Ancelotti a revu sa copie
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Ancelotti a revu sa copie Écrit par eurosport Jeudi, 06 Décembre 2012 00:04 Dos au mur après la défaite des siens face à Nice, Carlo Ancelotti avait promis des changements à l'occasion de cette revanche face au FC Porto. Le coach parisien a tenu sa parole en changeant son système de jeu. En abandonnant son 4-3-3 pour un 4-4-2, il a su déstabiliser tactiquement son adversaire du soir et faciliter la tâche de ses joueurs. 4-4-2 contre 4-3-3 : Confiants dans ses capacités après sa performance collective de l'aller, le FC Porto s'est avancé au Parc des Princes dans sa formation habituelle, en 4-3-3. Excepté Maicon, remplacé par Mangala, Vitor Pereira a renouvelé l'équipe qui avait battu le PSG il y a un peu plus de deux mois dans son stade : Helton dans les buts, Danilo, Otamendi, Mangala et Alex Sandro en défense, Fernando devant celle-ci, Lucho et Moutinho à la création et un trio d'attaque complémentaire avec James Rodriguez (le meneur), Varela (l'ailier) et Jackson Martinez (l'avant-centre). Malgré le petit score du match aller (1-0), Porto avait réussi une vraie démonstration ; ils avaient montré aux Parisiens ce qu'était le niveau Ligue des Champions (li re : FC Porto 1-0 PSG, l'analyse tactique) . A l'époque, le 4-3-3 d'Ancelotti n'avait pas été en mesure de tenir la comparaison et il était difficile, avant le match de mardi, d'imaginer le club de la capitale inverser la tendance sans le moindre changement. Au lieu de changer les hommes, l'entraîneur aux deux Ligues des Champions a changé de schéma tactique. A la découverte du onze de départ (Sirigu - Van der Wiel, Alex, Thiago Silva, Maxwell - Matuidi, Chantôme, Pastore, Lavezzi - Ibrahimovic, Ménez), le 4-2-3-1 apparaissait comme une solution logique, permettant notamment au milieu parisien de se calquer sur celui de Porto. Mais la réciproque étant aussi vraie, la formation de Vitor Pereira aurait pu en profiter ; Fernando se serait notamment retrouvé dans la zone de Pastore, proie facile dès lors qu'un adversaire direct peut le marquer de près. 1/3 Ancelotti a revu sa copie Écrit par eurosport Jeudi, 06 Décembre 2012 00:04 En faisant le choix du 4-4-2, Ancelotti a permis à ses créateurs, et à Pastore en particulier, d'éviter la zone du Brésilien. Seuls les attaquants s'y sont aventurés lorsqu'ils ont décroché de leurs positions initiales. Les créateurs (Pastore et Lavezzi) se sont retrouvés sur les côtés, et ont pu profiter des espaces entre les ailiers et les latéraux adverses, zones délaissées par le quadrillage naturel du 4-3-3. Comportement défensif : Un 4-4-2 nécessite un bloc bien compact et une grande cohésion, de manière à gérer au mieux les courses entre les lignes et les projections des adversaires. Mardi, lorsque Porto est ressorti de ses 30 mètres, le PSG s'est organisé afin de limiter l'influence des trois milieux adverses. Devant, Ibrahimovic et Ménez se sont positionnés entre les défenseurs centraux et Fernando. La première ligne de quatre parisienne s'est retrouvée elle au marquage des joueurs chargés de faire la transition défense-attaque : Pastore et Lavezzi face aux latéraux (Danilo et Alex Sandro), Matuidi et Chantôme face aux deux relayeurs (Moutinho et Lucho). Ces derniers, et particulièrement Chantôme face à Lucho, n'ont pas hésité à sortir au pressing quand leurs adversaires directs décrochaient. Si le ballon reculait, les milieux parisiens poursuivaient leurs courses dans le camp adverse pour aller sur le nouveau porteur du ballon, entraînant alors avec eux le reste du bloc parisien. Conservateur dans l'axe, le PSG a également pressé dès que Porto a cherché à franchir la ligne médiane en passant par ses latéraux : Pastore et Lavezzi déclenchant le pressing et étant suivis de près par Matuidi ou Chantôme, au marquage du relayeur adverse le plus proche de la zone. Après une entame de match compliquée, le FC Porto a trouvé des solutions pour faire reculer le bloc parisien. Les décrochages de James Rodriguez et Jackson Martinez dans l'axe, entre Matuidi et Chantôme, ont perturbé le travail défensif de ces derniers et permis de libérer des espaces pour leurs soutiens (Lucho, Moutinho et les latéraux). A l'aise techniquement, les hommes de Vitor Pereira ont été en mesure d'aboutir à un décalage dès qu'ils réussissaient à trouver l'appui d'un de leurs