CigaleMag n°14

Transcription

CigaleMag n°14
sommaire
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18
19
PARIS PLAISIR
DOSSIER SPÉCIAL LE PLAISIR EN BOUTEILLE
Enquête : Vin Attitude
Philippe Faure-Brac
Les Caves Estève
Colombelle
La Maison du Whisky
L'Armagnac Castarède
Blaye au Comptoir
RESTOS -30  Le vin à prix de caviste
CITY ZEN
ART ET CULTURE
SECRETS DE NATURE
26
LA CHRONIQUE D'ANNABELLE MILOT
28
L'INVITÉ DE TONY GOMEZ
30
SECRETS DE TENDANCE
36
37
47
acher
Paris à la carte
Bons plans gourmands
23
35
Edito
CITY GUIDE
hiffm
© N. Sc
4
RUGBYMANIA
M
rendez-vous
page 22 !
Le bouquet d'Effleurescences
Le billet écolo d'Antoine Waechter
Le conseil de la Fondation Brigitte Bardot
Incruste à une terrasse de café avec Bernard Campan
Julie Zenatti
Anne fait sa rentrée : 20/vin
Sergio déshabille Mister Corthay
IN AND OUT par Tony Gomez
NOUVELLES TECHNOLOGIES par Fabrice Collaro
À CONTRE-TENDANCE
Le Musée des Lettres et des Manuscrits
CIRCULEZ !
ESCAPADE
Les puces de Saint-Ouen
CIGALE ET MOI
ENQUÊTE LECTEURS
Participez et gagnez peut-être un abonnement
La recette de Cuisine.tv
49
SECRETS DE CUISINE
50
SECRETS DE CHEFS
La tarte au citron de Pascal Barillon
êlée… mêlée… mêlée…. En cette
rentrée on n’entend que ce mot. Et
pourtant, rien d’extraordinaire pour nous les
femmes. En septembre, coupe du monde de
rugby ou pas, la mêlée nous connaissons.
Mêlée dans les magasins pour acheter les
fournitures scolaires, pour renouveler jupettes et chaussettes devenues trop petites
pour des enfants trop grands. Mêlée pour
inscrire nos chérubins dans des activités
dont nous rêvions petites : « Tu joueras du
piano mon fils »… « Et que nenni, moi je
veux jouer de l’ovale… » Mêlée dans les
foires aux vins pour identifier « la »bouteille
doctement sélectionnée par l’homme sur
catalogue et en dénicher dix autres bien
plus intéressantes qui lui auront échappé.
Mêlée ouverte avec les banquiers, les impôts, les crédits qu’il faut contenir mais qui
poussent, qui poussent, comme Sébastien
Chabal et vous conduiraient à la faute si
vous n’y preniez pas garde.
Bref, pas besoin de mondial pour savoir
ce que mêlée veut dire. Alors, à l’heure
des matches reposons-nous un peu en regardant ces grands gaillards costauds se
piétiner allègrement et appliquons-nous à
comprendre les règles du jeu dont la plus
évidente apparaît bien vite : il suffit de faire
une passe pour être plaqué.
Françoise lemoine
[email protected]
Vous voulez nous faire part de vos bons plans, vos coups de cœur, vous voulez voir apparaître une nouvelle rubrique,
nous envoyer votre témoignage pour illustrer un dossier ?
Écrivez-nous à : [email protected]
Direction, administration, rédaction : 36, rue Scheffer - 75116 Paris - Tél. 01 45 05 19 43 – Directrice de la rédaction : Françoise Lemoine : [email protected] – rédacteur en
chef : Christian Rol : [email protected] – Directrice artistique : Sighild Blanc : [email protected] - service photo : Nicolas Schiffmacher : [email protected] – Ont
collaboré à ce numéro : Alexandre Dousson, Fabrice Collaro, Arsène Corvec, Tony Gomez, Anne Loustau, Annabelle Milot, Sabine Corvec, Sergio, Alexis Sainte Marie – service publicité :
Agence Quirinus, Pierre-Yves Gobert : 01 46 10 44 46 – Directeur de la publication : Jildas Mahé : [email protected]. Cigale est édité par la société Taliesin 36, rue Scheffer - 75116
Paris - Tél. 01 45 05 19 43. SARL au capital de 10 000 €. Imprimé en France.
en couverture : photo : Nicolas Schiffmacher
PARIS PLAISIR
S
B O N S P LA N
Paris 0
JOB D’ÉTUDIANT
Sur le site Lulu. com, les étudiants en mal de reconnaissance peuvent publier leurs mémoires et leur thèses à l’adresse d’éventuels
recruteurs ou collaborateurs. Sous la forme d’un ouvrage ou par
téléchargement, nos thésards peuvent même espérer gagner un
peu d’argent si leur sujet trouve son public.
• www.lulu.com/fr
EXPO RUGBY
Paris
À lA cArte
s' éq ui pe r
-50%
la centrale
des Affaires
C’est la guerre des mondes : après la « planète foot », le rugby est
désormais un « monde d’émotions » dans une exposition qui se
tiendra dans le Salon d’accueil de l’Hôtel de Ville jusqu’au 27 octobre. Une journée type de rugby y sera déclinée heure par heure, De
ces petits matins frisquets où des enfants s’affrontent en des tournois improvisés aux premiers échanges entre supporters d’équipes
rivales partageant une bière avant la rencontre. Des chants et des
vestiaires à la présentation des équipes au combat. De l’émotion
qui envahit les visages au terme d’une victoire ou d’une défaite à la
fameuse troisième mi-temps…
De 10 h à 19 h, tous les jours sauf dimanche et jour férié.
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neufs et garantis deux ans, tel est le cadeau de rentrée offert
par la Centrale des Affaires. L’opportunité pour de nombreux
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TROIS JOURS DE FIESTA À HERBLAY !
Apprendre l’art de sculpter et de modeler moyennant une
somme modique est désormais possible aux Ateliers Terre &
feu accessibles à tous sans inscription préalable. Chacun peut
s’entraîner à la technique de son choix et observer les diverses
techniques. Ateliers à Alésia et République.
• Informations : 01 45 77 10 10 - E.mail : [email protected]
Unique dans le nord de la France, le festival Ile-de-France de
bandas Herblaymucho vous donne rendez-vous les 28, 29 et 30 septembre à Herblay (Val d’Oise) pour sa première édition. Qu’on vous
explique : les bandas, ce sont des groupes de musique communicative et ensoleillée venus de toute la France et même des pays
voisins. Herblay, c’est là que se produisent les bandas, que vous
pourrez déguster des plats du sud-ouest et qu’il y aura des courses
de vachettes. Ajoutez à cela des animations, des petites bodegas
et un espace enfant ; placez le tout sous l’égide de la Fédération
Française de Rugby (qui a retenu le festival dans les animations de
la coupe du monde) et vous comprendrez que si le bonheur est dans
le pré, il est aussi à Herblay – ne serait-ce que pour trois jours…
les 28, 29 et 30 septembre - www.herblaymucho.fr
RIEN QUE POUR VOS YEUX !
Du 11 au 25 septembre, Gemey-Maybelline propose aux clientes
des 200 magasins Monoprix de recevoir en quelques minutes par
SMS un « diagnostique regard » adapté à leur profil. en envoyant
par sMs « Maybelline » au 30130, les clientes sont dirigées vers
une page Internet mobile. En répondant à trois questions, elles
découvrent ainsi les couleurs de maquillage qui leur sont le plus
adaptées. Elles sont ensuite invitées à tenter leur chance pour
gagner le produit recommandé.
4 CIGALE SEPTEMBRE 2007
ap pr en dr e
6
sculpture
/modelage
se cu lti ve r
7,5
expo
rock & roll
Jusqu’au 28 octobre, la Fondation Cartier pour l’art contemporain
présente Rock & Roll 39-59, une belle saga iconographique et
musicale consacrée à la genèse du rock aux États-Unis. Disques
rares, affiches exclusives, photos et films raviront les aficionados
de cette période riche en créations et bouleversements
sociologiques. Les néophytes, eux, découvriront le charme de
cette Amérique d’Épinal, insouciante et esthétique qui s’imprime
en nous comme un American Graffiti.
• 261, boulevard Raspail (XIVe) M° Raspail - Tarif réduit : 5, 50 €
Gratuit pour les moins de les moins de dix ans.
se dé te nd re
3,8
Épilation
demi-jambes
Une idée originale de cadeau pour sa belle-mère, sa petite
amie, son cousin, etc. À ce prix-là, la boutique Espace Épilation
autorise toutes les folies.
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des spectacles programmés à l’Olympia. Vous aussi, adoptez la sérénité !
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28, boulevard des Capucines - Paris 9e
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50
une deuxième
(presque) maman
Personne ne niera que devenir mère est la plus belle
chose qui puisse arriver à une femme – mais combiner vie
de couple, travail et enfant n’est pas toujours évident…
Alors pour toutes celles qui ont l’outrecuidance de ne
pas avoir le don d’ubiquité et parce que les mamans sont
irremplaçables, www.deuxiememaman.com propose un
service sur mesure et personnalisé afin de trouver une
personne de confiance dédiée à votre enfant – sans frais
d’inscription ni frais de gestion.
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70 en semaine de 9h à 17h ou sur Internet 24h/24, 7 jours sur 7.
se cu lti ve r
2,9
Monuments
et musées de Paris
Un petit livre facile à mettre dans la poche passe en revue les
cents principaux monuments et musées de Paris. Tous sont
classés par arrondissement, avec un plan du quartier pour se
repérer facilement. Quelques lignes évoquent l’histoire du
monument et l’intérêt du musée. Des informations pratiques
(adresse, station de métro, horaires…) sont indiquées et bien
sûr, où boire un verre après…
• Monuments et musées de Paris
Le tour de Paris en 80 visites par Emmanuelle Hirschauer.
Prix : 2,90€ (First Editions)
s' éc la te r
0
nuit
Blanche
Comme chaque année une manifestation culturelle et gratuite
se déroulera à Paris du samedi 6 au dimanche 7 octobre de
19h à 7h. Cette dernière nuit de « la mandature » de Bertrand
Delanoé, s’articulera autour de la ligne 14 du métro – qui
fonctionnera toute la nuit – jusqu’à la nouvelle station des
Olympiades et se prolongera jusqu’aux Batignolles (XVIIe),
grâce à des navettes. Arts de la rue et arts numériques
seront au cœur de cet événement, inventé à Paris en 2002.
On pourra écouter les confidences de « souffleurs » dans
l’église de la Madeleine, contempler « l’installation de feu »,
illuminant le jardin des Tuileries ou suivre la « promenade
blanche » menée par un cheval mécanique de la porte de
Choisy aux Batignolles.
• Les 6 et 7 octobre de 19h à 7h.
se ré ga le r
7
Paris
fermier
Plus de 180 producteurs venus de 21 régions dont les DOM se
retrouvent à Paris Fermier. Ils donnent rendez-vous aux amateurs
de bon et de sain pour leur faire découvrir, entre autres, leurs
dernières créations. Ces fermiers engagés et responsables gèrent
leur ferme en toute indépendance pour garantir l’authenticité et le
goût de leur produit. Leur philosophie : défendre une agriculture
durable, le commerce équitable et le respect de l’environnement.
Ils surprennent également en transformant les produits de leur
terroir en plaisirs raffinés et créatifs. Toutes les innovations
présentées au salon sont autant « d’œuvres » signées des 180
fermiers, au sens noble du terme : escargots du Jura à l’ail des
ours, sauternes bio, pain d’épices de l‘Aude au gingembre confit…
• Espace Champerret, Porte de Champerret, 75017
Du vendredi 19 octobre au lundi 22 octobre inclus.
Ouvert de 11h à 22h le 19, de 10h à 20h les 20 et 21 et de 10h à 18h le 22.
Entrée 7 €, gratuit pour les moins de 14 ans
www.salonsfermiers.com - 01 44 54 90 06
se ré ga le r
O
tour de France
de l'emmental
Du 24 septembre au 9 octobre, l’emmental, fromage préfèré
des Français, fait son Tour de France avec le fromager
Eric Lefebvre, meilleur ouvrier de France 2004. Du 24
au 28 septembre, il commencera par Paris. On pourra
gracieusement déguster ce fromage consommé par 95%
des Français, mais aussi apprendre à préparer une cuisine
pratique, festive et conviviale. La nutritionniste Béatrice de
Reynal évoquera les atouts nutritionnels de l’Emmental.
• Place des Vins de France - XIIIe
Bercy Village - www.emmental.fr
se dé pl ac er
5
Paris
en pousse-pousse
Paris adopte depuis le mois de juillet le pousse-pousse
moderne. Deux petites sociétés viennent de se lancer : UrbanCab met à disposition sept tricycles à assistance électrique et
Cyclobulle, cinq qui circuleront du Ier au VIIIe arrondissement.
Tous à héler dans la rue ou à commander par téléphone. Le
prix : 1,50  de prise en charge et 1,50  par km.
• Urban-Cab : 06 12 31 48 80
• Cyclobulle : www.cyclobulle.com
CIGALE SEPTEMBRE 2007 5
PARIS PLAISIR
GOLF ET GASTRONOMIE :
LA CHEF'S CUP
La Fédération Française de Cuisine Amateur a
organisé un trophée de golf : la Chef's Cup. Le
principe est simple et gourmand. Tout au long du
parcours, des chefs (Michel Rostang, Alain Passard, Yvan...) attendaient les invités pour leur faire
déguster une recette spécialement concoctée pour
l'occasion. L'équipe Cigale a répondu à l'invitation
en présentant fièrement un pain d'un mètre de long
fabriqué le matin même par la Boulangerie "La
Pompadour" de Dominique Anract. Nous n'évoquerons pas ici le classement de l'équipe, mais plutôt
Pierre de Coubertin qui ne cessait de rappeler à
quel point le plus important est de participer !
Bons plans
à bo ire
7
GOurMAnDs
Vin bio, arbois
pinot noir
Issu d’un terroir cultivé selon les préceptes de l’Agriculture Biologique,
respectueux de son environnement et certifié Ecocert, Auguste Pirou a obtenu
la médaille d’Or au Concours des Vins du Jura avec ce millésime de caractère
bien équilibré. Sa composition 100 % Pinot noir, sa robe rubis, limpide et
brillante introduit un nez élégant, marqué par les petits fruits rouges et noirs. À
boire avec une côte de bœuf ou un steak au poivre par exemple…
• En vente en grande distribution
à pr ép ar er
16
« Faire son pain »
avec l'Arbre aux épices
« Spice up your life », chantaient quatre jeunes Anglaises il y a quelques années. L’Arbre aux épices suit ce conseil avec ses jolies petites boîtes en métal
remplies de toutes sortes de condiments raffinés. Ajoutez à cela le trio « Faire
son pain » : trois pots (avec recette) pour préparer des pains au sésame, au
pavot et au cumin. Très chic pour accompagner un apéritif !
• www.larbreauxepices.com
à dé gu st er
5
Vend Bonne Maman
au kilo
La Bonne Maman qu’on aurait tous aimé avoir n’est pas celle qui habite à la
campagne au milieu de ses chats mais celle qui se trouve aux Galeries Lafayette
jusqu’au 6 octobre : des pots d’un kilo de confiture de fraise à la menthe – very
chic la Bonne Maman ! Sous la direction d’Hilton McConnici, les célèbres couvercles à carreaux font leur show au cinquième étage des Galeries. L’inauguration
officielle de l’espace « Tombé dans le Pot » a eu lieu le 12 septembre et je suis
certain que la brave grand-mère a mis quelques pots de côté rien que pour vous…
à fê te r
20ans
www.ffcuisineamateur.org
6 CIGALE SEPTEMBRE 2007
Michel rostang,
père et filles
Et deux décennies pour les Bistrots d’A Côté, deux ! Accompagné de ses filles
Caroline et Sophie, Michel Rostang, le chef étoilé à l’origine de l’aventure des
Bistrots, fête cet anniversaire jusqu’au 15 novembre. Vingt bougies qu’il serait
dommage de souffler sans un coup de main d’autres maisons familiales et
prestigieuses. Aussitôt dit, aussitôt fait : voilà La Cornue, Staub, Billecart Salmon et Duboeuf qui s’associent à la soufflerie ! Vingt bougies qui se partagent
entre quatre bistrots : le Flaubert, le Villiers, la Boutarde et l’Absinthe. Vingt
bougies posées sur un gâteau pour lequel on ferait des bassesses…
• Le Bistrot d’A Côté : « Flaubert », 10 rue Gustave Flaubert, XVIIe, 01 42 67 05 81
« La Boutarde », 4 rue Boutard, Neuilly / Seine, 01 47 45 34 55
« Villiers », 16 avenue de Villiers, XVIIe, 01 47 63 25 61
« L’Absinthe », 24 place du Marché Saint-Honoré, Ier, 01 49 26 90 04
Faites-nous part de vos bons plans, adresses, coups de cœur… écrivez-nous à [email protected]
PARIS PLAISIR
Opération
Galloyette
par Arsène Corvec
ter
InVItAtIOn À GOÛ
Du 16 au 22 octobre, Cigale et Michel
Galloyer, propriétaire des boulangeries
« le Grenier à pain », organisent
gourmand qui aura lieu pendant
la semaine du goût.
