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Nantes et le surréalisme bm.nantes.fr Service Qualité Innovation 24 quai de la Fosse - 02 40 41 42 84 Introduction Dans plusieurs essais publiés de 1924 à 19531, André Breton affirme une opposition de principe aux valeurs bourgeoises, sociales et morales, un « non-conformisme absolu » et énonce l’essentiel de ce qui, selon lui, constitue la « seule voie radicalement nouvelle » vers une transformation décisive de l’homme et du monde. Aussi, expose-t-il la notion même de surréalisme et les nouveaux fondements de la création artistique. SURRÉALISME, n.m. Automatisme psychique pur par lequel on se propose d’exprimer, soit verbalement, soit par écrit, soit de toute autre manière, le fonctionnement réel de la pensée. Dictée de la pensée, en l’absence de tout contrôle exercé par la raison, en dehors de toute préoccupation esthétique ou morale2. Pour André Breton, l’art relève d’un véritable engagement politique et s’envisage en termes d’action. Considérant toutes les formes de l’expression artistique, il prône la remise en question systématique de la matière, du langage et de la signification de l’art. Pour ce qui est du langage, la poésie apparaît comme le moyen d’expérimentation et d’expression de ce qu’André Breton appelle « la vraie vie3 » et comme une technique d’exploration de l’inconnu et de tous les « ailleurs » qu’enferment conjointement l’univers et la conscience humaine par l’intermédiaire du thème du voyage qu’il soit réel ou imaginaire. Plusieurs techniques permettent un voyage imaginaire : le cinéma (voyage au pays de l’insolite), le rêve qu’il soit spontané ou provoqué, et la démence qu’elle soit authentique ou simulée. L’art poétique surréaliste n’est donc pas figé dans une pratique propre à l’écriture mais bien transversal à plusieurs domaines, apparaissant comme une libération inconditionnelle des « produits de la vie psychique4 » En littérature, il rejette la narration traditionnelle, ses éléments descriptifs, réalistes et signifiants qui nuisent à l’expression poétique. Également, l’image poétique se doit d’être essentiellement un choc, une perturbation et donc une émotion. L’écriture même de Breton obéit à ses principes ; une prose surréaliste dans une langue élaborée par les jeux de mots, mélangeant sans cesse le sérieux et l’absurde. Influencé par les théories de Freud sur l’inconscient, André Breton expose dans ses différents écrits une véritable méthode de travail, fondée sur le rêve, l’hypnose et les automatismes psychiques qui selon lui, permettent le jaillissement de l’inconscient. Initialement destinée au traitement des psychoses, l’écriture automatique (mais aussi le compte rendu des rêves), qu’il découvre pendant ses études de médecine, est fondatrice du surréalisme parce qu’elle est « la liberté humaine agissant et se manifestant ». Ces deux techniques sont les organes essentiels de l’expérimentation surréaliste. C’est pour en exploiter les résultats que le groupe ouvre, 15 rue de Grenelle, à Paris dans le 7e arrondissement, un « bureau de recherches surréalistes » et crée la revue La Révolution surréaliste. Dans cette revue (douze numéros du 1er décembre 1924 au 15 décembre 1929), les auteurs surréalistes publient des textes expérimentaux élaborés grâce à l’automatisme, inventant de la sorte un langage correspondant à un nouvel art poétique. Ces poètes s’introduisaient alors dans « un monde défendu qui est celui des rapprochements soudains, des pétrifiantes coïncidences5 » Quel est l’ouvrage fondateur du mouvement surréaliste ? Qui en est l'auteur ? .................................................................................................................................... 