et de Vlahnes, pour des danses et aussi pour interpréter des chants. Le costume de Vlahnes me vient de ma grand-mère ! J’étais fière de le porter : il possède presque une dimension magique ! Celui de Hasit était de l’association, présidée par mon oncle. de ville en ville, par dizaines. Il y a des concours, et chaque ville essaie de présenter ses traditions ! J’ai commencé à l’âge de 10 ans environ. C’était naturel. J’ai suivi la trace de mes parents, qui euxmêmes ont été membres quand ils étaient plus jeunes. Pour l’heure, cette culture est encore très vivante. Et le folklore a du succès. Différentes villes organisent des festivals, les groupes se déplacent Bien sûr, au sein de la diaspora, dans toutes les familles albanaises, il y a des tenues folkloriques, utilisées lors des mariages et des fêtes de famille. Mais il n’y a pas encore d’association. Peut-être en créerai-je une un jour ? Aujourd’hui, je suis en France. Je regrette un peu de ne pas pouvoir cultiver ces traditions ici, parce que je n’ai pas encore trouvé de groupe de folklore albanais. Sosava Peka De grandes attentes pour un grand projet La ville de Mulhouse compte 113 000 habitants et parmi eux on compte de nombreux musulmans. La communauté des fidèles a donc des besoins importants, autant spirituels que matériels. C’est ainsi que le projet An Nour voit le jour en 2005, 178 rue d’Illzach. Le projet est colossal : 1 700 m² pour la mosquée avec une capacité d’accueil de 2 300 fidèles, dont une salle de prières de 843 m², une salle de sport, une piscine, un spa, un magasin de 400 m², une morgue. Malheureusement, ce projet de construction a pris du retard. De mai 2011 à mai 2014, il a même été arrêté. En 2015, il n’était réalisé qu’à 45 % et le coût avait déjà été multiplié par dix ! Pourtant, la générosité des fidèles est plus que jamais au rendezvous. Une des personnes chargées de la collecte des dons confirme que « les dons sont nombreux et que leur montant est varié. » Cela peut aller de 5 euros à 1 000 euros, voire davantage. Ces dons correspondent au zakat, qui est l’aumô- Le chantier de la mosquée a débuté en 2011. ne pratiquée par les musulmans. C’est même le troisième pilier de l’Islam. Finalement, ce projet a connu de nombreuses péripéties mais il est soutenu avec force par l’Association des musulmans d’Al- sace (AMAL) ainsi que par la volonté des croyants. Une fidèle de Mulhouse déclare ainsi : « Ce complexe est très attendu puisqu’il permettra de se cultiver sur les questions religieuses ainsi que de Photo Ubeydullah Arslan pratiquer sa foi en toute liberté. » Salahdine Aabbassi, Ubeydullah Arslan, Sabri Benkemouche et Samuel Cardot 28 Société JOURNALISTE D'UN JOUR Le tram suisse déborde sur Saint-Louis À la fin de l’année, la ligne 3 du Tram de Bâle sera prolongée jusqu’à la gare de Saint-Louis. Nous sommes allés à la rencontre des futurs usagers pour connaître leurs attentes… ou leurs doutes. Pour Sabrina, « c’est un grand changement pour la ville. Mais si le prix est le même qu’en Suisse, je ne compte pas l’emprunter. » Elle estime que ces travaux ne lui apporteront rien, et aurait préféré que l’argent soit utilisé pour la rénovation de bâtiments. « Le bus fait largement l’affaire ! Le tram ne me servira qu’à aller en Suisse » insiste cette utilisatrice de bus qui privilégie souvent la marche. Jérémy estime que « le tram est une bonne chose pour les personnes qui n’ont pas de moyens de déplacements. Il sera utile pour les frontaliers. » Lui-même, n’ayant pas de permis pour se rendre à la gare ou en ville, utilisera ce nouveau moyen de locomotion pour circuler en ville. Mais attention aux travaux ! Le jeune homme en est convain- côté suisse. » De nombreuses retombées économiques sont attendues avec ce chantier. La création d’un centre commerciale et de parkings sont indéniablement un gain pour l’économie locale. « Mais pour que ces travaux profitent à la région, il aurait fallu que le tram se prolonge bien plus dans le retranchement de la ville. Car on peut constater une désertification de notre centre-ville » précise l’assureur, qui prévoie une plus value immobilière des biens à proximité de la ligne. Le chantier du tram bat son plein. cu, le chantier engendrera de