U
ne initiative conjuguée
entre notre magazine et
les boulangeries Le Grenier à Pain sous l’égide d’un trio
dynamique composé de Jean-Philippe Zappa, Anne-Marie Guillard
et Vincent Joly va donc voir tous
les établissements estampillés « Le
Grenier à Pain » (treize à Paris) ornés
d’une corbeille dans laquelle les en-
fants pourront déposer des poèmes,
dessins, recettes ou photos en relation avec l’univers de la boulangerie.
Précisons que chaque proposition
sera sanctionnée par un lot (viennoiserie ou pâtisserie). Au terme de
ce concours, un jury composé d’un
membre du magazine Cigale et du
Grenier à Pain, et sous l’autorité du
parrain, le comédien Ludovic Ber-
© N. Schiffmacher
l’opération Galloyette, grand concours
thillot, remettra une centaine de lots
(notamment des consoles de jeux
de dernière génération) aux plus
créatifs des jeunes concurrents. « Je
crois qu’il est grand temps de former
le goût de nos enfants, nous explique
Michel Galloyer, de leur apprendre
ce qu’est une bonne viennoiserie ou
un bon pain et plus largement de les
ouvrir aux métiers de la boulangerie ».
Les enfants seront en effet à bonne
école quand on sait que Michel,
bardé de récompenses et d’honneurs
(Médaille d’or de la Pâtisserie à Tokyo en 1995 et Légion d’Honneur
remise en 2006, parmi tant d’autres)
conjugue sa vie avec son métier sans
séparer l’une de l’autre au nom de la
qualité et de la tradition. « Les métiers de la boulangerie sont porteurs
de valeurs saines. On y travaille beaucoup mais pas en vain. On y fournit
des efforts qui sont profitables à soi et
aux autres. On y cultive le respect ».
Pour Ludovic Berthillot, récemment
vu dans le film de July Delpy (Two
days in Paris) et sur les planches avec
la pièce « Jupe Obligatoire » (Théâtre du Gymnase), cette démarche
va dans le bon sens « moi, je suis un
épicurien et ce souci de la bonne chair
passe évidemment par les artisans de
l’alimentation et non pas la grande
distribution. Et puis, l’opération Galloyette est une merveilleuse idée qui
donnera peut-être l’envie à des enfants
d’embrasser un des nombreux métiers
de la boulangerie. » Temps fort de
l’opération : la présence du comédien Ludovic Berthillot sur le stand
« Grenier à pain » du Salon du
Chocolat où les enfants pourront
retirer leur bon de participation.
Une bonne manière de promouvoir
les métiers de la boulangerie auprès
des jeunes.
toutes les adresses Grenier à Pain
sur www.galloyer.com
CIGALE SEPTEMBRE 2007 7
dossier spécial
Le plaisir en bouteille
avec la complicité de Philippe
Faure-Brac
ENQUÊTE SPéCIAL le PlAIsIr en BOuteIlle
Vin Attitude
par Françoise Lemoine
© N. Schiffmacher
Comme chaque année, en septembre, la foire aux vins bat son
plein. L’occasion de faire le point sur les nouvelles tendances et la
consommation des Français.
O
n boit moins, mais mieux,
c’est ce qui ressort de la
dernière enquête réalisée
par Viniflhor (Office national interprofessionnel des vins, fruits, légumes et horticulture). Par rapport à
2000, la consommation française a
chuté de 5 %. Nous ne serions plus
que… 32 millions à boire du vin,
et les consommateurs occasionnels
prennent le pas sur les réguliers (un
tiers des personnes). « Les Français
changent, souligne Jérôme Agostini,
directeur du CNIV (Comité national des interprofessions des vins à
8 CIGALE SEPTEMBRE 2007
appellation d’origine). Ils consomment de moins en moins de vin de
table. Ils préfèrent boire moins souvent mais des produits de meilleure
qualité. Le problème c’est qu’il faut
compter quatre à cinq consommateurs occasionnels pour remplacer un
régulier ». Ainsi, le gros rouge affiche une baisse de 85 %, alors que
les vins à appellation contrôlée se
multiplient par deux ou trois. Les
jeunes et le vin ne font toujours pas
bon ménage. Ils préfèrent se « défoncer » avec des mélanges alcools
forts et coca ou jus de fruits. Selon
Jérôme Agostini, la loi Evin et l’alcootest ne seraient pas à l’origine
de cette désaffection : « La société
évolue : on ne mange plus en famille,
on déjeune sur le pouce et certains
culpabilisent de boire du vin. »
Malgré ce marché morose, dont
peuvent se réjouir la sécurité routière et les associations anti-alcoolisme, les producteurs arrivent à
sortir leur épingle du jeu, grâce au
marché international.
Nos exportations ont connu l’an
dernier un boom exceptionnel :
14,6 millions d’hectolitres sont par-
FOCUS
ENQUÊTE SPéCIAL le PlAIsIr en BOuteIlle
versité : plus de 470 appellations
auxquelles il faut ajouter 150 vins de
pays. Difficile dans ces conditions
d’élaborer une stratégie de marketing et le consommateur étranger ou
même français a bien du mal à s’y
retrouver.
Grâce aux vins régionaux qui s’imposent de plus en plus sur le marché
français, les producteurs peuvent
rebondir. Ceux du Sud-Ouest, de la
Loire, du Languedoc-roussillon qui,
autrefois, avaient une connotation
négative, ont aujourd’hui le vent
en poupe : « Les petites appellations
font des efforts qualitatifs importants,
note encore Michel Pons. Elles ont
su s’adapter au goût du consommateur
qui réclame un vin plus fruité, plus
facile à boire et ne produisent pas en
fonction de ce qu’aime le producteur.
En buvant des vins du pays d’Oc, nous
ne sommes jamais déçus ». Revers de
la médaille : ce vin non tannique ne
se conserve pas.
Pour s’en sortir, le producteur
doit donc se plier aux exigences
du consommateur. Les 900 000
hectolitres de vins d’appellation
contrôlée, non écoulés et détruits
il y a deux ans, restent encore dans
les mémoires. Pour Michel Pons,
une seule solution : le marketing.
« Contrairement à ce que croient de
nombreux producteurs, la loi Evin
n’empêche pas de communiquer sur le
vin. Or, ce budget est le plus faible des
boissons alcoolisées. » Il suggère donc
aux régions de se mobiliser pour
mieux faire connaître leur produit.
Une autre suggestion serait aussi de
mettre en avant les bienfaits du vin,
mais là c’est un autre débat, politiquement incorrect. Le « french paradox », comme le surnomme les
Américains, a pourtant fait l’objet de
nombreuses études. Pour certaines,
le taux de mortalité par infarctus du
myocarde qui se révèle inférieur en
France, comparé à celui observé aux
États-Unis, serait dû aux quelques
verres de vins bus par nos compatriotes. Mais il faut rester prudent.
Les organismes d’État l’ont bien
compris. Pour ne pas être accusé de
complicité avec certains médecins,
Viniflhor a financé, depuis 1994,
plusieurs études, pour un montant
de 3 millions d’euros. D’ailleurs, à
Bordeaux, le 20 septembre prochain,
un congrès international réunit tous
les chercheurs qui ont mené des expériences sur les effets du breuvage
des Dieux.
Des analyses très attendues par le
lobby du vin.
© N. Schiffmacher
tis à l’étranger, soit 3,5 % de plus
que l’année précédente. Certes, cette
croissance est due, pour une bonne
partie, aux exportations de champagne (5 %) et de grands crus de Bordeaux et de Bourgogne. Ces chiffres
mettent malgré tout du baume au
cœur des producteurs. Surtout que
2007 promet encore plus. Mais il
faut rester vigilant. Selon Michel
Pons, sous-directeur Etudes-communication-entreprises à Viniflhor,
nos vins ne sont pas les mieux placés
à l’étranger : « Le marché britannique
est très révélateur de la tendance, explique-t-il. Il y a quinze ans, plus de
la moitié des importations étaient assurées par des vins français, aujourd’hui
on n’en compte même pas 20 %. Nous
sommes supplantés par les vins d’Australie, premier pays exportateur sur le
marché britannique ».
Si la France a perdu du terrain, c’est,
selon lui, parce que nos producteurs
n’ont pas su s’adapter au goût du
consommateur étranger : « Pendant
longtemps, nos vins ont bénéficié d’une
excellente notoriété et surtout nous
avions une longueur d’avance, analyse
Michel Pons. Non seulement nous
avons été copiés, mais la France a aussi
perdu de son prestige. Aujourd’hui la
concurrence est rude. Australiens et
Américains ont élaboré d’excellents
produits en tenant compte du goût du
consommateur britannique, qui préfère un vin léger, rond et fruité. ».
Il faut dire aussi que ces pays mettent le paquet au niveau du marketing. Leurs vins sont beaucoup plus
identifiables que les nôtres. « Ils ont
une politique de vins de cépage comme
les Sauvignons, Chardonay, Merlot
ou Syrah, bien plus identifiables que
nos vins, précise Michel Pons, même
si ces vins sont aujourd’hui beaucoup
plus alcoolisés. Un grand nombre
avoisine 14 %. »
En fait le lourd handicap des producteurs français, c’est leur di-
CIGALE SEPTEMBRE 2007 9
FOCUS
ENQUÊTE SPéCIAL le PlAIsIr en BOuteIlle
Philippe Faure-Brac,
sacré meilleur
sommelier du monde
1992, peut
se targuer d’un
parcours atypique :
c’est par la cuisine
qu’il est venu au vin.
© N. Schiffmacher
A la
table
du sommelier
par
Françoise Lemoine
rAc
PHIlIPPe FAure-B
N
é à Marseille, il passe toutes
ses vacances à Briançon, où
ses grands-parents tiennent
le restaurant « Les 3 chamois » :
« Très jeune, j’ai été éduqué au goût
de la table, de l’effort et du pain », explique Philippe Faure-Brac, crinière
poivre et sel, petite grappe au revers
du veston, signe de reconnaissance
de la confrérie des sommeliers.
Tombé tout petit dans les effluves
et les bonnes odeurs de la soupe au
pistou que lui concocte son autre
10 CIGALE SEPTEMBRE 2007
grand-mère italienne, l’avenir de
l’enfant est tout tracé. C’est en suivant ses études de cuisinier dans les
écoles hôtelières de Sisteron, Grenoble et Nice qu’il découvre une
nouvelle passion : le vin.
À 24 ans, alors qu’il est nommé
meilleur jeune sommelier de France,
il crée, avec le journaliste Nicolas
de Rabaudy, « Le bistrot du sommelier », 97 boulevard Haussmann
à Paris, choisi pour sa cave voûtée.
Voilà maintenant vingt-trois ans
qu’il officie dans ce lieu et fait salle
comble tous les jours. Après son titre de meilleur sommelier du monde
(1992), les medias se l’arrachent. De
1992 à 1995 : matinales sur Europe1. De 1995 à 1998 : Matin bonheur sur France 2. Depuis 2004 : In
vino, tous les week-ends sur BFM. Il
est également consultant sommelier
du groupe Air-France pendant sept
ans (de 1998 à 2005). À ces activités s’ajoute la rédaction de nombreux livres : La Cave Idéale (1998),
les Grands Vins du Siècle (1999) Le
Choix du Sommelier (2000), Saveurs
Complices des Vins & des Mets (2002),
Vins & Mets du Monde (2004) et le
dernier : Comment Goûter un vin
EPA
(Éditions EPA).
Sur tous les fronts, aujourd’hui Philippe Faure-Brac se partage entre
son restaurant, où il affectionne plus
particulièrement ses déjeuners et dîners à thème, et une vie associative
intense. Au bistrot du sommelier, ce
sont souvent les vins qui déterminent la carte et non l’inverse.
Pour lui, sommelier reste un métier
d’avenir : « C’est très valorisant et
prisé à l’étranger. À Londres, la moi»
tié des sommeliers sont français ».
le Bistrot du sommelier
97, boulevard Haussmann- VIIIe
tél : 01 42 65 24 85
www.bistrotdusommelier.com
SPéCIAL le PlAIsIr en BOuteIlle
Le
fait
vin
peau neuve
par Arsène Corvec
cAVes ÉstÈVe
photos : Nicolas Schiffmacher
Décor contemporain, modernité de
la sélection et « accompagnement »
personnalisé sont les trois principes
fondamentaux des caves Estève
qui redonnent un coup de jeune à la
culture caviste.
A
quelques mètres de la Bastille, bastion des marchands
de vin, la boutique historique du fondateur Jean-Christophe
Estève a des allures de parfumerie
high tech. La vitrine est minimaliste
et l’intérieur s’est délesté des boiseries, des caisses et tonnelets bombés
qui habillent généralement les lieux
L'avenir du vin
propos recueillis par Françoise Lemoine
Philippe Faure-Brac,
sommelier devant l’Eternel,
répond sans détour aux
questions de Cigale et
livre son point de vue sur
les nouvelles tendances du vin et le
boom à l’exportation.
InterVIeW
cigale : Quelles sont les nouvelles tendances du vin ?
Philippe Faure-Brac : De plus en plus, le rosé remporte
un vif succès. Mieux, ce vin ne se boit plus que l’été. Ainsi,
dans mon restaurant, j’ai une dizaine de bouteilles en réserve, l’hiver. Autre constat : les vins de pays ont également la cote. Exemple : les rouges du Languedoc comme
les Costières de Nîmes, le Faugères, les vins de Savoie, de
Corse, du Jura, du Sud-ouest. Les vins de Gascogne séduisent également de plus en plus. Ce sont des vins qui
CIGALE SEPTEMBRE 2007 11
SPéCIAL le PlAIsIr en BOuteIlle
dédiés au nectar. Dans cet espace nu,
les lumières sont multicolores, le sol,
les plafonds et les murs gris. Deux
tables de bois clair et des chaises en
plexi achèvent la décoration. Les
bouteilles de vins sont ici les seules
stars tolérées et qu’importe si l’éclairage donne à tel blanc onctueux un
faux air de Chanel N°5. Qu’importe le flacon pourvu qu’on ait
l’ivresse… « l’idée des repreneurs était
de dépoussiérer le concept traditionnel de la cave » nous explique Yann
Lioux, le responsable de la boutique
et œnologue de formation. « D’autre
part, notre gamme est volontairement
resserrée. Nous ne voulons pas de vin
qui dorme chez nous comme c’est le cas
chez Legrand qui vend des bouteilles à
20 000 euros, source de beaucoup de
difficultés. En ce qui concerne la décoration, elle est volontairement dénudée
pour mettre en exergue le vin et rien
d’autre. Cela déroute une génération
mais en attire une autre. Celle des
trentenaires en particulier que nous
conseillons sur une constitution de
cave. Tel vin est à boire, tel autre à
garder, etc. Une autre de nos particularités est de vendre des magnums issus
d’une large sélection. Nous poussons
nos vignerons à mettre en magnum
(1,5 l), ce qui est notre exclusivité.
C’est une autre habitude de consommation qui se développe en raison notamment de la baisse conséquente de
la consommation de vin. Enfin, notre
registre en terme de conseils se modifie
en fonction des clients. Entre le Parisien et le Chinois, nous ne conseillons
pas la même chose. D’une certaine manière nous avons une démarche « slow
food », c’est-à-dire une culture de la
qualité. » Devant tant d’arguments,
et une telle mise en scène du vin, on
ne s’étonnera pas que particuliers,
entreprises et organisateurs d’événements accourent des quatre coins
de Paris pour des dégustations, des
cours d’œnologie et des achats qui
sont autant d’investissements.
ont à la fois une originalité et un packaging
contemporain, avec des
étiquettes de couleurs
ou gravées.
