LIRE EN FETE 2006
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LIRE EN FETE 2006
LIRE EN FETE 2006 Lire jusqu’à la lie Du 13 au 15 octobre, les réfractaires à la lecture devront rester chez eux. Il sera impossible d’échapper à Lire en fête cuvée 2006, 18e édition de cette liesse littéraire qui sera célébrée aux quatre coins du monde et aux six côtés de l’Hexagone. Dans les éphémérides, à la télévision, dans les journaux, on nous prie de ne pas oublier de célébrer ici les grands-mères, là les secrétaires, on nous encourage à sortir dans la rue s’engourdir les oreilles le 21 juin ou à nous précipiter dans les salles obscures pour admirer des navets à la chaîne à moindre coût pendant la semaine du cinéma. Mais dès qu’il s’agit de fêter la lecture, c’est le silence qui prime. Et pas seulement celui des bibliothèques et des librairies (qui seront sur leur 31 pour ces trois journées événementielles). Alors sonnons l’hallali pour exprimer notre bonheur de lire. C’est le moment ou jamais et vous ne serez pas les seuls honteux à brandir vos livres et vos bandes dessinées. Car, à l’occasion de la 18e édition de Lire en fête, près de 4.000 manifestations sont prévues dans une centaine de pays. Histoire de lire sans complexes, de faire lire et découvrir, de voyager au pays des lettres, confortablement installés dans des coussins de mots douillets et que vogue la poésie… Des pages à perte de vue ! Vendredi 13 octobre, défiez les superstitions dans une Nuit de l’écrit qui ouvre le bal des festivités. Vous pourrez faire des rencontres littéraires à chaque coin de rue. Des lecteurs improvisés peuvent surgir à tout moment. Soyez sur vos gardes, vous n’échapperez pas à une attaque de rimes lâchés dans la nature, à des extraits de romans susurrés et de délicates dédicaces vous accueilleront sans mot dire. Par exemple, à Paris, ’Cinq minutes avant l’aube’, une trentaine de comédiens délivreront trente secrets d’auteurs dans un hôtel particulier et ses jardins d’ordinaire dérobés aux yeux du public. Mais que cette nuit blanche cernée de lignes noires n’empêche pas vos pérégrinations dans les différents salons littéraires qui ouvriront spécialement leurs portes les 14 et 15 octobre : Salon polar & co à Cognac, Salon du livre de l’Outre-Mer à Paris et même pour les adeptes du mystère, un Salon du livre maçonnique, toujours à la capitale. Chaque ville organise sa petite cérémonie spéciale et tout ne se passe pas à la capitale, loin de là. De quoi dévorer des livres encore et encore... En parlant de cuisine, ne manquez pas les différentes expositions consacrées aux livres culinaires, à la gourmandise des mots et pas seulement. Grand-Quevilly en Seine-Maritime en abrite pas moins de trois, dont ‘Sucres en corps’, dans sa médiathèque. Si certaines sont cachées dans des bibliothèques, d’autres n’attendent que les badauds curieux et alléchés pour être découvertes. Proust au café d’en face Si vous n’êtes toujours pas rassasiés, Lire en fête a organisé pour vous “Une ville, une oeuvre”. Le principe est simple : partons de l’hypothèse qu’un auteur (mort de préférence) a eu un lien très privilégié avec une ville, pour y avoir poussé son premier cri, y avoir accouché de son premier écrit, y avoir soufflé son dernier mot. Eh bien, cette ville en question remercie ce glorieux auteur en le célébrant en ses murs par le biais de balades littéraires, d’apéros-poésie, de lectures en plein air, de conférences et autres projections. L’occasion de retrouver le temps perdu de Marcel Proust à Cabourg (avec visite le dimanche 15 du Grand Hôtel où il séjourna pendant sept années), le pont Mirabeau de Guillaume Apollinaire à Deauville, Léopold Sédar Senghor à Dinan, Paul Verlaine en captivité à Metz (avec ses écrits durant son emprisonnement qui s’exposent dans ‘Verlaine cellulairement’) ou encore Albert Camus à Lourmarin… Les personnages de fiction s’invitent également comme Madame Bovary elle-même à Canteleu (avec une exposition de la bibliothèque personnelle de son géniteur, Gustave Flaubert), ou les personnages des ‘Mystères de Paris’ qui fouleront les pavés de… Paris (pour ne pas être dépaysés). Lecture pour tous ! Ce qui fait la spécificité de Lire en fête, c’est aussi son sens du partage. Personne n’est puni de lecture, des enfants aux personnes âgées, des malades aux détenus. En effet, prisons et hôpitaux ouvrent leurs portes (c’est une image) aux livres avec différentes animations pour permettre à ces exclus involontaires et accidentés de la vie de s’ouvrir au monde de la lecture et ainsi de s’évader par la pensée. Les enfants s’amuseront à mener une enquête policière comme des grands avec le salon Scientilivre de Labège et partiront à la recherche de Lapérouse dont on est toujours sans nouvelles… Mais s’ils préfèrent buller, de nombreux salons dédiés à la bande dessinée seront ouverts un peu partout, il suffira d’ouvrir le bon oeil. Et pour les plus petits d’entre eux, une flopée de contes lus par des comédiens prendra ses aises dans des bibliothèques, avec des histoires venues d’Inde, d’Afrique ou du terroir français. A l’inverse, ce sera au tour de collégiens de lire des poèmes aux plus anciens, comme à Brive le vendredi 13. Et la lecture apaisa le monde… La lecture n’est pas chauvine et traverse les frontières. Elle contamine le monde entier qui succombe lui aussi à cette fièvre littéraire. Lire en fête hisse ses plus belles pages et part à l’abordage des cinq continents, pas de quartier. La lecture fait fi des guerres, se joue des conflits et pose ses lettres de noblesse aussi bien à Kaboul (mais entre le 28 et le 31 octobre) qu’en Croatie (‘Paris je t’aime’ à Zagreb), en Australie (‘French Voices in English’ à Melbourne) et au Gabon (‘Ecritures d’Afrique’ à Libreville). Elle répand son vent de libertés, tempère les injustices et crée avec ses salons du livre un abri antibombes où la culture est l’unique loi. Et le fantôme de Madame Bovary hante toujours, même à Medellin en Colombie qui célèbre les 150 ans de sa publication. Des centaines d’auteurs, des milliers de livres, des millions de lecteurs, des milliards de mots trouveront écho du 13 au 15 octobre 2006. Il serait dommage de se priver de cet appel à la curiosité, de cette invitation à la découverte littéraire. Et si vous êtes imperméables à la lecture et que les mots glissent sur vous, ne sortez pas : un orage tonitruant lâchera ses éclairs de poésie et ses averses de livres le temps d’un week-end. Pour les autres, temps radieux et que du bonheur en perspective...