Règlement - École d`architecture
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Règlement - École d`architecture
Les nouveaux paysages de l’habitat déplacement et proximité europan 5 règlement & thème concours européens pour des architectures nouvelles Pays organisateurs Belgique/België/Belgien Deutschland Ellás España France Hrvatska Italia Nederland Portugal Suisse/Svizzera/Schweiz Suomi-Finland United Kingdom Pays partenaires Bǎlgarija Eesti Kypros Magyarország Österreich România Slovensko Pays associés Bosna I Hercegovina Sverige thème & règlement Chartes d’EUROPAN 5 4 5 proposées à Paris le 30 juin 1997 et signées Charte des pays organisateurs Charte des pays partenaires 7 9 15 18 1. 2. 3. 4. Europan 5, une fédération européenne pour des concours d’architecture Modalités de participation Fonctionnement des jurys et résultats Manifestations et publications européennes Thème 21 22 Les 10 points d’Europan Les nouveaux paysages de l’habitat, Déplacement et proximité Points de vue sur le thème 24 Mobilités et proximité 26 Modernités, discontinuités et urbanités : quels enjeux pour les villes européennes ? François Ascher Le logement et la ville : accessibilités et déplacements Textes présentés sous formes de débats à partir des interventions du séminaire de Lisbonne 31 janvier - 1er février 1997 Habitat et nature 30 36 38 Le paysage en tant qu’allié, vides et valeurs Hans van Dijk Ville - densité - nature Textes présentés sous formes de débats à partir des interventions du séminaire de Lisbonne 31 janvier - 1er février 1997 Petites opérations complexes 42 48 50 Hybridation urbaine Pascal Amphoux Le management urbain de petites opérations complexes Textes présentés sous formes de débats à partir des interventions du séminaire de Lisbonne 31 janvier - 1er février 1997 53 Annexes 61 Pays organisateurs + pays partenaires + pays associés : fiches signalétiques Composition du comité national Références du secrétariat Exercice de la profession d’architecte pour les étrangers Europan 1, 2, 3 & 4 les réalisations Les publications d’EUROPAN 78 Résultats, réalisations, thèmes sommaire Règlement 4 Charte des pays organisateurs Europan 5 Charte des pays organisateurs proposée à Paris, au ministère de la Culture et de la Communication, direction de l’Architecture, le 30 juin 1997, et signée. Nous, représentants des structures nationales Europan de l’Allemagne, de la Belgique, de la Croatie, de l’Espagne, de la Finlande, de la France, de la Grèce, de l’Italie, des Pays-Bas, du Portugal, de la Suisse, du Royaume-Uni, signataires de la présente charte, souhaitons participer à Europan. Nous sommes convaincus que l’architecture et l’urbanisme jouent un rôle important dans l’évolution des espaces de la ville et des conditions de vie, et contribuent de façon essentielle à la vie culturelle de l’Europe. Nous faisons nôtre l’objectif initial d’Europan de donner corps à l’idée d’une Europe de la jeune architecture, de l’urbanisme et de l’habitat, en organisant une fédération de pays européens autour de concours d’idées architecturales et d’échanges professionnels dans ce domaine. Nous décidons de lancer une cinquième session d’Europan sur le thème : Les nouveaux paysages de l’habitat, déplacement et proximité. Conformément à ces objectifs et pour en assurer la réalisation, nous prenons l’engagement : - de garantir la qualité de notre organisation au niveau national et européen, des équipes et des moyens dans les secrétariats exécutifs, pour assurer la bonne marche des concours et des manifestations, conformément aux règles, décisions et actions de l’Assemblée générale; - de garantir les financements de l’organisation européenne en payant la cotisation suivant les échelonnements et les délais fixés, et en payant les intérêts dus en cas de retard de paiement; - de garantir que les sites proposés aux concours soient conformes aux règles établies par l’Assemblée générale (conformité au thème, engagement des responsables, potentialités de réalisation, qualité de l’information et des documents fournis); - de garantir la publicité du concours et la promotion des projets primés; C’est pourquoi : Nous constituons, dans le domaine de l’architecture, de l’habitat et de l’urbanisme, des échanges scientifiques et culturels. Ces échanges doivent permettre de mieux partager ce qui est commun aux pays et aux villes d’Europe, de faire bénéficier des expériences de chacun tout en affirmant les spécificités nationales, régionales et locales; Nous offrons à de jeunes architectes européens la possibilité d’exprimer dans des projets des idées nouvelles qui contribuent au développement de l’architecture et de l’urbanisme, en aidant à réaliser des opérations qui mettent en œuvre ces idées; Nous associons à notre démarche des villes européennes à la recherche de réponses urbaines innovantes aux évolutions des modes de vie; Nous voulons élargir le champ des idées d’Europan au-delà des pays membres, encourager et inviter d’autres pays d’Europe qui n’ont pas encore la possibilité d’organiser un concours à participer à notre organisation en tant que pays partenaires; Nous poursuivons la réflexion engagée lors des précédents concours, sur la place de l’habitat dans des sites urbains. Europan 5 propose aux jeunes architectes européens de concevoir des projets qui s’inscrivent dans des espaces contemporains existants, des lieux ayant déjà une identité mais qui sont en mutation sociale. - de garantir l’éminente qualité des membres des jurys et les bonnes conditions de leur fonctionnement; - de garantir que les documents du concours seront traduits dans les langues convenues; - de garantir une aide et une médiation aux équipes primées, indépendamment de leur nationalité, pour réaliser leurs projets dans des délais raisonnables et pour que les qualités principales des idées primées soient respectées. Europan 5 Charte des pays partenaires proposée à Paris, au ministère de la Culture et de la Communication, direction de l’Architecture, le 30 juin 1997, et signée. Nous, représentants des structures nationales Europan d’Autriche, de Bulgarie, de Chypre, d’Estonie, de Hongrie, de Slovaquie, de Roumanie signataires de la présente charte, souhaitons participer à Europan. Nous sommes convaincus que l’architecture et l’urbanisme jouent un rôle important dans l’évolution des espaces de la ville et des conditions de vie, et contribuent de façon essentielle à la vie culturelle de l’Europe. Nous faisons nôtre l’objectif initial d’Europan de donner corps à l’idée d’une Europe de la jeune architecture, de l’urbanisme et de l’habitat, en organisant une fédération de pays européens autour de concours d’idées architecturales et d’échanges professionnels dans ce domaine. C’est pourquoi : Nous décidons de lancer une cinquième session d’Europan sur le thème : Les nouveaux paysages de l’habitat, déplacement et proximité. Conformément à ces objectifs et pour en assurer la réalisation, nous prenons l’engagement : - de garantir la qualité de notre organisation au niveau national et européen, des équipes et des moyens dans les secrétariats exécutifs, pour assurer la participation aux concours et aux manifestations, conformément aux règles, décisions et actions de l’Assemblée générale; - de garantir que nous assurerons une coordination étroite avec les structures nationales des pays qui parrainent nos sites dans la préparation et l’organisation du jugement des projets; - de garantir que les sites que nous proposons et qui sont parrainés par des pays organisateurs soient conformes aux règles établies par l’Assemblée générale (conformité au thème, engagement des responsables, potentialités de réalisation, qualité de l’information et des documents fournis); - de garantir la publicité du concours et la promotion des projets primés; Nous constituons, dans le domaine de l’architecture, de l’habitat et de l’urbanisme, des échanges scientifiques et culturels. Ces échanges doivent permettre de mieux partager ce qui est commun aux pays et aux villes d’Europe, de faire bénéficier des expériences de chacun tout en affirmant les spécificités nationales, régionales et locales; - de garantir l’éminente qualité des membres de nos pays qui participeront aux jurys des concours dans lesquels seront jugés les projets rendus sur nos sites; Nous offrons à de jeunes architectes européens la possibilité d’exprimer dans des projets des idées nouvelles qui contribuent au développement de l’architecture et de l’urbanisme, en aidant à réaliser des opérations qui mettent en œuvre ces idées; - de garantir une aide et une médiation aux équipes primées sur les sites que nous proposons, indépendamment de leur nationalité, pour réaliser leurs projets dans des délais raisonnables et pour que les qualités principales des idées primées soient respectées. Nous associons à notre démarche des villes européennes à la recherche de réponses urbaines innovantes aux évolutions des modes de vie; Nous poursuivons la réflexion engagée lors des précédents concours, sur la place de l’habitat dans des sites urbains. Europan 5 propose aux jeunes architectes européens de concevoir des projets qui s’inscrivent dans des espaces contemporains existants, des lieux ayant déjà une identité mais qui sont en mutation sociale. - de garantir que les documents du concours seront traduits dans les langues convenues; 5 chartes d’Europan 5 Charte des pays partenaires Règlement 7 7 8 1. 1.1 1.2 1.3 EUROPAN 5, une fédération européenne pour des concours d’architecture Définition Objectifs Organisateurs et partenaires d’Europan 5 9 9 10 11 12 14 14 2. 2.1 2.2 2.3 2.4 2.5 2.6 2.7 Modalités de participation Conditions pour la candidature Inscriptions Contenu du dossier de concours remis aux candidats Choix du site Prestations à remettre par les candidats Dispositions d’ordre général Calendrier 15 16 17 3. 3.1 3.2 3.3 Fonctionnement des jurys et résultats Jugement Projets présélectionnés et analyse comparative européenne Résultats et prix 18 19 4. 4.1 4.2 Manifestations et publications européennes Manifestations Publications règlement 1.1 EUROPAN 5, une fédération européenne pour des concours d’architecture Définition Europan 5 est une fédération européenne d’organisations nationales gérant des concours d’architecture suivis de réalisations, lancés simultanément par plusieurs pays sur un thème et des objectifs communs. Le présent règlement est commun à tous les concours de la cinquième session d’Europan. Types des concours Les concours sont des appels d’idées, ouverts, publics et européens. Les concours sont anonymes. La cinquième session, Europan 5, est lancée sur le thème : « Les nouveaux paysage de l’habitat, déplacement et proximité ». Un ensemble de sites urbains, accompagnés de cadres programmatiques, est proposé. Les candidats ou équipes de candidats doivent obligatoirement choisir, parmi ces sites, celui ou ceux sur le(s)quel(s) ils inscrivent leur(s) proposition(s). Dans chaque pays, un jury national juge les propositions sur les sites de ce pays. Au niveau européen, un comité scientifique analyse de manière thématique et comparative les projets sélectionnés sur le plan des idées par chaque jury national. Les structures nationales Europan, dans chaque pays, en concertation avec les villes et les aménageurs ayant proposé des sites, aident les équipes primées à réaliser des opérations qui mettent en œuvre leurs idées. EUROPAN 5, une fédération européenne pour des concours d’architecture Définition Objectifs 1.2 Objectifs Dans la perspective d’une ouverture et d’une coopération au sein d’une Europe élargie, Europan vise à approfondir les connaissances et les réflexions dans le domaine de l’habitat et de l’urbanisme, et à favoriser les échanges sur ce sujet entre les différents pays d’Europe. Europan a pour but d’aider les jeunes architectes d’Europe à développer et à faire connaître leurs idées sur la scène européenne et internationale. Europan a pour objectif d’aider les villes et les aménageurs ayant proposé des sites à trouver des réponses architecturales et urbaines novatrices. Europan veut donc promouvoir dans les pays qui y participent la réalisation d’opérations expérimentales portant sur l’habitat et la mise en place de processus urbains innovants. Europan 5 a choisi les délaissés urbains des villes européennes et leur croisement avec les réseaux de déplacement comme champ d’investigation. Le développement des villes européennes dans les cinquante dernières années a entraîné la consommation de grands territoires périphériques pour implanter les nouvelles zones et leurs infrastructures. Des périphéries se sont composées à partir des lignes de déplacement et des fragments bâtis. Dans l’entre-deux ont subsisté des espaces non ou faiblement affectés. En même temps la ville laissait en jachère des emprises foncières aux fonctions obsolètes. De quoi faire surgir une ville en creux composée des laissez pour compte de l’urbanisation extensive. Alors que les visions unificatrices de la ville sont en crise, se pose la question de comment se réapproprier ces espaces interstitiels pour en faire des lieux à habiter. Comment inventer de nouvelles formes de paysage urbain ? et si on ne cherche plus à maîtriser la forme globale de la ville comment alors transformer ces sites contemporains résiduels et disparates en autant de territoires de valorisation ? Comment créer des entités résidentielles, paysagères et architecturales, comme des parties nouvelles dans le puzzle de la ville existante, dans le tapis déchiré et discontinu de la métropole moderne. 7 règlement 1. 1. 1.1 1.2 1. 1.3 8 1.3 Organisateurs et partenaires d’EUROPAN 5 1.3.1 Organisateurs Structures nationales d’organisation La responsabilité des concours est confiée dans chaque pays organisateur à une structure nationale composée de représentants des administrations ou des instances tutélaires, de représentants des villes, de maîtres d’ouvrage, d’architectes et d’institutions les représentant, de personnalités culturelles. Cette structure nationale s’organise sous la forme juridique d’une association à but non lucratif. Le rôle de la structure nationale est de piloter chacun des concours et de promouvoir les idées des architectes primés afin d’aider à leur réalisation. Chaque structure nationale est pourvue d’un secrétariat national*. Pays organisateurs Les pays organisateurs des 12 concours simultanés d’architecture dans le cadre d’Europan 5 sont les suivants : Allemagne, Belgique, Croatie, Espagne, Finlande, France, Grèce, Italie, Pays-Bas, Portugal, Suisse, Royaume-Uni. Chaque structure nationale d’un pays organisateur, signataire de la Charte de Paris du 30 juin 1997, s’engage à organiser un concours d’architecture sur le même thème, suivant les mêmes règles et dans les mêmes délais que les autres pays membres. Pays partenaires Les pays partenaires d’Europan 5 sont les suivants : Autriche, Bulgarie, Chypre, Estonie, Hongrie, Slovaquie, Roumanie. Chaque structure nationale d’un pays partenaire, signataire de la Charte de Paris du 30 juin 1997, s’engage à proposer un site au minimum. Elle établit un partenariat avec des pays organisateurs EUROPAN 5, une fédération européenne pour des concours d’architecture Organisateurs et partenaires d’Europan 5 et participe au concours sur le même thème, avec les mêmes règles et dans les mêmes délais que les autres pays organisateurs. Les structures Europan de ces pays partenaires s’engagent à organiser les inscriptions, à élaborer le dossier de site et à assurer sa diffusion auprès des inscrits qui en auront fait la demande. Des pays organisateurs s’engagent à organiser, en concertation avec les pays partenaires, le jugement des projets rendus. Ainsi pour Europan 5, les pays organisateurs ayant des pays partenaires sont : la Finlande, la France, la Grèce et la Suisse. Pays associés Les pays associés d’Europan 5 sont les suivants : Suède, Bosnie Herzegovine. Ils s’engagent à organiser les inscriptions, et à diffuser l’information sur les concours auprès des professionnels de leur pays. Association Europan Une Association européenne « Europan » fédère les différentes structures nationales. Son Assemblée Générale est constituée de quatre représentants de chacune des structures nationales des pays organisateurs, de représentants des pays partenaires et de membres d’honneur. Son rôle est de décider des orientations communes d’Europan, des règles du concours et du programme des manifestations européennes. Son bureau est constitué d’un représentant de chaque pays organisateur. Un comité scientifique composé d’experts européens est chargé de formuler des propositions sur les thèmes de l’analyse comparative des résultats et d’une réflexion stratégique sur le développement urbain des villes européennes. L’Association est dotée d’un secrétariat général qui organise le travail de l’Association et coordonne l’activité des secrétariats nationaux. Le secrétariat général européen est chargé, en coordination avec les secrétariats nationaux, de la réalisation des manifestations européennes et des concours. Il veille à la régularité des procédures. L’Association a pour président M. Enrico Vinci, ex-Secrétaire Général du Parlement Européen. 1.3.2 Villes et aménageurs urbains Le thème d’Europan 5 implique un rapprochement et la mise en place d’une collaboration étroite avec les villes et les aménageurs urbains des pays organisateurs. Ces villes et ces aménageurs ont été sollicités par chaque structure nationale afin qu’ils proposent des sites urbains répondant aux nécessités des concours Europan 5. Pour ces partenaires d’Europan, cette collaboration est l’occasion de profiter, à travers les projets qui sont primés et le débat qui en découle, d’une réflexion ouverte et essentielle pour un futur développement des sites proposés. Elle met à leur disposition des équipes primées, quelle que soit leur nationalité, pour accomplir, en tant que maîtres d’œuvre, les projets urbains et architecturaux commandés par eux. * Voir en annexe le détail pour chaque pays. Modalités de participation Conditions pour la candidature Inscriptions 2. Modalités de participation secrétariats nationaux et européen. 2.1 Conditions pour la candidature Collaborateurs Les équipes peuvent intégrer des aides, désignés sous le nom de collaborateurs, de même ou d’autres disciplines. Lors du rendu du concours, ils peuvent figurer dans la fiche d’identification de l’équipe sous le titre de collaborateurs. Les collaborateurs, quant à eux, ne sont pas considérés comme auteurs du projet. 