Article Ch`ti open minded Contest - Benoit GUITTON

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Article Ch`ti open minded Contest - Benoit GUITTON
Ch’ti Open-Minded Contest – Open de Grimpe Universitaire 2009
Le Ch’ti Open-Minded Contest
Introduction
Premier opus de ce pétillant open. L’objectif initial n’était autre que de
tromper l’inertie du mur du complexe pour ne pas voir s’étioler
l’enthousiasme des étudiants du campus pour cette prodigieuse activité.
De là à en produire un contest mémorable, la route restait longue.
Un long travail acharné nous attendait. Un petit créneau de deux jours
nous a été gracieusement mis à disposition ; il a fallu en profiter, non sans
zèle. Cependant à deux le travail semblait mirobolant. Simplement
colossal mais irrésistiblement attirant.
La tâche première fut malaisée. Dévisser un nombre exponentiel de prises
pour en revisser le même nombre à un lieu adjacent a fait sourire de
manière compréhensible les gardiens du gymnase. Les questions fusaient.
Mais pourquoi changer ? On tentait une esquisse de réponse sachant
pertinemment que notre prose n’en était qu’illusoire…
Ch’ti Open-Minded Contest – Open de Grimpe Universitaire 2009
Cependant, fatigue aidant, le plus flagrant des dilemmes flânait sur nos
corps atrophiés vers 2h du matin et restait l’adéquation du niveau
théorique recherché avec l’inéluctable réalité : ce que je viens d’ouvrir
est-il 5c, 6b ou 6c+ ? A voir l’état de nos mains et de notre corps laminé,
on savait qu’on n’avait guère de précision quant à l’indication d’une
cotation. Une autre question fugace mais redondante venait également
régulièrement prendre pied : les invités seront-ils pour la majorité
débutants ou grimperont-ils tous avec l’aisance mythique et phénoménale
du regretté P. Berhault ?
Beaucoup de questions auxquelles seule la mise en action de l’open pouvait
répondre. Le chrono est lâché, la réponse enclenchée…
I.
La Scène
Pas de folie des grandeurs pour cet open. Un nombre de participants
limité à 40, faute d’espace vertical. Le mur est petit mais joyeusement
modelé par diverses couleurs chatoyantes. Et pour tout dire, tout ce qui
est petit est mignon. Au diable les somptueuses arènes sans âme où trône
amertume et froideur, place aux murs confinés mais chaleureux de ce
miniature théâtre de quartier. Ici le bleu se mélange au jaune pour
calmement offrir un verdoyant tableau, véritable trou de verdure et
splendide page blanche pour ouvreur passionné.
D’autant que le directeur des
installations Christian Carassus nous a
affectueusement offert un nouveau
terrain de jeu fabuleux: le bloc bleu,
petite
perle
à
connotation
bellifontaine, offrant aux grimpeurs la
possibilité de se rétablir au sommet,
facteur rappelant aux candidats que la
conquête alpine existe encore et
toujours. Au détail près que E. Hillary
n’avait pas l’obligeance de faire sonner
un klaxon du plus bel effet au sommet
de l’Everest !
Ch’ti Open-Minded Contest – Open de Grimpe Universitaire 2009
Les prises neuves sont venues fleurir l’œuvre et se sont vues éparpillées
ça et là pour tenter de produire une gestuelle particulière et originale,
véritable symphonie du mouvement pour l’esthète grimpeur et magique
expression des sens dans cet architectural opéra vertical. La taille
microscopique du mur pouvait donc, à première vue, prêter à sourire mais
comme un illustre et adorable belge nous le rappelle souvent, ce n’est pas
la taille qui compte mais ce qu’on sait faire avec. On a donc tenté le
délicat pari.
Mais cessons cette triviale mise en scène ; Passons à l’action.
II. L’Erudit fonctionnement
La société actuelle a cette volonté omniprésente de cadrer,
d’institutionnaliser. Le cadre sportif fédéral n’en est souvent que son
émissaire : nombreux juges au pied des bloc, plaisir inhibé par un esprit
compétitif exacerbé…
Pour cet open, place à l’anarchie ! Et à la
confiance. Les grimpeurs devaient noter eux mêmes leurs performances
en bloc, ce qui leur permettait d’essayer tel ou tel bloc officieusement en
gérant l’influx nécessaire à la réalisation. La triche reste possible mais
passablement ridicule. De perspicaces et admirables juges sont venus
compléter le diptyque en analysant scrupuleusement les prestations de la
faune grimpante dans les voies, ceci afin de limiter stricto sensu la
sournoise et ineffable erreur, simple étourderie ou bavure volontaire…
L’anarchie ne se crée tout de même pas dans le chaos.
