Fascisme - Wikipédia

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Fascisme
Le fascisme (en italien fascismo) est un mouvement politique d'origine
italienne apparu en 1919. Ce terme, très utilisé, a par la suite pris un sens
beaucoup plus large. Il est donc nécessaire de cerner ses différents
niveaux d'acception.
Au sens strict, le terme désigne le mouvement politique fondé par Benito
Mussolini, ainsi que le régime qui était en vigueur sous la monarchie
italienne quand Mussolini était au pouvoir, de 1922 à 1945. Adversaire
de la démocratie, du parlementarisme et du socialisme 1 , le fascisme
mussolinien se réfère notamment aux idées du syndicalisterévolutionnaire français Georges Sorel, pour qui l'émancipation de la
classe ouvrière passe par la violence. Ce sens strict est notamment utilisé
par les historiens de l'Italie.
Au sens large, le terme fascisme a pris un sens générique. Il s'est étendu à
tout mouvement politique s'appuyant sur un pouvoir fort, les métiers
organisés en corporations , l'exaltation du sentiment nationaliste, le rejet
de l'opposition et des institutions démocratiques et libérales et un contrôle
politique extensif de la société civile. De nombreux spécialistes affirment
que le nazisme est à l'opposé du fascisme au sens strict, ce dernier ayant
pour objectif de créer un État fort, alors que le nazisme a pour but de
détruire l'État et les institutions (justice, armée, police...) et faire détenir
les domaines régaliens par un parti et ses dirigeants. De plus, le fascisme
aborde très peu les thèmes raciaux, à l'inverse du nazisme.
Dans son acception la plus large, le terme est employé pour disqualifier
l'ennemi politique. Cette acception a été employée par les Soviétiques
durant la guerre froide, dans le cadre de la « tactique du salami » (cf.
Mátyás Rákosi en Hongrie dans les années 1940/50), qui consiste à
diviser les partis politiques adverses en les accusant de fascisme ou de
révisionnisme, pour les éliminer un à un jusqu’à ce que le Parti
communiste reste le seul parti. Les staliniens ont été jusqu'à traiter des
dirigeants sociaux-démocrates de « social-fascistes ». Dans la discussion
politique contemporaine, le terme fasciste continue d'être employé
comme une injure.
Cet article fait partie
de la série sur le fascisme.
sous-série sur la politique
Types et formes dérivées
Intégralisme
Austrofascisme
En France
En Croatie
Garde de fer
Phalangisme
Nazisme
Rexisme
Dans l'Histoire
Histoire de l'Italie fasciste
Fascio
Marche sur Rome
République sociale italienne
Sujets connexes
Adolf Hitler
Corporatisme
Parti fasciste russe
Benito Mussolini
National-syndicalisme
National-anarchisme
National-bolchévisme
Néo-fascisme
Néonazisme
Sommaire
1 Idéologie
2 Origines du fascisme italien
2.1 Frustrations de la guerre
2.2 Conflits sociaux d'après-guerre
3 Le régime fasciste italien : politique et société
4 Le régime fasciste italien : économie
4.1 Le programme fasciste révolutionnaire de 1919
4.2 La phase libérale de la politique de Mussolini (1921-1925)
4.3 Le corporatisme fasciste, mis en place à partir de 1925
4.4 La république de Salò (1943-1945)
5 Expansion pendant l'entre-deux-guerres
6 Le néo-fascisme après 1945
7 Interprétations
7.1 Interprétation marxiste
7.2 L'historien Emilio Gentile
7.3 L'historien Ernesto Galli Della Loggia
8 Notes et références
9 Voir aussi
9.1 Bibliographie
9.1.1 Italie
9.1.2 France
9.1.3 Généralités
9.2 Articles connexes
9.3 Liens externes
9.3.1 Approche globale
9.3.2 Fascisme italien
9.3.3 Articles spécialisés
Idéologie
Le mot vient de l'italien « fascio » (« faisceau »), (emblème de l'autorité romaine) repris vers 1919 par les
milices squadristes de Mussolini, qui avaient initialement groupé des anciens combattants déçus et épris
d'ordre.
Il se définit lui-même comme « totalitaire », et peut se résumer par une formule de Mussolini: « Tout pour
l'État, tout par l'État, rien hors de l'État ».
Au sens le plus strict, il désigne donc le régime de Benito Mussolini. Si historiquement, le nazisme apparaît
proche du fascisme, bien d'autres régimes politiques ont été qualifiés, à tort, de fascistes par leur opposants,
comme l'Égypte nassérienne, le régime des Talibans, le stalinisme, le péronisme, etc. Dans le débat
politique contemporain, les adhérents à certaines idéologies politiques tendent à associer le fascisme avec
leurs ennemis, ou le définissent comme étant l'opposé de leurs propres visions politiques.