2.1.1 Candidats Europan 5 s’adresse à tout jeune architecte ou à toute équipe de jeunes architectes d’Europe, associé(s) ou non avec de jeunes professionnels de toutes autres disciplines comme précisé dans l’article 2.1.2. Tous les architectes devront être diplômés et/ou habilités à exercer la profession d’architecte selon les règles des concours en vigueur dans les pays participants*. Tous les candidats, quelle que soit leur profession, devront avoir moins de quarante ans à la date limite d’inscription. 2.1.2 Constitutions d’équipes Europan souhaite favoriser la constitution d’équipes mixtes comprenant des jeunes professionnels de différentes disciplines de conception: architecture, urbanisme, paysage, arts, ingénierie, etc. Les équipes peuvent donc être librement constituées à condition que le mandataire soit architecte. Associés Les équipes peuvent intégrer des associés architectes ou d’autres disciplines. L’ensemble des associés doivent s’inscrire auprès du même secrétariat au plus tard le lundi 6 juillet 1998. Lors du rendu du concours, ils doivent figurer dans la fiche d’identification de l’équipe sous le titre d’associé. Les associés sont considérés comme auteurs du projet et figurent comme tels dans toutes les publications et les expositions nationales et européennes. Mandataire Le mandataire devra être désigné parmi les associés lors de l’inscription au concours. Il doit être architecte. Il est l’interlocuteur unique des Modification des équipes Des équipes peuvent fusionner. Dans ce cas, la nouvelle équipe doit choisir un seul des mandataires. Elle doit faire connaître sa décision auprès du secrétariat de l’inscription du mandataire choisi, au plus tard le lundi 6 juillet 1998. En aucun cas, un mandataire et ses associés ne peuvent se subdiviser en plusieurs équipes. Les équipes peuvent être composées de candidats de différents pays, conformément au but d’Europan de favoriser les échanges culturels au niveau européen. 2.1.3 Incompatibilité Aucune personne parmi les organisateurs du concours, les membres de la commission d’expertise, les observateurs ou les membres des jurys ne peut prétendre participer à l’un quelconque des concours. Aucune personne : - ayant à quelque niveau que ce soit un engagement ou une activité professionnelle en cours avec les responsables des sites proposés ; - travaillant pour un des membres quelconque du jury ; - appartenant aux familles des organisateurs du concours, des membres de la commission d’expertise, des membres du jury, des personnes ayant à quelque niveau que ce soit un engagement ou une activité professionnelle en cours avec les responsables des sites proposés, ne peut prétendre participer au concours 9 du pays dans lequel les personnalités précitées sont impliquées. 2.2 Inscriptions 2.2.1 Inscriptions Chaque candidat ou équipe de candidats peut s’inscrire dans le pays de son choix, sans préjuger du pays dans lequel il remet finalement sa proposition. Chaque candidat ou équipe de candidats peut soumettre au total au maximum deux propositions mais une seule proposition à la fois par concours national. 2.2.2 Droits d’inscription Les droits d’inscription sont fixés à l’équivalent de 90 Euros dans la monnaie du pays auprès duquel l’inscription est souscrite. Compte tenu du contexte économique, une exception est accordée aux concurrents résidant dans les pays d’Europe Centrale pour qui les droits d’inscription sont fixés à l’équivalent de 35 Euros si ils s’inscrivent auprès des secrétariats Europan des pays d’Europe Centrale suivants : Bosnie Hercegovine Bulgarie, Estonie, Croatie, Hongrie, Slovaquie, Roumanie. L’inscription donne droit à un dossier du concours et à un dossier complet du site choisi par les candidats. Dans le cas d’une demande d’un second dossier complet de site à un secrétariat national, celui-ci est payant pour un montant de 50 Euros. Dans tous les cas, les droits d’inscription restent acquis. règlement 2. 2.1 2.2 10 2. 2.2 2.3 2.2.3 Modalités d’inscription les plus pertinentes et les réponses d’un intérêt général sont envoyés à l’ensemble des candidats qui en avaient demandé le dossier complet ; et cela au plus tard le 30 juillet 1998. Chaque candidat ou équipe de candidats doit pour s’inscrire envoyer au secrétariat national d’Europan du pays de son choix : - une demande sur papier libre, portant le nom du mandataire, sa date de naissance, une adresse, un numéro de téléphone, et si possible un numéro de télécopie ; - une liste sur papier libre, portant le ou les noms des associés, leur date de naissance et leur qualité. Cette liste peut être modifiée, auprès du même secrétariat, jusqu’au lundi 6 juillet 1998 (voir article 2.1.2) ; - une photocopie du diplôme et/ou de l’habilitation de l’architecte mandataire et des architectes associés; - une photocopie d’une pièce d’identité, de tous les candidats garantissant qu’ils ont, quelle que soit leur profession, moins de quarante ans ; - son règlement par chèque bancaire ou une photocopie du récépissé du mandat postal faisant preuve de l’acquittement des droits d’inscription. Chaque candidat ou équipe de candidats reçoit une attestation nationale d’inscription, envoyée par le secrétariat du pays auprès duquel l’inscription est souscrite. Par la suite, chaque candidat ou équipe de candidats reçoit deux attestations européennes délivrées par le secrétariat européen. Ces documents font preuve de l’inscription. Un original de l’attestation européenne d’inscription doit être placé dans l’enveloppe scellée qui accompagne chaque rendu par concours national. 2.2.4 Réponses aux questions Sites Des questions concernant les sites peuvent être adressées par écrit au secrétariat Europan du pays concerné entre le 6 avril et le 6 juillet 1998. Pour chaque site, un résumé des questions Modalités de participation Inscriptions Contenu du dossier de concours remis aux candidats Durant les mois de mai et de juin 1998 sont organisées des rencontres, sur chaque site, entre les candidats ou équipes de candidats inscrits sur le site et les villes et/ou aménageurs afin que ces derniers expliquent en profondeur les problématiques du lieu et répondent à l’ensemble des questions. Un rapport est ensuite écrit et envoyé avant le 30 juillet 1998 à tous les concurrents inscrits sur le site concerné. Règlement Des informations concernant le règlement peuvent être obtenues auprès du secrétariat européen d’Europan et des secrétariats nationaux. La langue de toutes les informations envoyées par les secrétariats nationaux est l’anglais et éventuellement la langue du site. 2.3 Contenu du dossier de concours remis aux candidats 2.3.1 Contenu Lors de l’inscription, tous les candidats ou équipes de candidats reçoivent : 1 - le livre thème-règlement comprenant un texte thématique, des points de vue et le règlement. La langue de ce document est celle du pays* dans lequel le candidat souscrit l’inscription ou l’anglais. 2 - le livre des sites comprenant des fiches de présentation qui décrivent l’ensemble des propositions urbaines offertes aux candidats dans les différents pays organisateurs et partenaires. La langue de ce document est l’anglais et éventuellement celle du pays* dans lequel le candidat souscrit l’inscription. Après le choix d’un site et sur leur demande, tous les candidats ou équipes de candidats reçoivent : Un dossier complet de site comprenant des documents écrits et détaillés sur la ville, le site, son contexte et les intentions des aménageurs, ainsi que des plans, des photos et tous documents graphiques nécessaires à la conception. La langue de ce document est l’anglais et celle du pays* dans lequel le site se trouve. 2.3.2 Modalités A partir de la réception de l’inscription, les secrétariats nationaux envoient sous 15 jours le livre des sites et le livre thèmerèglement. Les dossiers complets des sites choisis peuvent être demandés à partir du 6 avril 1998 et ce jusqu’à la date limite du 30 juillet 1998, auprès des secrétariats nationaux du pays où se trouvent les sites choisis. La demande s’effectue pour le premier dossier de site par courrier à l’aide de l’original du bon gratuit prévu à cet usage et qui se trouve inclus dans le livre des sites; pour un autre dossier par courrier à l’aide de l’original du bon de commande prévu à cet usage et qui se trouve aussi dans le livre des sites, accompagné d’un paiement de 50 Euros. A partir de la réception de la demande, les secrétariats nationaux envoient sous 15 jours le dossier desiré. 2.4 Choix du site Un ensemble de sites, choisis par les structures nationales et sélectionnés par une commission européenne, est proposé par des villes, des aménageurs ou des promoteurs européens, partenaires d’Europan 5. Chaque candidat ou équipe de candidats doit faire le choix du ou des deux sites sur lesquels il désire inscrire sa ou ses deux propositions. Pour ce faire, il procédera en deux temps : 1 - il sélectionne au moins un site à partir des fiches de présentation de l’ensemble des sites figurant dans le livre des sites ; 2 - il fait sa ou ses demandes de dossiers complets du ou des sites qu’il aura sélectionné auprès de chaque secrétariat national Europan de chaque pays dans lequel chaque site se trouve, suivant la procédure décrite à l’article 2.3.2. Nombre limité de demandes de dossiers complets de site. Au-delà du dossier complet du site auquel donne droit l’inscription, tout dossier supplémentaire peut être obtenu en payant la somme de 50 Euros auprès du secrétariat national dans lequel se trouve le site concerné*. Il n’est pas répondu à toute demande supplémentaire non accompagnée d’un paiement. Livre des sites : fiches de présentation des sites La langue de ce document est l’anglais et éventuellement celle du pays* dans lequel le candidat souscrit l’inscription. Regroupées par thème, ces fiches de présentation comprennent sur quatre pages pour chaque site : Des documents iconographiques : - 1 photo aérienne de la ville, - 1 photo semi-aérienne du site, - 2 à 3 photos terriennes au minimum, montrant les éléments caractéristiques du site (topographie, éléments naturels, architectures existantes), - plan à l’échelle du territoire ou de la ville avec échelle graphique, Modalités de participation Choix du site - plan à l’échelle de l’aire urbaine du site avec échelle graphique, - plan à l’échelle du site avec échelle graphique. Des informations écrites : - analyse du contexte urbain : rôle de la ville dans la politique territoriale, rôle de l’aire urbaine du site dans la politique de la ville, rôle du site dans la politique de l’aire urbaine du site ; - description du site : état du sol (topographie, parcellaire, voirie, végétation, etc.), état du bâti, liste des constructions et éléments naturels à conserver ou non ; - cadre programmatique : espaces à construire et/ou réhabiliter, avec hypothèses de fonctions et de surfaces, objectifs sur les espaces publics, objectifs sur les voiries. - rapport au thème d’Europan 5 ; - nature de la propriété du sol et engagement prévu. Ce livre sert de base à chaque candidat ou équipe de candidats pour choisir leurs sites d’intervention. Un large délai est assuré entre sa diffusion et la clôture des demandes de dossier complet de site afin que le candidat ou l’équipe de candidats puisse éventuellement visiter certains sites avant de faire son choix. Dossier complet de site Les secrétariats nationaux tiennent à la disposition des candidats des dossiers complets des sites situés dans leur pays. La langue de ce document est l’anglais et celle du pays* dans lequel le site se trouve. Chaque dossier de site, de format A4, comprend tous les éléments nécessaires pour que le candidat ou l’équipe de candidats puisse concevoir son projet sur le site choisi : Ville : - 1 photo aérienne de la ville, - plan à l’échelle du territoire (géographie urbaine), entre le 1/25 000 et le 1/50 000, 11 - plan à l’échelle de la ville (agglomération), entre le 1/10 000 et le 1/20 000, - analyse détaillée du contexte urbain : rôle de la ville dans la politique territoriale, rôle de l’aire urbaine du site dans la politique de la ville, rôle du site dans la politique de l’aire urbaine du site, avec développement approfondi sur les volontés urbaines de la ville sur le site ; Site : - 1 photo semi-aérienne du site au minimum, - 10 photos terriennes au minimum, montrant les éléments caractéristiques du site (topographie, éléments naturels, architectures existantes), - plan à l’échelle de l’aire urbaine du site (topographie), entre le 1/2 000 et le 1/5 000, - plan à l’échelle du site (parcellaires, bâti, éléments naturels, etc.), entre le 1/1 000 et le 1/500, - éléments caractéristiques détaillés (bâtiments existants, dénivellés, etc.), - description détaillée du site : état du sol (topographie, parcellaire, voirie, végétation, etc.), état du bâti, liste des constructions et éléments naturels à conserver ou non, avec développement détaillé des réflexions du maître d’ouvrage sur les éléments caractéristiques ; Programme : - cadre programmatique : espaces à construire et/ou réhabiliter, avec fonctions et surfaces, objectifs sur les espaces publics, objectifs sur les voiries, avec explications détaillées sur le choix des différents éléments du programme du maître d’ouvrage, - rapport au thème d’Europan 5 avec explication sur l’exemple précis que constitue ce site dans la recherche d’idée du thème d’Europan 5. Le choix d’un site entraîne aussi celui du pays dans lequel la proposition correspondante sera rendue et jugée. règlement 2. 2.4 2. 12 2.5 2.5 Prestations à remettre par les candidats 2.5.1 Constitution du dossier Le dossier à remettre par les candidats ou équipes de candidats est composé de trois panneaux de format A1, de deux cahiers reliés de format A3 en deux exemplaires (le premier exemplaire étant destiné au jugement du jury national, le second à l’analyse comparative à l’échelle européenne par le comité scientifique), d’une enveloppe scellée de format A4. Panneaux Les trois panneaux de format A1 (594 mm x 840 mm) sont constitués de documents graphiques montés sur des supports plans, rigides, légers et résistants. Ils sont présentés verticalement et seront numérotés de 1 à 3. Le numéro de code choisi par les candidats est placé en haut à gauche de chacun des panneaux, dans un cadre conforme à l’article 2.5.2. contenu thématique des panneaux : - le panneau 1 est consacré à l’explication des idées développées dans le projet. Il situe le projet par rapport à la problématique de la session, par rapport aux enjeux urbains et aux orientations thématiques de la proposition. Il doit porter le titre ou intitulé du projet choisi par le candidat ou l’équipe de candidats ainsi que le nom du site. Il est demandé d’utiliser les outils visuels à même de représenter de manière synthétique et compréhensible les dimensions conceptuelles du projet. - les panneaux 2 et 3 présentent le projet dans son ensemble avec une mise en valeur de l’architecture de la proposition, et plus particulièrement de la relation entre les nouvelles interventions et les traces existantes du site : à travers des représentations en trois dimensions du projet, à travers quelques éléments significatifs explicitant les options et les formes du projet en relation avec les modes de vie proposés. Modalités de participation Prestations à remettre par les candidats Les échelles de tous les documents graphiques et de présentation doivent être précisées sur tous les documents rendus. Elles prendront obligatoirement la forme d’échelles graphiques. L’utilisation des couleurs est laissée au libre choix des candidats. Il est de la responsabilité de chaque candidat ou équipe de candidats de s’assurer que la représentation graphique de son projet permet aisément sa reproduction dans des publications ainsi que la duplication des trois panneaux. Le non-respect des prescriptions des panneaux peut le cas échéant, si le jury le décide, entraîner l’élimination du concurrent en défaut. En aucun cas, le jury ne peut examiner de documents surnuméraires ni de maquettes. Cahiers reliés Les cahiers reliés sont de format A3 (420 mm x 297 mm) et présentés horizontalement. Ils sont à envoyer en deux exemplaires : le premier exemplaire est destiné au jugement du jury national, le second à l’analyse comparative à l’échelle européenne par le comité scientifique. Le numéro de code choisi par le candidat ou l’équipe de candidats est inscrit dans un cadre conforme à l’article 2.5.2, et placé en haut à gauche des couvertures. Sur toutes les couvertures doit également figurer de manière lisible l’intitulé ou titre du projet ainsi que le nom du site choisi. Le premier cahier, ou cahier du concept urbain et architectural, comprend : - une page maximum pour une fiche synthétique résumant la problématique et l’approche conceptuelle du projet - une page pour la reproduction en réduction du panneau 1, - une page pour des documents graphiques explicatifs complémentaires du panneau 1, Attention : le cahier du concept urbain et architectural doit être rédigé en anglais, et éventuellement dans la langue du pays auprès duquel il est remis. Le second cahier, ou cahier complet, comprend sur 10 pages au maximum : - une page pour la reproduction en réduction du panneau 1, - une page pour la reproduction en réduction du panneau 2, - une page pour la reproduction en réduction du panneau 3. - 4 pages maximum explicitant la problématique du projet par rapport au thème d’Europan 5, - une page maximum sur le programme retenu et son rapport au cadre programmatique proposé sur le site, - une page maximum pour les surfaces des éléments de la proposition, une description de la faisabilité du projet du point de vue économique, et le processus de réalisation du projet, - une page maximum pour les partis techniques et constructifs, s’il y a lieu, - des dessins explicatifs peuvent illustrer les textes ou être adjoints. Enveloppe scellée De format A4 (210 mm x 297 mm), cette enveloppe contient les documents destinés à la levée de l’anonymat. Le numéro de code doit donc figurer sur l’enveloppe à l’exclusion de toute autre indication. Cette enveloppe contient : 1 - la fiche d’identification du candidat ou de l’équipe de candidats (format A4) figurant dans le livre thème-règlement. Elle comporte : - en haut à gauche le numéro de code choisi par le candidat ou l’équipe de candidats, - le nom du mandataire, suivi de son prénom, de sa date de naissance, de sa nationalité, du lieu et de la date d’obtention de son diplôme et/ou de son habilitation à exercer la profession d’architecte, d’une adresse complète, d’un numéro de téléphone, et si possible d’un numéro de télécopie. - Sous le titre d’ « associés » : le nom de chacun des architectes et/ou des professionnels d’autres disciplines inscrits au concours au plus tard le lundi 6 juillet 1998, suivi de leur prénom, de leur qualité, de leur date de naissance et de leur nationalité. 