Grand Est - L`Alsace

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Grand Est - L`Alsace
Supplément spécial, réalisé par des lycéens. Ne peut être vendu.
J1J
Vendredi 7 octobre 2016
Nancy : étudiante, sportive et paraplégique
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JOURNALISTE D’UN JOUR
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Gyroroue : ça roule pour les piétons
Photo Ève Stintzy-Hergat
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Environnement
JOURNALISTE D'UN JOUR
Monoroue pour les bipèdes
Vous avez peut-être déjà croisé
des personnes, dans Strasbourg,
qui semblent flotter dans les airs,
sans vélo, ni skateboard, juste
une roue entre les jambes. Mais
quelle est cette machine futuriste
avec laquelle ils glissent sans
effort, sans bruit : une nouvelle
mode ou un nouveau moyen de
transport durable ?
Patience
et persévérance
Christophe, 36 ans, est un
« wheeler », comprenez un utilisateur de gyroroue. Ce Strasbourgeois, agent de la SNCF, est l’un
des précurseurs. Cela fait plus de
six ans qu’il se déplace avec cet
engin. « C’est un monocycle électrique composé d’une batterie et
d’un moteur », explique-t-il. Pour
faire simple, il suffit au wheeler
de se pencher en avant pour faire
avancer la roue. Et en arrière
pour freiner et/ou reculer.
Cette machine est utilisable par
tous. « Du moment que l’on pèse
plus de 35 kg, avec de la patience
et de la persévérance, on y arrive », témoigne Catherine, 49
ans, informaticienne, débutante
en la matière. Avec sa vitesse
avoisinant les 20 km/h et son
autonomie de 20 km, elle s’adresse principalement aux citadins.
Christophe, par exemple, l’utilise
pour faire des petites courses,
aller au travail. Catherine est
encore en phase d’apprentissage
et Hugo, 20 ans, étudiant en
ingénierie à Paris, pour ses sorties nocturnes quand il revient en
Alsace. La gyroroue est équipée
d’une poignée permettant de
l’emporter partout.
Un problème
de recyclage
des batteries ?
Pour Hugo, son point fort est
« qu’elle est très écologique,
c’est une machine électrique qui
se recharge sur les prises de
courant habituelles. La batterie
de la plupart des gyroroues est de
type Lithium Ion. Elles ont certes
une grande capacité et sont assez
légères, par contre, le recyclage
n’est pas leur point fort », déplore Christophe. Catherine est plus
perplexe, « C’est vrai que sur le
fonctionnement pur, c’est un engin écologique mais le jour où il
part à la casse, je crains que tous
La « Fashion Wheel » à Strasbourg
Catherine, informaticienne de 49 ans, fait ses premiers pas avec la gyroroue. Photo Ève Stintzy-Hergat
les composants ne soient pas
recyclés ». La gyroroue est commercialisée dans des grandes enseignes et des magasins
spécialisés et coûte entre 500 €
et 1 500 € : « C’est plus cher
qu’un vélo d’entrée de gamme,
mais comparé à un scooter, ou à
un abonnement de tram, ça reste
intéressant », dit Christophe.
fini est vraiment fun, la sensation
qui m’intriguait, me fait maintenant kiffer, je suis très contente
de ce cadeau que m’ont fait mes
enfants », dit Catherine avec un
grand sourire aux lèvres. « J’en
fais tout le temps, même en
forêt », conclut Christophe. Bref,
la gyroroue, ça roule vers le
futur.
Ce nouveau moyen de glisse urbain « une fois l’apprentissage
Ève Stintzy-Hergat,
Marie Hofmann et Marco Capone
Un tram d’avance
94 trams et 250 bus circulent à Strasbourg lors des heures de pointe. Pour environ 43 800 personnes par jour qui utilisent le réseau CTS. Amandine Carré Charter, directrice de communication de l’entreprise, nous parle des effets du trafic sur l’environnement.
Guy Pensavalle, dans sa boutique CityZenBike. Strasbourg, avec ses 560 km de pistes cyclables, offre le premier réseau vélo de France. Alors, avec quoi rouler ? Un cadre, deux roues,
des pédales et nos jambes me direzvous ? Que nenni ! L’innovation du
vélo urbain bat son plein, et son
développement dans la capitale alsacienne en témoigne.
Ces dernières années, la tendance
est à l’émergence de nouveaux types de vélos (Les VAE, vélos à assistance électrique) et d’autres qui
reviennent à la mode (Les vélos pliables et les « Fixie »). Ces vélos
attirent une clientèle spécifique comme en témoigne Guy Pensavalle, propriétaire de la boutique CityZenBike, installée depuis 9 ans dans
le quartier de la gare à Strasbourg.
« Les Strasbourgeois ont une con-
Photo Zoé Duclos
sommation pragmatique, ils ne dépensent pas 2 000 € sur un coup de
tête. » Les Alsaciens n’achètent
qu’en cas de réels besoins. Il insiste
également sur l’importance de « la
qualité car on trouve de tout sur le
marché. Dans les VAE, les batteries
ne sont pas recyclables, et pour les
modèles bas de gamme, elles ne durent que deux ans en général ».
L’autre facteur dissuasif à l’achat,
ce sont les vols fréquents. Mais Guy
Pensavalle relativise : « Cela a certes un impact sur l’achat de vélos
neufs dans notre boutique, mais les
vols ne sont pas très fréquents proportionnellement au nombre de vélos à Strasbourg. »
Inès Abbes, Lysa Cheaibi
et Zoé Duclos
Quel a été l’impact du développement du réseau CTS sur l’environnement ?
Chaque voyage de tram en 2016 impacte 41,78 g de CO2 au km, ce qui est minime comparé à l’impact
des véhicules et aux nombres de personnes transportées. Et ce chiffre est encore en baisse depuis plusieurs années. Le bus au gaz naturel, lui aussi, minimise l’emprunte environnementale et les particules fines. Tous les conducteurs sont formés à l’éco-conduite.
Le pont Vauban qui accueillera l’extension de la ligne D en direction
de Kehl. Photo Kassandra Arnaudon
une plus importante conception de réaménagement du centre-ville. Strasbourg est la ville où le transport en commun est le plus développé.
Quels sont les projets pour votre réseau tram bus dans les prochaines années ?
En 2017, il y aura une extension de la ligne D vers Kehl, ainsi qu’une En quoi l’évolution du réseau autre extension vers Koenigshofa-t-elle modifié les mentalités ?
fen, via la route des Romains. La ligne E sera étendue vers la RobertStrasbourg est une ville pionnière. sau en 2019.
J’ai découvert un réseau de transport public extrêmement dévelopYohann Beaupère,
pé, pensé en harmonie avec le Clément Vuillomet
cœur de la ville. Cela s’inscrit dans et Kassandra Arnaudon
Environnement
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L’équipe J1J de Strasbourg
Les élèves de terminale L2 du lycée Kléber et de terminale ES du lycée Notre-Dame, hier, sur le site de Strasbourg. Les classes de TL2 du lycée Kléber
et de TES du lycée Notre-Dame de
Strasbourg ont planché, hier, à la
Maison de la Région, sur le thème de l’environnement. Élèves de terminale L2 du lycée
Kléber : Enola Bilger, Martin Bollia, Najoua Boujana, Cassandre
Deloignon, Lucas Dieudonné, Victoire Dubau, Lola Fleurentin, Léopoldine Gest, Jérômine
Grandjean, Salomé Hablitz-Werey, Jessica Houdenot, Joël Kipu-
lu, Clémence Linder, Coraline
Loizon, Pauline Maetz, Valentin
Normand, Camille Primout, Justine Schmidt, Sarah Slama, Lizie
Weltin, Kyran Zoabi.
Élèves de terminale ES du lycée
Notre-Dame : Inès Abbes, Selman
Altay, Kassandra Arnaudon, Romane Baury, Yohann Beaupere,
Léa Ben Amar, Ève Bengel, Léo
Boulet, Yassine Bouyahyaoui,
Marco Capone, Lysa Cheaibi, Leonard De Carlo, Zoé Duclos, Alyssa
Falzon, Romane Fedorko, Laure
Grimm, Marie Hofmann, Marilou
Horand, Elias Isbai, Judith Kayser,
Julien Limbach, Tom Ochsenbein,
B e n o î t S ch a n d e l , N a t a ch a
Schoen, Ève Stintzy-Hergat, Ninon Sur, Alexandre Viola, Clément Vuillomet, Théo Waegel,
Thomas Wieser, Gabriela Yordanova.
Professeurs accompagnateurs du
lycée Kléber de Strasbourg : Emmanuel Mathiot (histoire-géogra-
Photo Luc Sorgius
phie), Jean-Pierre Nafziger
(documentaliste).
Professeur accompagnateur du
lycée Notre-Dame de Strasbourg : Rachel Chanal (sciences
économiques et sociales).
Journalistes : Sonia de Araujo,
Olivier Arnal, Luc Sorgius.
Techniciens du lycée Charles
Pointet de Thann : Akim Ben Geloune, Bryan Woelfl.
Responsable de site : Jovan
Veljkovic.
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Environnement
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Mangez bien, mangez végétalien
Les vegans sont tous les mêmes.
Ils sont pâles, maigres, ne sont
pas en bonne santé et ne se nourrissent que de graines et de salades ? Non, bien sûr. Finissons-en
avec ces préjugés !
En réalité, ils ne mangent pas de
produits d’origine animale : cela
inclut la viande mais aussi le lait,
le beurre, les œufs, la crème, etc.
« La nourriture peut être bonne
tout en respectant l’animal, ce qui
me paraît juste essentiel », explique Lou, une jeune fille de 21 ans
dont le choix est vécu comme un
véritable engagement. Maxime,
33 ans, ajoute : « C’est vrai, on fait
des choses superbes dans le genre
vegan ! On retrouve des saveurs
perdues. Aujourd’hui, les antibiotiques ont agressé les viandes. Le
lait est complètement manipulé. »
« Une aubergine,
c’est tout aussi bon »
Pour s’en rendre compte, il suffit
de pousser la porte de l’un des
quatre restaurants vegan à Strasbourg ! Depuis l’ouverture de la
Pause Quinoa, il y a six ans rue du
Jeu-des-Enfants, quatre autres restaurants ont vu le jour : Pur etc.,
tant. En réalité, une aubergine
cuisinée comme une viande a des
saveurs différentes, mais c’est tout
aussi bon », explique-t-il. En s’appuyant sur ce concept assez récent, le cuisinier innove tout le
temps. Tous les légumes sont locaux, et majoritairement bio.
Ouvert en septembre 2015, Velicious se revendique en revanche
comme un restaurant militant qui
reçoit entre 40 et 60 clients par
jour au 43 rue Geiler. « Je crois à
ces valeurs et je suis très engagé
dans ce que je fais », souligne
Gustafsson Jesper, l’un des serveurs.
L’Eden sans gluten, ouvert en juillet, veut être un restaurant comme les autres. Photo Najoua Boujana
deux établissements ont ouvert en
2011 place Saint-Etienne et Grandrue en 2012, Vélicious en septembre 2015 et l’Eden sans gluten le
7 juillet dernier.
variée, vegan ou pas. « Mon restaurant n’est pas militant, même
si on partage tous la même philosophie », affirme Thomas Ries,
l’un des trois associés et cuisinier.
Situé place Arnold, proche de
l’église Saint-Maurice, le dernier
né accueille près d’une centaine
de clients par jour. L’odeur de pain
et les épices attirent une clientèle
Certains clients ne se rendent même pas compte qu’il s’agit de
nourriture vegan : « La viande et
le poisson n’ont pas de goût. L’assaisonnement joue un rôle impor-
« Cela me fait du bien de travailler
dans ce genre de restaurant car je
m’y retrouve d’un point de vue
éthique », ajoute Jérémy, son collègue.
Pour découvrir ce mode de vie et
cette nouvelle façon de manger,
n’hésitez pas à passer le cap dans
l’un des restaurants strasbourgeois. Ils ne vont pas vous manger.
Najoua Boujana, Kyran Zoabi
et Lizie Welti
Adieu le fast-food, place au fast good
C’est en 2008 qu’une idée quelque
peu audacieuse a germé dans l’esprit de deux Strasbourgeois, Vincent Viaud et Héloïse Chalvignac.
Pourquoi ne pas créer une alternative aux fast-foods ? Garder l’idée
d’une restauration rapide combinée à une alimentation plus saine ? On y trouverait alors des
produits bios, locaux et de saison,
cuisinés maison pour une alimentation raisonnée : le « Fast
good ».
duite zéro déchet afin de bannir la
surconsommation.
Et bien qu’aucune clientèle ne soit
visée en particulier, davantage de
femmes quadragénaires sont séduites par ce concept. Elles sont
trois fois plus présentes que les
hommes. Cette distinction homme/femme se retrouve également
chez les employés. Pour un récent
entretien d’embauche, seul deux
hommes ont postulé contre huit
femmes, témoigne Jules Schnur.
Afin d’élargir la clientèle, des formules étudiantes et cartes de fidélités sont proposées.
Bannir
la surconsommation
Trois ans plus tard, le 3 janvier
2011, ils ont ouvert leur premier
restaurant 15 place Saint-Étienne
à Strasbourg. Ils servaient à l’origine uniquement de la purée d’où
son nom PUR etc.
Aujourd’hui, la carte est très variée et cherche à plaire à tous les
types de clients sans distinction.
Cette ambition explique le large
choix proposé : des plats vegans,
végétariens, à base de viande et
d’autres sans lactose ni même
gluten. Tous sont essentiellement
présentés sous forme de verrines.
Le principe reste de proposer des
Dessin Martin Bollia
alternatives aux pratiques habituelles. « Mais, dans l’ensemble,
nous sommes surtout axés sur la
nourriture végétarienne et moins
sur le vegan, confirme Jules Schnur, employé chez PUR etc. Je
propose toujours aux clients de
remplacer le lait de vache par du
lait d’amande ». Rapidement,
trois autres restaurants ont vu le
jour sur Strasbourg et trois en Île
de France. En 2014 est également
apparu un food truck dans le but
de promouvoir le concept. Ces
différents restaurants suivent
donc le concept des deux fondateurs. D’importants efforts sont
faits au niveau du recyclage, chaque restaurant possède son propre compost, dans un souci
d’écologie. Pour Jules Schnur,
l’idéal serait d’adopter une con-
Un seul point négatif note l’employé : « Le problème de la restauration rapide c’est le manque de
contact avec les clients, le manque de temps pour leur expliquer
notre concept ». PUR etc. n’est pas
le seul restaurant à porter ces
valeurs (voir ci-dessus), il semblerait que ce concept se développe
de plus en plus, pour définir peutêtre un jour les fast-foods de demain.
Pauline Maetz,
Jérômine Grandjean
et Cassandre Deloignon
Environnement
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Mettez-vous au ver
Saviez-vous qu’il est possible
d’agir pour l’environnement directement depuis chez soi ? Et que
vous pouvez même être aidé par…
des vers ? C’est le principe du
lombricomposteur, un système
d’élimination des déchets par l’action des lombrics.
« L’objectif est avant tout de réduire l’impact anthropique, mais
aussi de pouvoir faire un geste
pour la terre, de garder un rapport avec elle ».
Pour les jardins
ou les plantes
d’intérieur
Les vers, 70 % de
la biomasse animale
Olivier David, professeur d’histoire au lycée Notre-Dame de Strasbourg, possède un
lombricomposteur depuis plus de
quatre ans. Il explique son fonctionnement : « Composé de plusieurs bacs, en fonction de la
taille de la famille, le lombricomposteur doit être rempli d’environ
60 % de nourriture verte, des
pelures de fruits et de légumes par
exemple, mais aussi de matière
carbonée : cartons ou encore coquilles d’œufs… afin d’obtenir un
potentiel hydrogène (pH) équilibré. »
C’est à ce moment-là que les
lombrics interviennent. Le ver de
terre, qui représente plus de 70 %
de la biomasse animale, est un
véritable goinfre.
S’il y a des vers dedans, les lombricomposteurs peuvent aussi être design. Photo Yassine Bouyahyaoui
Des restes de fruits et de légumes
crus au papier, ou encore des
sachets de thé à la litière pour
hamster, il engloutit tout.
Avec son lombricomposteur, Olivier David explique sa démarche :
Au bout d’un certain temps, les
déchets se transforment en compost. L’action crée également un
liquide appelé « le thé des vers » !
Idéal pour donner au sol les éléments qui lui sont nécessaires.
Pas de problèmes pour ceux qui
ne possèdent pas de jardins : le
compost n’est pas produit en
grande quantité et il est stockable
pendant au moins un an. Olivier,
lui, donne son compost à des amis
ou à des proches qui ont un
jardin.
Mais le compost, qui est seulement produit environ trois fois par
an, fait aussi très bien l’affaire
pour des plantes d’intérieur.
Aucun souci à se faire à propos
des lombrics, qui se multiplient
tous les deux mois environ. Au
bout d’un moment, les plus âgés
servent eux aussi de repas pour
les autres : leur nombre est donc
quasi-constant.
Olivier ajoute : « C’est vraiment
très simple à utiliser, on peut
partir en vacances sans souci,
tout le système se gère seul. Mes
enfants ont l’habitude, ça ne le
gêne absolument pas. Il ne produit aucune odeur et certains
d’entre eux sont même design ! »
Autre avantage, le lombricomposteur est souvent en partie remboursé par la Ville, et ce sont des
sociétés françaises qui les produisent. 30 à 40 % des déchets
peuvent être pris en charge par le
lombricomposteur, il est donc nécessaire de garder une seconde
poubelle pour les autres types de
déchets tel que le plastique.
Un objet à redécouvrir au Salon
Bio & Co, qui se déroulera cette
année du 29 octobre au 1er novembre au Wacken.
C’est là-bas qu’Olivier David s’est
décidé à remettre ses déchets…
aux vers.
Yassine Bouyahyaoui, Théo
Waegel et Thomas Wieser
Mettre la poubelle à la poubelle
Un nouveau collectif vient de voir
le jour à Strasbourg : Zéro Waste
Strasbourg. Son but ? Promouvoir
la réduction des déchets et créer de
nouveaux réflexes écologiques au
sein de l’Eurométropole. Le mot
« Waste », signifie « déchets » en
anglais. Ce jeu de mot a une vocation internationale qui se veut écologiste.
Apprendre à
consommer mieux
Carole est l’une des fondatrices de
l’association qui compte aujourd’hui une vingtaine de membres
actifs. Leur rôle ? « Informer le consommateur et le sensibiliser à réduire sa consommation, apprendre
à consommer mieux et plus sainement en tenant compte de l’impact
environnemental, détaille-t-elle.
Ce collectif comporte plusieurs partenaires : Ozetik, qui propose des
box et kits écologiques et des ateliers pratiques ainsi que La maison
du compost qui est un réseau de
compost citoyen. »
Pour permettre au public de découvrir ses différentes actions et partenaires, le collectif propose des
stickers « Zero Waste » pour toutes
L’épicerie écologique Le Bocal est une des enseignes partenaires du collectif Zéro Waste Strasbourg. les enseignes intéressées. Le Bocal, une épicerie écologique qui
vend des produits locaux alimentaires et ménagers sans aucun emballage, en est un exemple.
Morgane Messmer, gérante et fondatrice de l’enseigne l’assure :
« Bien sûr, les clients préfèrent le
bio à l’industriel. » Dans le domaine culinaire, on retrouve PUR etc.,
qui est un restaurant dit « fast
good » et écoresponsable, parmi
les partenaires de Zéro Waste.