Anthony Fouquoire et Benoît Bouton jugeant les finales
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Afin de répondre à l’attention portée pour le plaisir des grimpeurs, le
mode de fonctionnement général s’inspirait de diverses sources, parfois
d’origine fédérales, parfois calqué sur d’autres opens amicaux, d’autres
fois purement et simplement inventé. Au final, 24 blocs et 12 voies de
qualification étaient proposés. L’allégeance à la configuration du mur
soumettait cependant l’ouverture des voies à l’exiguïté. Au moins 6 blocs
par secteur, cela instituait malheureusement une fiévreuse et courtoise
file d’attente avant l’ultime essai tant espéré. Mais peut être aurons nous
la félicité et l’exquise satisfaction d’admirer le dénouement du projet
d’agrandissement du mur du complexe l’année prochaine si l’occasion
d’initier une seconde édition fait surface. La qualité de ce petit open en
serait décuplé.
Benoît Borel et Erwan Leclair en pleine réflexion…
Mais malgré les problèmes récurrents d’espace, joindre la sélection à
l’agréable ne relevait pas du domaine de la gageure. La recette n’en était
pas moins débonnaire : laissez mijoter deux heures en liberté le guilleret
troupeau au sein de la marmite verticale et ne retenez du papier jaune ou
bleu que la quintessence du fruit accompli : les 3 meilleures performances
en bloc et les 3 meilleures performances en voie. Sélectionnez le fleuron
de l’escadron masculin (8 garçons) et la crème de la fine délicatesse
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féminine (6 filles), mettez les sous vide puis faîtes les frémir un par un à
vue dans une voie et un bloc et ce sous le regard méticuleux des
spectateurs avertis. Le plat est servi, soigneusement agrémenté d’une
musique adaptée, plat semble t-il indiciblement épicé pour certains. Si le
rouge ne faisait pas partie des teintes propres au mur, il était
ostensiblement à l’honneur aux vues des visages endiablés des
concurrents…
Benoît Parent dans un des blocs de qualification
III. Lâchez les fauves
Chaque bloc ou voie faisait partie intégrante d’un secteur bien précis. Le
but avoué était de rappeler aux néophytes (ou aux grimpeurs dont la
culture escalade s’est promptement noyée dans la bière) l’existence
d’illustres grimpeurs ou falaises. Pour information, le secteur Freyr tenait
à rappeler la présence de cette majestueuse barre calcaire à moins de
deux heures de Lille. L’antagonisme Plat pays/falaise a donc sa
frauduleuse exception. De la même manière le secteur C. Destivelle
n’avait pour autre raison d’exister que de rappeler que Catherine n’est pas
seulement une alpiniste de renom mais qu’elle a bien été également une
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grimpeuse d’exception : son ascension de « Choucas » 8a+ à Buoux n’en est
que le pragmatique reflet.
De plus, l’open avait également cette particularité cocasse, discutable
délire d’ouvreur insouciant : chaque bloc possédait le nom d’une bière.
Dire que certains ont trinqué à la bière est un euphémisme. Si pour une
minorité la mousse a suffi, la plupart des engagés se sont véritablement
noyés dans le flux des blocs dont la couleur passait de la blanche à
l’ambrée pour terminer par de brunes acidulées. Indiscutablement l’open
avait vocation à produire du plaisir et à fuir stress et empressement,
mais à voir certains risquer l’overdose par d’éthyliques essais, on finissait
par croire qu’ils se mettaient eux même sous pression. Certes le bloc à
corde « Mort Subite » nécessitait une ivresse programmée afin de
tituber de gauche à droite pour atteindre la bassine finale, véritable et
suprême exutoire de ce saoulant cheminement, mais à voir les
concurrents cuver leur phase qualificative, on se demandait si l’Alcootest
ne devait pas prolonger la dégustation.
Christophe Sénéchal dans le bloc « Mort Subite »
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Et effectivement, pour corrompre les bières d’abbaye et ainsi pouvoir
construire son œuvre finale, bloc par bloc, ce n’était pas la sagesse et la
quiétude des moines trappistes qu’il fallait adopter mais bien la force et
l’exaltation du plus fervent des bâtisseurs de cathédrale. Oubliez missels,
voies du seigneur et autres sanctus, il fallait mettre la main à la pâte et
ne pas se laisser enivrer par les sournoises effluves de houblon
fermenté : la pieuse et paisible croix sur le papier bleu ou jaune en
dépendait.
Laurent Fumaroli – Juge
IV. L’épopée finale
8 somptueux et virils garçons ainsi que 6 charmantes déesses ont été
judicieusement sélectionnés à partir des résultats des qualifications. Si la
bière s’imposait en phase qualificative, l’eau minérale semblait de mise en
isolement pour récupérer de l’acide lactique accumulé.
