Cancun : les demandes de Greenpeace
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Cancun : les demandes de Greenpeace
Cancun : les demandes de Greenpeace Une fois de plus, nous avons connu une année 2010 ponctuée d'événements météorologiques extrêmes et dévastateurs et de températures records, montrant que les changements climatiques sont plus que jamais d’actualité. Un traité international sur les changements climatiques s'impose. Pour éviter des changements climatiques dangereux, la communauté internationale doit prendre des mesures justes et contraignantes. Cet accord devra veiller à ce que l'augmentation de la température mondiale ne dépasse pas 1,5°C. Pour y parvenir, les gouvernements doivent prendre des mesures collectives pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et pour atteindre un pic des émissions globales en 2015 au plus tard. Les nations industrialisées sont les premiers responsables des changements climatiques en cours. Elles doivent dès maintenant réduire leurs émissions et donner aux nations en développement les moyens techniques et financiers de s’adapter aux changements climatiques et de se développer de manière soutenable. A Cancun, les gouvernements doivent ouvrir la voie à un accord légalement contraignant qui sera finalisé lors de la prochaine conférence sur le climat qui se tiendra en Afrique du Sud fin 2011. Ils doivent reconstruire la confiance en un processus international que l’échec de Copenhague a ébréché mais qui est pourtant plus que jamais nécessaire. Le fait que certains acteurs clés, comme les Etats-Unis, semblent incapables de faire leur part du travail ne peut être utilisé comme excuse pour ne pas avancer. Les vrais leaders climatiques devront aller au-delà des divisions traditionnelles entre les nations développées et celles en développement. Dans ces conditions, Cancun peut poser les jalons du régime climatique post-2012. Poser les jalons d'un accord climatique global A Cancun, les gouvernements doivent poser un certain nombre de jalons essentiels pour parvenir à cet accord global que la planète attend. A savoir : 1. Convenir d'un objectif à long terme concernant la température mondiale • Adopter un objectif à long terme visant à maintenir l'augmentation de la température globale sous les 2°C. Cet objectif doit servir de cadre pour toutes actions futures ; • Convenir de revoir cet objectif en fonction des dernières connaissances scientifiques et notamment du cinquième rapport d’évaluation du GIEC dont la sortie est prévue en 2014. Cette révision doit porter tant sur l'objectif à long terme que sur les actions prises pour rencontrer cet objectif. Elle devra être finalisée en 2015. 2. Combler le fossé entre les promesses de réduction mises sur la table et ce qui est nécessaire • Reconnaître que les engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre qui ont été pris par les gouvernements sont trop faibles pour prévenir des changements climatiques dangereux et qu'ils doivent donc être renforcés. Les engagements actuels entraîneront au moins une hausse de la température de 3°C. Les gouvernements qui n'ont pas encore pris d'engagements doivent urgemment le faire ; • Mettre sur pied un processus visant à combler ce fossé d'ici à la conférence climatique d’Afrique du Sud fin 2011 (COP 17 - 17ème session de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques). 3. Eriger un nouveau Fonds international pour le climat • Eriger un nouveau Fonds Climat sous l'égide de la CCNUCC (Convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique) ; • S’accorder sur certains éléments clés de ce Fonds, dont la composition du Conseil d'Administration, la création d’un secrétariat indépendant, la création de volets budgétaires thématiques et le principe d'accès direct pour les pays en développement ; • S'accorder sur un processus visant à mettre au point, d'ici à la COP 17, tous les autres détails nécessaires pour que ce Fonds soit opérationnel. 4. Continuer à explorer les sources innovantes de financement pour la lutte contre les changements climatiques • Reconnaître que ces sources innovantes peuvent contribuer largement à réunir les 100 milliards de dollars que les dirigeants des nations développées ont promis de fournir annuellement pour financer l'adaptation aux changements climatiques, la protection des forêts et les mesures de réduction des émissions dans les pays en développement d'ici 2020 ; • Accepter le rapport effectué par le groupe consultatif des Nations unies sur le financement de la lutte contre les changements climatiques ; • Etablir un plan de travail pour mettre en place la collecte de ces finances innovantes. 5. Etablir un cadre pour la protection des forêts tropicales • Convenir de l'élaboration d'un mécanisme pour réduire les émissions issues de la déforestation dans les pays en développement ; • Accepter un certain nombre de principes clés, comme celui garantissant la protection de la biodiversité et les droits des populations indigènes, comme cadre au sein duquel toute action visant à réduire les émissions issues de la déforestation devra avoir lieu ; • Etablir un volet Forêts dans le Fonds Climat. 6. Reconnaître la nécessité d’un accord contraignant • A Cancun, les gouvernements doivent reconnaître que les négociations en cours doivent impérativement aboutir à un accord juridiquement contraignant d'ici à la COP 17 en Afrique du Sud. Cela passe par la fixation d’objectifs contraignants dans le cadre d'un protocole de Kyoto renforcé et amélioré ; • L'accord légalement contraignant doit prévoir les mécanismes qui garantiront la mise en œuvre effective de leurs engagements.