1 La série Camouflages joue sur la figure du caméléon et se plaît à

Transcription

1 La série Camouflages joue sur la figure du caméléon et se plaît à
La série Camouflages joue sur la figure du caméléon et se plaît à le dérober aux regards, tout
en l’exhibant. Les références de ce travail sont littéraires (la littérature de l’ombre),
historiques (l’invention du camouflage pendant la guerre de 14-18) et plastiques (peinture et
textiles, opposition vert-rouge).
Parcours
Après une formation initiale en arts plastiques (Arts Déco de Limoges) et en lettres et langues
rares (Lettres classiques et Langues O’), j’ai exercé pendant presque vingt ans comme expert
en relations internationales. A 45 ans, je me suis recentrée sur l’illustration et les arts visuels.
Je suis docteure en sociologie de l’art. A côté d’un enseignement de l’illustration, je tente de
développer une œuvre plastique autour du textile et du rapport texte-image. Je m’intéresse
particulièrement à la gestion des zones de contact, dans les œuvres, entre matière textile et
pigments traditionnels (acrylique, encres, huile).
Principales expositions personnelles :
2014 : "Rimes et mailles", exposition tournante de quatre mois dans les bibliothèques des
Côtes d’Armor (22)
2013 : "Des histoires qui ont un grain", illustration d'un conte malgache et d'un conte breton
sur le grain, Institut français à Madagascar.
2013 : "Plumes et trames", Mid Wales Arts Centre, Caersws, Pays de Galles, Royaume Uni.
2013 : "3Ulys", Maison Louis Guilloux, Saint-Brieuc (22)
2013 : "Textes et textiles", Maison Louis Guilloux, Saint-Brieuc (22)
2012 : "Textes et textiles, Manoir du Vaumadeuc, Pleven (22)
2012 : "Textes et textiles", Maison des Toiles, musée du lin à Saint-Thélo (22).
2011 : "Projet Textes et textiles", Salon du livre, Plestin (22).
2011 : "Plumes et trames", Espace Tadashi Kawamata, Saint-Thélo (22).
2009 : Galerie Junhan, Guangzhou,Chine.
Principales expositions collectives :
2014 : "Clinamachine – Thès’Arts", Université de Lille1 (59)
2014 : "Cabanes à métamorphoses", 4 plasticiens textiles, Maison des Toiles (22)
2014 : "Coin Cuisine", projet France-Allemagne-Afghanistan, Salon de l’aiguille en fête,
Paris, puis Salon de Dortmund, Allemagne…
2013 : "Contenant", musée d’Argenton/Creuse (36)
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Anne Guibert-Lassalle – plasticienne, illustratrice, sociologue de l’art
Keredo 22300 Ploumilliau – tel 02 96 35 45 90 – [email protected] – www.anne-gl.fr
MDA G811463 – SIRET 489265700019
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La série Camouflages sera constituée de quatre pièces :
Titre de la pièce
Caméléon vert
Caméléon rouge
Caméléon copiste
Caméléon tricoté
caractéristiques
40 x 40 cm – acrylique, encres, textiles
sculptés sur un châssis toilé
180 x 260 cm – glacis à l’huile, textiles
sculptés sur douze châssis toilés
juxtaposés
180 x 260 cm – encre rouge sur papier
100 x 120 cm – glacis à l’huile, textiles
tricotés
présentation
sur cimaise
sur cimaise
sur cimaise
sur cimaise
Des textes littéraires où se mêlent l’ombre et la dissimulation
La série Camouflages trouve son prétexte littéraire dans douze
œuvres centrées sur l’ombre. De Platon à Le Clezio, en passant
par le Japonais Kyôka ou l’alchimiste italien Crassellame, les
ombres déploient leurs chimères. Le roman surréaliste Le
caméléon mystique de Maurice Fourré donne le ton à la série.
L’appui théorique est fourni par
les travaux de Baxandall pour
l’art occidental (Ombres et
lumières) et Tanizaki pour l’art
asiatique (Eloge de l’ombre).
Vidal-Naquet, avec Le chasseur noir, autorise une interprétation
anthropologique du guerrier de l’ombre à partir de la Grèce
antique.
Une histoire du camouflage qui commence en France pendant
la Première guerre mondiale.
Depuis le XVIIe siècle, le principal objectif de l’uniforme était
d’impressionner l’ennemi par la prestance d’une troupe. Le rouge
garance des pantalons militaires français, en dotation depuis 1829,
ne fut abandonné qu’entre août 1915 et l’automne 1916. Les
Britanniques adoptèrent le kaki des combattants afghans au XIXe
siècle et leur exemple s’étendit à la majorité des armées
européennes entre 1900 et 1909. En février 1915, le peintre Guirand de Scévola obtint l’officialisation
de sa section de camouflage et commença à recruter des peintres de décors de théâtre, des spécialistes
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du trompe-l’œil et des artistes
cubistes dans toutes les unités.
C’est
l’observation
des
premières œuvres cubistes,
exposées avant guerre, qui lui
donnèrent l’idée de casser les
ombres naturelles des objets,
en particuliers des pièces
d’artillerie, par des aplats de
peinture formant des ombres
factices. Véritable creuset de
la peinture avant-gardiste des
années 1920, l’unité créée par Guirand de Scévola compta jusqu’à 3000 militaires sur le front et
10 000 femmes à l’arrière. Leur insigne était un caméléon brodé. Le camouflage des armes et des
uniformes, rendu nécessaire par l’allongement de portée des armements, instaure un véritable
changement de paradigme de l’homme en uniforme. Il marque la naissance de l’individu sous le
militaire. Il accompagne une préoccupation nouvelle : protéger la vie de chaque combattant.
Des enjeux plastiques liés à la peinture et au textile
Une petite pièce, « Caméléon vert », exposé en 2013 au musée
d’Argenton sur Creuse, explorait les ressources des plis textiles dressés en
relief et de leur ombre portée sur un caméléon sous-jacent.
Les autres pièces sont
marquées par l’inversion
du camouflage qui de
kaki/vert retourne vers le rouge garance.
Pour « Caméléon rouge », le motif du caméléon sera
reporté sur un grand format juxtaporant douze toiles.
Le fond sera traité en glacis à l’huile pour un
camouflage majoritairement rouge à cinq tons. Des plis
textiles viendront casser les formes et faire obstacle à
la lumière.
En attendant
sa réalisation
complète, un
caméléon
« grandeur
nature » !
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Face à « Caméléon rouge », des fragments des douze textes sur l’ombre seront recopiés sur un grand
format équivalent en papier, pour former un caméléon de texte.
Enfin, « Caméléon tricoté » détournera la forme des filets de camouflage. Des bandes de coton peintes
seront tricotées en forme de caméléon. Ces bandes seront levées sur la lisière de draps anciens. La
lisière est cette lannière tissée plus serrée de part et d’autre d’un lai qui assure la tenue du tissu après le
décrochage du métier à tisser. Ces lisières souvent sacrifiées lors de la coupe des vêtements étaient
autrefois réutilisées sous la dénomination de lirette pour fabriquer des chaussons, des tapis bon marché
ou des cordons. La lisière servait aussi aux tisserands à imposer leur marque de fabrique. Dans l’usage
courant, le mot lisière désigne la frontière entre le champ et le bois, le domaine de la culture et le
monde de la sauvagerie.
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