Anarchiens, Anarchiennes, je vous ai compris !

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Anarchiens, Anarchiennes, je vous ai compris !
Anarchiens, Anarchiennes, je vous ai compris !
Après avoir fui les Îles sous le vent des suites de la mort inopinée de son chef à
leur bord, le groupe de voyageurs hétéroclites formé à Dam fendit les flots à bord du
Batavia pendant plusieurs semaines. Malgré quelques passages forts mouvementés,
cette partie de leur traversée leur parut bien légère après les terribles épreuves qu'ils
avaient traversées depuis l'ancien monde.
Depuis leur dernière escale où ils s’étaient libérés des contraintes imposées par
leur ancien capitaine tyrannique, ils avaient enfin la possibilité de se promener
librement sur le pont du navire pour se dégourdir les jambes ou profiter de la vue…
Le paysage continuait à évoluer sous leur regard ébahis. Ce fut tout d’abord le vent
chaud d’Ouest qui leur confirma qu’ils se dirigeaient dans la bonne direction. Bien
qu’il les oblige parfois à dévier de leur cap d’origine, il fut accueilli avec bonheur par
l’équipage harassé. Deux jours après seulement, ils purent apercevoir de drôles de
poissons bleutés avec des larges appendices latéraux –semblables à des ailes- qui
semblaient voler au dessus des eaux en longs bonds aérien, qu’ils baptisèrent le
poiseau. Plus tard encore, ils remarquèrent d’énormes poissons d’un brun profond qui
évoluaient en grandes bandes d’individus et qui remontaient tous ensemble pour
respirer à la surface, puis disparaissaient pour ne plus reparaître : ils l’appelèrent le
poissaufond. En raison de leurs fréquentes apparitions, chaque passage de ces étranges
animaux marins était l’occasion de rassemblements sur le pont accompagné de cris et
de rires des passagers et des marins se plaisant à les observer en les montrant du
doigt. Chacun y allait de son commentaire, tantôt imaginant tantôt mimant chacun
de leurs mouvements. Enfin, des jours plus tard, ils aperçurent d’étranges oiseaux
rouges vifs avec un ventre jaune munis de deux paires de petites ailes survolant le
bateau, et ce à plusieurs reprises, marquant ainsi l’approche de la terre et par la
même occasion de la fin de leur périple. Epatés par l’étrange anatomie des créatures,
ils les surnommèrent les quatre-ailes. Le ravitaillement et les compétences de
navigateur de leur nouveau capitaine aidant, ils parvinrent sans trop d'encombres en
vue des côtes tant attendues du nouveau monde.
Tout le monde était réuni sur le pont du Batavia, impatient de découvrir ce
monde pour lequel ils avaient tout abandonné, porteur dès à présent de tous leurs
espoirs…et probablement de certaines de leurs craintes !! Mené d'une main de maître
par le capitaine Ganarayana Vishnou Garrat Singh et son second, le vaisseau atteignit
le rivage sans encombre malgré les nombreux récifs et passages très étroits qu'il fallut
négocier pour y parvenir. A peine débarqués, le capitaine mena les Compagnons de
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Dam vers la petite communauté dont il leur avait parlé et avec laquelle il avait déjà
réalisé des échanges commerciaux.
Le trajet jusqu'au village fut pour les voyageurs une suite de surprises et de
questionnements sur le paysage et les évènements qu'ils croisèrent sur leur route.
Tout d'abord ce fut la végétation qui les surprit par sa luxuriance inhabituelle tout en
présentant un grand nombre de traits communs avec celle qu'ils connaissaient.
Etrangement, les différents types d’arbres et de plantes ne semblaient pas groupés
par espèces, au contraire elles paraissaient s’épanouir de-ci de-là de façon totalement
chaotique. Quelques heures après le crépuscule, alors qu'ils longeaient encore les
côtes, ils tombèrent sur un groupe de corps épars rejetés sur la berge par l'océan.
