La vaccination chez les chevaux

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La vaccination chez les chevaux
Santé
La vaccination chez les chevaux
En France, grâce à la vaccination,
quatre affections graves peuvent être
évitées : la grippe équine, la rhinopneumonie équine, le tétanos et la rage.
La vaccination contre la rhinopneumonie est également recommandée, surtout pour les chevaux qui sont souvent en
contact avec un grand nombre de congénères. La vaccination protège contre les
formes respiratoires, nerveuses et abortives de la maladie. Elle est fortement
conseillée pour les femelles reproductrices et les chevaux à l’entraînement. Si les
chevaux vivent en groupe, il est préférable de vacciner tous les chevaux de l’effectif.
Attention : depuis 2006, la vaccination
contre la rhinopneumonie est obligatoire
pour les étalons et poulinières Trotteur
Français et les étalons Mérens et AngloArabe. De plus, beaucoup de haras ne
prennent en pension que les poulinières
vaccinées.
A PA R T I R D E Q U E L Â G E PEUTO N VA C C I N E R U N C H E VA L ?
Le poulain possède la particularité de
naître totalement dépourvu de défenses
immunitaires. En effet, durant la gestation,
le placenta* constitue une barrière efficace contre les germes extérieurs ; le système immunitaire* du poulain n’est donc
pas sollicité et ne produit pas d’anticorps*.
Mais inversement, le placenta empêche
aussi le passage des anticorps fabriqués
par la jument qui porte le poulain. Ceux-ci
ne seront transférés au poulain que par le
biais du colostrum, cette première sécrétion lactée produite et absorbée pendant
48 heures après le poulinage.
L’établissement du programme de vaccination doit donc prendre en compte à la
fois la maturité du système immunitaire du
poulain (c’est-à-dire sa capacité à produire des anticorps) et de la qualité du
colostrum produit par la jument (liée à une
vaccination correcte de celle-ci).
En résumé :
Avant 2 mois : le système immunitaire
du poulain est inefficace, immature et
inhibé par les anticorps d’origine maternelle.
Après 2 ½ -3 mois : le système immunitaire du poulain est mature et les anticorps d’origine maternelle ont disparu. Le
poulain commence à produire ses propres
anticorps. A 4 mois, la réponse immunitaire du jeune est similaire à celle de
l’adulte.
La date de la première vaccination (ou
« primo-vaccination ») est donc établie
par le vétérinaire en fonction du statut
vaccinal de la jument, de la qualité et de
la quantité de colostrum absorbé par le
poulain et du milieu environnement (cheval isolé ou effectif important, contexte
économique, risque de transmission de
maladie…).
Q U E L S S O N T L E S VA C C I N S
P R AT I Q U É S E N F R A N C E ,
OBLIGATOIRES OU CONSEILLÉS ?
La vaccination antigrippale est fortement conseillée à tous les chevaux pour
prévenir le risque d’apparition d’épidémie,
la grippe étant une affection très contagieuse. Elle est obligatoire pour participer
à tout rassemblement d’animaux (compétition équestre, concours d’élevage, accès
aux terrains d’entraînement, aux hippodromes et aux établissements appartenant aux sociétés de courses).
La vaccination contre le tétanos n'est
pas obligatoire mais, cette maladie laissant des séquelles très graves, et pouvant
être mortelle, il est préférable de vacciner,
d'autant plus que le germe est très présent dans l'environnement du cheval, en
particulier dans le fumier et le sol. Elle est
notamment conseillée chez la poulinière
avant le poulinage afin de pouvoir immuniser son poulain par le biais du colostrum.
Attention : certains contrats d’assurance
exigent cette vaccination.
La France étant désormais officiellement
indemne de rage, la vaccination antirabique (contre la rage) n’est plus obligatoire depuis 2003. Mais elle peut être exigée pour les chevaux destinés à sortir du
territoire français. La rage est une maladie
mortelle, mais votre vétérinaire connaît
bien l’environnement de votre cheval.
Selon le lieu de résidence, il saura vous
conseiller la vaccination antirabique s’il
estime que votre cheval court le moindre
risque.
QUELS SONT LES PROTOCOLES
DE VACCINATION EN FRANCE ?
Les protocoles de vaccination sont très
variables selon l’environnement du cheval, les vaccins utilisés et les risques
encourus. On peut néanmoins simplifier
de la façon suivante :
Vaccin antigrippe
2 injections à un mois d’intervalle
(espacées de 21 et 92 jours exactement
pour les chevaux soumis à la législation,
c’est-à-dire participant à une compétition
équestre, ayant accès aux terrains d’entraînement, aux hippodromes ou aux établissements appartenant aux sociétés de
Santé
La vaccination chez les chevaux suite
course) pour la primo-vaccination.