2.5 - Sous le titre de « collaborateurs » : le nom de chacune des autres personnes ayant participé à la proposition, suivi de son prénom, de sa nationalité et de sa qualité. - Une déclaration d’auteur à signer ainsi que l’acceptation des règles du concours. 2 - L’original de l’attestation européenne d’inscription ; toute photocopie rend la proposition irrecevable. Modalités de participation Prestations à remettre par les candidats 2.5.3 Langue Les propositions s’expriment dans la langue du pays auprès duquel elles sont remises, ou en anglais. Attention : le cahier du concept urbain et architectural doit être rédigé en anglais, et éventuellement dans la langue du pays auprès duquel il est remis. 2.5.4 Forme du dossier 2.5.2 Anonymat Pour chaque projet rendu, le candidat ou l’équipe de candidats se choisit un code spécifique composé de - 2 lettres de l’alphabet romain, - suivies de 3 chiffres. Ce code doit obligatoirement figurer sur l’ensemble des documents et emballages à remettre, à l’exclusion de toute autre indication : Sur chaque panneau, sur les cahiers reliés, et sur l’enveloppe scellée contenant la fiche d’identification du candidat ou de l’équipe de candidats. Sur chaque document, le numéro de code est inscrit dans un cadre horizontal de 25 mm de haut et de 100 mm de large, et placé en haut à gauche. Tout code non conforme peut, si le jury le décide, entraîner l’élimination du concurrent en défaut. Au cas où un candidat ou une équipe de candidats rend deux propositions sur deux sites différents dans deux pays différents, il ou elle doit choisir deux codes différents. Les panneaux sont constitués de documents graphiques montés sur des supports plans, rigides, légers et résistants. Les deux cahiers en deux exemplaires et l’enveloppe scellée sont placés dans une enveloppe. Tous les documents et emballages porteront systématiquement la mention du code garantissant l’anonymat. 2.5.5 Rendu des dossiers 13 Dans chaque secrétariat national, une personne, qui ne participe ni à l’expertise des projets ni au jury, est habilitée à recevoir les dépôts et les envois nominatifs par services rapides ou postaux. 2.5.6 Réception des dossiers envoyé par services rapides ou postaux Dans le cas de documents envoyés par services rapides ou postaux, une date limite de reception au siège de chaque secrétariat national est fixée au 30 octobre 1998. Cette date limite de reception ne remplace en aucun cas la date limite du rendu. Toute proposition expédiée par services rapides ou postaux après la date limite de rendu fixée au 30 septembre 1998 est déclarée irrecevable. Toute proposition expédiée par services rapides ou postaux dans les délais et reçue après la date limite de reception du 30 octobre 1998 est déclarée irrecevable. La date limite de rendu des propositions est fixée au 30 septembre 1998. 2.5.7 Droits de douane Le secrétariat national du rendu est celui du pays du site choisi par le candidat ou l’équipe de candidats sauf pour les pays partenaires. Dans ce cas, le secrétariat du rendu est celui spécifié en annexe. Pour les concurrents qui envoient leur proposition dans un pays autre que le leur : les secrétariats nationaux ne prennent pas en charge les frais de douane. Soit les documents sont directement déposés au siège du secrétariat national ; et ce jusqu’à l’heure de fermeture dudit secrétariat* le jour du 30 septembre 1998. Pour éviter la non-acceptation de leur proposition, ils doivent se renseigner auprès de leur service de transport des conditions nécessaires à la prise en charge, par eux-mêmes, de tous frais occasionnés par le passage des frontières : frais de douane, déclaration de valeur et assurance entraînant une surtaxe douanière, etc. Soit les documents sont envoyés par services rapides ou postaux, et quel que soit le moyen de transport choisi doivent faire figurer une date d’expédition qui fait foi. Toute proposition expédiée après la date limite du 30 septembre 1998 est irrecevable. Tout envoi doit être effectué en port payé, le secrétariats nationaux n’étant pas tenu de payer de quelconques frais. règlement 2. 2. 2.6 2.7 14 2.6 Dispositions d’ordre général 2.6.1 Assurances Envois En cas de dommage ou de perte, aucune indemnité n’est prise en charge par les organisateurs. Si le concurrent désire assurer l’envoi de sa proposition, il doit prendre en charge les frais de cette assurance comme les frais de douane occasionnés par ce choix. Durée du concours En cas de dommage ou de perte, aucune indemnité n’est prise en charge par les organisateurs*. 2.6.2 Propriétés Tous les documents parvenus aux organisateurs deviennent leur propriété. La propriété artistique des propositions reste entièrement acquise à leurs auteurs. 2.6.3 Droits d’exposition et de publication Toutes les propositions envoyées sont consultables lors de la manifestation nationale des résultats du concours du pays dans lequel elles ont été jugées, soit sous forme d’un ou des panneaux du concours, soit sous une forme de diapositives. Toutes les propositions primées et citées sont exposées dans la présentation nationale des résultats du concours du pays dans lequel elles ont été jugées. Seules les propositions primées sont présentées lors de l’exposition internationale d’Europan 5. Modalités de participation Dispositions d’ordre général Calendrier Les organisateurs se réservent le droit de publier librement l’ensemble des propositions qui leur sont parvenues. Chaque secrétariat national édite une publication de qualité présentant, au moins, les propositions primées dans le pays. Le secrétariat européen publie les propositions primées dans l’ensemble des concours de la session. Les propositions sont exposées ou publiées sous le nom du ou de leurs auteurs : mandataire et associés. Questions Date limite de demande de questions : 6 juillet 1998 Date limite d’envoi des réponses aux questions : 30 juillet 1998 2.6.4 Litiges Sélection Présélection des propositions par les jurys nationaux : Octobre-novembre 1998 Commission d’analyse comparative européenne des idées des projets présélectionnés, suivi de l’Atelier des jurys et des représentants des sites sur la base de cette analyse comparative européenne : décembre 1998-janvier 1999 Sélection définitives des propositions par les jurys nationaux : février 1999 En cas de litiges, le Bureau de l’Association européenne d’Europan fonctionne comme institution d’arbitrage. Sauf exception. Il est possible qu’une association, responsable de concours d’architecture à un niveau national, et ayant accepté au préalable et par écrit le règlement d’EUROPAN, puisse servir d’institution d’arbitrage pour des litiges relatifs à des concurrents qui ont rendu leur proposition dans le pays* où cette association nationale existe. 2.7 Calendrier Inscription Date de lancement du concours et ouverture des inscriptions : 6 avril 1998 Date limite des inscriptions : 6 juillet 1998 Date limite de modification des équipes : 6 juillet 1998 Dossiers complets de sites Date d’ouverture de demande de dossier(s) complet(s) de sites : 6 avril 1998 Date limite de demande de dossier(s) complet(s) de site(s) : 30 juillet 1998 Rendu Date limite de rendu des propositions : 30 septembre 1998 Date limite de réception des propositions envoyées par services rapides ou postaux : 30 octobre 1998 Résultats Date de proclamation des résultats : 28 février 1999 Date de présentation internationale des résultats : septembre 1999 * Voir en annexe le détail pour chaque pays. 3. Fonctionnement des jurys et résultats 3.1 Jugement 3.1.1 Commission technique Dans chaque pays, une commission technique est mise en place. La commission n’a pas de rôle de décision sur le jugement des projets. La commission veille à la conformité du dossier. Elle examine l’ensemble des propositions déposées dans son pays afin de préparer le travail du jury. Les membres sont désignés par les structures nationales et la liste est communiquée au Bureau de l’Association européenne d’Europan. La commission peut comprendre des représentants des villes et des experts nationaux. 3.1.2 Composition des jurys Dans chaque pays, un jury est mis en place dont les membres sont désignés par la structure nationale et approuvés par le Bureau de l’Association Europan. Le jury examine tous les projets conformes aux règles du concours et est souverain dans son jugement. En cas de non-respect des prescriptions, il décide ou non de l’élimination des candidats. En aucun cas, il ne peut examiner de documents surnuméraires ni de maquettes. Chaque jury est constitué de neuf membres indépendants des sites, soit : - un représentant de l’administration ou d’une instance tutélaire, - deux représentants de la commande parmi lesquels un possible représentant d’une ville non-participante au concours, - quatre architectes, - deux personnalités. Sur ces neuf membres, trois au minimum doivent être étrangers dont au moins deux architectes. La structure nationale désigne au minimum deux suppléants dont au moins un architecte. Fonctionnement des jurys et résultats Jugement Par ailleurs, un délégué étranger au pays est présent dans chaque jury, avec un rôle d’expert-observateur. Il peut être un membre du comité scientifique européen à condition qu’il soit d’une nationalité différente du pays du jury dans lequel il se trouve. Il explicite au jury les thématiques du concours et veille à l’application des règles communes. Les membres du jury peuvent consulter les représentants des villes des sites, mais en aucun cas, ces derniers ne peuvent participer au jugement. La composition du jury est rendue publique lors du lancement des concours et se trouve dans les annexes par pays du présent règlement. 3.1.3 Méthode de travail des jurys Le jury est souverain dans le respect du règlement d’Europan. Le jury se réunit en deux sessions distinctes dans le temps. Lors de la première, il examine l’adéquation des projets par rapport aux thèmes de la session et présélectionne au maximum vingt pour cent des projets rendus pour la qualité de leurs idées. Lors de la seconde, il examine les projets présélectionnés en fonction de leur adéquation au contexte des sites dans lesquels ils s’insèrent, et choisit les lauréats, les mentionnés et les cités. Au début de la première session, le jury désigne, parmi ses membres, un président à ses débats et adopte sa méthode de travail. Le jugement est établi suivant l’intérêt des projets en fonction des critères définis par le thème d’Europan 5. Le jugement est global et le choix des équipes primées ne dépend pas d’une répartition égale entre les sites. A l’issue de la procédure, le jury désigne des propositions lauréates sans classement et des propositions mentionnées avec classement. 15 Si la qualité des projets le permet, le jury peut décider que seront remplacées les propositions primées qui seraient disqualifiées lors de la vérification de la validité des inscriptions par le secrétariat général européen. Dans ce cas, il désignera des propositions suppléantes avec un classement. En cas de disqualification d’un lauréat, c’est le projet mentionné en tête qui le remplace. Le projet suppléant classé en tête prend alors le dernier rang des projets mentionnés. La même procédure est répétée si plusieurs projets lauréats sont disqualifiés. En cas de disqualification d’un mentionné, le projet suppléant classé en tête prend alors le dernier rang des projets mentionnés. La même procédure est répétée si plusieurs projets mentionnés sont disqualifiés. Ce classement des projets mentionnés et des projets suppléants est purement technique et optionnel. A l’issue de la vérification, il n’est pas rendu public. Le jury peut décider de ne pas donner l’ensemble des primes. Dans ce cas, les raisons en seront rendues publiques. Le jury peut citer des propositions. Les auteurs des propositions citées ne reçoivent pas de primes. Ces propositions sont publiées et exposées au niveau national mais non au niveau européen. 3.1.4 Critères d’évaluation Le jury dispose, avant ses travaux, de recommandations promulguées par l’Association européenne. D’abord, le jury doit examiner les projets ne respectant pas les prescriptions afin de décider de l’élimination ou non du concurrent en défaut. En aucun cas, le jury ne peut examiner des documents surnuméraires. règlement 3. 3.1 16 3. 3.1 3.2 Fonctionnement des jurys et résultats Jugement Projets présélectionnés et analyse comparative européenne Lors de la première session du jugement, le jury évalue les propositions selon : - leur contenu conceptuel, - leur apport innovant par rapport à la problématique et aux thèmes de la session. 3.2 Projets présélectionnés et analyse comparative européenne Lors de la seconde session du jugement, le jury examine les propositions selon : - leur pertinence par rapport au thème d’Europan 5 ; - la pertinence de leur programme par rapport au cadre programmatique du site dans lequel elles s’inscrivent ; - leurs qualités architecturales ; - la pertinence des solutions proposées par rapport à la problématique sociale et urbaine choisie ; - l’aspect innovant des logements proposés; - la prise en compte du rapport entre l’habitat et les autres fonctions ; - leur validité socio-économique ; - leurs qualités techniques. Le jury rédige et publie un rapport qui fait la synthèse des débats et énonce les critères du choix des propositions primées. 3.1.5 Levée de l’anonymat Les experts et les jurys n’ont connaissance que de propositions anonymes. Après décision des résultats, le président du jury ouvre les enveloppes scellées et communique aux divers membres du jury les noms des équipes primées. Afin de garantir l’anonymat des propositions, le candidat ou l’équipe de candidats ne peut en aucun cas faire usage de son projet pour une quelconque communication avant le jugement du jury. Le candidat ou l’équipe de candidats ne peut soumettre un projet ayant déjà été publié avant la date de clôture du concours. Il ne peut rendre publics les dessins présentés au concours ou lever son anonymat avant le jugement du jury sous peine d’exclusion du concours. 3.2.1 Projets présélectionnés À l’issue de la première session du jugement, les jurys font connaître à leur structure nationale les projets présélectionnés en fonction de leur idées - au maximum vingt pour cent des projets rendus. Le secrétariat national communique immédiatement au secrétariat européen les cahiers du concept urbain et architectural des candidats présélectionnés. Ces projets restent anonymes et ne sont identifiables que par leur code. 3.2.2 Commission d’analyse comparative européenne des idées Les membres du comité scientifique européen se réunissent pour prendre connaissance des projets anonymes présélectionnés par des les différents jurys nationaux. Avec l’assistance d’un groupe d’experts, ils établissent une classification thématique des projets en prenant en compte la problématique de la session et des idées proposées. Ils utilisent pour cela une méthode comparative. Leur rôle est de rendre explicite les “familles thématiques” dans lesquelles les projets présélectionnés s’inscrivent et de constituer un matériau de débat européen pour les représentants des sites et les membres des jurys ; ce afin de permettre à ces derniers un repérage parmi les idées intéressantes émergeant de l’ensemble de la session d’Europan 5. En aucun cas, la commission d’analyse comparative européenne des idées ne procède à un jugement. Elle établit une classification des projets. Son rôle est purement thématique et comparatif. 3.2.3 Atelier des jurys et des représentants des sites Un atelier réunissant les membres des jurys nationaux et les représentants des sites se réunit entre les deux sessions du jugement des jurys nationaux, afin de débattre des conclusions de la commission d’analyse comparative européenne des idées. Les projets restent anonymes. Son objectif est de donner une culture commune aux différents partenaires d’Europan 5 participant à l’évaluation de la session. 3.3 Résultats et prix 3.3.1 Proclamation des résultats Les jurys communiquent immédiatement leur décision à leur structure nationale, qui les communique à son tour au secrétariat général européen. Après vérification par le secrétariat général européen de la validité des inscriptions, et les éventuels reclassements nécessaires, les résultats des différents concours sont annoncés simultanément par les structures nationales et par l’Association européenne. Les résultats sont rendus publics dans les 15 jours suivant la réunion du dernier des jurys. Les résultats sont communiqués à partir de cette date et par écrit, à tous les candidats ayant participé au concours, par les secrétariats nationaux où leur proposition a été déposée. 3.3.2 Récompense aux lauréats Les auteurs des propositions lauréates reçoivent une récompense fixée à l’équivalent de 10 000 Euros toutes taxes comprises dans la monnaie du pays qui les a désignés (valeur à la date du paiement des primes). Les organisateurs s’engagent à respecter la décision des jurys nationaux et à payer les primes dans les 90 jours suivant la proclamation des résultats. 3.3.3 Récompense aux mentionnés Les auteurs des propositions mentionnées reçoivent une récompense fixée à l’équivalent de 4 000 Euros toutes taxes comprises dans la monnaie du pays qui les a désignés (valeur à la date du paiement des primes). Les organisateurs s’engagent à respecter la décision des jurys nationaux et à payer les primes dans les 90 jours suivant la proclamation des résultats. Fonctionnement des jurys et résultats Résultats et prix 3.3.4 Diffusion des projets primés Les organisateurs s’engagent à diffuser les projets primés à l’échelle nationale et à l’échelle européenne par le moyen d’expositions, de rencontres et de publications. Devant l’importance du nombre d’équipes primées, les organisateurs diffusent sous une forme détaillée les projets lauréats. Les projets mentionnés bénéficient également d’une publicité, mais sous une forme plus réduite. 