le hockeyeur Shane Doan donne raison à Denis

Rue Frontenac - Entente hors cour : le hockeyeur Shane Doan donne raison à Denis Coderre
Écrit par David Santerre
Vendredi, 27 août 2010 11:56 - Mis à jour Vendredi, 27 août 2010 13:56
C’est tout un changement de cap! Après avoir poursuivi le député Denis Coderre en diffamation
pour 250 000$, affirmant n’avoir jamais traité les arbitres francophones de fucking frenchmen
lors d’un match opposant le Canadien aux Coyotes de Phoenix, position endossée par le préfet
de discipline de la Ligue nationale de hockey à l’époque, le hockeyeur Shane Doan reconnaît
que le député libéral avait raison de monter aux barricades pour dénoncer la conduite
«inacceptable» des joueurs de son équipe.
Une entente hors cour est intervenue jeudi soir à quelques jours du procès qui devait trancher
le litige. Rappelons que M. Coderre avait répliqué à la poursuite de Doan en le poursuivant à
son tour pour 45 000$.
Rappelons les faits.
Le 13 décembre 2005, les Coyotes visitent le Canadien au Centre Bell. Fait rarissime, les deux
arbitres et deux juges de ligne officiant le match sont des Québécois francophones.
Mécontent d’une décision arbitrale en troisième période, Doan aurait à un moment donné traité
les officiels de fucking frenchmen. Une punition pour grossière inconduite lui a été décernée.
Le juge de ligne Michel Cormier a remis un rapport sur les événements le soir même aux
dirigeants de la LNH. Il y confirme ces propos tenus et les attribue bel et bien à Doan.
«En deuxième période, (Ladislav) Nagy aurait eu des propos similaires. L’arbitre est allé parler
au coach (Rick) Tocchet pour lui dire qu’il ne faudrait pas que ça se reproduise. Mais ça s’est
reproduit en troisième», a indiqué Denis Coderre en entrevue.
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Écrit par David Santerre
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Quelques jours plus tard, Hockey Canada annonçait l’identité des joueurs qui représenteraient
le pays aux Olympiques de Turin. Doan était du nombre et Coderre sortit de ses gonds,
scandant à qui voulait l’entendre que le joueur des Coyotes, avec ce qu’il avait dit lors du match
précédent à Montréal, était un bien piètre représentant d’un pays bilingue sur la scène
internationale.
Mais Doan avait alors reçu l’appui du Colin Campbell de la LNH, qui indiquait que pour lui, il n’y
avait eu aucun incident le 13 décembre au Centre Bell, et que Coderre ferait mieux de
s’occuper de politique plutôt que de hockey.
Puis Doan poursuivait Coderre, qui répliquait avec sa poursuite.
Virage à 180 degrés
Le procès prévu pour 11 jours était sur le point de s’amorcer. L’entente intervenue entre le
hockeyeur et l’ancien ministre canadien des Sports stipule que chaque partie abandonne son
recours contre l’autre.
«Il y a une meilleure façon d’utiliser les tribunaux. Oui, je payais la cause et mes avocats de ma
poche, ce n’était pas les payeurs de taxe. Mais le temps en cour, lui, ce sont les contribuables»,
explique le député.
Mais selon les termes de cette entente, Doan fait drôlement mal paraître Colin Campbell, car
pour lui, il y a bel et bien eu des incidents fâcheux lors de ce match.
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Denis Coderre. Photo d'archives
«Shane Doan admet que des propos méprisants mettant en cause l'origine linguistique des
arbitres ont été prononcés par le club visiteur des Coyotes de Phoenix au cours de la partie du
13 décembre 2005, qu'une telle conduite est inacceptable et que Denis Coderre, à titre de
député élu au Parlement fédéral, d'ancien secrétaire d'État aux Sports amateurs et d'ancien
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ministre responsable de la Francophonie, est justifié de dénoncer ces incidents», lit-on dans le
communiqué de presse commun émis par Coderre et Doan.
Enquête sur le racisme
«Colin Campbell m’avait dit de m’occuper de me faire réélire et de me mêler mes affaires. J’ai
un message pour lui aujourd’hui. J’ai été réélu et Doan me dit que j’ai eu raison de me mêler de
cette affaire-là», lance le bouillant député de Bourassa.
Dans cette entente, Doan nie toutefois être l’auteur des paroles racistes, mais ne donne aucun
indice sur qui d’autre pourrait en être l’auteur.
Mais Coderre lui, dit s’en remettre au rapport du juge de ligne Cormier, déposé devant le
tribunal, qui identifiait bel et bien Doan comme étant l’auteur des propos méprisants contre lui et
ses confrères.
Maintenant, selon le libéral, la «balle est dans le camp de Campbell».
Il lui demande de faire enquête sur ce genre d’événement qui n’est pas un cas isolé, et de
trouver une façon de protéger les joueurs et officiels francophones, mais aussi les arbitres et
joueurs de couleur, ou d’autres religions comme les Juifs, dit-il en citant le cas de l’ex-défenseur
du CH, Mathieu Schneider, qui avait été insulté parce que Juif dans un match contre les
Sabres, dans les années 1990.
Pour lui, des propos injustifiés sur ces sujets devraient faire l’objet d’une suspension
automatique pour celui qui les prononce.
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