En son sens large, le fascisme se définit comme une réaction aux valeurs de l'humanisme démocratique du
Siècle des Lumières. Issu des frustrations engendrées par ce nouveau modèle de société, le fascisme rejette
les droits de l'homme, le communisme, l'anarchisme, les libertés individuelles et le libéralisme. Mussolini
dans La Doctrine politique et sociale du fascisme, en 1933, affirme : « Le fait est que le XIX e siècle était le
siècle du socialisme, du libéralisme, de la démocratie, ceci ne signifie pas que le XX e siècle doit aussi être
le siècle du socialisme, du libéralisme, de la démocratie. Les doctrines politiques passent ; les nations
restent. Nous sommes libres de croire que ceci est le siècle de l'autorité, un siècle tendant vers la "droite",
un siècle fasciste. Si le XIX e siècle était le siècle de l'individualisme (le libéralisme implique
l'individualisme) nous sommes libres de croire que ceci est le siècle "collectif", et ainsi le siècle de
l'État [réf. souhaitée] . »
Les origines du fascisme font l'objet d'un débat parfois âpre parmi les historiens. Pour Zeev Sternhell et ses
partisans, l'idéologie fasciste a principalement été forgée en France, entre les années 1880 et 1914, par
conjonction entre une radicalisation antidémocratique de certains mouvements d'extrême gauche
(notamment le syndicalisme révolutionnaire) avec une nouvelle droite nationaliste, formant la « droite
révolutionnaire », dont est issue le fascisme 2 . Pour des auteurs comme Pierre Milza, la Première Guerre
mondiale est tout à fait essentielle dans la formation de l'idéologie fasciste, encore qu'il ait nuancé son point
de vue en reconnaissant que Sternhell avait partiellement raison en soulignant la parenté entre certains
idéologues français d'avant 1914 et les théoriciens du fascisme. Pour Robert O. Paxton, le Ku Klux Klan
(KKK) constitue la première forme de mouvement fasciste, ou protofasciste 3 , et il rejoint en partie
Sternhell sur les origines françaises de l'idéologie.
Pour l'historien américain, le fascisme se développe selon cinq phases. Premièrement, des publicistes
dissidents, extrémistes de droite méprisant la modération des conservateurs, et anciens extrémistes de
gauche reniant la démocratie, forment une critique commune du libéralisme politique, au nom d'une
synthèse nationale et sociale. L'idéologie se forme ainsi dans des pays de vieille tradition démocratique,
comme la France, et, paradoxalement, un pays où naît l'idéologie fasciste a peu de chance de voir arriver
rapidement un parti fasciste au pouvoir. Deuxièmement, ces mouvements, jusque-là marginaux, prennent de
l'importance, car ils apparaissent, aux yeux des grands industriels et des grands propriétaires terriens,
comme le seul moyen de rétablir l'ordre, notamment contre l'agitation communiste. À ce moment, le
fascisme abandonne ses revendications sociales avancées pour un libéralisme économique strict.
Troisièmement, le parti fasciste accède au pouvoir. Quatrièmement, le pouvoir fasciste se consolide. La
cinquième et dernière phase, de radicalisation, n'a été pleinement accomplie que par le nazisme, avec la
Shoah et la création d'espaces où l'État protecteur disparaît absolument : les camps de concentration, et plus
encore les camps d'extermination 3 . De nombreux spécialistes affirment que le nazisme est à l'opposé du
fascisme, le fascisme ayant pour objectif de créer un état fort, alors que le nazisme a pour but de détruire
l'état (justice, armée, police...) et faire détenir les domaines régaliens par le parti et ses dirigeants. Le KKK
serait encore une forme différente.
Son modèle social est davantage centré sur la nation que sur les individus qui la composent. Il cherche à
créer un groupe uni et solidaire, qui ait une identité forte. Pour cela, il faut que cette collectivité partage
une histoire et un destin communs et qu'elle se construise sur la volonté de perpétuer son ciment culturel. Il
est donc primordial pour les fascistes de préserver l'homogénéité (ethnique, religieuse ou de classe) de
cette collectivité nationale.
Un autre point caractéristique du fascisme est la prégnance de la hiérarchie sociale : le groupe doit être
mené par un chef, surnommé en Italie le Duce (« le Guide »), dont l'autorité ne saurait être remise en
question. Excluant tout contre-pouvoir, le fascisme est un système qui se veut totalitaire. Il s'est appuyé sur
des groupes de choc, les Chemises noires, qui ont été complètement militarisées après la prise du pouvoir.
À la différence d'autres totalitarismes, le fascisme a cherché cependant à obtenir l'adhésion populaire plutôt
que de recourir à des méthodes coercitives. Utilisant des techniques comme la démagogie et le populisme,
il lui est arrivé d'obtenir un fort soutien populaire et même de maintenir certaines formes démocratiques,
comme le suffrage universel (pendant deux années). Tout comme le Führer, Mussolini a été « invité » au
pouvoir par l'assentiment des autorités de l'époque avec la célèbre Marche sur Rome.