nombreux bouchons. Les lycéens aussi ont leur avis sur la question. Èva, jeune étudiante sans voiture, utilisera sans aucun doute le tram pour se rendre à Bâle. « Par contre, pour moi, le bus reste le meilleur moyen de transport » insiste la lycéenne. Photo J1J Voici maintenant l’analyse d’un professionnel. Thierry Greder, agent d’assurance, voit d’un bon œil la venue de ce tram d’un point de vue économique. « Cela causera un gain d’attractivité, malgré le fait qu’il profitera principalement aux acheteurs suisses. En effet, vu la différence de monnaie entre les deux pays, le profit se fera du Visiblement, ce projet de grande ampleur laisse des avis partagés. Il y a ceux qui trouvent que le tram pourra désenclaver certaines zones rurales, et ceux qui pensent que ce n’est pas un investissement qui profiterait réellement à l’économie locale. Sans compte ceux qui estiment que le réseau urbain est suffisamment bien desservi avec le bus. Reste plus qu’à attendre la mise en service, en décembre, pour se faire sa propre opinion. Givenche Bebga, Rayan Dogan, Jules Keller et Riyad Kari Créer du lien social à Saint-Louis Diplômée dans le commerce et l’administration, Rebecca Gozuyukari est fascinée par les relations humaines qu’elle avait déjà expérimentées dans le cadre de son travail passé. C’est donc tout naturellement qu’elle a été recrutée en juillet 2015 par la Mairie de Saint-Louis en qualité de « médiatrice sociale. » Elle travaille en binôme avec Oumar Samate, également médiateur social. Son métier consiste à être un relais mobilisateur pour le public, autrement dit elle fait intervenir la population dans les événements de la Ville. C’est un métier qui s’intègre dans la nouvelle politique de Saint-Louis : le Quartier de la Gare est un quartier défini comme prioritaire par l’État. Ce dernier a d’ailleurs signé un « contrat de ville » avec SaintLouis. Rebecca va à la rencontre des habitants dans les espaces publics, comme les jardins par exemple, afin d’échanger avec eux, surtout en écoutant leurs suggestions sur tout ce qui concerne les améliorations à appor- ter dans leur quartier. Cela se traduit notamment par de l’aide concrète comme le soutien à la parentalité, l’aide au logement et l’insertion sociale. Parfois, son métier consiste également à accompagner des personnes ayant des problèmes de français. Elle fait en effet l’interface entre les administrations publiques et les habitants. Quand un service met en place un projet, elle informe les concitoyens et elle essaie de les intég r e r. P a r e xe m p l e , l e Conservatoire de musique et de danse a mis en place des ateliers de découverte à destination des enfants, elle informe alors les parents et leur propose les activités. Elle agit également avec la médiathèque qui, elle, met en place des comptines à domicile à disposition des parents ayant des enfants de 0 à 3 ans. Elle travaille avec l’école élémentaire Victor Hugo : elle informe sur les projets et elle les fait participer. Son métier exige d’el- Rebacca Gozuyukari apporte du lien social dans le quartier de la Gare de Saint-Louis. Photo J1J le de la neutralité, de l’empathie et beaucoup de maturité. C’est une mission passionnante dont elle peut être fière. Damien Zaid El khil Société JOURNALISTE D'UN JOUR Le Rouge et le Noir, manga ou roman ? L’art de Miskar Miskar, jeune artiste strasbourgeois âgé de 18 ans, se démarque dans le monde de l’art à Strasbourg et en Alsace. Cette passion est née dès son plus jeune âge mais il s’est mis vraiment à faire des œuvres il y a 4 ou 5ans. « Quand j’étais petit, ma mère peignait beaucoup et elle m’a appris certaines bases pour le dessin dont je me sers encore aujourd’hui. Plus tard, j’ai découvert l’univers du graffiti et du street-art » confie l’artiste. Ses sources d’inspiration sont assez diverses. Elles peuvent venir de personnes croisées dans la rue, dans les bars, ou même d’une anecdote. Très colorées, ses œuvres se retrouvent sur différents supports, de la toile au mur de graff en passant par des objets de la vie courante customisés. Pour Miskar, « créer est un véritable calmant qui permet de faire le vide dans les jours plus difficiles ». La plupart de ses œuvres sont empruntes d’une