El metodo de Hicks y la macroeconomia : una lecture desde Ernest
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El metodo de Hicks y la macroeconomia : una lecture desde Ernest
EL MÉTODO DE HICKS Y LA MACROECONOMÍA : UNA LECTURA DESDE ERNEST NAGEL Taouil Rédouane Université Pierre Mendès - France Keynésienne par son lot d'objets, la macroeconomie est, ce qui est au demeurant peu souligné, hicksienne par sa méthode . L'enchaînement des questions et la suite des résultats, du schéma IS/LM jusqu'à la nouvelle économie keynésienne, se situent au sein d'un référentiel unique où s'inscrivent ensemble des points de vue concurrents. Cette orientation porte visiblement l'empreinte de la méthode de Hicks qui consiste à traduire des théories dans un vocabulaire à même d'assurer une commune mesure entre les hypothèses et les énoncés et d'unifier la visée et la formulation des problématiques. Cette procédure s'apparente à maints égards à l'opération de réduction d'une théorie à une autre telle qu'elle est analysée par E. Nagel (1961). Conçue en vue de mettre au jour l'unité fondamentale du savoir scientifique, une telle opération tient en la traduction d'une théorie à réduire T dans le langage et la structure constitutive d'une théorie réductrice T'. Celle-ci doit être, à cette fin, en mesure de décrire et d'expliquer toute la classe des phénomènes correspondants à T. Moyennant réajustement de définitions et reformulation d'hypothèses, la réduction prend la forme d'un englobement de la théorie à réduire comme version interne à un modèle explicatif de base. La commensurabilité ainsi établie assigne des bornes au champ d'application de la théorie réduite en lui affectant la fonction de traduire les concepts réducteurs dans l'explication d'un ensemble donné de phénomènes. A y regarder de près,la méthode de Hicks dénote les mêmes propriétés : « Je ne peux comprendre ce que les autres ont fait avant de pouvoir l'exprimer dans mes propres termes». La préoccupation centrale de l'analyse hicksienne est de spécifier une structure globale de référence dans laquelle peut s'inscrire toute proposition sur l'équilibre macroéconomique conçu comme état de compatibilité simultanée des comportements sur les divers marchés. Le maniement du jeu d'hypothèses débouche sur des propositions qui découlent ogiquement des principes généraux de cette structure. Il est en ce sens un procédé qui élargit le domaine de validité de la théorie de l'équilibre en intégrant l'état macroéconomique où les demandes et les offres ne sont pas satisfaites sur tous la marchés. Pour les besoins de la comparaison, Hicks confère au modèle classique une dimension monétaire qui contredit le principe de neutralité de la monnaie. La synthèse néo-classique a poursuivi cette élaboration d'une théorie macroéconomique réductrice en restaurant la théorie quantitative et en introduisant le marché du travail. L'inclusion du sous-emploi keynésien dans ce cadre a ouvert la voie à la recherche de fondements microéconomiques qui, les résultats sur les propriétés d'existence d'équilibre aidant, a érigé l'équilibre concurrentiel comme norme. Ainsi s'est établie une théorie réductrice en mesure d'envisager des variantes d'imperfections concurrentielles, diverses dans leurs hypothèses, et communes dans leur attachement aux marchés parfaits comme dispositif d'allocation efficiente des ressources. La nouvelle synthèse, dont on évoque la reconstruction aujourd'hui participe pleinement de la consécration de la réduction hicksienne à travers la microéconomie de l'information, des coûts de transaction et la théorie des jeux.