ACTUALITÉ PARLEMENTAIRE
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ACTUALITÉ PARLEMENTAIRE
Lettre d'information N° 64 Décembre 2012 ACTUALITÉ PARLEMENTAIRE Le projet de loi de finances pour 2013 L’Assemblée nationale a adopté définitivement le PLF. Les articles relatifs au plafonnement de la taxe pour frais de chambres de métiers et de l’artisanat, la baisse des crédits du FISAC et l’élargissement du périmètre du compte d’affection spéciale pour le FNDMA ont été adoptés sans modification par rapport au texte de la première lecture à l’Assemblée nationale. Troisième Projet de loi de finances rectificative pour 2012 L’Assemblée nationale a adopté en seconde lecture le troisième projet de loi de finances rectificative pour 2012 confirmant les importants dispositifs adoptés par voie d’amendements gouvernementaux. Ainsi, les députés ont voté la création d’un crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE), la modification des différents taux de TVA notamment avec la hausse de 7 à 10% dans la restauration et le bâtiment pour 2014, la prorogation pour quatre ans et le plafonnement à 30 000 Euros du crédit d’impôt métiers d’art et l’adoption d’un amendement des députés UDI permettant aux communes et aux EPCI de délibérer pour la première fois avant une date postérieure à la fin de l’année 2012, ou de revenir sur leurs délibérations fixant une base pour le calcul de la cotisation minimale de la CFE due au titre de l’exercice 2013. La date limite a été fixée au 21 janvier 2013. De plus, les députés ont confirmé la prorogation d’un an de l’exonération de cotisations foncières des entreprises pour les auto-entrepreneurs. ACTUALITÉ PARLEMENTAIRE 1 Le projet de loi de finances pour 2013 Troisième projet de loi de finances rectificative pour 2012 Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2013 Projet de loi portant création du contrat de génération Débat au Sénat sur l'Emploi, la formation et la qualification des jeunes Débat sur la politique de la ville au Sénat Groupes d'études à l'Assemblée nationale Groupe d'études sur l'industrie au Sénat Un groupe de réflexion "Entreprendre à gauche" à l'Assemblée nationale Mission de concertation sur l'accessibilité des personnes handicapées Un plan gouvernemental pour l'artisanat ACTUALITÉ DES QUESTIONS 3 Marie-Hélène Fabre, député socialiste de l'Aude. INTERVIEW 4 Charles de Courson, député UDI de la Marne. Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2013 Le PLFSS pour 2013 a fait l’objet de deux saisines du conseil constitutionnel présentées par soixante députés et sénateurs. Il a jugé que « les hypothèses économiques sur lesquelles sont fondées le PLFSS 2013 n’étaient pas entachées d’une intention de fausser les grandes lignes de l’équilibre de cette loi. » et a écarté «également les griefs contre l’article 11 qui supprime le plafonnement de l’assiette des cotisations d’assurance maladie à la charge des travailleurs indépendants non agricoles ».Notons l'article 44 relatif à l’expérimentation d’appels d’offres pour le transport des patients sur le territoire tel que modifié à l'Assemblée nationale par le vote de l’amendement de Christian Paul (PS-Nièvre) permettant que les appels d’offres concernant les transports de malades puissent être organisés à un niveau infra départemental par un système d’allotissement, ce dans le but d'éviter que les grandes entreprises s’emparent de ces marchés et ne privent de ressources un maillage important d’entreprises de transport telles que les compagnies de taxis et d’ambulances. Cependant l’APCMA rappelle que les petits transporteurs tels que les taxis et ambulanciers, face à la concurrence des grandes sociétés, ne sont pas armés pour répondre aux appels d’offres. Inévitablement, celles-ci remporteront tous les marchés et se retrouveront en situation de monopole, tandis que les artisans transporteurs disparaîtront. Projet de loi portant création du contrat de génération Présenté en conseil des ministres, ce PJL vise deux objectifs : l'embauche de jeunes en contrat à durée indéterminée pour accéder à un emploi stable et le maintien dans leur emploi de salariés seniors. Ce PJL sera le premier de l’année 2013 examiné par l'Assemblée nationale. L’APCMA, auditionnée par Christophe Sirugue (PS-Saône-et-Loire), rapporteur au nom de la commission des affaires sociales, a indiqué d’une part que les entreprises artisanales auront du mal à se retrouver dans ce PJL, trop