1 André Breton, Manifeste du surréalisme (1924), Second Manifeste du surréalisme (1929), Prolégomènes à un troisième manifeste du surréalisme ou non (1941) et Du surréalisme en ses œuvres vives (1953) 2 André Breton, Manifeste du surréalisme (1924) et Qu’est-ce que le surréalisme ? (1935) 3 André Breton, Entretiens radiophoniques (1952) 4 André Breton, Manifeste du Surréalisme (1924) 5 André Breton, Nadja (1928) Nantes et le surréalisme 1 – L’origine nantaise du mouvement dans les revues des Sârs En 1913, Jacques Vaché, Eugène Hublet, Pierre Bisserié et Jean Sarment (pseudonyme de Jean Bellemère), élèves au lycée Clémenceau, à Nantes, décident de rédiger un petit journal sous le nom de groupe des Sârs. Trois titres se succèdent : tout d’abord En route mauvaise troupe qui dès le premier numéro en 1913 déclenche un scandale lorsqu’un article signé d’un certain Ursus et intitulé Anarchie provoque la colère des élèves de la classe préparatoire à Saint-Cyr6. Ce premier journal considéré comme l'acte fondateur de l'aventure surréaliste tire son titre des deux premiers vers d'un poème de Paul Verlaine, poète symboliste de la fin du XIXème siècle, publié dans le recueil Jadis et Naguère en 1884 : "En route, mauvaise troupe !/ Partez, mes enfants perdus ! ». La revue est interdite et l’élève renvoyé. Après cet échec, le groupe des Sârs publie quatre numéros du Canard sauvage sous titrée « revue libre de critique et de littérature », vendu 25 centimes de août 1913 à janvier 1914. Puis vient Ce que les Sârs ont dit… la troisième publication de l’été 1913 à l’été 1914. Dans leurs articles, ils partagent le même amour de la littérature, de l’art et de la modernité, le même rejet de la bourgeoisie et de l’hypocrisie sociale. Dans le texte ci-dessous, extrait du premier article de la revue En route mauvaise troupe, soulignez ce qui marque la volonté de rompre avec le passé : « Nous n’avons plus de logis et plus de temple…Nous errons sans bonheur et sans calme. […] Nous sommes des jeunes […] Nous avons abandonné une vie bête et douce et sans heurt pour une vie à nous. […] Alors pour vous, derrière nous, nous sèmerons des mots […] des petits lambeaux de notre cœur et puis la cendre de nos rêves […] Nous ne croyons plus à grand-chose nous croyons tout de même à la beauté de la souffrance –cela suffit. En route mauvaise troupe. Allez les enfants perdus. » Comment se présente la revue Ce que les Sârs ont dit … ? .................................................................................................................................... …………………………………………………………………………………………………………………………… A quoi voit-on qu’elle a été réalisée par de jeunes lycéens ? .................................................................................................................................... …………………………………………………………………………………………………………………………… 6 Pour plus de détails voir Jacques Vaché et le groupe de Nantes de Michel Carassou, éd. Jean-Michel Place (Bibliothèque Mélusine), 1986 2 – Les lettres de guerre de Jacques Vaché « […] personne n'est plus intimement lié à la naissance du surréalisme que ce jeune homme de l'ombre : Jacques Vaché. Le fondateur et la figure centrale du mouvement, André Breton, n'a jamais caché le "trauma affectif" engendré par sa rencontre du dandy nantais. Ce fut un coup de foudre : "Je sais que je n'appartiendrai à personne avec cet abandon", écrit-il en 1923 dans La Confession dédaigneuse. Leur amitié, aussi brève que déterminante (Jacques Vaché est mort en 1919 à l'âge de 23 ans), dépasse de loin la simple influence ».7 Jacques Vaché, né en 1895, fils de James Samuel Vaché, officier de marine et de Marie Alexandrine Vinceandeau passe les premières années de son enfance en Indochine, puis à Nantes où sa famille s'installe. Scolarisé au Grand Lycée de Nantes (lycée Clemenceau) à partir de 1911, Jacques Vaché fait la connaissance de Pierre Bisserié, Jean Bellemère (futur Jean Sarment) et d’Eugène Hublet avec lesquels il forme le “ Groupe des sârs8 ”. Portrait de Jacques Vaché en militaire Bibliothèque municipale de Nantes. Ms 3501 Fin 1914, Jacques Vaché est mobilisé et le 25 septembre 1915, blessé suite à l’explosion d’un sac de grenades qui éclate à ses pieds, il est