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www.mieux-voir.fr MIEUX VOIR magazine en gros caractères Portrait Dany Brillant Basse Vision La malvoyance en trois points Dossier Entretenir l’amitié avec d’anciens collègues Savoir Inondations : la France peut se protéger ! Médecine LES BONS RÉFLEXES ET LES GESTES QUI SAUVENT AVC JANVIER MARS 2015 2011 N°N° 203 157 - 6,99 € - 6,30 € SOMMAIRE MARS 2015 6 PORTRAIT 42 FORME Dany Brillant 5 bonnes raisons de cajoler son foie 10 DOSSIER Entretenir l’amitié avec d’anciens collègues 16 HISTOIRE Vos souvenirs du débarquement du 6 juin 1944 10 52 BASSE VISION 26 SAVOIR 60 JEUX peut se protéger ! 180, rue du Genevois 73000 CHAMBERY/FRANCE Tél. : 04 79 33 31 75 04 79 70 06 31 Fax : 04 79 85 40 15 [email protected] www.mieux-voir.fr Suède, la cuisine du Grand Nord Quand la violence s’invite dans la famille Inondations : la France Mieux Voir 46 TOURISME l l 20 FAMILLE 6 l l Les professionnels intervenant dans le traitement de la malvoyance La malvoyance en trois points 62 ANIMAUX Mieux comprendre l’épargne solidaire Du chat sacré aux chats du Bristol 32 MÉDECINE 64 CUISINE l AVC : que faire ? l Mieux comprendre les génériques Hachis parmentier allégé 65 HOROSCOPE 66 ABONNEMENT Principaux associés : Maryse Verhille, Alain Le Gall, Guillaume Verhille. Directrice de la publication, responsable de la rédaction : Maryse Verhille. Photo de couverture : Fotolia. Abonnement : Mieux Voir Service Abonnement Parc d’Activité de Côte Rousse 180, rue du Genevois 73000 CHAMBERY/FRANCE Tél. : 04 79 33 31 75 Fax : 04 79 85 40 15 Mots fléchés Mots croisés 30 VOS DROITS MV Magazine est édité par la SARL de presse Mieux Voir au capital de 305 € 26 Publicité, petites annonces : MIEUX VOIR Parc d’Activité de Côte Rousse 180, rue du Genevois 73000 CHAMBERY/FRANCE Tél. : 04 79 33 31 75 Fax : 04 79 85 40 15 Impression : Onlineprinters GmbH Rudolf-Diesel-Straße 10 91413 Neustadt a. d. Aisch ALLEMAGNE 52 CPPAP : N° 0512 K 89154 ISSN : 1281-0312 Dépôt légal : A parution PORTRAIT Dany Brillant fait partie de ces artistes français qui interpellent. Sa voix, son style et son déhanché sont clairement identifiés et reconnaissables entre mille… Ses «modèles» se prénomment Serge Reggiani, Yves Montand, Frank Sinatra ou encore Charles Aznavour. Ses lieux de «perdition» collent aux sonorités qui ont fait son succès, cabarets, clubs de jazz et piano-bars, des lieux «habités» où règne une véritable atmosphère. Dans Le Dernier Romantique, Dany raconte une histoire d’amour en dix tableaux, et veut nous faire redécouvrir le slow. «Les années 1970 ont fait exploser le couple, mais aujourd’hui c’est une notion qui revient en force - y compris chez les gays.» Propos recueillis par Akio Matsushima © Dreamstime «Le dernier romantique», c’est vraiment vous ? Dany Brillant, version crooner 4 Mieux Voir Texte : Questions de Femmes N° 200 Oui ! Une fille dont j’étais très amoureux, quand j’étais au lycée Bergson, m’a surnommé comme ça. Je lui écrivais des lettres hypersentimentales, ce qui était considéré comme très ringard. Ma fille me dit que c’est pareil aujourd’hui d’ailleurs ! Vous invitez votre public à vous envoyer des vidéos où ils dansent le slow… On peut encore envoyer la sienne ? Oui, n’hésitez pas ! Mon but, c’est d’inciter les gens à oser. Il y a comme un blocage à faire passer. Quand on prend quelqu’un dans ses bras, on produit de l’ocytocine, l’hormone de l’atMieux Voir 5 PORTRAIT tachement - la même que développent les mamans avec leur bébé. C’est quand même pas mal ! Qui est le plus grand crooner, à vos yeux ? Malgré ma grande affection pour la distance amusée de Dean Martin, je dirais Sinatra. Pour moi, c’est «the Voice», l’exemple à atteindre. Son côté classe et voyou… À quoi ressemble la maison de Dany Brillant, que l’on ne voit jamais en photo ? Je vis toujours dans le Quartier Latin, dans un ancien monastère, avec mes enfants… Je regrette l’évolution commerciale du quartier, comme Souchon, mais il reste un charme quand même. Chez moi, ce n’est pas rétro, les seuls objets auxquels je suis vraiment attaché sont mes guitares. 