Leur but : tenter d’enchaîner à vue la voie proposée et le bloc à la suite.
Pas de récupération intermédiaire. Un laps de temps de 6 minutes pour
chacun des 2 challenges était fixé et ce avec autant d’essais que possible.
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Le « A vue » reste la discipline reine : chacun lit la voie, l’interprète de
manière différente, déchiffre le problème posé en fonction de ses
qualités et défauts, quitte même à passer outre le passage prévu par
l’ouvreur… Petit plaisir jubilant mais parfois risqué.
Les femmes ont eu le droit à une véritable traversée du désert en 6a+,
petite œuvre soigneusement concoctée par Elsa, traversant
intégralement le mur vertical et se finissant, récompense suprême, dans
le dévers aux douces couleurs des calanques de Marseille. La lutte fut
torride et la voie n’a succombée qu’à l’assaut impérial de ‘Nanou’ (Anne).
Cependant Anne-Sophie la talonne alors et ne tombe qu’à deux prises du
Graal. Les dés sont jetés, l’erreur à mettre en veilleuse. Le bloc Femmes
était malheureusement d’une difficulté trop relevée, le spectacle annihilé
par un sordide pas de départ nécessitant la connaissance parfaite et
précise de l’inexorable transfert de poids, connaissance technique
indémodable. On apprend avec les erreurs et ce, des deux côtés du
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diptyque Ouvreur/Compétiteur. Le bloc verra cependant une très belle
tentative d’Anne-Sophie, qui ne pourra malheureusement, faute de temps
et de fraîcheur, poursuivre son élan en sortant le bloc. L’avance de ‘Nanou’
est irrémédiable et c’est avec plaisir que l’AS STAPS Lille 2 se hisse sur
la plus haute marche du podium de cet open.
Anne Denambride – Voie de finale femmes
Chez les hommes, la victoire semblait difficile à pronostiquer. Bien
perspicace aurait été celui qui me donnait le classement dans l’ordre.
Charly, adepte du mur de What’s Up, grimpe posément et efficacement.
Sa force semble certaine, d’autant qu’on sent qu’il se fait plaisir à grimper
en cette soirée. Il reste zen et ne semble pas, tout comme Tom,
intéressé par l’enjeu. Point d’illusions, le plaisir de grimper suffit. Benoît
et Tom restent tout aussi impressionnants. Leurs styles de grimpe
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divergent, leurs attitudes aussi. Autant Benoît semble survolté et sûr de
l’efficacité de son escalade, autant Tom semble posé, calme et totalement
dénué de la volonté de gagner. Pas de précipitation, pas d’invectives, une
attitude sage et caractérisant scrupuleusement le personnage. Tom
ignore d’habitude la compétition : se comparer à d’autres grimpeurs dans
un stade vertical pour savoir qui est le plus fort est bien loin de ses
préoccupations ; Tom n’est juste qu’un falaisiste passionné, excellent
technicien dont le style en impressionne plus d’un. Ses réalisations en
falaise parlent pour lui : « Banegger » 8a à Freyr, « Femme blanche » 8a+
à Céüse et même une excursion prodigieuse dans le 8a à vue avec
« Lourdes » à El Chorro. Palmarès on ne peut plus révélateur.
Benoît grimpe dans un style totalement différent de celui de Tom. Une
rapidité d’exécution impressionnante : il coure de prises en prises grâce
à une coordination parfaite et une prise de décision efficace. On sent un
gros passé en compétition et une motivation à rude épreuve.
Charly Leblet – Voie de finale hommes
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Et ces 3 là vont nous offrir un bien beau spectacle. Charly affine
calmement sa grimpe et se retrouve le premier à avancer dans la partie
supérieure de la voie, seulement alors visitée par Stanislas. Le dernier
pas retors final lui est cependant fatal lors de ses deux tentatives. Tom
suit et sa grimpe vagabonde le fait traîner. Le dernier pas le ramènera lui
aussi au doux plancher des vaches à deux reprises. Reste Benoît. Son
rythme rapide et efficace fonctionne à merveille dans cette voie où prise
de décision et rapidité sont des atouts non négligeables. Benoît survole la
voie et pose tous ses concurrents en sortant la voie de manière impériale.
Le public comprend là la performance et ne manque pas de glorieuses
éloges pour cette ascension remarquée et remarquable.