envoyé à Nantes à l'Hôpital militaire installé dans le lycée en construction des jeunes filles, 2 rue du Boccage (lycée Guist’hau). C’est dans ces circonstances qu’il fait la connaissance d'André Breton, alors affecté comme interne provisoire. Les deux hommes s'entretiennent de Mallarmé, d'Apollinaire et de Jarry qui emporte l'admiration du jeune Nantais. Jacques Vaché exerce sur Breton une influence déterminante en l’obligeant à s’interroger à fond sur la validité de sa « vocation poétique ». De retour au front, Jacques Vaché écrira, entre 1916 et 1918, à André Breton, Théodore Fraenkel et Louis Aragon une quinzaine de “ Lettres de guerre ” illustrées par ses soins, lesquelles deviendront une référence incontournable du Surréalisme. Jacques Vaché y définit la notion d'"Umour" 9 à partir de laquelle André Breton bâtira les fondements de son mouvement. Parmi ses autres correspondants figurent, outre sa famille, son ami Jean Sarment et Jeanne Derrien, alors infirmière, dont il a fait connaissance à l'Hôpital de Nantes. Edition de luxe des Lettres de guerre de Jacques Vaché. 1919. Bibliothèque municipale de Nantes. Fonds Breton. D.R. Ms3501 André Breton a toujours été conscient que sa rencontre avec Jacques Vaché à Nantes en 1916 a détourné sa vie de son cours. Après la mort de celui-ci en 1919, il l’écrit d’ailleurs à sa sœur : « Votre frère est au monde l’homme que j’ai le plus aimé et qui, sans doute, a exercé la plus grande et la plus définitive influence sur moi ». Plus tard, il allait adhérer au mouvement dada puis jeter les bases du surréalisme. Dès l’été 1919, il décide de publier une quinzaine de lettres de Vaché, afin qu’elles ne restent pas inconnues. L’intégralité des soixante dix-neuf lettres de guerre de Jacques Vaché sera publié ultérieurement10. A qui sont adressées les lettres de Jacques Vaché ? Quelle est leur particularité? .................................................................................................................................... .................................................................................................................................... .................................................................................................................................... 7 Bertrand Lacarelle, Jacques Vaché, Grasset et Fasquelle, 2005 Le terme Sâr désigne un mage dans la hiérarchie de l’Ordre de la Rose Croix et du Graal dont le fondateur, Joséphin Péladan se faisait appeler Sâr Mérodack. 9 La phrase de Jacques Vaché : « J’objecte à être tué en temps de guerre » illustre bien la notion d’Umour qui pour lui réside dans une attitude, un état d’esprit visant à désacraliser toutes les valeurs aussi bien que la littérature et l’art préfigurant déjà ce que sera plus tard le mouvement dada. 10 Jacques Vaché, Soixante-dix-neuf lettres de guerre, réunies et présentée par Georges Sebbag, Editions Jean-Michel Place, 1989 8 Atelier : Écrire à la façon des surréalistes « Faites-vous apporter de quoi écrire, après vous être établi en un lieu aussi favorable que possible à la concentration de votre esprit sur lui-même. Placez-vous dans l’état le plus passif, ou réceptif, que vous pourrez. Faites abstraction de votre génie, de vos talents et de ceux de tous les autres. Dites-vous bien que la littérature est un des plus tristes chemins qui mènent à tout. Ecrivez vite sans sujet préconçu, assez vite pour ne pas retenir et ne pas être tenté de vous relire. La première phrase viendra toute seule, tant il est vrai qu’à chaque seconde il est une phrase étrangère à notre pensée consciente qui ne demande qu’à s’extérioriser.11 » Jeu du cadavre exquis Éléments de compréhension Le jeu du « cadavre exquis », aussi bien écrit que dessiné, se rattache au concept d’automatisme dans lequel le hasard et l’abandon jouent un rôle essentiel. André Breton en donne une définition dans son dictionnaire abrégé du surréalisme publié en 1938 : CADAVRE EXQUIS - Jeu de papier plié qui consiste