6 Mieux Voir La mode de l’électroswing, ça vous touche ? J’ai une préférence pour l’acoustique, depuis le début. Je suis un peu un puriste avec ça. Si je veux écouter «Swing, Swing, Swing», je vais toujours vers la version originale. J’ai le sentiment que les instruments acoustiques traversent mieux le temps. Il peut y avoir une séduction des sons électro, quelque chose qui accroche bien l’oreille tout de suite, mais ça se démode aussi. Cela dit, si ça peut faire venir des jeunes vers les versions originales, pourquoi pas… Le remix de «Tu vuo fa l’Americano» a fait redécouvrir cette chanson, plus que ma version. Quand vous étiez ado, avez-vous été inspiré par le style de Matt Bianco ? J’ai adoré ! C’était vrai- ment bien fait, avec les harmonies vocales de Basia. Mais vous voyez, justement, c’est la partie électro-synthés de ce groupe qui fait que ça n’a pas duré, selon moi. À la même époque, il y a eu aussi le groupe Vaya Con Dios, et puis «La Boîte de jazz» de Jonasz… À travers ces chansons, j’ai senti qu’un retour de la musique que j’aimais était possible. On vous a vu chanter avec votre fille Léa, est-ce qu’elle veut être artiste ? J’ai mis trois mois à la convaincre… Elle a une belle voix, mais elle n’aime pas être devant. Et connaissant les difficultés de ce métier, je ne la pousserai pas. C’est trop anxiogène, et encore plus pour une fille ! Il y a trop d’intermédiaires, de gens qui vous jugent sans vous connaître… Pour l’instant, elle voudrait être chef opérateur dans le cinéma, et ça me paraît très bien. Vous semblez isolé sur la scène musicale. Pourtant on pourrait vous imaginer collaborer avec Sanseverino, Thomas Dutronc, Pink Martini… Par timidité - et peut-être aussi par peur du rejet -, je ne demande jamais rien, je n’ai jamais proposé une chanson à personne. Pourtant, c’est vrai qu’il y a aujourd’hui beaucoup plus d’artistes qui me plaisent qu’il y a quinze ans. Des artistes étrangers ont repris mes chansons : en Hongrie, une chanteuse nommée Myrtille en a sorti un album entier. Il y a aussi eu des adaptations en Turquie, en Algérie… ça m’a fait très plaisir. n Mieux Voir 7 FAMILLE © Fotolia a honte et n’ose pas en parler. Jusqu’au coup de trop. «Je suis allée porter plainte et je suis partie. L’affaire est toujours en cours.» Quand la violence s’invite dans la famille Comment faire face aux manifestations de violence au sein de l’univers familial ? Témoignages d’internautes et conseils de la psychoclinicienne Yvonne Poncet-Bonissol, auteure de Pour en finir avec l’enfer familial*. PAR SARAH PETITBON La violence au sein du couple Pendant longtemps, Nelly, 35 ans, a encaissé sans bron8 Mieux Voir cher les insultes et les propos humiliants de son conjoint. «Une vinaigrette mal assaisonnée pouvait le mettre Texte : Pèlerin N° 6877 dans une rage folle. Je mettais ça sur le compte de la fatigue, du stress. Mon compagnon occupait un poste à responsabilité, il rentrait du travail souvent épuisé.» Un soir, Nelly reçoit un premier coup de poing. «Le lendemain, il s’est confondu en excuses, me répétant qu’il ne savait pas ce qui l’avait pris. Il semblait si mal que je lui ai pardonné.» Peu à peu, les coups reviennent. Nelly L’avis d’Yvonne Poncet-Bonissol Les auteurs de violences conjugales prennent souvent comme alibi le stress, la fatigue ou l’excès de travail pour excuser leur attitude. Peu importe les motivations avancées, il faut réagir dès le premier coup et affirmer bien fort que ce geste est absolument intolérable. Ne pas hésiter non plus à poser un ultimatum : «Si tu recommences une seule fois, je pars.» Certaines femmes victimes de ces violences culpabilisent et imaginent que ce qui leur arrive est de leur faute. C’est une erreur de penser cela. Rien ne justifie jamais de lever la main sur son conjoint. Si cela se reproduit, il faut inciter Mieux Voir 9 FAMILLE La violence à l’égard de son enfant Sophie est mère de deux petites filles. Elle avoue perdre parfois le contrôle face à son aînée de 6 ans. «Une fois, j’étais tellement fatiguée et énervée que je l’ai secouée et lui ai mis la main sur la bouche pour qu’elle se taise et ne réveille pas sa sœur. Je lui crie beaucoup dessus et j’ai des paroles parfois dures lorsqu’elle ne m’obéit pas. En vacances, elle a fait un 10 Mieux Voir parents. Perdre son sangfroid est donc