Comment
expliquez-vous que les vins français
marchent aussi bien à l’export
(+11,6 % en 2006). Cette tendance permet-elle de compenser
le recul du marché national ?
Effectivement, les Français ne
consomment plus que 55 litres par
an et par habitant, alors que dans
les années 60 on comptait 120 litres, mais il s’agissait de petits vins.
À l’étranger, l’image de la France est
toujours très porteuse, mais dans
ces pays on a tendance à « zapper »
en passant d’un vin à l’autre.
Ne craignez-vous pas la concurrence des vins du Nouveau Monde sur le marché étranger ?
Je reste assez confiant. On se lasse très
vite des vins du Nouveau Monde. Ils
ont la forme, rarement le fond. En
France, nous avons la chance d’être
capable de réaliser des vins gourmands qui ont une minéralité et une
fraîcheur qui donnent un vin séduc-
12 CIGALE SEPTEMBRE 2007
10, rue de la cerisaie (IVe)
tél : 01 42 72 33 05
Ouvert du mardi au samedi, de 10h à 20h.
15, rue de longchamp (XVIe)
tél. : 01 47 04 0149
Ouvert du lundi au samedi, de 10h à 20h.
www.cavesteve.com
SPéCIAL le PlAIsIr en BOuteIlle
La
est
vie
belle!
par Françoise Lemoine
cOlOMBelle
Les Gascons, qui n’affichaient
aucun grand cépage ni
château ont réussi leur pari.
Avec la Colombelle, vin blanc
de Gascogne, ils sont enfin
V
pris au sérieux.
ingt ans déjà, que la Colombelle ravit les palais.
Robe pâle aux reflets argentés, nez séducteur exhalant des
arômes de fleur blanche, sureau et
fruits à chair blanche, bouche charnue marquée par le brugnon et la
poire. Bref, la Colombelle a tout
pour plaire. Fidèle à la tradition, ce
vin frais (9°), qui se déguste aussi
bien en apéritif que pour accompagner des plats traditionnels ou
exotiques, fera le tour du monde, le
18 octobre, avec sa cuvée primeur.
L’originalité de ce produit a été de
positionner le vin en primeur pour
jouer, chaque année, la découverte
du millésime.
Les vignerons gascons, coiffés du
béret et habillés d’un grand tablier
bleu estampillé Plaimont, feront
eux-mêmes la promotion de leur
« bébé ». Ils iront aussi bien chez les
cavistes que dans des pubs londoniens et new-yorkais. À cette occasion, ils concilieront leur accent du
Sud-Ouest avec la langue de Shakespeare, qu’ils étudient en cours
d’année. Grâce à cette promotion de
terrain mêlant origine et folklore, la
Colombelle est devenue, en trente
ans, l’emblème des vins de pays de
Gascogne. Trois étoiles au guide
Hachette 2007, classée 2e en Allemagne, dans la catégorie des vins
blancs de l’année 2005, et médaille
d’Or au concours des vins de pays
de France (ANIVIT), la Colombelle
peut se vanter d’un autre atout : son
prix qui n’excède pas 4,50€.
La Colombelle, c’est un assemblage
de colombard, et de sauvignon et
chardonnay. La qualité et l’intensité de ses arômes résultent d’une
macération pelliculaire et d’une fermentation à basse température. Ce
vin s’impose de plus en plus sur le
marché français. On le trouve dans
les bars et restaurants de l’Ouest, de
la Bretagne à l’Aquitaine, mais aussi
chez Nicolas. Depuis 2000, le chouchou gascon s’est introduit, avec la
Florembelle, (un million de bouteilles sur les 6,8 millions), dans les
grandes et moyennes surfaces, puis
est venu le Caprice de Colombelle
pour des circuits spécialisés et indépendants. Fin 2005, l’Extrem’Colombelle est lancée pour le monde
de la nuit en Grande-Bretagne et en
Allemagne. Des tirages confidentiels
de très haut de gamme (5 000 bouteilles) sont également prévus pour
les VIP et les bars selects de Paris,
Londres et New York.
Pour se mettre au goût du jour et
s’adapter à une consommation plus
conviviale, la Colombelle s’habille
cette année d’une capsule à vis.
teur et désaltérant. Long en bouche,
ils ont également du fond. Peu de
pays peuvent se vanter de conjuguer
les deux. C’est pourquoi nos vins
ne tomberont jamais dans l’oubli.
Sûr qu’avec nos 477 appellations
et nos multitudes de producteurs,
nous sommes très compliqués pour
les étrangers, mais certaines maisons
trouvent des astuces de présentation
pour donner des repaires sur les étiquettes. Il est arrivé que la France
ne fasse pas l’unanimité à l’étranger.
On se souvient des États-Unis qui
boycottaient nos produits après un
récent désaccord de politique interntionale. Nous nous en sommes
remis. Certains Américains n’ont pu
CIGALE SEPTEMBRE 2007 13
© N. Schiffmacher
SPéCIAL le PlAIsIr en BOuteIlle
Un
whisky
sinon rien !
par Sabine Corvec
HIsKY
lA MAIsOn Du W
Créée en 1956
mi-chemin entre l’Élysée et
la Madeleine, la splendide
boutique de la Maison du
Whisky joue la carte de la tradition,
se présentant comme un club de gent-
lemen, et décoré du bois dont on fait
les meilleurs fûts à whisky. Pour le
débutant, y séjourner quelques heures
un verre à la main et un cigare aux lèvres est désormais une réalité depuis
que Thierry Bénitah, successeur de
son père fondateur, a repris l’affaire en
1995 et perpétué le culte auprès d’un
public plus large. Grâce, notamment
au sympathique Jean-Marc Bellier,
grand Maître de ce Temple à la gloire
de l’orge maltais qui a ouvert un club
de dégustation ouvert à tous, un site
Internet particulièrement dynamique,
créé la revue Whisky Magazine, des
livres et guides et organisé des voyages
thématiques, tout cela avec l’aval du
siège de Clichy. « Certes, nous avions
un public acquis d’avance, explique-til, puisque notre maison est connue dans
le monde entier pour son offre (plus de
mille références dont six cents en exclusivité) et que des étrangers viennent
uniquement à Paris pour nous ; mais
s’empêcher de boire du
champagne, mais ils prenaient la précaution d’ôter
l’étiquette…. Le champagne connaît un boom fantastique : 321,6 millions
de bouteilles ont été vendues l’an
dernier, soit une augmentation de
4,6 % par rapport à 2005. Si la France reste le premier consommateur,
les pays hors de l’Union européenne
connaissent aussi une forte croissance
(+16 %). Le Japon et les États-Unis
ont également très bien marché.
par Georges
Bénitah, la Maison
du Whisky est la
référence mondiale
des amateurs et
collectionneurs.
Depuis 1995, cette
belle institution
s’est ouverte aux
nouvelles habitudes
de consommation.
A
14 CIGALE SEPTEMBRE 2007
nous avons également bénéficié de l’engouement d’une nouvelle génération
pour le whisky puisque les Français sont
parmi les plus gros consommateurs de cet
alcool ; au point qu’il a détrôné le pastis
à Marseille. Ainsi, nous ne sommes pas
uniquement un îlot élitiste pour Lords
amateurs de bouteilles à 4 000 Euros.
Nous avons toute une clientèle moyenne
qui débourse de 40 à 130 Euros pour
des Chivas très convenables. Le club
de dégustation connaît un succès de
fréquentation qui confirme cette démocratisation et les nouvelles habitudes de
consommation d’une génération. « Nos
adhérents ont entre 25 et 40 ans de toutes conditions. Le plus extraordinaire,
c’est l’érudition de ces jeunes gens qui
viennent souvent au whisky pour la diversité des arômes et l’amour des pays où
s’inscrit sa tradition. Nous ne sommes ni
guindés ni soudards. Et notre vocation
est de répondre à la demande des « initiés » et d’accueillir les nouveaux convertis sans snobisme aucun. » Entre toutes
ses activités, Jean-Marc a encore trouvé le temps d’emmener en pèlerinage
quelques « fidèles » dans le nord de
l’Écosse. Cinq jours à la gloire du dieu
Balblair (quelque whisky mythique)
dont il parle avec la conviction d’un
Druide revenu à la source. Une source
de plaisirs, bien sûr.
20, rue d’Anjou (VIIIe)
M° Madeleine - www.whisky.fr
Whisky live Paris 2007 : 22, 23, 24 sept.
dans les salons de christie’s - 9, avenue
Matignon (VIIIe) -Programme
et réservations : www.whiskylive.fr
Comment l’expliquer ?
C’est le plus symbolique de nos vins
et le seul à être resté dans le giron
des familles françaises. Grâce à son
image et à sa qualité, sa renommée
est planétaire. Les grandes, comme
les petites marques.
femme
d' esprit
© N. Schiffmacher
SPéCIAL le PlAIsIr en BOuteIlle
par Françoise Lemoine
Une
rÈDe
ArMAGnAc cAstA
L’Armagnac n’a plus la cote et ne fait pas
le poids face au cognac. Fini le temps où,
après un bon repas, on prenait un vingt
ans d’âge dans une main et un cigare
© N. Schiffmacher
dans l’autre, face à un feu de bois. Castarède, maison emblématique des Armagnac, fait pourtant de la résistance.
C
’est l’une des rares entreprises
à être restée dans le giron familial depuis six générations.
À la tête de cette prestigieuse eau-devie, Florence Castarède, jolie femme
blonde, qui se démène depuis quinze
ans pour promouvoir l’armagnac qui
lui tient tant à cœur.
La quarantaine alerte, elle se partage
entre les cépages nobles du château
de Maniban, au cœur du Bas-Armagnac, la « cave » du 140 boulevard
Haussmann, Paris VIIIe, mais aussi la
Russie, la république tchèque, HongKong, le Japon… sans oublier, bien
sûr, les pays d’Europe. 60 à 70 %
des bouteilles d’Armagnac partent à
l’exportation. Rien n’arrête Florence
Castarède, qui s’attaque aujourd’hui
aux marchés américains, indiens et
chinois. Vaste programme.
Quand elle n’est pas par monts et
par vaux, elle s’occupe de la boutique-cave, située à quelques pas du
musée Jacquemart-André. Le nombre de clients à pousser la porte varie
en fonction de l’intérêt des expos du
musée. Dans sa boutique, les plus
grands millésimes – le plus vieux date
de 1888 – côtoient les tableaux d’art
contemporain, accrochés au mur :
« Je cherchais un lieu convivial pour
être la vitrine de nos armagnacs et non
pour faire du commerce, précise Florence Castarède. On ne vient pas ici
que pour déguster de l’Armagnac, mais
aussi pour assister à des expositions temporaires ou découvrir d’autres produits.
Ainsi, deux fois par an, des producteurs
de champagne et de foie gras louent l’espace pour accueillir leurs clients : « Un
concept que je compte bien développer », précise la jeune femme.
Florence Castarède a bien raison de
réfléchir à sa reconversion. Car, comme elle-même le souligne, l’Armagnac
va mal : « Même si les chiffres restent
stables, nos ventes ont beaucoup baissé,
à cause des alcootests »». Le marché du
cadeau est également une alternative.
Offrir une bouteille d’Armagnac personnalisée est en effet une excellente
idée. On indique sur l'étiquette l’année de naissance ou d’anniversaire,
agrémentée, si on le souhaite, d’un
message. À l’occasion du G8, tous les
participants sont partis une bouteille
d’Armagnac sous le bras.
Autre parade à la désaffection de l’eaude-vie : la Blanche et Missa, deux jeunes Armagnac (3 ans) conçus pour
être consommés comme la vodka.
« Nous avons réalisé un cahier de cocktails pour donner des idées aux clients
comme aux barmen », précise Florence Castarède. La jeune femme a
bien conscience que la vodka, réalisée
à base de céréales et de blé, est beaucoup moins chère que l’Armagnac
qui provient de la vigne, comme le
cognac…. Mais , comme dit l’adage :
« qui ne tente rien n’a rien »».
CIGALE SEPTEMBRE 2007 15
SPéCIAL le PlAIsIr en BOuteIlle
Blaye
au comptoir
propos recueillis
par Arsène Corvec
Les 17 et 18 octobre, l’opération
JeAn lIssAGue
« Blaye au comptoir » fêtera ses douze
ans en investissant une fois encore
les bistrots et bars à vins de Paris.
Jean Lissague, grand ordonnateur
des festivités, nous en dit plus.
cigale : Quel est le principe de
l’opération « Blaye au comptoir » ?
Jean lissague : Soixante-dix vignerons spécialisés dans les Premières Côtes de Blaye présentent
dans différents endroits chaleureux
de Paris leurs vins sans le moindre
intermédiaire entre le producteur
et le consommateur. Tout cela
de manière informelle mais fort
16 CIGALE SEPTEMBRE 2007
professionnelle où chacun s'y retrouve. Le viticulteur car il peut
parler de son produit et vendre aux
particuliers dans une excellente
ambiance. De plus, il trouve dans
le bistrot en question un nouveau
distributeur. D’autre part, c’est intéressant pour les établissements
car ils bénéficient d’une belle publicité et d’une animation. Enfin,
la publicité que nous organisons
autour de cet événement permet
aux viticulteurs de parler à plus de
gens de leur produit.
Quels sont vos critères de sélection
pour les bistrots ou bars à vin ?
L’esprit des lieux est déterminant.
Un bistrot de quartier ou un bar
à vins branché fait tout aussi bien
l’affaire. Soit le viticulteur peut désigner tel ou tel établissement, ou
bien nous nous appuyons sur notre
intermédiaire parisien Jean Lapou-
SPéCIAL le PlAIsIr en BOuteIlle
jade, le directeur des pains Poîlane
et fondateur du réseau « Tradition
du vin » qui organise chaque année
l’élection du meilleur bistrot à vin
de Paris.
L’enjeu de l’opération « Blaye
au comptoir » est de développer
l’appellation mais est-ce que la
région en bénéficie également ?
L’objet numéro 1 est effectivement
la promotion de l’appellation. Pour
autant, nous jouons également la
carte « destination verte », touristique. La Citadelle de Blaye est en
cours de classement à l’UNESCO
et cela n’est pas négligeable en
terme d’intérêt pour notre région.
Au même titre que l’estuaire de la
Gironde et le vignoble.
Une question personnelle : est-ce
que vos fonctions de directeur du
Syndicat Viticole de Blaye vous
permettent de joindre l’utile à
l’agréable ?
Dans la mesure où je fais le tour des
bistrots qui accueilleront l’opération
et que je promotionne nos vins auprès
de la presse et d’autres interlocuteurs,
on peut en effet considérer que mes
fonctions ne sont pas nécessairement
sinistres… Mais ce qui est surtout
important c’est l’image de notre appellation et le contact direct entre nos
jeunes vignerons et les consommateurs. Nous sommes les seuls à procéder ainsi, à apporter au public une
autre idée de ce qu’est un grand vin.
À propos d’estuaire, puisque
Blaye est sur la rive nord, pourquoi boire vos vins plutôt que du
Médoc, sur la rive sud ?
D’abord, le rapport qualité/prix de
notre appellation. Le prix moyen
d’une bouteille est de six Euros.
Ensuite, nous sommes bicolores
(rouge et blanc) alors que le Médoc, que je ne sous-estime pas, est
exclusivement rouge. Nous proposons une grande diversité de goûts.
Est-ce que vous ambitionnez à
terme de hisser « Blaye au comptoir » à la hauteur de l’opération
« Beaujolais nouveau » ? Ce qui
en terme de goût serait un avantage pour les consommateurs.
Difficile à dire car nous ne sommes
pas un vin « nouveau » mais un vin
millésimé. Pour autant, depuis dix
ans que nous existons, nos festivités parisiennes remportent un franc
succès. D’ailleurs, depuis l’année
dernière, nous avons une édition à
Saint-Malo et bientôt une chez nous,
à Bordeaux, où paradoxalement nous
ne sommes pas très connus malgré
nos huit cents viticulteurs.
CIGALE SEPTEMBRE 2007 17
RESTOS -30  SPéCIAL le PlAIsIr en BOuteIlle
vin
à prix de caviste
À Paris, il paraît que l'on
Le
boit peu, mal et cher ?
Voici trois maisons où
trouver du bon vin à prix
de caviste à consommer
en quantité… raisonnable.