Il s'agit pour cela de mobiliser des valeurs comme le patriotisme, les idéaux de « rénovation » nationale et
de pureté. Croire, obéir, combattre deviennent des valeurs, analyser et critiquer de l'insubordination. Il est
donc nécessaire de faire naître un sentiment d'urgence, de désigner un ennemi commun cherchant à détruire
le collectif et contre lequel le groupe tout entier doit se mobiliser.
Cette mobilisation permet de réprimer sévèrement toute contestation sans perdre la caution populaire. Il
suffit de désigner l'homme à abattre comme « ennemi », « traître », « sous-homme ». Mais en aucun cas, le
fascisme italien n'a pratiqué les massacres de masse de type hitlérien.
Le fascisme, à la différence du nazisme, n'était pas raciste à l'origine. Il a adopté une législation raciste à
partir de 1935 (interdiction des mariages entre colons et Africaines) et antisémite à partir de 1938, dans un
contexte d'alliance avec l'Allemagne d'Hitler. Encore ces lois d'exclusion étaient-elles moins dures, et
comportaient-elles beaucoup plus de dérogations que les lois antisémites d'Hitler et de Pétain.
Origines du fascisme italien
Le fascisme est d'abord le nom que le mouvement et le régime de Mussolini se sont donnés. Le terme
provient de la fondation après la Première Guerre mondiale, par Mussolini, d'un mouvement appelé Fasci
italiani di combattimento (« faisceaux italiens de combat »), ce qui donnera les expressions « fasciste » et
« fascisme ». Le mot fasci lui-même est une référence à la Rome antique (les magistrats romains étaient
précédés d'un certain nombre de gardes, les licteurs, chargés de ces faisceaux, symboles d'autorité, de
violence de la loi 4 .) et aux fascio, mouvements et sociétés secrètes des années 1890, composés de paysans
révolutionnaires italiens 5 .
Il naît en tant que mouvement décentralisé en mars 1919, sur les frustrations d'une « victoire mutilée »,
thème agité par les nationalistes en raison de la tournure des négociations lors du Congrès de Versailles,
concernant le sort des terres irrédentes de Dalmatie, d'Istrie, de Fiume/Rijeka, mais aussi en réaction au
communisme en pleine expansion. Le fascisme est alors le mouvement exalté, le mouvement d'un pays qui
tente de retrouver une puissance perdue, un empire perdu, un honneur perdu. Le nationalisme, soutenu par
la plupart des artistes de l'époque (Gabriele D'Annunzio, les futuristes italiens, tels Marinetti...) va être le
fer de lance du fascisme. Le populisme de Benito Mussolini et la passivité (dûe à la pacification des milices
des fascios, soutenues par les classes dirigeantes et Bonomi, le ministre de la Guerre de Giolitti de 1920 à
1921 6 ), vont permettre à la dictature de s'installer doucement, de la Marche sur Rome du 22 octobre 1922
à l'assassinat de Giacomo Matteotti le 10 juin 1924 qui va déboucher sur la déclaration de la dictature et la
à l'assassinat de Giacomo Matteotti le 10 juin 1924 qui va déboucher sur la déclaration de la dictature et la
promulgation des lois fascistissimes en 1926.
Frustrations de la guerre
En 1914, le royaume d'Italie, membre de la Triple-Alliance aux côtés des empires allemand et autrichien,
reste d'abord hors de la guerre. Le peuple italien, qui vient de vivre de dures luttes sociales, est pacifiste
dans son immense majorité. Benito Mussolini, réputé très radical, est le rédacteur en chef d’Avanti!, le
quotidien du Parti socialiste italien.
Lorsque la guerre s'étend à l'Europe, il engage soudain son journal pour l'entrée en guerre aux côtés de la
France. Exclu du parti socialiste, entraînant une partie de la fraction anarcho-syndicaliste qui voit dans le
conflit le point de départ d'une révolution mondiale 7 , il fonde le Popolo d'Italia, avec des subsides des
services secrets français et du patronat italien. Le Popolo d'Italia milite pour une guerre rédemptrice qui
doit régénérer l'Italie. En 1915, après avoir signé le Pacte de Londres avec la France et le Royaume-Uni,
l'Italie déclare la guerre à l'Autriche. Mais le front des Alpes est difficilement tenable, et Venise est
menacée (défaite de Caporetto, 1917). Cependant, au prix de souffrances inouïes, l'armée italienne
remporte la victoire de Vittorio Veneto, qui précipite la défaite et l'éclatement de l'Autriche-Hongrie en
octobre 1918.
