regard 03 - L`espace de l`art concret

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regard 03 - L`espace de l`art concret
Espace de l’Art Concret
Dossier de presse
“regard 03 : Surprises Concrètes
les nouvelles donations de Sybil Albers et Gottfried Honegger,
ainsi qu’un don de Hansjörg Glattfelder
”
exposition du 30 septembre 2007 au 20 avril 2008
donation Albers-Honegger
ouvert :
- du mardi au dimanche, de 11h à 18h, du 1er septembre au 30 juin.
Contact presse :
Heymann-Renoult associées
29 rue Jean-Jacques Rousseau - 75001 Paris
Tel : 01 44 61 76 76 - Fax : 01 44 61 74 40
www.heymann-renoult.com
Espace de l’Art Concret
Château de Mouans – F 06370 Mouans-Sartoux
tél : 04 93 75 71 50 / fax : 04 93 75 88 88
site : www.espacedelartconcret.fr
L’Espace de l’Art Concret bénéficie du soutien de la Ville de Mouans-Sartoux, du Ministère de la Culture et de la Communication : Délégation aux
Arts Plastiques/DRAC PACA, du Conseil Régional Provence-Alpes-Côte d’Azur et du Conseil Général des Alpes-Maritimes.
Communiqué de presse
Exposition “regard 03 : Surprises Concrètes”
Jürg Altherr - Bernard Aubertin - Harry Bertoïa - Dominique Dehais - Emmanuel - Hans Jörg Glattfelder - Dan
Flavin - FrantiŠek Kupka - Le Corbusier - Benoît Lemercier - Sol LeWitt - Heinz Mack - François Morellet Arnoldo Pomodoro - Gerrit Thomas Rietveld - Sirch & Bitzer - Frank van der Salm - Carlo Vivarelli - Beat
Zoderer.
Depuis l’inauguration de la Donation Albers-Honegger en 2004, Sybil Albers et Gottfried Honegger ont continué à
enrichir la collection par de nombreux dépôts. Une partie de ces prêts a fait l’objet d’une nouvelle donation au FNAC
(Fonds National d’Art Contemporain) en 2005.
L’exposition « regard 03 : Surprises Concrètes », est une sélection de cette dernière donation à laquelle viennent
s’ajouter de nouveaux dépôts. Ces-derniers complétent les grands ensembles déjà existants, aussi bien historiques
que thématiques et, permettent de renouveler la lecture de la collection.
Cette exposition souligne la singularité de la collection en proposant de rassembler oeuvres d’art, objets du design
et de tradition populaire. Ainsi peuvent se côtoyer une très grande gouache sur papier de Sol LeWitt, une gouache
de FrantiŠek Kupka, une photographie de Frank van der Salm avec “Diamond Chair” de Harry Bertoïa, le “Steltman
Stuhl” de G.T Rietveld et un ensemble très important de tissus d’ameublement traditionnels kurdes.
Trois questions de Jean-Marc Avrilla à Sybil Albers
Nous présentons dans “Surprises Concrètes” les nouvelles acquisitions, l’ensemble des donations que
Gottfried Honegger et vous avez faites à l’Espace de l’Art Concret de 2005 à 2007. Quel sens avez-vous voulu
donner à ces acquisitions ?
Une collection publique doit vivre, être actuelle, curieuse.Si elle ne bouge pas, elle devient classique, historique. Le
passé donne des réponses. Le nouveau nous pose des questions.
Parmi les nouvelles oeuvres, je note un certain nombre d’objets d’ameublement : une chaise de Harry Bertoïa,
une chaise de Gerrit Thomas Rietveld, un projet d’étude pour une tapisserie du Corbusier et des tissus
traditionnels kurdes. Quelle place tiennent les arts appliqués dans la collection ?
L’Espace de l’Art Concret n’accepte pas une distinction entre l’art appliqué et les beaux-arts. Pour nous l’esthétique
doit occuper la vie quotidienne, comme un “Gesamtkunstwerk ¹”. La différence entre les deux, c’est leur fonction.
Pour la première fois, l’Espace de l’Art Concret présente une photographie, une oeuvre de Frank van der
Salm. Est-ce une nouvelle orientation que vous souhaitez impulser à la collection ? Pouvez-vous nous parler
de cette oeuvre ?
Je me demande encore si la photographie est un art ou un document. Pour trouver une réponse, on doit vivre avec la
photo. Un seul regard peut nous tromper. La qualité se manifeste dans le temps et détermine notre jugement.
