La journée mondiale du livre dans les bibliothèques
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La journée mondiale du livre dans les bibliothèques
CULTURE Le Quotidien de la Réunion - mardi 22/04/14 PRIX LITTÉRAIRE CINOR La journée mondiale du livre dans les bibliothèques Les trois bibliothèques et médiathèque de la Cinor (Moufia, la Source et Sainte-Suzanne) participeront à la journée mondiale du livre et des droits d’auteur mercredi. Cette année encore les bibliothèques Alain-Lorraine de la Source et Alain-Peters de Moufia (Saint-Denis) et la médiathèque Aimé-Césaire de SainteSuzanne, toutes trois gérées par la Cinor (communauté d’agglomération du Nord) célébreront mercredi 23 avril la journée mondiale du livre et des droits d’auteur. Elles seront notamment ouvertes en nocturne (21 heures pour les bibliothèques et 22 heures pour la médiathèque). « Cette date symbolique pour la littérature universelle a été choisi par la conférence générale de l’Unesco afin de rendre un hommage mondial au livre et à l’auteur et d’encourager chacun et en particulier les plus jeunes, à découvrir le plaisir de la lecture et à respecter l’irremplaçable contribution des créateurs au progrès social et culturel », selon Gérard Françoise, vice-président de la Cinor. Promouvoir le livre « Il est de notre mission de promouvoir le livre et de sensibiliser tout un chacun à la nécessité de diffuser au mieux la culture et l’écrit en permettant à tous les individus, hommes, La Cinor veut donner dès le plus jeune âge le goût de la lecture. (Photo Raymond Wae Tion) femmes, enfants d’y accéder. Tant au contenu apprentissage de la lecture et lutte contre l’illettrisme qu’au contenant, l’objet livre par lui même à travers l’action des éditeurs, libraires mais aussi les bibliothèques et l’école », dit l’élu. L’idée de cette célébration trouverait son origine en Catalogne où il est de tradition que le 23 avril (jour de la Saint Georges) une rose soit offerte avec l’achat de chaque livre. Une date qui marque également « l’anniversaire » de la disparition de Cervantes, de Shakespeare et de l’Inca Garci- laso de la Vega, la même année (1616), et aussi de la naissance ou de la mort d’autres éminents écrivains comme Maurice Druon, H. Laxness, Vladimir Nabokov, Josep Pla ou Manuel Mejía Vallejo. Voila pour l’anecdote, place à la fête. De grosses animations seront organisées mercredi 23 avril, à Saint-Denis et Sainte-Suzanne. Dédicaces « A ce jour exceptionnel, nous avons mis en place un dispositif exceptionnel. Sur les trois sites, éditeurs et auteurs présenteront leurs livres, dont les nouveautés, et vous pourrez saisir cette opportunité pour des dédicaces ou juste échanger avec eux sur vos lectures », explique Gérard Françoise entouré de MM. Moineau et Moreau, respectivement auteure et directrice du réseau lecture à la Cinor. « Ensuite, des ateliers, pour petits et grands, permettront de développer sa créativité et ses talents. Enfin, le centre dramatique de l’océan Indien présentera sa création “ La grande braderie Bann liv na la parol ”, un moment de théâtre savoureux sur l’univers du livre, à apprécier en famille. » Les bibliothèques et médiathèque de la Cinor fêteront le livre et les droits d’auteur mercredi. PYV. Le programme I Alain-Lorraine (La Source). Ouverture jusqu’à 21 heures ; brocante (de 10 heures à 17 heures) ; rencontre et dédicaces avec différents auteurs (de 10 heures à 18 heures) : Joëlle Ecormier, Fabienne Jonca, Solen Coeffic, Modeste Madoré, Fabrice Urbatro, Pierre Yves Jordan, Isabelle Le Génan, Joëlle Brethes, Huguette Payet, Geneviève Gonzalez, Mario Serviable, Jean Alby et Valériane Serviable ; ateliers de création de carnets/livres pour les jeunes (sur réservation) ; atelier graphique et d’illustration avec Sollen Le Coeffic ; réalisation sur place d’une fresque murale (coloriage géant sur papier, à colorier et dessins à compléter) sur le thème de la nature (sur réservation) ; Bal des bébés lecteurs (à 16 heures) avec Cathy Forestier et Isabelle Kamate (sur réservation) ; Rakontaz zistoirs (18 heures) avec Sully Andoche et Jean Laurent Faubourg ; spectacle (20 heures) « La grande braderie » (création du centre dramatique de l’océan Indien). I Alain-Peters (Moufia). Spectacle (14 heures) « La grande braderie » ; fabrication (toute la journée) d’un livre en image (vidéo) ; ateliers (toute la journée) BD, mini-livre, un livre, un visage, arts plastiques ; rencontre (17 heures) avec les acteurs du livre et les auteurs : Christine Vélia, David d’Eurveilher, Bernard Leveneur et Fabienne Jonca ; moment musical (19 heures) avec Tropik Harmonie sous la direction de Jean-Luc Trulès. I Aimé-Césaire (Sainte-Suzanne). Mardi : spectacle (18 heures) « La grande