certaine tristesse, sentiment très apprécié par l’artiste. Pour lui, le travail en groupe est aussi important que 29 Le Rouge et le Noir, version manga. Photo Francis Micodi Une œuvre de Miskar jeune artiste strasbourgeois de 18 ans. DR d’être tout seul. Le fait de travailler à plusieurs sur une même œuvre permet souvent d’apprendre de nouvelles techniques. nith de Strasbourg. Et le16 octobre, il sera à Sélestat. Miskar est aussi présent sur tous les réseaux sociaux. Miskar a exposé son travail au live painting le 29 septembre pendant l’événement de l’apéro sneakers chez « Curieux ? » à Strasbourg et en Octobre, au Zé- Nicolas Kray et Marouane Ghaoues CO N TAC T E R co n t a c t . m i s [email protected] Le franc-parler de Franco Franco Tavares est un jeune rappeur mulhousien né dans le quartier des Coteaux. Passionné par la boxe et le rap depuis toujours, il commence à se faire un nom dans le monde de la musique à Mulhouse. Il nous parle de son parcours. Franco Tavares, pourquoi chantezvous du rap et pas un autre style musical ? J’aime la musique à la base. Pourquoi le rap ? C’est notre enfance ! J’ai été bercé par ça. Mes grands cousins écoutaient du rap, mes fréquentations aussi. On a essayé au départ DR pour s’amuser et ensuite c’est deve- Franco, un Mulhousien qui a grandi avec le rap. nu une passion. faites ? Avez-vous déjà réalisé un c’était un délire, je ne pensais pas en Comment définiriez-vous le rap ? CD ? arriver là, alors je ne me suis pas pris la tête. Le rap aujourd’hui a changé, je ne J’ai fait plusieurs scènes étant plus dirais pas évolué, mais changé. Les jeune. Dernièrement, Esko, un rap- Quels sont les messages que vous gens pensent plus à faire de l’argent peur de Colmar, m’a invité sur scè- souhaitez faire passer ? qu’à faire du vrai rap. ne. Et j’ai déjà fait quelques CD que j’ai vendus moi-même dans la rue. M o n m e s s a g e à l a j e u n e s s e Quels sont vos chanteurs préféAvec mon propre vécu pour inspira- d’aujourd’hui c’est d’aller à l’école, rés ? tion. d’être sérieux en cours et finir diplômé. Il ne faut pas tout miser sur la Je n’ai pas de rappeur préféré, Pourquoi avez-vous choisi ce nom musique et le sport pour finir à 25 j’écoute tous types de musiques, de scène ? ans dans la rue sans qualification. d’artistes français ou étrangers. Franco est le diminutif de François Pierre Larribe Quelles scènes avez-vous déjà qui est mon vrai prénom. À la base, et Marouane Mehdaoui Qui n’a jamais lu ou entendu parler du roman Le Rouge et le Noir de Stendhal ? Mais vous n’avez certainement jamais pensé qu’il pourrait exister sous la forme d’un manga ! Ces mangas, tout comme un roman, permettent de raconter une histoire, mais en la simplifiant pour pouvoir toucher une audience plus grande. En effet, dans Le Rouge et le Noir, le manga passe de 608 pages dans l’œuvre original à 139 dans la version illustrée. Cela permet de toucher une tranche d’âge plus basse que les œuvres originales. Sa couverture colorée et les images séduisent les plus jeunes, tout en restant assez fidèle à l’œuvre originale, ce qui rassure les lecteurs plus âgés. Malheureusement, ce manga ne pourra pas vous apporter autant que le roman, le fait de simplifier l’histoire nécessite de supprimer certains personnages ou de sauter certains points plus ou moins importants de l’histoire. Ce format n’est donc pas parfait pour adapter une œuvre littéraire. Même sans connaître l’œuvre originale, un lecteur aguerri pourra être déçu. Ça va vite. Très vite. Les messages devant être transmis ne sont pas forcément présents et l’immersion s’en retrouve grandement amoindrie. Dommage. On devrait prendre les adaptations d’œuvres littéraires en manga comme des mises en bouche, avec en plat principal, l’œuvre originale. Mais le meilleur moyen de savoir si vous aimerez le manga, c’est de tester et de découvrir ces œuvres de vous-même ! Enrick Saillard, Léa Wohlgroth et Léo Duchemin Grand Est Lycée, cours, mais aussi sport 31 JOURNALISTE D'UN JOUR L’équipe J1J de Nancy Le sport, pour la détente après les cours. Photo RL/Frédéric Lecocq À peine sortie des cours, Jade, lycéenne de 15 ans file au judo pour s’entraîner en vue des compétitions. Jade fait beaucoup d’entraînements très