¹ terme esthétique que l’on peut traduire par œuvre d’art totale ou synthèse des arts
Commissaire de l’exposition : Sybil Albers et Gottfried Honegger, Donateurs
“regard 03 : Surprises Concrètes
les nouvelles donations de Sybil Albers et Gottfried Honegger,
ainsi qu’un don de Hansjörg Glattfelder”
30.09.07 / 20.04.08
Anonymes
Tissus kurdes
Dimensions variables
Dépôt Honegger 2007
© Stephanie Grillo
Jürg Altherr
“Equilibre”, 2005
Câbles d’acier, pierre, bois, bois artificiel pressé
22x40x160 cm
Dépôt Honegger 2007
© Stephanie Grillo
Bernard Aubertin
“CO-OK 112”, carré or n°112, 2006
Acrylique sur toile
100x100 cm
“CO 10”, carré or n°10
Acrylique sur toile
30x30 cm
Dépôt Honegger 2006
© Stephanie Grillo
Harry Bertoïa
“Diamond Chair”, 1952
Structure d’assise en acier chromé et coussin en cuir
83x75x73 cm, réédition
N°inv FNAC : 06-007 et 06-008
© Stephanie Grillo
Dominique Dehais
“Pano 3/Landscape”, 2002
Fonte d’aluminium polie et brute, résine de polyester
translucide et acrylique
70x184x10 cm
Dépôt Honegger 2006
© Stephanie Grillo
Emmanuel
“A5A1”, 2005
Structure métallique et verre
120x84 cm
Dépôt Honegger 2005
© Stephanie Grillo
Dan Flavin
“Untitled”, 1994
Edition 21/28, papier et plexiglas
54x82x23 cm
Dépôt Honegger 2007
© Stephanie Grillo
Hansjörg Glattfelder
“Qualitativ- quantitative permutation auf ultramarine”, 2003
Acrylique sur toile marouflée sur bois
110x153 cm
Dépôt Glattfelder 2005
© Stephanie Grillo
Gottfried Honegger
“Sculpture orange”, 2004
Aluminium peint
hauteur=405 cm et diamètre= 47 cm
N°inv FNAC 06-009
© Stephanie Grillo
Gottfried Honegger
“Tableau-relief C1404”, 2003
Acrylique sur aluminium
250x440 cm
N°inv FNAC 03-1147
© Stephanie Grillo
Gottfried Honegger & Warja Lavater
“Rue du départ”, mars 1966
Plaque de rue, bois, carton et toile, livret explicatif
34,5x39,5 cm
Dépôt Honegger 2006
© Stephanie Grillo
FrantiŠek Kupka
“Plans vert III”, 1932-1933
Gouache sur papier
26x22,7 cm
N°inv FNAC 06-004
© Stephanie Grillo
Le Corbusier
“Collage”, 1959,
Etude pour tapisserie : gouache et collage sur papier
43x63 cm
N°inv FNAC 06-003
© Stephanie Grillo
Benoît Lemercier
“Supercordes”, 2004
Acier et peinture epoxy
130x260x72 cm
N°inv FNAC
© Stephanie Grillo
Sol LeWitt
“Lines in colour”, 2004
Gouache sur papier
76x152 cm
N°inv FNAC 06-005
© Stephanie Grillo
Heinz Mack
“Sans titre”, 1957
Pigment, bois et plexiglas
62x41x8,5 cm
N°inv FNAC 06-006
© Stephanie Grillo
François Morellet
“Beaming pie 150 b.B1=7°”, 2002
Acrylique bleue sur poutres de bois brut
N°inv FNAC 06-001
© Stephanie Grillo
François Morellet
“2 trames de tirets, 0°-90°”, 1972
Acrylique sur toile
140x140 cm
Dépôt Honegger 2007
© Stephanie Grillo
Arnoldo Pomodoro
“Stèle” (37/90), 1986
Bronze argenté
hauteur=18 cm
Dépôt Honegger 2005
© Stephanie Grillo
Gerrit Thomas Rietveld
“Steltman Stuhl”, 1964
Edition n°53, chêne noir
50x45x70 cm
Dépôt Honegger 2007
© Stephanie Grillo
Wolfgang Sirch + Christoph Bitzer
“Puppenhaus Villa Sibi”, 2005
Bois et plexiglas
100x60x25 cm
Dépôt Honegger 2006
© Stephanie Grillo
Frank van der Salm
“Façade”, 2000
Enduralex sur dibond
94,5x200 cm
Dépôt Honegger 2007
© Stephanie Grillo
Carlo Vivarelli
“Sans titre”, 1955
Huile sur toile
100x100 cm
Dépôt Honegger 2007
© Stephanie Grillo
Beat Zoderer
“Einspann Nr3/05 auf vier Nagen”, 2005
Aluminium et verre
141x121x12 cm
Dépôt Honegger 2007
© Stephanie Grillo
Biographies des artistes
Jürg Altherr (1944, Zurich - Suisse)
Ce sculpteur expérimente dans ses propositions plastiques des systèmes d'équilibres complexes manifestant une
balance de forces instables. Certains objets semblent sans poids et d’autres au contraire massifs. Nombreuses sont
ses sculptures de commande pour l’espace public urbain mais aussi naturel.