3.3.5 Réalisations L’Association européenne et les structures nationales s’engagent à mettre les moyens nécessaires pour inciter les villes et/ou aménageurs ayant proposé des sites aux concours, ou les promoteurs qu’ils ont désignés, à confier des réalisations innovantes, en priorité aux équipes lauréates et si possible aux équipes mentionnées. Ces réalisations et projets doivent prendre en compte les idées formulées dans les propositions. En amont, il est concevable d’avoir recours à des ateliers, séminaires, études urbaines, etc., toutes procédures permettant de préciser ou d’adapter les idées des équipes primées en préalable à une réalisation. Pour cette phase intermédiaire, les équipes primées doivent être rémunérées. Les équipes primées doivent se conformer aux règles d’exercice de la profession en vigueur dans le pays qui les charge d’une réalisation. Une synthèse de la législation de chaque pays participant concernant les conditions d’exercice est jointe en annexe au présent document. Après le concours et pour le contact avec les villes et/ou les aménageurs, les équipes primées doivent désigner un mandataire parmi leurs membres, qui sera architecte et interlocuteur unique. 17 règlement 3. 3.3 4. 4.1 18 Manifestations et publications européennes Manifestations 4. Manifestations et publications européennes 4.1.3 Annonces nationales et européenne des résultats : 28 février 1999 4.1 Manifestations Fin février 1999 sont proclamées les listes des résultats, aux niveaux nationaux et européen. 4.1.1 Lancement du concours : Rencontres nationales de la jeune architecture : avril 1998 Le lancement des concours est l’occasion de conférences de presse dans chaque pays organisateur ou partenaire, et éventuellement de rencontres. Ces rencontres ont pour but de permettre une confrontation et un débat sur le thème d’Europan 5 et sur les sites proposés dans chaque pays organisateur. Des réunions complémentaires d’informations se déroulent sur chaque site entre mai et juin 1998. 4.1.2 Atelier européen des jurys et des représentants des sites : janvier 1999 Un atelier réunissant les membres des jurys nationaux, les représentants des sites, le comité scientifique et les organisateurs d’Europan 5 est tenu entre les deux sessions de jugement des jurys nationaux. Son rôle est de débattre des idées les plus intéressantes rendues lors de la session et présélectionnées par les jurys nationaux. Les experts et le comité scientifique y expliquent leur analyse comparative de ces idées. Cette analyse comparative sert de matériau aux débats thématiques des jurys et des responsables des sites et leur permet un repérage et une appropriation à l’échelle européenne des idées remarquables de l’ensemble de la session. 4.1.4 Manifestations nationales : mars-juin 1999 Toutes les propositions recueillies à l’occasion des concours participent à des présentations des résultats, publiques et nationales, dans les trois mois qui suivent la proclamation des jugements. Les projets lauréats sont exposés sous une forme détaillée, les projets mentionnés sont exposés sous une forme plus réduite, les projets cités sont présentés et l’ensemble des projets envoyés sont consultables sur le lieu de l’exposition. Simultanément, des rencontres sont organisées, à l’instigation des structures nationales, entre les équipes primées, des professionnels de la construction, des villes et des aménageurs, pour amorcer la phase de réalisation. 4.1.5 Événement de clôture de la session, exposition internationale et Europan Forum : septembre 1999 La clôture de la cinquième session d’Europan est l’occasion d’un événement réunissant une exposition internationale des résultats, un forum-débat autour des projets primés et de leur possibilité de réalisation. L’exposition internationale comprend l’ensemble des projets primés, les maquettes des lauréats, et la présentation des sites. Une version itinérante de cette exposition est proposée aux pays participants. Europan forum conçu comme une rencontre professionnelle ouvre le débat autour des résultats. A cette occasion, des ateliers sont organisés avec la participation des équipes primées, des représentants des sites et de professionnels de la construction. Simultanément une présentation des réalisations des sessions précédentes est organisée. Manifestations et publications européennes Publications 4.2 Publications 4.2.1 Catalogue européen des résultats Au cours de la session d’Europan 5 est organisé un atelier réunissant les équipes primées, les villes et représentants des sites, les maîtres d’ouvrage des réalisations terminées ou en cours d’Europan 3 et 4. Son objectif est d’obtenir une analyse comparative européenne des procédures de passage des concours d’idées aux phases opérationnelles ainsi qu’une évaluation des réalisations d’Europan. Le secrétariat européen coordonne la publication d’un catalogue européen des résultats qui présente l’ensemble des projets lauréats et mentionnés selon deux analyses, l’une thématique et l’autre critique. Chaque équipe primée en reçoit un exemplaire. Le livre est en vente dans les librairies spécialisées d’Europe, les secrétariats nationaux et le secrétariat européen. 4.2.2 Livre des réalisations Le secrétariat européen coordonne les publications européennes des réalisations, qui présentent les projets lauréats et mentionnés des sessions précédentes réalisés et en cours de réalisation. 19 règlement 4.1.6 Atelier des réalisations d’Europan 3 et 4 4. 4.2 Thème 21 22 10 points d’Europan 5 Les nouveaux paysages de l’habitat, déplacement et proximité Points de vue sur le thème 24 Mobilités et proximité 26 Modernités, discontinuités et urbanités : quels enjeux pour les villes européennes ? François Ascher Le logement et la ville : accessibilités et déplacements Textes présentés sous formes de débats à partir des interventions du séminaire de Lisbonne 31 janvier - 1er février 1997 Habitat et nature 30 36 38 42 48 50 53 thème Le paysage en tant qu’allié, vides et valeurs Hans van Dijk Ville - densité - nature Textes présentés sous formes de débats à partir des interventions du séminaire de Lisbonne 31 janvier - 1er février 1997 Petites opérations complexes Hybridation urbaine Pascal Amphoux Le management urbain de petites opérations complexes Textes présentés sous formes de débats à partir des interventions du séminaire de Lisbonne 31 janvier - 1er février 1997 les 10 points d’EUROPAN 5 21 1 Europan 5 s’adresse à tous les jeunes architectes et jeunes professionnels de la conception, âgés de moins de quarante ans, d’Europe. europan 5 2 Europan 5 est un appel d’idées suivi de réalisations sur le thème : “les nouveaux paysages de l’habitat - déplacement et proximité”. 3 Europan est une fédération européenne d’organisations nationales gérant des concours d’architecture suivis de réalisations, lancés simultanément par plusieurs pays sur un thème et des objectifs communs. 4 Règlement et modalités de jugement sont identiques pour tous les concours. Les concours sont des appels d’idées, ouverts, publics et européens. Les concours sont anonymes Les concurrents peuvent s’inscrire librement dans le pays de leur choix. 5 Un ensemble de sites urbains, accompagnés de cadres programmatiques est proposé aux concurrents dans des villes européennes. Les concurrents devront choisir parmi ces sites celui ou ceux sur le(s)quel(s) ils inscrivent leur(s) proposition(s). 6 Chaque projet devra comporter deux modalités de rendu : - projet-réflexion stratégique par rapport à la problématique de la session, aux enjeux urbains et aux orientations thématiques, à l’échelle urbaine du site retenu; - projet architectural réalisable dont le programme comprendra une part d’habitat sur une aire clairement délimitée du site. 7 Dans chaque pays, un jury national juge projets réflexion et projets architecturaux correspondant aux sites de ce pays. Au niveau européen, un conseil scientifique analyse de manière thématique et comparative les projets réflexion sélectionnés par chaque jury national. 8 Chaque jury d’un concours national désignera des lauréats et des mentionnés à qui des primes seront attribuées. 9 Les équipes primées se verront aidées par les organisateurs afin que leur soient confiées des réalisations. 10 Les propositions primées seront exposées et publiées. A l’occasion d’Europan 5, des rencontres seront organisées entre les partenaires, les organisateurs, les représentants des villes, des professionnels, les jurys et les concurrents. 22 Les nouveaux paysages de l’habitat, déplacement et proximité Didier Rebois Secrétaire général d’Europan Europan 5 a choisi les délaissés urbains des villes européennes et leur croisement avec les réseaux de déplacement comme champ d’investigation. Le développement des villes européennes dans les cinquante dernières années a entraîné la consommation de grands territoires périphériques pour implanter les nouvelles zones et leurs infrastructures. Des périphéries se sont composées à partir des lignes de déplacement et des fragments bâtis. Dans l’entre-deux ont subsisté des espaces non ou faiblement affectés. En même temps la ville laissait en jachère des emprises foncières aux fonctions obsolètes. De quoi faire surgir une ville en creux composée des laissez pour compte de l’urbanisation extensive. Alors que les visions unificatrices de la ville sont en crise, se pose la question de comment se réapproprier ces espaces interstitiels pour en faire des lieux à habiter. Comment inventer de nouvelles formes de paysage urbain? Et si on ne cherche plus à maîtriser la forme globale de la ville comment alors transformer ces sites contemporains résiduels et disparates en autant de territoires de valorisation ? Comment créer des entités résidentielles, paysagères et architecturales, comme des parties nouvelles dans le puzzle de la ville existante, dans le tapis déchiré et discontinu de la métropole moderne. Autour de cet enjeu, Europan 5 propose aux jeunes architectes européens plusieurs thèmes, formulés comme autant de questions posées à la fois à la conception architecturale et aux politiques urbaines. Ces thèmes peuvent se croiser et induire des réponses sous forme de projets d’idées. A partir de situations concrètes sélectionnés dans un grand nombre de villes européennes, ces projets devront s’inscrire dans des cultures urbaines très différentes mais traversées par les mêmes questionnements. Nature et habitat Nature et bâti s’entremêlent sans ordre apparent et prolifèrent les lotissements d’habitations. Ce phénomène est-il irréversible? Comment éviter le modèle de la banlieue tentaculaire? Peut-on concilier densification urbaine, espaces collectifs, nature et désir des habitants d’un habitat fortement individualisé? Déplacement et accessibilité résidentielle Dans la ville des fonctions éclatées et des déplacements multiples, la question de l’accessibilité des aires résidentielles devient centrale. Suivant quelle logique et quel traitement spatial ces réseaux peuvent-ils favoriser les liaisons urbaines au lieu d’être des facteurs de coupure spatiale? Un urbanisme induit Comment mettre en relation l’espace abstrait de la mobilité et celui physique et sensible des quartiers de logements? Comment induire alors de nouveaux modes de formalisation de la ville? De nouvelles formes d’habiter Comment concevoir l’espace de la proximité, du face-à-face et de la rencontre propres aux aires résidentielles? Mais que signifie habiter la ville aujourd’hui? Est-ce posséder une maison individuelle dans un lotissement périphérique? Avoir plus d’espace individuel habitable? Vivre dans des immeubles collectifs mais à proximité des services urbains? Vivre en contact avec la nature ? Ou trouver au pas de son logement des espaces publics animés ? Une intensification des usages Quels types de programmes sont à même de générer dans ou autour des quartiers d’habitat de la vie urbaine? Doit-on aménager un réseau de pôles fonctionnels, penser des mosaïques de programmes pluriels ou gérer les opportunités contextuelles dans leur diversité socio-économique? Gérer la complexité Tester la capacité du projet à intégrer les paramètres de la complexité urbaine et de leur gestion : multiplicité des intervenants, mélange des acteurs publics et privés, instabilité programmatique, mutation des usages affectent l’espace urbanoarchitectural qui doit se concevoir comme un processus en mouvement, des allers retours permanents entre idée d’ensemble, formalisations multiples et réalisations échelonnées. Comment inventer un projet suffisamment fort pour dérouler sa logique sur un temps long tout en intégrant la négociation permanente entre forme urbaine, programmation et définition architecturale? Situations Des villes européennes s’inscrivant dans des cultures et des histoires de la ville différentes vont proposer aux concours Europan 5 des situations urbaines à modifier. Les sites d’Europan 5 seront situés dans n’importe quelle partie de la ville pourvu qu’elle ait été dans le passé récent soit laissée de côté parce qu’elle ne faisait l’objet d’aucune logique de développement, soit qu’elle ait subi une déqualification fonctionnelle et d’image. Ils peuvent se localiser donc dans le centre, les faubourgs, les périphéries anciennes ou plus récentes. Les sites d’Europan 5 devront néanmoins être soit situés à proximité immédiate d’un réseau existant de déplacement métropolitain ou faire l’objet d’une modernisation des réseaux de transports qui vont les desservir. Ces réseaux peuvent être de nature différente : voiries automobiles de grande vitesse (autoroute ou périphérique urbain, pénétrante dans la ville) ou/et réseaux de transport public - métro, train, tramway, avec une station dans ou aux abords directs du site. Les concurrents devront pouvoir intervenir sur l’interface entre la zone du transport (voiries, sites propres, etc.) et l’espace résidentiel à concevoir. Les sites d’Europan 5 auront une superficie compris entre un minimum de 0,5 hectare (5000 m2) et un maximum de 3 hectares (30 000 m2). Ces sites doivent cependant être intégrés dans une zone de transformation urbaine plus large liée à la modernisation des infrastructures plus large sur laquelle les concurrents devront réfléchir, pour autant que la zone du projet architectural se situe dans la fourchette ci-dessus. Les sites d’Europan 5 peuvent prendre la forme d’un ou plusieurs fragments discontinues. Les sites devront permettre de développer des morphologies bâties différentes dans des relations à l’espace public et paysager variées permettant une densification de l’espace bâti en rapport à l’espace non bâti. Les cadres programmatiques proposés sur les sites seront libres mais doivent comporter plusieurs fonctions différentes : activités commerciales, lieux de travail, espaces culturels, services urbains divers... Cependant la fonction “habitat” restera prépondérante. Aucune densité n’est imposée car sa valeur dans les zones résidentielles est fonction des cultures et des politiques locales. Pourtant seront écartés les programmes ne comportant que du logement et les programmes qui ne prescriraient que du lotissement pavillonnaire. Les cadres programmatiques doivent offrir la possibilité de créer une intensité d’usages dans ou autour des espaces d’habitat. 23 thème Les nouveaux paysages de l’habitat, Déplacement et proximité mobilités et proximité mobilités et proximité thème 25 26 François Ascher professeur à l’Institut Français d’Urbanisme conseiller scientifique du Plan Construction et Architecture Modernités, discontinuités et urbanités : quels enjeux pour les villes européennes? Les pays européens n’en ont pas fini avec l’urbanisation. Qu’ils soient déjà totalement urbanisés ou qu’il leur reste beaucoup de petites villes et de zones rurales, que leur armature urbaine soit polycentrique, hiérarchisée ou centralisée, tous sont marqués par un même processus de formation de zones urbaines de plus en plus vastes, qui constituent une nouvelle échelle pour la vie quotidienne comme pour le fonctionnement économique courant. Au delà des différences nationales et régionales, ces nouveaux territoires forment des “métapoles” qui présentent des caractéristiques communes : elles s’étendent et incluent progressivement des villes et des villages de plus en plus éloignés ; elles sont discontinues et remettent en cause les différenciations habituelles entre villes et campagnes; elles sont hétérogènes et se forment en leur sein de nouvelles spécialisations et polarisations fonctionnelles et sociales; elles constituent entre elles, à partir des grands noeuds d’échange, des réseaux internationaux dont les logiques s’imposent de plus en plus aux systèmes locaux et régionaux. Cette dynamique urbaine trouve très certainement ses principaux ressorts dans l’approfondissement de la division technique et sociale du travail, dans l’accumulation des richesses matérielles et intellectuelles, dans l’accélération des échanges, dans la globalisation. La force contemporaine de l’économie et son internationalisation tendent ainsi à imprimer des évolutions de même nature aux villes européennes. Certes, les conditions initiales géographiques, matérielles, culturelles, variant d’un pays, voire d’une région à l’autre, les réactions et les adaptations à la globalisation urbaine sont différenciées. Mais la question qui se pose avec de plus en plus d’acuité est bien celle de la capacité que les villes européennes garderont de préserver voire de développer leurs spécificités sans pour autant s’exclure du développement économique. Pour le dire autrement, les villes européennes sont-elles condamnées à une version à peine adaptée de la ville nordaméricaine, dans la mesure où elles sont confrontées au mêmes dynamiques, c’est à dire à l’usage croissant de l’automobile, au développement des centres commerciaux périphériques, à la prolifération des multiplexes de salles de cinéma, à la multiplication des complexes hôteliers et des centres de congrès, à l’extension des zones d’activités aéroportuaires et des plates-formes logistiques ? Ou bien, auront-elles les moyens, comme beaucoup d’entre semblent l’ambitionner, de développer une ou des modernités spécifiques ? Mais, dans ces efforts que les villes doivent déployer pour maîtriser leur avenir, elles ont à faire face, non seulement aux logiques économiques globales, mais à plusieurs évolutions structurelles des sociétés occidentales, qu’il serait probablement illusoire de prétendre totalement bloquer et qu’il leur faudra donc d’une façon ou d’une autre, gérer et aménager. Dans le cadre de cet article, nous en retiendrons quatre qui ont un rapport plus étroit avec l’urbanisme