intensifs le lundi et le jeudi, ce qu’on appelle des préparations physiques. Les autres jours de la semaine, elle se dépense énormément, elle se surpasse ce qui l’amène souvent à la gloire dans plusieurs compétitions. Cette grande sportive doit s’accrocher pour ses études. Avec un emploi du temps bien chargé entre les cours et la pratique, elle essaie de travailler avant ses entraînements même si cela est parfois difficile. Oscar, élève du lycée Chopin, pratique du rugby en compétition toutes les deux semaines. Trois fois par semaine il part s’entraîner intensivement pendant deux heures. Les cours restent toujours importants. Oscar s’applique donc à bien travailler et bien étudier ses cours avant le rugby. Certains pratiquent le sport pour leur plaisir et se consacrent principalement au sport avant les cours. Comme, par exemple, la musculation : une lycéenne nous a confié qu’elle préférait passer du temps à se muscler plutôt que de se poser pour travailler. Même les professeurs sont sportifs à Chopin. M. Cordel pratique le badminton une fois par semaine. Pour lui le sport est une détente où l’on peut trouver ses limites et se dépasser. Il nous dit qu’il n’en est pas accro, car c’est pour son bienêtre. Il a une préférence pour les sports d’équipe qui sollicitent le partage. Il y a aussi les sports au lycée, mais les élèves trouvent cela plutôt ennuyeux. Pour eux, le seul intérêt c’est celui de se dépenser. Rien ne remplacera le sport en dehors du lycée. Axelle Bodesco, Estelle Gros et Anouchka Dieux Photo J1J Photo J1J Le groupe d’élèves du lycée Chopin ka Dieux, Lou Grob, Estelle Gros, Jeande Nancy qui a participé à J1J Grand ne Harduin, Sanae Hourri, Mathilde Est : Humbel, Marine Jacuzzi, Juliette Keller, Maël Lecaplain, Sarah Legnaghi, Rosy Ali Mari, AmelleAmiri, Lucie- Ambre Leininger, Eva Marcyan, Jade Benoist, Axelle Bodescot, EmmaBou- Martignon, Lola Martin, Mathilde haci, EmileBreton, Camille Buron, Masson, Isabelle Mendez-Marquez, Chloé Continant, Joris Cordier, Jeanne Inès Noel, Igor Perrin, Viktoria ReDavot, Anna Dechezlepretre, Anouch- nauld, Nina Roll, Mélissa Salillari, Ma- non Thomas, TristanVon Lunen, Apolline Zech, Sevgi Zincir. Professeurs : Alain Cordel (histoire géographie), Anne Cécile Renaudin (français), Brigitte Decker (professeur documentaliste). Journaliste : Christophe Gobin. 30 Grand Est JOURNALISTE D'UN JOUR Étudiante, sportive et… paraplégique Le jour de la fête nationale en 2008 tous les rêves de Diahoumba jeune habitante du quartier du Haut-duLièvre à Nancy s’effondrent. Sportive de 13 ans elle devient paraplégique en tombant de roller. Aujourd’hui âgée de 21 ans, elle témoigne de son combat quotidien. tous les matchs. Elle en est devenue en quelque sorte la mascotte. Au début de chaque match le cri de guerre est en sa faveur « Diamhouba HauDul ». Depuis son accident en 2008, Diahoumba n’a pas fait de sport mais elle précise : « J’en fais tous les jours avec tous les efforts liés au fauteuil roulant. Je n’arrive pas à accrocher au handibasket mais je ne saurais expliquer pourquoi. » Depuis son accident elle s’est remise grâce au soutien de sa famille, amis, de son club de basket l’AS HDL, des gens de son quartier et de la religion. « Je suis comme tout le monde » Battante, son caractère est sa force, elle sait ce qu’elle veut et ça lui permet d’aller de l’avant. À part le basket, elle poursuit ses études et souhaite travailler dans les ressources humaines. Au début elle n’était pas autonome, elle avait besoin d’une aide quasiment pour tout ce qui l’ennuyait mais elle n’avait pas le choix. Actuellement en BTS assistant de gestion en alternance, elle a son permis de conduire et sa propre voiture. Ce qui a permis de recouvrer toute son autonomie. Le basket compte toujours autant elle Elle finit son témoignage avec un petit message d’espoir : « A toutes les personnes qui rencontrent des dures épreuves au cours de leur vie, il faut avoir confiance en soi car c’est la première des réussites. Évidemment, ce qui l’a le plus attristée c’est de ne plus pouvoir faire du basket. Elle avait un très bon niveau, d’ailleurs elle se faisait surnommer John Linehan (ancien joueur professionnel du Sluc nommé le Virus car il avait