Jérusalem: la France amnésique à l`Unesco

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Jérusalem: la France amnésique à l`Unesco
Jérusalem: la France amnésique à
l’Unesco
La France a voté une résolution de l’Unesco arrachant au peuple juif ses
liens avec ses lieux saints historiques et en en faisant des sites
musulmans. C’est oublier l’histoire de Jérusalem.
La France à l’Unesco a voté une résolution arrachant au peuple juif ses liens
avec ses lieux saints historiques et en en faisant des sites
musulmans ; l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et
la culture (sic) dont l’objectif affirmé est « d’encourager la paix et le
respect des droits de l’homme par l’éducation » ! Que des Etats arabes dont
l’obscurantisme s’étale en permanence sur les pages des quotidiens
internationaux, veuillent faire disparaître la géographie et l’histoire de
l’Etat juif, nous y sommes habitués. Que l’Unesco se déshonore une nouvelle
fois, c’est devenu une manie, mais la France ! Le stigmate d’un lent et long
déclin. Un suicide.
L’Unesco contre le Coran
À l’Unesco, nous avons appris qu’Hollande est inculte, ses amis et
gouvernants avec lui. Tous, pourtant, ont étudié dans des écoles
prestigieuses. Mais ils ont oublié les auteurs classiques grecs et romains
que sont Hérodote, Tacite, Tite Live, Strabon, Sénèque, Pline ainsi que les
Evangiles. Ils se sont alignés sur les plus incultes de la planète, ceux qui
veulent faire dominer une loi du Moyen Âge aux dépens même de leur propre
texte qui affirme qu’« Allah a assigné cette terre aux fils d’Israël jusqu’au
Jour du Jugement » (sourate 5, verset 21), et « nous avons fait les enfants
d’Israël les héritiers de la terre » (Sourate 26, verset 59) ! Sans parler
des exégèses du célèbre Al-Tabari.
La France et ceux qui ont voté ces résolutions font même mine d’oublier les
firmans de califes affirmant le caveau des patriarches et le tombeau de
Rachel héritages juifs (firmans de 1615 renouvelés en 1827 et 1831). L’Unesco
s’oppose en outre aux résolutions de la Société des nations (SDN) qui
affirmait les liens historiques du peuple juif avec cette terre (24 juillet
1922) et donna mandat à la Grande-Bretagne d’y favoriser l’établissement d’un
foyer national juif (la Transjordanie a été retirée du territoire du mandat
sur la Palestine le 16 septembre 1922 pour le prince Abdallah, fils du chérif
de la Mecque). Par la suite, l’ONU, successeur de la SDN, avait entériné une
situation de fait en proposant (l’article 80 de sa Charte lui interdisant de
créer un Etat sur le territoire, sauf accord entre les parties) une nouvelle
partition de la Palestine (résolution 181 du 29 novembre 1947). Pour mémoire,
les Etats arabes voisins montent à l’assaut d’Israël dès le départ des
Britanniques. Personne ne vient à l’aide des Israéliens agressés par des
membres de l’ONU (l’adhésion comporte un engagement à ne pas faire de
guerre…). Les juifs perdent la vieille ville de Jérusalem où ils étaient
largement majoritaires depuis au moins le recensement ottoman de 1844 (déjà
en 985, le voyageur arabe Muqaddasi se plaignait qu’« à Jérusalem la grande
majorité de la population est juive » et que « la mosquée est vide des
adorateurs »).
Une réécriture religieuse du conflit
Pour faire bonne mesure, l’ONU, dans un monde qui comportait alors 60
millions de réfugiés, a créé une agence spécifique avec un statut spécifique
pour les 650 000 réfugiés palestiniens (ceux qui pouvait prouver une
résidence dans le territoire israélien au cours des deux années
précédentes…), l’UNWRA. Inversement, l’ONU n’est pas intervenue en faveur des
700 000 juifs expulsés des pays arabes. Est-ce une surprise ? Voilà quelques
rappels historiques pour nos dirigeants incultes ou aveugles.
Donc, pour l’Unesco aujourd’hui, il n’y a pas de lien entre le peuple juif et
ses sanctuaires (le Temple, le tombeau de Rachel, le caveau des Patriarches).
Est-ce à dire que les musulmans ne sont pas rancuniers car, après tout, selon
le récit, c’est Sarah (pour ensevelir laquelle Abraham aurait acheté la
grotte-caveau) qui aurait chassé Ismaël, ancêtre mythique des Arabes ?
La revendication d’en faire des lieux saints musulmans montre avec vigueur la
dimension purement et ontologiquement religieuse donnée au conflit. C’est ce
pour quoi la France a voté dans la pétaudière de l’Unesco, prétendue temple
de la culture et de la paix. Hollande et son gouvernement ont plus que
déshonoré la France, ils l’ont encore affaiblie. Ils en ont fait une
république bananière d’une idéologie mortifère antidémocratique. Et Valls,
malgré ses déclarations, laisse faire. Quel courage ! S’il était défavorable
à ce vote et n’a pas pu s’y opposer, que n’a-t-il démissionné.
Pas de Jésus sans Temple juif
Voilà que le juif Jésus devenu Issa est Palestinien. Pourtant, sans Temple
juif, il n’y aurait pas eu de marchands du Temple et donc de Jésus. Ou bien
tout ceci n’est qu’un mensonge et l’Europe n’a pour racine chrétienne que du
vent, du sable du désert. L’islam, lui, absorbant Issa, entre en
contradiction avec lui-même. La France ne soutient pas même ses amis arabes
contre eux-mêmes. La France n’a pas de vision politique.
Mieux encore, dans une résurgence de pensée colonialiste, elle veut relancer
des négociations de paix sans les belligérants. Pour tenter d’imposer quoi ?
Pour faire oublier son empire colonial présent ? Les récentes manœuvres de
Fabius à propos de Mayotte à l’ONU ? Celles sur les îles de la Société ? Les
retards pris sur le référendum en Nouvelle-Calédonie promis par Mitterrand ?
Ne nous y trompons pas, rien de tout cela n’est bien grave pour Israël qui en
a l’habitude et se moque bien des gesticulations onusiennes partisanes.
Israël qui a d’autres chats à fouetter, continue d’avancer dans la culture et
le développement. Mais la France ? Que va-t-elle faire dans cette galère et
ces fourberies ?
Richard Rossin est écrivain, ancien Secrétaire Général de MSF, cofondateur
de Médecins du Monde
Source :© Jérusalem: la France amnésique à l’Unesco | Causeur

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