© N. Schiffmacher
ratatouille
Ce banquier à la retraite a
franchi le cap du CEP en
ouvrant Couleurs de Vigne,
un charmant petit restaurant
où le vin est roi. Rassurezvous : on y sert aussi une
cuisine traditionnelle (petit
salé, bœuf bourguignon) et
des produits frais du Cantal… Chez ce spécialiste du
bourgogne (90 bouteilles sur
200), vous dégusterez un Nuits-Saint-Georges Les Allots
2002 (18,60 €), à moins que l’on ne vous conseille un
Chitry d’Olivier Morin à moins de 10 €. Si les pages du
magazine étaient plus grandes, on vous parlerait de ce
Meursault blanc Clos des Perrières aux 65 € légitimes.
Mais les choses étant ce qu’elles sont, vous devrez réserver
et aller voir par vous-mêmes…
2, rue Marmontel - XVe - 01 45 33 32 96
18 CIGALE SEPTEMBRE 2007
les Domaines qui Montent
© Axel Loustau
© N. Schiffmacher
couleurs
de Vigne
De grands amateurs de vin et l’ancien second des cuisines de l’Intercontinental qui
se réunissent pour monter un restaurant…
est-il besoin d’en dire plus ? Dans un cadre
élégamment moderne, Ratatouille propose
une carte originale et raffinée. Mais l’astuce
est ailleurs : les mois précédant l’ouverture,
début septembre, ont été passés dans les
ventes aux enchères des meilleurs crus. De
nombreuses découvertes et quelques domaines connus, huit vins au verre et une
soixantaine à la bouteille, Ratatouille est
LE restaurant à vins. Passer d’un Médoc
1995 Château Lestage Simon (24 €) à
un Saint-Emilion Montbousquet 2004
(59 €), quel beau voyage…
168, rue Montmartre - IIe - 01 40 13 08 80
www.ratatouille-paris.fr
Dans une salle au
parquet rustique et
aux appliques baroques, 300 appellations trônent sur
leurs étagères tandis
qu’une vingtaine de
couverts sont dressés. Charcuterie du
Béarn et cuisine du
terroir : tout pour
accompagner la bouteille qu’immanquablement vous aurez
achetée avant même de songer à avaler un morceau… À découvrir notamment, le Rasteau 2005 Château de La Gardine
(14 €), un vin d’exception proche du Châteauneuf-du-pape ;
ou plus simplement un verre de 1re Côtes de Blaye Château
Grand Pierre à 2 €. Et si vraiment vous vous sentez un désamour profond pour le vin et ses splendeurs, vous pourrez
toujours prendre une « Bière artisanale des Flandres », ou 75cl
de bio à moins de 5 €.
33, rue Brunel - XVIIe - 01 45 72 69 98
ART ET CULTURE
Le Grand Amphithéâtre
du Palais des Congrès de Paris
À savoir
n
© SEPCP/Agence Sofiacome
Le Grand Amphithéâtre a fait peau neuve
nOuVelle VersIO
durant l’été. Toute une recherche de matières
associée à un fin travail d’éclairage ravive
ce lieu magique de la capitale.
I
l s’est paré de nouveaux atours : des
fauteuils en flanelle de couleurs orange, fuchsia et mauve et les murs sont
devenus des parois de lumières grâce à
une subtile association de LEDs qui irradient un arc-en-ciel de couleurs. Côté
innovation technique, le changement du
sol offre une meilleure acoustique lors
des concerts et les vingt kilomètres de fibre optique installés pour la transmission
informatique, et vidéo laissent présager
d’effets visuels époustouflants.
Les malentendants appareillés pourront
eux aussi profiter des concerts et conférences, en se connectant sur la fréquence
de la BIM (boucle à induction magnétique,
cinq kilomètres de câble intégrés dans la
maçonnerie parcourent le sol).
Cette rénovation aura duré seulement deux
mois. Le temps des vacances. En un tour de
main, 3 723 fauteuils ont été démontés et
remplacés pour offrir un confort maximum
aux spectateurs. Les premiers quatre cents
fauteuils sont entièrement démontables en
vue d’événements exceptionnels…
Ce chantier de titan a été prévu bien en
amont il y a cinq ans afin de "bloquer" la
salle. Cinq ans, c'est en effet le délai nécessaire aux organisateurs de congrès
pour réserver le Grand Amphithéâtre.
Car si le Palais des Congrès de Paris est
connu du grand public pour ses spectacles, ils ne représentent qu’un aspect
de son activité. La plus grande partie est
consacrée au secteur des congrès et
des expositions ainsi qu’aux assemblées
générales ou réunions des plus grandes
entreprises françaises.
Quelques grandes manifestations de la
rentrée : le 49e Congrès de la société
française d’anesthésie et de réanimation le 26 septembre, suivi du 7e Prestige
des Antiquaires à partir du 29 septembre… L’agenda est disponible sur le site
Internet du Palais des Congrès de Paris.
Côté spectacles, Dany Brillant aura le
privilège d’étrenner la salle rénovée le 27
septembre. Suivra un hommage à Elvis
Presley les 6 et 7 octobre puis une série
de concerts de Charles Aznavour du 9 octobre au 10 novembre. Après Michel Leeb
et avant Laurent Gerra, Henri Salvador saluera son public le 21 décembre.
toute l’actualité des spectacles
et réservation :
en ligne : www.palaisdescongres-paris.com
sur place : Billetterie, dans le hall principal
du Palais des Congrès de Paris
Par téléphone : 01 40 68 00 05
CIGALE SEPTEMBRE 2007 19
ART ET CULTURE
À lire
rentrée littéraire chez Scali
bal des débutants
par
Le
Sabine Corvec
En marge de la rentrée littéraire et de ses vedettes,
il y a la réalité des premiers romans, de leurs auteurs
et éditeurs. Stéphane Million, éditeur chez Scali,
et deux de ses romanciers lèvent un coin du voile.
c
haque année plus de mille premiers romans sont publiés.
En vain si l’on sait que la majorité ne sera pas lue au-delà
du cercle familial puisqu'un livre dont on ne parle pas dans
les médias est un livre qui n’existe pas. Ces évidences étant
posées, on se demande ce qui pousse encore tant de romanciers débutants à s’infliger toutes les épreuves qui attendent
un sans-grade en partance pour le front puisque pas la moindre compensation financière n’est envisageable (à l’exception d’un à-valoir symbolique). Pour Stéphane Million, ancien
complice de Frédéric Beigbeder chez Flammarion, directeur
de la revue littéraire Bordel et éditeur chez Scali, les auteurs
inconnus ne gagnent pas tous à le demeurer ; même s’ils
doivent attendre plusieurs années et quelques livres avant
de connaître un éventuel succès. « Un Houellebecq, cela
se construit. Lui a mis cinq ans et plusieurs ouvrages avant
d’exploser avec ses Particules élémentaires. Mais pour la plupart de mes « poulains », puisque
je ne publie que des premiers romans, la reconnaissance du milieu littéraire ou des critiques et
l’amour de leur propre littérature l’emportent largement sur toute autre considération, et notamment financière puisqu’il n’y a pas d’argent ». Et lorsqu’on demande à l’accoucheur de Pop Heart
de Barbara Israël quelles sont ses motivations, il répond enthousiaste : « Découvrir une nouvelle
plume, un univers ou un style est très excitant. Tout se joue dès les premières pages du manuscrit. Là, je sens d’emblée s’il y a une voix ou pas. Cela a été le cas autant pour Barbara Israël ou
Rol (voir interview) avec French Cancans qui est un condensé de style, de décadence et d’insolence réjouissant ». Barbara Israël se félicite d’autant plus du bon goût de son éditeur qu’elle
a mis sept ans avant de le trouver. « Cela a été une très longue période d’espoir, de désespoir,
d’entêtement et de doutes. Enfin, après un nombre incalculable de lettres de refus, j’ai rencontré
l’attachant et iconoclaste Stéphane Million grâce à une amie qui travaillait chez Flammarion. Il
a aimé une de mes nouvelles qu’il a publiée dans sa revue Bordel et une sorte de connivence
s’est instaurée. » Quid de l’ambition dans un milieu où il n’est pas de bon ton de l’afficher ? « Si
on a des ambitions matérielles, répond-elle, on fait de la télévision, pas des romans. À mes yeux,
l’important est que mes livres existent, même confidentiellement. » Les lecteurs de Cigale sont
désormais dans la confidence.
Pop Heart, scali - Bordel, 19, 90 €
20 CIGALE SEPTEMBRE 2007
I
les ÉDItIOns scAl
LA BILLETTERIE DE
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Les
French Cancans
propos recueillis par Sabine Corvec
l
De cHrIstIAn rO
Chez Cigale, nous avons le privilège
discutable de bien connaître Christian Rol.
Le public, lui, est en train de découvrir
son premier roman French Cancans.
cigale : Pourquoi avezvous mis deux ans avant
d’être publié ?
christian rol : Parce que
je pensais que mon seul
talent suffirait à forcer
toutes les portes. Mais
après avoir essuyé cinq
ou six refus auprès des
« grands » éditeurs, j’ai
compris que les autres
bastions du conformisme parisien me réserveraient
le même sort. L’édition est une grande bourgeoise
progressiste qui reçoit les mêmes ganaches depuis
soixante ans. Hors ce sérail, point de salut.
Vous aggravez votre cas en écrivant un roman particulièrement provocateur…
La provocation, si elle est servie par un style, est un appel d’air. Mais je manie aussi l’humour, et ça c’est autrement plus difficile à transposer que le quotidien sinistre
à la mode ou les grands principes jetés en pâture avec
trente mots de vocabulaire. J’ai écrit le roman que je
voulais lire : une chronique virile, drôle et désespérée de
la décadence considérée d’un point de vue marginal.
êtes-vous réactionnaire ou anarchiste ?
Pire que cela : je suis libre ! Je dis et j’écris ce qui me plaît
quand j’en ai envie. Au risque de déplaire… et parfois de
plaire ; mon registre préféré malgré les apparences.
certains parlent déjà de vos « cancans » comme d’un
livre « culte »…
C’est tout le mal que je me souhaite…
Vous auriez un conseil à donner à un romancier débutant comme vous ?
Je suis assez mal placé pour les conseils. Alors, une
recette tout au plus : travailler sérieusement sans se
prendre au sérieux ; avoir une jolie fiancée à ses côtés et quelques vrais copains. Et avoir la chance de
rencontrer un type comme Stéphane Million. Voilà un
éditeur courageux, un homme d’esprit, de parole et
de cœur. Enfin, je crois aussi à l’énergie du désespoir
qui peut faire office d’ambition.
qu’allez-vous faire de vos droits d’auteur ?
Tout dépendra de ce que feront de moi les droits
d’auteur. Acheter une Jaguar bleu nuit ou la Carte
Orange cinq zones...
French Cancans - 19,50 € - editions scali
CIGALE SEPTEMBRE 2007 21
ART ET CULTURE
une affaire
elà de leurs
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ugbystique
et octobre
12 menus
spécialités
ent avec un
n, synthèse
présence.
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12 menus pour 12 matchs
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Rencontres culinaires internationales
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dîner sportif
12 Menus POur 12
L a p o u j a d e
MAtcHs
e
n septembre, la terre sera ronde et vibrera au rythme d’un ballon ovale : celui du Mondial du Rugby ! Chez Cigale, parce qu’on est partial comme tout, on ne vous dit pas tout
le mal
qu’on pense des équipes que la France affrontera. Parce ce qu’on est aussi très
Gérard Guy
discret, on laisse au placard pronostics et autres prévisions moyennement fiables. Mais
parce qu’on est gourmand, quand Gérard Guy et Jean Lapoujade proposent des mêlées de
saveurs sans arcade explosée, on se demande qui peut encore vanter la merguez-frites du
Jean Lapoujade
football et on fonce à l’essai ! 12 menus pour 12 matchs, c’est une soixantaine de recettes
pour accompagner en gentleman le plus gentleman des sports de brutes. Avec Jean-Pierre
Biffi, chef des cuisines du célèbre traiteur Potel et Chabot, en pack bien serré, les trois compères
plaquent les recettes qui
Jean-Pierre Biffi
transforment un soir de match
envie de gagner un exemplaire de 12 menus pour
en un chaleureux dîner. Seule
12 matchs... taguez ! Scannez ce Tag à partir de voréserve : le plat de résistance
tre téléphone portable : 1. Vous avez un Nokia N70
du match France-Irlande.
black ou gris, lancez l’application Flashcode et scannez
le MobileTag. Le bon plan apparaît immédiatement à
« Coq flambé au whiskey », ça
l'écran. 2. Sinon : • Envoyez par SMS le mot CIGALE
manque un peu de cocorico…
au 06 61 71 49 61 (coût d'un SMS) • Recevez et téléchargez le logiciel MobileTag • Scannez le MobileTag.
Rendez-vous le 21 septembre
Vous savez immédiatement si vous avez gagné.
pour voir qui flambe qui !
Chasseur cueilleur, écrivain culinaire,
créateur de « la cuisine des poètes » :
des rencontres littéraires et gastronomiques
avec les plus grands chefs
(Bernard Loiseau, Jacques et Laurent
Pourcel, Eric Frechon, Michel Roth…).
Auteur de nombreux livres sur le ballon ovale
et de guides gastronomiques et œnophiles,
Jean Lapoujade est né à Agen,
ville de pruneaux et de rugby.
Émigré à Paris dans les années 80,
il collabore avec les Boulangeries Poilâne.
Amateur de bonne chère et de vins,
il est aussi le rédacteur de Tradition du Vin
et du site www.bistrotavins.com.
12 menus pour 12 matchs
Rencontres culinaires internationales
Par Gérard Guy et Jean lapoujade
Éditions Gourcuff-Gradenigo - 12 €
Cuisinier aux multiples talents,
chorégraphe culinaire : avec lui la cuisine
prend du sens, elle vit elle s’anime,
elle est heureuse, conviviale, gourmande
et toujours raffinée. Depuis 10 ans,
il dirige de mains de maître les cuisines
du célèbre traiteur Potel et Chabot.
MobileTAG
Paris vaut bien
une énigme…
u
ne journée normale à Paris, les Japonais sont en haut de la Tout Eiffel, les Allemands dans le petit train de Montmartre et les Américains sur les bateauxmouches. Et vous ? Au boulot. Vous n’êtes pas un touriste, vous êtes parisien – et à
ce titre, inutile de le nier, vous ne connaissez absolument rien de Paris. La ville Lumière ne vous éblouit plus – un vrai crime de lèse-luminosité ! Avec Paris énigmes,
Virginie Sauner et Joseph Leblanc éclairent votre lanterne : ils vous proposent quatorze balades ludiques pour redécouvrir votre ville. En répondant à des devinettes,
en résolvant des charades ou en complétant des grilles de sudoku, vous découvrez
au fur et à mesure les étapes des quatorze parcours proposés. Parce qu’à la fin du
livre vous devez être (re)devenu un véritable Parisien – et qu’un véritable Parisien,
c’est très fort en sudoku.
Paris Enigmes, Virginie sauner et Joseph leblanc, Éditions Hachette tourisme, 12 €
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22 CIGALE SEPTEMBRE 2007
SECRETS DE NATURE
La calla, ou arum
Elancée
rose
Par Serge Grellier - fleuriste
ences
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Élancée rose
à réaliser soi-même
>>> Végétaux et accessoires :
• 5 callas roses • 2 ou 3 branches tortueuses de bois de kiwi • Feuilles de
beargrass • Vase à embouchure étroite
>> Étapes de réalisation :
> Verser un fond d’eau
propre et fraîche dans le
vase, y ajouter une goutte
de javel pour favoriser une
bonne conservation des tiges.
> Caler les tiges de callas entre elles avec deux ou trois petites branches de bois
de kiwi. Les tiges peuvent être « chauffées » par frottement des mains pour leur
donner la courbure désirée.
> Ajouter quelques feuilles de beargrass en épousant le sens général de
l’élancée souhaitée.
Raffinement
et majesté sereine
Raffinée et épurée, c’est l’emblème de
la fusion des corps et du tourbillon des
sens. Cette fleur graphique et majestueuse
évoque une totale harmonie, calme et
sereine. À l’origine, cette plante était
nommée « Arum aethiopicum » ou arum
éthiopien. À cette époque (XVIIIe siècle),
l’Afrique était encore en grande partie
inconnue et l’éthiopie faisait fonction de
modèle pour l’Afrique presque entière. Un
autre nom pour cette plante était « Calla
aethiopica », du grec « calla » signifiant
« joli » et « aethiopiacis » signifiant « qui
pousse dans le pays des Maures » ou
« chauffée par le soleil ». Finalement on
retint l’appellation botanique Zantedeschia,
du nom du médecin et botaniste italien G.