Quel ne fut pas l'étonnement de certains en reconnaissant parmi eux des
compagnons dont ils s'étaient séparés avant leur fuite de l'ancien monde. Plus loin,
sortant de la forêt, quelques créatures à la démarche simiesque semblaient se
rapprocher eux aussi des corps, vraisemblablement pour s’en nourrir. Ils eurent tout
juste le temps de les ramener à la conscience avant d’être attaqué par ces étranges
singes à l’allure humaine. Le combat fut aussi violent que bref, et les Compagnons de
Dam nombreux et tendus massacrèrent sans pitié leurs ennemis.
Se remettant de leurs émotions, ils apprirent de la bouche de leurs
compagnons retrouvés les circonstances qui les avaient amenés à prendre la mer peu
après eux, et comment la tempête avait détruit leur navire à quelques milles du
rivage. Les naufragés choisirent de suivre le reste du groupe, profitant de la présence
d'un guide pour les mener vers un lieu habité.
Un peu plus tard encore, alors qu’ils avaient commencés à s’enfoncer dans les
terres, ils tombèrent sur des créatures à la peau rouge et au faciès étrange en train de
se prêter à quelque rituel incompréhensible. Plusieurs voyageurs curieux les
approchèrent en veillant à ne pas les troubler et cherchèrent à comprendre ce qu’ils
faisaient et qui ils étaient. A force de patience et de circonspection, ils réussirent à
déduire certaines informations de leurs échanges mais ne parvinrent pas à
communiquer de manière efficace avec les créatures. Ils finirent par reprendre leur
route pour ne pas risquer de rester bloquer toute la nuit dans une jungle inconnue.
Leur guide leur annonça que le village était proche et qu’ils pourraient bientôt tous
prendre un repos bien mérité.
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Anarchia West Gemeente
Lorsqu'ils sortirent enfin de sous le couvert des arbres, ils aperçurent ce qui
semblait être le centre du village, dont ils étaient séparés par une large plaine pentue
plongée dans la pénombre de la nuit. Une grande agitation semblait y régner. Ils
interrogèrent leur guide (et précédemment capitaine) du regard mais celui-ci
paraissait aussi perplexe qu'eux sur ce qui se déroulait là-bas. A mesure qu'ils
approchaient des bâtiments formant le centre névralgique du village, ils
distinguèrent de plus en plus les gens attroupés dans la plus grande confusion dans
la cour –attenante au bâtiment principal- qui les dominait de sa position surélevée.
Fatigués de leur voyage et sûrs de leur nombre, ils remontèrent la plaine à la
rencontre des villageois pour voir de quoi il en retournait et, si possible, y trouver le
gîte et le couvert. Il fallut attendre qu'ils ne soient plus qu'à une vingtaine de mètres
pour que l'assistance daigne enfin les remarquer et leur prêter quelque attention. Les
villageois semblaient en effet pris par une affaire qui les occupait entièrement : une
sorte de grand-messe publique, manifestement liée à des questions de gestion de la
vie commune au sein de la petite communauté. Seul le grand nombre des arrivants
parvint à retenir leur attention suffisamment pour interrompre leur activité et leur
montrer quelque intérêt.
A partir de ce moment, les Compagnons de Dam furent dûment questionnés
sur leur identité et les raisons de leur venue en la cité d’Anarchia West Gemeente par
son responsable, l'échevin du village. Ensuite, une fois leurs intentions clarifiées, ils
furent invités à se présenter un par un pour être enregistrés dans le registre communal,
formalité apparemment nécessaire à se qu'ils puissent rester quelques jours sur le
territoire de la commune, à titre de résident ou de citoyen. La responsable des registres
ré-ouvrit donc ses bureaux pour l'occasion et amorça son travail procédurier avec la
rigueur (et la lenteur) propre à ce genre de tâches. Durant ce temps, voyageurs et
villageois eurent leurs premiers contacts et les plus curieux purent s’informer auprès
des autres sur des sujets aussi divers que les croyances religieuses, la provenance, la
qualité du voyage, etc...