et l’architecture : la croissance des vitesses de déplacement, l’ubiquité partielle rendue de plus en plus possible par le développement des technologies de communication, de nouveaux rapports aux temps de la vie quotidienne, la poursuite du processus d’individuation commencé il y a déjà plusieurs siècles. La vitesse La durée et le nombre des déplacements urbains est à peu près stable dans les divers pays. En revanche, partout les vitesses s’accroissent. En Europe, elles ont cru en moyenne de près de trente pour cent en une quinzaine d’années, grâce à l’usage des moyens mécanisés et en premier lieu des automobiles individuelles. La vitesse de déplacement n’est pas à l’origine de la croissance des villes, mais elle en est l’un des instruments principaux, et elle participe à une mutation radicale des espaces. Ainsi, la proximité, qui est un des caractères essentiels de la ville, et qui est un des éléments déterminants de son potentiel économique et culturel, ne nécessite plus la contiguïté. Cela implique que la densité, qui fut longtemps un moyen décisif pour assurer cette contiguïté, prend une importance relative plus faible parmi les divers instruments qui permettent d’accroître le potentiel d’échange du monde urbain. La vitesse des déplacements produit toutes sortes de discontinuités : entre les bâtiments qui peuvent être disjoints sans être lointains ; entre les points de départ et de destination d’une automobile, car les passagers sont en partie déconnectés du territoire ; les stations des transports collectifs car aucun arrêt n’y est plus possible. De fait, plus les sont transports rapides, plus leurs infrastructures et leurs usages accroissent les discontinuités, en concentrant le développement urbain le long d’axes majeurs par ailleurs peu franchissables, en le polarisant autour des gares, des aérogares, des stations de métro, des lieux de correspondances et des plates-formes logistiques, et en vidant les territoires interstitiels. La vitesse change aussi les mesures de toutes les spatialisations. Ainsi, la ségrégation sociale comme la spécialisation fonctionnelle des activités s’expriment dans des territoires de plus en plus vastes : de l’échelle de la maison, elles sont passées progressivement à celle du quartier, puis à celle de la ville, différenciant des zones de plus en plus vastes. La distance sociale ou le zoning économique sont à mesurer, non seulement par rapport à la vitesse de déplacement du piéton, mais aussi par rapport aux vitesses mécaniques croissantes. Mobilités et proximité 27 La ville étant faite d’échanges et de mouvements, le changement des vitesses introduit donc des modifications profondes dans son fonctionnement comme dans sa conception. Les interstices qu’elle engendre sont-ils pour autant des discontinuités qui introduiraient une rupture dans les continuités sur lesquelles se sont construites la plupart des villes européennes? La notion de “délaissés” est-elle de ce point de vue pertinente? Doit-on et peuton s’efforcer de combler ce type de “vide”, en reproduisant les formes anciennes ou/et en forçant les citadins à ralentir? Peut-on dans cette perspective, décomposer les agglomérations urbaines contemporaines en petites villes, à portée de main, comme le proposent certains partisans du développement durable ou les promoteurs américains du New Urbanism? Ou doit-on affronter positivement l’enjeu urbain d’une nouvelle modernité en renouvelant les continuités de la ville européenne dans un nouveau compromis avec la vitesse? L’ubiquité L’évolution des villes et de la vie urbaine est profondément marquée par le développement des télécommunications. Mais, contrairement à ce qu’il est souvent affirmé, celui-ci ne freine pas l’urbanisation et il ne pas faut en attendre que spontanément il enraye la croissance des grandes villes. Au contraire, les nouvelles technologies de l’information et de la communication participent à la dynamique métapolitaine et complètent le perfectionnement des systèmes de transport. En fait, les télécommunications rendent possible la croissance des villes et elles ne se substituent pas simplement aux transports physiques car elles suscitent plus de déplacements qu’elles n’en économisent. Cela n’est pas nouveau. Déjà au tournant du siècle, le téléphone, le tramway et l’ascenseur, avaient permis aux villes de sortir des limites dans lesquelles les transports traditionnels les cantonnaient, engendrant ainsi la croissance simultanée de la ville en étendue (suburbanisation) et en hauteur (gratte-ciel). Des études au début du siècle ont même montré que le téléphone ne diminuait pas les rencontres et qu’au contraire il permettait aux habitants des grandes villes de garder plus de contacts, de se fixer des rendezvous, de multiplier les affaires professionnelles. Il en est de même de nos jour : les télécommunications rendent possibles pour les entreprises des restructurations spatiales et des délocalisations multiples. Le téléphone portable rend aussi multifonctionnel le temps de transport car en permettant de travailler tout en se déplaçant, il en diminue d’autant le coût économique et psychologique. De fait, ce sont les villes où l’on télécommunique le plus qui se développent le plus, et ce sont les individus qui utilisent le plus les nouvelles technologies de communication qui voyagent le plus. Mais les télécommunications provoquent aussi des recompositions importantes des motifs et des circonstances des déplacements : les citadins ne se déplacent pas moins, au contraire; mais ils se déplacent pour d’autres motifs, autrement, à d’autres heures et avec d’autres périodicités. Un phénomène tout à fait important, est le développement des livraisons, non seulement dans les relations entre entreprises, mais aussi avec les particuliers. Le développement du “commerce électronique” (ventes par Internet), de la fourniture à domicile de produits de plus en plus nombreux par les grands magasins, de services de maintenance de l’électroménager, du recours aux livreurs de pizzas etc., c’est de plus en plus la ville qui vient au logement. La mobilité individuelle de chaque consommateur, “bricolée” et fondée sur une expérience personnelle des lieux, est peu à peu remplacée par une mobilité marchande et professionnelle, fonctionnant sur des logiques et des registres différents, qui appellent probablement à des modifications significatives dans la conception, les gestion et la signalisation des espaces. L’accès de la ville au domicile nécessite ainsi de repenser leur interface, le sas qui sépare le privé et le public, l’individuel et le collectif, le dedans et le dehors tout en leur permettant de communiquer. Mais, il ne faudrait pas pour autant croire que les ménages vivront repliés sur leur domicile et verseront dans le cocooning et le “confinement interactif généralisé” (P. Virilio). Car les citadins, s’ils ont des activités plus nombreuses et plus variées dans leur domicile, en sortent aussi de plus en plus, soit pour se rendre dans le domicile de parents et amis, soit pour accéder à des lieux plus urbains. De fait, on peut même considérer qu’en se banalisant, les télécommunications valorisent de plus en plus tout ce qui ne se télécommunique pas et ne s’enregistre pas, donc les activités et les circonstances qui mobilisent le “face à face”, l’odorat, le toucher, le goûter, ou qui jouent sur l’événement, le direct (le life). Le paradoxe des télécommunications, c’est donc qu’elles donnent de la valeur économique, symbolique et culturelle à tout ce qui ne se médiatise pas. Cela exige un effort de renouvellement de la réflexion architecturale et urbanistique, de nouvelles approches des espaces publics, et la prise en compte de toutes les dimensions sensorielles dans la conception des divers lieux de la vie sociale. Les télécommunications modifient aussi les territoires relationnels : dans un même endroit, on peut être simultanément en relation avec plusieurs groupes et réseaux. Elles engendrent en quelque sorte des hyperterritoires, au sens de l’hypertexte, c’est à dire des lieux à partir desquels on peut cheminer dans des territoires sociaux multiples. L’usage des téléphones mobiles dans le logement comme dans la ville témoignent de cette dynamique : le téléphone n’est plus attaché à un lieu (le logement, le bureau, ou plus précisément le guéridon de l’entrée ou la commode de la chambre à coucher) mais à une personne qui, d’où elle est, peut communiquer de façons multiples et quasi simultanément. Comment concevoir ces nouveaux lieux? Les nouvelles discontinuités temporelles Les temps de l’économie et du travail évoluent en raison des exigences de flexibilité, de l’internationalisation, de la recherche d’une meilleure utilisation des équipements productifs, de la dynamique d’aménagement du temps de travail. Dans thème Modernités, discontinuités et urbanités : quels enjeux pour les villes européennes ? François Ascher 28 ce contexte, les durées, les horaires, les rythmes, les séquences, les régularités du travail et de la vie quotidienne se modifient et tendent vers des horaires flexibles ou inusuels (la nuit, le weekend), vers l’accroissement du travail posté et plus généralement vers des irrégularités quotidiennes, hebdomadaires voire saisonnières ou annuelles plus variées et plus nombreuses. Cette dynamique s’ajoute à d’autres facteurs socio-économiques, démographiques et culturels (travail féminin salarié, autonomie des enfants, etc.) qui rendent également nécessaires l’ouverture et le fonctionnement des services publics et privés sur des plages de temps de plus en plus larges, en particulier le soir et le week-end. Cela n’est pas sans poser de nombreux problèmes, sociaux bien sûr (traditions syndicales, modes de vie familiaux), mais aussi urbains car les cités et l’habitat ne sont pas conçus pour concilier aisément la ville qui dort, la ville qui travaille, la ville qui s’amuse et la ville qui bouge. Ainsi, la “plage d’ouverture” des villes s’élargit. La notion d’heure de pointe perd peu à peu une partie de sa signification : les citadins comme les entreprises jouent avec les moyens de désynchronisation dont ils disposent et avec l’individualisation des activités, pour éviter les heures de grandes affluence, répartissant ainsi les flux dans le temps. Parallèlement, la diversification des parcours individuels, professionnels et domestiques contribue à la dilution relative des flux urbains, mais aussi parfois, à un encombrement plus généralisé. Cette évolution appelle à une réflexion nouvelle sur les services publics, sur les équipements collectifs, sur l’architecture (notamment pour tenir compte de nouvelles répartitions jour-nuit, mais aussi pour développer une réflexion sur l’esthétique et la fonctionnalité nocturnes), sur les zonages : ainsi ne doit-on pas s’orienter vers un chrono-urbanisme fait de schémas directeurs temporels, des zonages des temporalités, de nouvelles centralités temporelles ? Dans quelle mesure ne doit-on pas aussi diversifier nos conceptions de la centralité et de “l’animation urbaine” largement fondées sur la foule, la coprésence massive, voire la congestion ? la possibilité de maîtriser leur emploi du temps, de désynchroniser ou de synchroniser leurs activités et leurs rencontres : le magnétoscope, le répondeur, le congélateur, le micro-ondes, les télécommandes et les programmateurs, les téléphones portables, les agendas, et bien sûr les automobiles individuelles (qui sont un outil décisif de l’autonomie urbaine contemporaine). La ville offre ainsi de plus en plus à la vie quotidienne une sorte de vaste menu chinois, rendant possible des combinatoires variées et variables, mais aussi socialement différenciées et inégalitaires. Autonomie, spécialisations, désynchronisation, hyperchoix pourraient conduire à une forme d’atomisation de la société urbaine, à sa pulvérisation. Pourtant, on constate le contraire et la croissance des sociabilités. Certes, les gens passent de plus en plus de temps dans leur logement et regardent plus la télévision. Mais, dans les grandes agglomérations urbaines en tous cas, ils “sortent” aussi de plus, pour aller au restaurant, pour rencontrer des parents ou amis, pour partir en week-end, pour aller en vacances, pour visiter des musées, et assez récemment pour retourner au cinéma (comme en témoigne notamment le succès des grands complexes de salles de cinéma multiples, qui mobilisent une clientèle nouvelle). Les individus ne sont pas moins socialisés et urbanisés : ils le sont autrement. Les liens entre les personnes apparaissent parfois moins serrés et moins durables qu’autrefois, mais ils sont de plus en plus nombreux et variés. Des liens faibles en plus grand nombre forment ainsi un tissu social qui n’est pas moins solide que celui fait de quelques fils beaucoup plus gros mais en petit nombre. On connaît quelques uns des impacts de cette individuation sur les usages du logement, et en particulier sur la transformation des chambres à coucher en pièces à vivre, sur l’évolution des pratiques de la cuisine, des salles de séjours etc. Mais, quels en sont les implications sur les espaces semi-collectifs, semi-publics, sur les “périphériques” du logement? Quelles en sont aussi les conséquences sur les pratiques des espaces publics, sur le cadre des rencontres, sur la conception des lieux de la ville? L’individuation Historiquement, depuis la fin du Moyen âge, l’urbanisation peut être caractérisée comme la combinaison d’une individuation croissante (c’est à dire la capacité pour les individus de s’approprier de façon personnelle, singulière, des objets, des lieux, des situations), et d’une poursuite de la spécialisation de toutes les activités humaines (en particulier par la division du travail marchand et domestique, par des professionnalisations de plus en plus pointues, des loisirs de plus en plus spécifiques etc.). Les dynamiques urbaines sont ainsi marquées à la fois par une complexité croissante et par la recherche d’une plus grande maîtrise individuelle des espaces-temps. Dans ce contexte, les citadins se saisissent de toutes les technologies qui augmentent leur autonomie, qui leur donnent Quel urbanisme et quelles architectures pour une société urbaine plus affinitaire, plus variée, plus changeante, plus mobile? Le temps et la sociabilité n’étant pas illimités, ce sont les relations sociales non choisies et les activités contingentes qui tendent à régresser. Nous nous dirigeons ainsi vers une société qui ouvre probablement des possibilités pour de nouvelles sociabilités, plus choisies, plus affinitaires, et moins surdéterminées qu’auparavant. Cela ne signifie pas qu’elles seront plus intenses, moins conflictuelles, plus durables. Le précédent de l’évolution des pratiques conjugales mérite réflexion : si le choix amoureux a en grande partie remplacé le choix social, il a aussi fragilisé l’union… Du point de vue des conceptions de la ville, cette évolution Mobilités et proximité 29 est lourde d’implications potentielles. L’autonomie croissante des individus, la diversification des sociabilités au sein d’une même famille, la mobilité professionnelle, le travail féminin salarié, la vitesse des moyens de déplacements, s’ajoutent à la différenciation fonctionnelle des territoires pour rendre de plus en plus difficile pour chaque citadin de rapprocher physiquement ses lieux de résidence et d’activités. La ville des courtes distances est un mot d’ordre qui ne peut avoir de sens que figuré. Cela tend à modifier considérablement les réalités sociales de voisinage et de quartier. Il est en effet de plus en plus rare que le voisin soit aussi un collègue, un parent, un ami. Cela ne signifie pas que toute vie sociale de proximité soit exclue, et de fait on assiste à une forte demande en la matière. Mais la vie de quartier doit être réinventée sur de nouvelles bases, celles des affinités volontaires et des intérêts de voisinage collectifs. Cela ne peut manquer évidemment d’avoir des conséquences sur la manière dont les architectes et les urbanistes doivent concevoir les espaces de proximité. La question qui leur est posée est bien d’aider les individus à accroître leur intimité comme à se rencontrer, à accéder à un logement dont les fonctions se sont enrichies et diversifiées, comme à accéder à la ville toute entière. Les concepteurs doivent être capables de répondre simultanément à une demande croissante de fixité et de mobilité : en quelque sorte à un ancrage plutôt qu’à un enracinement, car si on jette une ancre dans un endroit,, on peut aussi la lever lorsqu’on veut le quitter. Ils ne doivent pas considérer ces exigences comme contradictoires. De façon plus générale, ils devraient probablement s’efforcer d’éviter des solutions architecturales et urbaines qui limitent les possibilités de choix des citadins. Car, les souhaits de ceux-ci et leurs modes de vie sont de plus en plus diversifiés et changeants. Bibliographie - Annales de la Recherche Urbaine, no 77, décembre 1997 : “Temporalités urbaines” (Paris, ministère de l’Équipement) - Ascher, F. (1995) : “Métapolis, ou l’avenir des villes” (Paris, Editions Odile Jacob) - Bagnasco, Arnaldo & Le Galès, Patrick (ss la dir. de) (1997) : Villes en Europe” (Paris, La Découverte) - Bassand, Michel (1997) : “Métropolisation et inégalités sociales” (Lausanne, Presses polytechniques et universitaires romandes) - Bellanger, François, Marzloff, Bruno (1996) : “Transit. les lieux et les temps de la mobilité” (Éditions de l’Aube - Media Mundi) - Benko, Georges, Strohmayer, Ulf (ed.) (1997) : “Space and Social Theory” (Oxford, Blackwell) - Bonfiglioli, Sandra (1995) : “Il tempo e la città fra natura et storia” (in Urbanistica, no 103, febbraio 1995) - Dubois-Taine, Geneviève, Chalas, Yves (1997) (dir.) : “La ville émergente” (La Tour d’Aigues, Éditions de l’Aube) - Dupuy, Gabriel (1995) : “Les territoires de l’automobile” (Paris, Éditions Anthopos) - Garreau, J. (1991) : “Edge City : Life on the New Frontier” (New York, Doubleday & Co.) - Graham, Stephen, Marvin, Simon (1996) : “Telecommunications and the City ; Electronic Spaces, Urban Places” (London, Routledge Ed.) - Mongin, Olivier (1995) : “Vers la troisième ville” (préface de Christian de Portzamparc) (Paris, Éditions Hachette) - Obadia, Alain (coord. ) (1997) : “Entreprendre la ville. 