une énorme défense !). Aujourd’hui, le basket compte toujours autant pour elle. Encore licenciée dans son club, elle suit Je suis comme tout le monde, il n’y pas de différence ! Fixez-vous des objectifs et allez jusqu’au bout, à la fin vous pourrez être fière de vous ! Ce qui ne tue pas rend plus fort. » Diahoumba, paraplégique depuis l’âge de 13 ans, suite à une chute à roller. Photo J1J Rosy Ali Mari Alexandre Menay : « Il faut croire en sa bonne étoile » Nous avons rencontré Alexandre Menay, l’un des jeunes espoirs de l’équipe de football de l’ASNL. Alexandre, peux-tu te présenter en quelques mots ? Je m’appelle Alexandre Menay. J’ai 20 ans. J’ai grandi en région parisienne. J’ai rejoint l’ASNL en 2011 où j’ai signé mon premier contrat pro en 2016. Je suis le troisième gardien. Comment se passe ce retour en Ligue 1 pour Nancy ? C’est un début de saison compliqué avec une équipe assez jeune et beaucoup de défaites. J’espère que l’on va se maintenir : avec un plus de réalisme dans la surface ça devrait aller. Est-ce que les jeunes joueurs issus comme toi du centre de formation de l’ASNL pourraient être une solution dans la durée ? me chercher, je n’avais qu’une année pour faire mes preuves : la motivation m’est venue naturellement. Oui. Comme l’ont dit le coach et le président, c’est un très bon centre de formation dont sorte n t b e a u co u p d e j e u n e s joueurs qui auront leur chance s’ils font leurs preuves à l’entraînement. En 2015, cinq joueurs issus du centre sont passés pro. Le coach a décidé d’en garder trois : Youssef Ait Benasser qui a signé l’année dernière, Yann Mabella et moi qui avons signé cette année. Comment s’est déroulée ton arrivée puis la vie au centre de formation ? Mon arrivée fut compliquée parce que j’étais jeune (15 ans). Ça a été difficile de quitter ma Comme pour le derby NancyMetz alors que je ne suis pas de la région. Les journées au centre s’organisaient entre les cours (2 x quatre heures) et deux séances d’entraînements. J’ai eu mon BAC. Quels conseils donnerais-tu à un jeune qui rêve de devenir pro ? Alexandre Menay a rejoint l’ASNL en 2011. Il a signé son premier contrat pro en 2016. Photo J1J famille et mes parents ne pouvaient pas souvent venir me voir. Au FC Mantois, je jouais pour le plaisir. Lorsque Nancy est venue Il faut beaucoup travailler, se donner à fond, ne jamais baisser les bras et croire en sa bonne étoile. Propose recueillis par Tristan Van Lunen, Apolline Zech et Manon Thomas 32 Grand Est JOURNALISTE D'UN JOUR Coup de tonnerre sur l’école de Lebeuville Rentrée 2016, le village de Lebeuville est en deuil. En effet l’école de la commune est restée vide pour accueillir ses minis-écoliers. Plus de rires ni de chants durant la récréation pour cette commune de 173 habitants. « C’est une conséquence d’un manque d’effectif, c’est une décision imposée et nous ne pouvons pas critiquer », confie Anne Marchal ancienne enseignante de cette école. En effet pour ouvrir une école il faut un nombre d’élèves précis : 81 élèves, si cette limite n’est pas atteinte, l’établissement ne pourra donc pas ouvrir ses portes. Or l’école compte 73 inscrits. Réorganisation Naturellement des démarches contre cette fermeture ont été entreprises par l’association de parents d’élèves de l’établissement. « Les parents ont accroché des banderoles en face de l’école et se sont opposés à cette décision », dit l’ancienne enseignante. Mais tous ces efforts sont restés vains et la fermeture a bien eu lieu. En fonction de leurs âges les élèves sont dispatchés vers les éco- Plus de rires ni de chants durant la récréation à Lebeuville. L’école est fermée. les alentours ce qui oblige une réorganisation pour tout le monde. « Dans l’école maternelle plus de séparation entre les classes mais un cours général. Dans l’établissement élémentaire de Bainville-aux-miroirs deux classes : une de CP/CM2 en sachant que les CM2 sont considérés comme les plus autonomes et l’autre classe de CE1/CE2/CM1 » disent les enseignantes de ces écoles. Cette suppression change-t-elle les habitudes des familles ? Pour se rendre à l’école, le petit Lou 6 ans est obligé de se lever plus tôt car qui dit nouvelle école dit nouveaux horaires et nouvelles