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RACINES. Vivre entre Sèvre et Loire
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LOISIRS
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DANS MON POTAGER
Lionel expérimente
en carrés
Des plantes associées, des rotations bien pensées, voici les secrets
de Lionel Pagis, jardinier de 55 ans, qui conduit exclusivement
son potager en carrés, à Saint-Vincent-sur-Jard.
“O
n peut faire autant de carrés ou de
rectangles qu’on a de place dans le
jardin, en faisant un quadrillage au
droit, car c’est plus facile pour se
déplacer, tirer un tuyau ou passer avec
la brouette. Mes carrés sont en fait des rectanglesde 4 m de
long sur un mètre de large parce que la volige traitée se vend
sous cette forme (4 m de long que je coupe en quatre). Bien
souvent les livres spécialisés indiquent des carrés de 1,20 m sur
1,20m où l’on mélange les variétés dans six ou neuf portions.
Mais je trouve que c’est un peu compliqué quand on veut travailler les cultures au centre. Pour l’instant, mes rectangles ne
sont pas surélevés, mais j’y pense.
Je jardine avec la lune depuis cinq ans en puisant dans le
Lionel a fabriqué avec des planches en pin de 4 m de longueur, 13 rectangles potagers de 4 m par 1 m.
Les supports des tomates, simplement vissés, sont amovibles d’une année sur l’autre.
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livre Jardinez avec la lune. Je fais quasiment tous mes semis, tous mes plants.
J’expérimente aussi : je plante sur plastique
noir poreux, un autre avec paillage, un
troisième sur paillage. Tout mon matériel
est interchangeable (bâche, goutte-àgoutte, montants et piquets). J’ai 13
planches de 4 m 2 à peu près. J’ai les
mêmes repères : dans un carré j’ai toujours
vingt pieds d’aubergines ou vingt de
tomates. J’ai des carrés pour les légumes
d’été, et d’autres pour les cultures d’hiver.
Chaque planche correspond à une lettre
de l’alphabet sur laquelle je liste les cultures et les variétés dans chaque rectangle
en respectant les associations de plantes
ou la fumure du sol.
Je pratique la rotation tous les ans,
sur toutes les parcelles, hormis, les artichauts (six pieds), les physalis, les petits
fruits, les fraises (j’ai plusieurs planches,
j’en renouvelle une tous les ans) ou les
aromatiques, qui ne bougent pas. Je fais
très peu de pommes de terre, juste en primeur dans un seul carré qui servira
ensuite aux courgettes. J’ai à peu près de
tout en légumes avec des variétés diverses
(tomates couteau, à sauce, à cocktail).
Nous avons préparé 400 bocaux de
légumes l’an dernier, plus les fruits et les
tomates séchées (avec un déshydratateur
électrique). Mais c’est sûr, c’est un choix,
et il faut avoir du temps (je suis à la
retraite).
Personnellement je suis un peu
contre le mélange des variétés dans les
carrés. Moi, je joue plutôt avec les plantes
amies, en association ou de la même
famille. Six pieds d’aubergine avec autant
de poivrons, par exemple. Je ne place pas
les pommes de terre près des tomates, car
les deux peuvent être atteintes par les
mêmes maladies. Je mixe un peu avec des
fleurs : la bourrache, les capucines grimpantes qui se ressèment toutes seules, des
œillets d’Inde jaune (la couleur attire les
pucerons qui ne vont pas sur les légumes).
Moins on a de place, plus il faut être
efficace. Je m’adapte aussi en hauteur :
LOISIRS
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Pour aller plus loin
Le potager en carrés, la méthode et les secrets d’AnneMarie Nageleisen, éditions Ulmer, 168 pages, 24,90€ :
petits jardins, terrasses, grandes jardinières en bois,
installation et techniques, entretien et cohabitation des légumes
au fil des saisons.
Le petit traité Rustica du potager
en carrés, Rustica éditions, 224
pages, 19 ,95 € : planification des
cultures et calendrier de mise en culture, plan des carrés
mois par mois et par rotation, carré par famille de
légume, fiches pratiques.
Salades et goutte-à-goutte : chaque carré
dispose de ce type d’arrosage avec
des débits différents selon la culture.
mes courgettes sont des ‘Longues coureuses de Nice’ que je fais grimper en les
palissant. Avec mes mes cinq pieds, je
cueille trois ou quatre courgettes toutes
les semaines. Je fais pareil pour les
concombres, variété coureuse de pleine
terre (‘Paladium’). Je palisse comme ça
les chayotes (christophines), les haricots
ramants (‘Pastoral’, vert et ‘Rame d’or’,
beurre, ‘Mélissa’, violet pour 2014). Je fais
monter tout ça sur du grillage à mouton,
Les christophines de l’été (chouchous) pas encore
récoltées voisinent avec les poireaux pour l’hiver.
principalement.
Je travaille globalement une heure par
jour au jardin. Tout le monde a un petit
peu souri au début, en me voyant avec
mes carrés. Mais depuis j’ai converti mon
voisin et ma voisine !”
Propos recueillis
par Christine Grandin
(1) Lionel les récupère chez un maraîcher du coin qui
renouvelle son stock de goutte-à-goutte tous les cinq
ans, mais qui fonctionnent encore très bien au jardin.
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