Aux traités de 1919-1920, l'Italie repousse sa frontière jusqu'aux Alpes du Tyrol, mais la côte dalmate,
qu'elle considère comme italienne, est donnée à la Serbie pour former un nouvel État, la Yougoslavie.
L'opinion italienne est déçue : « tous ces sacrifices pour rien » ; c'est la thématique de la « victoire
mutilée ». À la tête de volontaires armés de toutes tendances politiques, le poète Gabriele D'Annunzio
occupe Fiume (Rijeka) et y règne plus d'un an. Il y invente un folklore que les fascistes copieront (par
exemple le cri de ralliement Eia, Eia Alala !) en même temps qu'un certain romantisme utilisé par le futur
régime. Dans ce sens, d'Annunzio est un précurseur du fascisme.
Conflits sociaux d'après-guerre
En 1920, l'agitation sociale monte d'un cran : les ouvriers occupent les usines et forment des conseils
ouvriers afin de gérer par eux-mêmes les usines et la distribution. Le 21 janvier 1921, le parti communiste
d'Italie est fondé. Mais les organisations ouvrières et les syndicats sont attaqués par des « cogneurs » payés
par certains patrons, et le pouvoir en place reste complaisant face à cette milice qui combat des
"organisations subversives". Les fascistes (squadristes), après s'être ligués sous la direction de Mussolini
forment eux aussi un parti, le parti national fasciste, en novembre 1921. Le mouvement ouvrier italien sera
décapité en 1922 malgré la résistance du mouvement des Arditi del Popolo telle qu'à Parme, les partis
socialiste et communiste n'ayant pas pris la direction des mouvements insurrectionnels.
L'équipement fasciste comporte une chemise noire (issue de la tenue des troupes de choc de l'armée
italienne créées en 1917 : les Arditi), divers types de matraques, dont un gourdin appelé manganello, et un
purgatif puissant, l'huile de ricin, qu'ils font avaler de force à certains de leurs adversaires. Bientôt, les
fascistes tiennent le haut du pavé et Mussolini les groupe en un parti, avec une idéologie musclée, qui
profite de l'échec de la gauche et de la peur de la droite.
Le régime fasciste italien : politique et société
En 1922, le parti national fasciste a 35 députés au Parlement, et plus de 700 000 membres.
Après avoir chassé les organisations de gauche des villes du nord de la péninsule, les milices fascistes
menacent de lancer une marche sur Rome. À peine celle-ci débute-t-elle que le roi Victor-Emmanuel III
nomme Mussolini président du conseil. Mussolini respecte d'abord le jeu démocratique, en étant à la tête
d'une large coalition allant jusqu'au centre droit. Mais en mai 1924, le chef de file du parti socialiste italien
Giacomo Matteotti, par ailleurs député, dénonce les élections législatives, remportées avec succès par le
parti fasciste en partie à la suite d'une modification des modalités de scrutin, et réclame leur annulation : il
est assassiné le 10 juin, assassinat qui sera revendiqué par Mussolini dans un discours devant le Parlement
le 3 janvier 1925. Pour couper court à toute agitation, Mussolini instaure un régime d'exception : les lois
fascistissimes (1926) ; les autres partis politiques sont interdits, leurs députés sont déchus, la presse est
censurée, une police secrète, l'OVRA (organisation de vigilance et répression de l'antifascisme), est
instaurée ainsi qu'un fichier de suspects politiques et un « Tribunal spécial ».
Vers 1929, la dictature du parti fasciste imbibe toute la société (seule la vie culturelle reste relativement
libre, à condition de ne pas critiquer le régime). Des milliers de démocrates s'exilent pour échapper à la
prison ou à la déportation sur des îles. Le pape Pie XI signe les accords du Latran avec l'État fasciste italien
qui lui concèdera l'existence de l'État du Vatican.
Mussolini résume le fascisme en décembre 1925 par la formule : « Tout dans l'État, rien hors de l'État, rien
contre l'État ».
L'idéologie fasciste est fondée sur :
Le nationalisme (restaurer l'Empire romain) : le régime construit des stades avec portiques, des statues
colossales, avec des faisceaux partout. L'Italie, outre sa colonie (la Libye), doit contrôler la
Méditerranée : elle revendique la Corse, l'Albanie, la Dalmatie, la Savoie, Nice, fait la guerre en
Espagne, en Grèce, en Égypte…
Le culte du chef : Mussolini est Duce (« guide »). Son image monopolise l'attention des Italiens, dans des
postures qui le montrent soit soucieux du peuple, soit très courageux : en train de moissonner, de parader,
de rejoindre des lions en cage, etc. Quelques slogans : Credere, obbedire, combattere (« Croire, obéir,
combattre » ; pour les fascistes, l'homme ne doit pas trop réfléchir, il ne se réalise que par la guerre), Il
Duce ha sempre ragione (« Le Duce a toujours raison »).