à faire composer une phrase ou un dessin par plusieurs personnes sans qu’aucunes d’elles puisse tenir compte de la collaboration ou des collaborations précédentes. Ce jeu, très largement pratiqué par les surréalistes, fondé sur l’inspiration, sur la dictée automatique, mais aussi sur une construction réglée obligeant les participants à « jouer le jeu » provoque une impression de dépaysement et de jamais vu. L’exemple devenu classique qui a donné son nom au jeu provient de la première phrase obtenue de cette manière : « Le cadavre – exquis – boira – le vin – nouveau ». Dispositif Par table de 4, ou 5 élèves Une feuille circule entre les membres du groupe. Chacun y écrit un mot selon une consigne et après avoir plié la feuille pour cacher ce mot, passe la feuille à son voisin. Il peut y avoir autant de feuilles que de participants, celles-ci tournant simultanément. Consigne - Ecrire un nom propre ou un nom commun, plier la feuille, - Ecrire un adjectif (une couleur, une qualité, un défaut, etc.), plier la feuille, - Ecrire un verbe d’action, plier la feuille, - Ecrire une préposition12, plier la feuille, - Ecrire un nom propre ou un nom commun accompagné d’un adjectif qualificatif, plier la feuille. Temps de lecture Déplier la feuille et lire la phrase. Élaborer le texte « poétique » en organisant les phrases entre elles Écrire ici un ou deux cadavres-exquis : ................................................................................................................................................. ................................................................................................................................................. 11 12 André Breton, Manifeste du surréalisme, 1924 mot indiquant la position ou le rapport qui unit un complément avec un nom, par exemple : à, après, avant, avec, chez, contre, dans, depuis, derrière, devant, entre, envers, en, sous, sur, vers…) Jeu de la carte d’analogie13 Éléments de compréhension Toujours motivé par l’étude du langage et par l’expérimentation des techniques d’écriture automatique, le groupe des surréalistes met au point la variante d’un jeu d’analogie. Ce jeu, déjà connu sous la forme de réponse à la question : « Et si c’était un animal ? » est adapté et développé sous le nom de « Jeu de la carte d’analogie » consistant à renseigner par analogie les dix-neuf rubriques d’une carte « d’identité14 ». Il s’agit en fait d’une double analogie : tout d’abord analogie entre les rubriques de la carte d’analogie et les rubriques d’une véritable carte d’identité (ex : taille, un arbre , visage, un héros légendaire, etc.) et ensuite analogie entre les réponses données et le personnage choisi. Dispositif Par table de 4 ou 5 élèves. Une carte d’analogie par table, librement adaptée de la carte originale. Consigne Renseigner les différentes rubriques de la carte d’analogie Temps de lecture Lecture des cartes d’analogie et présentation de cartes d’analogie écrites par les surréalistes. « Passons ». Texte réglementant la participation au jeu de la carte d’analogie. On peut voir les signatures de Benjamin Péret et d’André Breton. 1958, tapuscrit, 18 cm x 23 cm BM de Nantes, Fonds Breton. D.R. Ms 3483 Analogie : Rapport de ressemblance que présentent deux ou plusieurs choses ou personnes. En 1921, la carte d’identité, issue du carnet anthropométrique obligatoire aux étrangers depuis 1912, est imposée à tous les français et comporte dix-neuf rubriques. Outre l’état civil, il est indiqué la hauteur de la taille et du buste, l’envergure, la longueur et la largeur de la tête, la couleur des yeux, etc. 13 14 Jeu de la carte d’Analogie NOM : (un personnage célèbre) Prénom (son prénom) : Lieu de naissance : (un lieu géographique quelconque) Date de naissance : (un événement historique au sens le plus large) Nationalité Profession Domicile Taille Visage Yeux Voix (un tableau ou un lieu) (une couleur) : : : : (un héros légendaire ou romanesque) (un minéral) Teint Nez (une