habitudes. « Les journées sont plus longues et la fatigue se fait ressentir », expli- Photo J1J que sa maman, la nouvelle école de ce petit se situe dans un autre village ce qui fait que Lou est dans l’obligation de prendre le bus scolaire. Mais cette fermeture n’est pas une raison suffisante pour enlever le sourire de ces petits bouts en soif d’apprendre. Amelle Amiri Les jeunes Lorrains et la politique française 2017, année dans toutes les bouches des Français. Les élections présidentielles, un tournant politique. Nous sommes trois lycéens du lycée Frédéric Chopin qui avons interviewé des jeunes lorrains de 18 ans sur leurs avis politiques par rapport aux présidentielles 2017. inintéressant. Mais une grande partie veut voter. Cela sera la première élection à laquelle ils pourront enfin participer. « Notre pays s’est battu pour le droit de vote et ce serait immature de décider de ne pas voter », affirme Lorène. Premièrement, que savent-ils à ce sujet ? Leurs attentes concernant le futur président sont de sortir la France de Selon eux, le rôle du président est de la crise, de tenir les promesses que diriger la France, d’essayer de soule- les candidats exposent, de ne pas ver les principaux problèmes du seulement se centrer sur l’aspect pays et de proposer de nouvelles so- économique du pays, mais aussi sur lutions. La plupart sont bien infor- l’aspect social et écologique. més sur la date des élections qui est en mai 2017. Une majorité de jeunes Pour finir, ne partagent pas le même avis sur les primaires les médias. Quelques-uns s’inforsont-elles ment par les émissions télévisées, nécessaires ? les journaux, mais essayant toujours de se forger leurs propres avis. Ces jeunes adultes trouvent que les Selon eux, les médias influencent primaires ne servent qu’à rétrécir le les citoyens. D’autres croient juste nombre de candidats et pensent ce qui est diffusé sans vérifier. que tout cela est « truqué ». Deuxièmement, se sentent-ils concernés par ces élections ? Une majorité de jeunes pense également que la partie qui serait le plus à leurs avantages sera la gauche. Les jeunes Lorrains ont un avis assez miUne infime partie de jeunes ne se tigé sur les élections présidentielles. cernés, d’autres pas du tout. C’est ce sent pas concernée trouvant cela Certains se sentent réellement con- qui fait la richesse de la France. Photo ER/Alexandre Marchi Inès Noël, Mathilde Masson et Igor Perrin Grand Est JOURNALISTE D'UN JOUR 33 Le design culinaire, une spécialité rémoise Située en plein cœur de Reims à deux pas de la cathédrale, l’ESAD (École supérieure d’art et de design) est une école particulièrement originale. prendre que cette formation demande un travail sur soi, une introspection qui pousse certains à l’abandon. D’autres aussi quittent le navire quand ils comprennent que la réussite financière n’est pas toujours assurée au bout du parcours. Avant même d’y pénétrer, de part et d’autre de l’entrée principale, on découvre deux vitrines qui exposent des œuvres réalisées par les élèves. On a ainsi la sensation d’entrer dans un musée d’art contemporain plus qu’une école. Le hall est désert et, là aussi, l’œil est attiré par d’autres vitrines exposant des œuvres. Curiosité et créativité Ces études nécessitent trois ans de pratique et sont basées sur la créativité. Il faut aussi être très curieux, ouvert sur le monde qui nous entoure, afin d’avoir un bagage culturel conséquent, être créatif et avoir la volonté d’améliorer des choses. Lorsqu’il nous accueille, Germain Bourré, responsable de la formation en design culinaire, insiste sur l’ancienneté de l’établissement dont la création remonte au XVIIIe siècle, sous le nom d’école des Beaux-Arts de Reims. Aujourd’hui, outre ce glorieux passé, l’école est surtout reconnue pour ses deux spécialités : le design végétal et le design culinaire. Cette dernière existe depuis 1999. Les élèves doivent également être très autonomes, dès le début de l’année, car ils doivent étudier une problématique donnée, faire des recherches sur un sujet qu’ils étudieront par la suite au fur et à mesure de leurs années d’études. SI vous ne savez toujours pas si le design culinaire est fait pour vous, alors faites un tour sur la galerie