Jean-Hugues GUINOT

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Jean-Hugues GUINOT
POURQUOI JE VOUS RECOMMANDE : "MON VOISIN, C’EST QUELQU’UN"
DE VINCENT ENGEL
Après un bref débat en classe, "Mon voisin, c’est quelqu’un", ouvrage de Vincent Engel, semble
passer aux yeux de beaucoup pour un bon roman. Ce livre comporte tout de même quelques bémols,
notamment au niveau du personnage principal, paraissant trop simplet pour nombre d’entre nous. Sans
méconnaître la part de vérité que contient cette critique, je propose de reconnaître plutôt les aspects
positifs de ce roman.
Tout d’abord, et pour me justifier rapidement, je voudrais souligner le fait que le choix d’un
héros assez naïf, à savoir Otto, n’est selon moi qu’un stratagème que l’auteur a utilisé afin de
représenter la population qui suit, tel un mouton, ce que la télévision lui raconte. En effet, notre ami
Otto n’est que la caricature de l’homme faible qui se laisserait influencer par le discours de propagande
d’une campagne extrémiste que l’on pourrait voir, par exemple, sur une chaîne du câble. Un exemple
connu est le village d’Uttenhoffen en France. Ce petit patelin de 180 habitants, isolé en Alsace, a vu
90% de sa population (essentiellement des personnes âgées) voter pour Jean- Marie Le Pen au second
tour des présidentielles de 2002. En cause, la télévision française qui a diffusé quelques 17.766
reportages concernant l’insécurité en France pendant la campagne électorale de cette même année. Ceci
prouve que des personnes isolées n’ayant que (ou presque) la télévision comme référence, seront
rapidement influencées par ce genre de phénomène de masse médiatique.
Ensuite, il y a la simplicité de la vie d’Otto. Il est vrai, que son quotidien n’est que platitude, et
que sa seule habitude est de boire le thé avec Catherine. Cela ne permet pas aux lecteurs d’émettre des
prévisions sur la suite de l’histoire. Même après la première rencontre avec ce fameux voisin habitant
dans un château, on ne distingue pas encore la trame, le futur déroulement des événements.
Un autre point très intéressant réside dans les liens qu’Engel crée avec l’Histoire en évoquant
des "fils" rappelant la bande à Bader ou encore un Von Elpen qui ferait référence à un certain Jorg
Haider ou encore à Jean-Marie Le Pen. L’auteur crée aussi des liens avec son propre passé : son père
était un juif ashkénaze qui, après avoir perdu toute sa famille (sauf un frère) dans les camps, a interdit à
sa femme de se convertir au judaïsme et a tenu à ce que ses enfants soient baptisés.
Pour ces quelques raisons, je vous recommande de lire « Mon voisin, c’est quelqu’un » de
Vincent Engel. Ce livre est une satire politique très agréable qui vous fera découvrir, dans un pays
indéterminé, les travers que pourraient avoir la politique grâce à l’avancée de la technologie dans un
futur plus ou moins proche.
Jean-Hugues GUINOT, 5 E

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