Parmi leurs nombreux projets, un
atelier éducatif verra le jour à partir du printemps 2017, ouvert à une
vingtaine de familles volontaires,
qui pendant un an bénéficieront
d’un suivi de leur consommation et
Photo Joël Kipulu
de leurs déchets (tri, compost…).
Joël Kipulu et Sarah Slama
Vous avez envie de devenir bénévole
ou de participer à un projet, contactez [email protected]. 17 place Saint-Etienne,
Strasbourg. SURFER https ://zerowastestrasbourg.wordpress.com/
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Environnement
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Le Danube, quartier du futur ?
L’éco-quartier du Danube a ouvert
ses portes, ce samedi 1er octobre, aux habitants de la commune de
Strasbourg afin de faire découvrir ce nouvel espace de vie pas comme les autres. Même si certains immeubles sont toujours en construction aujourd’hui, on peut déjà ressentir sur cette
ancienne friche industrielle un esprit du vivre ensemble.
quotidien comme la mise en commun d’une terrasse et d’un potager pour plusieurs résidents de l’immeuble Ecoterra. Bien plus qu’un simple partage, c’est une réelle mixité sociale qui va s’installer au sein de l’écoquartier : les logements sociaux représenteront 40 à 45 % des logements d’après Alain Jund, adjoint à l’urbanisme à la Ville de Strasbourg. De leur côté, des associations caritatives essaient peu à peu de s’intégrer.
Un esprit de partage
L’association des Amis de l’Arche, préUne fête de quartier a été organisée sente, elle aussi, lors des portes
par les résidents eux-mêmes à l’occa- ouvertes, s’engage à organiser des sion de portes ouvertes. On y trouvait rencontres et des activités entre perdifférents stands ayant trait à l’écolo- sonnes handicapées et les autres afin
gie : production de miel, atelier de que chacun apprenne à se découvrir. Le bâtiment situé à l’entrée de l’éco-quartier du Danube, l’un des premiers à
jeux de société, construction de maiêtre sorti de terre. Dessin Martin Bollia
sonnettes pour oiseaux… Cet événeUn exemple pour
ment a été l’occasion d’en apprendre
surtout pour les vélos qui seront privi- un aménagement urbain mais aussi les autres quartiers
peu plus sur ce qui pousse les résilégiés ». Le but de l’éco-quartier Da- écologique et diversifié », note Alain dents à venir s’installer dans cet éco- Alain Jund souligne « l’importance nube est de « servir d’exemple aux Jund. C’est aussi pour ces raisons que
q u a r t i e r. S a n d r i n e , f u t u r e de l’écologie » dans la création de ce autres quartiers de Strasbourg pour les résidents ont choisi ce quartier propriétaire d’un appartement, re- projet. Une tour à énergie positive, améliorer les conditions de vie sur le car ils recherchent « la proximité cherche avant tout « un lieu de vie qui produira plus d’énergie qu’elle long terme ».
avec le centre-ville tout en étant dans
favorable au développement dura- n’en consommera, deviendra le symun espace tranquille ». L’éco-quartier
ble » alors que Catherine, elle aussi bole de ce quartier. Cette tour est « la Point stratégique, l’éco-quartier est du Danube semble donc être un noufuture habitante au Danube, préfère première à être construite dans le implanté à proximité de la station de veau lieu de vie idéal en milieu urcette idée de « bonne entente entre Grand Est » et accueillera 67 loge- tram Winston-Churchill ainsi qu’aux bain. De là à créer un nouveau mode voisins » qui vont devoir apprendre à ments. Alain Jund accorde beaucoup abords du centre commercial Rivetoi- de vie à Strasbourg ? La question resvivre ensemble et à partager. Cet es- d’importance aux « espaces verts le. « Ce choix d’emplacement est l’un te ouverte.
prit de partage et d’écologie se re- ainsi qu’à la mise à disposition de pla- des points forts car il a permis d’intétrouve dans certains éléments du ces de parking pour les voitures, et grer à l’agglomération de Strasbourg
Enola Bilger et Victoire Dubau
GCO : un projet polémique
L’autoroute A355, plus connue
sous le nom de grand contournement ouest de Strasbourg, devrait
être mise en service à l’automne
2020. Ce projet provoque de nombreuses réactions chez les riverains
et de nombreuses manifestations
dans les communes concernées
ont eu lieu récemment.
« Préserver
les riverains »
Le directeur général des services de
la mairie de Vendenheim Jean-Pierre Montero affirme son désaccord
par rapport à ce projet « qui coûte
très cher » : le GCO serait « une
cinquième coupure physique dans
la commune : voie ferrée, route départementale, autoroute et canal. » De plus, il rappelle que ce
projet date des années 70, lorsque
la voiture avait la cote. « Aujourd’hui, on est dans le covoiturage,
les transports en commun. La voiture n’est plus adaptée et le GCO ne
répond pas au développement de
l’automobile dans les prochaines
années. Cela n’améliorera pas la
qualité de l’air car seuls les camions seront déviés et les voitures
continueront de rentrer en ville. Et
en plus, il y aura des impacts envi-
Le projet de grand contournement ouest de Strasbourg (GCO), qui devrait être mis en service à l’automne 2020, alimente
les débats. Archives L’Alsace/Jean-Marc Loos
ronnementaux négatifs comme la
destruction des terres agricoles. »
Martin Pacou, maire d’Ernolsheimsur-Bruche, a un avis plus mitigé. Il
« comprend tous les citoyens qui
habitent près du futur GCO et qui
sont naturellement opposés »
mais, en tant que maire, et comme
le GCO va se réaliser, il « doit essayer de tout mettre en œuvre pour
préserver les riverains des nuisances ». Ainsi, il « négocie pour un
rideau végétal ou un mur antibruit
entre les habitations ». Selon lui, le
projet peut présenter des avantages : les camions qui passent actuellement par le village pour
atteindre la zone d’activité économique à proximité pourront emprunter la nouvelle autoroute et
donc réduire les nuisances sonores.
Concernant la manifestation organisée par le groupe « GCO non merci » le 15 octobre prochain à
Strasbourg, la mairie de Venden-
heim espère qu’« un maximum de
monde s’y rendra ». À ErnolsheimSur-Bruche, Martin Pacou atteste
que « l’association La Réserve du
Bishnoï, qui milite contre GCO, a
demandé à la commune de transmettre l’information. Nous (la
commune) n’organiserons pas directement quelque chose ». En attendant, le débat sur la nouvelle
autoroute continue…
Selman Altay, Léa Ben Amar, Léonard De Carlo et Laure Grimm
Environnement
JOURNALISTE D'UN JOUR
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Pollution de l’air :
« De nombreuses solutions existent »
La qualité de l’air devrait être au cœur des préoccupations. Et pour
cause, elle se dégrade en France depuis des décennies. Selon une étude
réalisée par Santé publique France
en juin 2016, chaque année, 48 000
morts anticipées ont pour cause la
pollution de l’air au plan national.
Qu’en est-il à Strasbourg ? Rencontre avec l’ingénieure en communication à l’ASPA (Association pour la
surveillance et l’étude de la pollution atmosphérique en Alsace), Amandine Henckel-Warth.
À quoi est liée la pollution ?
À la concentration des polluants
dans l’air. Il existe plusieurs types de
polluants, notamment l’ozone fabriqué par la chaleur et la lumière,
les particules fines inférieures à 10
microns, le dioxyde d’azote et de
soufre.
Où respire-t-on le mieux à Strasbourg ?
Les zones sont difficilement définissables, car elles varient en fonction
des périodes de l’année. Pour mesu-
luées. À la suite d’une pollution intense de particules fines à
Strasbourg, le seuil d’alerte a été
déclenché. Celui-ci concerne toute
la population, c’est pourquoi des réglementations sont mises en place
telles que la réduction de vitesse, la
gratuité des transports ou l’interdiction d’épandre des produits agricoles polluants.
Comment chacun peut-il agir ?
En raison du trafic dense, le boulevard Clemenceau est une des zones noires
fortement polluées de Strasbourg. Photo Gabriela Yordanova
rer la qualité de l’air, des campagnes sont organisées dans des
zones précises. C’est pourquoi, il est
complexe de comparer la globalité
de l’Eurométropole. Les zones les
plus polluées sont celles avec le plus
de trafic, soit l’A35 et le boulevard
Clemenceau.
On retrouve une meilleure qualité de l’air dans les parcs ?
La végétation est bénéfique. Néanmoins, la situation du parc joue un
Les oubliés de notre quotidien
« Depuis 2011, le nombre de
chatons recueillis est en pleine
augmentation », s’inquiète la
responsable, à tel point que les
places manquent pour eux à la
SPA, contrairement aux chiens.
Ce qui l’a le plus choquée depuis
ses débuts ? « Les chiens peuvent être torturés mais ne seront jamais rancuniers et n’en
voudront pas à l’homme. » Ce
phénomène, qu’elle ne peut expliquer, ne cessera jamais de
l’impressionner. Au-delà d’une
méconnaissance généralisée de
la cause animale, c’est un véritable « manque de prise en
compte » de ces maux que Catherine regrette.
Depuis plusieurs semaines, ce chien
désemparé attend son nouveau foyer Photo Lucas Dieudonné
Voilà plus de 138 ans que la SPA
s’est implantée dans la capitale
alsacienne et recueille les animaux égarés ou abandonnés.
Après de nombreux déménagements, la société s’est installée
à Cronenbourg depuis plus d’un
an. Catherine, engagée depuis
24 ans, dépeint un quotidien
rythmé entre joie d’aider et
désillusion. « Il y a une méconnaissance préoccupante des animaux », déplore-t-elle.
Au sujet de l’action gouvernementale, la responsable déplore
un perpétuel laxisme : « Le gouvernement n’intervient pas réellement et trop légèrement. »
Soulignant l’importance de
l’éducation des jeunes sur le
sujet, Catherine se remémore
des jeunes stagiaires à la SPA
changés par une courte expérience auprès des animaux.
« Certains sont même devenus
végétariens ! », s’exclame-t-elle.
Léopoldine Gest, Clémence
Linder et Lucas Dieudonné
rôle majeur dans la viabilité de l’air.
En effet, un parc situé près d’une
aire routière sera davantage pollué
qu’un parc en zone rurale.
Quelles mesures sont prises pour réduire la pollution ?
Des décisions sont prises par le préfet et les collectivités. En 2015, 17
jours ont été placés sous le seuil de
recommandation, qui protège la population sensible et conseille d’éviter les zones fortement pol-
De nombreuses solutions existent.
En Alsace, la majorité des particules
fines sont produites par le chauffage. Pour réduire cette émission, il
est préférable d’utiliser du bois sec
et d’investir dans des chaudières récentes et performantes. Bien isoler son logement permet de
réduire sa consommation de chauffage. Chacun peut privilégier les transports moins polluants, comme
le covoiturage, le vélo, la marche ou
les transports en communs.
Léo Boulet, Romane Baury,
Gabriela Yordanova
et Natacha Schoen
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Vie associative
JOURNALISTE D'UN JOUR
L’équipe J1J de Sélestat
Deux classes du lycée agricole d’Erstein et du lycée professionnel Schweisguth de Sélestat ont participé, hier, à l’opération Journaliste d’un jour. Photo Armelle Bohn
Deux classes, une de BTS1 DATR du
lycée agricole d’Erstein et une de
première bac pro gestion du lycée
professionnel Schweisguth de Sélestat étaient, hier, à la médiathèque de Sélestat pour l’opération
Journaliste d’un jour. Pendant que
des élèves distribuaient le journal
dans les rues de Sélestat, d’autres
rédigeaient des articles sur le thème « vie associative ».
Classe de BTS1 DATR : Rosanne Ar-
nolt, Lucas Barquin, Morgane Baumer t, Lauriane Beck, Louise Bernhard, Marion Blin, Marion
Charton, Alexia Flick, Manon Frank,
Marie Hellenbrand, Morgane Houpert, Céline Jehl, Alexia Laval, Marie Meier, Johanna Muller, Arnaud
Platz, Ophélie Winter, Célia Rosfelder, Hugo Scherer, Valentin Vilar, Vincent Wendling.
Professeur : Zohra Pierron, professeur de lettres modernes.
Classe de première bac pro gestion-administration : Manon Amberg, Inès Bougharouat, Jessie
Boulanger, Nur Sultan Cimen,
Reyhan Demir, Dycklan Dubedout,
Kalinka Geissel, Zakaryac Hajri, Sihem Hermann, Sarah Kristic, Gamze Kücückdemir, Lisa Merdji, Emma
Mosser, Delphine Ndomo, Dora Schneider, Nathan Seyller, Lisa Simon,
Maureen Wegrich, Margot Wolffer,
Sultan Yildiz, Gülayan Yilmaz.
Professeurs accompagnateurs : Marie Adam, professeur de gestion
administration, Selda Padem, assistante de vie scolaire, et Cécile
Reinbolt, professeur de lettres-allemand.
Responsable de site : Marie Leroy.
Techniciens du lycée Charles Pointet de Thann : Benjamin Retrouvey
et Théo Thomas.
Journalistes : Armelle Bohn, Aurélie Feix et Thierry Martel.
Vie associative
JOURNALISTE D'UN JOUR
9
Christine Blaison se coupe en cinq
Christine Blaison, agent d’accueil
à l’Office de Tourisme d’Obernai et
anciennement impliquée dans 7
associations, est une femme dynamique et investie pour son territoire. Les associations dont elle fait
partie sont très diversifiées : de la
Société d’histoire de Boersch au
Club de gymnastique, son degré
d’implication est très variable.
Il peut s’agir de participer aux diverses animations, comme assurer
des permanences lors d’événements. Ces associations ne demandent pas beaucoup de présences
physiques mais un investissement
très différent : le travail peut être
individuel (comme pour le club
photo de Boersch, par exemple) ou
commun (lors de réunions pour
l’association « La terre est bleue »
animant Le jardin philosophe de
Boersch). Christine Blaison suit
également des cours de taille avec
Les arboriculteurs d’Obernai, mais
aussi d’espagnol le mercredi soir,
et en donne elle-même dans le
cadre des ateliers créatifs de l’Office de Tourisme d’Obernai.
En parallèle de toutes ces activités,
elle participe également à la vie de
la commune en tant que conseillè-
Christine Blaison, 49 ans, était membre de sept associations, mais a dû en
quitter deux.
Photo Céline Jehl L'Alsace
re municipale. Mais entre les réunions, les cours, les assemblées
générales et les événements, en
plus de son travail à temps plein,
peut-on encore avoir du temps libre ? « De moins en moins », ré-
pond-elle. Elle a dû récemment se
détacher de deux adhésions.
Aujourd’hui, elle ne fait partie plus
que de 5 associations. « C’est déjà
pas mal ! ». En effet, les cotisations annuelles demandées par les
associations peuvent parfois s’avérer élevées. Mais rien n’arrête
Christine Blaison. Pour elle, il est
essentiel de s’investir pour son territoire, de rencontrer des gens et
d’échanger. « C’est une qualité de
vie qui permet de ne pas se renfermer sur soi-même. On vit et partage beaucoup de choses. » Il est
évident que sa passion et sa curiosité sont la source de sa motivation. Ouverte aux autres, son
objectif est la découverte : « On
apprend toujours quelque chose,
c’est enrichissant. » C’est aussi
une façon de s’évader après d’intenses journées au travail. « C’est
un moment à la fin de la journée
où l’on pense à autre chose. » Même s’il lui arrive d’être parfois découragée, par exemple lors de ses
cours d’espagnol où l’envie de tout
arrêter lui a déjà traversé l’esprit,
on sent une véritable volonté
d’avancer, d’apprendre. Finalement, Christine Blaison ne cesse
d’avoir envie de découvrir. Son
nouvel objectif : le monde de l’archéologie, qu’elle a déjà eu l’occasion d’effleurer lors de ses
voyages.
Marion Blin, Manon Frank
et Céline Jehl
Des manifestations avec plus de vert,
et moins de verre
Anne-Lise Collet, 41 ans, est une
des responsables de la plateforme Ecomanifestations d’Alsace
(EMA). Créée en 2011 au sein de
l’association Zone 51 de Sélestat, elle devient « indépendante » le 10 décembre 2015.
Aujourd’hui, cette association
présidée par Claude Livernaux
compte 3 salariés et 15 bénévoles.
Le but d’EMA est d’accompagner
les acteurs de manifestation
dans les pratiques éco-responsables, comme le choix des aliments, les moyens de transport
ou encore la réduction et le tri
des déchets.
À ce jour, leur principale action a
été le déploiement de gobelets
réutilisables dans des manifestations, comme Biobernai. Cette
action sera bientôt déléguée à
l’association Emmaüs de Scherwiller car ces derniers ont des
moyens matériels adéquats au
lavage de gobelets. Ce projet est
implanté en Alsace, zone d’activité principale de l’association,
mais suite à la refonte des régions, l’association se pose une
question importante : faut-il
étendre la pratique de gobelets
réutilisables à tout le Grand
Est ?
Dans un futur proche, EMA va
accompagner pendant plusieurs
années l’événement de la fête
des rues de Bantzenheim (près
de Mulhouse), qui est organisée
chaque année au mois de juin.
L’association a aussi été sollicitée par la communauté de comm u n e s d ’ É p e r n ay, e n
Champagne, et prévoit de mettre en place une charte d’éco
manifestations dans laquelle il
s’agira de développer le lavage
de gobelets sur un site hors
Alsace, financé par le front social européen.
EMA comporte environ 25 adhérents qu’ils soient physiques et/
ou moraux. Elle peut-être à disposition pour les organisateurs
d’associations, les collectivités
ainsi que les entreprises. Tout le
monde peut-être adhérent à l’as-
De gauche à droite, Pierre (responsable), Anne-Lise Collet (responsable) et Lou
(chargée de missions). Photo Marie Meier
sociation, il suffit seulement de
s’inscrire sur leur site internet et
de remplir un formulaire.
Lauriane Beck, Marie Meier
et Johanna Muller
CONTACTER Ecomanifestations Alsace, 11 rue Saint-Léonard 67 600
Sélestat. Tél. : 06 83 53 25 36.
Mail : [email protected]. Site internet :
www.ecomanifestations-alsace.fr
10
Vie associative
JOURNALISTE D'UN JOUR
Donner de soi pour les « sans voix »
De retour d’un voyage en République Démocratique Du Congo
(RDC), en 2008, l’Alsacienne Michelle Gerber décide de créer
l’association SOS Mboté (SOS
Maman bobo organisme de transparence et d’égalité) à Epfig. Le
but : aider les femmes et les
enfants victimes de viol, dans ce
pays où la politique est instable
et où les ressources minières –
or, cuivre, coltan – sont très
convoitées.
Après avoir constaté la misère
dans laquelle vivent les habitants
du Congo, notamment les femmes qui sont violées et les enfants serpents (nés de viols),
Michelle Gerber et le réfugié congolais Eugène Mutombo ont décidé, en 2013, de créer
l’association humanitaire SOS
Mboté. Et ce, avec l’aide du
collectif Humanis, dont fait partie l’association la Calabosse des
Tooroqui, qui lutte contre l’illettrisme en Mauritanie, et le Cosim
(Collectif des organisations de
solidarité internationale issues
des migrations).