Zantedeschi (1773-1846).
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CIGALE SEPTEMBRE 2007 23
SECRETS DE NATURE
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le BIllet
cure avant l'hiver
Promenade
d'automne
C'est aussi le moment de pratiquer une cure de raisin. Les diètes
de fruits peuvent se substituer à la
pratique millénaire du jeûne, qui
permet d'éliminer, avant ou après
l'hiver, les toxines accumulées. Elles
consistent à se nourrir pendant un
à trois jours exclusivement du fruit
choisi. L'entrée et la sortie dans
cette cure doivent se faire progressivement, en remplaçant d'abord le
dîner, puis le petit-déjeuner et enfin
le déjeuner, par un repas de raisins.
De la même manière, le rétablissement d'une nourriture habituelle se
fera étape par étape. Cette pratique,
une fois dans l'année, conforte notre
organisme, que nous soumettons à
de nombreuses agressions, notamment d'origine alimentaire.
Septembre est un mois de lumières, de
la saison du brame
couleurs et d'abondance…
B
ien avant que les frondaisons
ne se colorent, les haies s'illuminent de baies rouges (aubépine, églantine, cornouiller…),
bleues nuit (prunelle, ronce) ou
orangées (fusain), tandis que les
vergers se couvrent de fruits d'or
(coing), jaunes (poire, pomme), carmins (pomme) et bleues (prunes).
Vin nouveau
En ce début de vendange, les beaux
vignobles d'Alsace, de Bourgogne et
du Jura méritent une visite, pour ces
décors d'opulence, mais aussi pour
goûter ces plaisirs de saison qui participent d'un art de vivre.
Certains vignerons et la plupart des
auberges du vignoble proposent du
"vin nouveau" que l'on consomme
avec des noix, du lard maigre, un
fromage à pâte molle (du Muns-
24 CIGALE SEPTEMBRE 2007
ter par exemple), accompagné de
tranches d'un pain croustillant au
levain. Des pommes et des grappes
de raisin peuvent compléter la table,
qui prend alors l'aspect d'un hommage à tout ce que la terre nous offre. Sous le terme, trompeur, de "vin
nouveau" se cache un jus de raisin
sans additif ni conservateur, un jus
vivant qui pétille au bout de quelques jours. "Doux", il sort du pressoir : ce jus de raisin sucré n'a rien
à voir avec le jus de fruit stabilisé
vendu toute l'année en bouteille. Il
est d'ailleurs quasiment impossible à
trouver hors du vignoble en raison
de délais d'acheminement trop long
pour le conserver dans cet état. "Pétillant", il a amorcé la fermentation :
son goût est moins sucré et il pétille.
Au bout de quelques jours apparaît
une petite amertume.
Le raisin doit être, autant que possible, issu de l'agriculture biologique. La
meilleure pratique consiste à le cueillir
soi-même chez un viticulteur bio, par
une journée ensoleillée, pour goûter
quelques instants l'ambiance du vignoble en cette saison magique qu'est
la fin de l'été ou le début de l'automne.
Et, puisque ces vignobles sont pour la
plupart adossés à des reliefs boisés reconquis par le cerf, le début de la nuit
peut être consacré à l'écoute du brame
des mâles, qui se disputent la prééminence auprès des biches. Mais attention, la reproduction du cerf a lieu
entre le 15 septembre et le 15 octobre,
alors que le début des vendanges est
de plus en plus précoce sous l'effet du
réchauffement climatique.
Plus que tout autre terroir, le vignoble est l'expression d'une culture et
d'un art de vivre. Plus que toute
autre saison, le début de l'automne
est le moment d'en profiter.
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Cirques et zoos :
la misère animale
Stress, ennui et souffrance accompagnent
la vie des animaux incarcérés au cœur des
zoos et cirques qui bafouent la dignité
animale au nom de la « pédagogie », de la
« joie des petits et des grands ». De drôles
sAuVetAGe D'un HIPPOPOtAMe :
C'est après 8 mois de démarches administratives et organisation logistique, que Tonga,
un hippopotame de 11 ans pesant presque 2
tonnes, est arrivé au Sanctuaire de Sanwild en
Afrique du Sud. Ce sauvetage, effectué en collaboration avec la Fondation Assistance aux
Animaux, intégralement financé par la Fondation Brigitte Bardot, est une première ! Né
en captivité, Tonga était détenu illégalement
par un cirque ne possédant aucun certificat
de capacité obligatoire pour tout animal sauvage. L'hippopotame, saisi sur décision de justice, est alors placé temporairement au Zoo de
Saint-Martin-la-Plaine (Loire) dans l'attente de
trouver un placement définitif. Ce sont les 28 et
29 août 2007 qu'est effectué le rapatriement de
Tonga. C'est au terme d'un très long voyage en
camion et en avion que Tonga découvre enfin
ce qu'il n'a jamais connu : la liberté !
C
haque année des millions
d’animaux sont capturés
dans leur environnement
naturel, puis transportés illégalement dans des conditions atroces
pour finir derrière des barreaux. Le
cirque, présenté comme la quintessence de la joie, revêt, du côté
coulisses, un caractère beaucoup
moins « bon enfant », et résolument criminel. Où l’on voit fauves,
éléphants ou encore phoques, singes ou otaries (parmi tant d’autres
victimes) incarcérés tout au long
de leur pauvre vie dans des cages
exiguës d’où ils seront extraits, avec
force brutalité, pour des numéros
contre-nature qui conduiront à
une destruction psychique irrémédiable. Quant au dressage qui impose à la beauté sauvage de singer
les hommes, il n’est rendu possible
que par d’incessantes maltraitances
(séparations du petit de sa mère,
coups de fouets, gourdins, appareils électriques) qui ne grandissent
pas leurs auteurs et aboutissent à de
nombreuses pathologies (maladie
de la peau, problèmes musculaires).
Cette violence et cette négation de
la vie animale sont-elles véritablement dignes de nous ? Ne peut-on
imaginer le cirque sans animaux et
goûter aux talents des clowns, des
jongleurs et des trapézistes sans ce
voisinage abject ?
Les zoos, eux, présentés comme
autant d’outils « pédagogiques », voire
« ludiques » à l’endroit des enfants, ne
sont en fait que d’autres prisons peuplées d’innocence. Et l’on ne voit pas
très bien ce que nos chères têtes blon-
© FBB
de notions pour une vie de misère.
des retireront du spectacle d’un tigre
ou d’un lion enfermé dans une cage
ou de kangourous en plein Paris. Si
la pédagogie passe par de tels spectacles, alors pourquoi ne pas prolonger
l’étude jusqu’à organiser des Portes
ouverts dans les prisons ? L’équilibre
d’un animal ne se situe pas derrière
des barreaux ni dans des fosses, encore
moins sous des latitudes qui lui sont
étrangères, mais en liberté. La liberté
des animaux, leur respect, le spectacle
de leur épanouissement sont les plus
belles leçons que les hommes puissent
dispenser à leurs enfants.
CIGALE SEPTEMBRE 2007 25
LA CHRONIQUE D'ANNABELLE MILOT
FÉ AVec…
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Incruste À une
Bernard
Photos : Nicolas Schiffmacher
Le 19 septembre sortira le
premier film réalisé par Bernard
Campan. Rencontre impromptue
à une terrasse
parisienne avec
cet artiste aux
multiples facettes.
son actu
Actu ciné
la Face cachée
de Bernard Campan,
avec Karin Viard,
Bernard Campan et
Jean-Hugues Anglade.
Sortie le 19 septembre.
le coeur des hommes 2
de Marc Esposito,
avec Bernard Campan,
Gérard Darmon,
Jean-Pierre Darroussin,
Marc Lavoine.
Sortie le 24 octobre.
26 CIGALE SEPTEMBRE 2007
On vous a connu humoriste,
puis artiste dramatique dans le
film de Zabou Breitman et vous voilà de retour
en tant que réalisateur avec un film qui ne ressemble à aucun autre. Mais combien de faces
cachées avez-vous ?
J'en ai à l'infini, mais comme tout le monde…
Lorsque vous avez commencé à écrire le film,
avez-vous tout de suite songé à interpréter le
personnage principal ?
Oui. Comme c'est un premier film, il me semblait que
c'était plus simple pour moi de l'interpréter, je pensais
pouvoir me glisser en une fraction de seconde dans la
peau de ce personnage, dans sa complexité, dans ses angoisses. Je
n'ai jamais pensé à quelqu'un d'autre pour interpréter mon personnage. Au moment de l'écriture, c’est moi que je voyais dans le rôle.
Il aurait vraiment fallu un problème de je ne sais quel ordre pour
que je pense à quelqu'un d'autre.Je sentais bien dans l'écriture du
scénario qu'il fallait que je parte de moi-même en me posant ces
questions : « je suis qui ? », « Je fonctionne comment dans ma vie ? »
Ce personnage, c'est 100 % moi tel que j'étais il y a 10 ans, c'est
100 % mon regard sur le monde.
À la fin de la projection de presse, les journalistes ont reçu
un petit mot leur demandant de ne pas divulguer l'issue
du film. Mais à sa sortie, le 19 septembre, le film ne sera
plus sous votre contrôle : qu’allez-vous faire pour empêcher le public de parler ?
Je ne pourrai plus rien faire donc il faut que je lâche cette
idée. Mais c'est vrai que j'aurai agit autant que possible en amont
© D. Desrue
LA CHRONIQUE D'ANNABELLE MILOT
Campan
pour que l'on ne parle pas du dénouement de l'histoire, même si je pense qu'à
un moment cette révélation de la fin deviendra le sujet ouvert du film.
Pensez-vous que le film perde de sa valeur si l'on en connaît la face cachée ?
Le film est ce qu’il est, je veux dire que c’est toujours le même film qu’on regarde. Néanmoins quelqu’un qui ne sait pas à quoi s’attendre aura logiquement
une impression plus forte ; voilà pourquoi je préfère préserver le secret le plus
longtemps possible. Si l’on connaît la fin, le film devient différent. Pas meilleur,
pas moins bon, simplement différent. C'est un film sur le regard : ou comment
voir les choses telles qu'elles sont. Du coup on peut se dire : je vais revoir le film
parce que la première fois je n'ai pas su voir ce que j'avais sous le nez. Alors le
film prendra toute sa force.
Est-il facile d'annoncer à vos compères Bourdon et Légitimus que vous avez
écrit un film, que vous l’avez réalisé… et qu’ils ne jouent pas dedans ?
Heureusement que je n'ai pas eu à leur annoncer comme ça ! Les Inconnus
ont eu un tel impact que si Pascal et Didier apparaissaient dans le film, on
serait parti vers autre chose. À moins de faire des apparitions presque subliminales – et ça aurait été compliqué à mettre en place ! Mais je ne pense pas
qu'ils m'en veuillent… Enfin… il faut leur demander !
Quel genre de réalisateur êtes-vous : plutôt bon copain ou plutôt tyran ?
Je pense que je suis ni l'un ni l'autre. Mais j'ai lutté pour ne pas trop imposer les choses. J'ai été assez ouvert. Parfois j'ai demandé de l'aide et je l'ai
reçue. Karin Viard dit de moi : « Il ne sait pas toujours ce qu'il veut, mais il
sait absolument ce qu'il ne veut pas ». Comme disait Capra : « ils m'ont aidé
à être mon prolongement ».
Qu'aimeriez-vous que l’on dise et que l’on ne dise pas de votre film ?
Ça me blesse toujours que l'on ne comprenne pas les personnages. Si on
me dit : « on comprend qu'elle soit mal, Karin Viard, avec un mari aussi
chiant », je vais avoir très envie de répondre que ce n’est pas le film ! Même
si mon personnage est parfois un peu pénible, il faut bien le reconnaître…
Mais qu'on me dise : « j'ai eu l'impression de vous rencontrer, en
découvrant votre film », ça, ça me touche.
Lorsque je rentre chez moi, j'enfile un vieux jogging et je m'empiffre de crème glacée devant des programmes de télé-réalité.
C'est ma face cachée. Et la vôtre, c'est quoi ?
(Rires) C'est pas loin d'être pareil ! J'ai la chance d'avoir une femme qui m'autorise à me mettre totalement à l'aise, donc lorsque
j'arrive chez moi c'est jogging, pantoufles, laisser-aller total, franchement pas sexy. En revanche, je ne me jette pas sur les chocolats
et la télé !
Préférences
B ton restaurant : le Briganville à Rochefort.
« On y mange très très bien pour une somme
modique. Ne pas louper la spécialité :
l'excellent poulet Saint Pierre. »
B ton musée : le musée de la musique « que
l'on peut voir dans La Face cachée, ça a été un
beau moment ».
Sa sacoche fétiche.
B ton livre : La
construction de soi
d'Alexandre Jollien
B ton réalisateur :
nick cassavette
Signes particuliers
o Avait une collection de petites peluches en
peau de lapin entre 6 et 12 ans, « Une pauvre
bête qui a été tuée avant d'en faire une autre »
o A essayé d'ouvrir son gobelet de baptême
avec un ouvre-boîtes ! o
Porte un bracelet brésilien
fabriqué par son fils Loan
et une montre offerte par
son ami producteur Phillippe
Godeau o Habite à Rochefort
en Yvelines o
Sinon ? « Je
suis quelqu'un
d'extrêmement
compliqué ,
pour quelqu'un
qui veut être
simple ! »
Bernard, attendez-moi,
on ne va pas quitter
comme ça !
CIGALE SEPTEMBRE 2007 27
L'INVITé DE TONY GOMEZ
Vous avez découvert
son single tout au
Julie
Zenatti
long de l’été avec
le clip diffusé sur
TF1, précipitez-vous
maintenant sur l’album
le plus personnel de
Julie Zenatti qui fait
revivre la légende de
Pandora, première
Ore
lA BOÎte De PAnD
© DR
femme créée sous
tony Gomez : Julie, ce nouvel album c’est un peu un
livre que l’on feuillette…
Julie Zenatti : C’est vrai que j’ai voulu penser cet album comme une histoire. Ce ne sont pas des chansons dissociées. Ce sont vraiment des moments de vie,
mais à chaque fois il y a la cause sur la plage d’avant
et l’effet sur la plage d’après. Avec les deux réalisateurs
de l’album, Emmanuel Rodier et Franck Rougier, on
a voulu mettre de l’image en plus du son. C’est un album qui s’inscrit dans le domaine du rêve mais qui est
très concret quant aux situations et à la vie en général.
Comment est né cet album ?
C’était il y a un an et demi. J’avais l’intention, après
la dernière tournée, de m’arrêter de travailler pendant
une vraie année pour vivre et pas du tout pour faire de
la musique. Et puis la vie fit qu’à un moment je me
28 CIGALE SEPTEMBRE 2007
l’ordre de Zeus.
suis remise au travail. On a fait des séminaires d’écriture avec pleins d’auteurs et de compositeurs d’univers
différents pour voir comment cela pouvait marcher,
on n’avait pas du tout de calendrier. Tout le monde a
mis sa patte, je les avais tous enfermés dans ma boîte !
(rires).
C’est vrai que tu as réuni des talents magnifiques
comme MC Solaar, Akhenathon et bien d’autres…
C’est vraiment la première fois que je rencontre des
auteurs autant à l’affût du bon mot et de la bonne sensation corporelle, au-delà de l’aspect musical ou vocal,
c’est un super cadeau ! Ils m’ont écoutée chanter, ils
m’ont regardée vivre, ce sont des gens que je connais
maintenant depuis un petit bout de temps et ils n’ont
pas fait cela à la légère. Ils ont fait éponge avec moi et
à la différence des autres fois, ils n’ont pas émis leurs
L'INVITé DE TONY GOMEZ
points de vue, ils se sont contenté
du mien.