du site de l’ESAD, vous y trouverez de nombreuses photos des projets présentés pour l’obtention du diplôme de master design et culinaire à l’ESAD. Un taux de réussite impressionnant Le design culinaire consiste à considérer les aliments comme des matériaux au même titre que le verre, le bois ou l’acier à partir desquels le designer va pouvoir élaborer de nouveaux objets. Pour ceux qui seraient tentés par l’aventure, il faut savoir que mal- Le design culinaire, illustré par ce projet de l’étudiante Huang Ying. Photo Baptiste Heller gré un taux de réussite impressionnant de 98 %, un élève sur 29 seulement n’obtenant pas son diplôme, il n’est pas aisé de parvenir au bout du chemin. Notre interlocuteur nous a fait com- Antoine Laviolette, Eva Turlure et Adrien De Boerdere (Lycée Brière, Reims) SUR LE WEB http://esad-reims.fr/ galerie/ Les Vosges crèvent le petit écran À Épinal, tout le monde connaît Vosges Télévision. Cette télévision locale câblée, appelée à l’origine Images Plus, a été créée en 1990, sous l’impulsion de Philippe Seguin, député-maire d’Épinal. En 2010, elle devient Vosges Télévision sous la houlette et le financement du Département. Ses locaux se trouvent à deux pas du centreville d’Épinal. La chaîne compte une équipe de 25 personnes. Qui sont les téléspectateurs ? À sa tête, Dominique Renauld, directeur de la chaîne depuis son lancement. Les objectifs, dès sa création, n’ont pas changé : un renforcement de la citoyenneté, de l’identité locale et de l’appartenance à un territoire. Elle s’adresse à une majorité de Vosgiens et son audience moyenne est aujourd’hui de 125 000 téléspectateurs. Le public est majoritairement constitué de personnes âgées de plus de 60 ans. Toutes assurent regarder la chaîne au moins une fois par jour et avouent avoir une attirance particulière pour les émissions consacrées à l’art culinaire. Difficile tout de même pour la chaîne de trouver la bonne recette afin de toucher les plus jeunes. Comme en témoigne une statistique concernant les 18-55 ans : ces derniers regardent la chaîne locale seulement une fois par semaine. Les raisons de ce désamour sont multiples selon le responsable des lieux : paramétrage des grandes chaînes nationales à la mise en route du téléviseur, méconnaissance du canal de la chaîne (31, 106, 95, 252, 357 ou encore 352 selon les opérateurs) et manque d’inté- Depuis 2011 la télévision locale Image Plus a changé de nom pour devenir Vosges Télévision. Photo VM/Jérôme Humbrecht rêt des plus jeunes qui ne se sentent pas très concernés par les programmes proposés. Sur l’ensemble du public, les émissions les plus regardées sont le Journal télévisé qui est diffusé chaque jour à 18 h, ainsi que les re- transmissions sportives comme le hockey, le basket-ball, le handball toujours bien accueilli par un certain public. Cyprien, Victor, Théo, Alexandre et Nicolas (Lycée Lapicque, Épinal) 34 JOURNALISTE D'UN JOUR Grand Est Grand Est JOURNALISTE D'UN JOUR 35 « Chronique d’Outre-tombe », un spectacle à mourir de rire Une entreprise de spectacle originale, funèbre et désopilante. Valentin Stoeffler et Guillaume Schleer, connus sous le nom de Firmin et Hector, sont deux Strasbourgeois, artistes humoristes. Ils ont créé un cabaret « funèbre », intitulé « Chroniques d’Outre-tombe ». Une histoire de deux croque-morts qu’ils présentent ce soir à Strasbourg et demain à Staffelfelden. Rendre la mort « plus vivante » Dans ce spectacle, Firmin et Hector parlent de la mort avec beaucoup de dérision et d’humour, la dédramatise. Ils souhaitent « la mettre en avant sans la montrer, pour amener des gens à rire dans des situations qui, parfois, pourraient être dramatiques ». Ils veulent la mettre en avant car « elle est en vue dans les événements tragiques. On la voit énormément à la télévision à travers l’actualité. Mais, dans la réalité, elle nous est un peu cachée ». Ils la rendent aussi « plus vivante », alors que dans notre culture elle est encore taboue. Ce qu’ils apprécient aussi dans l’univers de la mort, ce sont « les as- cle sur la thanatopraxie », science de la préservation du corps des défunts. Deux autoentrepreurs « Firmin » et « Hector » sont auto entrepreneurs. Ils ont réuni autour de ce projet de