Les aventuriers apprirent entre autres choses que la loi d’Anarchia était
décidée par les citoyens. De plus, leurs responsables étaient choisis parmi ces
derniers, à savoir le groupe dans son ensemble, par le biais d’un système d’élection
ou tous semblaient égaux. Un sujet d’importance paraissait occuper les esprits parmi
les habitants : l’élection deux jours plus tard du successeur de l’actuel échevin,
principal responsable de la bourgade d’Anarchia West Gemeente, possédant
également un droit de parole au conseil de la ville mère, Anarchia. La ville vivait
grâce aux taxes et aux travaux faits par les citoyens et les visiteurs – dont les
montants étaient en nette défaveur de ces derniers et engageaient chacun à devenir
citoyen.
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Parmi les premiers enregistrés, la seule notable fut Dame Catarina, baronne de
Granada qui venait prendre possession des terres qu’elle avait acquises dans la
région afin d’y faire fleurir commerces et exploitations diverses. Malgré la visible
réticence des gardes du village à laisser aller et venir les nouveaux-venus à leur
guise, la tension diminua petit-à-petit pour devenir relativement conviviale au bout
d'une heure ou deux. Le shérif du village, responsable de la garde, ayant appris les
déboires des étrangers, leur annonça publiquement qu’une prime courait pour
l’abatage des anumans (nom donné aux créatures simiesques) et que leurs têtes
tiendraient lieu de preuves.
Plusieurs des aubergistes arrivés avec le groupe de voyageurs réussirent à se
faire embaucher le soir même par le couple de tauliers. Ils parvinrent à les convaincre
de la qualité de leur travail et mirent en avant l’intérêt pécuniaire pour les
propriétaires de pouvoir proposer aux nombreux nouveaux arrivants exténués une
table bien garnie dans leur auberge.
Une première soirée agitée
Alors que la complétion des registres, n’enregistrant généralement que
quelques arrivants par mois, s’enlisaient quelque peu, un petit groupe d’individus
armés pénétra dans la plaine. Ils s’approchèrent prudemment de l’attroupement
toujours en place –quoique dans un certain désordre- sur la terrasse, en exigeant la
tête du responsable de la mort de leur chef. La surprise et la confusion des premières
minutes passées, il apparut qu’il s’agissait de pirates, vraisemblablement venus
depuis le petit archipel pirate des Iles-sous-le-vent. Ceux-ci exigeaient réparation
pour le meurtre de leur chef, Ebenias Scroodge, dans lequel les aventuriers auraient
tenu –selon eux– une part non-négligeable. Leur demande était simple : que leur
soient livrés les coupables du crime pour qu’ils subissent le châtiment que les pirates
leur réservaient.
Comme personne ne paraissait enclin à accéder à leur demande et que certains
aventuriers armés semblaient leur interdire le passage vers leur dû, les pirates
attaquèrent. Le combat était quelque peu inégal et les pirates menèrent pendant un
premier temps mais des renforts vinrent renforcer la ligne de leurs opposants et ils
durent reculer, et puis fuir pour ceux qui en étaient encore capables. Durant les
heures suivantes, de nombreuses attaques succédèrent à la première avec comme
point commun la méthode de harcèlement menée par les pirates, peu préparés à un
affrontement conventionnel contre un groupe mieux équipé et plus nombreux.
Néanmoins, les pirates s’avérèrent assez tenaces et il restait difficile pour quiconque
de s’éloigner du centre du village sans risquer de se faire rançonner, voir pire. En un
temps record, étant donné l’heure à laquelle ils étaient arrivés, l’équipe d’aubergistes
montée au pied levé concocta un repas qui ravit les papilles de chacun, non content
d’étancher leur faim. Peu avant que le jour ne pointe son nez, la majorité des
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Compagnons de Dam fatigués au ventre tendu s’étaient glissés dans leur lit douillet
et avaient sombrés dans le sommeil.
La rude vie d’une colonie
Le lendemain matin, après une douce nuit de repos dans un lit de rêve (qui ne
tanguait ni ne sentait le poisson), chacun s’éveilla à son rythme et pu confirmer qu’il
n’avait pas rêvé son arrivée sur le nouveau monde. Les voyageurs encore fourbus
mais heureux prirent le temps de visiter calmement le centre du village à la lueur du
jour montant. C’est avec joie qu’ils découvrirent la taverne propre et accueillante
avec du bon café plattelandais bouillant accompagné d’un petit déjeuner copieux qui
n’attendait plus qu’eux.