Bernard Aubertin (1934, Fontenay-au-roses - France)
La rencontre avec Yves Klein en 1957 est capitale pour l’évolution du travail de Bernard Aubertin qui continue certaines
recherches, en particulier celles menées avec le feu et l’or, tout en restant fidèle à ses préoccupations spirituelles. Il
réalise en 1958 ses premiers monochromes rouges structurés par des touches épaisses, réalisées au couteau ou à
l’aide d’autres instruments. En 1960 il découvre que cette structure peut être rendue avec des clous, présentés têtes
ou pointes en haut. Suivent la vis, le piton et les allumettes ; de ces dernières naissent en 1961 les «Tableaux-feux».
Il rejoint alors le groupe Zéro (avec Heinz Mack, Otto Piene et Günther Uecker). Ce mouvement artistique, fondé à
Düsseldorf, a exploré les reflets sur l’aluminium, les jeux avec le paysage et la météo, le feu et la fumée. Bernard
Aubertin poursuit ses recherches autour de la couleur (les séries «Plein rouge», «Simplement rouge», «Monochromes
noires», «Tableaux blancs») comme autour des effets et de la force énergétique des matériaux («Tableaux feu»,
«Signes de feu», «Fumées rouges») dans des œuvres rigoureuses et proches d’un certain cinétisme (ses séries de
«Tableaux clous»).
En 2006, Bernard Aubertin réalise une exposition à la Galerie Jean Brolly à Paris où est présentée une série de
monochromes or. L’application des pigments or sont visibles par de légers coups de brosses horizontaux ou légèrement arqués qui produisent des vibrations de surface, tandis que nos mouvements accentuent les variations
chromatiques. De loin, on n’accède qu’à une idée de la couleur «or», mais en s’approchant on voit les vibrations de
la matière. La surface n’est pas totalement recouverte, sur les bords une étroite frange de blanc délimitée au crayon
encadre la couleur.
L’impression d’uniformité et de sérialité des toiles, avec la couleur appliquée de bas en haut, est contredite par les
traces de l’exécution et par les débordements manuels des strates de la peinture. La multiplication de toiles
semblables dans l’espace permet de saisir les différents effets et déclinaisons, notamment celles qui sont opérées
par les formats différents.
Harry Bertoïa (1915, San Lorenzà - Italie / 1978, Barto - Etats- Unis)
Arrivé aux Etats-Unis en 1930, Bertoïa étudie puis enseigne à détroit. Dans les années 40, il se lance dans le dessin
de meubles, « L’espace les traverse (dit-il en parlant de ses chaises), en les regardant, on peut remarquer qu’elles
sont faites d’air, comme des sculptures ».
Tout en tenant compte des problèmes fonctionnels qu’exige la conception d’une chaise, Bertoia voit la chaise comme
une sculpture dans l’espace. C’est pour cette raison qu’il est particulièrement attaché à la spatialité, à la couleur et
aux caractéristiques du métal. Pour « Diamond Chair », il a utilisé un carré mis en diagonale légèrement déformé.
Dominique Dehais (1956, Paris - France)
L’origine du travail de Dominique Dehais se trouve dans la peinture, où il se présente volontiers comme héritier des
théories et des démarches abstraites, celles des générations pionnières comme celles de leurs successeurs confrontés à la question du formalisme. Son travail est un questionnement sur la poursuite d'une démarche picturale radicale,
sans représentation ni littéralité, perméable aux préoccupations de la société d'aujourd'hui et inscrite dans le circuit
des médias et de l'information. Il pose la question d'un fondement politique de l'art. Dominique Dehais s'intéresse à
la figure de l'artiste en travailleur et confronte, via les moyens picturaux, le travail de l'artiste avec celui du non-artiste.
Contraint d'avoir une activité professionnelle extra-artistique, il nourrit largement sa démarche d'une connaissance
approfondie des aspects humains, sociaux et syndicaux du milieu du travail. Il en résulte des installations à caractère
sculptural voire monumental, fortement architecturées et colorées, que le visiteur est invité à pénétrer et à s'approprier.
Divers éléments ou documents y sont présentés, l'invitant à éprouver son propre positionnement privé et à engager
une réflexion sur les liens quotidiens entre l'art et la politique.
Emmanuel (1946, Paris - France)
Le travail d’Emmanuel porte sur le cube et le carré, qu’il décompose et projette sur un plan en deux dimensions
auquel il fait subir d’innombrables transformations selon le principe de la série.