perçu comme un aveu de faiblesse. Face à un enfant, l’adulte doit éviter d’imposer son autorité par la force ou la violence, sinon il perd toute crédibilité. D’autres modes de contrôle sont à privilégier. En premier lieu, le dialogue, bien sûr. © Fotolia son compagnon à se tourner vers des thérapies de groupe. Dans certains cas, la violence est une addiction, un engrenage, comme l’alcoolisme. Partager son expérience, se confronter à d’autres hommes qui ont connu les mêmes situations peut permettre de s’en sortir. Quand la violence se répète et qu’on se sent en insécurité, il faut bien sûr porter plainte. énorme caprice et je me suis mise en colère. Je l’ai à nouveau secouée. Je traverse moi-même une période difficile. Je culpabilise énormément et me dis que je suis maltraitante, une mauvaise mère !» L’avis d’Yvonne Poncet-Bonissol Sophie n’est pas une mauvaise mère mais elle doit rapidement prendre conscience qu’elle est animée de pulsions qui la dépassent et qui font sans doute écho à son propre passé de petite fille. Elle semble s’identi- fier fortement à son aînée. Peut-être est-elle elle-même l’aînée de sa fratrie ? Peutêtre a-t-elle été secouée ou maltraitée étant enfant ? Il lui faut examiner sa propre enfance et exhumer d’éventuelles souffrances enfouies. Une fois la crise passée, il est important de savoir s’excuser auprès de son enfant. Pour éviter que ce type de geste ne se reproduise, il faut penser à changer de pièce et passer le relais à un autre adulte lorsque l’on sent la colère monter en soi. En faisant un caprice, les enfants testent les limites de leurs La violence d’un adolescent envers ses parents Au début, Sylvie pensait que les crises de colère de Mathias, 14 ans, passeraient d’elles-mêmes. Pourtant, depuis qu’il est au collège, cette mère de trois enfants a le sentiment que la situation empire chaque année. Elle a donc placé Mathias en pension. «Mais le weekend, lorsqu’il rentre, c’est l’horreur. Il refuse de se plier aux règles familiales. Si on lui demande de faire ses devoirs ou de mettre la table avant de jouer à des Mieux Voir 11 FAMILLE jeux vidéo, il entre dans une colère folle et c’est une succession d’insultes, de coups de pied dans les portes, de projection d’objets qui sont à portée de main. Maintenant, il profite de sa taille d’adolescent pour que je cède à ses caprices. Il s’est mis à lever la main sur moi. Parfois, mon mari doit le maîtriser physiquement pour qu’il cesse. Avec son frère et sa sœur (plus jeunes), il joue au caïd et leur donne des coups sans raison.» L’avis d’Yvonne Poncet-Bonissol Cet enfant est dans la toute-puissance. Il refuse toute forme de frustration. Il a sans doute été mis sur un piédestal dans la petite enfance et a développé un caractère tyrannique. Ses parents semblent avoir perdu toute autorité sur lui. Dans un premier temps, il est important de ne pas ré12 Mieux Voir pondre à la violence car elle n’est, en réalité, pas dirigée contre les parents mais liée à un sentiment d’insécurité et probablement à une souffrance psychologique. Les parents doivent chercher à dialoguer et à apaiser le jeune garçon. On peut essayer de le faire sortir de cette crise, de ce cataclysme intérieur, en détournant son attention sur autre chose «Tu sais qui vient ce weekend ?» Une fois l’accès de rage passé, il est bon de revenir avec l’adolescent sur ce qui s’est passé. Pendant la crise, il subit sa violence intérieure. L’inciter à mettre des mots lui permettra de reprendre le contrôle. Les parents peuvent aussi envisager d’inscrire leur enfant à un sport où il pourra se défouler, évacuer sa colère. Si aucune de ces solutions ne fonctionne, le recours à un tiers (thérapeute, éducateur) sera d’un grand secours. La violence dans la fratrie Emma, 17 ans, a toujours entretenu une relation conflictuelle avec son frère, de trois ans son aîné. Disputes, bagarres, insultes… L’ambiance à la maison s’est vite révélée étouffante. Pour y échapper, Emma est partie en internat en seconde. «Quand je rentre, les disputes reprennent de manière encore plus violente. Ses réflexions, souvent humiliantes, me blessent et me font partir en crise de nerfs. L’autre jour, je me suis jetée sur lui, je lui ai mis des claques, je