compliqué pour l’artisan et, d’autre part, que ce PJL peut aider pour la transmission d’entreprises, précisant qu’actuellement 300 000 entreprises sont à reprendre. Débat au Sénat sur l’Emploi, la formation et la qualification des jeunes A l’initiative du groupe socialiste, ce débat a permis à Thierry Repentin, ministre délégué chargé de l'apprentissage, d’ annoncer la création d’un comité interministériel dédié à la jeunesse qui se réunira début 2013. Il a également rappelé les quatre axes de la politique gouvernementale dans le domaine de la formation professionnelle et de l'apprentissage : ouvrir un accès à la qualification pour tous les jeunes, développer l'alternance, réformer le service public de l'orientation et enfin, permettre un accès à l'emploi plus sécurisant pour les jeunes. Gérard Larcher (UMP – Yvelines) a souligné que les formations par apprentissage ouvrent sur des embauches sûres et sont des voies de réussite et d'excellence. Il a demandé que la taxe d’apprentissage soit affectée prioritairement à celles et ceux qui en ont le plus besoin. Lors de sa venue à l’Assemblée générale de l’APCMA, le ministre a également évoqué le développement de l’apprentissage moderne et, dans le cadre du projet de loi sur la décentralisation, l’importance stratégique des Universités régionales des métiers de l’artisanat (URMA) développées grâce à un maillage territorial formé avec les partenaires de l’enseignement supérieur. L'APCMA & le Parlement Décembre 2012 n° 64 1 Débat sur la politique de la ville au Sénat A l’initiative du groupe socialise, ce débat a permis à François Lamy, ministre délégué chargé de la Ville, de souligner son objectif de mettre en place une nouvelle génération de contrats de ville, qui prendra la forme d’un contrat participatif qui associe sous la coordination du préfet et du maire, l’ensemble des acteurs régionaux dont les chambres consulaires. Ces contrats de ville nouvelle génération seront conclus après les élections municipales de mars 2014 jusqu’en 2020. Groupes d'études à l’Assemblée nationale Le bureau de l’Assemblée nationale a nommé des présidents : MM. Reynès (UMP- Bouches-du-Rhône) pour le commerce et l’artisanat, Taugourdeau (UMP - Maine-et-Loire) pour l’artisanat et les métiers d’art, Chassaigne (GDR – Puy-de-Dôme) pour produire en France, Carré (UMP – Loiret) et Castaner (SRC – Alpes-de-Haute-Provence) pour les PME, Saddier (UMP- Haute-Savoie) pour les industries mécaniques, Rochebloine (UDI – Loire) pour la formation alternée en milieu rural, Calmette (SRC – Cantal) et Mme Allain (Ecolo – Dordogne) pour les politiques de la ruralité. Groupe d’études sur l’industrie du Sénat François Moutot a rencontré Martial Bourquin (PS-Doubs) président du groupe d’études sur l’industrie qui s’est vu confier une mission parlementaire sur la mise en place d'une politique responsable d'achat pour l'ensemble des acheteurs publics et privés. Il a évoqué les problèmes des entreprises artisanales concernant les retards de paiements, les marges arrières des grandes surfaces qui faussent la concurrence avec les petits commerces, la baisse des crédits du FISAC. Un groupe de réflexion « Entreprendre à gauche » à l’Assemblée nationale Alain Griset, François Moutot et Joseph Calvi, président de la CMA d’Ariège, ont été reçus à l’Assemblée nationale par le groupe de réflexion « Entreprendre à gauche » réunissant pour l’occasion son président Alain Fauré (PS-Ariège), et les députés Laurent Grandguillaume (PS-Côte-d’Or), Thierry Mandon (PS-Essonne), Christine Pires Beaume (PS-Puyde-Dôme) et Gwendal Rouillard (PS-Morbihan). Alain Griset a insisté sur les problèmes de trésorerie des entreprises artisanales et des délais de paiements. Il a aussi critiqué la suppression du plafonnement de l’assiette des cotisations d’assurance maladie à la charge des travailleurs indépendants non agricoles. Enfin, François Moutot a regretté une nouvelle fois que la réflexion ne soit pas encore menée sur une meilleure répartition de la taxe d’apprentissage. Mission de concertation sur l’accessibilité des personnes handicapées René Doche, directeur général adjoint de l’APCMA, a été auditionné par le sénateur Claire-Lise Campion (PS-Essonne), chargé par le premier ministre d’une mission de concertation sur « l’accessibilité des personnes handicapées aux bâtiments recevant du public, au logement, à la voirie et transports publics » auprès de Marie-Arlette Carlotti, ministre