Alors que tout le monde commençait à se rassembler dans l’auberge pour s’y
restaurer, la rumeur se propagea parmi les citoyens qu’il était temps de payer le ferterre. Devant l’incompréhension des nouveaux-venus, les villageois leur expliquèrent
qu’un accord existait avec les propriétaires des terres sur lesquelles était installée la
paisible petite commune et qu’il était temps de s’en acquitter au même titre que tous
les autres citoyens. Certains regrettèrent de ne pas s’être mieux informer des
implications du fait d’être citoyens la veille au soir en arrivant mais tout le monde
paru convenir qu’il valait mieux payer. Ils comprirent dans la foulée que les
propriétaires étaient des membres d’une autre race, non-humaine, et cependant
davantage évoluée, les fiers Orcs à la peau verte. C’est donc avec la plus vive
curiosité que la délégation de ce peuple fut attendue par de nombreux voyageurs
assoiffés de découvertes.
Dans le même temps, le shérif fit une annonce publique à propos des
anumans : chaque tête qui lui serait ramenée serait récompensée en pièces sonnantes
et trébuchantes. De plus, un bûcheron de la région ayant découvert un de leur nid
était prêt à accompagner les volontaires décidés à les en débarrasser jusque là. Il
disait avoir vu un singe plus que les autres accompagné de plusieurs petits
défendant une zone de toute intrusion et qui avait failli le tuer.
Les environs s’avérèrent pour les étrangers peuplés de créatures intéressantes,
et renfermaient également des objets inconnus. Ils firent ainsi la découverte d’une
mystérieuse borne marquée de symboles inconnus, qui attira l’attention de plus d’un
curieux. Ainsi, de nombreux chercheurs de mystères, mystiques en tous genres,
guerriers en maraude et amoureux de la nature où elle se situait furent attirés par cet
objet qui attisait la curiosité de chacun. Cependant, loin de n’être que beauté
attendant d’être découvertes, la région recelait également de divers dangers. Ainsi,
des groupes d’orcs, pourtant censés être civilisés et d’une certaine manière alliés,
attaquaient les villageois sans paraître se soucier nullement de massacrer femmes,
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enfants, ou hommes en armes. Grand mal leur en prit, car la communauté venait de
grossir ses rangs par le biais de l’arrivée des Compagnons de Dam ; de nombreux
guerriers, soigneurs, et ennemis en tout genre, et leurs raids leur coûtèrent de
nombreuses vies tant la défense du village fut acharnée.
De leur côté, les tenants des différentes religions ne se trouvèrent pas en reste
et chacun pu exprimer sa tolérance à l’égard des autre cultes ou, au contraire, ses
griefs. En effet, l’ancienne religion, l’Abrahamisme, interdite depuis de nombreuses
années dans l’ancien monde, semblait tolérée à Anarchia, et les vieilles oppositions
réapparaissaient au fur et à mesure que des villageois revenait (ou avouait) leur
préférence pour la religion de leur ancêtres. Ainsi, Adamistes et Abrahamistes purent
s’exprimer sur le demande de ses derniers d’obtenir le droit de se bâtir un lieu de
culte officiel, suite logique à la reconnaissance de leur culte. La forme particulière des
lois d’Anarchia rendait la chose possible, et les débats théologiques faisaient rage.
Quelques peu étrangers aux questions opposants des religions vouées au culte d’être
supérieurs ne participant nullement à l’harmonie physique de la planète, les druides
ne prirent qu’une très faible part aux débats. De leur côté, ils étaient beaucoup plus
occupés à préparer une célébration pour la Samain qui devaient avoir lieu le soir
même, ayant pour objet de garantir à l’année future prospérité et fécondité.
Les affaires publiques, quand à elle, suivait leur petit bonhomme de chemin.