C’est vrai qu’avec eux tu nous embarques dans cette histoire de femme qui est aussi ton histoire…
Oui, je pense que je suis passée de
ma boîte à musique à ma boîte de
Pandore. Jusqu’alors j’étais dans
mes repères, avec une équipe de
gens rassurants avec laquelle j’ai
toujours travaillé. Et là, je crois
que ce coup-ci la petite danseuse
est sorti de son écrin pour voir ce
qu’il y avait dehors ! C’est vraiment
le côté féminin qui ressort et qui
jaillit un peu de cet album. Auparavant, j’arrivais à donner des émotions toujours dans la tristesse et la
mélancolie. Je pense que jusque-là
j’étais une chanteuse « asexuée ».
Alors que je prends énormément
de plaisir à chanter, cela ne transparaissait pas. J’ai eu envie de communiquer cela, car ça fait partie de
moi !
C’est un album que l’on a envie
de retrouver sur scène…
Ce sera le cas fin février avec un
passage à l’Olympia en mars. On
va décliner tout l’univers du cirque : le côté enfantin et imaginaire
et aussi tout le délire de sensualité
et de diable pour que l’on puisse le
voir sur scène. Je voudrais que cela
reste sobre pour que les gens ne me
perdent pas en tant que chanteuse.
Je veux juste donner les clés de mon
interprétation après chacun est libre d'en faire ce qu’il veut…
Est-ce que Pandora regrette
d’avoir ouvert la boîte ?
Alors là, pas du tout ! À un moment
il faut se mettre en danger, c’est important. J’étais en train de m’essouffler là où j’étais et j’avais besoin de
prendre de l’oxygène ailleurs !
« Je suis passée
de ma boîte à musique
à ma boîte de Pandore ! »
actu
CD
Sorti le 16 juillet 2007
© DR
la boîte de Pandore
CIGALE SEPTEMBRE 2007 29
SECRETS DE TENDANCE
20
Anne
fait sa rentrée vin
par Anne Loustau
« Dieu n’avait fait que l’eau,
mais l’homme a fait le vin ».
Victor Hugo.
Au japon, offrir une bouteille
de vin de l’année de sa
naissance à sa fiancée est
du dernier chic. Même si cette
pratique n’est pas du dernier
goût dans notre Hexagone, le
vin est tendance. Le bon goût
est Français grâce aux métiers
du vin qui se conjuguent,
enfin, au féminin.
La productrice
C’est dans les vignes du Château Smith Haut Lafitte qu’est né le premier Spa Vinothérapie. Grâce
aux soins des produits Caudalie, il est possible de
vivre chez soi l’expérience enivrante et savourer
avec émotion le bien être de ces soins. Le raisin est
breveté antioxydant. Issu de l’agriculture biologique, il provient des cépages de Merlot, Cabernet
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30 CIGALE SEPTEMBRE 2007
La dégustratrice
Isabelle Forêt exerce ce métier. À la suite de ses
investigations menées sur ce thème, elle déclare « les femmes ont un odorat plus développé…
et ne trouvent pas les mêmes arômes dans un vin
qu’un homme ». À cette conférencière en représentation, ce modèle d’escarpin lie de vin
n'aura certainement pas échappé !
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SECRETS DE TENDANCE
La caviste
Pour servir le vin à la bonne température, il existe dorénavant un accessoire indispensable. Il donne la température du contenu de votre bouteille. À vous de faire le
nécessaire pour que celle-ci, annoncée sur le thermomètre, soit conforme aux recommandations inscrites sur le bracelet. Plus d’hésitation, branchez votre bouteille avec le
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La vigneronne
Le sol et le sous-sol d’un vignoble forment un “terroir”. L’analyse de chacun de ces
morceaux de terre permet de connaître les différents caractères de leurs propres
vins. Ainsi chaque bougie, avec ses strates différentes représente la « coupe » du sol
du vignoble. Elle laissera se dégager un parfum tannique très riche, puis un autre
exceptionnellement charpenté, particularité du Saint Estèphe ! Effet garanti : Fermez les yeux. Humez vous êtes enfin propriétaire d’un vignoble dans votre salon !
Bougie « Terre de Bordeaux » - 13,90  - www.delamaison.fr
L'œnologue
Tout le monde le sait, la France produit la plupart des meilleurs vins. Ce que l’on
ignore plus, ce sont les coins de notre planète ou regorgent des surprises vinicoles.
Alors ouvrez grand vos papilles et vos yeux en découvrant le mini-globe « Vignes du
monde ». Y sont sélectionnés les plus grands vignobles de la planète : de la NouvelleZélande à l’Afrique du Sud en passant par le Chili… La terre des vins aussi tourne sur
elle-même ! Mini-globe « Vignes du monde » - 14,90  - www.delamaison.fr
La sommelière
Elle n’a rien à envier aux hommes. Elle aussi arbore fièrement ce fruit de la vigne
à la boutonnière. Et puisque le raisin et toutes ses transformations nous font
tourner la tête, il est tendance de le porter en accessoire de mode. Ce collier en
témoigne et fait déjà partie des incontournables de la rentrée.
En vente chez L'une et l'autre - 12, rue Brémontier - XVIIe - environ 70 
Classique ou tendance ? Tradition ou modernité ? Prestige ou simplicité ?
Quoiqu’il en soit, il est loin « le temps où l’on interdisait l’accès des chais
aux femmes de crainte qu’elles fassent tourner le vin »…
SECRETS DE TENDANCE
Sergio
Ille
B
DÉsHA
Mister Corthay
Photos : Nicolas Schiffmacher
Mister Corthay
Chemise Dior en coton violet cardinal, cravate
Charvet cerise en soie tissée à rayures
diagonales, 501 vintage, derby Corthay en python
naturel, coiffé du modèle Arca rose Matisse.
Sergio
Veste Pape trois boutons en coton bleu marine à rayures rouges
et blanches, découpée et effilochée, chemise Courtot en coton
rose macaron, loffer Corthay à boucle et plateau pincé vernis
rouge Ferrari, coiffé du modèle Arca orange électrochoc.
Sergio est reçu par Pierre Corthay, bottier,
à l’ombre de la colonne Vendôme au 1,
rue Volney. Complicité des Compagnons
Stéphane, Antoine et les Christophe, dans
un Atelier où s’articulent le salon d’essayage,
la table de coloriste et le veilloir. Furax !
1
32 CIGALE SEPTEMBRE 2007
sergio : Mister Corthay, à quand
remonte l’ouverture de la maison
Corthay ?
Mister corthay : Au 1, rue Volney,
il y a eu successivement des bottiers
depuis 1935, Lucien Staerck et Henri
Richomme. En 1990, j’étais « goret »
(chef d’atelier chez les bottiers) chez
Berluti. Je reçois un appel d’un fournisseur qui m’informe que la Maison
Richomme est à céder.
1990, début de l’histoire… bottier
par passion ?
Ma tante était sculpteur, et je prenais
mon goûter chez elle en sortant de
l’école. Comme elle utilisait du cuir
1 : Pierre et Christophe Corthay. 2 : Antoine broche (coupe) la trépointe au
veilloir, établi de fabrication des chaussures sur mesure. 3 : Trépointe cousue.
4 : Derby à plateau plongeant bicolore en veau bronze et pelure d’oignon. 5 :
Derby, Arca électrochoc vernis orange. 6 : Richelieu vernis vert prairie. 7 :
Derby, Arca en croco bleu délavé. 8 : Loffer à boucle et plateau pincé en
vernis lie de vin. 9 : Soulier à boucle vert minéral.
dans ses créations, j’ai commencé à 8 ans à réaliser des petits objets en cuir…
…pendant que certains jouent aux Lego, vous devenez
bottier ?
Quand je sortais de l’internat le week-end, je m’enfermais dans
ma chambre transformée en atelier et je créais des objets en
cuir que je revendais à l’école ou que j’offrais aux filles pour des
opérations séduction.
Mister Corthay l’amour du cuir vous a…
…Je rentre en 1978 dans une maison de Compagnons et six ans
plus tard je sors Compagnon Cordonnier Bottier du Devoir. Et
Christophe mon frère cadet a suivi la même voie que moi avec six
ans de décalage et a rejoint l’atelier Corthay en 1996.
Pourquoi un Atelier et non pas un magasin ?
Un magasin, c’est vulgaire.
Y a t’il beaucoup de bottiers à travers le monde ?
Trois à Paris : Loeb et Berluti… et votre Atelier !
Quatre en Italie : Marini, Gatto, Stefano Bemer et Peron & Peron.
Et deux à Londres : Loeb et Clerverley.
Avez-vous un maître ?
Non, deux ! Jean Dréan, un bottier breton qui m’a accueilli lors
de mes vacances pendant mon Tour de France de Compagnon et
qui m’a transmis la rectitude et la beauté du geste. George William
Dickinson, le formier de chez Loeb, lui, m’a offert la justesse du
goût. Et une femme, Olga… les premières impertinences.
4
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8
9
SECRETS DE TENDANCE
2
3
En 2007, pourquoi une chaussure sur mesure ?
Tout simplement pour construire son propre univers. Il y a une dimension humaine. Il n’y a plus de
notion de prix. Le plaisir est énorme, nous sommes
un contre-pouvoir.
C’est le luxe ?
C’est un acte militant !
Qui sont vos clients ?
Des hommes de goût et de tous âges.
Les caractéristiques d’une paire de souliers Corthay ?
Des souliers racés qui deviennent un objet de race ; c’est
à la fois intime et c’est la signature d’une silhouette.
Vous proposez une gamme prêt-à-porter et une
gamme sur mesure ?
La gamme prêt-à-porter est produite dans la manufacture que j’ai créée en région parisienne, et le sur mesure
à l’Atelier de Paris.
Une idée de prix ?
900 euros en prêt à porter, et en mesure… it's costy.
Pierre, comment se chausser ?
On peut tout porter, soyez à l’aise dans vos pompes.
Au quotidien un richelieu fantaisie, un derby simple
brun, un mocassin pour la fin de semaine.
Pour un dîner en ville ?
À partir de 20 heures, c’est open délire, tout est per-
CIGALE SEPTEMBRE 2007 33
SECRETS DE TENDANCE
10 : Cambrage des empeignes (en croco) : prégalbage avant la coupe de
la tige (dessus de la chaussure), présenté par Pierre. 11 : Les Chimères :
Cauchemar de dandy, colorama de croco. 12 : Stéphane à la table de
coloriste, pour la patine, les couleurs et le glaçage. 13 : Pied de fer.
10
mis : porter un costume noir et être chaussé d’un
derby sang-de-bœuf.
Les modèles ?
Nous avons défini le mot modèle par le mot « famille »
Les œdipes : Le début de la métamorphose
Les œdipes-roi : L’identité assumée
Les Schizos : Oser ne pas décider
Les Electrochocs : Par-delà le bien et le mal
On peut en savoir plus ?
11
Visitez le site www.corthay.fr !
12
Le crime est consommé, y a t-il une limite ?
Le mauvais goût pas intelligent.
Des commandes spéciales ?
Bob Rubin a créé à Long Island le club de golf le plus exclusif
du monde. Les cinquante premiers membres se sont vus offrir une paire de chaussure de golf sur mesure aux couleurs du
Club.
Un dessinateur, star du « Manga » au Japon, a fait réaliser une paire
de chaussures d’un de ses personnages, qu’il porte en conduisant
sa Porsche entièrement jaune jusqu’aux pneumatiques.
Une anecdote ?
Un jour, un clochard entre dans l’atelier avec des vêtements
complètement élimés, et au moment où j’allais lui tendre une
pièce, il s’est mis à me parler… je me trouvais face à un Seigneur. Monsieur Krug !
Votre grain de folie ?
Les baskets.
Votre hobby ?
Mixer de la funk.
Votre péché mignon ?
Meursault blanc.
Votre mauvais goût ?
J’aimerais bien en avoir un
peu plus !
Qui aimeriez-vous chausser ?
Keith Richards.
Votre voiture préférée ?
Ma Moto Guzzi V7 Sport, vert
pomme métallisé de 1972.
corthay - Bottier à Paris
1, rue Volney - IIe
01 42 61 08 89 - www.corthay.fr
13
34 CIGALE SEPTEMBRE 2007
SECRETS DE TENDANCE
Nouvelles technologies
© D.R.
Coups de cœur
par Fabrice Collaro
spécialiste TF1 des nouvelles technologies
http://blog-collaro-tf1.lci.fr
In and out
par Tony Gomez
In
la coupe du Monde de rugby
Je reviens de vacances et je poursuis cette chronique qui me permet de vous informer sur des innovations qu'on ne voit pas forcément partout !
I-Pod shuffle
D'abord, voici un i-pod shuffle (le plus
petit modèle d'Apple) destiné aux mélomanes milliardaires ! Ce baladeur minuscule est en effet proposé au prix de
14 000 € par la société Xexoo, et pour cause, il est en Or 18
carats ! À ce prix-là, mieux vaut ne pas le perdre.
nintendo Ds lite
Puisqu'on parle de petits bijoux, voici une
Nintendo DS Lite elle aussi originale, car recouverte de cristaux Swarovsky !
Il en existe 5 modèles différents, vendus au
prix de 600 $ (420 €). Mais quand on aime
les jeux vidéo... on ne compte pas, non ?
Ordinateur portable ego
Enfin voici l'Ordinateur portable des femmes du monde très très
très riches : 400 000 $ l'unité !
La marque Ego propose ce portable en forme de sac à main, recouvert de cuir, d'or blanc 18 carats et de diamants.
Je vous passe les spécifications techniques, mais je vous assure que
c'est une bête de compétition ! Il existe en différentes versions, avec
des cuirs superbes, à commander au Père Noël absolument !
Du 7 septembre au 20 octobre, durant 7 belles semaines,
la terre est ovale… comme un ballon de rugby ! Des aficionados aux non initiés, tout le monde se passionne pour ce
sport si généreux, véhiculant des valeurs saines et repoussant tous les clivages. Vivez cette Coupe du Monde et vibrez avec notre équipe de véritables dieux du Stade dignent
de l’Olympe. L’événement bien évidemment se décline en
dehors du terrain… une Coupe du Monde en France, ce
n’est pas tous les jours ! www.coupedumonde2007.net
le Musée Grévin
Où peut-on croiser Diam’s, Victor Hugo, Mickael Youn ou
bien encore Monica Bellucci ? Au Grévin, bien sûr ! Véritable Who’s who des personnalités en vogue, cette vénérable
institution a su garder un œil malicieux sur l’actualité et
éviter l’écueil d’une commémoration grandiloquente au
profit d’un perpétuel mouvement en phase avec les attentes
du public. Autre trésor inestimable du Grévin : le palais des
mirages. Entièrement rénové sous le parrainage de l’illusionniste Arturo Brachetti, ce kaléidoscope géant ne finira
pas de vous étonner ! www.grevin.com
le théâtre… tous les théâtres !
Cette année encore, la rentrée théâtrale joue la carte du glamour et des stars avec un casting digne des superproductions
du 7e art. Christiania Réali, Emmanuel Béart, Muriel Robin, Line
Renaud, Sylvie Testud, mais aussi Claude et Alexandre Brasseur, Vincent Elbaz, Michel Aumont, Lorant Deutsh, Charles
Berling, Martin Lamotte, Thierry Lhermitte, etc. De quoi vous
arrachez de la petite lucarne pour découvrir des pièces (mais
aussi des lieux) incroyables. Dépêchez-vous, on n'attend plus
que vous pour frapper les trois coups…
les fautes d'orthographe sur internet
Out
Avec les bouchers des Halles est né l’argot louchebem.
Avec la rue est né le verlan. Avec la mondialisation est né le
franglais. Avec les portables est né le langage SMS. Et avec
internet ? Eh bien là, cela se complique, car il n’y a pas de langage internet, mais plutôt une négation des règles grammaticales et orthographiques les plus basiques. Dans les moteurs
de recherche et dans de nombreuses pages HTML, les documents sont truffés de fautes, sur les noms communs comme
sur les noms propres, avec d’énormes erreurs de syntaxe, et
j’en passe… Alors si internet, à moyen ou long terme, doit
remplacer les livres, que les sites s’offrent des correcteurs et
que les internautes restent vigilants !
CIGALE SEPTEMBRE 2007 35
CONTRE-TENDANCE
Le
FOCUS
véritable récit
du naufrage du Titanic
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D
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par Christine Simeone
Mu
Poussez la porte et commencez par relever la tête. Admirez le
plafond polychrome « à la française ». Vous venez d’entrer dans
le Musée des Lettres et manuscrits, niché dans une bâtisse du
XVIIe siècle, propriété d’un groupe de collectionneurs.