Ayant travaillé d’abord les feuilles de papier Canson noires ou blanches, incisées, découpées et superposées, puis
le carton, Emmanuel utilise désormais les plaques de verre, transparentes, noires ou blanches, qu’il assemble et
décale selon une logique sensible créant un espace de réflexion entre le spectateur, l’œuvre et le monde extérieur.
Abandonnant progressivement les couleurs (rouge, bleu et vert) au profit du noir et blanc, Emmanuel privilégie les
contrastes, la simplicité et l’épuration. Il réalise des compositions dynamiques fondées sur la multiplication d’angle
de 45°. Il élabore un espace pictural composé de rythmes perpendiculaires, de segments parallèles, nouant ainsi
des relations entre signes verticaux et horizontaux.
Dan Flavin (1933 / 1996, New-York - Etats-Unis)
Dan Flavin étudie la théologie (jusqu’en 1952), le dessin et la peinture à l’université de Columbia (1957 - 1960). Après
quelques œuvres proches de l’expressionnisme abstrait, il réalise dès 1961 ses "icônes", peintures monochromes
animées d’ampoules électriques. Ses dispositifs de néons forment des constructions géométriques élémentaires qui
jouent sur les notions de limites à la fois formelles et spirituelles. Posés au sol dans des coins ou assemblés en
rectangles, ils n’engagent qu’une action minimale de la part de l’artiste. La lumière seule crée. Flavin démocratise ainsi
l’accès à la création. En 1966, il participe à la première exposition d’art minimal, Primary Structures, à New York.
Admiratif de l’œuvre de Tatline, il introduit le discours du constructivisme dans son minimalisme.
Hansjörg Glattfelder (1939, Zurich - Suisse)
Formé en Italie, Glattfelder fréquente les artistes du mouvement Arte concreta à Florence. En 1966, il réalise ses
premiers reliefs. Leurs surfaces découpées en lamelles de couleur, disposées en alternance, offrent une vision
différente selon qu’on les regarde frontalement ou de biais. Glattfelder multiplie les expériences qui lui permettent
d’animer la surface plane en jouant avec l’illusion du relief. Par la répétition et la déformation graduelle d’un module
de forme pyramidale, il introduit dans ses tableaux un mouvement progressif et rythmique. Son intérêt pour les notions
d’espace et de profondeur (décelable notamment dans la série des Métaphores non euclidiennes) ne cessera de
s’affirmer avec le temps.
Gottfried Honegger (1917, Zurich - Suisse)
Après des études à la Kubstgewerbeschule de Zurich, Gottfried Honegger exerce son métier de graphiste, avant de
décider, à partir de 1958, de se consacrer exclusivement à la peinture. Son point de départ se situe dans le premier
art abstrait constructif et dans certaines options de l’art concret zurichois, dont il se libère au profit d’une direction plus
personnelle. Il réalise des Tableaux-reliefs déterminés par le hasard, qui synthétisent couleur et lumière, puis dès
1961, des sculptures de tôle laquée qui jouent sur la couleur et le volume. D’abord de petite dimension, les sculptures
deviennent monumentales à partir de 1970, avec les séries Volume et Structure. Pour Gottfried Honegger, l’art
possède une fonction sociale d’élargissement de la conscience, donc de libération. En 1990, il fonde L’Espace de l’Art
Concret au château de Mouans-Sartoux.
FrantiŠek Kupka (1871, Bohème - République Tchèque / 1957, Puteaux - France)
Arrivé en France en 1896, Kupka s’installe à Paris dans le quartier de Montmartre puis à Puteaux. Féru de sciences
et attaché à la question des phénomènes de vision, il entame des recherches sur les possibilités psychologiques de
la couleur et du mouvement. Vers 1909, les leçons du cubisme et de la chronophotographie contribuent à un tournant
décisif dans l’art de Kupka : il aborde peu à peu la décomposition du mouvement en faisant surgir les images à travers
un jeu de plans. Ces plans verticaux nient la perspective et annoncent l’espace plan de la peinture moderne.
La peinture de Kupka, complexe, se partage alors en deux catégories : d’une part, une peinture lyrique aux formes
courbes suivant un modèle biologique ou cosmique qui l’apparente à Delaunay (cf. « Disques de Newton », 1912) ;
d’autre part, une peinture géométrique qui privilégie la ligne droite (« Plans verticaux », 1912-1913). Après la Première
Guerre, Kupka cherche différentes façons d’exprimer l’espace, soit par le jeu de couleurs, soit par l’introduction de
diagonales. Il réoriente également son art en développant un intérêt pour le machinisme et le jazz. De 1931 à 1934,
il adhère à Abstraction-Création et évolue vers une peinture à la stricte orthogonalité. Ce n’est qu’après 1945 que son
œuvre reçoit une reconnaissance officielle.