Le paiement du Fer-Terre devant être effectué au départ de West Gemeente, plus
proche de la frontière des terres attribuées aux humains, divers convois devaient y
arriver au cours de la journée en provenance des autres Gemeente. Un de ceux-ci
était particulièrement notable. Il provenait de Centraal Anarchia et avait à sa tête un
échevin et le receveur général, responsable de la gestion financière des différentes
communes anarchiennes. Il accompagnait le convoi dans le but de contrôler les
comptes de la petite Gemeente. Il arriva à destination, mais non sans encombre,
ayant été manifestement attaqués par des groupes d’orcs sur le trajet.
Arrivés la veille au soir seulement, on aurait pu croire que les étrangers
habitaient la région depuis longtemps tant chacun semblait s’être investi dans un ou
plusieurs aspects de la vie de la petite communauté en plein effervescence. Les
nouveaux arrivants étaient donc fort occupés, entre les mystères du nouveau monde,
les créatures des environs, les questions d’ordres politiques, religieuses ou
commerciales.
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Des visites qui vous changent des habitudes
Aux environs de la mi-journée, un petit contingent d’orcs fit son apparition
dans la petite colonie pour prendre réception de leur dû : le Fer-Terre. Celui-ci était
dirigé par nul autre que Rorckfeller, chef du clan Rorckfeller et propriétaire des terres
allouées aux humains. Celui-ci ne manqua pas de leur rappeler que leur situation sur
les terres du nouveau monde dépendait entièrement de sa bonne volonté et de la
qualité des rapports qu’ils entretiendraient par la suite. Il prit le temps de signer
quelques documents requérants son accord et félicita les nouveaux arrivants de leur
venue sur ces terres, représentative pour lui d’une augmentation proportionnelle du
montant du Fer-Terre. Ensuite, il s’entretint avec les humains sur le problème causé
par la faction dissidente d’orques totalement hors de contrôle qui avaient causé
problème dans les environs. Il leur apprit à les distinguer des orcs qui lui étaient
fidèles et les enjoignit à en tuer autant que possible, leur assurant de leur fournir
toute information à ce sujet pour arriver à terme à leur éradication pure et simple.
Parmi sa suite se trouvait un puissant chamane fort intéressé par les chamanes
humains : Booze Mac Krick, dit la belette. Rorckfeller, de son côté, finit par partir peu
avant le zénith avec le reste de ses hommes. Une fois l’argent des différends convois
arrivés à West-Gemeente, ils s’en allèrent, laissant le chamane à ses affaires avec les
humains. Ce dernier invita les chamanes humains à le suivre afin qu’ils puissent
s’entretenir tous ensemble et qu’il puisse leur transmettre un peu de son savoir à
propos des mystères de ce monde et qu’ils y évoluent en bonne entente. Le fait est
que les esprits sont difficiles à contacter, et ne parlent qu’en énigmes, même quand
ils sont de bonne composition. Certains disent que c’est parce qu’ils savent que le
sens des choses n’est jamais équivoque, et que tenter de le faire passer dans un
message clair est comme vouloir parler de poésie avec des formules mathématiques :
c’est bien trop subtil pour le non-initié. Cette entreprise les prit tant et tant qu’ils ne
revinrent que lorsque la soirée fut bien avancée et le soleil couché depuis longtemps.
Parmi les autres visiteurs de passage dans la bourgade, un jeune homme se fit
remarquer durant cette après-midi : le sieur Francisco de Albuquerque.
Contrairement aux autres voyageurs, il ne désirait nullement s’intégrer à la petite
communauté et ne paraissait même pas avoir fui l’Imperia Imperium. Il semblait se
moquer tout bonnement des soucis matériels propres propres à la majorité de ses
congénères. Il se vantait d’avoir déjà navigué sur d’innombrables terres, et d’y avoir
tué un nombre incalculable de créatures de toutes les tailles et de toutes les éspèces.
De fait, seule la chasse semblait le motiver et pouvoir être pour lui une source
d’intérêt. De fait, il était à West Gemeente pour y monter une expédition qui aurait
pour destination l’intérieur des terres, et plus spécialement la zone ou vit une
créature unique et mystérieuse. Grâce à des arguments solides, et des finances
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semblait-il très
importantes, il parvint à persuader nombre des nouveaux
Anarchiens de l’accompagner dans sa quête aux trophées.