SOS Mboté permet d’aider au
financement d’un complexe à
ments, comme des conférences,
des concerts ou la vente de bijoux, l’association recueille des
fonds. Ainsi, SOS Mboté veut
donner plus de « justice » à ce
peuple « sans voix ».
Michelle Gerber est la présidente de SOS Mboté et Eugène Mutombo en est le
vice-président et coordinateur.
Photo Célia Rosfelder
Mbjuji-Mayi, dans la province du
Kasaï-Oriental en RDC. Cette
structure doit regrouper un centre d’hébergement temporaire,
un centre hospitalier et de maternité pour les femmes violées, et
un centre d’éducation et de formation professionnelle pour les
jeunes déshérités. Le complexe
serait alimenté en eau potable et
en énergie solaire.
« Maman, ne pleure pas, ça ira mieux demain »
Plus d’une femme meurt par jour
de violences conjugales que ce
soit des violences directes ou indirectes. À Strasbourg, l’association
SOS femmes solidarité a été créée
en 1976, après un mouvement
féministe. « Flora Tristan », un
centre d’accueil pour personnes
victimes de violences conjugales,
a ouvert la même année, rue
Sellenick. Le centre met à disposition depuis 2001 des appartements, les victimes restent en
moyenne de 1 à 2 ans. « 15
familles sont actuellement hébergées au centre, dont 3 familles
« hors mur » qu’on surveille à
distance, souligne Massika Bouquet, une éducatrice du centre, le
plus triste c’est d’avoir une liste
d’attente ». En plus de l’hébergement, la structure propose un
accueil de jour avec des locaux
adaptés aux familles. « Les femmes viennent souvent d’elles-mêmes, mais certaines passent par
leurs copines pour prendre rendezvous. D’autres ignorent notre existence et tombent par hasard sur
une de nos affiches, chez le médecin ou dans la rue. Elles ont
souvent peur de la police mais on
les pousse à porter plainte pour
avoir des preuves écrites au cas
L’association a aussi pour objectif
de promouvoir l’artisanat et les
artistes congolais, « afin de réduire leur vulnérabilité et préserver la dignité des personnes pour
lutter contre la pauvreté ».
Grâce à l’aide de 18 bénévoles, de
donateurs, de partenaires privés
et publics en France métropolitaine et à l’organisation d’événe-
Photo Lisa Simon
où le conjoint serait jugé. On
entend des choses très dures,
comme il m’a frappé pour trois
minutes de cuisson en trop » explique l’éducatrice. L’association
vient en aide à environ 92 % de
femmes et 8 % d’hommes âgés de
18 à 75 ans, de différentes origines.
Lisa Merdji et Lisa Simon
Mathilde Odin et Célia Rosfelder
CONTACTER [email protected]
Briser les frontières
À Sélestat, l’association Accueil sans frontières a ouvert
ses portes fin 2005. Il s’agit
d’un centre d’accueil pour demandeurs d’asile (Cada). Il
s’adresse aux familles étrangères et isolées qui fuient leur
pays, car leurs vies sont en
danger.
Les victimes de violences conjugales
disposent d’un endroit dans lequel
elles peuvent parler et les enfants
jouer et toute sérénité. L’association fait appel à de nouveaux bénévoles. Elle propose à
des étudiants en architecture et
en informatique, ainsi qu’à des
personnes douées en tricot et à
tout volontaire de la rejoindre.
L’idée étant de créer le complexe
évoqué plus haut, de réaliser un
site internet et d’envoyer des
affaires pour bébé en RDC. Des
jouets, des affaires d’école, des
casseroles, du matériel médical,
des ordinateurs ou encore des
articles de sport peuvent être
transmis à l’association. Des
dons financiers peuvent aussi
être faits (déduction de 66 % des
impôts). Tous ces dons seront
réceptionnés par SOS Mboté et
envoyés au Congo, grâce aux
contacts du coordinateur Eugène
Mutombo.
Ces familles viennent en France pour obtenir le statut de
réfugiés. Avant de pouvoir
être hébergés, les demandeurs d’asile doivent prouver
qu’ils sont bien en danger
dans leur pays. Si c’est le cas,
ils bénéficieront ensuite d’un
suivi social, médical, administratif et scolaire pour les enfants. S’ils n’arrivent pas à
prouver que leur vie est en
danger dans leur pays, ils devront quitter la France. Ils
seront déboutés du droit d’asile.
La structure sélestadienne accueille tous les deux mois une
famille originaire d’un pays
étranger tel que la Syrie,
l’Afghanistan, l’Albanie, la
Tchétchénie et l’Arménie. Sei-
ze familles peuvent être hébergées dans des
appartements à Molsheim, à
Benfeld et à Sélestat. Elles y
resteront pendant un à deux
ans pour qu’ensuite, elles
puissent être autonomes en
France. Leur loyer, ainsi que
tous leurs frais sont pris en
charge par l’association Accueil sans frontières. Durant
cette période, elles apprendront le français.
L’association Accueil sans frontières compte trois sites dans
le Bas-Rhin. L’un se trouve à
Saverne, où siège le directeur,
un autre se situe à Haguenau,
et le troisième est à Sélestat.
Là, l’équipe compte six salariés : trois travailleurs sociaux, un interprète, un
professeur de français et une
coordinatrice, en la personne
de Julie Fischer. Cette dernière
a entrepris des études de conseillère en économie sociale et
familiale pour devenir coordinatrice d’Accueil sans frontières.
Gulayan Yilmaz et Sarah Krstic
Vie associative
JOURNALISTE D'UN JOUR
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Alsace Canoës mène sa barque
Vous ne connaissez peut-être pas
encore Alsace canoës. Comme son
nom l’indique, c’est une association à but non lucratif qui a pour
objectif de faire découvrir l’Alsace
en canoës, que ce soit aux touristes
ou aux Alsaciens. L’association a
été créée en 1991 par Michel Hemmerlé, d’abord sous le nom d’Itinérair’Alsace, avant de devenir Alsace
canoës en 2012. Le « grand chef »
de l’association peut vous guider
lors de balades en canoë chaleureuses et conviviales, et si vous préférez être libre, c’est possible. Mais
attention, car comme l’indique la
brochure de l’association « vous
n’êtes pas à Europa Park, il n’y a
pas de barrières de sécurité partout ! Il peut y avoir des petits courants, des branches gênantes qui
peuvent déstabiliser etc. ».
Promenade
et nettoyage
Installée au moulin de la Chapelle,
le long de la RD 424 entre Sélestat
et Marckolsheim, Alsace canoës
emploie une personne à l’année.
« En saison, nous pouvons monter
jusqu’à 10 dans la journée », explique Cassandre Sucker, organisatrice magasin. Il ne faut surtout pas
Des canoës, un chien (mais pas Toby), une auberge au fond, vous êtes bien chez Alsace canoës. oublier Toby, le chien qui accueille
les potentiels clients. L’association
propose plusieurs types d’embarcations : du canoë canadien (2 places, 3 si le troisième est un enfant)
qui se pratique avec une pagaie
simple et des kayaks monoplaces et
biplaces qui se pratiquent avec une
pagaie double. Les kayaks peuvent
être « sit on top » (autovideurs) ou
non selon le choix de la personne.
Alsace canoës travaille en partenariat avec l’auberge Au Canoë gourmand, située également au Moulin
de la chapelle, ainsi qu’avec
À la recherche
de nouveaux sourires
d’actions qui lui tenaient à cœur.
Leur objectif principal est de délier
les langues des femmes victimes
de violences conjugales.
Les fonds récoltés lors de cette
course et la vente de divers objets,
tels que des mugs, permettront de
créer un bureau d’accueil à Sélestat, point essentiel pour qu’ils continuent d’avancer. Ce local serait
un tremplin vers des services plus
adaptés. Leur demande auprès de
la ville reste toujours en attente.
Les Foulées du sourire : nom choisi
pour parler à tous, sans y coller d’étiquettes. Photo Alexia Laval
Marchez, courez, venez soutenir
les Foulées du sourire en participant à sa 1re édition, le 20 mai
2017, à Wittisheim, à la course
caritative en mémoire d’Élisabeth.
L’association a tout juste été créée
début 2016, après la mort d’Élisabeth tuée tragiquement par son
mari. Sa sœur Patricia, son mari
Régis et la fille d’Élisabeth Marie,
ainsi qu’une cinquantaine d’adhérents, ont décidé de continuer à
faire briller son étoile au travers
Pour l’organisation de cette course, un grand nombre de bénévoles
est attendu. Une réunion d’information sera organisée le 28 octobre à 19 h 30, à la mairie de
Wittisheim. N’hésitez pas à vous y
rendre pour y apporter votre sourire !
Morgane Baumert,
Rosanne Arnolt
et Alexia Laval
SE RENSEIGNER [email protected]. Page Facebook : Association les Foulées du Sourire.
Site internet : http://lesfouleesdusourire.wixsite.com/accueil
Photo Louise Hoffmann
Outdoor Voyageur, entreprise suis- aux alentours de Strasbourg et en
se qui loue des canoës. Pour se faire Allemagne.
connaître, la structure met à jour
ses brochures tous les ans. Ils traMarion Charton, Louise Hoffmann
vaillent également avec des agenet Morgane Houpert
ces et des offices de tourisme. D’autre part, ils ont un site internet
Y ALLER Alsace canoës est ouvert
et une page Facebook.
7 J/7, de 9 h à 18 h 30, en été. D’ocIls ne se limitent pas à des balades
de loisirs. « Nous faisons des nettoyages de rivières au printemps et
d’autres sur demande », précise
Cassandre Sucker. L’association
rayonne autour de Sélestat, mais
organise également des excursions
tobre à avril, du mercredi au samedi
de 14 h à 18 h 30, sauf en janvier et
février (que le samedi après-midi).
Fermé pendant les vacances de février. Alsace canoës a aussi à disposition un magasin de vente de
matériels, de canoës et d’accessoires.
Dans le grand bain depuis 70 ans
Sélestat aime le sport. Pour
preuve, la cité humaniste a été
élue deux fois meilleure ville
sportive d’Alsace : en 1960 et en
2010.
Parmi les nombreux clubs que
compte la ville, le Sport club de
Sélestat natation fête, cette année, ses 70 ans. L’association a
été fondée par Eugène Reust.
Actuellement, 250 personnes
en sont membres. Lucien Danguel en fait partie. Il est le
directeur technique du club. Il
s’occupe des entraîneurs bénévoles – cinq, au total, tous diplômés – et organise les
compétitions. « Par le passé,
j’étais sapeur-pompier, je pratiquais la gymnastique, le tir à
l’arc et le tir à la carabine »,
précise-t-il. Avant d’être entraîneur, il a été peintre en bâtiment et a travaillé à l’usine. À
72 ans, il aime toujours autant
entraîner l’équipe de natation
féminine de Sélestat.
Tous les ans, le club de natation
organise la traversée de l’Ill, en
partenariat avec la ville de Sélestat. L’association est obligée
À 72 ans, Lucien Danguel aime
toujours entraîner l’équipe de natation féminine. Photo Zakarya Hajri
d’organiser au moins deux compétitions dans l’année. L’une
d’elles s’appelait Les Zewele
(oignons) et avait lieu il y a 25
ans environ. Au mois de janvier,
le club invitait les autres régions. Particularité de cette
compétition : au lieu de recevoir des médailles en or ou en
argent, des oignons en bois
étaient remis aux gagnants. En
2010, le club de natation a créé
le sport adapté pour les handicapés.
Zakarya Hajri, Nathan Seyller
et Dycklan Dubedout
12
Vie associative
JOURNALISTE D'UN JOUR
Nature Ried, sortez tout vert !
Pierre Hiber, président de l’Association nature Ried Erstein, ANRE,
depuis mars dernier, est le successeur de Claude Seethaler qui a
quitté son poste après 23 ans de
service.
la source phréatique dans la forêt
d’Erstein qu’elle compte atteindre
ses objectifs. À plus grande échelle, elle s’oppose à la création d’un
puits d’eau à Plobsheim censé alimenter Strasbourg. De même, elle
s’implique dans la gestion du polder d’Erstein, luttant ainsi contre
le déversement du trop-plein
d’eau provenant du Rhin, qui détruit l’écosystème de la réserve.
Déjà membre de deux associations
(TV Erstein et Alsace nature) et
guide privé de sa propre association « Envie de nature », c’est tout
naturellement qu’il a accepté le
poste de président de l’ANRE.
Créée en 1965 sous un premier
nom d’AFRPM, association fédérative régionale de la protection de
l’environnement, l’association
s’opposait à l’aménagement du
Rhin détruisant 80 % de la forêt
rhénane. Elle s’opposait également au projet de construction
d’une centrale nucléaire à Gerstheim, mais aussi à celle déjà existante à Fessenheim.
L’association régionale a ensuite
été divisée en trois sections (Erstein, Benfeld et Rhinau) afin de se
concentrer sur un secteur plus local. La structure compte actuellement 259 membres dont 120 à
Erstein, reposant uniquement sur
du bénévolat. Les fonds provien-
Pierre Hiber lors d’une sortie d’observation des oiseaux migrateurs au polder
d’Erstein. Photo Yann Burgard
nent de quelques subventions de
la municipalité d’Erstein et du conseil régional, mais ce sont les cotisations des adhérents qui en
représentent la quasi-totalité.
L’ANRE a pour objectif la préserva-
Le bonheur est dans l’Association franco-turque
Créée en 1974, à Sélestat, par les travailleurs turcs, l’Association franco-turque, est actuellement dirigée par Atalay Calik, vice-président. Cette association développe la connaissance de la culture turque, stimule la production artistique de la communauté originaire de Turquie en France et facilite l’intégration à la société française. Elle
favorise les liens et les échanges culturels entre les diverses communautés sur les principes du respect mutuel, de l’échange libre et de l’influence réciproque. L’association apporte également du soutien scolaire aux enfants et aux membres plus âgés. « L’association n’est pas seulement fréquentée par des Turcs, elle est ouverte à tous » confie Mustafa Aktas, membre de l’association.
tion du patrimoine naturel et culturel alsacien, plus
particulièrement dans le Ried.
C’est par le biais de diverses interventions, telles que la création de
mares à batraciens et la participation aux chantiers d’entretien de
À l’avenir, l’association compte se
lancer dans divers projets. Comme
la protection du courlis cendré, un
oiseau migrateur qui a vu sa population chuter de 99 % en Alsace.
Elle s’implique aussi dans la vie
urbaine, participant au réaménagement du centre-ville d’Erstein.
Pierre Hiber souhaite aujourd’hui
se tourner vers les jeunes, afin de
les sensibiliser à la sauvegarde
d’un patrimoine naturel en perdition. De ce fait, il propose des
activités périscolaires aux écoles
primaires d’Erstein, avec la volonté d’intervenir également dans les
collèges et les lycées. L’ANRE tient
à rajeunir son effectif, car la survie
de la planète dépend des générations futures.
Yann Burgard et Vincent Wendling
Rock + bière = Décibulles
Le festival Décibulles a lieu tous les ans sur la colline du Chena, sur les hauteurs
de Neuve-Église. Photo Hugo Scherer
Mustafa Aktas prépare le café et le
thé chaque jour pour les membres
de l’Association franco-turque. Photo Gamze Kucukdemir
nelles comme la Fête des enfants.
L’association est par ailleurs présente pour les femmes et organise des rencontres avec des psychologues, des médecins et des gynécoL’association propose plusieurs logues turcs pour parler de sujets sorties par an au Parc des cigognes intimes.
de Kintzheim ou au château du Haut Koenigsbourg. « C’est un plai- L’association est ouverte tous les sir pour moi de participer à cette jours de la semaine de 11 h à 23 h, association, on peut se restaurer, route d’Orschwiller.
boire du thé turc et du café turc que
je prépare » sourit Mustafa. L’assoGamze Kucukdemir
ciation organise des fêtes traditionet Ines Bougharouat
Créé en 1992, le festival Décibulles voit sa 23e édition en juillet dernier faire carton plein avec 26 000 festivaliers pendant trois jours. Un groupe d’amis, membres du cercle Saint-Nicolas, souhaite organiser un événement axé sur deux thèmes : le rock et la bière.
L’association a donc choisi de lier les deux, des décibels pour le rock et des bulles pour la bière, le festival Décibulles est né. Dans une ambiance de convivialité et de partage, l’association a toujours été à l’écoute des festivaliers et donc réussit à gagner en réputation. « Les gens ont besoin de passer du temps ensemble et de se sentir bien, et je pense qu’on a tout fait pour que les gens se sentent bien », souli-
gne Pierre Hivert, directeur et coordinateur chargé de la communication et de la programmation.
Devenu éclectique au fil du temps, la programmation tire son originalité du
fait qu’elle regroupe de nombreuses têtes d’affiche, mais aussi des artistes locaux et des arts de rue. « C’est quelque chose d’assez subjectif, c’est moi qui considère si ce que je vois sur scène, j’ai envie de le voir au festival, rajoute-t-il. Après, c’est de varier les styles, pour que chacun puisse s’y retrouver ». Proposant 35 variétés de bières et un prix plus qu’abordable, le festival Décibulles est donc un événement à ne pas manquer !
Lucas Barquin, Albéric Capon
et Hugo Scherer
Économie
JOURNALISTE D'UN JOUR
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L’équipe J1J de Colmar
Les pages Économie ont été réalisées par des élèves de seconde
C et la classe de BTSA technicocommercial Vins et spiritueux du
lycée agricole de Rouffach :
Alice Agnieray, Mateo Andreoni,
Marion Barmes, Roxane Bass,
Louis Behra, Laëtitia Blanckaert,
Emmy De Oliveira, Ilona Gebel,
Léa Golay (absente), Thomas
Gross, Madeline Heinrich, Zoé
Hugon, Elisa Longue, Kilian Lutz,
Julien Morel, Maxime Neff, Agathe Ponsonnet, Émilien Richard,
Alexandre Schaeffer, Laura Vetter, Stéphane Wenger, Julien
Zaessinger, Léo-Paul Zemb, Arianne Arnould, Elsa Blanquart, Clémence Bléger, Josselin Bosshard,
Arnaud Cariolini, Alexis Chambre,
Benjamin Deshorties, Cloé Dischgand, Valentin Fritsch, Claire
Furling, Romane Heck, Johanna
Kastler, Corentin Lipp, Carole Manigart, Félix Martin, Elisa Munch,
Lucas Ritzenthaler (absent), Hugo Roque, Florian Schwindenhammer.
Les élèves de seconde C ainsi que la classe de BTSA technico-commercial Vins et spiritueux du lycée agricole de Rouffach,
sur le site J1J de Colmar devant la médiathèque. Photo Pierre Gusz
Les enseignants : Nathalie Thomas-Hiffler, professeure de français et Claire Klein,
documentaliste.
Assistance technique : Rémy Weber et William Heitzler élèves de
terminales SEN (Systèmes électronique et numérique) au lycée
Charles-Pointet de Thann.
Pierre Gusz.
Encadrement rédactionnel : Véronique Berkani, Jean-Paul Frey,
Responsable de site : Florence
Huber.
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Économie
JOURNALISTE D'UN JOUR
« Travailler auprès des animaux, cela n’a pas de prix »
Vous êtes-vous déjà demandé comment fonctionne un parc animalier ? Peut-être connaissez-vous le
jeu Zoo Tycoon mais la réalité est
parfois bien loin de la fiction…
Exemple au Parc zoologique et botanique de Mulhouse, avec Marine
Baconnais, soigneuse animalière.