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Il est temps d’avoir des concepts, des politiques, des catégories architecturales et urbaines qui correspondent à ce phénomène. On s’aperçoit que dans cette extension de l’agglomération, qui n’est finalement qu’un processus physique la notion de périphérie, comme opposition au centre, n’existe plus car la périphérie peut se trouver autant à l’extérieur de la ville qu’au centre de la ville : zones d’exclusion, friches, espaces mal définis; la “non ville” à l’intérieur de la ville. La périphérie concerne les laissés-pour-compte de l’urbanisation, des politiques sociales, des espaces délaissés où se focalisent les concours Europan pour provoquer auprès des jeunes architectes européens une prise de conscience, des capacités à proposer des idées nouvelles. L’orientation d’Europan consiste à dégager des espaces et des concepts qui permettent de mobiliser des jeunes architectes sur des thèmes urbains et architecturaux qui ne sont plus les mêmes que ceux de l’après-guerre. Pour éviter la désolidarisation sociale et urbaine, on croyait dans l’après-guerre, que l’on pouvait répondre par des pratiques sociales en faisant de l’habitat collectif, des équipements collectifs, de la consommation collective, en créant une unicité de pratique; l’urbanisme a créé la banlieue. Ce sont des pays comme la France, l’Espagne, le Portugal par exemple, mais aussi des pays qui étaient de l’autre côté du “rideau de fer”, qui ont créé des villes satellites. Ces pays ont essayé de procéder par une unification des pratiques sociales tandis que d’autres pays européens sont restés hors de cette logique. C’est le cas de l’Allemagne qui n’a pas essayé de créer de situations suburbaines. Si l’on regarde un peu plus loin aux États-Unis, ou au Japon, on voit des réponses très différentes en ce qui concerne la conception de la ville et les politiques urbaines. Comment imaginer des stratégies qui permettent d’intervenir sur ces espaces laissés-pour-compte de la planification? Quelles stratégies peuvent créer dans l’espace urbain des liens, des face à face, des corps à corps, des coudes à coudes et des têtes à têtes souhaitables pour favoriser la communication? C’est pourquoi l’accessibilité au moyen des transports collectifs ou individuels a été développée afin de tisser une communication donnant un sens à la collectivité. Il faut inciter les architectes à produire du sens, avec les moyens de l’architecture, autour de ces transferts modaux qui se présentent dans la ville, de ces noyaux qui émergent, de ces infrastructures. Comment faut-il s’organiser, comment peut-on cristalliser de l’espace urbain autour de la notion d’accessibilité qui pourrait remplacer la notion plus ancienne de proximité ? À Bilbao, dans une ville en pleine mutation, quelles stratégies ont été imaginées pour répondre à cette question ? Pablo Otaola, directeur de RIA 2000 (Espagne) Bilbao, une revitalisation urbaine et périphérique autour du métro Je veux vous présenter les opérations urbanistiques en cours de réalisation à Bilbao, plutôt du point de vue de leur accessibilité particulièrement par les transports publics. Ce sont des opérations d’aménagement dans la ville déjà construite. Dans une certaine partie elles s’appuient sur une grande infrastructure en cours de construction et partiellement en service : une ligne de métro. À Bilbao, la périphérie est constituée de friches industrielles qui se trouvent en centre ville ou dans une ville déjà existante. La métropole de Bilbao au nord de l’Espagne est une aire métropolitaine d’un million d’habitants dont 400000 dans la ville même. C’est une communauté urbaine industrielle en crise dont on essaie de transformer la structure industrielle en structure de services. La rivière s’étire depuis le cœur de la ville jusqu’à l’embouchure sur la mer, des montagnes entourent l’agglomération, l’industrie au bord de la rivière constitue une importante contrainte. L’aire métropolitaine se situe en hauteur et l’industrie en bas sur le terrain plat. La localisation de cette dernière en fait un potentiel de développement pour la vie urbaine. L’aire métropolitaine linéaire est longue de douze kilomètres entre le centre ville et la mer ; le réseau viaire ne possède presque pas de pont sur plus de deux kilomètres. À la structure viaire s’ajoute en parallèle le réseau ferré, avec de nombreuses lignes de chemins de fer qui ne se connectent pas et font un détour du centre ville. Il y a des terrains industriels en mutation à cause de la crise industrielle. De nombreuses opportunités existent en ce moment de travailler sur ce territoire en bande. Le plan de revitalisation de Bilbao s’accomplit à partir des infrastructures, surtout par le transport public mais aussi par une revitalisation culturelle. Sont en cours de réalisation une extension du port, un nouvel aéroport, deux projets culturels importants que sont le musée Guggenheim, conçu par l’américain Franck Ghery et un Palais des Congrès. L’extension du port libère du terrain et permet la création d’un métro qui dessine un “Y” sur l’aire métropolitaine, une couture, un moyen de transport moderne et rapide, conçu par Norman Foster. Les opérations urbanistiques partent des infrastructures, avec des voiries automobiles nouvelles et l’assainissement de la rivière. Le centre de Bilbao est l’endroit où se concentrent tous les emplois tertiaires entraînant beaucoup de déplacements de la périphérie jusqu’au centre ville avec une diminution du nombre d’habitants dans le centre ville, et une absence de zones vertes en bord de rivière et d’accès urbain à l’eau. A partir de cet état de fait, Mobilités et proximité 31 une opération intègre urbanisme, transport et environnement, en essayant de travailler sur deux sites principalement desservis par une nouvelle ligne de chemin de fer et le métro. Deux aires nouvelles, l’une de 30 hectares, l’autre d’une dizaine. Sur l’une on réalise une opération résidentielle, 100000 m2 d’habitat sur 10 hectares, avec un parc, qui a nécessité le déménagement de deux gares de marchandise. On est en train de construire la ligne de transport public qui donne non seulement un accès à cette nouvelle zone résidentielle mais à tout le sud de Bilbao. Une connexion en deux points est réalisée avec le métro. Pour le transport public on a utilisé l’espace ferroviaire des marchandises qui existait au centre de Bilbao. Une voie est réservée pour les marchandises, odes lignes sont ajoutées pour les voyageurs. La coupure du centre de Bilbao est supprimée et une accessibilité est donnée à toute la zone sud. L’autre opération, sur 30 hectares au centre de Bilbao, est une opération mixte, centre d’affaires, habitat et université. Un centre commercial est construit basé sur le loisir, très contesté par les commerçants mais qui va donner de l’activité à cette zone, avec un accès piétonnier reliant une rive à l’autre par des passerelles. Le nouveau centre d’affaires est proche du métro mais pas des réseaux de transports publics. Un tramway est donc créé qui va finir la boucle avec le métro puis un autre métro sera réalisé qui reliera d’autres lignes venant de San Sébastien par l’est et peutêtre même celles venant de Santander par l’ouest. Cela permettra de relier en plein centre tous les chemins de fer, tout en s’appuyant sur des opérations urbaines. La société d’aménagement, Bilbao RIA 2000 est une société d’économie mixte financée à 50% par l’État et à 50% par la région basque, la mairie de Bilbao et la mairie de Baracaldo. Nous travaillons avec des aménageurs sans financement public : on nous donne gratuitement les terrains publics et c’est avec la vente de ces terrains que l’on réaménage et que l’on construit les chemins de fer, les infrastructures, etc., financés par la plus-value obtenue alors de la vente de l’opération urbaine. Roger Perrinjaquet (Suisse) Bilbao offre un exemple extraordinaire de désenclavement de périphéries et de friches urbaines au moyen des équipements de transports. Existe-t-il un contrôle urbain sur la forme de l’espace, ou les terrains sont-ils vendus libres de leurs opérations? Chaque opération a-t-elle sa propre logique liée au contexte et aux acteurs, aménageurs ou promoteurs? Pablo Otaola (Espagne) Dans la première opération, le bureau d’urbanisme de la mairie a élaboré un plan général et a conçu le dessin de ces aires. Puis les promoteurs immobiliers et le service d’urbanisme de la mairie ont été rapprochés. Par contre, c’est l’aménageur qui a conçu les plans dans l’opération plus récente avec la mairie de Baracaldo. Yorgos Simeoforidis, architecte, directeur de la revue d’architecture TEFCHOS (Grèce) Quel est le rapport entre les projets urbains que le bureau technique de la ville ou vous-mêmes avez conçus et les œuvres signées par des architectes assez connus? Est-ce la ville elle-même qui a commissionné ces derniers ou ont-ils été sélectionnés au travers des concours d’architecture? Pablo Otaola (Espagne) Les situations sont différentes. La fondation Guggenheim est issue d’un concours gagné par Franck Ghery. Pour le Palais des Congrès, la province a organisé un concours d’architecture ouvert mais réservé aux architectes espagnols. Pour le métro, c’est le Département des Transports du gouvernement basque qui a organisé un concours et choisi Norman Foster. Pour la partie au bord du fleuve, on a aussi organisé un concours en deux phases : un premier concours développé par le collège des architectes basques a permis de choisir deux équipes espagnoles qui ont ensuite été regroupées avec trois équipes internationales, un second concours avec les cinq bureaux d’architectes a permis de désigner César Pelli. Le projet de ce dernier est d’une culture urbaine différente. Roger Perrinjaquet (Suisse) À Bilbao, l’identité urbaine préexistait, il fallait la valoriser, savoir l’exploiter mais ce n’est pas toujours le cas, notamment quand on travaille sur des sites suburbains. Charles Bachofen, urbaniste chercheur (France) Maîtriser les extensions périphériques : Fribourg, Munich, Hambourg, Vienne En Allemagne, les réflexions des planificateurs sont axées sur la mise en valeur des grandes pénétrantes urbaines, les voies qui vont vers le centre des villes et ont joué un grand rôle dans les processus d’urbanisation, au même titre qu’à la fin du xixe siècle les lignes de chemins de fer ont pu fixer des noyaux urbains à l’extérieur des villes, ou bien encore le tramway qui a permis de grandes extensions urbaines, avec la fixation de populations sur ces grandes voies magistrales. La croissance exponentielle du déplacement en voiture a modifié le système car il n’y avait plus de raisons de se fixer sur ces pénétrantes. Les concepts de cette époque conduisaient plutôt à fixer des pôles d’activité, des centres d’habitats résidentiels, de façon relativement éclatée dans la périphérie loin des voies principales. Le retour vers l’idée que l’accessibilité est un élément fondamental de l’organisation urbaine prend des formes différentes selon la taille des villes, l’histoire, les sites. Cela se traduit cependant presque constamment par un même schéma, comme celui de la ville de Fribourg-en-Brisgau. Il s’agit de penser la voirie comme un système complexe qui permet de recevoir en même temps thème Le logement et la ville : accessibilités et déplacements 32 un transport en commun en site propre, des voies pour les voitures et de larges esplanades pour la circulation des cyclistes et des piétons ; techniquement cela représente une voirie de cinquante mètres de large avec un terre-plein central de quinze mètres sur lequel le “tram” circule sur deux voies, deux fois deux voies de voitures et ensuite une esplanade qui va varier en fonction des éléments qui vont border cette voie. L’objectif est d’offrir aux habitants un choix réel entre l’un ou l’autre de ces modes de transport. Ce système technique de déplacement s’accompagne de la nécessité de rentabiliser l’infrastructure, donc de densifier de part et d’autre de cette voie, et de retrouver des continuums urbains sur une distance définie par le trajet à pied depuis son domicile jusqu’à l’arrêt du tramway, de 150 à 250 mètres de part et d’autre de cette voirie. On trouve du logement, des activités, du commerce et des services de proximité. On a appelé système en “doigt de gant”, les rubans linéaires qui permettent de laisser de part et d’autre de ces zones urbanisées des secteurs moins denses ou pas occupés du tout dans lesquels peuvent subsister des activités de maraîchage, des terrains de sport, des terrains de loisirs, de promenade, des petits équipements et qui sont en arrière de l’organisation plus dense, des lieux de détente pour les habitants. Il s’agit d’essayer de rentabiliser au maximum l’infrastructure mise en place, de rechercher un certain nombre d’effets d’agglomérations, de limiter les dépenses en infrastructure et la consommation des sols. Il s’agit également d’avoir une vue sociale. L’idée de cristalliser sur les points d’échanges entre les modes de transport et sur les points d’arrêt du transport en commun un certain nombre de petits centres se situe dans une perspective d’accueil, d’animation urbaine, sachant que dans tous ces cas 50% des nouveaux habitants sont des personnes isolées ou des personnes qui sont arrivées depuis peu dans la ville et qui recherchent le contact, la rencontre, les échanges, les activités de proximité et d’autres qui leur permettent de survivre dans ces villes. L’exemple de Vienne est une ville qui a un rôle politique. Il y a la ville ancienne avec le Ring qui l’entoure, puis des faubourgs qui sont assez importants et qui se sont développés au xixe siècle. Des extensions franchissent le Danube de part et d’autre. Le principe est ici de fonder l’urbanisation sur les grands axes de sortie à partir d’une série de centres secondaires importants d’où partent d’autres branches de développement, chaque fois sur le principe d’une ligne de transport en commun accompagnant des routes pour les voitures et avec une épaisseur d’urbanisation qui permette la marche à pied. Il y a là un travail de conception qui dépasse la simple question du transport en commun et de l’accessibilité au profit d’un travail de recherche de l’identité des secteurs. Pour que les nouveaux habitants s’approprient leur territoire, l’attention est portée non seulement sur les secteurs d’habitations eux-mêmes, mais aussi sur les équipements, sur les possibilités de travail qu’on y recense, sur les cheminements piétons qui conduisent aux points d’arrêt des transports en commun. L’idée des Viennois est que si l’on vient s’installer quelque part c’est pour y rester. Il faut que l’on puisse se sentir chez soi, que l’on puisse s’approprier cet espace là, avec un travail sur l’espace piéton, sur les points de rupture, sur les stations elles-mêmes et finalement sur les trajets, y compris les trajets du transport en commun. La ligne de transport en commun vient au coeur des nouveaux quartiers. Le long des voies principales vont se concentrer des bâtiments qui offrent des activités, du commerce. Puis assez rapidement on trouve en arrière des secteurs de logements et des couronnes d’ateliers ou d’activités , des secteurs plus libres, plus verts, avec éventuellement un lac. Le tramway est mis en place avant l’opération d’habitation, avant l’ensemble urbain, et il faut le rentabiliser par la concentration des constructions. Roger Perrinjaquet (Suisse) Ces espèces de chapelets qui sont formés autour des radiales, comment leur donne-t-on une identité urbaine? Charles Bachofen (France) On considère que la forme urbaine est susceptible de créer des ambiances, de créer des lieux qui soient agréables et qui soient appropriables. À partir du site, du paysage existant, on recherche les traces de l’histoire qui peuvent être mises en valeur, mises en évidence et on essaie de jouer sur cette qualité produite par la mise en forme de l’espace. En même temps est créé le maximum d’ouvertures sur des implantations de commerces, d’activités. La culture urbaine au quotidien passe par la capacité de voir des gens au travail, avec des petites entreprises près des centres commerciaux et près des lieux d’échanges. Le traitement des détails est valorisé par la forme d’une chaussée, la qualité d’un revêtement, le choix des végétaux. La voiture autant que possible est non pas supprimée, parce qu’on admet qu’elle continue à être l’un des moyens de déplacement nécessaire, mais son impact est atténué ce qui implique que si les trottoirs sont larges les voiries sont par contre étroites et les vitesses limitées. Bernard Reichen, architecte, urbaniste (France) Caen, le site propre du tramway comme générateur d’urbanité Le rôle d’un moyen de transport n’a pas forcément le même sens suivant la taille de la ville que l’on a à traiter. Pour une ville moyenne comme Caen, son rôle structurant peut être d’une nature spécifique. Ville détruite à la fin de la dernière guerre et reconstruite dans les années cinquante, Caen a eu une extension très forte dans les années 60-70, et le territoire de la ville a été multiplié par dix. Son développement à partir de la dernière guerre est assez classique avec un paysage urbain extrêmement varié et étalé. Mobilités et proximité 33 Souffrant de la crise économique, Caen est sortie du cycle de l’extension lié au besoin démographique et à la croissance économique, et elle mise sur un objectif de modernisation. En concrétisant la taille de la ville par un mode de transport, le tramway est rendu indépendant de son contexte d’implantation. Fabriquer sur treize kilomètres ce transport n’implique pas de créer une urbanisation qui aille avec. À partir de ce constat et pour combattre l’autonomie du site du tramway par rapport à la ville, la réflexion menée pendant deux ans repose sur plusieurs axes. Le premier axe est la notion d’urbanisme induit, comment faire de l’urbanisme non plus une science en soi mais un élément induit par un développement d’une autre nature? Le second axe est thématique, comment par cette ligne de treize kilomètres concrétiser la dimension nouvelle de la ville? Il s’agit alors d’analyser les conditions de développement de chacun des secteurs traversés par ces treize kilomètres. En créant une logique de dynamique urbaine autour et à travers la concession du transport que l’on croise avec la réalité économique différente de chaque site traversé, on développe une échelle de temps suivant la logique de la ligne elle-même, un ruban qui parcourt le territoire et qui doit assumer sa rentabilité financière, une logique d’usage matérialisée par un certain nombre de sites qui sont des articulations urbaines essentielles, enfin une logique de développement