La politique vu de l’intérieur comme de l’extérieur
Parmi les habitants du village -anciens et nouveaux-, le sujet de la future
élection pour le poste d’échevin laissait peu de gens indifférent. Le vote devant avoir
lieu le lendemain matin par tous les citoyens, chacun y avait sa place et son avis sur
la question. Nombreux étaient ceux qui en discutaient simplement ou essayaient de
rallier à leur cause les plus sceptiques voir les opposants. Le plus naturellement du
monde, des groupes se formaient en fonction d’opinions politiques ou religieuses,
rassemblés autour du candidat au poste qui leur semblait soutenir au mieux leurs
convictions en la matière. Au fur et à mesure de la journée, les candidats favoris des
citoyens se précisèrent. Déplorant un mort et un abandon parmi les candidats
d’origine, les principaux opposants se trouvaient être l’ancien échevin soutenu par
l’église adamiste et ses fidèles, un marchand plattelandais issus des Compagnons de
Dam et massivement soutenus par celui-ci et un druide local possédant de nombreux
soutiens parmi les agriculteurs et autres amis de la nature. Le vote risquait d’être
serré. La nouvelle fut donnée que deux postes seraient disponibles à l’occasion du
vote car, une fois le registre vérifié, il s’avéra que les quotas de citoyens atteints
l’imposait. La loi anarchienne prévoyait en effet un échevin par Gemeente, plus un
conseiller communal par tranche de 150 habitants atteinte, tranche qui avait été
franchie lors de l’arrivée massive des voyageurs la veille au soir.
En cours d’après midi, un débat public -où l’échevin sortant entendait bien
présenter son programme et défendre son bilan- fut organisé par un barde local. Il
s’agissait de sa première expérience du type puisque son collègue avait choisi pour
une fois de participer aux discussions en tant que candidat aux élections et non
comme modérateur. Citoyens et résidents furent invités à y assister dans une grande
salle aménagée à cet effet. Peu après que tout le monde fut installé, une tentative
d’empoisonnement sur un des candidats fût empêchée de justesse. Le trouble jeté fut
assez vite dissipé et le coupable emmené pour être interrogé par la milice. Le débat
commença et les candidats furent invités successivement à s’exprimer sur divers
sujets liés à la petite communauté en général et à sa situation actuelle en particulier.
Les discussions étaient aussi riches que les débatteurs subtils. Au terme des débats, le
barde se discrédita sur une phrase malheureuse où il était question de ne plus jamais
boire, l’échevin en fonction sembla chuter quelques peu dans l’opinion des gens et les
deux autres candidats renforcèrent une position déjà bien acquise sans qu'on puisse
vraiment dire si l’un des deux dominait.
Alors que chacun y allait de son petit mot pour faire pencher la balance en
faveur de son candidat, en milieu d’après-midi, Rorckfeller refit une apparition à
West Gemeente. Il désirait s’entretenir avec les Compagnons de Dam d’un sujet qui
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lui tenait à cœur et qui concernait un autre peuple autochtone des terres du nouveau
monde : les Xichimèques. Ces derniers, apparemment vils et sauvages, auraient pour
habitude de tenter de s’emparer des terres orques et ne respecteraient pas même les
règles élémentaires de la bienséance et de la courtoisie. Ainsi, en tant que
propriétaire des terres d’Anarchia, comme représentant de la nation orque, et comme
allié, il attendait des humains qu’ils s’engagent à tuer séance tenante tout
envahisseur xichimèque qui se présenterait sur les terres qui leur étaient allouées, en
signe de bonne entente. Ayant appris par l’échevin qu’un local plus confortable était
disponible, il s’y rendit avec sa suite et un explorateur suissien qui semblait parler au
nom des aventuriers. La discussion dura et un terrain d’arrangement semblait sur le
point d’être trouvé mais il fallait à présent en parler avec le reste des aventuriers dont
la parole ne saurait être donnée pour un sujet d’une telle importance sans leur accord
spécifique et signifié. La négociation se poursuivit donc dans l’auberge, autour du
feu, avec quelques représentants humains. Elle aboutit, pour ainsi dire, sur le point
suivant : les humains donnèrent leur accord de principe pour soutenir les orcs et
combattre les Xichimèques mais refusèrent de s’engager dans le sens de meurtres
automatiques de ces derniers qu’ils n’avaient même jamais vus. Rorckfeller partit en
début de soirée un peu déçu mais leur précisa que le sujet n’était pas clos.