braderie ». Mercredi : spectacle enfant (16 h 30) de la Compagnie les Trois chardons (sur réservation) ; atelier loisirs créatif (14 heures) ; rencontres (14 heures) avec les auteurs Ylena Malcovitch, Trotignon ; remise des prix (20 heures) du concours BD 2014 ; Kabar Fonnkezez (20 heures) avec Ingrid Varon, Bann Zanfan Lamour, Osofa ; etc. La médiathèque sera présente (10 heures à 16 heures) sur l’opération promotion de la lecture et de la lutte contre l’illettrisme organisée par la mairie de Sainte-Suzanne. Un concours pour faire vivre la langue créole La 11e édition du Pri LanKRéol doit permettre de redynamiser la langue créole à La Réunion. Même s’il y a quelques éléments encourageants, « notre langue créole est en danger », selon Daniel Honoré de l’Udir. « Aujourd’hui, il n’est plus possible de parler de dialecte, patois ou idiome : la langue créole est reconnue comme une langue régionale. » Daniel Honoré, membre de l’Union pour la défense de l’identité réunionnaise (Udir), ne veut pas pour autant se satisfaire de ce constat, loin pourtant de faire encore consensus. « Nous devons trouver les moyens de lutter pour la la langue créole continue à vivre », dit-il. Pour l’écrivain et militant de la cause créole, « notre langue créole, comme toutes les langues minoritaires en Europe ou ailleurs dans le monde, est en danger ». En présence de Sylvie Lacouture, représentante de la Ligue de l’enseignement, et de Henry-Claude Moutou, Vincent Fontano et Annie Darencourt, tous trois membres du CEEE (Conseil de la culture, de l’éducation et de l’environnement), Daniel Honoré estime que « la langue créole est en danger, parce qu’elle est en concurrence du français et parce qu’elle subit des attaques par nous même. Nous assistons à un changement de génération qui a des conséquences sur l’utilisation du créole ». Daniel Honoré se veut pour autant optimiste car la langue créole est vivante. « Il y a des signes qui montrent qu’elle vit et évolue. On constate que les publicitaires l’utilisent beaucoup pour faire passer leur message. Il y a aussi cette promesse de ratification par François Hollande de la charte européenne des langues régionales. Le Rectorat a mis en place depuis trois ans des stages de formation de parents d’élèves conteurs qui aboutissent à la présence d’intervenants en créole dans les écoles. » Des éléments encourageants pour lui et les co-organisateurs du Pri LanKRéol. Daniel Honoré, Sylvie Lacouture, et pour Henry-Claude Moutou, Annie Darencourt et Vincent Fontano, présentent en effet ce 11e concours littéraire de nouvelles, contes et légendes et poèmes, comme « un outil de plus pour permettre à la langue créole de vivre. Ecrire une langue, ce n’est pas la figer mais la fixer à un moment et un lieu donnés, pour lui permettre d’aller de l’avant », estiment-ils. Au point qu’ils ne sont arc-boutés sur rien. « Il n’y a aucune graphie imposée, précise Sylvie Lacouture. Nous demandons juste une cohérence graphique. » Ouvert au théâtre et romans en 2015 L’an prochain, en 2015, les co-organisateurs de ce Pri LanKRéol iront encore plus loin puisqu’ils souhaitent « l’ouvrir aux théâtre et aux romans », indique Vincent Fontano. « La langue est porteur d’un imaginaire, d’une pensée, et elle peut le faire aussi bien dans des écritures longues. On peut porter une pensée sur un long souffle », estime-t-il. Le concours est désormais ouvert et les écrivains ont jusqu’au 15 août pour remettre les œuvres. En moyenne, ils sont entre 20 et 30 à concourir chaque année, pour une cinquantaine d’écrits. Le prix sera remis comme traditionnellement lors de la semaine créole, en octobre. PYV. Henry-Claude Moutou, Sylvie Lacouture, Annie Darencourt, Vincent Fontano et Daniel Honoré (de g. à dr) co-organisateurs du Pri LanKRéol. (Photo Raymond Wae Tion) GROS PLAN > 12 POUR PARTICIPER AU PRI LANKREOL. Le Pri LanKRéol est ouvert à toute personne physique âgée de 16 ans et plus, sans condition de résidence sur le territoire réunionnais. Il faut avant tout rédiger en créole réunionnais. Pas besoin de maîtriser les différentes graphies usitées dans l’Éducation nationale, la graphie est laissée au libre choix de son auteur. La libre créativité sera également privilégiée par l’absence de thème imposé, mais l’auteur devra concourir dans un ou plusieurs des genres littéraires autorisés : nouvelle, conte/légende et poésie. Il sera possible de présenter un maximum de trois œuvres tous genres littéraires confondus, avec un maximum de 30 pages autorisé. Les dossiers d’inscriptions sont disponibles : au siège du CCEE (34 rue Sainte-Marie) à Saint-Denis ou par téléchargement sur www.ccee.re ou www.udir.org ; Les participants ont jusqu’au 15 août 2014 pour remettre leurs manuscrits.