L
es Français n’ont pas l’habitude des musées privés et celui-ci a une particularité : on
y trouve essentiellement les biens
des collectionneurs qui sont à l’origine de ce lieu, rassemblés et classés
sur le thème « on fait avec ce qu’on
a ». Ici les manuscrits d’écrivains, là
les manuscrits de musiciens, et ainsi
de suite, des assemblages qui laissent
peu de place à un discours construit
sur un thème précis. Mais l’avantage est que le visiteur y fait de vraies
trouvailles, émouvantes, ne seraitce que par le contact avec l’écriture
d’un Victor Hugo, d’un Berlioz ou
d’un Verlaine, ou mieux encore, en
découvrant par exemple les 26 pages
écrites par Albert Einstein et Michele Besso au sujet de la relativité.
Document sans lieu ni date qui fera
frémir les nuls en maths autant que
les scientifiques, atterri au cœur de
Saint-Germain-des-Prés grâce à la
passion d’un collectionneur. En ce
moment le musée présente le manuscrit du récit d’Helen Churchill Candee, femme de lettres rescapée du
naufrage du Titanic en avril 1912.
Ce récit a inspiré le film de James
Cameron avec Leonardo di Caprio
et le document est présenté dans un
christine simeone (06 15 17 33 55) : journaliste expérimentée, contactez-moi
si vous désirez écrire votre histoire ou pour tous travaux de réécriture.
tout petit espace agencé en cabine de
bateau. Sont exposés aussi d’autres
documents comme des télégrammes annonçant la catastrophe ou au
contraire laissant entendre que tout
allait bien à bord. Ce manuscrit a été
acheté il y a deux ans environ 70 000
euros par le musée. Il y restera pour
un moment, mais sera peut-être
vendu un jour à d’autres collectionneurs, pourquoi pas… ailleurs dans
le monde. Les trésors du musée des
lettres et des manuscrits ne sont pas
éternels au 8 rue de Nesle.
Musée des lettres et des Manuscrits
8, rue de nesle - VIe
« titanic, au cœur de l’océan » :
jusqu’au 28 octobre
entrée : 6  (tarif réduit 4,50 )
ESCAPADE
saint-Ouen
Le marché
aux plus
de Paris
par Christian Rol et Sabine Corvec
Photos : Nicolas Schiffmacher
Le célébrissime Marché
aux Puces de Paris est
aussi celui de tous les
superlatifs : le plus grand,
le plus visité, le plus
diversifié et le plus riche
des marchés au monde. Et
le plus inattendu.
CIGALE SEPTEMBRE 2007 37
ESCAPADE
09H30
Préambule
Porte de Clignancourt :
le Plateau
Bien sûr, depuis leur création en 1885, les Puces ont changé d’aspect.
Le Périphérique et quelques tours incongrues ont largement dévisagé
les alentours ; alors qu’une nouvelle population confère à la Porte de
Clignancourt de faux airs de Bamako et Barbès Rochechouart à quelques stations de là. Ici, les chiffonniers et crocheteurs qui devenaient
brocanteurs en achetant à des particuliers leurs objets usagés pour les
revendre sur la Plaine de Malassis ont été remplacés par ces Français
venus d’Afrique qui perpétuent à leur manière la tradition du textile
bon marché et des objets à quelques Euros.
09H45
« Futur antérieur »
au marché Serpette
Des seize marchés qui forment les Puces, le marché Serpette
est le plus prisé des stars de cinéma (Sharon Stone s’y rendit récemment) et plus généralement des particuliers à fort pouvoir
d’achat qui s’offriront sans façon un vieux comptoir en zinc et
un billard rutilant ou des armes de collection. Christian Chacun officie là depuis vingt ans comme spécialiste du XXe siècle
et de l’Art Déco en particulier. « Je mesure ma chance d’être un
élément au cœur de ce village fabuleux, unique au monde. Nous
sommes 2 500 exposants, jamais les mêmes, qui perpétuons l’héritage des Puces centenaires. » Le marché Serpette, longtemps
voué à l’export en direction des USA, a vu sa clientèle américaine déserter Paris à partir de 2001 (attentats contre le World
Trade Center et Euro fort obligent) mais se console avec les
Russes, les Chinois et les Japonais (sans oublier quelques Français). Avec ses millions d’Euros de chiffre d’affaires, on ne
s’étonnera pas que tant de richesses attisent les convoitises des
malfaisants. « La mauvaise réputation des Puces est derrière nous.
Un réseau de caméras et six vigiles par marché découragent les voleurs qui sévissaient autrefois. Quant aux tarifs à la tête du client,
c’est une vieille légende qui n’a plus de fondement puisque les prix
sont désormais étiquetés ». Catherine Deneuve est sa plus fidèle
cliente quand Monica Belluci et d’autres Belles du Seigneur
s’arrêtent régulièrement devant ses trésors.
Allée 6 - Stands 14/15 - 110, rue des Rosiers
93400 Saint-Ouen - M° Porte de Clignancourt
www.futur-anterieur.com - e-mail : [email protected]
38 CIGALE SEPTEMBRE 2007
ESCAPADE
11H00
Marché Vernaison
10H30
Marché Biron
L’esprit « broc » hante joliment le marché Vernaison et son labyrinthe de ruelles tendues de
lierre et de venelles. Ce petit coin de France sous
cloche amusera les incrédules professionnels qui
évoqueront un village Potemkine à l’usage des
touristes étrangers ; mais les guinguettes, le bricà-brac environnant (et ses effluves de naphtaline)
et une indicible permanence de l’esprit populaire
des Puces d’antan nous pousseront à coiffer un
Panama et à chausser des guêtres comme ce collectionneur (et milliardaire) américain fasciné par
le Paris début XIXe. « Les Puces sont ma deuxième
maison après mon pied-à-terre parisien, nous dit-il.
Je viens tous les deux mois de Houston pour choisir
des meubles, des bibelots et des vêtements que je fais
acheminer par conteneur. J’ai eu ma période XVIIIe
siècle français mais c’est fini depuis que j’ai lu les
Liaisons dangereuses et Sade », nous explique-t-il
dans un français qu’on ne parle plus à l’Institut en
nous invitant à le visiter quelques jours dans son
manoir néo-Tudor planté en plein Texas.
L’un des plus anciens marchés, « doré sur tranche » railleront les
contempteurs du XIXe clinquant, rassemble les vieilles familles de
brocanteurs et d’antiquaires. Deux allées – l’une couverte, l’autre
pas – longent les derniers salons opulents du second Empire, de la
Restauration et de la IIIe République naissante qui achèveront leur
destin du côté de Beverley Hills, Shanghai ou Kiev. L'allée couverte, quant à elle, offre à la vente des meubles et objets rustiques fortement prisés par une clientèle française et étrangère. Frédérique
Morel Zysset, à cheval sur les deux derniers siècles, est présente
depuis vingt-trois ans pour la grande joie des amateurs d’Art Nouveau, de Bronzes et de verrerie 1900. « Ma clientèle en Art Nouveau
est surtout japonaise, italienne et américaine. Les Russes et les Émirats
sont davantage portés sur le Napoléon III ». Pour cette inconditionnelle des Puces, la notion de concurrence n’a rien de désagréable :
« La bonne ambiance qui règne tient peut-être au fait que si l’un de
nous travaille bien, cela profitera aux autres. Et puis, le marché Biron
est dans les magazines internationaux, les grands hôtels. Et, pour l’instant, nous demeurons un marché français. Contrairement à Paul Bert
et Serpette qui ont été rachetés par un grand groupe étranger. » Charles Aznavour, Bernard Pivot, Alain Ducasse, Bernadette Chirac, la
famille royale de Thaïlande et… Bruce Springsteen (entre autres)
viennent ici pour de petites emplettes signées Gallé, des bouchons
de radiateur signés Lalique et quelques bagatelles versaillaises. Les
prix des articles proposés sont pour leur très grande majorité tout
à fait accessibles au grand public.
Stand 10 - Allée 1 - 93400 Saint Ouen - [email protected]
CIGALE SEPTEMBRE 2007 39
ESCAPADE
11H30
Marché Vernaison (suite)
Depuis quinze ans, Françoise Schuler règne sur ses antiquités et ses
textiles tendus entre le XVIIIe siècle et 1920. Costumes anciens, éventails nacrés, sacs à mains au cuir patiné racontent presque deux siècles
peuplés d’Élégantes et de Précieuses. Cet ancien professeur de danse
classique, puis nageuse de haut niveau dans les ballets aquatiques et
enfin directeur technique national (de la fédération sportive) a très tôt
affirmé son goût pour les antiquités et les puces en particulier, au point
d’y consacrer une autre partie de sa vie. « En venant une fois par mois
pendant des années ici, j’ai fini par connaître tous les trucs et les astuces qui
permettent d’acheter moins cher aux Puces. Et surtout je nourrissais ma
passion en me meublant selon mes goûts ». Ses produits très spécialisés
sont achetés exclusivement en France (« Le grenier du monde indubitablement » affirme-t-elle) au cœur de nos provinces. Une clientèle de
collectionneurs, de décorateurs et de gens de cinéma se pressent du
monde entier en son boudoir visité par la chanteuse Barbara Streisand
en juillet dernier.
Allée 1 - N° 33 - [email protected] - www.antictex.com
40 CIGALE SEPTEMBRE 2007
12H00
Marché
Dauphine
Le plus récent et le plus foisonnant marché
des Puces est un autre Saint Frusquin pittoresque qu’il fait bon parcourir en chineur
ou amateur de vieux livres qui s’en remettront à Jacques Desse au Carré des Libraires
(stand 207). En sa boutique Falbalas, Françoise de Fligué, collectionneuse de costumes anciens, est passée du statut de cliente
aux Puces à celui de marchande. Du XVIIIe
aux années 1960, de Marie-Antoinette à
Paco Rabanne, le prêt-à-porter de nos arrière-grands-mères côtoie la haute couture
de nos tantes à héritage avec pour garantie
d’authenticité l’œil et le savoir-faire d’une
jeune femme très sollicitée par les grands
couturiers et le cinéma qui trouveront chez
elle des modèles uniques. « J’aime les Puces
parce que, contrairement à Paris, la clientèle
est illimitée, mondiale. Ici, nous ne connaissons pas la routine et l’ambiance entre nous
tous est excellente. D’ailleurs, l’aspect le plus
agréable de notre métier est de vendre le
week-end alors que nous passons le reste de la
semaine à chiner, à acheter et à parcourir la
France ». Le prix de l’exclusivité commence
à 50 Euros. Se visite aussi pour ses belles
chaussures à l’ancienne façon bottier.
Falbalas. Stand 284/285,
140, rue des Rosiers - 06 89 15 83 82
ESCAPADE
13H00
Les Puces
sur le pouce
D’innombrables restaurants et guinguettes
offrent au visiteur un répit avant de retourner
chiner. Le restaurant Le Paul Bert, avec son
vieux zinc, sa large terrasse et sa situation exceptionnelle au carrefour de toutes les nostalgies, est une belle adresse très prisée des touristes en shorts. La Péricole, à l’écart de la foule,
est un restaurant bar d’initiés où se retrouvent
les professionnels des Puces qui disposent là
d’un calme relatif. La bonne humeur de Gilles
Bourgeois (le propriétaire qui tient à préserver
sa tranquillité) et celle de son personnel sont
une valeur ajoutée à ce bel établissement exclusivement dédié à la cuisine traditionnelle proposée par un menu qui change tous les jours.
Quant aux pâtisseries, elles sont faites maison
et fondent dans la bouche à l’instar des propos
tenus ici même où des sympathies réciproques
peuvent se conclure par d’excellents conseils ;
et, pourquoi pas, d’excellentes affaires.
Menu à 15  - Menu enfant 11 .
La Péricole, 2, rue Jules Vallès
Tél/Fax : 01 40 12 44 80 - lapericole.fr.
CIGALE SEPTEMBRE 2007 41
ESCAPADE
15H00
Marché Jules Vallès
120 stands sous deux allées couvertes ponctuent notre promenade au cœur des Puces légendaires. À côté de ce marché
dédié aux armes anciennes, aux affiches, disques, bronzes et
objets insolites, les vides greniers de nos bonnes cambrousses, très en vogue, feront pâle figure. Si vous ne trouvez pas
ici ce que vous cherchez, c’est que cela n’existe pas. Dans
ses 900 m2, Marianne Rodriguez (associée à son époux Albert) est du genre à trouver ce qu’on ne cherche pas : par
exemple, telle boiserie ayant appartenu à l’avionneur Marcel Dassault ou des cheminées monumentales. Comme ses
pairs, cette sympathique et dynamique chineuse professionnelle sillonne la France en quête de la bonne fortune.
« Je fais cent mille kilomètres par an pour trouver des pièces.
Hier, à Deauville, j’ai acheté une chambre à coucher Louis XV
rien que pour la superbe sculpture du lit où s’exhibe une femme
nue ». De Sydney à Rome, les décorateurs du monde entier
accourent chez cette dépositaire de l’héritage français qui
n’imagine pas de quitter un jour ses Puces. « Quand on a
connu cet univers, on ne peut plus s’en passer ».
15, rue Jules Vallès - Tél : 01 40 10 20 01
06 07 04 47 47 - www.rodriguez.com
16H00
British touch
Emmanuel Rouchec est né en Italie et parle un français fortement teinté d’intonations britanniques. Certes, avec ses objets
à la gloire de Walt Disney et ses meubles
neufs, il n’est pas le « pucier » le plus représentatif, mais son affabilité est un privilège
qu’on ne négligera pas. Pas davantage ses
créations, car il est avant tout décorateur,
qui tiennent dans de belles lampes à la
pâte de verre. « Je suis arrivé il y a 25 ans
aux Puces en croyant y rester trois ans. Mais
je ne crois pas que je ferai 25 ans de plus.
Notamment à cause des Asiatiques et leurs
meubles neufs qui sont en train d’envahir le
marché. » Cette vérité, largement partagée
par les riverains, trouve, hélas, des justifications juste en face de son échoppe.
La décoration Anglaise,
36, rue Jules Vallès
Tél. : 01 40 11 54 44 - 06 19 42 40 67
www.ladecorationanglaise.com
42 CIGALE SEPTEMBRE 2007
ESCAPADE
16H30
La guerre en gants blancs
Le Passage Vallès-Lecuyer ressemble à
ses cousins parisiens du IXe arrondissement. Avec ses cartes postales anciennes, ses perles de pacotille et ses boutiques endormies, la coursive sent bon
le grenier de province. Michel Mauvet, lui, décline sa passion de la chose
militaire au point de posséder trois
jeeps de la dernière Guerre Mondiale
et des centaines de casques, uniformes
et armes ayant appartenu aux quatre
belligérants des deux boucheries du
XXe siècle. Confirmant à lui seul que
le journalisme mène à tout à condition d’en sortir, cet ancien du Parisien
et de Paris Première qui a commencé
là il y a huit ans en installant ses tré-
teaux au dehors, vend et achète de belles pièces qu’il part chercher jusqu’aux
USA. « Je travaille avec les musées et le
cinéma. J’ai même fourni trente casques
de Poilus pour Un long dimanche de
fiançailles, le film de Jean-Pierre Jeunet. » Poussant le détail jusqu’aux limites de l’infiniment précis, Michel peut
même satisfaire tel collectionneur de
dix-sept ans venu en quête d’un rasoir
de l’US Army au moment du D Day.
Quant aux vestiges de l’armée hitlérienne (casquettes, dagues et autres
objets décorés de la swastika), ils sont
discrètement relégués dans le fond du
stand afin d’épargner les susceptibilités légitimes. « Je veux bien que ma
vocation soit purement historique mais
je ne tiens pas à provoquer quiconque
avec ces insignes de sinistre mémoire.
D’ailleurs, mon intérêt va surtout à
tout ce qui est américain. » Pour preuve, ce blouson d’aviateur au cuir rapiécé après que son propriétaire a eu
à déplorer un éclat d’obus lors d’une
mission. « C’est un ancien pilote qui
était aussi correspondant de guerre. Il a
aujourd’hui quatre-vingt-seize ans et il
m’a donné son blouson. Une vraie pièce
de musée ! ». Les amateurs de la guerre
de 1870 trouveront aussi de belles reliques à se mettre sous la dent.
Passage Vallès-Lecuyer - stand 11.
Tél. : 06 08 26 86 62.