Pour ceux qui n’étaient pas engagés dans la discussion, l’après-midi passa,
rythmée par les orcs agressifs, les orcs propriétaires, les Anumans sauvages, les
cérémonies religieuses, les célébrations druidiques, les nouveaux voyageurs et les
affaires publiques. Pour d’autres, ce fut simplement l’occasion de passer du temps à
regarder rôtir avec délice le cochon à la broche que préparait les aubergistes en vue
du festin prévu pour la soirée. En effet, l’échevin avait annoncé un peu plus tôt à tout
le monde qu’il organisait un grand banquet le soir même en l’honneur de l’arrivée
des nouveaux-venus.
Peu après la tombée de la nuit, un évènement survint qui devait susciter
l’intérêt de chacun. Deux individus au crâne dépourvus de pilosité et marqués de
symboles aussi colorés qu’étranges se présentèrent à l’auberge pour demander l’aide
des humains afin de délivrer leurs compagnons retenus prisonniers. Il s’avéra qu’il
s’agissait de xichimèques et ils furent donc chassés manu militari de l’auberge. On
tenta même de les tuer mais ils parvinrent à s’enfuir de justesse. Par la suite,
quelques personnes intéressées par leur sort les rejoignirent à la lisière du bois. Ils
convinrent les deux fuyards de leurs bonnes intentions à leur égard et de leur réelle
intention de les aider. Depuis la bordure du village, ils parvinrent avec l’appui de ces
quelques braves à convaincre un certain nombre d’étrangers à les aider dans leur
entreprise : attaquer un camp orc pour récupérer leurs compagnons. Le camp se
situait dans la zone marécageuse située au Nord-Est du village et l’expédition s’y
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rendit. Ce fut un véritable carnage chez les orcs englués dans la vase et trop peu
nombreux. Les corps furent abandonnés tels quels dans la vase et le prisonnier libéré.
Les xichimèques partirent sans demander leur reste et les voyageurs reprirent le
chemin du village.
La fin de journée approchait et les estomacs se préparaient tant bien que mal à
ce que leur réservait cette décidément incroyable auberge du Colon ravi pour la
soirée. Après avoir fermé ces portes quelques temps pour préparer la salle à
l’évènement qu’elle devrait accueillir, l’auberge rouvrit donc au contentement
général. La surprise était de taille et rien n’avait été laissé au hasard ; décoration,
disposition des tables, bougies, un bon feu dans la cheminée. Chacun pouvait
tranquillement s’y écraser la rondelle sans crainte de mal s’y sentir. Même l’étrange
délégation d’adeptes de la chair qui étaient parvenu à obtenir l’autorisation -par
votation- d’exercer librement leur art, pourtant considéré comme occulte dans tout
l’ancien monde, à West Gemeente. Entrée, deux plats, dessert, service à table,
commande de boissons en salle : ceux qui avaient encore un malheur à l’esprit
l’oublièrent vite et c’est les joues roses et l’œil satisfait que se déroula le festin.
Lorsque chacun eu la peau du ventre bien tendue et le sourire jusqu’aux oreilles, que
digestifs et rabs de dessert furent engloutis, vint un moment bien connu des
amoureux de la bonne chaire que l’on nomme satisfaction.