L'encadrement de la population.
Le haut centralisme de l'État : le parlement n'a qu'un rôle mineur après 1928, puisque choisi par le Grand
Conseil du fascisme, véritable pouvoir.
L'embrigadement des masses : dès la maternelle, les Balilla (ou Fils de la louve) défilent en uniforme
noir, saluent à la romaine, assistent aux manifestations du régime, s'entraînent avec des fusils de bois. La
force, la violence sont exaltées. Les syndicats sont remplacés par des corporations contrôlées par l'état et
le patronat. Le droit de grève est aboli.
La propagande : les emblèmes et slogans fascistes, les chansons de marche, les monuments en béton néo-
romains fleurissent partout. Le régime fasciste exalte ses grands travaux : le drainage des marais pontins,
les premières autoroutes. On instaure même une ère fasciste (l'An I = 1922).
Le régime fasciste italien : économie
Les fascistes définissent leur conception économique comme une « troisième voie » entre capitalisme et
marxisme. Leur politique se traduit par une extension considérable du contrôle gouvernemental de
l'économie sans toutefois d'expropriation massive de la propriété des moyens de production. Le
gouvernement nationalise les industries clés, contrôle les changes et fait investir massivement l'État. Ils
essaient entre autres de créer des corporations puissantes qui regroupent plusieurs entreprises d'un même
secteur , le tout supervisé par l'état. Les fascistes instituent le contrôle des prix, le contrôle des salaires et
autres mesures de planisme économique, ils instituent une affectation des ressources dominée par la
régulation étatique, spécialement dans les secteurs financiers et des matières premières. L'économie est
mise au service de l'État 8 .
Le refus du capitalisme et du marxisme se traduit par une politique économique d'abord fluctuante.
Le programme fasciste révolutionnaire de 1919
Les faisceaux de combat apparaissent en réaction aux troubles sociaux, notamment ceux de Milan. Le
programme révolutionnaire du mouvement en 1919 est d'inspiration nationaliste et socialiste dans un
mélange particulièrement progressiste et confus.
La défaite aux élections de 1919 amène les groupements les plus à gauche à se retirer des fascios. Avec
l'évolution du mouvement, nombre des idées du programme seront rejetées.
Dans un climat social difficile (grèves et agitations) qui fait craindre à la démocratie libérale un
soulèvement social révolutionnaire comme en Russie (Révolution d'Octobre), en Allemagne (Révolution
allemande), et d'autres pays dans lequel des troubles révolutionnaires existent, Mussolini annonce en 1921,
avant son accession au pouvoir, son soutien au libéralisme et au capitalisme :
« Je suis un libéral. La nouvelle réalité de demain, répétons-le, sera capitaliste. La vraie histoire du
capitalisme ne commence que maintenant. Le socialisme n'a plus une chance de s'imposer. [...] Il faut
abolir l'État collectiviste, tel que la guerre nous l'a transmis, par la nécessité des choses, et revenir à
l'État manchestérien » (Mussolini au Parlement le 21 juin 1921)
Rocca et Corsini établiront, par la suite, un programme pour le PNF favorable au libéralisme économique
« manchestérien ».
La phase libérale de la politique de Mussolini (1921-1925)
Arrivé au pouvoir, allié à une vaste coalition, le gouvernement de Mussolini, sous l'impulsion du libéral
Alberto De Stefani, qui succède aux libéraux, poursuit la politique économique libérale du précédent
gouvernement :
« Nous voulons dépouiller l'État de tous ses attributs économiques : assez de l'État cheminot, de
l'État postier, de l'État assureur » (Benito Mussolini, 1922 9 ).
Le tournant s'opère dans la deuxième moitié des années 1920 : Alberto De Stefani démissionne en 1925 10,
promulgation des lois fascistissimes en 1926, vote des lois sur le corporatisme en 1927, et en 1929 crise
économique mondiale 11.
Le corporatisme fasciste, mis en place à partir de 1925
Les fascistes monopolisent petit à petit le pouvoir. Après l'assassinat de Giacomo Matteotti le 10 juin 1924,
ils établissent une dictature, les lois fascistissimes sont promulguées en 1926 et Mussolini donne au
fascisme la célèbre formule : « Tout dans l'État, rien hors de l'État et rien contre l'État » ; il désavoue et
attaque (dans le sillage de la confidustria [réf. nécessaire]), suite à une crise économique, le libéralisme
économique. Il exprimera l'idée qu'il en a dans La Doctrine du fascisme en 1935 :
« Le fascisme est absolument opposé aux doctrines du libéralisme, à la fois dans la sphère politique et
dans la sphère économique.… L'État fasciste veut gouverner dans le domaine économique pas moins
que dans les autres; cela fait que son action, ressentie à travers le pays de long en large par le moyen
de ses institutions corporatives, sociales et éducatives, et de toutes les forces de la nation, politiques,
économiques et spirituelles, organisées dans leurs associations respectives, circule au sein de l'État »
Mussolini mène alors une politique dirigiste : grands travaux, protectionnisme, stimulation de la
consommation, constitution de monopoles, encadrement et restriction des droits des ouvriers, bataille du
blé.