C’est très variable, cela dépend de
la longueur du trajet, de l’animal
en lui-même. Si nous participons à un programme d’échange entre zoos, cela ne
coûte rien. C’est seulement le
transport qui est à la charge du zoo.
Déplacer deux panthères jusqu’en
Amérique, par exemple, coûte très
cher.
Le zoo de Mulhouse accueille plus de 350 000 visiteurs par an, avec des tarifs atteignant les 10 euros. À quoi sert tout cet argent ?
Cet argent va servir à l’investissement du parc, que ce soit pour son
entretien, l’alimentation des animaux, le salaire du personnel, les
diverses animations… Ce sont les
visiteurs qui contribuent au bienêtre du zoo et donc au bien-être des
animaux.
Comment vous en sortez-vous au niveau de l’alimentation et du matériel ?
Le parc récupère gratuitement
quelques fruits invendus de grands
magasins. Nous devons acheter le
reste des fruits dont nous avons be-
Combien y a-t-il de salariés actuellement au Parc zoologique de Mulhouse ?
Il faut compter plusieurs milliers d’euros par trimestre pour nourrir les animaux
du zoo de Mulhouse.
Archives L’Alsace/Isabelle Lainé
soin, ce qui peut atteindre un chiffre de plusieurs milliers d’euros. Le
budget viande atteint, lui, environ
8 000 euros et il faut compter
2 000 euros pour le budget poisson
d’un trimestre. Quant au fourrage,
il est question de 20 000 euros.
Pour le matériel, nous recevons
chaque année des dons de certains
mécènes. Si l’un de nos mécènes
est vitrier, nous recevons par exemple un certain nombre de vitres.
Combien coûte la réintroduction ou le déplacement d’un animal d’un zoo à l’autre ?
Nous sommes environ 70 salariés :
près de 30 soigneurs, 20 techniciens et 20 autres personnes chargées de l’administration. Sachant
que le salaire annuel brut d’un soigneur animalier varie entre
18 000 et 24 000 euros. Mais ce qui compte vraiment, c’est
l’engagement et la passion des personnes qui travaillent auprès des
animaux au quotidien, et cela n’a
pas de prix.
Propos recueillis par
Léo-Paul Zemb et Kilian Lutz
« Cette année a été propice aux maladies »
Michel Barmes, coopérateur viticole En vignoble non-bio, il faut traiter à Turckheim, a repris le vignoble de tous les dix ou douze jours. En bio, il son père il y a 25 ans. faut traiter au cuivre dès que le niveau des précipitations a atteint Il constate que le rendement de son 20 mm d’eau.
domaine est en baisse depuis quelques années. En cause : la recrudes- Que sont les coûts en moyenne par cence des maladies telles que le traitement ?
mildiou et l’oïdium.
En moyenne, un traitement coûte À quel moment de l’année les 150 à 200 euros par hectare, le prix maladies commencent-elles à dépend évidemment de la composiapparaître ?
tion du traitement.
Michel Barmes : Toutes les maladies seraient trop longues à énumérer. Je vais donc vous parler des trois qui sont les plus présentes, le mildiou, l’oïdium et le court-noué. Les deux premières se manifestent habituellement au mois de mai. L’oïdium
n’est pas visible tout de suite après la
contamination. En revanche, le
court-noué, se manifeste dès la
pousse de la végétation. Cette maladie provient du sol, où elle se loge jusqu’à plus de 1,50 m de profondeur. Elle peut survivre après arrachage de la vigne pendant quatre à cinq ans.
Quelles sont les solutions pour éviter la propagation de ces maladies ?
Combien de traitements avez-vous effectué dans votre domaine cette année ?
Cette année a malheureusement été
propice aux maladies en raison des fortes précipitations et des fortes chaleurs. Les conditions climatiques très humides et quasi tropicales ont été très favorables au champignon. J’ai été obligé de traiter à huit reprises. Un des traitements était composé de cuivre et de souffre.
À combien s’élèvent les pertes en termes de production cette année ?
Michel Barmes, coopérateur viticole à Turckheim, dans ses vignes, pendant les
vendanges qui ont lieu actuellement. Photo Marion Barmes
récolte. Cela peut représenter jusqu’à 10 000 euros de perte.
Est-ce que les viticulteurs bio ont été plus ou moins touchés par ces maladies ?
Les viticulteurs bios ont été plus touchés que les viticulteurs « conventionnels ». Y a-t-il eu beaucoup de pieds morts, donc à remplacer due à la sécheresse de 2015 ?
Sur un hectare, les pieds morts s’élèvent à 2 à 3 % de la surface. Sur une
surface d’un hectare, je plante en moyenne 5 000 pieds. Sur 5 000, j’en ai remplacé environ 200, ce qui représente entre 350 à En effet, le traitement au cuivre n’a 400 euros.
pas été suffisant pour contrer la presCertains collègues viticulteurs ont sion exceptionnellement forte du Ilona Gebel perdu jusqu’à 80 % du potentiel de la mildiou cette année sur le vignoble.
et Marion Barmes
Économie
JOURNALISTE D'UN JOUR
15
Une passion au budget qui peut devenir galopant
La pratique de l’équitation, estelle accessible à toutes les bourses ? Pas forcément… car
effectivement, être cavalier nécessite d’abord d’avoir une monture ! Tout le monde ne peut pas
posséder un Black Beauty ou un
Jappeloup évidemment, et c’est
inutile d’ailleurs pour débuter.
La monture n’est pas obligatoirement la nôtre, mais peut être
celle d’un centre équestre, ce
qui réduit considérablement les
frais, car le prix d’une pension
oscille au minimum entre 300 et
400 euros par mois. Alors que les
cours annuels, avec le cheval à
disposition, atteignent la somme
de 500 euros environ.
Ensuite, un équipement s’impose pour pratiquer en toute sécurité et pour la facilité des
mouvements : une bombe (casque), un pantalon souple, des
bottes, le tout pour un minimum
de 55 euros. C’est sûr que si une
cavalière souhaite ressembler à
Pénélope Leprévost, championne
olympique de saut d’obstacles
en équipe à Rio ou s’équiper sur
tion ou de la participation du
club à des compétitions. La facture s’élève, au plus bas, à environ 700 euros par an, somme qui
n’est pas accessible à toutes les
familles.
La passion avant tout
Restent donc à trouver des solutions pour limiter les frais. Ce
que fait Laura, 15 ans : « En
classe de seconde générale, j’ai
choisi l’option équitation hippologie, au lycée de Rouffach, et
cela me permet de monter au
centre équestre local avec des
frais réduits. Je m’équipe aussi
dans une grande chaîne de magasin de sport, où les produits
sont de bonne qualité et plus
accessibles. Si on est passionnée,
on peut faire des sacrifices ».
En pratiquant l’équitation au lycée de Rouffach, Laura, 15 ans, a trouvé la bonne
formule pour limiter les frais. DR
son site commercial, il faudra
prévoir de faire une liste au Père
Noël… La licence fédérale, pour
les moins de 18 ans, coûte
25 euros, et ce sont les droits
d’inscription au club qui sont le
plus onéreux, une centaine
d’euros en fonction de la réputa-
D’autres devront compter sur la
générosité de leurs proches ou
faire de petits boulots, comme
celui de palefrenier, proposés
par les centres équestres.
Laura Vetter et Léa Golay
S’équiper malgré la crise agricole
Les agriculteurs, malgré la crise
économique, doivent continuer à
cultiver leurs parcelles et produire, donc pour cela il faut des
matériels adaptés à leurs productions et leur localisation, mais les
prix des matériels sont en hausses depuis longtemps. Alors comment font les agriculteurs pour
payer les réparations et continuer
à pouvoir s’équiper ?
Rencontre avec un agriculteur de
Roderen qui a répondu à nos
questions :
Faites-vous appel à des entreprises agricoles pour sous-traiter certains travaux afin de réduire les coûts de mécanisation ?
Oui, nous faisons souvent appel à
des ETA (Entreprise de Travaux
Agricole) pour le pompage des
fosses et l’épandage des fumiers,
nous faisons aussi faire l’essentiel
des travaux pour la culture du
maïs et évidemment ce sont des
ETA qui font les travaux de récoltes car ils mutualisent les machines qui seraient trop onéreuses
pour un agriculteur indépendant.
D’une manière générale nous
pouvons difficilement investir, de
nos jours, dans du matériel neuf.
Est-ce que le marché de l’occasion est intéressant ?
Oui, mais les offres sont de plus
en plus réduites car nos collègues
changent moins leurs matériels
et ceci pour les raisons exposées
tout à l’heure.
Est-ce que vous louez des matériels agricoles ?
Oui actuellement nous avons un
tracteur en location en location
car l’ancien est en réparation
mais c’est exceptionnel, sinon
c’est plus de l’entraide entre collègues ce qui prouve une belle
solidarité entre les exploitants de
la terre.
Quels sont vos derniers investissements ?
Ils y a 8 ans nous avons acheté un
télescopique neuf à 65 000 euros.
Nous avons aussi récemment
acheté une andaineuse et un
plateau à pailles neuf car les
anciens étaient vraiment en piteux état. Il faudrait, aussi que
nous achetions dans un nouveau
Dernier gros investissement du GAEC de collines. tracteur de moyenne puissance
(140 CV).
De notre côté nous avons constaté que l’évolution du prix de
certains équipements ont augmenté de 14 % et pour ceux des
tracteurs la hausse est encore
plus importante. Ces derniers
Photo Thomas Gross
d’une puissance de moteur de
110 CV affichent une hausse de
plus de 52 % depuis 20 ans, c’est
absolument impressionnant et
difficile à assumer pour les agriculteurs.
Matéo Andreoni, Thomas Gross
et Maxime Neff
16
Économie
JOURNALISTE D'UN JOUR
Prêts pour une rando-nez viticole ?
Au sein des lycées agricoles, de
véritables ateliers éducatifs permettent aux élèves, chaque année, de mettre en pratique leurs
connaissances sur le terrain. C’est
le cas du salon des vins et des
terroirs, vitrine du lycée agricole
de Rouffach depuis 28 éditions. Le
prochain, organisé par les étudiants technico-commerciaux en
vins, bières et spiritueux, se déroulera le week-end des 19 et 20 novembre sur le thème d’une
« Balade automnale ».
adaptons nos prix pour atteindre
une clientèle plus large. »
Un stock qui paraît de prime abord
à flux tendu, mais qui est complété
par d’autres produits locaux (miel,
chocolat, truites fumées, volailles
et pain d’épices) et nationaux (huîtres, fromage, charcuterie…), également vendus au cours du salon.
Selon Roxane Nibaudeau, autre
professeur de viticulture œnologie
du lycée, « cette entreprise individuelle permet d’allier l’aspect
commercial et technique de la formation ». Elle considère également que cette expérience est un
« bon moyen pour nos élèves d’entrer dans la vie active. »
Au cours de ce salon, plus de 70
références nationales seront proposées au public – avis aux amateurs, il vous sera demandé 7 € à
l’entrée mais le verre de dégustation est offert –, dont une vingtaine en bières et spiritueux. Des
produits provenant des différents
lycées agricoles de l’Hexagone appartenant au Club des Écoles,
groupement de 24 exploitations
proposant un catalogue de 133
références.
2 800 bouteilles pour un chiffre d’affaires de 32 000 €
La Balade automnale, thème du prochain salon des vins et des terroirs
organisée au lycée agricole de Rouffach. Photo Lambert Meyer
Cette manifestation connaît un
certain succès, comme l’indique
Véronique Sirguey, professeur de
mercatique au lycée de Rouffach :
« Nos ventes de bouteilles s’élè-
Où partent les bénéfices issus de la
vente des bouteilles ? Une partie
servira à financer le voyage de fin
d’études réservé aux BTS deuxième année, qui chapeautent l’événement de bout en bout. Une
autre pour les élèves de première
année, qui donnent de leur temps
le jour J. Alors, prêts pour une
véritable rando-nez viticole à Rouffach ?
vent en moyenne à 2800, pour un
chiffre d’affaires avoisinant les
32 000 €. En règle générale, nous
Elisa Munch, Claire Furling
et Elsa Blanquart
Pratiquer un sport a un coût !
Si les sportifs du dimanche qui
randonnent avec de vieilles paires de basket peuvent pratiquer
leur activité à moindres frais, il
n’en est pas de même pour les
passionnés qui dépensent sans
compter… Adepte de trail et de
marathon, Jean Walter a commencé par courir le semi-marathon de Colmar il y a quelques
années. En 2016, il a parcouru les
42,195 km du marathon complet.
Et il a le projet de participer au
mythique Marathon de New York
en 2018. Pour préparer cette
échéance, il s’entraîne dès 7 h, le
dimanche matin, en montagne
ou sur route et pratique le renforcement musculaire avec un suivi
diététique. Jean Walter explique
que « le prix d’inscription au
marathon est d’environ 50 euros
par course. Coté équipement, les
prix s’échelonnent de 80 à plus
de 150 euros, si l’on choisit la
qualité plutôt que ce que l’on
peut appeler le bas de gamme ».
« La qualité se paye »
Les technologies ont beaucoup
évolué ces dernières années au
service des sportifs. Aujourd’hui,
Jean Walter ne quitte plus sa
montre connectée et intelligente
qui lui sert à tout, alors qu’il
n’en utilisait pas encore il y a six
ans. « Un tel équipement, du podomètre à ma montre Garmin, coûte de 45 à plus de 300 euros. »
Les montres actuelles permettent de mesurer la fréquence
cardiaque à son poignet, fournissent des « dynamiques » de cyclisme, de natation et de course
à pied, indiquent le seuil lactique
et établissent un plan de récupération après ou même pendant
l’effort.
Gaëlle Sturm, du magasin spécialisé dans les sports d’extérieur
« No siesta » à Colmar, ouvert
voici deux ans, confirme qu’effectivement, « la qualité a un prix.
Nous ne vendons que des produits plutôt haut de gamme.
Notre entrée de gamme se situe
aux alentours de 40 euros pour
un coupe-vent, qui a par ailleurs
constitué notre meilleure vente
de la saison 2015-2016. Le panier
moyen de nos clients s’élève à 80
Trois sports, trois équipements.
ou 90 euros. La plupart sont des
fidèles et leur âge varie de 12
jusqu’à 90 ans ! » Finalement
être sportif c’est autant un état
Photo Ilona Gebel
d’esprit qu’un choix budgétaire !
Louis Behra, Zoé Hugon
et Madeline Heinrich
Économie
JOURNALISTE D'UN JOUR
17
Être restaurateur et garder la patate
Peu de personnes font carrière dans la restauration, au vu des difficultés rencontrées. Voyage dans le monde de la franchise et rencontre avec Ludovic Agnieray, franchisé indépendant. Avec son épouse Marie, ils exploitent les restaurants « La Pataterie » à Wittenheim et Rixheim.
ration de carte, les prix sont fixés par
rapport au prix que le client est prêt à
mettre et en fonction de la concurrence.
Qu’est-ce qu’une franchise ?
Quel est l’impact des normes et de leur respect dans la rentabilité de l’entreprise ?
C’est un contrat qui lie un entrepreneur indépendant (le franchisé) avec
un franchiseur, entreprise qui possède une renommée et un savoir-faire spécifique et duplicable. « La Pataterie » crée en 1996 compte plus de 200 établissements en France. L’aménagement du resto est fait par le franchisé.
Quels sont les bénéfices clients de votre produit ou service ?
Être restaurateur c’est être un « centimier ». En France, 10 % des faillites d’entreprise sont des restaurateurs.
La norme et son respect font partie du métier au même titre que faire la cuisine. Cela a un impact financier et
non productif on peut l’estimer à 10 minutes par personnes et par service.
Ludovic Agnieray, ici au comptoir de la Pataterie de Rixheim. « Nous travaillons sans filet »
Que représente le coût de la marChez nous, les clients trouvent une chandise ?
ambiance chaleureuse et accueillante autour de plats simples, bien gar- Environ 29 % du chiffre d’affaires nis avec un bon rapport qualité/prix. (hors taxes), c’est le 2e poste de charges après la main-d’œuvre. Nous gaComment évoluent les prix ?
rantissons que 70 % de nos produits sont français. Cela a un coût. C’est Il y a quelques années ils étaient le un engagement vis-à-vis de nos filièreflet indirect des coûts d’un établis- res agricoles et une garantie de trasement, aujourd’hui, la pression du ç a b i l i t é v i s - à - v i s d e s marché est présente à chaque élabo- consommateurs. Les produits sont DR
un maillon incontournable de la Combien servez-vous de clients par qualité dans nos assiettes. Nous jour ?
avons l’habitude de dire « de la fourche à la fourchette ».
Sur chaque restaurant, environ 180 clients par jour. La fréquentation Que représente le gaspillage chaétant devenue aléatoire, il est difficique jour ?
le d’avoir la bonne planification et être réactif. Nous travaillons sans fiIl faut distinguer ce qui n’est pas con- let.
sommé par le client de la perte de marchandise inhérente à notre actiPropos recueillis par
vité qui se situe entre 1 et 1,5 % de Julien Zaessinger,
pertes. Nous y sensibilisons les équiEmmy De Oliveira
pes.
et Alice Agnieray
Crise laitière : le monde agricole est-il en danger ?
Tous les agriculteurs d’Europe serrent les dents ; pas seulement les
Français ; les prix du lait sont au
plus bas depuis des mois, mettant
en péril l’existence même de nombreuses exploitations laitières.
rope n’est pas tenable sans un
minimum de protection pour les
agriculteurs.
Pierre-Yves Dec, jeune agriculteur
dans le Jura alsacien, s’est installé
fin 2013. Une centaine de vaches
produisent le lait fourni à un
industriel laitier.
Lorsque nous posons la question
à Pierre-Yves, sur sa stratégie
pour résister avec des prix si bas,
il répond : « Performances techniques et autonomie alimentaire
pour son cheptel constituent les
outils pour abaisser le prix d’équilibre ».
L’agriculteur a plein de projets
d’amélioration et de modernisation de l’outil de travail en tête,
mais attend des jours meilleurs
pour les réaliser. Tout a été mis en
stand-by à cause de la chute des
prix du lait. « Toutefois, si le prix
du lait est bas, tous les intrants
servant à nourrir les animaux
n’ont par contre pas diminué,
bien au contraire, ils étaient plutôt à la hausse » constate l’exploitant.
Pierre Yves regrette que les médias parlent si peu et de manière
si superficielle de cette crise profonde qui touche les agriculteurs,
particulièrement en cette année,
avec les aléas climatiques qui
n’ont fait qu’aggraver leur situation déjà précaire. « Il faut de la
part des médias des informations
vraies et détaillées, pour que le
consommateur puisse réellement
être sensibilisé » conclut l’agriculteur.
Dans ce cas, comment faire ?
« Réduire au maximum les coûts
de production et résister pour
survivre à la fin de la crise », nous
dit Pierre-Yves.
Des futures victimes de la crise laitière ? Une crise était prévisible depuis
la fin des quotas et à la libéralisation du marché laitier. L’Europe
du Nord a ouvert les robinets
financiers et produit sans limites,
mettant tout le monde en péril…
Y a-t-il encore un avenir ?