Warja Lavater (1913, Winterthur - Suisse / 2007, Zurich - Suisse)
Warja Lavater est une personnalité atypique du monde de l'art et de la littérature enfantine. Élève à l'Ecole des Arts
et Métiers de Zurich, influencée par les courants de pensée du Bauhaus et le mouvement de la peinture américaine
des années 60, elle pressent très vite que la combinaison de codes et de signaux associés aux formes et aux couleurs
peut créer un nouveau langage, non plus verbal mais visuel et imagé. Mariée à Gottfried Honegger, ils fondent
ensemble un atelier. De 1944 à 1958, elle assure la rédaction, l'illustration, la typographie et les couvertures de la
revue Jeunesse Magazine. Pendant un an elle séjourne à New-York et commence à illustrer ses fameux premiers
livres dépliants (Guillaume Tell, Le Petit Chaperon rouge), publiés aux Etats-Unis, puis en Suisse et en France par
Maeght Editeur. «Imageries » est à l'origine une collection de référence dans l'histoire des livres/objets et livres d'art.
Publiés pour la première fois en 1962 par le Museum of Modern Art de New York, ils sont depuis 1964 fabriqués sur
les presses d'Arte à partir des lithographies originales de Warja Lavater et diffusés par Maeght Editeur. Cette oeuvre
renouvelle radicalement l'univers des contes de fée en proposant une approche visuelle rigoureuse et abstraite du
monde des formes et des couleurs. Chaque signe et chaque symbole ayant reçu une signification dans un menu-code
donné sur la première page, le langage imagé devient écriture et illustration en même temps en l'absence de tout
commentaire. Le lecteur crée ainsi son propre conte, dans sa propre langue, en fonction des formes et des couleurs.
Le Corbusier (1887, Chaux-de-Fonds - Suisse / 1965, Roquebrune-Cap-Martin - France)
Grand architecte et urbaniste du XXe siècle il met en oeuvre ses théories dans plusieurs chantiers, alliant toujours
l'esthétique à la fonctionnalité. Dès 1928, il prend part aux Congrès internationaux d'architecture moderne. Dans la
Charte d'Athènes, il présente ses conceptions de l'architecture liée à la vie sociale et quotidienne urbaine. Au
lendemain de la guerre, il propose ses "Unités d'habitation" et réalise la Cité radieuse de Marseille. Grand théoricien,
il poursuit ses publications avec le Modulor (1950), présentation de l'architecture moderne. L'année suivante, il se rend
en Indes pour réaliser de nombreux établissement de Chandigarh (le Capitole, le palais de justice, le Secrétariat et
le Palais des Assemblées).
Benoît Lemercier (1965, Angers - France)
L’univers scientifique (en particulier les recherches liées à la physique quantique et aux interactions particulaires)
inspire le travail de Benoît Lemercier. Qu’il s’agisse de ses sculptures en acier, en aluminium, en terre cuite ou de ses
sculptures de lumière, l’artiste s’efforce de donner forme à un monde que nos sens ne nous permettent pas
d’appréhender.
La théorie des Supercordes est une tentative d’expliquer toutes les particules et forces fondamentales de la nature
en les modélisant comme les vibrations de minuscules cordes supersymétriques. Benoît Lemercier s’est attaché à
donner une forme artistique à ces Supercordes que personne ne peut voir.
Sol LeWitt (1928, Hartford - Etats-Unis) / 2007, New-York - Etats-Unis)
«Utiliser une forme simple de façon répétée limite le champ de l'oeuvre et concentre l'intensité, l'arrangement de la
forme. Cet arrangement devient la finalité de l'oeuvre, tandis que la forme n'en est plus que l'outil. »
« L'artiste conceptuel a pour objectif de faire en sorte que son travail soit mentalement intéressant pour le spectateur.
Il aimerait qu'il devienne émotionnellement neutre.»
En 1965, année de sa première exposition personnelle, Sol LeWitt devient à la fois le théoricien et un des principaux
acteurs de ce qu'il baptise lui-même «L'art conceptuel», auquel il consacre un ouvrage fondateur : Paragraphs in
conceptual Art (1967). Son travail est fondé sur la conviction que l'essentiel d'une oeuvre se joue dans sa conceptualisation, son idée, sa vision, son rêve, et que son exécution est une tâche mineure.