Le corporatisme est institué : un système de guildes qui encadre les relations patrons/ouvriers et salariés
afin qu'ils planifient l'économie dans l'intérêt général. Le 2 octobre 1925, il Pacte (du palais) Vidoni, signé
entre la Confindustria et les représentants du régime fasciste abolit les unions catholiques, socialistes dont la
CGIL ou indépendants les remplaçant par ceux contrôlés par le fascisme 12. La Confindustria et la
Confédération des Corporations fascistes se proclament représentants exclusifs des industriels et le
monopole syndical fasciste est approuvé, un tel pacte comprend deux autres demandes, le règlementation du
droit de grève qui sera supprimé le 3 avril 1926 et l'auto-fascisation de la Confindustria 13.
Le régime reçoit son appui des grands industriels, des petits capitalistes, des classes moyennes, des petits
fonctionnaires, mais aussi des paysans et des ouvriers les plus pauvres (lumpenprolétariat dans la théorie
marxiste).
Dans les années 1930, l'Italie récupère de la Grande Dépression et connaît une croissance économique.
Mais elle est contrariée par les sanctions internationales suivant l'invasion de l'Éthiopie en octobre 1935,
par le support militaire coûteux aux nationalistes espagnols et in fine par l'échec de la politique d'autarcie.
La république de Salò (1943-1945)
À côté d'une politique totalitaire sanglante et antisémite sous la direction allemande, la République sociale
italienne (RSI), ou « République de Salò », tente de mettre en œuvre une politique socialiste. Choix d'autant
plus aisé que les élites économiques et culturelles, par conviction ou par opportunisme, prennent de plus en
plus leurs distances avec le fascisme.
Expansion pendant l'entre-deux-guerres
Le fascisme italien va susciter des imitateurs dans plusieurs pays à travers le monde des années 1930 et
1940. Plusieurs d'entre eux vont demeurer des mouvements minoritaires, tandis que d'autres, au pouvoir,
sont en général considéré par les historiens davantage comme autoritaires que comme véritablement
fascistes, bien qu'ils puissent avoir des inclinations fascistes. Parmi ceux-ci, on peut citer:
les mouvements fascistes français (divers mouvements : Solidarité française, Mouvement franciste, Parti
populaire français, Rassemblement national populaire, LVF, etc.);
en Belgique (le rexisme, incarné par Léon Degrelle);
en Grande-Bretagne (la British Union of Fascists créé par sir Oswald Mosley);
les Oustachis croates d'Ante Paveli!
en Autriche (austrofascisme d'Engelbert Dollfuss, au pouvoir de 1932 à 1934)
en Espagne (la Phalange espagnole de José Primo de Rivera, qui soutient Franco lors de la guerre civile);
le régime de Ioánnis Metaxás en Grèce (1936-1941);
les Chemises vertes d'Eoin O'Duffy, en Irlande;
les Ugunskrusts en Lettonie;
l' Algemeene Nederlandsche Fascisten Bond aux Pays-Bas;
le Camp national-radical en Pologne;
au Portugal (les chemises vertes et l' Estado novo de Salazar);
en Roumanie (Garde de fer);
le Parti travailleur national socialiste de Suède fondé en 1933 par Sven Olov Lindholm;
l'Organisation fasciste russe et le Parti fasciste russe, créé en 1931 et présent au Mandchoukouo, l'Etat
fantoche sous domination japonaise;
au Brésil (l'Action intégraliste brésilienne ou la Legião Cearense do Trabalho)
au Chili (le Mouvement national socialiste du Chili, qui tenta un coup d'Etat le 5 septembre 1938);
en Argentine, la prétendue Ligue républicaine, proche du poète Leopoldo Lugones
les Silver Shirts aux États-Unis (et le gouverneur de Louisiane, Huey Long)
Le néo-fascisme après 1945
Après la défaite, une partie des anciens fascistes se sont organisés en opposition légale dans le Mouvement
social italien, qui se référait explicitement à la mémoire de Mussolini. Ce parti a obtenu des scores
électoraux appréciables (sans atteindre la majorité) [réf. nécessaire] surtout dans les régions pauvres du
Sud [réf. nécessaire]. Toléré par les gouvernements démocrates-chrétiens, qui y voyaient un dérivatif au
communisme, il a cependant toujours été exclu des combinaisons gouvernementales.