l’ai griffé, mordu, bref j’ai passé mes nerfs sur lui. Face à notre conflit, ma mère reste impuissante.» L’avis d’Yvonne Poncet-Bonissol Les conflits entre frères et sœurs ont à voir avec la position que les parents leur ont attribuée au sein de la fratrie. Ici, le grand frère semble être très jaloux de sa sœur. Il ne lui laisse aucune place à la maison, s’investit propriétaire des lieux et impose ses directives. Les parents doivent reprendre le dessus et s’imposer comme protecteurs. Et s’impliquer dans la résolution du conflit qui mine la relation de leurs enfants, en leur faisant comprendre que toute manifestation de violence, verbale ou physique, est à bannir parce qu’elle témoigne d’une incapacité à régler le conflit autrement que par l’élimination symbolique de l’autre. Si le dialogue ne fonctionne pas, une autre solution consiste à demander au frère et à la sœur d’écrire ce qu’ils ont envie de se dire. La lettre ou le mail, en leur évitant toute confrontation, contribuera à apaiser les tensions. n *Éd. Chiron, 2014, 168 p.; 15 €. Mieux Voir 13 © Fotolia SAVOIR Inondations La France peut se protéger ! Les récentes inondations qui ont affecté le Midi ont rappelé à quel point la France est exposée à ce risque. Mais sa fragilité n’est pas une fatalité. Revue des mesures urgentes à généraliser pour limiter les dégâts humains et matériels. PAR VÉRONIQUE BADETS L e bilan des inondations qui ont frappé la France en 2014, de la Bretagne au Midi est lourd : 24 morts et au moins 1,6 milliard d’eu14 Mieux Voir ros de dégâts matériels. Une année exceptionnelle ? «La fréquence de fortes pluies dans le Sud a surpris, explique Stéphanie Bidault, Texte : Pèlerin N° 6889 du Centre européen de prévention des risques d’inondation. En revanche, le fait que l’ensemble du pays, avec ses nombreux fleuves, rivières et rivages maritimes, soit aussi vulnérable aux inondations ne devrait pas nous étonner.» Selon une étude réalisée en 2011, un Français sur quatre vit dans un territoire exposé à ce risque. Mais trop peu en ont conscience et savent quels comportements adopter en cas de crise. D’où des imprudences parfois mortelles, comme celle commise dans le Var fin novembre 2014 par cette maman qui, malgré des pluies diluviennes, a pris sa voiture pour aller chercher sa fille à l’école. Au retour, toutes deux ont été emportées par le courant… Apprendre à vivre avec le risque «Il y a encore de gros progrès à faire en France pour développer une «culture du risque». Le but est d’apprendre à vivre avec les inondations, plutôt que les considérer comme une fatalité face à laquelle on serait impuissant», estime Stéphanie Bidault. Une des premières étapes consiste à installer des repères de crues pour garder une mémoire précise des inondations. Ces petites plaques apposées sur les bâtiments permettent de visualiser le niveau d’eau atteint par une crue remarquable. Ces éléments d’information sont jugés si importants par l’État que les communes devront les installer si elles veulent bénéficier du Fonds de prévention des risques naturels (dit «Fonds Barnier»). Dans le bassin de la Meuse, plusieurs communes qui se savent vulnérables vont bien plus loin dans la «culture du risque». Tous les ans depuis 2006, avec l’aide de Mieux Voir 15 SAVOIR l’armée, habitants, élus et pompiers y font des exercices «grandeur nature» qui permettent d’apprendre les gestes et actions à exécuter face aux inondations. Autre chantier qui permettrait en France de limiter le coût humain et financier des inondations : adapter les logements situés dans les zones les plus exposées. «Une maison avec des cloisons en Placoplâtre, du parquet et des prises situées près du sol sera beaucoup plus longue à remettre en service que celle qui a des murs de briques, un système électrique relevé et du carrelage», explique Freddy Vinet, professeur de géographie et spécialiste des inondations à l’université de Montpellier III. «Dans toutes les maisons de plain-pied situées en zone inondable, une pièce à 16 Mieux Voir © Fotolia Rendre les logements moins vulnérables l’étage devrait au moins être aménagée pour servir de refuge», souligne-t-il. Dans le Gard, 35 communes du bassin versant des Gardons ont ainsi