déléguée chargée des personnes handicapées et de la lutte contre l’exclusion. Il a souligné lors de son audition que la mise en conformité des entreprises artisanales serait difficilement atteinte d’ici 2015. Un plan gouvernemental pour l’artisanat Alain Griset et François Moutot ont été reçus à plusieurs reprises par Sylvia Pinel pour travailler au futur plan de l’artisanat. Ce plan devrait tourner autour de trois axes : une meilleure reconnaissance de l´artisanat, avec un renforcement de l´attractivité des métiers, le soutien des entreprises artisanales à chaque stade de leur cycle de vie et le renforcement de la compétitivité des entreprises notamment à l’export. D’autres rencontres sont prévues entre la ministre et l´APCMA pour finaliser ce plan d’ici fin janvier, où il devrait être présenté en conseil des ministres. «STARS ET METIERS» RECOMPENSE L’EXCELLENCE DU SAVOIR-FAIRE FRANÇAIS La sixième édition de « Stars & Métiers », organisée par l’APCMA et la BPCE s’est déroulée dans une ambiance très détendue au Théâtre de Paris, en présence de Sylvia Pinel, ministre de l’artisanat. Cet événement majeur a couronné des chefs d’entreprises artisanales pour leur savoir-faire en matière d’innovation technologique, managériale, commerciale et stratégique. A cette occasion, huit lauréats ont été récompensés. Devant plus de huit cents personnes et en présence de nombreux artisans, apprentis et d’élus de CMA, Alain Griset et François Moutot ont souligné le dynamisme des artisans dans l’économie française. BRÈVES Le Parlement a adopté le PJL sur la banque publique d’investissement.. La délégation « Prospective » du Sénat s’est réunie une nouvelle fois sur le thème de l’« avenir des campagnes ». Le Sénat et le CESE ont co-organisé un colloque sur le thème « Affronter les défis du long terme - pour une nouvelle planification ». Pierre Moscovici, ministre de l’économie, a présenté un PJL sur la séparation et la régulation des activités bancaires L'APCMA & le Parlement y Décembre 2012 y n° 64 y 2 Question écrite de Madame Marie-Hélène Fabre député de l’Aude le 28 août 2012. Mme Marie-Hélène Fabre rappelle à Mme la ministre de l'artisanat, du commerce et du tourisme que la circulaire du Ministère de l'économie, des finances et de l'industrie en date du 12 avril 2012 portant sur les fonds d'intervention pour les services, l'artisanat et le commerce (FISAC) prévoit qu'une « contribution aux aménagements urbains ne peut être envisagée pour les communes de moins de 3 000 habitants et uniquement lorsque ceux-ci sont directement liés à l'activité commerciale». Cette circulaire risque de porter préjudice au commerce de proximité, privant les communes de moins de 3 000 habitants de tout dispositif d'accompagnement, d'animation et d'investissement. Elle lui demande quelles dispositions elle envisage de mettre en œuvre afin de maintenir le dispositif FISAC pour les communes en milieu rural, soit plus de trois cents communes pour le seul département de l'Aude. Réponse écrite de Madame Sylvia Pinel, ministre de l’artisanat, du commerce et du tourisme, le 6 novembre 2012 La loi de modernisation de l'économie du 4 août 2008 et ses textes d'application ont renforcé l'action du FISAC en faveur des opérations territoriales en élargissant ses conditions d'intervention, ce qui a généré une très forte augmentation des demandes (1570 dossiers en 2011 contre 783 en 2008). Dans le même temps, les crédits ouverts en loi de finances ont enregistré une forte diminution (60 M€ en 2008, 42 M€ en 2012). La soutenabilité financière du dispositif n'étant pas assurée, le précédent Ministre en charge du commerce a été conduit à redéfinir, dans l'urgence et unilatéralement, le cadre d'intervention du FISAC, notamment en excluant des dépenses subventionnables les aménagements urbains réalisés dans les seules communes de plus de 3 000 habitants (travaux de voirie, aménagement de trottoirs, de parcs de stationnement...), seuls les investissements ayant un lien incontestable avec les activités commerciales, comme la signalétique commerciale, la rénovation des halles et marchés ou la restructuration des centres commerciaux de proximité, demeurant éligibles. En revanche, les aménagements urbains réalisés dans les communes de moins de 3 000 habitants continuent d'ouvrir droit à subvention du FISAC si ceux-ci sont directement liés à l'activité commerciale. Dans ce contexte particulièrement difficile, une évaluation