03b Pres Arch - Lateltin et Monnerat

Transcription

03b Pres Arch - Lateltin et Monnerat
présentation d’architectes
L’Ecole de multimédia et
d’art de Fribourg (EMAF)
Les friches industrielles du début du XXème siècle suscitent toutes les convoitises,
surtout lorsqu’elles sont situées en pleine ville. Ou comment une ancienne fabrique de pâtes
est devenue une école de multimédia et d’art.
Le bâtiment avait été construit en 1904 par
l’architecte Frédéric Broillet. Il s’agissait
d’une minoterie pour l’entreprise Grand &
Le bâtiment de l’EMAF et son
inscription «Fabrique de pâtes
alimentaires» délibérément conservée.
L’élégant contraste de l’attique tout
en verre et métal qui coiffe l’édifice.
Plan de situation.
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Cie. D’une construction très simple, avec
des murs en briques, des sommiers en béton armé soulagés par des colonnades en
fonte, une toiture en bois et tuiles de terre
cuite, et une marquise protégeant le quai
de la voie industrielle, le bâtiment a connu
diverses affectations au cours de son histoire, l’avant-dernière étant dévolue à la fabrique de pâtes alimentaires «La Timbale».
En 1989, un incendie a détruit les combles
du bâtiment et l’édifice est resté désaffecté jusqu’à l’aube du 2ème millénaire, jus-
qu’au jour où l’architecte Eric Lateltin, en
promenade dans le quartier, le repère.
Plusieurs idées de réhabilitation germent
alors dans les esprits de l’équipe Lateltin
& Monnerat, allant d’un projet de lofts à l’aménagement d’éléments paysagers… ou
d’une école.
Et c’est ainsi que, de fil en aiguille, les rêves d’architectes ont rencontré les besoins
d’un futur directeur d’une future école de
multimédia et d’art, et que le 30 novembre 2001, le projet de transformation du bâtiment était mis à l’enquête, le 8 septembre 2003 les travaux ont débuté et le 27
août 2004, le bâtiment était prêt à accueillir
ses premiers élèves.
Le bâtiment se trouve dans une zone urbaine dont l’intense activité de transformation de friches industrielles a quasi métamorphosé le site en quartier estudiantin.
Et alors même qu’il semblait voué dans un
premier temps à la démolition, les voies
parfois impénétrables des transformations
urbaines en cours semblaient soudain le
prédestiner à une activité d’enseignement
à la pointe de la modernité.
Pour répondre aux besoins spécifiques de
l’enseignement en multimédia et en art, les
locaux ont été aménagés d’une façon non
conventionnelle, qui découle directement
de l’usage de supports didactiques ultramodernes. L’ensemble comprend des salles de classes-ateliers de grandes dimensions, un studio d’enregistrement vidéo,
des bureaux, des locaux techniques ainsi
que des studios permettant d’accueillir des
professeurs invités.
Bien que le bâtiment présentât de beaux
volumes, les surfaces demandées par le
Le hall lumineux de l’attique.
maître d’ouvrage dépassaient les possibilités existantes de l’édifice originel et il a
donc fallu le surélever en réalisant un attique. Ce dernier s’exprime comme une
superstructure unitaire et indépendante du
bâti existant.
Préservation du caractère industriel à l’extérieur
Les architectes ont fondé leur concept de
réhabilitation dans une lecture contemporaine du caractère industriel de l’édifice.
Les murs et les structures intérieures ont
donc été conservés et l’aspect contemporain de l’attique permet de mettre en évidence la substance historique du bâtiment.
«L’idée était de développer un concept
jouant entre le minéral, avec les gros murs
en briques de 60 cm d’épaisseur, et un élément plus léger, métal et verre, pour créer
un contraste. Pour ce qui est des façades,
nous voulions par contre garder le caractère industriel, en préservant notamment
les écritures – Fabrique de pâtes alimentaires «La Timbale» –, de même que le couvert en avant-toit, qui avait une structure
Vue du bâtiment
avec l’escalier
extérieur menant
à l’attique.
Textes: Patrick Clémençon
Photos et plans: Lateltin & Monnerat
Architectes
Avec l’aimable collaboration de
Messieurs Eric Lateltin et JeanFrançois Monnerat
Une salle de classe située au niveau de
l’attique et équipée de nombreux postes
Plan de l’attique.
de travail informatique.
métallique légère du début du XXème siècle, et que nous nous sommes contentés
d’assainir et de reposer tel quel», raconte
Eric Lateltin. Cet avant-toit sert aujourd’hui de couvert de l’entrée du bâtiment. «La
confrontation de ces divers éléments révèle la substance historique et expose la
chronologie des différentes étapes de
construction qui se sont succédé au cours
du temps. Cela nous a permis de replacer
l’édifice dans un continuum historique,
sans tomber dans le piège d’une nostalgie un peu déplacée», raconte Jean-François Monnerat.
Plan du 2ème étage
L’attique et l’intérieur
Conçu comme une nouvelle boîte posée
sur une ancienne boîte, l’attique est en
acier zingué à froid et repose dans des niches créées dans les murs existants. Le
choix du métal et du verre répond non seulement à un désir de contraster sur le côté
minéral des façades, mais également au
Une classe située
dans les étages
inférieurs,
avec poutraison
et technique
apparente.
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fait que la structure du bâtiment existant
ne permettait pas de supporter une surélévation plus lourde. Une dalle mixte béton-métal constitue les planchers de l’attique, dont les façades sont entièrement
vitrées, des stores assurant la protection
solaire des locaux. Quant à la toiture, elle
est végétalisée.
La structure intérieure existante des étages
inférieurs, faite de poutres de bois et de
colonnades en fonte, a été nettoyée et
complétée. Un platelage en bois d’une
bonne isolation phonique compose les
planchers et les locaux sont séparés par
des parois en plâtre lissé. Quant aux infrastructures techniques telles que chauffage, ventilation, électricité, elles ont été
délibérément laissées à jour.
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