Dès 1967, il conçoit ainsi des pièces qui se réduisent à des modèles, voire à des modes d'emploi indiquant la marche
à suivre pour réaliser des sculptures qu'il appelle «structures». Pour l'essentiel, des cubes ou leurs arêtes, qui
autorisent toutes les permutations possibles. La réalisation de ces « Incomplete open cubes » est confiée à des
assistants-exécutants. En l'occurrence, le dessin des pièces est transmis à une usine de métaux. Et pour «signer»
ses pièces, sur un modèle tout aussi industriel, LeWitt utilise des certificats. La même démarche est utilisée pour les
« Outdoor Structures » composées de briques blanches recomposables idéalement à l'infini.
A partir de 1968, LeWitt réalise également des « Wall Drawings » , fresques composées par la répétition d'un dessin
géométrique en couleurs primaires et qui doivent être effacées après leur exposition. Ces wall-drawings évoluent
cependant vers plus de pérennité quand, dans les années 80, ils se composent de lavis superposés ou d'éléments
de polystyrène.
Heinz Mack (1931, Lollar - Allemagne)
Entre 1950 et 53 Heinz Mack étudie à l’Académie des Beaux Arts de Düsseldorf. Très impressionné par le travail
d’Yves Klein, H. Mack travaille sur le rapport matière-lumière et réalise des oeuvres luminocinétiques. Privilégiant dans
un premier temps les toiles noires et blanches, il se dirigera par la suite vers des supports autres tels que, l’aluminium
ondulé ou les matériaux translucides.
C’est en 1957 que Heinz Mack rencontre Otto Piene et fondent à eux deux le groupe d’artistes d’avant-garde ZERO.
En 1958 Günther Uecker rejoindra le groupe bien qu’ils se soient déjà rencontrés un an plus tôt, à l’occasion d’une
exposition du travail d’Yves Klein dans une galerie à Dusseldorf.
François Morellet (1926, Cholet - France)
François Morellet fait très tôt le choix de l’abstraction géométrique et de l’intervention minimale, avec le souci d’éviter
tout investissement personnel ou décision subjective, mais toujours avec le souci de désamorcer l’esprit de sérieux
et d’échapper au dogme et au formalisme. La création passe par 3 phases : la conception, qui définit la règle du jeu
; la réalisation, au cours de laquelle l’artiste s’interdit toute intervention ; le regard sur le résultat, qui entraîne une
éventuelle remise en jeu des règles mais toujours dans une notion de système.
Pour les séries « Beaming » commencées en 2002, François Morellet introduit, avec le développement de la suite
des décimales du nombre Pie, un facteur mathématique à la fois aléatoire et logique qui unifie ces deux notions
supposées contraires et qui enrichit sa démarche minimaliste. Quant au titre « Beaming », il exploite le double sens
du mot beam : « rayon » et « poutre ».
L’œuvre est constituée de poutres de longueur identique, chacune d’elles est reliée par ses extrémités à la poutre
contigu¨selon un angle dont la valeur est le résultat de la multiplication par un degré de référence des chiffres du
nombre pie. L’utilisation de couleurs simples et de matériaux de base permet d’explorer les rapports entre l’espace
et la sculpture. Celle-ci nourrit le lieu autour d’elle, tandis que les modalités de sa réalisation (une sorte de développement organique) renseignent sur le début et l’arrêt du travail créatif.
Arnoldo Pomodoro (1926, Morciano di Romagna - Italie)
Sculpteur italien, il étudie d’abord l’architecture, puis achève une formation d’orfèvre. En 1954 il s’installe à Milan où
a lieu, un an plus tard, sa première exposition personnelle. En 1957, il signe le Manifeste contre le style. Depuis les
années 60, il réalise des sculptures en métal de formes géométriques, souvent sphériques, dont la surface lisse est
fendue par endroits et laisse entrevoir l’intérieur formé d’éléments évoquant un dispositif technique. En y transposant
la démarche plastique de la peinture informelle, Pomodoro a initié un changement décisif dans la sculpture. En 1961
Arnaldo Pomodoro participe à ZERO 3, grande exposition à la galerie Schelma de Düsseldorf. Il s’agît là de son
unique apparition au sein d’une exposition collective du groupe ZERO.
Gerrit Thomas Rietveld (1888 / 1964, Utrecht - Pays-Bas)
Fils d’ébéniste et architecte, Gerrit Rietveld adhère au mouvement de Stijl en 1918. Au début des années 30, plusieurs
projets destinés à des habitations, des magasins et des cinémas lui sont commissionnés. Pendant toute sa carrière,
Rietveld expérimente de nouvelles techniques et de nouveaux matériaux, de la chaise de 1942, faite avec une seule
feuille d’aluminium, jusqu’à la chaise « Unesco » de 1958, tapissée entièrement de caoutchouc-mousse. Rietveld tire
son inspiration directement du matériel, comme un sculpteur, « sans dessiner des projets sur le papier ». Son design
concilie la préoccupation esthétique avec le désir d’utiliser les avantages donnés par les matériaux particuliers pour
une production mécanisée et économique.