Benoît Parent – Voie de finale hommes
Ch’ti Open-Minded Contest – Open de Grimpe Universitaire 2009
Reste le bloc. Benoît a une avance conséquente sur ses deux compères
mais gagner ne relève que du domaine de la contingence. Charly, pourtant
doté d’une force incommensurable, n’a pas fait de merveilles et la
prouesse de l’enchaînement semble illusoire à la vue de sa prestation. Tom
se lance. Son style reste impeccable, son attitude aussi. Le fait de faire
tourner une prise dans la partie décisive ne le touche même pas. La
tranquillité d’un Chris Sharma doublée d’une technique me rappelant un
certain blond : Patrick Edlinger. Poussé par les encouragements, Tom finit
par sortir le bloc avec verve et opiniâtreté, une véritable apothéose pour
l’ouvreur… Il pose là tous ses concurrents (même s’il ne les considère
certainement pas comme tel) car même Benoît, pourtant plus frais
physiquement reste cloué au pas décisif. Son avance est surpassée, la
première marche envolée. Un grand moment de grimpe, et la consécration
méritée d’un fantastique grimpeur belge.
Tom Coosemans – Bloc de finale hommes
Ch’ti Open-Minded Contest – Open de Grimpe Universitaire 2009
Les podiums au complet :
Benoît, Charly, Tom, Anne, Audrey, Anne-Sophie
V.
Le Bilan
Un bilan globalement positif même si certains points viennent chatouiller
mon esprit critique acéré. D’abord le temps trop court des qualifications :
2h30 voire 3h permettraient de davantage rassasier le tenace appétit
des compétiteurs. La frustration reste pleinement à prohiber.
L’idée de placer la compétition un vendredi soir permettrait en outre de
fêter dignement les mémorables ébats de nos rutilants athlètes. Une
belle conclusion festive, c’est le retour au calme et l’occasion de
rencontrer moins succinctement les valeureux protagonistes de cet OpenMinded Contest. L’occasion également de goûter la bière dans son état
initial : liquide !
Enfin quelques erreurs viennent ternir le tableau. La création a ses
limites et l’inévitable arrive, l’erreur d’ouverture, véritable rature du
peintre : tout le monde ne peut être Cézanne, Monet ou Van Gogh. La
maîtrise a son corollaire : l’acuité, la perspicacité, le temps et le matériel
disponibles. Autant de paramètres à gérer rendant la perfection souvent
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lointaine et aléatoire. Qui pense la frôler s’en éloigne ensuite
inexorablement. L’ouverture n’est malheureusement pas une science
exacte ; qui plus est ma maîtrise des matières scientifiques a toujours
frôlé la dérision… Pour moi la subordonnée à l’exactitude a toujours couru
sur une droite d’équation aléatoire fonçant vers l’infini ! Pour exemple,
avoir oublié l’inconnu « dièdre » dans le bloc « Chimay » a provoqué une
montée exponentielle du pourcentage de réussite, ce facteur omis
rendant évidemment l’équation débonnaire… Je savais que j’aurais dû
davantage travailler et analyser les problèmes logiques dans ma jeunesse !
Ah, si ma chère mère m’entendait…
Benoît GUITTON-BOUSSION,
Co-ouvreur
Benoît Guitton-Boussion et Tom Coosemans
Elsa Heyman
Ch’ti Open-Minded Contest – Open de Grimpe Universitaire 2009
•
Un grand merci à Elsa HEYMAN d’avoir créé cet open de toute pièce avec
un travail considérable pour trouver les sponsors, l’équipement, les fonds…
et d’avoir gérer l’ouverture avec moi jusqu’à des heures plus que tardives…
•
Un grand merci aux juges qui ont été exemplaires et formidables, tout
aussi efficaces que des juges officiels diplômés et avec un plus non
négligeable : le sourire ! Juges et Techniciens : Benjamin Vallé, Christophe
Sénéchal, Anaël Roger, Céline Ruszala, Pierrick Durand, Céline Gaillot,
Laurent Fumaroli, Lucie Michel, Marie Gilbert, Perrine Gorez, Marie
Quillien, Romain Dhouailly
•
Un grand merci aux sponsors qui nous ont gâté ! sans eux la compétition
aurait semblé bien fade et les joyeux concurrents seraient repartis
« broucouilles » de celle-ci (Petzl, Expression Holds, Beal, Entre-prises,
What’s Up et Garra Climbing Shoes)
•
Un grand merci à Simon d’Expression Holds pour sa rapidité d’envoi des
prises malgré un travail que je sais monumental.
•
Un grand merci à Christian CARASSUS pour ce merveilleux bloc bleu. On
espère l’extension proche et dans le même style : heureux soient les blocs
avec rétablissement et sortie au sommet !
•
Et un grand merci à Thomas LELEU, Xavier CLEMENT, Jean-Marc
DAVID, Laurent MICHEL, Léon SPITAELS et aux gardiens du CSU José
Savoye pour leur contribution amicale à cet événement

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