mis en place le programme Alabri : il aide les particuliers, après un sinistre survenu dans leur maison, à réaliser ces aménagements (et d’autres), qui leur permettront d’être moins vulnérables en cas d’inondations. Maîtriser l’urbanisation Le meilleur moyen de protéger les populations est encore d’éviter leur installa- tion en zone inondable, via la maîtrise de l’urbanisation des territoires. Pour cela, depuis les années 1990, les communes peuvent se doter de Plans de prévention de risques inondation (PPRI). Ces documents, élaborés avec les services de l’État, permettent de déterminer les zones peu, pas ou très inondables… Et de délivrer, en fonction, des permis de construire. «Certains maires sont hostiles à ces plans, qu’ils considèrent seulement comme des contraintes freinant leur développement, constate Roland Nussbaum, responsable de la Mission risques naturels, qui travaille pour les sociétés d’assurances. Alors que pour nous, assureurs, ils sont précieux car ils permettent de limiter les dégâts. » Heureusement, les mentalités changent, et les élus sont de moins en moins réticents à adopter des PPRI. Cette évolution est en partie due à la prise de conscience des risques judiciaires auxquels ils s’exposent en cas d’inondations dramatiques. Notamment depuis la tempête Xynthia, qui a causé la mort de 29 personnes sur le littoral vendéen et charentais en février 2010. Hasard de l’actualité : c’est le 12 décembre que sera rendu le jugement concernant le procès de René Marratier, l’ancien maire de La Fautesur-Mer (Vendée). Ce dernier risque quatre ans de prison dont trois ferme… n Mieux Voir 17 BASSE VISION Le professionnel Sa mission Le niveau de prise en charge Sa prise en charge est assurée par l’assurance maladie. L’orthoptiste Spécialisé dans la basse vision, il vient rééduquer la vue suivant la pathologie détectée. L’assurance maladie prend en charge les actes ayant fait l’objet d’une prescription médicale. L’opticien Il donne accès à des solutions d’aide à la vision, avec un matériel adapté tel que les loupes, les télé-agrandisseurs. Une prise en charge financière peut être demandée auprès de différents organismes, notamment la MDPH. Les professionnels intervenant dans le traitement de la malvoyance L’ergothérapeute Intervenant au domicile ou en institution, il vient participer au maintien de l’autonomie dans toutes les activités, que ce soit les tâches quotidiennes telles que la réalisation des repas et les soins, ou les loisirs. La Sécurité sociale ne prend pas en charge ces soins. Cependant, il est possible de bénéficier d’aides ou d’allocations spécifiques, notamment la PCH. Certaines complémentaires santé peuvent aussi prendre en charge le montant des séances. La détection de la déficience visuelle est une première étape, marquant le début de l’accompagnement de la personne atteinte de malvoyance, quel qu’en soit le degré. Le psychomotricien Il intervient dans la réadaptation en psychomotricité pour favoriser les déplacements et l’autonomie. Toutefois, peu de professionnels sont spécialisés dans les spécificités de la déficience visuelle. L’assurance maladie ne prend pas en charge les séances, sauf cas particulier. Certaines complémentaires santé peuvent prendre en charge le montant des séances. Le psychologue Intervenant essentiel dans le suivi de la malvoyance, il permet un suivi du patient dans sa perception et son acceptation de la perte partielle de la vision. À la différence de la psychiatrie, les séances en psychologie ne sont pas prises en charge par la Sécurité sociale. Plusieurs structures permettent toutefois de consulter un professionnel, par exemple à l’hôpital, dans les services dédiés, ou dans les centres médico-psychologiques. La MDPH Interlocuteur social unique, cet organisme permet toutes les démarches administratives, notamment concernant l’ouverture des droits, les demandes de prestations et de financement des aides techniques. © Fotolia L’ophtalmologiste Outre la détection de la maladie, il est en charge du suivi et de la mise en place des traitements. C elui-ci se fait tant au niveau médical que social, les deux étant indissociables pour une prise en charge adaptée et surtout efficace, non seulement