Wolfgang Sirch + Christoph Bitzer
La famille sirch oeuvre dans la fabrication en bois depuis plus de 300 ans en Allemagne. Vers la fin du XXème siècle,
la compagnie SIRCH se spécialise dans la fabrication de palettes industrielles comme c’est encore le cas aujourd’hui.
Wolfgang Sirhx a invité Christoph Bitzer, sculpteur, à rejoindre la compagnie pour former une nouvelle synergie.
L’équipe Sirch-Bitzer commence à concevoir et fabriquer des articles très originaux destinés aux enfants sous la
marque Sibi. Tous les produits Sibi sont fabriqués à la main au sein de l’usine bavaroise de Sirch, principalement à
partir de bois. Les premiers produits Sibi présentés en 2000 étaient la maison de poupée moderne Sibi VILLA, le
chariot de MAX et le camping-car de LORETTE. Les produits Sibi ont reçule prestigieux prix allemand du design de
jouets « Spiel Gut » et ont été mondialement accueillis avec le même enthousiasme.
Frank van der Salm (1964, Delft - Pays-Bas)
Une atmosphère artificielle émane des paysages urbains de Frank Van der Salm. Ses images de quartiers neufs, de
zones industrielles et de bâtiments comme les parkings à étages sont déshumanisés et parfois même abstraites.
Frank Van der Salm photographie la trame et le rythme des façades soulignant la rigidité de leur ordre. La nature et
l’échelle de l’objet photographié sont souvent imprécises du fait des couleurs intenses, des perspectives étranges et
de la manipulation singulière de la netteté et du flou. Le sujet se trouve donc « manipulé » jusqu’à évoluer en une
image désorientée, faisant douter le spectateur de ses référents habituels.
Carlo Vivarelli (1919 / 1986, Zurich - Suisse)
Dans les années cinquante, il est en Suisse un célèbre graphiste et typographe. Peu après il se consacre exclusivement à la peinture. Ses tableaux oscillent entre le figuratif et l’abstrait, où prédominent des formes géométriques qui
vont être bientôt contrôlées par un système logique de composition. Ses recherches plastiques vont être également
traduites en trois dimensions notamment pour des commandes publiques.
Beat Zoderer (1955, Zurich - Suisse)
Les œuvres de Beat Zoderer, à la limite du design, nous proposent des espaces abstraits peints ou composés
d’éléments métalliques qui sont des structures méthodiques basées sur la répétition ou les systèmes mathématiques.
Listes des oeuvres
Anonymes, tissus kurdes, dimensions variables, dépôt Honegger 2007.
Jürg Altherr, “Equilibre”, 2005, câbles d’acier, pierre, bois, bois artificiel pressé, 22x40x160 cm, dépôt Honegger
2007.
Bernard Aubertin, “CO-OK 112”, carré or n°112, 2006, acrylique sur toile, 100x100 cm, dépôt Honegger 2006.
Bernard Aubertin, “CO 10”, carré or n°10, acrylique sur toile, 30x30 cm, dépôt Honegger 2006.
Harry Bertoïa, “Diamond Chair”, 1952, structure d’assise en acier chromé et coussin en cuir, 83x75x73 cm, réédition,
n°inv FNAC : 06-007 et 06-008
Dominique Dehais, “Pano 3/Landscape”, 2002, fonte d’aluminium polie et brute, résine de polyester translucide et
acrylique, 70x184x10 cm, dépôt Honegger 2006.
Emmanuel, “A5A1”, 2005, structure métallique et verre, 120x84 cm, dépôt Honegger 2005.
Dan Flavin, “Untitled”, 1994, édition 21/28, papier et plexiglas, 54x82x23 cm, dépôt Honegger 2007.
Hansjörg Glattfelder, “Qualitativ- quantitative permutation auf ultramarine”, 2003, acrylique sur toile marouflée sur
bois, 110x153 cm, dépôt Glattfelder 2005.
Gottfried Honegger, « Sculpture orange », 2004, aluminium peint, hauteur=405 cm et diamètre= 47 cm, n°inv FNAC
06-009.
Gottfried Honegger, “Tableau-relief C1404”, 2003, acrylique sur aluminium, 250x440 cm, n°inv FNAC 03-1147.
Gottfried Honegger & Warja Lavater, “Rue du départ”, mars 1966, plaque de rue, bois, carton et toile, livret explicatif,
34,5x39,5 cm, dépôt Honegger 2006.
FrantiŠek Kupka, “Plans vert III”, 1932-1933,, gouache sur papier, 26x22,7 cm, n°inv FNAC 06-004.
Le Corbusier, “Collage”, 1959, étude pour tapisserie : gouache et collage sur papier, 43x63 cm, n°inv FNAC 06-003.