Un rappel 6 mois plus tard (conseillé
pour les chevaux de selle, obligatoire
entre le 150ème et le 215ème jour après
la 2ème injection de primo-vaccination
pour les chevaux de course).
Puis, pour les années suivantes, 1
injection annuelle obligatoire à moins de
365 jours, 2 injections annuelles recommandées.
Attention : en cas d'épidémie, rappel
immédiat si les vaccins ont plus de 2
mois.
Si possible, les chevaux seront laissés
au repos pendant la semaine qui suit la
vaccination.
Y A - T- I L U N R I S Q U E À
VA C C I N E R U N C H E VA L ?
Les effets indésirables dus à la vaccination sont rares et les risques sont faibles
par rapport au bénéfice apporté. On rapporte la formation d’abcès ou de nodules
inflammatoires, bénins et transitoires, au
point d’injection. Plus rares sont les réactions d’hypersensibilité ou « choc anaphylactique » : la tension artérielle du cheval
chute brusquement, il tombe et perd
connaissance. Cette réaction générale
nécessite une administration rapide
d’adrénaline.
Vaccin antirabique
Pour la primo-vaccination : une seule
injection (sauf pour les poulains de moins
de 6 mois pour lesquels sont faites 2
injections à un mois d’intervalle).
Rappel annuel.
Vaccin antitétanique
2 injections à 1 mois d'intervalle pour
la première année.
1 injection pour l'année suivante.
puis 1 rappel tous les 3 ans.
Attention : en cas de blessure, le cheval
blessé doit recevoir une injection de
sérum antitétanique, voire un rappel de
vaccination.
Vaccin antirhinopneumonie
2 injections à 1 mois d'intervalle pour
la primo-vaccination (avant la 1ère saillie
pour les juments).
Rappel à 1 an maximum après la dernière injection (entre le 4ème et le 6ème
mois de gestation pour les poulinières).
Pour les cas particuliers (chevaux vivant
en collectivité, chevaux exposés à un risque particulier, chevaux participant à des
concours en France ou à l’étranger, étalons, poulinières…), le protocole doit être
adapté à la situation. Prenez conseil
auprès d’un vétérinaire équin.
Important : les vaccins ne sont officiels
que si le cachet du vétérinaire et la
vignette du vaccin sont apposés dans le
carnet du cheval.
QUELLES PRÉCAUTIONS
PRENDRE AU MOMENT DE LA
VA C C I N AT I O N ?
Les vaccins sont injectés par voie souscutanée (sous la peau) ou intramusculaire, généralement dans l’encolure, dans
la croupe ou éventuellement au poitrail.
Le vétérinaire réalise une désinfection
soignée et utilise du matériel à usage unique.
Les vaccins ne doivent pas être administrés aux chevaux malades, parasités ou
en cours de traitement par des immunosuppresseurs (du type corticoïdes).
Les hyperthermies (augmentation de la
température du cheval) dans les 12 heures qui suivent la vaccination sont plus
fréquentes.
Les vaccins disponibles en France ne
sont pas contre-indiqués chez les femelles gestantes (bien vérifier la notice), mais
il faut mieux éviter de stresser les juments
en fin de gestation.
Les autres vaccinations possibles
Contre l’artérite virale : la vaccination est réservée, sous certaines conditions,
aux reproducteurs (poulinières et étalons).
Contre le virus West Nile : la vaccination est possible, pour tous les chevaux,
dans les zones à risque, c’est-à-dire actuellement dans le sud-est de la France.
Il n’existe pas en France de vaccins contre la leptospirose et la piroplasmose.
*Placenta : structure qui assure la liaison entre le foetus et la paroi utérine de la
femelle pendant la gestation.
*Système immunitaire : le système immunitaire d'un organisme est un ensemble
d'éléments de reconnaissance et de défense qui permet de différencier ce qui appartient à l’organisme et ce qui n’en fait pas partie. Ce qui est reconnu comme étranger
(ou « non-soi ») est détruit, comme les agents pathogènes (virus, bactéries, parasites) et certaines particules ou molécules (dont certains poisons).
*Anticorps : les anticorps, ou immunoglobulines, sont des protéines sécrétées par
une famille de cellules, les lymphocytes, dont la principale propriété est de reconnaître le « non-soi ».

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