en profondeur de l’urbanisation qui inclut la zone urbaine plus large. Cela fabrique une sorte de cité linéaire assez curieuse. À Caen, le tramway choisi est sur pneus et l’impact de la trace au sol est absolument minime. Guidé par un monorail, c’est un système à double traction, une traction électrique et une traction diesel sans aucune infrastructure ferroviaire. Le tramway devient un autobus le soir pour rentrer à son dépôt et peut fonctionner sur une voie double et sur une voie unique. A partir de là, le territoire a été coupé en zones géographiques, avec des critères d’évaluation, des situations urbaines larges. Le premier critère est l’identité de chacun des lieux et les forces en présence, les acteurs. Le deuxième critère concerne les caractéristiques physiques de ces lieux, enfin le troisième est le cycle de développement où se trouve ce secteur par rapport à ce qu’on pourrait appeler une moyenne générale du développement de la ville. Au travers de quatre sites, on peut illustrer quatre niveaux de démarches différentes sur la dizaine de situations traitées. La première situation est celle du centre historique avec le château et une population qui rejette la population périphérique, et qui n’a pas envie de voir arriver cette dernière par le tramway et transiter à travers le patrimoine urbain. Il s’agissait de rendre “le projet invisible”. Le transport en commun n’est pas visible car la ligne utilise les bas côtés du château, avec un traitement du sol où rien n’est apparent et rien n’est visible. Des zones d’échanges et de stationnement ont été créées ainsi que l’idée de ville touristique en fabriquant sur un terre-plein qui n’est pas visible du château, un grand espace d’accueil pour les autocars et les véhicules de transit. S’y croisent à la fois le transport en site propre, un centre d’accueil touristique sur la ville et des zones d’échanges sur l’extérieur. Le second site concerne la ville périphérique d’Hérouville, une cité nouvelle avec des quartiers de logements sociaux traités selon des systèmes de voiries en boucles, un centre commercial de type périphérique connecté à la ville. À partir de ces quartiers d’habitats a été conçu un centre ville composé d’équipements construits par Jean Nouvel, Massimiliano Fuksas, Alsop. Dans la cartographie thématique, la galerie marchande du centre commercial est représentée comme un élément de la ville, des rues, avec une réorientation de tout le système d’accès et la création d’un système de parkings et de façade du centre commercial, une sorte de ville basse qui se prolonge à l’intérieur de la ville. La deuxième intervention a consisté à fabriquer une plate-forme urbaine de quatre hectares, travaillée en termes d’usage, de sol, avec des matériaux de pierre riches pour les trois stations de transport en commun. L’idée est de solidifier le sol, de régler les problèmes d’usage qui existaient sans être matérialisés, avec un souci de rechercher des modes de développement et des modes d’insertion commerciale qui n’isolent pas le grand commerce qui existe actuellement et qui redonne une notion de centralité, qui n’a rien à voir avec la ville centre historique. Le troisième projet est la place de la gare avec d’immenses secteurs ferroviaires inutilisés, un système d’accès devenu obsolète. Nous avons dans ce cadre une mission particulière et des logiques partielles d’ingénierie. Un projet négocié est fabriqué qui concerne le carrefour de la gare, prototype d’un système routier inséré dans un centre ville. Il faut traiter à cet endroit six modes de transports qui se croisent et créer l’amorce d’un projet cohérent mélangeant analyse et projet dans une démarche progressive de transformation de la discussion technique en une discussion sur l’espace. La quatrième situation urbaine est le quartier du stade avec des urbanisations fragmentées d’un côté et de l’autre un vide resté sans constructions parce que il y a des carrières de pierre en dessous. L’enjeu de ce quartier n’est plus le site propre mais le nouveau stade de football et une pénétrante automobile. C’est une autre logique urbaine que j’appelle les “quartiers événementiels”. Un stade de 15000 places sans parking au milieu d’une zone qui est restée rurale est un problème de même ordre que ces nœuds d’échanges et d’articulations urbaines. La pénétrante qui est conçue comme une grande avenue avec deux contre-allées insère en même temps le site propre dans le dispositif de façon à fabriquer un étalement des voitures. Le problème est que ce quartier est à la fois périphérique, événementiel, lié aux infrastructures de transport et en même temps un quartier de développement puisqu’il y a 70 hectares d’urbanisation qui se font sur des terrains vierges. La densité y est habituellement de type pavillonnaire, avec un coefficient d’occupation des sols de 0,5 à 0,6. En complément du stade, le projet propose une immense zone verte qui accompagne le boulevard et le site propre afin d’obtenir donc une densité sur les îlots qui ne sera plus de 0,5 mais de 1,3 à 1,5. Une première thème Le logement et la ville : accessibilités et déplacements 34 cartographie représente la trame verte, les espaces libres. Une autre représente le plan des équipements du quartier conçu autour de la logique événementielle avec le stade et un centre commercial intermédiaire. Des parkings et un équipement de quartier donneront en même temps accès aux carrières historiques et à un musée lapidaire, avec des microéquipements liés au quartier. Ce quartier mettra dix ans à se développer, d’où l’idée de créer un damier, qui soit une pépinière urbaine, un espace clos protégé. Au fur et à mesure de l’urbanisation les arbres sont déplacés et un parc est constitué que l’on ouvre au public en même temps que l’on végétalise les systèmes d’habitation. Le transport en site propre va se réaliser sur deux années et l’urbanisation sur une dizaine d’années avec cette mécanique d’ouverture des espaces publics collectifs simultanée à la mise en place des quartiers. Ces quatre projets représentent donc quatre méthodes, quatre modes d’intervention avec enquête publique et travail de concertation avec la population avant le démarrage de l’opération. Chaque problème urbain est traité à la fois par rapport à l’identité du quartier et par rapport à l’appartenance à une ville nouvelle linéaire. Ces deux éléments font toujours l’objet d’une concertation dans le développement urbain avec des différentiels de temps considérables. C’est un projet qui ne mise absolument pas sur des développements forts et puissants mais sur ce que j’appelle un urbanisme d’opportunité : on crée de la richesse tout au long d’un fil conducteur puis on l’exploite en fonction des besoins ou des demandes. Roger Perrinjaquet (Suisse) Cet urbanisme intégré qui échappe aux logiques partielles éclatées des autres acteurs pourrait-il s’appliquer dans le contexte du “tout voiture” de la ville américaine? David Slovic, architecte chercheur (États-Unis) Habitat périphérique et voiture ou le modèle de la banlieue américaine est-il en train de s’exporter en Europe? En janvier 1997, le journal Le Monde indiquait que l’on avait compté en France une majorité de la population vivant dans la périphérie. C’est une expérience que connaissent les États-Unis depuis les années 60. Depuis, il y a eu trente ans de croissance intense où les banlieues ont véritablement dépassé les villes traditionnelles. Dans les années 80 un événement crucial a changé l’équilibre urbain, les résidents des banlieues n’ont plus dépendu des villes pour leur emploi, leur achat, l’éducation et les activités sociales et culturelles. Les banlieues sont devenues indépendantes. Aujourd’hui plus de deux tiers des travailleurs américains font la navette entre les banlieues et seul un tiers entre la banlieue et le centre ville. Cela a modifié le processus connu de développement urbain. Le résultat de cette dispersion incroyable est un nouveau type d’urbanisme, une nouvelle forme de contrat social urbain. Il a été créé pour satisfaire les exigences de mouvement des véhicules d’une façon qui ne fait pas place aux signes urbains traditionnels. L’utilisation de l’automobile comme premier moyen de transport a transformé la notion de distance, d’échelle, de temps, de matérialité et également la perception visuelle. Le fil conducteur est le flux, le mouvement, la création d’un réseau de routes pour les usagers. On va d’un endroit à l’autre dans un espace privé, l’automobile, en passant à travers des zones urbanisées conçues pour la voiture avec une faible densité bâtie, des immeubles bas et monofonctionnels. C’est ce que l’on appelle en français une banlieue tentaculaire et cela se traduit par une croissance incontrôlée et une mutation du paysage en un front commercial qui ne cesse de s’étendre. La nouvelle ville est une ville linéaire née à la périphérie des autoroutes, structurée autour d’une route qui devient une rue principale et qui remet en cause le centre de la vieille ville. L’étendue tentaculaire a modifié la structure de la vie urbaine, transformé la ville en une région pluricentrale où le centre ville traditionnel n’est qu’un des nombreux noyaux commerciaux. Les routes dominent le paysage et l’interaction. Les autoroutes traversent le paysage, se connectent à un réseau complexe de rampes, de sorties, de ponts aériens, de trèfles qui prennent la place d’un village entier. Ces autoroutes sont connectées à des routes d’accès caractérisées par des circulations intenses, balisées par des feux rouges, des parcs de stationnement et des constructions commerciales qui s’étendent sur des rubans de développement à l’infini. Les routes d’accès rejoignent d’autres routes plus petites, tout un filigrane de voiries résidentielles qui s’étendent sur ce qui était auparavant des terres agricoles créant des enclaves séparées d’habitations. Les voiries contrôlent l’accès et le flux, déterminent également la disposition des parcs de stationnement. Le développement d’ensembles distincts de densité au sein de cette banlieue tentaculaire représente un changement structurel significatif. On les a défini comme étant des villages urbains avec des bureaux, des magasins, des logements, des divertissements, tout autour des centres commerciaux et des aires de stationnement. Ces ensembles urbains appelés villes périurbaines contiennent toutes les fonctions d’une ville mais d’une façon très vague et peu définie. La ville périurbaine grandit de plus en plus, s’étend sur ce qui était auparavant des terres agricoles. On compte aujourd’hui à peu près 200 villes périurbaines. Deux tiers des bureaux s’y trouvent. À Atlanta, au cours de la croissance des années 80, le centre ville s’est agrandi de 430 m2 de bureau, tandis que les villes périurbaines se sont agrandies de plus de deux millions de mètres carrés. L’une d’elles est d’ores et déjà plus grande que le centre ville. Washington par exemple s’est agrandi de 14 ensembles périurbains autour de la ville elle-même. Les zones résidentielles remplissent les vides des terrains. Il s’agit d’ensembles de faible densité composé de maisons individuelles et de petits immeubles entourés de jardins, un enchevêtrement indéfini de logements privés. La plupart des terrains des vieilles Mobilités et proximité 35 villes sont aujourd’hui sous utilisés ou vides. La plupart des centres villes comprennent une population importante à faibles revenus. La faible valeur des terrains et la perte d’emploi au profit des banlieues a diminué les revenus des villes et les services se sont réduits au minimum, les immondices par exemple ne sont ramassés qu’une fois par semaine et les routes et les infrastructures ne peuvent pas être entretenues. C’est un phénomène commun : les ensembles périurbains ont pris le dessus sur le centre ville aujourd’hui déserté. Les villes toutefois ne contrôlent pas les régions décentralisées tout autour d’elles. Les villes traditionnelles sont dépassées, passées de mode, la région est devenue une nouvelle entité urbaine, un noeud non organisé de municipalités et de bureaucraties séparées qui sont dominées par la demande économique et par le marché privé. Les centres villes et les villes périurbaines ne travaillent pas encore ensemble pour mettre au point des connexions, des infrastructures, des services, un projet urbain. Le résultat en est une inefficacité qui coûte très chère et une faible coordination avec l’environnement physique. Les caractéristiques physiques de cet environnement résultent de la nécessité d’adapter les infrastructures à l’automobile. C’est une manière de vivre isolé dans un monde où le piéton et l’automobile sont maintenus séparés. Les espaces publics sont libérés et indemnes de trafic. Ceci protège les piétons et permet d’établir une distinction entre le monde extérieur qui est dominé par la voiture et un monde intérieur qui est aseptisé et sûr et qui offre l’illusion pour le piéton d’un bien-être. Dans cette pratique urbaine, les zones monofonctionnelles connaissent un essor considérable. Les bâtiments sont regroupés en fonction de leur affectation, les bâtiments de bureaux construits près des bureaux, les bâtiments qui abritent les magasins construits près des magasins… Il n’y a qu’une possibilité de se déplacer entre les deux, l’automobile. Cette séparation intentionnelle bloque toute interaction et toute vie urbaine. Le résultat est une création de zones monofonctionnelles. Leur isolement élimine l’aspect collectif et crée ce qu’on appelle le domaine commun mais d’où en fait les espaces publics sont éliminés. Il est possible de repenser l’utilisation et l’aménagement du territoire au sein de cette banlieue tentaculaire. Cela signifie créer un domaine public prenant en charge l’automobile et les zones qui sont attribuées aux parkings. Ces dernières doivent être réorganisées et requalifiées. Des zones et des espaces publics avec un parking permettent certaines formes d’interaction, des variations d’échelles, d’utilisation, d’affectation des espaces et de l’architecture, la création par exemple de structures publiques, de jardins, d’abris bus, de zones de parking pour obtenir une nouvelle échelle urbaine. Les centres commerciaux doivent être compris comme des agoras contemporaines, une zone d’interactions multiples, d’échanges politiques, financiers, culturels et sociaux. La multifonction et une variété d’espaces piétonniers peuvent commencer à donner un aspect plus collectif à ces différents lieux et à donner un rôle civique à ces agoras. Dans le mode de pensée banlieusard américain, on tourne le dos à la voirie, alors que l’on voudrait au contraire prendre une attitude différente, faire que les bâtiments soient face à la rue permettant aussi de réduire la vitesse du trafic. Les appartements des étudiants au-dessus des magasins pourraient faire face aux bureaux et aux infrastructures universitaires. Il faut également qu’il y ait une participation du public en faveur d’un engagement conscient pour créer l’environnement d’aujourd’hui. Il faut espérer que les trente années de banlieues tentaculaires que nous avons expérimentées, qui ont révélé la mainmise de l’automobile et qui ont créé des zones monofonctionnelles destructrices pour l’environnement, vont s’achever. Roger Perrinjaquet (Suisse) Les villes périphériques qui sont souvent mal comprises en Europe, sont une juxtaposition d’espaces privés qui n’ont aucune communication entre eux. Bernard Ousset, directeur général adjoint de l’Établissement public Marne-La-Vallée (France) En tant que directeur général adjoint de la ville nouvelle de Marne-La-Vallée, je voudrais à partir de l’exposé qui a été fait sur l’évolution urbaine aux États-Unis, apporter le témoignage d’une confrontation que nous vivons à Marne-La-Vallée entre, je dirais le modèle américain tel qu’il nous est décrit avec des variantes et le modèle européen. En effet, à Marne-La-Vallée nous avons une implantation forte de Disneyland, un parc et des droits sur 1 500 hectares autour où il est prévu de développer un des centres les plus importants de Marne-La-Vallée, un des grands centres urbains d’Île-de-France, à la croisée d’un nœud de transports important puisqu’il y a à la fois un RER, un TGV et deux autoroutes. Sur ce site le modèle urbain de “la ville du rêve”, qui est le parc Disneyland, est une représentation mythique de la ville traditionnelle avec à côté le développement d’un centre urbain réel comprenant du grand commerce, des cinémas, un pôle universitaire de 15 à 20 000 étudiants, 5 000 logements, un pôle de bureaux de 500 à 700 000 m2, plus un certain nombre d’équipements publics. Une des questions qui se posent, est de savoir si l’on veut une spécialisation urbaine ou de la mixité relative. Une autre question est l’articulation de ces espaces par des espaces publics ou par des zones tampons, lieux de rassemblement ou lieux de séparation? thème Le logement et la ville : accessibilités et déplacements habitat et nature habitat et nature thème 37 38 Hans van Dijk critique d’architecture dans la Revue hollandaise d’Architecture “Archis” Le paysage en tant qu’allié vides et valeurs Ce xxe siècle a vu se définir architecture et urbanisme en tant que création d’espace. Une fois démolis leurs systèmes de défense, les villes du passé, jadis repliées derrière leurs murs, se sont déployées dans le paysage. Avec l’introduction de nouveaux matériaux et de nouvelles méthodes de construction, les immeubles sont sortis de leur coquille de maçonnerie. Les architectes se sont employés à inventer une nouvelle organisation de l’espace interne à mettre en relation avec le vaste espace extérieur. Quel était donc cet espace extérieur? Un simple vide, une étendue cosmique aux accents de métaphysique kantienne, un sublime désir d’infini, aussi horrible qu’inimaginable? Ou était-ce une terre vierge, devenue pour de multiples raisons un lieu sûr, un objet de plaisir esthétique et l’occasion de nouveaux modes de récréation ? Imaginé sous son aspect le plus pastoral par des générations entières de peintres italiens, britanniques ou néerlandais, le paysage était-il devenu le lieu de prédilection de ces nantis souhaitant échapper à la ville qui fondèrent d’opulentes stations de villégiature aux villas représentatives? A moins que les champs qui s’étendaient au-delà des anciens remparts de la ville n’eussent été qu’un nouveau terrain à occuper, un facteur de production encore inutilisé, comme dans le Tableau Économique du physiocrate François Quesnay, voire, violente