Dans sa nouvelle formule, l'Alliance nationale de Gianfranco Fini, le parti a abjuré ses anciens principes
totalitaires [réf. nécessaire] et a pu participer aux gouvernements de Silvio Berlusconi. Il compte encore des
nostalgiques du Duce, comme sa petite-fille Alessandra Mussolini.
Interprétations
Voir l'article détaillé Théories du fascisme
Plusieurs explication divergentes ou opposées ont été données du phénomène fasciste, depuis sa création.
Interprétation marxiste
Pour les marxistes, le fascisme n'est qu'une forme d'expression du régime capitaliste, au même titre que la
démocratie libérale bourgeoise. Dans cette perspective, le fascisme est l'expression ouverte de la violence
du régime capitaliste, qui est masquée par les libertés formelles dans sa forme de démocratie libérale.
L'historien Emilio Gentile
Emilio Gentile, professeur à Rome, estime que la question du fascisme italien a été "sous-exposée" après
1945 afin de reconstruire l'Italie sur le mythe d'une Italie résistante. Il a ensuite été étudié comme la "voie
italienne vers le totalitarisme." Mais, dans tous les cas, la question des racines italiennes aurait été
occultées, empêchant la construction d'une Italie réconciliée avec son identité nationale 14.
L'historien Ernesto Galli Della Loggia
Emilio Galli Della Loggia, professeur d'Histoire à l'université de Milan spécialiste notamment de
l'antifascisme, estime, contrairement à Ernesto Gentile, que l'Histoire du fascisme a été "sur-exposée" car
instrumentalisé par certains partis issus de la Résistance italienne au fascisme, notamment par le Parti
communiste italien, ce qui aurait conduit selon lui à une certaines banalisation du fascisme dans la vie
politique italienne 15.
Notes et références
1. ! Pierre Milza et Serge Berstein, Le Fascisme italien. 1919-1945, éd. du Seuil, « Points »-histoire, p. 155 qui
mentionne « Pourtant, diminué par ses scissions successives, mis au ban de la nation par un gouvernement qui
place sa destruction au premier rang de ses objectifs, le parti socialiste… »
2. ! Zeev Sternhell, La Droite révolutionnaire. Les origines françaises du fascisme, 1885-1914, troisième édition,
Fayard, 2000
3. ! a! b ! Robert O. Paxton, « Les cinq phases du fascisme », dans Michel Dobry (dir.), Le Mythe de l'allergie
française au fascisme, éd. Albin Michel, 2003
4. ! Aujourd'hui encore, on retrouve le fascio, la hache entourée de faisceaux de bouleau, sur le passeport et le
signe héraldique de l'État français.
5. ! L'historien Robert Paxton rappelle ainsi, dans son introduction à son ouvrage, Le Fascisme en action (Éditions
du Seuil, 2004), que les paysans siciliens qui s'étaient soulevés contre leurs seigneurs en 1893 - 1894 s'appelaient
eux-mêmes les fasci siciliani.
6. ! Pierre Milza et Serge Berstein, Le fascisme italien, 1919-1945, Le Seuil, 1980, p.98-103
7. ! Pierre Milza et Serge Berstein, Le Fascisme italien. 1919-1945, éd. du Seuil, « Points »-histoire, p. 33
8. ! Mussolini et Giovanni Gentile, La Doctrine du fascisme
(http://www.worldfuturefund.org/wffmaster/Reading/Germany/mussolini.htm)
9. ! Pierre Milza et Serge Berstein, Le Fascisme italien. 1919-1945, éd. du Seuil, « Points »-histoire, p. 222
10. ! Article de Sheldon Richman (http://www.econlib.org/library/Enc/Fascism.html)
11. ! Pierre Milza et Serge Berstein, Le Fascisme italien. 1919-1945, éd. du Seuil, « Points »-histoire, p. 222
12. ! traduit de Confindustria
13. ! Il Patto di palazzo Vidoni - Cronologia - Eventi storici e tesi di laurea
(http://www.tesionline.it/news/cronologia.jsp?evid=124)
14. ! Revue XXe siècle n°100, décembre 2008, cité dansRegards croisés sur l'Italie, in Le Monde, 13 décembre 2008,
page 16.
15. ! Revue XXe siècle n°100, décembre 2008, cité dansRegards croisés sur l'Italie, in Le Monde, 13 décembre 2008,
page 16.