activité désintéressée) (un arbre ou un arbuste) Cheveux : (une civilisation) : : (un phénomène météorologique) : (un parfum ou une odeur) (le titre d’un poème) : : Changement de domicile (un moyen de transport) : Religion : (une conception du monde, une philosophie …) Photographie (un animal) : Empreinte digitale : (un trait de caractère, un défaut, une qualité, une vertu) Signature : (la lettre d’un alphabet ou un signe) Date et signatures « surréalistes » des participants : Jeu des questions / réponses Éléments de compréhension Ce jeu est adapté du jeu dit « des dialogues » dont la règle a paru dans La révolution surréaliste n° 11 de mars 1928. Il illustre bien la volonté de pratiquer des jeux de mots "en aveugle" puisqu’un joueur répond à la question d’un autre joueur en tirant au sort la réponse. Beaucoup de jeux obéissent à ce principe d’une rencontre fortuite entre des éléments divers. Il existe plusieurs variantes de ce jeu selon le type de questions posées (Qu’est-ce que …, c’est … / Si … / Quand …) Quelques exemples : ▪ Qu’est-ce que le printemps ? C’est une lampe alimentée par des vers luisants. (1928) ▪ Qu’est-ce que la jeunesse ? C’est un filou. (1934) ▪ Qu’est-ce que de ne pas savoir ? C’est un aigle aveugle guidé par sa proie. (1934) ▪ Si tout s’envolait un jour de grand vent. Les somnambules se promèneraient plus que jamais sur le bord des toits. ▪ Quand les couleurs n’auront aucun éclat L’œil ira voir l’oreille. On peut parfois être fasciné à la lecture des résultats de certaines de leurs séances, par des rapports étranges, par le fruit des rencontres fortuites et par des analogies remarquables. Dispositif La classe est divisée en deux groupes, le groupe de la rue de Grenelle15 et le groupe de la rue Fontaine16. A chaque élève du groupe de Grenelle est attribué un numéro et à chaque élève de la rue Fontaine est attribué une lettre. Chaque élève du premier groupe écrit une question commençant obligatoirement par : "Qu'est-ce que ...?" Chaque élève du second groupe écrit une réponse commençant obligatoirement par : "C'est..." Consigne La consigne est d'écrire ce qui vient à l'esprit. Temps de lecture Le meneur du jeu interroge un élève en tirant au sort un numéro et l’invite à lire sa question. La réponse est donnée en tirant au sort une lettre et en invitant l’élève à lire sa réponse. L’opération se répète autant de fois qu’il y a d’élèves. Les dialogues sont ensuite écrits ou collées. Écrire ici une ou plusieurs question / réponse : ................................................................................................................................................. ................................................................................................................................................. 15 C’est au n°15 de la rue de Grenelle à Paris (7e arr.) que se trouvait le Bureau de recherches surréalistes. C’est au n°42 de la rue (Pierre) Fontaine à Paris (9e arr.) qu’ont eu lieu les expériences de sommeil hypnotique. André Breton habita à cette adresse montmartroise jusqu'à sa mort en 1966. 16 Jeu des proverbes mis au goût du jour Éléments de compréhension Un autre jeu avec le langage a consisté – pour les surréalistes – à détourner des proverbes. Ils l’ont fait le plus souvent sur le mode de la parodie, par exemple dans 152 proverbes mis au goût du jour de Paul Éluard et Benjamin Péret : ▪ « Qui s'y remue s'y perd », réécriture de « Qui s’y frotte s’y pique ». De même Robert Desnos dans Corps et Biens (« Rrose Sélavy ») parodie des proverbes : ▪ « Plus que poli pour être honnête /Plus que poète pour être honni » réécriture de « Trop poli pour être honnête » ▪ « Plus fait violeur que doux sens », réécriture de « Plus fait douceur que violence » Dispositif Par table de 4, ou 5 élèves Une liste de proverbes Consignes Sélectionnez 6 proverbes dans la liste. Coupez-les en deux, puis associez chacune des parties avec une autre, en créant ainsi – par collage – au moins 3 