CIGALE SEPTEMBRE 2007 43
ESCAPADE
17H00
Docks de la Radio
À moins d’être monopolisé par un intérêt bien précis, les Puces se
goûtent évidemment pour leur diversité et les Déballages, les brocs,
les tréteaux, les magasins de pièces détachées qui relient la partie haute des Puces à sa partie basse. Les amateurs de vieux mécanismes de
montres trouveront leur bonheur, aussi bien que les propriétaires de
radios des cinquante dernières années. Pour ceux-ci, les Docks de la
Radio constituent l’adresse idoine. Un amoncellement parfaitement
rangé de matériel audio, de stéthoscopes, de magnétos et téléphones
s’entasse chez Jean-Pierre Vachey et son épouse présents depuis cinquante-cinq ans (les plus anciens puciers) « Il est évident que les Puces
n’ont plus rien à voir avec ce que j’ai connu enfant, lorsque, tout autour
de nous, il y avait la « zone », ce périmètre militaire après la guerre. Il
y avait les manouches et les forains qui s’installaient là. En fait, je ne
retrouve pas la vraie vocation des Puces. Avant, il y avait beaucoup de
particuliers bricoleurs qui venaient aux Puces pour trouver des pièces,
mais avec la société de consommation, on jette sa télé sur le trottoir pour
un interrupteur défaillant. Moi, je stocke des milliers de pièces à partir
d’un vieux matériel et je vends à de vieux bricoleurs qui ne veulent pas
se séparer de leur matériel ». De vieilles radios en bois, aussi grosses
que des Juke-box illustrent parfaitement l’utilité de ces Docks où, là
aussi, les copies chinoises envahissantes seront stigmatisées… Mais
les Docks sont davantage qu’un simple magasin, et plus certainement
un lieu où l’on célèbre l’esprit parigot – gouailleur, ingénieux et bienveillant – sans le moindre artifice, généreux en anecdotes et résolument indispensable. L’une des meilleures adresses de Saint Ouen.
34, rue Jules Vallès - Tél. : 01 40 11 09 90
44 CIGALE SEPTEMBRE 2007
ESCAPADE
17H30
Quand les Puces
s’endorment
Le Marché Paul Bert, ses petits pavillons
recouverts de vigne vierge et ses marchands
alanguis, est peut-être le plus charmant
des épilogues qu’on puisse conseiller. On
s’y promène en ne sachant plus très bien
qui vend quoi et en nourrissant cet étrange sentiment de vouloir posséder tout ce
qui y est entreposé. En particulier ce qui
ne sert à rien. Rompant radicalement avec
la brocante et le mobilier de nos grandsmères, la boutique « Carpentier » exhibe
ses meubles en ailes d’avion et son zinc
chromé pour des réalisations futuristes.
Ce « détournement d’avion », ainsi qu’il
est promis, est un autre aspect des Puces
où tout est concevable. Les Puces ferment
tôt et une seule journée n’épuisera pas la
curiosité des néophytes qui regarderont
les rideaux de fer tomber en même temps
que le soir. Les chiens s’ébrouent tandis
que les maîtres s’étirent après une longue
journée, assis dans un fauteuil épuisé.
Comme nous !
Carpentier - Marché Paul Bert
Stand 9 - Allée 1 - Tél. : 06 09 69 22 96
www.carpentier-antiq.com
CIGALE SEPTEMBRE 2007 45
FOCUS
ESCAPADE
Du 4 au 8 octobre, le Mondial
de l’Antiquité organise un grand
déballage aux Puces où seront
également exposées des sculptures
de Jean-Pierre Rives. L’artiste et
rugbyman sera le trait d’union idéal
entre cet événement et la Coupe du
Monde de Rugby qui se déroulera
Rugby
et Mondial
de l'Antiquité
à quelques encablures de là.
Rencontre avec une légende.
propos recueillis
par Christian Rol
cigale : Êtes-vous un habitué des
Puces ?
Jean-Pierre rives : Je l’ai été
longtemps car les Puces racontent
une histoire qui me renvoie à mon
enfance, quand j’allais dans les greniers des grands-parents et que j’y
découvrais des trésors.
Comment expliquez-vous que les
meubles qu’on voit dans les instances du rugby soient si laids ?
Moi, je ne les trouve pas laids
parce que j’aime beaucoup l’Art
contemporain. Cela ne m’empêche
pas d’apprécier une bergère du
XVIIIe siècle. Ce qui est beau est
intemporel.
46 CIGALE SEPTEMBRE 2007
© Gaston
es
JeAn-PIerre rIV
œuvres sont très présentes sur le
circuit international ?
Je n’ai pas vraiment d’états d’âme à
ce sujet. Je trace mon sillon. Vous
savez, le plus important dans l’art,
ce sont les soixante premières années. Cela me laisse de la marge ;
mais n’en concluons pas que je travaille pour la postérité…
Quels liens vous unissent encore
au rugby ?
Mon passé, essentiellement, que
je ne songe pas à renier. Le rugby
m’a permis d’être ce que je suis
aujourd’hui. Et puis, le rugby ne
m’a pas seulement ouvert les arcades sourcilières, il m’a également
ouvert l’esprit et a provoqué des
rencontres décisives dans tous les
domaines et notamment celui de
l’art. Je suis devenu plus tolérant,
plus sensible à des cultures qui
m’étaient étrangères…
Comment vivez-vous le fait de
n’être pas prophète dans votre
pays en terme d’art , alors que vos
Antoine Blondin, dont vous avez
été l’ami, a écrit de vous : « L’apparition d’un artiste tel que JeanPierre Rives prolonge la création
du monde ». À t-il été une sorte
de guide dans le monde de la
culture ?
Je trouve cet éloge très exagéré mais
Antoine était ainsi quand il aimait.
Quant à savoir s’il a été un « guide », oui, sans aucun doute. Je suis
né une seconde fois grâce à des gens
comme Blondin dont j’étais un fervent admirateur.
Que pensez-vous de cette idée
qu’on expose vos sculptures aux
Puces à l’occasion du Mondial de
l’Antiquité ?
J’en suis ravi. C’est une expo très
prestigieuse et je mesure le défi que
cela constitue. C’est un privilège
assez rare, en fait.
enquête lecteurs
Répondez et gagnez 1 abonnement de 10 numéros !
Madame, Monsieur,
Pour fêter notre premier anniversaire, et afin de mieux répondre à vos attentes, la rédaction de Cigale a décidé de
recueillir votre avis sur le magazine.
Nous vous demandons de remplir le questionnaire ci-après
et de le retourner au plus tard le 20 octobre 2007 à la société
d’études Seprem études & Conseil, à qui nous avons confié
cette enquête (Seprem Études & Conseil étude CIGALE
6, rue Jules Simon 92100 Boulogne).
1. Combien de n° de Cigale
vous souvenez-vous avoir lu ?
_______
2. De façon générale, combien de temps
(en minutes) consacrez-vous
à la lecture d’un n° ? ______ minutes
3. D
e façon générale, conservez-vous
les exemplaires de Cigale ?
1- Oui, en entier 2- Oui, partiellement
3- Non
4. Au total, vous inclus(e), combien de personnes
lisent votre exemplaire de Cigale ?
_____
5. S’agit-il ? (plusieurs réponses possibles)
1- de membres de votre famille
2- d’amis
3. de collègues
4- autre(s)
6. Vous est-il déjà arrivé d’utiliser une information
découverte dans Cigale ? (restaurant,
exposition, théâtre, boutiques etc…)
1- Oui, plusieurs fois
2- Oui, quelquefois
3- Pas encore
4- Non
À quelle fréquence pratiquez-vous les loisirs
suivants ? (Questions 7 à 17, indiquer un chiffre)
Au moins une fois par semaine : répondez 1
Au moins une fois par mois : répondez 2
Tous les deux ou trois mois : répondez 3
Moins souvent : répondez 4
7. Visites de musées, expositions …
_____
8. Spectacles (théâtre, concert, cinéma …) _____
Un tirage au sort effectué parmi les questionnaires remplis
en totalité permettra à 100 d'entre vous de gagner un abonnement de 10 numéros.
Conformément à la Loi Informatique et Libertés, vos réponses ne feront l’objet que d’un traitement statistique et le tirage au sort sera effectué à partir des coordonnées transmises et non à partir des réponses de votre questionnaire.
Vous pouvez également remplir le questionnaire de façon anonyme, mais dans ce cas, vous ne participerez pas au tirage au sort.
9. Concerts, écoute de CD
10. Clubbing, fréquentation de bars
11. Fréquentation d’un club de sport
12. Fréquentation d’instituts de beauté, spa …
13. Shopping
14. Repas au restaurant
15. Réalisation des recettes
de cuisine « élaborée »
16. Escapades ou voyages en France
17. Escapades ou voyages à l’étranger
_____
_____
_____
_____
_____
_____
_____
_____
_____
18. Classez les modes de transport suivants selon
l’usage que vous en avez (1 étant attribué à
celui que vous utilisez le plus souvent, une
seule réponse par rang, 4 réponses maximum)
1- Voiture personnelle
_____
2- Covoiturage
_____
3- Location de voitures
_____
4- Transports en commun
(bus, tramway, métro, TER) _____
5- Deux roues motorisé
_____
6- Vélo personnel
_____
7- Vélo loué
_____
8- Train
_____
9- Autre(s)
_____
êtes-vous personnellement intéressé(e)
par les domaines suivants ?
Très intéressé(e) : répondez 1
Assez intéressé(e) : répondez 2
Peu intéressé(e) : répondez 3
Pas du tout intéressé(e) : répondez 4
19. L’écologie et le développement durable _____
20. Les produits bio
_____
21. Les nouvelles technologies
_____
22. Les nouvelles tendances (décoration,
culinaires, mode etc.)
_____
VOTRE RELATION à INTERNET
23. Vous êtes à votre domicile …
1- Connecté(e) en haut débit
2- Connecté(e) en bas débit
3- Pas connecté(e)
(aller question 25)
29. Vous vivez
1- Seul(e)
24. A
u cours des 6 derniers mois,
avez-vous réalisé des achats
ou réservations sur Internet ?
1- oui, à plusieurs reprises
2- oui, une fois
3- non
SIGNALÉTIQUE
2- Un homme
2- En famille
______
30. Combien avez-vous d’enfants ?
25. En plus du magazine papier, Cigale se
développe sur Internet et ses offres sont
également disponibles sur téléphone
portable. Cela vous semble-t-il, pour vous
personnellement ?
1- Très intéressant 2- Intéressant
3- Peu intéressant
4- Pas du tout intéressant
26. S
i le magazine Cigale vous proposait
des bons de réduction, sous quelle forme
préféreriez-vous en prendre connaissance ?
(classer les hypothèses suivantes de 1 à 4,
une seule réponse par rang)
1- Dans le magazine,
par des cartes à découper
______
2- Via le site Internet,
en téléchargement
______
3- Par courriel
______
4- Par SMS ou MMS
sur votre téléphone portable ______
5- Vous n’êtes pas intéressé(e) ______
27. Vous êtes…
1- Une femme
28. Votre âge
1- Moins de 35 ans
2- 35-44 ans
3- 45-54 ans
4- 55 ans et plus
31. Quelle est votre activité ?
1- Employé(e)
2- Fonctionnaire,
agent de maîtrise
3- Cadre, chef d’entreprise 4- Profession libérale
5- Commerçant(e)
6- Inactif (ve)
7- Retraité(e)
8- Etudiant(e)
32. Avez-vous un animal de compagnie ?
1- oui, un chien
2- oui, un chat
3- oui, un autre
4- c’est en projet
5- non
33. êtes-vous intéressé(e) par la possibilité
de vous abonner à domicile au prix de 15€
pour 10 numéros ?
1- Très intéressé(e) 2- Intéressé(e)
3- Peu intéressé(e)
4- Pas du tout intéressé(e)
34. Quel est votre code postal complet ? ______
35. Seriez-vous intéressé(e) pour participer
à d’autres études sur Cigale ?
1- Oui 2- Non Pour participer au tirage au sort, complétez en totalité le formulaire ci-dessous :
Prénom : . .................................................................................................................................Nom :������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
Adresse : ������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
Code postal : . ..................................................................................................................Ville :�������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
Adresse courriel : �����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
Téléphone : ���������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
à retourner au plus tard le 20 octobre 2007 à :
Seprem Études & Conseil étude CIGALE 6, rue Jules Simon 92100 Boulogne
SECRETS DE CUISINE
La
recette de
Recette de l’émission « Viande et fruits »
diffusée le mardi 09 octobre à 11H00
Les fruits s'invitent dans
le plat principal pour nous
changer des légumes.
Aujourd'hui, les figues sont
à l'honneur. De saison, elles
se marient parfaitement
avec le filet mignon de veau.
Mignon de veau
aux figues et trompettes séchées
POur 2 PersOnnes
PrÉPArAtIOn : 15 Mn
cuIssOn : 15 Mn
>>>
300 g de filet mignon • 4 figues • 8 trompettes-de-la-mort •
150 g de roquette • 2 dl de vin rouge corsé • 1 bâton de cannelle
• 1 orange • 1 fleur de badiane • 1 gousse d’ail • 50 g de beurre •
Huile d’arachide • sucre semoule
> Préchauffer le four à 180° C. Éplucher et laver les trompettes.
Les ouvrir en deux et les disposer sur une plaque antiadhésive.
Les assaisonner de sel fin et de poivre du moulin, un trait d’huile
d’arachide et disposer l’autre plaque dessus.
Enfourner le temps de la recette, en les surveillant de temps en temps.
> Essuyer les figues à l’aide d’une feuille de papier absorbant, les couper
en 6 ou 8 selon leur taille. Laver l’orange et récupérer son zeste.
Disposer les figues dans une casserole, couvrir de vin, ajouter le bâton
de cannelle, la fleur de badiane, le zeste d’orange, une pointe de
sucre, sel fin et poivre. Déposer la casserole sur le feu.
> Dans une poêle, mettre à cuire le filet mignon de veau avec un trait
d’huile et un peu de beurre pour environ 8 minutes. Saler et poivrer
en fin de cuisson.
> Vérifier la cuisson des trompettes, surveiller les figues.
Laver soigneusement la roquette, éplucher la gousse d’ail, la
dégermer.
© Nicolas Louis
> Prendre la deuxième poêle, mettre à fondre le beurre avec l’ail,
Laurent Mariotte
Animateur de 24 minutes chrono
Nouveaux horaires : du lundi au jeudi à 11h00
ajouter la salade et laisser cuire pendant 3/4 min en surveillant.
> Débarrasser la viande sur une assiette, la laisser reposer.
Débarrasser les figues et faire réduire le vin dans la poêle de
cuisson du veau à feu vif.
> Sortir les champignons du four. Tailler la dernière figue en
quartiers et dresser le plat : salade de roquette cuite, compote de
figues, mignon de veau émincé, jus court de cuisson des figues et
chips de trompettes-de-la-mort en décor. Terminer par un tour de
moulin de poivre.
CIGALE SEPTEMBRE 2007 49
SECRETS DE CHEF
chaque mois, un artisan boulanger-pâtissier
vous propose ses recettes gourmandes.
recette
de Pascal Barillon
La
Tarte au citron
POur 2 tArtes Ou 15 tArtelettes
teMPs tOtAl De PrÉPArAtIOn : 45 MIn
>>> Pâte sablée : 600 g de beurre • 400 g de sucre glace • 4 oeufs entiers • 1 kg de farine
>>> Garniture : ¼ l de jus de citron • 375 g de sucre • 8 œufs • 75 g de beurre
>>> Présentation : citrons verts et jaunes coupés en fines lamelles
>> Pâte sablée
> Malaxer le beurre afin de le ramollir
> Incorporer le sucre glace puis les œufs un à un
> Ajouter la farine
> Mélanger le tout
> Mettre cette pâte sablée 6 heures au réfrigérateur avant
l’utilisation
>> Garniture
> Mettre le jus de citron dans une casserole sur le feu
> Ajouter le sucre, puis les œufs un à un, puis le beurre fondu
> Porter le tout à ébullition 1 minute
> Mettre cette crème au réfrigérateur pendant 4 heures
>> Finalisation
> Foncer la tarte (avec la pâte sablée)
> Garnir de cette crème aux ¾ de la hauteur du moule
> Faire cuire à 220°
50 CIGALE SEPTEMBRE 2007
> Laisser refroidir, puis démoulez
> Décorer avec les citrons verts et jaunes préalablement
coupés en fines lamelles.