dans le traitement de la maladie, mais aussi dans son acceptation. Chaque intervenant dispose 18 Mieux Voir alors d’un rôle spécifique pour soigner, rééduquer, utiliser la vision conservée, ou adapter l’environnement, notamment. Rôle et niveau de prise en charge financière des principaux intervenants : BASSE VISION globale. Ceux-ci sont présents dans de très nombreux départements : Centres Basse Vision Ces centres regroupent le plus souvent ophtalmologistes, orthoptistes et opticiens dans le cadre d’un service hospitalier. Établissements de Soin de Suite ou de Réadaptation : SSR Les centres spécialisés dans le handicap visuel permettent une prise en charge globale des patients. Parmi les SSR existants figurent : * L’institut ARAMAV à Nîmes * Le CRDV Fondation Sainte-Marie à Paris * L’ASEI Centre André Mathis à Saint-Gaudens * La FIDEV à Lyon * Le CRMBV à Angers * L’Institut Montéclair à Angers * Le SSR de Limoges * Le SSR de Poitiers (St Benoit) * Le SSR de Nancy * Le SSR de Le Port (97) Services d’Accompagnement Médico-Social pour Adultes Handicapés : SAMSAH Les centres spécialisés dans l’accompagnement des déficients visuels sont : SAMSAH ARRADV de Marseille SAMSAH DV GIHP Aquitaine- Mérignac Services d’Accompagnement à la Vie Sociale : SAVS Présents sur tout le territoire, ils ne concernent que le volet social, non médical. Services d’Appui pour l’Emploi des Déficients Visuels : SAEDV Ces services sont spécialisés dans le domaine de l’insertion professionnelle. 20 Mieux Voir © Fotolia Certains centres pluridisciplinaires permettent de grouper les professionnels pour une prise en charge La malvoyance en trois points S ouvent confondue avec la cécité, la malvoyance est un état bien spécifique qui vient altérer la vision de façon plus ou moins prononcée, sans pour autant signifier une perte totale de la vue. Pour beaucoup de patients, il s’agit alors d’apprendre à «voir autrement» en apprenant au cerveau à analyser différemment les messages visuels qui lui parviennent. Un exercice qui est loin d’être simple et qui nécessite certains équipements pour y parvenir. La malvoyance concerne aujourd’hui, en France, près de 2 millions de personnes. Quelles en sont les causes ? Quelles solutions d’aide et de prise en charge peuvent être mises en place ? Quelques éléments de réponse… Quelles sont les maladies à l’origine de la malvoyance ? La première cause de malvoyance en France est la DMLA. Touchant principalement les personnes de plus de 50 ans, la dégénérescence maculaire liée à l’âge concerne plus d’1 million de Français. Ses symptômes sont une altération du centre de Mieux Voir 21 BASSE VISION la vision, se traduisant le plus souvent par l’apparition de taches blanches venant altérer le champ de vision. Elle se présente sous deux formes : la DMLA dite humide et la forme sèche. Cette dernière est la plus courante, représentant 90 % des cas. D’autres maladies sont également à l’origine de déficience visuelle, parmi lesquelles : l Le glaucome Cette pathologie est la deuxième source de malvoyance. Elle se caractérise par l’apparition de lésions au niveau du nerf optique due à une pression du nerf optique. Sa particularité vient de sa détection souvent tardive, quand les lésions sont irréversibles. l La rétinopathie diabétique Elle concerne près de la moitié des personnes diabétiques de type 2 et est due à une fragilisation des vaisseaux de la rétine, les capillaires, 22 Mieux Voir en raison d’un taux de sucre trop élevé. Ceux-ci finissent par rompre, avec pour effet des troubles visuels. l La rétinite pigmentaire Cette pathologie d’origine génétique concerne 35 000 personnes en France. Elle entraîne une perte lente de la vision. Les premiers symptômes apparaissent le plus souvent entre 10 et 30 ans. Quels sont les traitements disponibles ? Les évolutions médicales permettent aujourd’hui de limiter l’évolution de certaines maladies par des solutions autres que médicamenteuses. C’est le cas pour la DMLA avec un traitement au laser pour coaguler les vaisseaux sanguins anormaux, ou encore la thérapie photodynamique, toujours dans les cas de DMLA humide. La technologie au laser est également employée dans le traitement de la rétinopathie diabétique. n