nouveaux proverbes surprenants. Exemples : ▪ À cœur vaillant, on ne regarde point les dents. ▪ C’est en forgeant qu’on devient bon rat. ▪ Après la pluie, les borgnes sont rois. Temps de lecture Chaque groupe lit à haute voix les proverbes ainsi créés. Liste des proverbes : Liste 1 u •pas de nouvelle, bonnes nouvelles •Paris ne s’est pas fait en un jour •petit à petit, l’oiseau fait son nid •pierre qui roule n’amasse pas mousse •quand le chat n’est pas là, les souris dansent •quand le vin est tiré, il faut le boire •qui a bu, boira •qui aime bien, châtie bien •qui dort, dîne •qui ne dit, mot consent •qui ne risque rien, n’a rien •qui ne tente rien, n’a rien •qui paie ses dettes, s’enrichit •qui peut le plus, peut le moins •qui se ressemble, s’assemble •qui sème le vent, récolte la tempête •qui s’y frotte, s’y pique •qui veut la paix, prépare la guerre •qui veut noyer son chien, l’accuse de la rage •qui veut voyager loin, ménage sa monture •qui vole un œuf, vole un bœuf •qui trop embrasse, mal étreint •qui vivra, verra •rien ne sert de courir, il faut partir à point •rira bien, qui rira le dernier •tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir •tant va la cruche à l’eau, qu’à la fin elle se brise •tel père, tel fils •tous les chemins mènent à Rome •tout nouveau, tout beau •tout beau, tout neuf •tout est bien qui finit bien •un homme averti en vaut deux •un tiens vaut mieux que deux tu l’auras •une hirondelle ne fait pas le printemps •vouloir, c’est pouvoir •ce qui ne tue pas rend plus fort •chacun voit midi à sa porte •chassez le naturel, il revient au galop •chat échaudé craint l’eau froide •en avril, ne te découvre pas d’un fil, en mai, fais ce qu’il te plaît •fais ce que je dis, pas ce que je fais •faute avouée est à demi pardonnée •faute de grives, on mange des merles Liste 3 w •il faut manger pour vivre, et non vivre pour manger •il n'est pas plus sourd que celui qui ne veut pas entendre •il n’est point de sot métier •il n’y a pas de fumée sans feu •à chacun son métier, les vaches seront bien gardées •jamais deux sans trois •jeu de main, jeu de vilain •l’appétit vient en mangeant •l'argent est un bon serviteur et un mauvais maître •l’espoir fait vivre •l’habit ne fait pas le moine •la fortune sourit aux audacieux •la nuit, tous les chats sont gris •la parole est d’argent et le silence est d’or •la peur donne des ailes •la véritable amitié se voit dans le malheur •l’appétit vient en mangeant •l’argent n’a pas d’odeur •l’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt •le chat parti, les souris dansent •le chien aboie, la caravane passe •le malheur des uns fait le bonheur des autres •le temps, c’est de l’argent •les absents ont toujours tort •les affaires sont les affaires •les bons comptes font les bons amis •les cordonniers sont toujours les plus mal chaussés •les murs ont des oreilles Liste 2v •les plaisanteries les plus courtes sont les meilleures •à bon chat, bon rat •les rats quittent le navire •c’est en forgeant qu’on devient forgeron •l’habit ne fait pas le moine •après la pluie, le beau temps •l'exactitude est la politesse des rois •à cœur vaillant, rien d’impossible •l’occasion fait le larron •à cheval donné, on ne regarde point les dents •l’oisiveté est la mère de tous les vices •au royaume des aveugles, les borgnes sont rois •loin des yeux, loin du cœur •chose promise, chose due •mieux vaut prévenir que guérir •à la guerre comme à la guerre •mieux vaut tard que jamais •abondance de biens ne nuit pas •il ne faut pas remettre à demain ce qu’on peut faire •à chaque jour suffit sa peine aujourd'hui •à malin, malin et demi •on n’attrape pas des mouches avec du vinaigre •après la fête, on gratte sa tête •on ne fait pas d’omelette sans casser des oeufs •après l’effort, le réconfort •on ne peut être à la fois au four et au moulin •c’est au pied du mur qu’on voit le maçon •on ne prête qu’aux riches •ce n’est pas à un vieux singe qu’on apprend à faire des •on ne tond pas un œuf grimaces