Benoît Lemercier, “Supercordes”, 2004, acier et peinture epoxy, 130x260x72 cm, n°inv FNAC 06-002.
Sol LeWitt, “Lines in colour”, 2004, gouache sur papier, 76x152 cm, n°inv FNAC 06-005.
Heinz Mack, “Sans titre”, 1957, pigment, bois et plexiglas, 62x41x8,5 cm, n°inv FNAC 06-006.
François Morellet, “Beaming pie 150 b.B1=7°”, 2002, acrylique bleue sur poutres de bois brut, n°inv FNAC 06-001.
François Morellet, “2 trames de tirets, 0°-90°”, 1972, acrylique sur toile, 140x140 cm, dépôt Honegger 2007.
Arnoldo Pomodoro, “Stèle” (37/90), 1986, bronze argenté, hauteur=18 cm, dépôt Honegger 2005.
Gerrit Thomas Rietveld, “Steltman Stuhl”, 1964, édition n°53, chêne noir 50x45x70 cm, dépôt Honegger 2007.
Wolfgang Sirch + Christoph Bitzer, “Puppenhaus Villa Sibi”, 2005, bois et plexiglas, 100x60x25 cm, dépôt Honegger
2006.
Frank van der Salm, “Façade”, 2000, enduralex sur dibond, 94,5x200 cm, dépôt Honegger 2007.
Carlo Vivarelli, “Sans titre”, 1955, huile sur toile, 100x100 cm, dépôt Honegger 2007.
Beat Zoderer, “Einspann Nr3/05 auf vier Nagen”, 2005, aluminium et verre, 141x121x12 cm, dépôt Honegger 2007.
Espace de l’Art Concret
Inauguré en 1990, l’Espace de l’Art Concret est né de la rencontre et de la volonté de deux collectionneurs, Sybil
Abers et Gottfried Honegger, et du maire de Mouans-Sartoux, André Aschieri.
Depuis ses débuts, ce projet artistique et culturel est lié à l’éducation du regard. La programmation d’expositions
thématiques permet une réflexion sur l’art et la société ainsi que des confrontations entre les diverses formes
d’expressions artistiques. La place essentielle accordée à la pédagogie permet de sensibiliser le public le plus vaste
à l’art d’aujourd’hui. Les Ateliers pédagogiques créés en 1998 répondent à la question de l’éducation artistique des
jeunes publics. L’objectif est « apprendre à regarder car regarder est un acte créatif » (Gottfried Honegger).
L’Espace de l’Art Concret développe son action autour de trois pôles : la conservation et la valorisation de la Donation
Albers-Honegger, la programmation d’expositions temporaires dans la Galerie du Château et l’action pédagogique
dans les Ateliers pédagogiques et le « Préau des enfants ».
Sybil Albers et Gottfried Honegger ont voulu rendre leur collection accessible au public. Mise en dépôt auprès de la
ville de Mouans-Sartoux dans un premier temps, cette collection a fait l’objet d’une donation à l’Etat français.
La première donation eut lieu en 2000 à la condition de la présentation de la collection dans un bâtiment construit à
cet effet dans le parc du château de Mouans et la garantie de maintenir la forte cohérence scientifique du projet
autour de l’art concret et de l’art contemporain. Cette première donation fut complétée par une importante donation
d’œuvres personnelles de Gottfried Honegger en 2001 et de plusieurs ensembles d’œuvres en 2002 et 2004.
Aurelie Nemours a également souhaité faire une donation importante d’œuvres personnelles en 2001 en raison des
liens affectifs qui l’unissaient à Gottfried Honegger et de la confiance qu’elle avait en « un projet qui contribuait à
présenter enfin l’art concret reconnu et vivant dans le patrimoine français ». Aurelie Nemours fit une seconde
donation d’un important fonds d’estampes pour la « création d’un département d’art graphique ». D’autres donations
ont apporté leur appui au premier lieu consacré en France à l’art concret, en particulier le don de Gilbert et Catherine
Brownstone.
Le bâtiment abritant la Donation Albers-Honegger réalisé par les architectes Gigon et Guyer a été inauguré le 26 juin
2004 en présence du Ministre de la Culture et de la Communication.
L’Espace de l’Art Concret est une association dont le président est Jean-Philippe Billarant.
Le conseil d’administration a nommé Jean-Marc Avrilla directeur le 30 mars 2006.
L’Espace de l’Art Concret bénéficie du soutien de la Ville de Mouans-Sartoux, du Ministère de la Culture et de la Communication : Délégation aux
Arts Plastiques/DRAC PACA, du Conseil Régional Provence-Alpes-Côte d’Azur et du Conseil Général des Alpes-Maritimes.

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