Voir aussi
Bibliographie
Italie
Renzo De Felice, Brève Histoire du fascisme
Renzo De Felice, Les Interprétations du fascisme
Serge Berstein et Pierre Milza, Le Fascisme italien, Seuil, Points Histoire, octobre 1998. ISBN
2020055139
Salvatore Lupo, Le Fascisme italien, Flammarion, mars 2003. ISBN 2082100499
Serge Berstein & Pierre Milza, L'Italie contempraine du Risorgimento à la chute du fascisme, Armand
Colin, coll. U Histoire, octobre 1995. ISBN 2200216904
France
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Pierre Milza, Fascisme français, passé et présent, Champs Flammarion, janvier 1991. ISBN 208081236X
Yves Guchet, Georges Valois - L'Action Française, le faisceau, la République syndicale, L'Harmattan,
octobre 2001. ISBN 2747512142
Michel Winock, Nationalisme, antisémitisme et fascisme en France, Seuil, Points Histoire, avril 2004.
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Michel Winock (dir.), Histoire de l'extrême-droite en France, Seuil, Points Histoire, novembre 1994.
ISBN 2020232006
Michel Winock, La Fièvre hexagonale, Seuil, novembre 1987. ISBN 2020285169
Philippe Burrin, La Dérive fasciste, Seuil, Point Histoire, mars 2003. ISBN 2020589230
Philippe Burrin, Fascisme, nazisme, autoritarisme, Seuil, Point Histoire, octobre 2000. ISBN 2020414821
Laurent Joly, Xavier Vallat 1891-1972, Du nationalisme chrétien à l'antisémitisme d'État, Grasset, mars
2001, préface de Philippe Burrin. ISBN 2246608317
Pascal Ory, Du fascisme, Perrin, janvier 2003. ISBN 2262019800
Pascal Ory, Les Collaborateurs, 1940-1945, Seuil, Point Histoire. ISBN 2020054272
Robert Paxton, La France de Vichy, Seuil, Point Histoire, janvier 1999. ISBN 2020392100
Zeev Sternhell, Ni droite ni gauche, l'idéologie fasciste en France, Complexe Eds, Historiques, septembre
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Zeev Sternhell, Maurice Barrès et le nationalisme français, La France, entre nationalisme et fascisme,
Presses De Sciences Po, septembre 2000. ISBN 2724602269
* Jean-Pierre Rissoan, "Traditionalisme et révolution : les poussées d'extrémisme des origines à nos
jours". Second volume "du fascisme au 21 avril 2002", 2007, 416 pages, ISBN 978-1-4092-7757-6 .
Grèce
Dimitris Michalopoulos, "La guerra oscura: origine e fine della campagna bellica della
Grecia",Parnassos, vol. 49, pp.267-274.
Généralités
Pierre Milza, Les Fascismes, Seuil, Points Histoire, janvier 1991. ISBN 2020128632
Pierre Milza, L'Europe en chemise noire, Champs Flammarion, septembre 2004. ISBN 2080800833
Christop Spher, Die Aliens sind unter uns! ("Les Envahisseurs sont entre nos rangs") ISBN 3442755484
Articles connexes
Antifascisme
Architecture fasciste
Fascisme en France (dont Le Faisceau, Parti populaire français (PPF), Rassemblement national populaire
(RNP), etc.).
Ligue d'extrême-droite
Nazisme | Propagande nazie
Résistance en Italie pendant la Seconde Guerre mondiale
Théories du fascisme
Zeev Sternhell
Liens externes
Approche globale
Robert O. Paxton, Les Fascismes, Essai d’histoire comparée (http://cmb.ehess.fr/document51.html) ,
e
XVI e Conférence Marc-Bloch, 13 juin 1994.
Fascisme italien
Textes sur le fascisme italien (http://hypo.ge-dip.etat-ge.ch/www/cliotexte/html/mussolini.fascisme.html) ,
Cliotexte.
Cours sur Mussolini et le fascisme italien (niveau première) (http://hypo.ge-dip.etatge.ch/www/cliotexte/html/mussolini.cours.html) , Cliotexte
Imagerie et propagande fasciste (http://hypo.ge-dip.etatge.ch/www/cliotexte/html/decalogue.fascisme.html) , Cliotexte
La Doctrine fasciste (http://hypo.ge-dip.etat-ge.ch/www/cliotexte/html/fascisme.propagande.html) ,
Cliotexte
Articles spécialisés
Nicolas Lebourg, La Dialectique néo-fasciste, de l'entre-deux-guerres à l'entre-soi
(http://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00103208/en/) , Cahiers pour l'analyse concrète, 57-58 (200606) 39-57 (sur la mutation en 1942 du fascisme en néo-fascisme)
Serge Berstein, La France des années trente allergique au fascisme (http://www.persee.fr/showPage.do?
luceneQuery=%28allergie+fascisme%29+AND+%28indexable_type%3Aarticlepage%3F%29&words=allergie&words=fascisme&words=articlepage&urn=xxs_02941759_1984_num_2_1_1673) , Vingtième Siècle. Revue d'histoire, 2 (1984) pp. 83-94. Réponse aux thèses
de Zeev Sternhell sur l'origine française de l'idéologie fasciste et l'implantation du fascisme en France.
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