Certainement ! La population
mondiale ne cesse d’augmenter,
Photo Stéphane Wenger
il faudra toujours se nourrir, mais
il faudra réguler en fonction des
besoins et peut-être arrêter ce
cycle du « toujours plus », asservissant les agriculteurs à un système diabolique. Les idées du toutlibéral pourrissent tout le
système et mettent même en
péril l’équilibre alimentaire mondial. La politique libérale de l’Eu-
J1J y a remédié partiellement !
Émilien Richard,
Alexandre Schaeffer
et Stéphane Wenger
18
Économie
JOURNALISTE D'UN JOUR
Maisons BEPOS, maisons d’avenir ?
Selon l’Union des Maisons françaises (UMF), en 2015, la vente de
maisons individuelles a progressé
de 6 %, un chiffre à nouveau
positif pour un marché qui a connu une baisse de près de 50 % en
dix ans. Selon Elsa Loechleiter,
ingénieure commerciale à Maisons Prestige, entreprise basée à
Horbourg-Wihr, cette progression
va de pair avec le nombre de
maison Bâti à Energie POSitive
(BEPOS).
Elsa Loechleiter, quelles sont les caractéristiques d’une maison BEPOS ?
Une maison BEPOS est une maison
à énergie positive. Elle va produire
plus d’énergie qu’elle n’en consomme et cela de manière renouvelable (solaire, panneaux
photovoltaïques, éoliens…). Ce type de maison est très bien isolé,
avec une isolation par l’extérieur,
du triple vitrage, une ventilation à
double flux et une étanchéité renforcée. L’idéal pour un bâtiment à
énergie positive serait qu’il soit
avant tout passif, sachant qu’un
bâtiment passif se chauffe principalement grâce au soleil et à ses
habitants. Pour cela, il faudrait un
terrain sans « masque solaire » côté sud, c’est-à-dire sans immeuble
ni végétation permanente susceptible de faire de l’ombre.
Est-il possible de transformer une maison « classique » en maison BEPOS ?
N’importe quel bâtiment peut de-
La maison BEPOS idéale serait une maison verte et bien isolée. venir un bâtiment BEPOS. Il est
cependant plus facile et moins
cher de concevoir un bâtiment
BEPOS dès le départ plutôt que de
transformer un bâtiment existant,
car celui-ci coûtera plus cher et
sera plus difficile à rénover.
Que peut-on faire de l’énergie produite en plus par la maison BEPOS ?
Si les panneaux photovoltaïques
sont intégrés directement au toit,
on peut revendre cette énergie
« en trop ». Dans le cas contraire,
on peut réinjecter la production
excédentaire dans le réseau pour
alimenter les maisons voisines.
Est-ce que les demandes en maisons BEPOS évoluent-elles ?
Oui, les maisons traditionnelles
évoluent de plus en plus vers des
maisons BEPOS, et en particulier
vers des maisons passives. Qui
plus est, une nouvelle réglementa-
Illustration d’Elisa Longue
tion thermique devrait être mise
en place entre 2018 et 2020, obligeant la construction de maisons
dites BEPOS.
Existe-t-il des aides proposées par l’État ?
L’État ne propose malheureusement pas encore d’aides à la construction de maisons BEPOS.
Propos recueillis par
Elisa Longue et Roxane Bass
J1J avec le lycée Saint-André
Dans l’édition de Journaliste d’un jour du 5 octobre, nous avons oublié
de citer les élèves de la classe de
terminale STMG du lycée Saint-André de Colmar qui avaient participé
à la rédaction des articles relatifs à
la vie associative. Toutes nos excuses !
Les élèves de terminale STMG : Célestin Beck, Igor Buhl, Victor Burel, Jean-Laurent Collin, Thibault Da Fonseca, Nicolas Dick, Maxence Drubbels, Charlie Fux, Romain Garet, Cloé Gattoni, Dylan Goncalves, Justine Kaelbel, Léna Kauffmann, Thomas Kuhn, Solène Latuner, Annaëlle
Luz, Benjamin Lutz, Arthur Medici,
Ambre Meyer, Anne Nguyen, Olivia
Rollin, Thomas Rozzo, Marine Savoye, Tessy Stoehr, Mylène Wurcker.
Professeur accompagnateur : François Sessa.
Grâce notamment aux panneaux photovoltaïques, la maison BEPOS va produire plus d’énergie qu’elle n’en consomme et
cela de manière renouvelable.
Archives L’Alsace/Jean-Marc Loos
Culture
JOURNALISTE D'UN JOUR
19
L’équipe J1J de mulhouse
Les pages culture ont été réalisées
pas les élèves de 1ere STMG et
terminale STMG du lycée ScheurerKestner de Thann. Les élèves de 1ère STMG : Nathan
Ben-Hamer, Wissam Bouani, Romain Cadot, Yaren Cakmak, Cléa
Dagens, Loan Delarbre, Jeanne
Diffort, Dylan Dos Santos, Emilie
Edel, Gautier Erhard, Nicolas Fels,
Julie Foltzer, Arthur Glantzmann,
Zeynep Gulcag, Viviane Hans,
Ouiam Hmoura, Jessica Kaiser,
Cahina Khiat, Loris Lamielle-Sourisseau, Florian Larger, Janelle
Laurent, Flora Matseraka, Omayma Mobachir, Ismaël Outzinout,
Iana Piccinini, Margot Ruffio, Lucas Sattler, Melvyn Steger, Kubra
Subasi, Damien Vazquez, Anais Viudes et David Zimmermann.
Les élèves de terminale STMG1 :
Yssam Amira, Hugo Baumgartner,
Salima Bouafia, Celia Bounefikha,
Elif Derindere, Camille Diffort, Florine Doucey, Lisa Gasser, Juliette
Gerthoffer, Léa Hattenberger, Basil Kindbeiter, Elisa Kuenemann,
Nadir Laarid, Alicia Lang, Nedjouah Namous, Justin Nappi, Clément Neuhauser, Jessica Peixeiro,
Lisa Portolani, Elisa Reitzer, Ca-
Les élèves du lycée Scheurer-Kestner de Thann près de la bibliothèque centrale, QG de J1J à Mulhouse. Photo François Fuchs
mille Schelcher, Manon Segovia,
Gwenaëlle Throo, Tania Trabelsi et
Marine Weber.
Etaient aussi présentes Emma Petersen (1èreS3) et Mathilde Bauer
(1ère L/ES1), membre du club
photo du lycée. Et Lucy Bouzanquet (2nde6) a réalisé le dessin du
tunnel d'Urbeis.
Les professeurs accompagnateurs: Nathalie Flieller, enseignante en management et gestion, et
Bouabdallah Belabbes, professeur
d'histoire-géographie.
Assistance technique : Marc
Scherrer et Mathieu Vernet, élè-
ves en terminale bac pro Sen
(systèmes électronique et numérique) au lycée Charles-Pointet de
Thann.
Encadrement rédactionnel : Christelle Himmelberger, Florian Zobenbiehler et François Fuchs.
Chef de site : Adeline Beck
Collégiale de Thann : 500 bougies pour la flèche
Fêter l’anniversaire d’un clocher
d’une église ! Quelle singulière
idée, nous nous sommes dits, lorsque nous avons appris que la ville de
Thann organisait, cette année, toute
une série de festivités à l’occasion du
500e anniversaire de l’achèvement de la flèche de la collégiale de la ville.
En visitant l’exposition photographique à l’hôtel de ville et à la médiathèque, et en participant aux travaux et
aux visites organisées par nos professeurs de seconde au lycée de
Thann, nous nous sommes rendu compte à quel point la flèche de la collégiale de Thann était un chefd’œuvre en soi et faisait partie d’une
histoire très riche.
André Walgenwitz, ancien instituteur et président du Cercle SaintThiebaut de Thann, qui est une association organisant des manifestations culturelles, nous en a dit un peu plus sur la collégiale de Thann. « C’est un chef-d’œuvre et un mystère en même temps, dit-il. Ce joyau exceptionnel a été édifié entre 1506 et 1516. La flèche a une hauteur de 76 mètres. Je suis passionné par l’histoire de l’Alsace et l’histoire en génér a l . C e s f e s t i v i t é s à T h a n n permettent de faire connaître ce qui La collégiale de Thann est à l’honneur et fête cette année les 500 ans de l’achèvement de sa flèche. Photo Emma Petersen
s’est passé en Alsace, au cœur de vé en France avec sa célèbre conférence « 1516, une année partil’espace européen. »
Joconde.
culière » qu’a donnée André Walgenwitz ; une exposition du travail La flèche a été achevée en 1516 par Avec l’aide d’André Walgenwitz, des écoles primaires de Thann et des
l’architecte bâlois Rémy Faesch, qui nous avons pris conscience de l’his- classes de seconde du lycée Scheua également réalisé plusieurs bâti- toire de la collégiale. Nous avons rer-Kestner ; soirée dédiée à Hans ments thannois comme l’actuel mu- aussi constaté que les manifesta- Holbein le Jeune avec présentation sée de la ville. C’est aussi en 1516 tions organisées par la ville de du film « Les ambassadeurs », etc.
que fut terminé le retable d’Issen- Thann, de mai à décembre, étaient heim et que Léonard de Vinci est arri- très variées. Quelques exemples : la Cahina Khiat et Flora Matseraka
Culture
JOURNALISTE D'UN JOUR
23
Zoom sur le Relais culturel
Ouvert dans les années 1980, le
Relais culturel de Thann propose
de nombreux spectacles vivants et
films en sortie nationale. Angèle
Regnier, directrice de l’établissement depuis maintenant quatre
ans, a accepté de répondre à quelques-unes de nos questions.
spécifique avec des propositions
atypiques de spectacles ou de
films grecs, espagnols et israéliens
à l’occasion du Festival du film
méditerranéen.
Pouvez-vous nous parler de votre lien avec l’espace Grün de Cernay ?
Présentez-nous le Relais culturel.
Nous sommes dix salariés. Nous
avons deux salles de cinéma ou
spectacle. La plus grande contient
540 places et la plus petite 116. Le
remplissage des salles dépend des
programmations, cette année
nous avons eu un taux très acceptable en ce qui concerne le cinéma
mais nous prenons souvent des
risques en présentant des spectacles peu communs, notre but est
d’emmener le public vers d’autres
horizons en terme artistique.
Quel type de clientèle attirezvous ?
Le Relais culturel attire des gens
de tous âges qui viennent le plus
fréquemment de Thann et alentours, des vallées de la Thur et de
la Doller. Nous accueillons très
souvent des classes de différents
Angèle Regnier, la directrice du Relais culturel de Thann. Photo Bouabdallah Belabbes
niveaux, des primaires aux lycéens, pour les accompagner dans
leur apprentissage. Nous nous
considérons comme un support de
l’enseignement. Certains spectacles ou certaines pièces de théâtre
étudiées en classe, comme Tartuffe de Molière, sont joués ici. Cela
peut permettre aux élèves de
mieux comprendre une pièce.
Nous organisons depuis quelques
années, en collaboration avec le
Ciné-club du lycée Scheurer Kestner, la Nuit du cinéma. Ceux qui le
veulent passent toute une nuit
dans notre cinéma jusqu’à l’aube
en regardant au moins cinq films.
Quel type de spectacle vivant proposez-vous en cette fin d’année ?
Dans 15 jours, les programmations
seront plus basées sur un thème
Nous avons les mêmes programmations en ce qui concerne les
films en sortie nationale, mais en
ce qui concerne les spectacles, notre programmation est totalement
individuelle. J’estime que travailler ensemble est très intéressant si nous avons un projet
culturel commun. Nous avons tout
à y gagner, mais il faut que l’on
garde chacun nos spécificités.
Quels sont vos projets ?
Il y en a un qui me tient particulièrement à cœur. Il consiste à préparer en douze heures un spectacle
drôle mettant en scène un seul et
unique comédien. Ce spectacle sera accessible pour toutes générations confondues.
Julie Foltzer, Yaren Cakmak
et Jeanne Diffort
Thann-Cernay : les communes font culture commune
Ça y est, c’est fait : samedi
24 septembre, la CCTC (Communauté de communes Thann-Cernay) s’est réunie à Cernay pour
approuver le transfert de la compétence culturelle des communes
vers la CCTC.
Raphaël Schellenberger, vice-président de la com-com (communauté de communes) Thann-Cernay
chargé de la politique culturelle et
maire de Wattwiller, était en charge de ce dossier.
Il nous a reçus à la mairie de
Wattwiller pour parler de ce transfert.
Qu’est ce qui a décidé la comcom à opérer ce transfert ?
Suite à la fusion des deux comcom (N.D.L.R. : la fusion de la
communauté de communes du
Pays de Thann et de la communauté de communes de Cernay et
environs, intervenue début 2013),
la volonté d’avoir une politique
culturelle commune tombait sous
le sens. C’est un long cheminement de plus de dix ans qui s’achève avec ce transfert de
compétences.
Est-ce seulement un souci économique ?
Non, car la com-com s’est engagée à ne pas diminuer son budget
durant le reste de la mandature,
c’est-à-dire pendant quatre ans.
Mais nous devons mutualiser les
moyens pour être plus efficaces
sur nos territoires.
Vous parlez de concertation, y a-t-il eu des réticences ?
Non. Je parlerais de craintes qui
sont tout à fait légitimes. Quelle
gouvernance ? Quid des salariés,
de la place des bénévoles ? L’enjeu
est la survie de nos lieux de cultures et la mutualisation est la réponse la plus adaptée pour
assurer leur avenir. Il faut une
structure et une programmation
sur deux lieux : l’Espace Grün et le
Relais culturel de Thann. Les deux
salles sont utiles.
Quel sera le budget culturel de la com-com ?
Nous investirons 1,5 million
d’euros par an. Vous savez que
nous sommes dans une période de
crise, la CCTC cherche à faire des
Raphaël Schellenberger est le vice-président de la communauté de communes
Thann-Cernay en charge de la politique culturelle. Photo Bouabdallah Belabbes
économies mais la culture, l’animation des territoires, c’est un
vecteur fort de cohésion et d’attractivité.
Peut-on aller encore plus loin dans cette mutualisation ?
Oui, mais il faut d’abord se concentrer sur la mise en place d’une
véritable politique publique du
territoire avec un transfert effectif
de la compétence culture le
1er janvier 2017. Ainsi qu’une gouvernance unique courant 2018. Il
faut sortir les actions vers les
territoires et étendre l’offre à toutes les communes.
Propos recueillis par
Janelle Laurent,
Émilie Edel et Cléa Dagens
Culture
JOURNALISTE D'UN JOUR
21
19 secondes, top chrono
Mathéo Walter, élève en classe de
2nde 6 au lycée Scheurer-Kestner
de Thann, habite à Oderen. À seulement 15 ans, il détient un record
peu ordinaire. En 19 secondes, il
réussit à résoudre la grande énigme du Rubik’s Cube®, vous savez,
ce petit cube aux multiples faces
colorées qu’il faut remettre dans
l’ordre pour obtenir des faces de la
même couleur. Le record du monde, détenu par un adolescent américain, est actuellement de 4, 9
secondes.
D’où te vient cette passion ? Est-ce que ta famille y a contribué ?
J’ai commencé il y a environ un an
et demi à jouer au Rubik’s cube. Au
départ, je n’étais pas forcément
intéressé par ce jeu, mais un jour,
j’ai pris l’initiative d’en acheter un
afin de tester et de vérifier si mes a
priori face au Rubik’s Cube®
étaient fondés. Mathéo Walter, féru du Rubik’s Cube®, espère battre encore son record. J’ai abandonné dès le premier jour
en trouvant la technique compliquée et le jeu lassant. Mais finalement, un mois après avoir acheté
mon Rubik’s cube®, j’ai décidé de
persévérer pour atteindre mon objectif. J’ai donc appris différentes
méthodes via internet pour améliorer ma technique de jeu. Ma
famille n’a pas contribué à cette
passion. J’ai commencé seul.
Maintenant, ma collection s’élève
à 10 Rubik’s Cubes® : j’ai différentes formes, tailles et couleurs.
À quel rythme t’entraînes-tu et quel est ton but ?
Au début, je m’entraînais tous les
jours, mais à force de jouer, c’est
vrai que c’était lassant. Donc
maintenant j’ai diminué le rythme
et je joue beaucoup moins. Mon
but est de battre mon propre record.
Arrives-tu facilement à concilier les cours et ta passion ?
Maintenant il est facile pour moi
de les associer, mais avant, lorsque j’étais au collège, en sachant
que je m’entraînais chaque jour,
j’emmenais mon Rubik’s Cube® à
l’école. À force de me voir jouer,
plusieurs élèves allaient acheter
des Rubik’s Cube® pour essayer de
me battre.
Quel est ton record et as-tu une technique particulière pour l’atteindre ?
Photo Camille Schelcher
J’ai atteint un record de 19 secondes le 12 avril dernier grâce à une
technique spécifique, la méthode
Jessica Fridrich, qui consiste à commencer par la face blanche du Rubik’s cube et plus précisément par
une croix. Ensuite, il faut finir les
deux premiers étages puis orienter
la dernière face et placer les éléments de cette dernière face.
Propos recueillis par
Camille Schelcher et Camille Diffort
Rencontre avec un passionné de piano
Mathis Mouillet, élève du Lycée
Scheurer-Kestner de Thann, est
passionné de piano depuis tout
petit. C’est en 2008 qu’il commence à faire du synthétiseur et
cela fait maintenant quatre ans
qu’il pratique le piano droit. Il
fait parti du club de musique
d’Aspach-le-haut. C’est un jeune
homme cultivé et dynamique
qui nous accueille dans son univers.
Comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
gère bien la chose, mais l’école
reste ma priorité.
Veux-tu en faire ton métier ?
J’ai 15 ans. J’ai toujours été
passionné et j’ai même un piano
à la maison, mais je n’ai pas
envie d’en faire mon métier.
As-tu déjà participé à des concours, à des fêtes organisées ?
Je suis passionné depuis tout
petit. Cette passion est entrée
dans ma vie naturellement.
Je passe des concours de piano
mais aussi de solfège pour passer à un niveau supérieur et j’ai
participé aux fêtes de la musique de mon village.
Où pratiques-tu ta passion ? Comment arrives-tu à t’organiser avec tes cours ?
Arrives-tu à gérer ton stress lorsque tu participes à la fête de la musique de ton village ?
Quel est ton compositeur préféré ?
J’habite à Aspach-le-Bas et pratique le piano à Aspach-le-Haut. Je
Ce n’est pas vraiment du stress.
C’est juste de la peur parce qu’il
Mon compositeur préféré est
Chopin.
Mathis Mouillet joue du piano droit depuis quatre ans. Photo Bouabdallah Belabbes
ne faut pas que l’on se trompe.
De plus je me situe à l’arrière de
la scène donc ça peut aller.
Quel est ton style de musique préféré ?
J’écoute tout style de musique,
mais je préfère la musique classique.
Propos recueillis par
Ouiam Hmoura et Viviane Hans
22
Culture
JOURNALISTE D'UN JOUR
Des ateliers d’artistes au Parc de Wesserling
Le Parc de Wesserling accueille
actuellement un centre d’art contemporain engagé, situé aux ateliers des artistes, dans les locaux
d’une ancienne manufacture textile, activité industrielle ayant fait la
gloire de la région. Face à elle se
dresse un château d’eau qui recherche et trouvera sa vocation
artistique. Le site est composé de
dix ateliers totalement rénovés et
proposés en location, comprenant
une partie espace de travail/show
room et un loft. Denis Zimmermann, enseignant au lycée Gustave-Eiffel de Cernay, est un des
artistes engagés au Parc de Wesserling. Il a accepté de répondre à
nos questions.
