Le sport, chemin d`humanisation et de sainteté
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Le sport, chemin d`humanisation et de sainteté
Le sport, chemin d’humanisation et de sainteté Le sport peut-il être un chemin d’humanisation et de sainteté ? Certainement. L’histoire humaine comme l’histoire spirituelle l’ont démontré au long des siècles. En même temps, nous sommes conscients de toutes les dérives qui existent autour du phénomène sportif (et nous sommes appelés à les combattre) : les déviations liées à l’argent, les violences (qui peuvent aller jusqu’à l’hooliganisme), les divers phénomènes sociaux négatifs notamment lors de grandes compétitions, l’idolâtrie etc. Non, le sport ne peut pas être réduit à cela car il a une autre vocation. Un regard historique et biblique Les premières références sur le sport se rapportent aux jeux olympiques, dont l’origine remonte au VIIIème siècle av. J.-C. Comme le titre l’indique les premières olympiades ont eu lieu à Olympe, puis dans d’autres cités de la Grèce antique (ex. Athènes), mais à partir de 1896 elles seront envisagées en tant que Jeux olympiques modernes. Les principales compétitions sportives de ces jeux antiques se résumaient essentiellement aux combats, aux courses hippiques, à l’athlétisme et au lancer du javelot, alors que de nos jours, les jeux olympiques comptent 38 disciplines et 302 épreuves sportives. En outre, il existe aussi les jeux olympiques d’hiver à partir de 1924, de même que les jeux paralympiques d’été et d’hiver (les premiers ont eu lieu en 1960). Sans doute, le sport qui domine aujourd’hui la planète est le football -le sport roi, mais on peut faire mention aussi entre autres au rugby, tant aimé dans cette région. Y-a-t-il des références bibliques sur le sport ? On retrouve déjà des mentions dans l’Ancien Testament au sujet des jeux olympiques (2 Macabées 4, 12-15). Mais, les principales références appartiennent à saint Paul à tel point qu’on peut développer toute une théologie de la vie spirituelle à partir et en connexion avec le sport. La plus célèbre citation évoque l’athlétisme : « Ne savez-vous pas que, dans les courses du stade, tous courent mais un seul obtient le prix ? Courez donc de manière à le remporter. » (1 Cor 9, 24). Par ailleurs, il évoque la couronne de l’athlète et le combat (2 Tm 2, 5), la gymnastique (He 5, 14), la course à pied (He 12, 1-2), le lancer du javelot (le terme grec qui signifie péché exprime un lancer de javelot manqué (Rm 3, 9). En effet, les Écritures Saintes ont un regard positif sur le sport. Le sport, chemin d’humanisation Pourquoi le sport est-il chemin d’humanisation ? On peut discerner dans le terme humanisation deux perspectives : personnelle et communautaire. Au plan personnel, le sport se présente comme une valeur constructive et un moyen pédagogique de l’éducation, de même qu’un apport essentiel pour la santé de la personne en tant que constituée de l’âme et du corps. Cependant, il existe aussi une dimension communautaire de l’humanisation. Au-delà du simple spectacle, le sport a été parfois un terrain de réconciliation entre les peuples ; il a exprimé, lors des olympiades par exemple, une fraternité universelle ; il a constitué aussi une rencontre entre diverses cultures et la promotion des valeurs unanimement reconnues. De quelles valeurs s’agit-il ? Le bien, le combat, la persévérance, le dépassement, l’amour, la passion, la confiance, le courage, l’espérance, le fair-play, le respect, la paix, la fraternité, l’aide, la compassion ou encore les valeurs de la santé, de l’éducation ou même de l’art etc. Sur ce terrain de valeurs et de compatibilité, on comprend par exemple comment certaines équipes de football ont pu être patronnées par l’Église. Le sport, chemin de sainteté En quoi le sport manifeste-il la sainteté ? Aussi bien par ses valeurs que par sa finalité en vue du bien intégral de la personne. A ce sujet, indiquons deux exemples : Jean-Paul II et Dominique Savio. Jean-Paul II jouait au football, de même qu’il aimait la natation, le ski (qu’il pratiquait même en étant pape) ou encore la marche en montagne etc. Or, tous ces sports n’ont fait que le consolider dans sa mission première, d’où le surnom de sportif de Dieu. En ce qui concerne saint Dominique Savio, nous pouvons retenir un épisode de sa vie. Alors qu’il jouait au ballon, son éducateur, saint Don Bosco, lui demande ce qu’il ferait si la fin du monde arrivait en ce moment-même ? Calmement, Dominique Savio répondit : « Je continuerais à jouer au ballon ». Assurément, le sport célèbre à la fois la dignité de l’âme et du corps en vue de la vocation intégrale de la personne. Par ses valeurs et sa finalité qui participent à la finalité ultime de la personne, il constitue un chemin d’humanisation et de sainteté. Au fond, nous sommes tous des sportifs par notre histoire humaine et spirituelle, appelés à manifester le bien qui nous élève et élève le monde, et qui exprime l’amour de Dieu, dont le sport est une grâce de cet amour. Père Cristian Tiselita