nombreux techniciens du spectacle (metteur en scène et en voix, costumière et scénographe, etc.). D’amateurs, au départ, les deux comparses ont réussi à développer une véritable entreprise du spectacle vivant, soutenue par la région Alsace avec son dispositif nommé « Expériences de jeunesse », mais aussi par la ville de Strasbourg par le Firmin & Hector présente leur tout premier spectacle, le cabaret funèbre biais du dispositif « Jeunes talents », intitulé « Les Chroniques d’Outre-tombe ». Photo Paola Guigou qui ne retient que les meilleurs projets artistiques. La Drac (direction répects visuels et les fantasmes qui peu- est accordéoniste, chanteur, écrivain gionale des Affaires culturelles) vent entourer cette profession de et compositeur. Grâce à ces aptitudes apporte également une contribution croque-mort ». Ils nous livrent un en accordéon, il a remporté de nom- financière à ce cabaret à mourir de spectacle… mortel. breux prix nationaux. Tous deux rire. étaient dans la même classe de jazz et Valentin Stoeffler, alias Firmin, est de musique improvisée. Ensemble, Lola Fleurentin et Justine Schmitt guitariste, chanteur et compositeur. ils ont commencé à écrire et compoÀ l’âge de 18 ans, il a commencé une ser ce cabaret funèbre, qui est aussi Y ALLER Prochains spectacles : vendrelicence en musicologie. C’est lors de leur tout premier spectacle : « On di 7 octobre au Château Musée Vodou ses études au Conservatoire de Stras- avait déjà composé des chansons trisà Strasbourg et samedi 8 octobre à La bourg, qu’il a rencontré Guillaume tes avec beaucoup d’humour noir. On Margelle à Staffelfelden. SURFER Schleer, alias Hector. Guillaume, lui, a alors eu l’idée de monter un spectawww.firminethector.com Les jeunes jouent la carte de la mobilité Depuis 2013, le gouvernement a inscrit la mobilité européenne et internationale des jeunes dans ses priorités. Chargé de mission au conseil régional, Claude Cuoco a placé au cœur de ses préoccupations la mobilité des jeunes européens : « Il y a environ une centaine d’étudiants par an qui choisissent d’accomplir un service volontaire européen en France. Les jeunes sont toujours dynamiques et apprécient d’ap- porter leur propre témoignage de leur culture. Ils peuvent exercer une mission d’intérêt général en construisant des projets à partir d’une thématique qui leur est proposée. En apportant leur regard extérieur et leurs compétences, ils provoquent aussi une émulation dans l’association dans laquelle ils accomplissent leur stage », explique-t-il. Carole Manigart, 23 ans, Belge, a choisi de poursuivre ses études en Service volontaire européen Le service volontaire européen (SVE) fait partie du volet jeunesse du programme Erasmus +, mis en place en janvier 2014 par la Commission européenne. Il permet à des jeunes de s’engager et de participer à des activités dans des domaines tels que la culture, le sport, la protection civile, l’environnement, etc., dans un pays de l’Union européenne ou ses voisins. Pour y participer, il faut respecter certaines conditions de nationalité, d’âge et de durée. Pour s’engager dans un SVE, il faut avoir moins de 30 ans et au moins 18 ans et résider régulièrement dans un pays membre de l’Union européenne ou dans un pays partenaire du programme éligible au programme Erasmus +. Il n’y a ni condition de diplôme, ni condition de niveau en langue étrangère. De nationalité belge, Carole Manigart, 23 ans, a choisi de poursuivre ses études en France, au lycée agricole de Rouffach. Photo Pierre Gusz France pour reprendre le commerce familial en vins et spiritueux. « Les Alsaciens sont des gens accueillants » Elle fait partie des personnes qui se sont débrouillées sans aide. « J’ai été orientée vers le lycée professionnel de Rouffach grâce au site Post-bac et ai été ravie d’obtenir une réponse favorable. » Carole est logée dans un appartement indépendant payé grâce à l’aide de ses parents. « Les Alsaciens sont des gens accueillants dont la culture est proche de celle des Belges. Mon seul petit souci est d’arriver à comprendre la langue, notamment celle des personnes pratiquant le dialecte », sourit Carole. Laëtitia Blanckart, Agathe Ponsonnet et Julien Morel 36 JOURNALISTE D'UN JOUR Publicité