Depuis combien de temps les artistes ont commencé à s'installer dans les ateliers du Parc de Wesserling ?
Ils ont commencé à s’y installer
depuis environ un an et demi.
Combien d'artistes occupent actuellement le centre?
Pour le moment, il y a huit personnes qui occupent le site. Mais à
terme, dix à quinze artistes sont
En quoi le passé industriel du site
donne du sens à votre action?
Pour moi, c’est un lieu engagé.
L’histoire est ancrée dans les murs,
l’industrie fait penser à l’innovation. Ce passé est une source d’inspiration.
Quels autres bâtiments ou espaces du parc pourraient également avoir un rôle d'accueil artistique complémentaire aux ateliers d’artistes ?
Le bâtiment accueille une dizaine d'ateliers proposés en location. Photo Bouabdallah Belabbes
attendus, que ce soit des sculpteurs, des peintres, des musiciens…
Quelle est votre fonction au sein de ce collectif ?
Quel collectif ou association gère le site?
Pour moi, la direction doit être
partagée. Nous avons donc tous la
même fonction. Le collectif est en création et les
membres souhaiteraient pour le
moment le nommer « Le collectif
du centre d’art engagé ». Cependant, je suis le principal porteur du projet. Nous aimerions
créer une association et amener ce
projet à l’international.
Nous aimerions aménager la
chaufferie comme une salle d’enregistrement de théâtre où les musiciens pourraient jouer, mais
aussi un endroit où les gens peuvent se retrouver pour discuter. A
la place du musée, nous aimerions
faire une école pour tous où toutes
les classes d’âges seraient mélangées, sans distinction. Mais j’aimerais que ces personnes viennent
par envie et non pas par obligation. Il faut que ce soit une réelle
ambition de venir s’enrichir de culture chez nous.
Propos recueillis par
Florine Doucey
et Léa Hattenberger
Der Tunnel von Urbis
Der Eisenbahntunnel von Urbis
(Urbès) sollte die Strecke zwischen dem Elsass und den Vogesen abkürzen, aber die Nutzung
dieses Tunnels kam ganz anders
als ursprünglich vorgesehen.
Der Tunnel sollte eine Länge von
acht Kilometern aufweisen. Die
Bauarbeiten mit Durchbohrung
des Felsens begannen 1932. Allerdings wurde dieser Eisenbahntunnel sehr schnell zu einem finanziellen Fiasko und konnte
1936 schon nicht mehr zu Ende
geführt werden. Eigentlich wurden nur 4,5 Kilometer durchgebohrt.
1944 nutzten die Nazis diesen
Tunnel, um ihn in ein Außenlager
des KZ Natzweiler-Struthof und in
eine unterirdische Fabrik für das
NS-Rüstungsministerium zu verwandeln.
Der Tunnel wurde von März bis
September 1944 ein Zwangsarbeitslager, in dem 580 bis 2100
Häftlinge sehr schwer arbeiten
mussten. Es gab zwei Kategorien
von Häftlingen: Die «Bauhäftlinge» mussten draußen arbeiten,
zum Beispiel Baracken aufbauen;
bei den «Produktionshäftlingen»
handelte es sich um 465 Juden,
die von Daimler-Benz im Ghetto
von Reichshof/Reszow (Polen)
ausgebildet worden waren, um
für die Luftwaffen-Flugzeuge vom
Typ DB-605 Dieselmotoren herzustellen. Diese «Daimler-Ben-Juden» arbeiteten also innerhalb
des Tunnels.
Als die Alliierten den Pass von
Bussang überschritten, um das
Elsass zu befreien, mussten die
Häftlinge sowie die Maschinen
dringend evakuiert werden. Ab
September wurden die «Bauhäftlinge» in ein Lager nach Neckarelz (Baden) deportiert, während
die jüdischen «Produktionshäftlinge» ins Lager Sachsenhausen
über-stellt wurden. Nachdem sie
das Lager von Urbis verlassen
hatten, waren die Deportierten
noch lange nicht am Ende ihres
Leidens.
Mit der Deutschlehrerin Marguerite Kubler haben Terminale-Klassen des Gymnasiums ScheurerKestner in Thann seit 2014 eine
dreisprachige Projektarbeit unternommen. Diese historische Forschungsarbeit über das Außenla-
Zeichnung Lucy Bouzanquet
ger von Urbis wird im Juni 2017
beendet sein. Unsere junge Generation darf diese düstere Zeitspanne des Nationalsozialismus,
in der das Elsass ab Juni 1940 im
Rahmen einer Zwangsannexion
ins Dritte Reich integriert wurde,
nie vergessen. Genausowenig
dürfen wir das Leiden all der
Opfer dieser barbari-schen Ideologie nicht vergessen. Juliette Gerthoffer
und Elisa Reitzer
20
Culture
JOURNALISTE D'UN JOUR
Halloween à la mode Alsace
Après un an d’absence, l’association Fantastic shows productions
revient fêter Halloween. Son dévolu se porte cette année sur le Parc
de Wesserling, qui se transformera
pour cette occasion très particulière.
Quatre jours, quatre thèmes. Tel est
le programme de ces « Scary Nights » qui auront pour terrain de
jeu un hectare et demi d’un parc
méconnaissable pour l’événement.
Les visiteurs pourront se perdre dans trois labyrinthes, s’effrayer
dans deux « Scare-Zone », interagir
avec une centaine de zombies et
autres créatures étranges, expérimenter les casques à réalité virtuelle, sans oublier la buvette et la
restauration, avec une ambiance
atypique pour se remettre de ses
émotions.
Dans les anciennes mines de potasse
Après « horreur », le second mot
d’ordre est « Alsace ». En effet, un
focus sera opéré sur le terroir alsacien, puisque les anciennes mines
de potasse seront le thème de l’une
des attractions proposées. Nous découvrirons d’effrayantes créatures
Comme sur ce « concept art », d’effrayantes créatures se baladeront dans les anciennes mines de potasse. Frissons
garantis ! DR
en train de rôder dans les profondeurs de ces excavations abandonnées.
Cet événement, inédit dans le Haut- sensibles s’abstenir…
Rhin, offre l’opportunité d’une sortie pas comme les autres. Âmes Clément Neuhauser et Lisa Gasser
Un club pour partager leur passion pour le Japon
Le tout nouveau club japonais du
lycée Scheurer-Kestner de Thann a
été fondé par deux étudiantes,
Eliette Krust et Margot Ruffio,
ainsi que la documentaliste Simone Meyer. Il est dédié au Japon et
à sa culture.
L’idée est venue des deux étudiantes entre la fin de l’année scolaire
2015-2016 et le début de l’année
2016-2017.
Elles ont eu l’idée de créer ce club
parce qu’elles ont une passion
débordante pour ce pays et surtout pour les mangas. Attirées par
le langage et par la culture du
Japon, elles ont voulu partager
cette passion avec d’autres élèves.
Les deux étudiantes sont allées
rencontrer la documentaliste pour
choisir une heure convenable à
tout le monde. Ainsi le club se
réunit les lundis de 12 h 30 à
13 h 15 dans une salle du lycée.
Pour faire connaître leur club et
attirer du monde, les deux étudiantes ont créé des affiches diffusées au sein du lycée. Simone
Meyer, elle aussi passionnée par
le Japon et sa culture, a accepté
de répondre à quelques questions
concernant ce club inédit.
D’où vous vient votre passion
pour le Japon ?
Cette passion est venue toute
jeune, à l’âge de 15-16 ans en
regardant des mangas qui passaient à la télévision. Après tout
cela, je me suis renseignée sur le
Japon et j’ai appris la langue. J’ai
ensuite organisé un voyage au
Japon. J’ai ainsi pu découvrir
beaucoup de choses et suis revenue enrichie.
Y a-t-il un aspect particulier de la
culture japonaise qui vous fascine ?
J’aime le contraste entre la modernité et le côté traditionnel,
entre les temples et les buildings.
Eliette Krust, Simone Meyer et Margot Ruffio (de gauche à droite) sont les
fondatrices du club japonais du lycée Scheurer-Kestner de Thann. Photo Mathilde Bauer
Quelles activités comptez-vous
mener durant l’heure hebdomadaire du club japonais ?
que la cérémonie du thé. Nous
voulons aussi nous référencer
dans le domaine des mangas ou
dans la technique des origamis.
Tout d’abord apprendre la langue,
mais également des usages de la
vie quotidienne japonaise, telle
Avez-vous prévu des sorties et
pourquoi pas un voyage au pays
du Soleil levant ?
L’idée d’un voyage pourrait être
intéressante mais ceci serait trop
contraignant pour l’instant. Toutefois si le club venait à se perpétuer, peut-être qu’un voyage
pourrait se faire.
Margot Ruffio et Emma Petersen
24
Culture
JOURNALISTE D'UN JOUR
À la découverte de l’option art du spectacle
L’art du spectacle, une option proposée au lycée Scheurer-Kestner
de Thann, est un enseignement
original, qui regroupe deux objectifs. Le premier est de découvrir
des métiers liés au spectacle,
qu’ils soient basés sur le côté administratif, technique ou artistique. Le deuxième objectif est basé
sur l’analyse chorale, qui consiste
à voir au-delà des émotions pour
construire ensemble une interprétation du spectacle.
L’art du spectacle est une option
disponible depuis cinq ans. Elle
permet aux élèves de sortir du
cadre scolaire pour assister à un
opéra, une pièce de théâtre, un
spectacle de danse et même un
ciné-concert.
Cette option permet d’enrichir sa
culture personnelle et de mettre
en pratique les jeux de scènes,
comme pour le concert narratif
sous casque nommé « Histoire de
Clara ». Pour celle-ci, la conteuse
et l’un des musiciens sont venus
faire des ateliers théâtre au lycée
Scheurer-Kestner.
Cet enseignement accueillait 35
élèves jusqu’à cette année, mais
Les élèves de l’option art du spectacle au Lycée Scheurer Kestner de Thann (de face) participent à un conte avec la
conteuse de l' « Histoire de Clara ». DR
n’en compte désormais plus que
douze. Cela est dû à l’ouverture
d’une nouvelle option.
Si les élèves inscrits à l’option art
du spectacle prennent beaucoup
de plaisir au cours de l’année, les
professeurs se montrent eux aussi
satisfaits, à l’image de Daphné Jeulin, l’une des deux professeurs qui
s’occupent de cet enseignement.
« J’ai fait ce choix tout d’abord
parce que je suis professeur de
lettres et que j’aime beaucoup le
théâtre. Mais je me suis également engagée pour faire découvrir
du spectacle vivant aux élèves,
voir leurs réactions devant une pièce de théâtre, voir leurs admirations et pouvoir leurs donner envie
d’aller voir des spectacles et les
aider à prendre de l’assurance. »
Alicia Lang et Elisa Kuenemann
Demandez le programme
La professeure documentaliste du
lycée Scheurer-Kestner de Thann,
Simone Meyer, propose plusieurs
activités culturelles aux élèves :
les clubs du lycée, des sorties au
théâtre ou au cinéma, des voyages, des prix littéraires, de nombreux choix de lectures au CDI. Le
choix est vaste…
cite les élèves à aller voir certains
films. La littérature est aussi mise
en avant avec le club Délire et
ratures. Les élèves lisent des livres
et échangent ensuite leurs impressions. Des prix littéraires peuvent aussi se dérouler au lycée,
comme le prix des Incorruptibles.
« C’est un prix national, précise
Simone Meyer. Cinq livres sont
proposés et lus par les élèves. Un
livre est ensuite retenu après un
vote en collaboration avec le collège Walch de Thann. » Des auteurs
peuvent venir présenter leurs livres.
Simone Meyer ne s’occupe pas
que du CDI du lycée Scheurer-Kestner. Elle organise aussi les sorties
culturelles destinées aux élèves et
à leurs professeurs. Les élèves
peuvent participer à d’autres activités culturelles, par exemple les
clubs. Il y en a une dizaine.
Le club japonais, qui est une
nouveauté au lycée (voir pas
ailleurs dans cette édition de J1J),
permet de faire découvrir aux
jeunes la culture japonaise. Un
club photo, un autre dédié au
théâtre et un au chant – baptisé
Shower Singers - complètent cette
offre variée.
Une offre variée
Le club scrabble peut aider pour le
vocabulaire et l’orthographe en
français. Il y a aussi le ciné-club,
organisé conjointement par le lycée et le Relais culturel de Thann,
où les élèves peuvent voir quelques films en s’inscrivant. Le thème de cette année est la
métamorphose. Huit films seront
proposés au Relais le jeudi soir.
La plupart des sorties au théâtre
ou au cinéma ont lieu au Relais
Simone Meyer, la documentaliste du lycée Scheurer-Kestner. Photo Bouabdallah Belabbes
culturel de Thann. Simone Meyer
assure le lien entre les ensei-
gnants et le Relais culturel et
s’occupe des réservations. Elle in-
S’intéresser à la culture est donc
un jeu d’enfant au lycée ScheurerKestner de Thann grâce à cette
palette d’offres dédiées à la culture.
Arthur Glantzmann
Société
JOURNALISTE D'UN JOUR
25
L’équipe J1J de Saint-Louis
Les élèves du lycée Louis Armand de Mulhouse ont participé, hier, à l’opération J1J sur le site de Saint-Louis. Les pages « économie » ont été
réalisées par les élèves de terminale du lycée Louis Armand de Mulhouse qui participaient, hier, à
l’opération J1J sur le site de SaintLouis.
Les élèves du lycée Louis Armand : Salahdine Aabrassi, Ubey-
dullah Arslan, Givench Bebga,
Sabri Benkemouche, Atef Brahim,
Samuel Cardot, Rayan Dogan, Leo
Duchemin, Marouane Ghaoues,
Lucas Haas, Riyad Kari, Jules Keller, Nicolas Kray, Alexis Kuhn, Pierre Larribe, Marouane Mehdaoui,
Alexandre Nivert, Sosava Peka, Ar-
thur Rilba, Thibaut Rinck, Rachid
Rouba, Benjamin Rychen, Enrick
Saillard, Martin Stein, Lea Wohlgroth, Damien Zaid El Khil.
Les professeurs : Jérôme Christophe (philosophie), Anne-Lise Michaud (documentaliste).
Photo Francis Micodi
Responsable marketing : Anissa
Kalliz. Journalistes : Mourad Khoualed,
Jean-Christophe Meyer et Francis
Micodi. Elèves du lycée Charles Pointet de
Thann : Antoine Meyer, Corentin
Stein.
26
Société
JOURNALISTE D'UN JOUR
Final fantasy : une fin qui s’avère être un début
1987. Le studio Square Enix, où
sont nés de nombreux jeux vidéos
célèbres, est moribond. Le créateur Hynonobu Sakanushi a voulu
lancer un dernier jeu. La légende
Final fantasy était née. Le début
d’une histoire aurait dû être une
fin ! Une tragédie annoncée qui
s’est transformée en success story.
En 2017, Final fantasy fêtera ses
trente ans. Une exceptionnelle
longévité pour un univers de jeu
vidéo. Le quinzième opus du jeu
aurait dû sortir en septembre. Les
fans du monde entier l’attendent
désormais pour le 29 novembre.
Avec à la clef une amélioration des
graphismes, du game-play (la façon de jouer) et le scénario… Et
même des bandes-son. Rappelons
que Final fantasy a même bénéficié du concours d’un orchestre
symphonique !
Les versions précédentes du jeu
ont connu un certain déclin. Les
spécialistes attendent donc cet
opus 2016 au tournant. Par
ailleurs, le studio a lancé une série
de remasters des versions précé-
en avance sur son temps, en 1987.
Et FF VII a été un des premiers en
3D. FF IV, lui, est sorti en 1991, sur
une nouvelle plate-forme avec des
innovations comme des combats
en temps réel qui ont permis une
fluidité dans le jeu alors inégalée
(par rapport au tour par tour qui
est pourtant revenu dans certains
épisodes ultérieurs).
Dessin Damien Zaid El Khil et Arthur
dentes du jeu… Un est déjà sorti,
en deux volumes : Final fantasy X,
et X-2. C’est un des plus gros succès de la série, avec Final fantasy
VII, qui se déroule dans un univers
plus urbain…
Une version remastérisée devrait
elle aussi suivre, espèrent les fans.
Car c’est aussi l’épisode qui a été
adapté pour un film en images de
synthèse, Final fantasy advent
children. Film qui regroupe par
ailleurs l’essentiel de l’histoire, de
l’univers et des personnages, dont
Cloud Strife.
Final fantasy, c’est donc un vrai
phénomène de société. Qui plus
est, c’est un jeu qui a toujours été
en pointe. D’un point de vue graphique, FFI avait une qualité très
FF, c’est un RPG (Role player game), c’est-à-dire un jeu de rôle, le
joueur incarne tour à tour différents personnages qui évoluent au
fil du scénario, toujours sous forme d’une quête dans laquelle il
s’agit de sauver un monde. Des
RPG, il y en a beaucoup. Mais qui
rassemblent les qualités graphiques, sonores, scénaristiques de
FF… Il y en a peu ! Le jeu a donc de
belles années devant lui. À condition que les épisodes à venir soient
de bonne facture. Les fans se souviennent de FFV ou VIII. Ou plutôt
ne s’en souviennent pas. Pour les
suivants, il faut que l’histoire suive. Sinon…
Damien Zaid El Khil et Arthur
Le street workout, presque un art urbain
Le street workout ou entraînement de rue est un sport mélangeant musculation et gymnastique. Ce sport est
composé de différentes figures alliant force, souplesse et équilibre mais aussi d’exercices de musculation au poids du corps (sans matériel)
comme des pompes, des tractions, des squats (pour muscler les jambes), etc.
C’est qu’on n’a pas besoin de matériel. Ce sport permet de développer le
véritable potentiel du corps humain.
Cette discipline se pratique essentiellement à l’extérieur sur des infrastructures présentes dans la rue comme des parcs pour enfants, des poteaux ou des bancs. Il existe tout de même des parcs conçus pour le street workout, comme à Bâle, à la Dreirosenbrücke, mais malheureusement il n’en existe pas à Mulhouse. Cela complique légèrement sa pratique. Malgré cela ce sport reste accessible à tous !
Quelles sont les fréquences de vos entraînements ?
Ce sport est-il accessible à tout le monde ?
Personnellement, je dirais oui, mais seulement si la personne est motivée
pour s’entraîner.
Je m’entraîne en moyenne trois ou quatre fois par semaine. Bien sûr, la fréquence des entraînements dépend du but que vous voulez atteindre.
Avoir une certaine alimentation est-il essentiel ?
Un dragon-flag, une des figures de style du street workout, réalisé sur la place
de l’Hôtel-de-Ville à Saint-Louis.
Photo J1J/Francis Micodi
Pareil que pour la question précédente, avoir une certaine alimentation pour garder mon corps sain et rester alors il s’entraînait, pour l’école, dépend des objectifs que l’on veut at- en bonne santé pour l’avenir.
n’importe où, au départ sur une cateindre. Moi, je ne fais pas particuliènalisation. Au fur et à mesure, il en a J’ai connu le street workout quand rement attention. Quand j’ai envie Avez-vous une idole ?
fait un art de vivre. C’est aussi naturel
j’étais au lycée, grâce à un ami qui de me faire plaisir, je me fais plaisir !
pour lui que manger, boire ou respipratiquait déjà ce sport et aussi à
Un Américain qui s’appelle Zef Zaka- rer !
l’aide de vidéos sur internet.
