Ecole Doctorale « Sciences de l`Homme et de la Société » Pour l

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Ecole Doctorale « Sciences de l`Homme et de la Société » Pour l
Ecole Doctorale « Sciences de l’Homme et de la Société »
Pour l’année 2016-2017 - Demande d’allocation doctorale
Ecole Doctorale « Sciences de l’Homme et de la Société » n°240
Bourse régionale * ; bourse ministérielle * ; autres * ;
X
1. Informations administratives :
Nom de l’encadrant responsable de la thèse : Valérie VIGNAUX
Unité :
Equipe : InTRu – EA 6301
Email de l’encadrant : [email protected]
2. Titre de la thèse : Le cinéma amateur entre 1939 et 1945 : pratique culturelle et source pour l'histoire de la
Seconde Guerre mondiale
3. Résumé : (1 page maximum, en times 11)
Ce travail de doctorat a pour objectif d'étudier la manière dont les cinéastes amateurs utilisent leurs caméras
tout au long de la Seconde Guerre mondiale, de la Drôle de Guerre aux Fêtes de la Victoire.
Le corpus d'étude retenu est composé des films d'une quarantaine de cinéastes amateurs, résidant en France,
en zone occupée ou libre, mais aussi dans les départements rattachés au Troisième Reich allemand (AlsaceMoselle) ou en zones d'occupation italienne. Dans chaque espace, la réglementation, les autorités, les acteurs
sont dissemblables, et même par la suite les circonstances de la Libération. La part des films tournés en
région Centre-Val de Loire est cependant prépondérante. L'importante collection de films amateurs
rassemblée par l'agence Ciclic, les documents collectés dès 1945 par Jean Chauvin autour de la guerre en
Touraine et aujourd'hui conservés aux Archives départementales d'Indre-et-Loire permettent d'observer des
préoccupations et des formes récurrentes dans la production cinématographique amateur de cette période. En
comparant ce « répertoire » à celui qui naît alors dans d'autres régions, il pourrait être possible d'associer
certaines démarches, certains sujets à un contexte politique donné.
Tout en interrogeant les limites de ce corpus, nous commencerons par décrire ces cinéastes, quasi
exclusivement des hommes, dont les origines, les statuts sociaux ou les âges offrent aussi de nombreuses
similitudes. Leurs films seront ensuite analysés dans leur relation à la guerre, celle-ci constituant soit un
événement hors champ, soit un arrière-plan de la vie quotidienne, ou au contraire un bouleversement dont les
traces sont gardées, pour s'inscrire dans le roman familial ou être diffusées plus largement. Au-delà des
expériences individuelles, ces films contribuent à dessiner une image de l'opinion et des sentiments d'une
partie des Français, mais aussi à mettre en évidence des modes de création et d'expression nouveaux face à
l'événement, dans des représentations spécifiques aux images animées. Les films sont de plus les réceptacles
d’un environnement culturel et médiatique (affiches, presse), réemployé ou détourné par des cinéastes qui,
malgré les règlements, ne sont souvent soumis à aucune censure. Cette liberté est d'ailleurs particulièrement
mise à contribution, car elle offre un terrain inédit aux amateurs : celui de la transgression. Pour compléter
l'étude des films, la recherche s'appuiera également sur des entretiens avec les proches des cinéastes
amateurs, le dépouillement d'archives publiques et privées, de revues spécialisées ou de bulletins associatifs.
Si les premières études autour du cinéma amateur datent en France des années 1990, ce champ reste encore
largement à défricher et connaît récemment un regain d'intérêt, comme en témoigne le colloque international
organisé à l'Université de Tours1. Non seulement, ce projet permet de mettre en lumière un pan important des
pratiques et des réappropriations populaires des images animées, mais révèle aussi des sources méconnues
des historiens. Enfin, en travaillant sur la confrontation des amateurs à la Seconde Guerre mondiale, cette
étude compléterait les ouvrages de référence de Jean-Pierre Bertin-Maghit et Sylvie Lindeperg2 sur la
production cinématographique professionnelle entre 1939 et 1945.
1
« L'Amateur en cinéma : un autre paradigme ? », 23 et 24 juin 2015 sous la direction de Valérie Vignaux (INTRU, université de Tours), et
Benoit Turquety (université de Lausanne) : http://intru.hypotheses.org/3014
2
Cf. Jean-Pierre Bertin-Maghit, Les Documenteurs des années noires. Paris : Nouveau monde éditions, 2004 et Sylvie Lindeperg, Les
écrans de l'ombre : la Seconde Guerre mondiale dans le cinéma français (1944-1969), Paris : CNRS éditions, 1997.