Ce fut pourtant la période que choisirent les pirates, encore eux, pour revenir
semer le trouble parmi les gens occupés à digérer en profitant de la fraicheur du soir
sur la terrasse. Pinailleurs, agressifs, pour ne pas dire horripilants, ils reprirent leurs
harcelantes agressions. Il en était assez de ces heurs et désordres, et il fut décidé d’y
mettre un terme en organisant un rencontre avec les responsables pirates. Au bout
d’âpres négociations ponctuées de quelques coups d’épées, un accord fut trouvé :
chaque partie présenterait son meilleur combattant qui s’affronteraient dans un
combat au poing, le vainqueur étant assuré d’obtenir justice. Les pirates, sûres de
leur fait, amenèrent leur champion Willy-deux-têtes, craint par delà les sept mers. De
leur côté les Compagnons de Dam présentèrent le leur, un brave marchand,
plattelandais de son état. Le combat fut acharné mais le puissant pirate fut pris de
surprise par l’agilité et la dextérité inattendue de son adversaire, qui était en fait
adepte de la bastoen depuis son plus jeune âge. La victoire revint donc à Dirk Kip
Kap, membre éminent de la guilde marchande de la Haanze et candidat aux élections
pour le titre d’échevin.
C’est sur cette victoire que le voile de la nuit tomba petit à petit sur chacun
pour ne trouver les plus hardis que plusieurs heures et de nombreux verres plus
tard.
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Chants, massacres et élections
La nuit fut aussi bonne que le réveil fut difficile, durent se dirent certains des
voyageurs dont le dortoir fut tout bonnement envahi au petit matin par des témoins
d’Abraham, une secte extrémiste d’Abrahamistes, qui avaient été attirés en ces terres
par la liberté de culte récemment octroyée. Chants religieux et bonne parole
d’Abraham eurent raison du sommeil de chacun, ou peu s’en faut. Plus ou moins
maussades, les voyageurs rejoignirent donc pleins d’espoir la lumière divine qui
illuminait le petit déjeuner qui les attendait au Colon ravi. La matinée se poursuivit
par une modeste cérémonie abrahamiste.
Alors que chacun s’était restauré et s’apprêtait à vivre une journée tranquille,
un orc vint se présenter à l’auberge en demandant à parler à l’échevin ou a un
responsable. Il expliqua qu’il était envoyé par son chef, Rorckfeller, et qu’il apportait
la localisation du camp orcs dissidents que les Compagnons de Dam s’étaient
engagés à combattre. Il leur précisa que son maître demandait que les hommes soient
réunis aussitôt et qu’ils partent raser le camp mentionné. Conscients de la position
dans laquelle ils se trouvaient et que leur parole avait été engagée, ils rassemblèrent
une forte troupe de guerriers et combattants en tout genre afin d’aller faire rendre
gorge à ces malotrus. Escortés par l’envoyé orc, ils parvinrent sans encombre au
camp orc situé à l’Est du village, en empruntant la route par laquelle ils étaient
arrivés à West Gemeente deux jours plus tôt. La troupe d’orcs dissidents étaient
encore nombreuse, malgré les pertes qu’ils avaient eues lors des raids des jours
précédents. Cependant, peu habitués aux combats de front, en ligne, et opposés à des
ennemis beaucoup plus nombreux et davantage expérimentés dans ce type de
combat, ils combattirent pour leur vie, et la perdirent. La troupe d’humains satisfaite
du massacre retourna sur ces pas pour retourner au village profiter de la suite de
cette belle journée.
Le dernier événement notable de la journée au lieu à peine une heure plus tard
et rassembla tous les membres du village et les Compagnons de Dam. Le moment
tant attendu était enfin arrivé, on allait procéder au vote qui désignerait le prochain
échevin ainsi que le premier élu au nouveau poste de conseiller communal. La chose
fut vite expédiée et le résultat assez prévisible. Parmi les deux favoris, le druide
Rowley fut élu échevin et Dirk Kip Kap conseiller communal. Chacun célébra ou
tenta d’oublier les résultats par une fin de journée arrosée et néanmoins assez calme.
Seuls certains aperçurent les deux Xichimèques, manifestement blessés, arriver
devant les portes de la maison communale pour y mourir de façon fort dramatique :
« la guerre est à vos portes… »
Previously… Xhodus 1.0.
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