La Guerre sous-marine

Sac-­‐-­‐Morane Alexandre Hangen Pierre-­‐Louis Paquin Guillaume Les Sous-­‐marins durant la Première Guerre Mondiale (1914-­‐1918) A la veille de cette Grande Guerre, les forces maritimes ne se reposaient que sur la domination destructrice et la puissance monstrueuse des cuirassiers, terribles canons sur mer. La Grand Fleet britannique, la flotte la plus puissante du monde, espérait en effet couler rapidement et facilement la Hochseeflotte d’Allemagne à l’aide de ces monstres marins. L’Allemagne, étant consciente de son grand désavantage, se réfugia rapidement dans ses ports lourdement protégés, en attente d’une future solution avantageuse. Cette solution se basa rapidement sur les U-­‐Boote qui suivent le modèle du premier sous-­‐marin de combat le Narval, datant de 1899. Nous nous intéresserons tout d’abord au rôle important, et ses évolutions, des U-­‐Boote durant cette Première Guerre Mondiale. Nous tenterons par la suite de comprendre les principales problématiques morales provoquées par l’utilisation importante de cette flotte moderne et meurtrière. Nous nous concentrerons enfin sur l’économie inédite que ces nouvelles machines de guerre ont pu engendrée. L’U-­‐Boot classique apporte avec lui plusieurs avantages comme celui de la discrétion, la propriété d’un submersible ou encore la surprise de la part des ennemis des attaques maritimes. Contrairement à ce que nous pouvons penser aisément, la Royal Navy ne contrôlait pas la mer du Nord. Dès Novembre 1914, les U-­‐Boote allemands coulèrent 4 croiseurs anglais. Les Britanniques barricadèrent alors leurs escadres de cuirassés, laissant ainsi une guerre marine se jouer par petites unités interposées. Les traditionnelles escadres de surface se limitèrent à la défensive et n'effectuèrent plus que des sorties rapides à la trajectoire aléatoire afin d’éviter les U-­‐Boote menaçants. Les U-­‐Boote possédaient donc un fort pouvoir de dissuasion qui provoqua notamment le repli des cuirassés, canons monstrueux sur mer. L’Angleterre, ne pouvant pas dominer la mer du Nord, décida alors de créer une pression économique sur l’Allemagne à travers un blocus intense. Par la géographie de son pays, le commerce maritime allemand avec l'outre-­‐mer se contraignait à transiter aux environs du Royaume-­‐Uni, permettant à la Royal Navy d'intercepter aisément les ressources précieuses. L’essentiel du trafic britannique par ailleurs se déroulait en Outre-­‐Atlantique, hors d’accès des navires corsaires allemands. Voulant mener à bien cette guerre économique, l'Allemagne œuvra par les nouveaux moyens procurés par les U-­‐Boote, pouvant parfaitement jouer ce rôle sournois d’agitateurs, en franchissant facilement les lignes britanniques afin de porter progressivement la guerre dans l'océan Atlantique jusqu’aux années 1917. Nous pouvons mentionner par ailleurs l’existence symbolique de U-­‐
Boote cargos qui traversaient le blocus et parvenaient ainsi à poursuivre faiblement le commerce avec les Etats-­‐Unis d’Amérique principalement. L’U-­‐Boot ainsi par sa capacité de submersible ouvrait la possibilité miraculeuse d’un franchissement du blocus britannique. Cette dimension sournoise et fourbe des U-­‐Boote fût par ailleurs nettement efficace, meurtrier et dangereux comme peuvent illustrer les chiffres du bilan déséquilibré de cette « bataille de l’Atlantique » de 1917, avec 5 000 navires alliés ou neutres torpillés pour 178 U-­‐
Boote coulés. Suite aux encombrements successifs que la Royal Navy engendrait, l’Allemagne a su s’adapter et utiliser les U-­‐Boote et leur discrétion pour survivre dans un blocus maritime qui semblait intense, intenable et dangereux. L’Allemagne, profitant des avantages monstrueux des U-­‐Boote, souleva massivement un débat important basé sur la morale dans la guerre. Par sa discrétion et sa capacité de torpiller secrètement et rapidement un navire, l’U-­‐Boot sera source d’un grand débat. En 1915, l’Allemagne lança une politique pour ses U-­‐Boote de « guerre totale », torpillant tous bateaux qu’importent leurs nationalités et leurs caractéristiques. Le « Lusitania » fût ainsi coulé aux côtes de l’Angleterre, emportant avec lui 1 195 passagers. Cet acte bouleversant provoqua par la suite une réaction notable de l’opinion publique américaine qui demeurait encore neutre. Peut-­‐on torpiller des civils innocents? Si les cuirassiers, en accord avec le droit maritime, prévenaient systématiquement les navires marchands de l'imminence d'une attaque proche et permettaient donc à l'équipage de gagner rapidement les canots de sauvetage, les U-­‐Boote attaquaient leur victime par surprise. En 1915, suite au scandale du « Lusitania », le chancelier allemand Theobald von Bethmann Hollweg alla jusqu'à déclarer : « Je refuse de placer le sort du Reich entre les mains d'un commandant de U-­‐Boot ». La guerre totale menée par les U-­‐Boote s’estompa donc pour néanmoins renaitre de nouveau à partir de janvier 1917 d’autant plus intensivement. Ne suivant pas le droit maritime, cette question justifiée sur la moralité des U-­‐Boote dans la guerre anima de nombreuses conversations durant la période de la Première Guerre Mondiale. Si l’opinion publique persistait partagée au sujet de l’honnêteté des sous-­‐marins allemands, une certitude méliorative demeure quant à l’efficacité économique reliée par ces nouvelles armes marines. Comme toute économie de guerre, la production intensives des U-­‐Boots, allant jusqu’à 108 unités durant l’année 1916, dans dix chantiers navales différents développa fortement des entreprises allemandes et des villes portuaires, comme Kiel ou encore Hambourg. Sur les 375 U-­‐Boote opérant durant la Première Guerre mondiale, 6 394 navires marchands coulèrent ainsi qu’une centaine de navires de guerre. Nous avons tout d’abord aperçu les différents buts, basés sur la discrétion et la menace flottante de ces nouvelles unités marines, que les U-­‐Boote possédaient au fil de la Grande Guerre. Nous nous par la suite attacher au débat engendré par leurs attaques sournoises et imprévisibles. Nous avons enfin entrevue le développement de certaines régions d’Allemagne provoqué par l’économie de guerre marine. Durant cette dure période de quatre ans de guerre intense, l’Allemagne a beaucoup œuvré avec ses célèbres U-­‐Boote pour riposter contre les Alliés. Cette même technique sera, durant la seconde Guerre Mondiale, reprise, améliorée et intensifiée, bénéficiant fortement des progrès massifs au sujet de l’armement ou de la propulsion nucléaire en autre.