attaquants dans l'axe. Obligeant la première ligne parisienne à se resserrer pour bloquer la profondeur à Lucho ou Moutinho, ils libéraient des espaces dans les couloirs pour les incursions de Danilo ou Alex Sandro sur les extérieurs. En phase défensive, les Parisiens se sont repliés sur deux lignes de quatre, Pastore et Lavezzi redescendant très bas pour aider leurs partenaires... et participer au travail de relance. Si Porto a multiplié les temps de jeu au milieu de terrain, un attaquant a pu répondre en décrochant afin d'éviter que Fernando ne puisse apporter le surnombre comme il avait pu le faire au match aller. Comportement offensif : Deux circuits de passes ont rythmé l'animation parisienne tout au long de la rencontre. La première a mis à contribution Pastore et Lavezzi, qui ont évolué au sein du bloc-équipe en 2/3 Ancelotti a revu sa copie Écrit par eurosport Jeudi, 06 Décembre 2012 00:04 phase défensive. Sitôt le ballon récupéré, les deux Argentins ont offert des solutions courtes à leurs défenseurs en prenant les couloirs. Sans adversaire direct dans ces zones du terrain, ils ont eu le temps de remonter les ballons et de permettre au bloc-équipe de se déployer. Face à eux, les latéraux adverses ont été le plus souvent contraints de reculer, sous peine d'être pris dans leur dos par les appels de Ménez sur les ailes. Ce sont du coup les milieux adverses qui ont coulissé de manière à empêcher la progression de Pastore ou Lavezzi (ex : Moutinho vs Pastore en première période). Très à l'aise une fois en mouvement, Pastore a été excellent dans ce registre, réorientant sans mal le jeu vers Matuidi ou Chantôme (en sautant le relais du premier cité) lorsque l'espace s'est refermé devant lui. Dans d'autres situations, il est aussi rentré à l'intérieur du terrain pour chercher à renverser le jeu vers Lavezzi côté droit. Mais le plus souvent, les Parisiens ont recherché les relais de Ménez ou Ibrahimovic, qui ont décroché à tour de rôle dans la zone de Fernando. Le Suédois a d'ailleurs été l'autre solution pour la relance parisienne, ses décrochages au niveau de la ligne médiane offrant un point de fixation idéal en cas de besoin d'allonger le jeu. Dos au but, les attaquants parisiens ont ensuite réorienté la circulation de balle vers les couloirs, Pastore et Lavezzi recevant les soutiens de Maxwell et Van der Wiel. Côté gauche, Matuidi a assuré la couverture derrière les deux Sud-Américains, qui ont combiné ensemble et laissé à Ménez le soin de prendre la profondeur. Côté droit, Lavezzi et Van der Wiel se sont plus montrés dans la percussion, le Néerlandais dédoublant plusieurs fois avec l'Argentin. Ibrahimovic et Ménez ont participé à la construction des deux côtés et plongé dans l'axe dès que possible pour se retrouver à la finition. Matuidi et Chantôme sont restés en couverture et disponibles pour renverser le jeu si nécessaire. Coaching et final : Une fois l'avantage acquis en seconde période, Carlo Ancelotti a attendu le dernier quart d'heure pour faire ses changements. En remplaçant Lavezzi (77e), Verratti a fait basculer le PSG en 4-1-4-1... et non pas en 4-3-3 : Pastore et Ménez se sont repliés à hauteur de leurs milieux de terrain en phase défensive, conservant les deux lignes de quatre qui avaient fait la réussite du PSG jusqu'ici. Verratti est entré entre Matuidi et Chantôme pour gérer les projections de Lucho, qui s'est rapproché de Jackson Martinez sur chaque attaque portugaise en laissant la paire Defour-Moutinho à la création. Entré en jeu à la place de Ménez (86e), Jallet a fermé le couloir droit en réponse à l'arrivée de Atsu sur la pelouse. Deux minutes plus tard (88e), Nene a remplacé Pastore poste pour poste. Même si le match a basculé sur des détails (coup-franc sur le premier but, faute de main sur le second), Carlo Ancelotti peut être rassuré : son discours passe encore, en tout cas auprès des titulaires du soir. Car pour la première fois depuis très longtemps, les Parisiens ont répondu présent à la récupération du ballon et donné l'impression de former un véritable bloc-équipe. Le changement d'organisation a évidemment facilité les choses mais les caractéristiques de celle-ci, idéales pour affronter le 4-3-3 de Porto, ne seront peut-être plus aussi utiles au moment de retrouver le championnat et des adversaires repliés dans leur moitié de terrain. Une renaissance à surveiller. 3/3