Pourquoi avez-vous commencé le velie. C’est une figure emblématique
street workout ?
du street workout avec une histoire Qu’est ce qui vous plaît dans le peu commune. Ado déjà, il voulait Alexis Kuhn street workout ?
J’ai commencé le street workout avoir des bonnes notes en sport, et Rachid Rouba
Jérémy Kuhn, comment avez-vous connu le street workout ?
Société
JOURNALISTE D'UN JOUR
27
Mes racines albanaises
L’Albanie. Mon pays natal. Certains l’appellent le pays des
Aigles. La légende évoque un héros antique, habile à l’arc qui,
dans sa jeunesse, sauva un aiglon
de la morsure d’un serpent. En
remerciement, l’oiseau lui offrit sa
protection, la force de ses ailes et
la vigueur de son regard.
L’Albanie, c’est, au-delà de la légende, un grand nombre de coutumes et de traditions très
vivantes encore aujourd’hui, même si elles se sont adaptées. Les
costumes folkloriques en sont
sans doute une des manifesta-
tions les plus puissantes. Ces tenues dépassent les valeurs
ethniques culturelles, artistiques
et spirituelles. Elles sont le symbole de l’identité nationale qui doit
être préservée de génération en
génération.
Aujourd’hui, en Albanie et au Kosovo, des concerts et autres fêtes
sont organisés pour maintenir en
vie ces traditions, grâce à différentes associations. J’ai grandi dans
une de ces associations. Qendra
Kulturore e Hasit, l’association
culturelle de Hasit. Je portais deux
costumes traditionnels, celui de
Côté costumes
Dans chaque ville, il y a des costumes différents. Mais il y a des éléments qui sont communs à beaucoup de régions. Parlons de mes deux costumes. Celui de Hasit se compose d’une chemise longue et blanche, ornée de motifs verticaux. À la taille s’ajoutent deux tabliers, l’un devant et l’autre derrière, nommés tous deux kanac. Par-dessus la chemise, je por-
te un gilet court, le jelek. Et, sur les cheveux, soit un foulard, soit une coiffe, le marhame. On porte également des chaussures, qu’on appelle des opinga. Enfin, je porte sur
l’avant-bras les dorezat de couleur vive. Le second costume ressemble
au premier, mais le tablier est plus long et très coloré. A la taille se porte une ceinture de bois et un second tablier se replie dans celle-ci.
Le folklore albanais, symbole de l’identité nationale qui doit être préservée de
génération en génération.
DR
Hasit et de Vlahnes, pour des
danses et aussi pour interpréter
des chants. Le costume de Vlahnes
me vient de ma grand-mère !
J’étais fière de le porter : il possède presque une dimension magique ! Celui de Hasit était de
l’association, présidée par mon
oncle.
de ville en ville, par dizaines. Il y a
des concours, et chaque ville essaie de présenter ses traditions !
J’ai commencé à l’âge de 10 ans
environ. C’était naturel. J’ai suivi
la trace de mes parents, qui euxmêmes ont été membres quand ils
étaient plus jeunes. Pour l’heure,
cette culture est encore très vivante. Et le folklore a du succès.
Différentes villes organisent des
festivals, les groupes se déplacent
Bien sûr, au sein de la diaspora,
dans toutes les familles albanaises, il y a des tenues folkloriques,
utilisées lors des mariages et des
fêtes de famille. Mais il n’y a pas
encore d’association. Peut-être en
créerai-je une un jour ?
Aujourd’hui, je suis en France. Je
regrette un peu de ne pas pouvoir
cultiver ces traditions ici, parce
que je n’ai pas encore trouvé de
groupe de folklore albanais.
Sosava Peka
De grandes attentes pour un grand projet
La ville de Mulhouse compte
113 000 habitants et parmi eux on
compte de nombreux musulmans.
La communauté des fidèles a donc
des besoins importants, autant
spirituels que matériels.
C’est ainsi que le projet An Nour
voit le jour en 2005, 178 rue d’Illzach. Le projet est colossal :
1 700 m² pour la mosquée avec
une capacité d’accueil de 2 300
fidèles, dont une salle de prières
de 843 m², une salle de sport, une
piscine, un spa, un magasin de
400 m², une morgue.
Malheureusement, ce projet de
construction a pris du retard. De
mai 2011 à mai 2014, il a même
été arrêté. En 2015, il n’était réalisé qu’à 45 % et le coût avait déjà
été multiplié par dix !
Pourtant, la générosité des fidèles
est plus que jamais au rendezvous. Une des personnes chargées
de la collecte des dons confirme
que « les dons sont nombreux et
que leur montant est varié. » Cela
peut aller de 5 euros à 1 000 euros,
voire davantage. Ces dons correspondent au zakat, qui est l’aumô-
Le chantier de la mosquée a débuté en 2011. ne pratiquée par les musulmans.
C’est même le troisième pilier de
l’Islam. Finalement, ce projet a
connu de nombreuses péripéties
mais il est soutenu avec force par
l’Association des musulmans d’Al-
sace (AMAL) ainsi que par la volonté des croyants. Une fidèle de
Mulhouse déclare ainsi : « Ce complexe est très attendu puisqu’il
permettra de se cultiver sur les
questions religieuses ainsi que de
Photo Ubeydullah Arslan
pratiquer sa foi en toute liberté. »
Salahdine Aabbassi,
Ubeydullah Arslan,
Sabri Benkemouche
et Samuel Cardot
28
Société
JOURNALISTE D'UN JOUR
Le tram suisse déborde sur Saint-Louis
À la fin de l’année, la ligne 3 du
Tram de Bâle sera prolongée
jusqu’à la gare de Saint-Louis.
Nous sommes allés à la rencontre des futurs usagers pour connaître leurs attentes… ou leurs
doutes.
Pour Sabrina, « c’est un grand
changement pour la ville. Mais
si le prix est le même qu’en
Suisse, je ne compte pas l’emprunter. » Elle estime que ces
travaux ne lui apporteront rien,
et aurait préféré que l’argent
soit utilisé pour la rénovation de
bâtiments. « Le bus fait largement l’affaire ! Le tram ne me
servira qu’à aller en Suisse »
insiste cette utilisatrice de bus
qui privilégie souvent la marche.
Jérémy estime que « le tram est
une bonne chose pour les personnes qui n’ont pas de moyens
de déplacements. Il sera utile
pour les frontaliers. » Lui-même,
n’ayant pas de permis pour se
rendre à la gare ou en ville,
utilisera ce nouveau moyen de
locomotion pour circuler en ville. Mais attention aux travaux !
Le jeune homme en est convain-
côté suisse. » De nombreuses
retombées économiques sont attendues avec ce chantier. La
création d’un centre commerciale et de parkings sont indéniablement un gain pour
l’économie locale. « Mais pour
que ces travaux profitent à la
région, il aurait fallu que le tram
se prolonge bien plus dans le
retranchement de la ville. Car
on peut constater une désertification de notre centre-ville »
précise l’assureur, qui prévoie
une plus value immobilière des
biens à proximité de la ligne.
Le chantier du tram bat son plein. cu, le chantier engendrera de
nombreux bouchons.
Les lycéens aussi ont leur avis
sur la question. Èva, jeune étudiante sans voiture, utilisera
sans aucun doute le tram pour
se rendre à Bâle. « Par contre,
pour moi, le bus reste le
meilleur moyen de transport »
insiste la lycéenne.
Photo J1J
Voici maintenant l’analyse d’un
professionnel. Thierry Greder,
agent d’assurance, voit d’un
bon œil la venue de ce tram
d’un point de vue économique.
« Cela causera un gain d’attractivité, malgré le fait qu’il profitera principalement aux
acheteurs suisses. En effet, vu la
différence de monnaie entre les
deux pays, le profit se fera du
Visiblement, ce projet de grande
ampleur laisse des avis partagés. Il y a ceux qui trouvent que
le tram pourra désenclaver certaines zones rurales, et ceux qui
pensent que ce n’est pas un
investissement qui profiterait
réellement à l’économie locale.
Sans compte ceux qui estiment
que le réseau urbain est suffisamment bien desservi avec le
bus. Reste plus qu’à attendre la
mise en service, en décembre,
pour se faire sa propre opinion.
Givenche Bebga, Rayan Dogan,
Jules Keller et Riyad Kari
Créer du lien social à Saint-Louis
Diplômée dans le commerce et
l’administration, Rebecca Gozuyukari est fascinée par les relations humaines qu’elle avait déjà
expérimentées dans le cadre de
son travail passé. C’est donc tout
naturellement qu’elle a été recrutée en juillet 2015 par la
Mairie de Saint-Louis en qualité
de « médiatrice sociale. » Elle
travaille en binôme avec Oumar
Samate, également médiateur
social.
Son métier consiste à être un
relais mobilisateur pour le public, autrement dit elle fait intervenir la population dans les
événements de la Ville. C’est un
métier qui s’intègre dans la nouvelle politique de Saint-Louis : le
Quartier de la Gare est un quartier défini comme prioritaire par
l’État. Ce dernier a d’ailleurs signé un
« contrat de ville » avec SaintLouis. Rebecca va à la rencontre
des habitants dans les espaces
publics, comme les jardins par
exemple, afin d’échanger avec
eux, surtout en écoutant leurs
suggestions sur tout ce qui concerne les améliorations à appor-
ter dans leur quartier. Cela se
traduit notamment par de l’aide
concrète comme le soutien à la
parentalité, l’aide au logement
et l’insertion sociale. Parfois, son métier consiste également à accompagner des personnes ayant des problèmes de
français. Elle fait en effet l’interface entre les administrations
publiques et les habitants.
Quand un service met en place
un projet, elle informe les concitoyens et elle essaie de les intég r e r. P a r e xe m p l e , l e
Conservatoire de musique et de
danse a mis en place des ateliers
de découverte à destination des
enfants, elle informe alors les
parents et leur propose les activités.
Elle agit également avec la médiathèque qui, elle, met en place
des comptines à domicile à disposition des parents ayant des enfants de 0 à 3 ans.
Elle travaille avec l’école élémentaire Victor Hugo : elle informe
sur les projets et elle les fait
participer. Son métier exige d’el-
Rebacca Gozuyukari apporte du lien social dans le quartier de la Gare de
Saint-Louis. Photo J1J
le de la neutralité, de l’empathie
et beaucoup de maturité. C’est
une mission passionnante dont
elle peut être fière.
Damien Zaid El khil
Société
JOURNALISTE D'UN JOUR
Le Rouge et le Noir, manga ou roman ?
L’art de Miskar
Miskar, jeune artiste strasbourgeois âgé de 18 ans, se démarque
dans le monde de l’art à Strasbourg et en Alsace. Cette passion
est née dès son plus jeune âge
mais il s’est mis vraiment à faire
des œuvres il y a 4 ou 5ans.
« Quand j’étais petit, ma mère
peignait beaucoup et elle m’a
appris certaines bases pour le
dessin dont je me sers encore
aujourd’hui. Plus tard, j’ai découvert l’univers du graffiti et du
street-art » confie l’artiste. Ses
sources d’inspiration sont assez
diverses. Elles peuvent venir de
personnes croisées dans la rue,
dans les bars, ou même d’une
anecdote.
Très colorées, ses œuvres se retrouvent sur différents supports,
de la toile au mur de graff en
passant par des objets de la vie
courante customisés.
Pour Miskar, « créer est un véritable calmant qui permet de faire le
vide dans les jours plus difficiles ». La plupart de ses œuvres
sont empruntes d’une certaine
tristesse, sentiment très apprécié
par l’artiste. Pour lui, le travail en
groupe est aussi important que
29
Le Rouge et le Noir, version manga. Photo Francis Micodi
Une œuvre de Miskar jeune artiste strasbourgeois de 18 ans. DR
d’être tout seul. Le fait de travailler à plusieurs sur une même
œuvre permet souvent d’apprendre de nouvelles techniques.
nith de Strasbourg. Et le16 octobre, il sera à Sélestat. Miskar est
aussi présent sur tous les réseaux
sociaux.
Miskar a exposé son travail au
live painting le 29 septembre
pendant l’événement de l’apéro
sneakers chez « Curieux ? » à
Strasbourg et en Octobre, au Zé-
Nicolas Kray et Marouane Ghaoues
CO N TAC T E R co n t a c t . m i s [email protected]
Le franc-parler de Franco
Franco Tavares est un jeune rappeur mulhousien né dans le quartier des Coteaux. Passionné par la boxe et le rap depuis toujours, il commence à se faire un nom dans le monde de la
musique à Mulhouse. Il nous parle de son parcours.
Franco Tavares, pourquoi chantezvous du rap et pas un autre style musical ?
J’aime la musique à la base. Pourquoi le rap ? C’est notre enfance ! J’ai été bercé par ça. Mes grands cousins écoutaient du rap, mes fréquentations aussi. On a essayé au départ
DR
pour s’amuser et ensuite c’est deve- Franco, un Mulhousien qui a grandi avec le rap. nu une passion.
faites ? Avez-vous déjà réalisé un c’était un délire, je ne pensais pas en
Comment définiriez-vous le rap ?
CD ?
arriver là, alors je ne me suis pas pris
la tête.
Le rap aujourd’hui a changé, je ne J’ai fait plusieurs scènes étant plus
dirais pas évolué, mais changé. Les jeune. Dernièrement, Esko, un rap- Quels sont les messages que vous gens pensent plus à faire de l’argent peur de Colmar, m’a invité sur scè- souhaitez faire passer ?
qu’à faire du vrai rap.
ne. Et j’ai déjà fait quelques CD que j’ai vendus moi-même dans la rue. M o n m e s s a g e à l a j e u n e s s e Quels sont vos chanteurs préféAvec mon propre vécu pour inspira- d’aujourd’hui c’est d’aller à l’école,
rés ?
tion.
d’être sérieux en cours et finir diplômé. Il ne faut pas tout miser sur la Je n’ai pas de rappeur préféré, Pourquoi avez-vous choisi ce nom musique et le sport pour finir à 25
j’écoute tous types de musiques, de scène ?
ans dans la rue sans qualification.
d’artistes français ou étrangers.
Franco est le diminutif de François
Pierre Larribe
Quelles scènes avez-vous déjà qui est mon vrai prénom. À la base,
et Marouane Mehdaoui
Qui n’a jamais lu ou entendu parler du roman Le Rouge et le Noir de
Stendhal ? Mais vous n’avez certainement jamais pensé qu’il
pourrait exister sous la forme d’un
manga !
Ces mangas, tout comme un roman, permettent de raconter une
histoire, mais en la simplifiant
pour pouvoir toucher une audience plus grande. En effet, dans Le
Rouge et le Noir, le manga passe
de 608 pages dans l’œuvre original
à 139 dans la version illustrée.
Cela permet de toucher une tranche d’âge plus basse que les
œuvres originales. Sa couverture
colorée et les images séduisent les
plus jeunes, tout en restant assez
fidèle à l’œuvre originale, ce qui
rassure les lecteurs plus âgés.
Malheureusement, ce manga ne
pourra pas vous apporter autant
que le roman, le fait de simplifier
l’histoire nécessite de supprimer
certains personnages ou de sauter
certains points plus ou moins importants de l’histoire.
Ce format n’est donc pas parfait
pour adapter une œuvre littéraire.
Même sans connaître l’œuvre originale, un lecteur aguerri pourra
être déçu. Ça va vite. Très vite. Les
messages devant être transmis ne
sont pas forcément présents et
l’immersion s’en retrouve grandement amoindrie. Dommage.
On devrait prendre les adaptations
d’œuvres littéraires en manga
comme des mises en bouche, avec
en plat principal, l’œuvre originale.
Mais le meilleur moyen de savoir si
vous aimerez le manga, c’est de
tester et de découvrir ces œuvres
de vous-même !
Enrick Saillard, Léa Wohlgroth
et Léo Duchemin
Grand Est
Lycée, cours, mais aussi sport
31
JOURNALISTE D'UN JOUR
L’équipe J1J de Nancy
Le sport, pour la détente après les
cours. Photo RL/Frédéric Lecocq
À peine sortie des cours, Jade,
lycéenne de 15 ans file au judo
pour s’entraîner en vue des compétitions.
Jade fait beaucoup d’entraînements très intensifs le lundi et le
jeudi, ce qu’on appelle des préparations physiques. Les autres jours
de la semaine, elle se dépense
énormément, elle se surpasse ce
qui l’amène souvent à la gloire
dans plusieurs compétitions. Cette grande sportive doit s’accrocher pour ses études. Avec un emploi du temps bien chargé entre les
cours et la pratique, elle essaie de
travailler avant ses entraînements
même si cela est parfois difficile.
Oscar, élève du lycée Chopin, pratique du rugby en compétition toutes les deux semaines. Trois fois
par semaine il part s’entraîner intensivement pendant deux heures. Les cours restent toujours
importants. Oscar s’applique donc à bien travailler et bien étudier ses cours
avant le rugby. Certains pratiquent le sport pour
leur plaisir et se consacrent principalement au sport avant les cours.
Comme, par exemple, la musculation : une lycéenne nous a confié
qu’elle préférait passer du temps à
se muscler plutôt que de se poser
pour travailler.
Même les professeurs sont sportifs
à Chopin. M. Cordel pratique le
badminton une fois par semaine.
Pour lui le sport est une détente où
l’on peut trouver ses limites et se
dépasser. Il nous dit qu’il n’en est
pas accro, car c’est pour son bienêtre. Il a une préférence pour les
sports d’équipe qui sollicitent le
partage.
Il y a aussi les sports au lycée, mais
les élèves trouvent cela plutôt ennuyeux. Pour eux, le seul intérêt
c’est celui de se dépenser. Rien ne
remplacera le sport en dehors du
lycée.
Axelle Bodesco, Estelle Gros
et Anouchka Dieux
Photo J1J
Photo J1J
Le groupe d’élèves du lycée Chopin ka Dieux, Lou Grob, Estelle Gros, Jeande Nancy qui a participé à J1J Grand ne Harduin, Sanae Hourri, Mathilde Est :
Humbel, Marine Jacuzzi, Juliette Keller, Maël Lecaplain, Sarah Legnaghi, Rosy Ali Mari, AmelleAmiri, Lucie- Ambre Leininger, Eva Marcyan, Jade Benoist, Axelle Bodescot, EmmaBou- Martignon, Lola Martin, Mathilde haci, EmileBreton, Camille Buron, Masson, Isabelle Mendez-Marquez, Chloé Continant, Joris Cordier, Jeanne Inès Noel, Igor Perrin, Viktoria ReDavot, Anna Dechezlepretre, Anouch- nauld, Nina Roll, Mélissa Salillari, Ma-
non Thomas, TristanVon Lunen, Apolline Zech, Sevgi Zincir.
Professeurs : Alain Cordel (histoire géographie), Anne Cécile Renaudin (français), Brigitte Decker (professeur documentaliste).
Journaliste : Christophe Gobin.
30
Grand Est
JOURNALISTE D'UN JOUR
Étudiante, sportive et… paraplégique
Le jour de la fête nationale en 2008
tous les rêves de Diahoumba jeune
habitante du quartier du Haut-duLièvre à Nancy s’effondrent. Sportive de 13 ans elle devient
paraplégique en tombant de roller.
Aujourd’hui âgée de 21 ans, elle
témoigne de son combat quotidien.
tous les matchs. Elle en est devenue en quelque sorte la mascotte.