complète du FISAC va être menée, qui devrait déboucher sur la mise en place d'une allocation plus équitable et mieux ciblée des crédits. Les pouvoirs publics s'attacheront à ce que dans le respect des engagements pris en matière de redressement des finances publiques, ces financements indispensables au dynamisme économique des territoires puissent être préservés. L'APCMA & le Parlement y Décembre 2012 y n° 64 y 3 INTERVIEW DE MONSIEUR CHARLES DE COURSON DEPUTÉ UDI DE LA MARNE y Secrétaire de la commission des finances y Vice-président de la commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi organique relatif à la programmation et à la gouvernance des finances publiques Que pensez-vous du crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi qui exclut 500 000 artisans? Le choix du crédit d’impôt au lieu de la réduction des cotisations sociales patronales est une erreur, puisque certaines entreprises en sont exclues. Je pense aux entreprises qui ont opté pour un régime forfaitaire et à tous les organismes non soumis à l’impôt sur le revenu ou à l’impôt sur les sociétés. J’ai également proposé d’étendre l’application du CICE aux indépendants et aux entreprises au forfait, par la voie d’un amendement qui n’a malheureusement pas été adopté. Par ailleurs, le financement de cette mesure par une hausse du taux intermédiaire, qui touche massivement des biens et des services produits avec de la main d’oeuvre nationale, contrairement au taux normal qui frappe beaucoup de produits importés, constitue d’une part un reniement supplémentaire du Gouvernement qui avait promis de ne pas augmenter la TVA, et d’autre part une erreur économique. Sur la forme enfin, il était irrespectueux vis-à-vis des parlementaires et des citoyens qu’ils représentent, d’introduire cette mesure par voie d’amendement, ce qui ne laissait qu’une très faible marge de manœuvre aux Députés pour modifier la mesure proposée. De plus, aucune étude d’impact n’a été présentée, comme c’est le cas pour les projets de loi, si bien que nous ne disposions d’aucun chiffrage de l’impact de la mesure. Comment jugez-vous la création de la BPI annoncée comme la banque des PME et des TPE ? La création de la BPI est inutile puisqu’il aurait suffi d’accroître les moyens financiers d’OSEO et de ses filiales, et de les concentrer sur les PME et les TPE. Pour que soit respecté l’objectif annoncé vis-à-vis des TPE, j’ai proposé que ces dernières puissent bénéficier des produits spécifiquement adaptés à leurs besoins. L'APCMA ET LE PARLEMENT Directeur de la publication Alain Griset Rédacteur en chef François Moutot Rédaction Béatrice Saillard Jean-Charles Rosier Contact [email protected] Assemblée Permanente des Chambres de Métiers et de l'Artisanat 12 avenue Marceau 75008 Paris Tél. 01 44 43 10 00 Fax 01 44 43 10 85 www.artisanat.fr Quelles modifications proposez-vous afin de remédier aux effets pervers de la CFE quand les communes n’ont pas pris de délibération en 2011? L’augmentation sans précédent de la CFE qui a touché un grand nombre d’entreprises, est insupportable. Elle est la conséquence de délibérations prises par certaines collectivités territoriales qui ont considérablement augmenté le montant de la cotisation minimale. C’est pourquoi j’ai déposé cinq amendements à l’Assemblée nationale, visant à revenir, en urgence, sur l’impôt dû au titre de l’année 2012. Deux de ces amendements, identiques à ceux proposés par le Rapporteur général de la Commission des Finances, ont été adoptés. Ils autorisent d’une part les communes à revenir sur leurs délibérations fixant le montant de la CFE pour 2012 et permettent, d’autre part, aux communes qui le souhaitent de prendre à leur charge tout ou partie de la cotisation minimale de CFE due pour l’année 2012. Toutefois, je déplore que le Gouvernement n’ait pas proposé de mesures permettant de régler le problème au-delà de l’année 2013. Je suis effet convaincu qu’il est nécessaire de revoir le dispositif de manière plus globale, afin de protéger les entreprises pour les années à venir et de rendre cet impôt plus juste. J’avais donc proposé d’une part, de redéfinir le mode de calcul de la CFE, en réduisant la fourchette à l’intérieur de laquelle les collectivités locales peuvent fixer le montant de la cotisation minimale, et d’autre part de mettre en place un mécanisme de plafonnement de la hausse de la cotisation minimale. L'APCMA & le Parlement y Décembre 2012 y n° 64 y 4