Au début de chaque match le cri de
guerre est en sa faveur « Diamhouba HauDul ».
Depuis son accident en 2008, Diahoumba n’a pas fait de sport mais
elle précise : « J’en fais tous les
jours avec tous les efforts liés au
fauteuil roulant. Je n’arrive pas à
accrocher au handibasket mais je
ne saurais expliquer pourquoi. »
Depuis son accident elle s’est remise grâce au soutien de sa famille,
amis, de son club de basket l’AS
HDL, des gens de son quartier et de
la religion.
« Je suis comme
tout le monde »
Battante, son caractère est sa force, elle sait ce qu’elle veut et ça lui
permet d’aller de l’avant.
À part le basket, elle poursuit ses
études et souhaite travailler dans
les ressources humaines.
Au début elle n’était pas autonome, elle avait besoin d’une aide
quasiment pour tout ce qui l’ennuyait mais elle n’avait pas le
choix.
Actuellement en BTS assistant de
gestion en alternance, elle a son
permis de conduire et sa propre
voiture. Ce qui a permis de recouvrer toute son autonomie.
Le basket compte toujours autant elle
Elle finit son témoignage avec un
petit message d’espoir : « A toutes
les personnes qui rencontrent des
dures épreuves au cours de leur vie,
il faut avoir confiance en soi car
c’est la première des réussites.
Évidemment, ce qui l’a le plus attristée c’est de ne plus pouvoir faire du basket. Elle avait un très bon
niveau, d’ailleurs elle se faisait surnommer John Linehan (ancien
joueur professionnel du Sluc nommé le Virus car il avait une énorme
défense !).
Aujourd’hui, le basket compte toujours autant pour elle. Encore licenciée dans son club, elle suit
Je suis comme tout le monde, il n’y
pas de différence ! Fixez-vous des
objectifs et allez jusqu’au bout, à la
fin vous pourrez être fière de vous !
Ce qui ne tue pas rend plus fort. »
Diahoumba, paraplégique depuis l’âge de 13 ans, suite à une chute à roller.
Photo J1J
Rosy Ali Mari
Alexandre Menay : « Il faut croire en sa bonne étoile »
Nous avons rencontré Alexandre
Menay, l’un des jeunes espoirs
de l’équipe de football de
l’ASNL.
Alexandre, peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Alexandre Menay.
J’ai 20 ans. J’ai grandi en région
parisienne. J’ai rejoint l’ASNL en
2011 où j’ai signé mon premier
contrat pro en 2016. Je suis le
troisième gardien.
Comment se passe ce retour en Ligue 1 pour Nancy ?
C’est un début de saison compliqué avec une équipe assez jeune et beaucoup de défaites.
J’espère que l’on va se maintenir : avec un plus de réalisme
dans la surface ça devrait aller.
Est-ce que les jeunes joueurs issus comme toi du centre de formation de l’ASNL pourraient être une solution dans la durée ?
me chercher, je n’avais qu’une
année pour faire mes preuves :
la motivation m’est venue naturellement. Oui. Comme l’ont dit le coach et
le président, c’est un très bon
centre de formation dont sorte n t b e a u co u p d e j e u n e s
joueurs qui auront leur chance
s’ils font leurs preuves à l’entraînement. En 2015, cinq joueurs issus du
centre sont passés pro. Le coach
a décidé d’en garder trois :
Youssef Ait Benasser qui a signé
l’année dernière, Yann Mabella
et moi qui avons signé cette
année.
Comment s’est déroulée ton arrivée puis la vie au centre de formation ?
Mon arrivée fut compliquée parce que j’étais jeune (15 ans). Ça
a été difficile de quitter ma
Comme pour le derby NancyMetz alors que je ne suis pas de
la région.
Les journées au centre s’organisaient entre les cours (2 x quatre heures) et deux séances
d’entraînements. J’ai eu mon
BAC.
Quels conseils donnerais-tu à un jeune qui rêve de devenir pro ?
Alexandre Menay a rejoint l’ASNL en
2011. Il a signé son premier contrat
pro en 2016.
Photo J1J
famille et mes parents ne pouvaient pas souvent venir me
voir.
Au FC Mantois, je jouais pour le
plaisir. Lorsque Nancy est venue
Il faut beaucoup travailler, se
donner à fond, ne jamais baisser les bras et croire en sa
bonne étoile.
Propose recueillis par
Tristan Van Lunen,
Apolline Zech
et Manon Thomas
32
Grand Est
JOURNALISTE D'UN JOUR
Coup de tonnerre sur l’école de Lebeuville
Rentrée 2016, le village de Lebeuville est en deuil. En effet l’école
de la commune est restée vide
pour accueillir ses minis-écoliers.
Plus de rires ni de chants durant la
récréation pour cette commune de
173 habitants.
« C’est une conséquence d’un
manque d’effectif, c’est une décision imposée et nous ne pouvons
pas critiquer », confie Anne Marchal ancienne enseignante de cette école. En effet pour ouvrir une
école il faut un nombre d’élèves
précis : 81 élèves, si cette limite
n’est pas atteinte, l’établissement
ne pourra donc pas ouvrir ses
portes. Or l’école compte 73 inscrits.
Réorganisation
Naturellement des démarches
contre cette fermeture ont été entreprises par l’association de parents d’élèves de l’établissement.
« Les parents ont accroché des
banderoles en face de l’école et se
sont opposés à cette décision »,
dit l’ancienne enseignante. Mais tous ces efforts sont restés
vains et la fermeture a bien eu
lieu. En fonction de leurs âges les
élèves sont dispatchés vers les éco-
Plus de rires ni de chants durant la récréation à Lebeuville. L’école est fermée.
les alentours ce qui oblige une
réorganisation pour tout le monde. « Dans l’école maternelle plus
de séparation entre les classes
mais un cours général. Dans l’établissement élémentaire de Bainville-aux-miroirs deux classes : une
de CP/CM2 en sachant que les
CM2 sont considérés comme les
plus autonomes et l’autre classe
de CE1/CE2/CM1 » disent les enseignantes de ces écoles. Cette
suppression change-t-elle les habitudes des familles ? Pour se rendre
à l’école, le petit Lou 6 ans est
obligé de se lever plus tôt car qui
dit nouvelle école dit nouveaux
horaires et nouvelles habitudes. « Les journées sont plus longues et
la fatigue se fait ressentir », expli-
Photo J1J
que sa maman, la nouvelle école
de ce petit se situe dans un autre
village ce qui fait que Lou est dans
l’obligation de prendre le bus scolaire. Mais cette fermeture n’est
pas une raison suffisante pour enlever le sourire de ces petits bouts
en soif d’apprendre.
Amelle Amiri
Les jeunes Lorrains et la politique française
2017, année dans toutes les bouches
des Français. Les élections présidentielles, un tournant politique. Nous
sommes trois lycéens du lycée Frédéric Chopin qui avons interviewé des jeunes lorrains de 18 ans sur leurs avis politiques par rapport aux présidentielles 2017.
inintéressant. Mais une grande partie veut voter. Cela sera la première élection à laquelle ils pourront enfin participer.
« Notre pays s’est battu pour le droit
de vote et ce serait immature de décider de ne pas voter », affirme Lorène.
Premièrement, que savent-ils à ce sujet ?
Leurs attentes concernant le futur président sont de sortir la France de Selon eux, le rôle du président est de la crise, de tenir les promesses que diriger la France, d’essayer de soule- les candidats exposent, de ne pas
ver les principaux problèmes du seulement se centrer sur l’aspect
pays et de proposer de nouvelles so- économique du pays, mais aussi sur lutions. La plupart sont bien infor- l’aspect social et écologique.
més sur la date des élections qui est en mai 2017. Une majorité de jeunes
Pour finir,
ne partagent pas le même avis sur
les primaires
les médias. Quelques-uns s’inforsont-elles
ment par les émissions télévisées,
nécessaires ?
les journaux, mais essayant toujours de se forger leurs propres avis. Ces jeunes adultes trouvent que les Selon eux, les médias influencent primaires ne servent qu’à rétrécir le
les citoyens. D’autres croient juste nombre de candidats et pensent ce qui est diffusé sans vérifier.
que tout cela est « truqué ». Deuxièmement, se sentent-ils concernés
par ces élections ?
Une majorité de jeunes pense également que la partie qui serait le plus à
leurs avantages sera la gauche. Les jeunes Lorrains ont un avis assez miUne infime partie de jeunes ne se tigé sur les élections présidentielles. cernés, d’autres pas du tout. C’est ce
sent pas concernée trouvant cela Certains se sentent réellement con- qui fait la richesse de la France.
Photo ER/Alexandre Marchi
Inès Noël, Mathilde Masson
et Igor Perrin
Grand Est
JOURNALISTE D'UN JOUR
33
Le design culinaire, une spécialité rémoise
Située en plein cœur de Reims à
deux pas de la cathédrale, l’ESAD
(École supérieure d’art et de design) est une école particulièrement originale.
prendre que cette formation
demande un travail sur soi, une
introspection qui pousse certains
à l’abandon. D’autres aussi quittent le navire quand ils comprennent que la réussite financière
n’est pas toujours assurée au
bout du parcours.
Avant même d’y pénétrer, de part
et d’autre de l’entrée principale,
on découvre deux vitrines qui
exposent des œuvres réalisées
par les élèves. On a ainsi la
sensation d’entrer dans un musée d’art contemporain plus
qu’une école. Le hall est désert
et, là aussi, l’œil est attiré par
d’autres vitrines exposant des
œuvres.
Curiosité et créativité
Ces études nécessitent trois ans
de pratique et sont basées sur la
créativité. Il faut aussi être très
curieux, ouvert sur le monde qui
nous entoure, afin d’avoir un
bagage culturel conséquent, être
créatif et avoir la volonté d’améliorer des choses.
Lorsqu’il nous accueille, Germain
Bourré, responsable de la formation en design culinaire, insiste
sur l’ancienneté de l’établissement dont la création remonte
au XVIIIe siècle, sous le nom
d’école des Beaux-Arts de Reims.
Aujourd’hui, outre ce glorieux
passé, l’école est surtout reconnue pour ses deux spécialités : le
design végétal et le design culinaire. Cette dernière existe depuis 1999.
Les élèves doivent également
être très autonomes, dès le début
de l’année, car ils doivent étudier
une problématique donnée, faire
des recherches sur un sujet qu’ils
étudieront par la suite au fur et à
mesure de leurs années d’études.
SI vous ne savez toujours pas si le
design culinaire est fait pour
vous, alors faites un tour sur la
galerie du site de l’ESAD, vous y
trouverez de nombreuses photos
des projets présentés pour l’obtention du diplôme de master
design et culinaire à l’ESAD.
Un taux de réussite
impressionnant
Le design culinaire consiste à
considérer les aliments comme
des matériaux au même titre que
le verre, le bois ou l’acier à partir
desquels le designer va pouvoir
élaborer de nouveaux objets.
Pour ceux qui seraient tentés par
l’aventure, il faut savoir que mal-
Le design culinaire, illustré par ce projet de l’étudiante Huang Ying.
Photo Baptiste Heller
gré un taux de réussite impressionnant de 98 %, un élève sur 29
seulement n’obtenant pas son
diplôme, il n’est pas aisé de
parvenir au bout du chemin. Notre interlocuteur nous a fait com-
Antoine Laviolette, Eva Turlure
et Adrien De Boerdere
(Lycée Brière, Reims)
SUR LE WEB http://esad-reims.fr/
galerie/
Les Vosges crèvent le petit écran
À Épinal, tout le monde connaît
Vosges Télévision. Cette télévision
locale câblée, appelée à l’origine
Images Plus, a été créée en 1990,
sous l’impulsion de Philippe Seguin, député-maire d’Épinal.
En 2010, elle devient Vosges Télévision sous la houlette et le financement du Département. Ses locaux
se trouvent à deux pas du centreville d’Épinal. La chaîne compte
une équipe de 25 personnes.
Qui sont les téléspectateurs ?
À sa tête, Dominique Renauld, directeur de la chaîne depuis son
lancement. Les objectifs, dès sa
création, n’ont pas changé : un
renforcement de la citoyenneté, de
l’identité locale et de l’appartenance à un territoire. Elle s’adresse
à une majorité de Vosgiens et son
audience moyenne est aujourd’hui
de 125 000 téléspectateurs.
Le public est majoritairement constitué de personnes âgées de plus
de 60 ans. Toutes assurent regarder la chaîne au moins une fois par
jour et avouent avoir une attirance
particulière pour les émissions
consacrées à l’art culinaire. Difficile tout de même pour la chaîne de trouver la bonne recette afin
de toucher les plus jeunes. Comme
en témoigne une statistique concernant les 18-55 ans : ces derniers
regardent la chaîne locale seulement une fois par semaine. Les raisons de ce désamour sont
multiples selon le responsable des
lieux : paramétrage des grandes
chaînes nationales à la mise en
route du téléviseur, méconnaissance du canal de la chaîne (31, 106,
95, 252, 357 ou encore 352 selon
les opérateurs) et manque d’inté-
Depuis 2011 la télévision locale Image Plus a changé de nom pour devenir
Vosges Télévision.
Photo VM/Jérôme Humbrecht
rêt des plus jeunes qui ne se sentent pas très concernés par les
programmes proposés.
Sur l’ensemble du public, les émissions les plus regardées sont le
Journal télévisé qui est diffusé chaque jour à 18 h, ainsi que les re-
transmissions sportives comme le
hockey, le basket-ball, le handball
toujours bien accueilli par un certain public.
Cyprien, Victor, Théo,
Alexandre et Nicolas
(Lycée Lapicque, Épinal)
34
JOURNALISTE D'UN JOUR
Grand Est
Grand Est
JOURNALISTE D'UN JOUR
35
« Chronique d’Outre-tombe », un spectacle à mourir de rire
Une entreprise de spectacle originale, funèbre et désopilante. Valentin Stoeffler et Guillaume Schleer, connus sous le nom de Firmin et Hector, sont deux Strasbourgeois, artistes
humoristes. Ils ont créé un cabaret « funèbre », intitulé « Chroniques d’Outre-tombe ». Une histoire de deux croque-morts qu’ils présentent ce soir à Strasbourg et demain à Staffelfelden.
Rendre la mort
« plus vivante »
Dans ce spectacle, Firmin et Hector parlent de la mort avec beaucoup de dérision et d’humour, la dédramatise. Ils souhaitent « la mettre en avant
sans la montrer, pour amener des gens à rire dans des situations qui, parfois, pourraient être dramatiques ». Ils veulent la mettre en avant car « elle est en vue dans les événements tragiques. On la voit énormément à la télévision à travers l’actualité. Mais, dans la réalité, elle nous est un peu cachée ». Ils la rendent aussi « plus vivante », alors que dans notre culture elle est encore taboue. Ce qu’ils apprécient aussi dans l’univers de la mort, ce sont « les as-
cle sur la thanatopraxie », science de la préservation du corps des défunts.
Deux autoentrepreurs
« Firmin » et « Hector » sont auto entrepreneurs. Ils ont réuni autour de ce
projet de nombreux techniciens du spectacle (metteur en scène et en voix, costumière et scénographe, etc.). D’amateurs, au départ, les
deux comparses ont réussi à développer une véritable entreprise du spectacle vivant, soutenue par la région Alsace avec son dispositif nommé
« Expériences de jeunesse », mais aussi par la ville de Strasbourg par le Firmin & Hector présente leur tout premier spectacle, le cabaret funèbre biais du dispositif « Jeunes talents », intitulé « Les Chroniques d’Outre-tombe ». Photo Paola Guigou
qui ne retient que les meilleurs projets artistiques. La Drac (direction répects visuels et les fantasmes qui peu- est accordéoniste, chanteur, écrivain gionale des Affaires culturelles) vent entourer cette profession de et compositeur. Grâce à ces aptitudes apporte également une contribution croque-mort ». Ils nous livrent un en accordéon, il a remporté de nom- financière à ce cabaret à mourir de spectacle… mortel.
breux prix nationaux. Tous deux rire.
étaient dans la même classe de jazz et
Valentin Stoeffler, alias Firmin, est de musique improvisée. Ensemble, Lola Fleurentin et Justine Schmitt
guitariste, chanteur et compositeur. ils ont commencé à écrire et compoÀ l’âge de 18 ans, il a commencé une ser ce cabaret funèbre, qui est aussi Y ALLER Prochains spectacles : vendrelicence en musicologie. C’est lors de leur tout premier spectacle : « On di 7 octobre au Château Musée Vodou
ses études au Conservatoire de Stras- avait déjà composé des chansons trisà Strasbourg et samedi 8 octobre à La
bourg, qu’il a rencontré Guillaume tes avec beaucoup d’humour noir. On
Margelle à Staffelfelden. SURFER
Schleer, alias Hector. Guillaume, lui, a alors eu l’idée de monter un spectawww.firminethector.com
Les jeunes jouent la carte de la mobilité
Depuis 2013, le gouvernement a
inscrit la mobilité européenne et
internationale des jeunes dans ses
priorités.
Chargé de mission au conseil régional, Claude Cuoco a placé au
cœur de ses préoccupations la mobilité des jeunes européens : « Il y
a environ une centaine d’étudiants
par an qui choisissent d’accomplir
un service volontaire européen en
France. Les jeunes sont toujours
dynamiques et apprécient d’ap-
porter leur propre témoignage de
leur culture. Ils peuvent exercer
une mission d’intérêt général en
construisant des projets à partir
d’une thématique qui leur est proposée. En apportant leur regard
extérieur et leurs compétences, ils
provoquent aussi une émulation
dans l’association dans laquelle ils
accomplissent leur stage », explique-t-il.
Carole Manigart, 23 ans, Belge, a
choisi de poursuivre ses études en
Service volontaire européen
Le service volontaire européen (SVE) fait partie du volet jeunesse
du programme Erasmus +, mis en place en janvier 2014 par la
Commission européenne. Il permet à des jeunes de s’engager et
de participer à des activités dans des domaines tels que la
culture, le sport, la protection civile, l’environnement, etc., dans
un pays de l’Union européenne ou ses voisins. Pour y participer,
il faut respecter certaines conditions de nationalité, d’âge et de
durée. Pour s’engager dans un SVE, il faut avoir moins de 30 ans
et au moins 18 ans et résider régulièrement dans un pays
membre de l’Union européenne ou dans un pays partenaire du
programme éligible au programme Erasmus +. Il n’y a ni
condition de diplôme, ni condition de niveau en langue étrangère.
De nationalité belge, Carole Manigart, 23 ans, a choisi de poursuivre ses études
en France, au lycée agricole de Rouffach. Photo Pierre Gusz
France pour reprendre le commerce familial en vins et spiritueux.
« Les Alsaciens
sont des gens accueillants »
Elle fait partie des personnes qui
se sont débrouillées sans aide.
« J’ai été orientée vers le lycée
professionnel de Rouffach grâce au
site Post-bac et ai été ravie d’obtenir une réponse favorable. » Carole
est logée dans un appartement
indépendant payé grâce à l’aide de
ses parents. « Les Alsaciens sont
des gens accueillants dont la culture est proche de celle des Belges.
Mon seul petit souci est d’arriver à
comprendre la langue, notamment celle des personnes pratiquant le dialecte », sourit Carole.
Laëtitia Blanckart,
Agathe Ponsonnet
et Julien Morel
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JOURNALISTE D'UN JOUR
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