pratique, l’établissement de colonies dans des continents lointains et étrangers par les nations européennes ou la frontière mouvante des États-Unis d’Amérique ? Pour l’architecture et l’urbanisme néerlandais récents, ces questions semblent de plus en plus pertinentes. La raison en est que “cet espace au-delà des murs”, dont l’acquisition, il y a plus d’un siècle, semblait receler des possibilités illimitées d’expansion, est devenu une denrée rare. Le paysage, encore perçu à la fin du xixe siècle comme un extérieur plein d’un potentiel inattendu, est devenu un intérieur qu’il faut aménager et qui, la plupart du temps, a effectivement été aménagé et réaménagé plusieurs fois. Ce qui est encore plus vrai aux Pays-Bas qu’ailleurs, étant donné la très forte densité de leur population et leur grande vulnérabilité face aux eaux, tant de mer que de rivières. Aux Pays-Bas, un intérêt nouveau pour le paysage et son histoire engendre une polémique sur la nature de cet espace rare et la façon de le gérer. Cet intérêt a émergé il y a quelque vingt-cinq ans, notamment à la faculté d’Architecture de l’université technique de Delft, la plus grande école d’Architecture des Pays-Bas. La vie universitaire de Delft était alors le théâtre de plusieurs influences qui se livraient une lutte ouverte. Mais avec le recul du temps, on ne peut s’empêcher de penser que leur énigmatique synergie joue un rôle non négligeable dans le récent essor dont bénéficie le statut de l’architecture paysagiste, le rôle des valeurs paysagères au sein des pratiques établies de l’urbanisme néerlandais et les nombreux contrats d’urbanisme conclus avec les architectes paysagistes. Dans le cas qui nous intéresse, il faut mentionner trois des tendances ayant eu cours à Delft au début des années 70. La première était l’influence d’Aldo van Eyck. Sa nomination en 1966 comme professeur à l’université de Delft a marqué non seulement le déclin des forces conservatrices et traditionalistes, mais aussi l’influence grandissante des étudiants dans la gestion de l’école, anticipant le mouvement plus “révolutionnaire” des années 68-69. Van Eyck n’a pas fondé une “école” à lui, avec des disciples dociles, il a créé un espace de recherche interdisciplinaire au sein des relations entre l’architecture d’un côté et l’économie, l’anthropologie et la psychanalyse de l’autre. L’une des études les plus intéressantes réalisées à l’époque a été la recherche cartographique du paysage préindustriel néerlandais par Pjotr Gongrijp. La deuxième tendance a été déclenchée par les étudiants les plus engagés politiquement, chez qui était né en outre un intérêt tout particulier pour les questions d’ordre écologique étant donné que des technocrates mégalomanes projetaient de nouveaux ports, usines et raffineries de pétrole aux alentours de Rotterdam. Au-delà de leur cursus normal, ils étudiaient non seulement les textes de théoriciens politiques mais aussi les rapports officiels du gouvernement sur des projets en matière d’économie et d’espace ainsi que des écrits sur la nature et l’environnement. Troisièmement, de nouvelles recherches quant à la nature tant de l’architecture que de l’urbanisme ont émergé sous l’influence d’études françaises et italiennes en typologie et en morphologie, ce qui exigeait une approche résolument analytique du parc existant d’immeubles, paysages et “paysages urbains”. Cette troisième tendance impliquait que soit requalifiée la pertinence du passé, c’est-à-dire que soit réévaluée l’histoire urbaine et architecturale en tant que discipline. Ce regain d’intérêt a notamment entraîné une recrudescence des études sur le paysage néerlandais qui coïncidait avec une réinterprétation théorique des grands classiques dans l’histoire de l’architecture paysagère : les villas aux alentours de Florence, de Rome et en Vénétie, les palais baroques français, leurs vastes jardins et l’architecture paysagère de la Grande-Bretagne romantique du début du xixe siècle. L’ouvrage de Gerrit Smiensk, Clemens Steenbergen et Wouter Reh, avec ses analyses morphologiques détaillées, a porté un regard neuf sur la structure 39 Habitat et nature des jardins, parcs et paysages, sujet que l’on croyait généralement bien connu et sur-étudié1. D’autres centres universitaires des Pays-Bas ont eux aussi assisté à l’émergence d’une nouvelle sensibilité pour le “bloc-notes” humide et marécageux que constitue ce paysage originel sur lequel se sont inscrites les civilisations tant urbaine qu’agricole. Ed Taverne était titulaire de la chaire d’Histoire de l’art et de l’architecture à l’université d’État de Groningen. Sa thèse de doctorat, en 1978, portait tout particulièrement sur l’urbanisme aux Pays-Bas à la fin du xvie et au début du xviie siècles (y compris cet “enfermement” des cités dessinées d’après les modèles d’inspiration parfois utopiques de Simon Stevin2) Pendant ses fonctions à Groningen à partir de 1981, il a ouvert la voie à une nouvelle approche en matière de recherche historiographique (l’école des Annales, de Fernand Braudel), mais aussi aux nouveaux types d’analyses historico-morphologiques d’aujourd’hui (Bruno Fortier) ainsi qu’aux nouvelles pratiques alliant ce genre d’approche analytique à l’exercice pratique de l’urbanisme (Bernardo Secchi). Le climat intellectuel qui régnait autour de Taverne à Groningen a motivé deux études majeures en matière d’histoire du paysage néerlandais. La première fut la thèse de doctorat de Auke van der Woud3. Dans “La campagne vide” (1987), il recentre l’attention sur la “vacuité” du paysage néerlandais du xixe siècle que célébraient également, presque vingt ans plus tôt, les cartes de Pjotr Gongrijp. Mais étant historien de formation et fortement inspiré par le concept de longue durée de Braudel, Van der Woud a mis en lumière la dynamique, lente mais impeccable, qui régit le paysage néerlandais au cours de la période précédent l’industrialisation et le développement de l’urbanisation. Son étude a révélé que “La campagne vide” n’était pas si vide que cela. Dès le xixe siècle, elle avait été l’écran sur lequel se projetait une forte politique gouvernementale visant à implanter des industries dans diverses régions et à les relier entre elles (d’abord par des canaux, puis par des chemins de fer). Mais l’ouvrage de Van der Woud révèle également quel pivot constituait l’activité agricole et quels schémas sociaux émergeaient dans les campagnes. La seconde étude que produisit le cercle de Groningen autour de Taverne a été un travail de recherche universitaire sur l’histoire de l’urbanisme dans les polders de l’IJselmeer, ancien Zuyderzee (la mer du sud), réalisé par Koos Bosma et Gerry Andela4. Le projet de gagner des terres sur cette mer intérieure néerlandaise, conçu à l’origine par l’ingénieur Cornelis Lely en 1891, a été adopté par le gouvernement néerlandais et réalisé à 80%. Entre 1927 et 1967, les Pays-Bas ont ajouté 1600 km2 à leur territoire. Ensemble, le polder de Wieringermeer, ou polder du nord-est, et ceux de Flevoland-Est et Flevoland-Sud forment une telle étendue de nouvelles terres qu’on peut même les voir sur une carte du monde ou un globe de taille moyenne. C’est à cause des polders de l’IJselmeer que le terme de “colonisation” a conservé quelque chose d’optimiste en néerlandais. L’esprit d’aventure avec lequel les colons ont occupé cette “terre nouvelle” a parfois été comparé à la “mentalité de pionniers” du xixe siècle aux USA. Mais, comme l’ont souligné Bosma et Andela, rien n’est plus différent de cette acquisition spontanée et individuelle que la colonisation planifiée des polders néerlandais. Cette immense tabula rasa n’avait pas l’innocente réceptivité dont bien des urbanistes d’avant-garde avaient rêvé. Il s’agissait au contraire d’un champ de bataille dynamique où de nombreuses forces ont lutté pour le pouvoir et tenté d’établir des compromis acceptables : partis politiques, groupes de pression économiques, réseaux institutionnels, conceptions d’urbanisme collectif aux motivations idéologiques, fascinations de concepteur, considérations de génie civil présentées comme des faits accomplis et, last but not least, le changement des temps en général et des complications inattendues en particulier. C’est-à-dire que même au temps où les bateaux de pêcheurs naviguaient encore sur le Zuyderzee, les contraintes de la future colonisation étaient mises en place par une sorte de “machine à planifier”, multipolaire et parfois imprévisible, digne de Tinguely. Ces deux études historiques, réalisées dans les années 80, n’ont pas eu d’impact direct sur les pratiques urbanistes ou paysagères, bien qu’elles aient joué un rôle de catalyseur sur le nouveau cadre de référence : l’architecture paysagère aux Pays-Bas a toujours dû composer avec des conditions da base qui étaient la plupart du temps le résultat des décisions architecturales délibérées du passé. Depuis qu’au xie siècle les Frisons ont commencé à construire des digues pour protéger leur pays de la mer et que, un siècle plus tard, les premières tentatives ont eu lieu pour contrôler le niveau du delta du Rhin, le paysage néerlandais a été sans cesse redessiné. Et bien qu’au fil du temps, il ait été en grande partie refondu pour la troisième ou quatrième fois, nous percevons toujours ce palimpseste comme un paysage “naturel”. Dans les provinces occidentales, ces lacs, devenus aujourd’hui de si populaires centres de sports aquatiques, ont été créés par la pratique des exploitations minières à ciel ouvert du xviie siècle, lorsque l’on extrayait la tourbe à grande échelle. Pour prendre un exemple plus récent : les lacs d’Oostvaarden forment une région marécageuse où vivent de nombreuses espèces d’oiseaux. Les protecteurs de l’environnement y attachaient un tel prix qu’une ligne de chemin de fer a dû être détournée pour la préserver. Mais cette zone naturelle se situe dans le polder de Flevoland-Sud, lequel n’a été complètement asséché qu’en 1967. Aux Pays-Bas, même les “zones naturelles” sont artificielles. Au moins sont-elles soigneusement préservées. thème Le paysage en tant qu’allié, vides et valeurs Hans van Dijk 40 Cette perception du paysage en tant que palimpseste des interventions humaines et patchwork géographique de fragments d’activité professionnelle passée a été stimulée par un événement essentiel dans le milieu de l’intelligentsia architecturale : le concours du Parc de la Villette à Paris en 1982-1983. Le sujet de ce concours pourrait se définir comme un vide de 55 hectares devant être “colonisé” par une forte concentration d’activités humaines et une multitude de projets. L’idée de parc du xixe siècle, romantique et paysager, en tant que “poumon vert”, porteur de bonne santé au sein d’une ville génératrice de maladie, a été remplacée par celle d’une contribution contemporaine à l’environnement métropolitain. C’était un des “grands projets” du président Mitterrand et il était à prévoir que le résultat de ce concours, assorti de la promesse que le projet serait réalisé, allait influencer le débat international sur l’architecture paysagère. Ce qui fut le cas. Des propositions comme celle de OMA/Rem Koolhaas ou de Bernard Tschumi (qui remporta le concours) ont émergé car elles apportaient les réponses les plus inattendues à l’improbable demande d’un “parc métropolitain”. Mais elles ont également révélé que la notion de palimpseste, pour un “paysage urbain”, pouvait aussi se traduire par une approche architecturale fonctionnelle. C’est la superposition de plusieurs idées qui, dans ces deux projets, a préservé la variété de l’environnement et le côté imprévisible des activités. Presque dans le même ordre d’idée, mais méthodologiquement à l’opposé, on trouve l’approche de l’architecte et urbaniste Fritz Palmboom avec son analyse du paysage urbain de la ville néerlandaise de Rotterdam. Au lieu de créer une variété artificielle en superposant différents concepts de forme et d’organisation, il s’est efforcé de comprendre la véritable nature de la complexité urbaine de cette grande ville en se lançant dans une étude quasi archéologique des strates historiques qui l’avaient structurée par le passé et dont les reliquats et émanations font toujours partie intégrante de ce patchwork d’environnements de nature et d’âge différents5. Plus provocant, mais sans analyse historique, WillemJan Neutelings, le collègue de Palmboom, a présenté son idée de “Tapijtmetropool” (littéralement “métropole-tapis”, “métropolepatchwork” étant plus approprié) en 1990. Ici, la structure composite de la surface de la terre et ses schémas contemporains de l’activité humaine ont été idéalisés en une conception d’autant plus désirable qu’elle est inéluctable. Toutes ces études ont une chose en commun. Elles mettent fin à la traditionnelle dichotomie entre la ville et la campagne qui a longtemps été un thème récurrent des théoriciens en économie, géographie, politique et urbanisme. En ses lieu et place, la notion de palimpseste propose un instrument d’analyse plus réaliste et mieux adapté pour répondre aux exigences de l’urbanisation contemporaine. Partout dans le monde, l’urbanisation avance. En l’an 2000, presque la moitié de la population mondiale vivra dans des villes. En 2006, cette proportion atteindra les 61%. L’image devient familière : Rio de Janeiro, Mexico, Bombay... les méga-cités (celles qui comptent plus de dix millions d’habitants) sont au nombre de douze et elles seront vingt-cinq en l’an 2000. Mais tout aussi familière est l’image de villes petites et moyennes, menacées d’immersion dans la “soupe” monotone d’une banlieue qui n’en finirait pas. Les communautés rurales se trouvent à la fois vampirisées et contaminées par cette évolution. Comparé à la situation sud américaine et est asiatique, le processus d’urbanisation semble s’effectuer de façon plus disciplinée aux Pays-Bas. Mais ses effets n’en sont pas moins radicaux. Les Pays-Bas sont le pays le plus densément peuplé d’Europe. Un sixième de leur territoire est inondé. Sur les 34000 km2 qui restent, 27% sont au-dessous du niveau de la mer. Actuellement, plus de 15 millions de personnes se partagent ce paysage. Elles habitent six millions de maisons dont les troisquarts ont été construites après la seconde guerre mondiale. D’ici l’an 2005, un autre million viendra s’y ajouter. Une nouvelle vague de colonisation est en route. Les modalités selon lesquelles le gouvernement se propose de répartir cette “marée” d’un million d’habitations à travers le pays sont prévues dans le quatrième rapport (Extra) sur l’occupation des sols (VINEX) de 1993. Les nouveaux toits se dresseront en marge d’anciens projets d’expansion. Dans les documents officiels, les termes de “ville” et “campagne” ont été remplacés par ceux, plus neutres, de “rouge” et “vert”. Ce qui ne veut pas dire qu’ils ne soient pas idéologiquement chargés ni que la subordination hiérarchique de l’un par rapport à l’autre ait été abandonnée. Si la politique officielle prévoit que le paysage encore ouvert (que l’on a tendance à qualifier improprement de “nature intacte”) doit être protégé tout en confiant dans le même temps la réalisation du “programme d’un million d’habitations” aux autorités locales et aux lois du marché, le “vert” sera toujours perdant face à une usurpation graduelle mais implacable par le “rouge”. Le paysagiste néerlandais Adriaan Geuze, fondateur, en 1987, du bureau West 8 Landscape Architects, s’est insurgé contre ce processus de canalisation décentralisée de surfaces “vertes” hypocritement défendues par l’incontrôlable appétit d’une suburbanisation incontrôlée. D’après lui, le paysage néerlandais (y compris les zones perçues comme “vides”) a été redessiné à grande échelle tous les cent ou deux cents ans. L’actuel programme de (sub)urbanisation d’un million de maisons n’est rien d’autre que la prochaine tentative historique dans ce perpétuel réaménagement de toute la carte des Pays-Bas. 41 Habitat et nature Deux études de Geuze mettent en évidence sa vision d’une alternative à la colonisation des paysages néerlandais encore perçus comme “vides”. Son objectif est de faire de la morphologie du paysage (ce qu’il appelle la “texture du vide”) le fil conducteur de l’urbanisation. Pour lui, le paysage, ce qu’il représente et les valeurs qu’il incarne, n’est pas le perdant annoncé dans la lutte contre l’inéluctable inondation sous “un océan d’immeubles”. Bien au contraire, le paysage est un allié aux multiples visages dans les nouvelles stratégies qui non seulement sont à même de répondre aux exigences contemporaines d’une société qui s’urbanise peu à peu, mais peuvent aussi déclencher de nouvelles idées à tous les niveaux, de l’échelle du territoire national jusqu’aux plans et coupes de nouveaux types d’habitat. Dans sa contribution à la manifestation AIR-Alexander, en 1993, Geuze a littéralement mis à plat la texture du Randstad (la conurbation circulaire formée par Amsterdam, Utrecht, Rotterdam, Leyde et Haarlem autour du paysage ouvert du “cœur vert”). Son étude indiquait non seulement le dessin des cours d’eau, la structure des polders et la division en zones construites ou non, mais aussi le tracé des autoroutes, des chemins de fer et des zones protégées. Toutes ces cartes différentes mettaient en évidence que le vide abritait une profusion d’environnements6. Suite logique à cette étude, Geuze est invité en 1994 par le STAWON (un institut de recherche lié à l’association des architectes néerlandais) à travailler sur les maisons ou immeubles les mieux adaptés à chaque type d’environnement paysager. Le front de mer de la côte belge peut servir de modèle à la digue circulaire du polder de Flevoland-Sud. Sur les digues fluviales du centre des Pays-Bas, on peut reprendre la vieille tradition des maisons sur digues. On peut mettre au point une nouvelle variante des innombrables barrières phoniques qui séparent les autoroutes des aires d’habitation. Dans les anciennes zones portuaires des villes, on peut imaginer un développement faible, d’une densité de cent foyers à l’hectare. Dans les villes, de petits espaces ouverts peuvent être utilisés pour les logements “au petit pied” tandis que les plus grands serviraient aux “machines à habiter”. La “datcha” et une version moderne, de type coopérative, de la maison de campagne offrent la possibilité de transformer les espaces ruraux en zones d’habitation à faible densité. De cette manière, l’opposition entre la ville et la campagne permet de générer une plus grande diversité entre les types et styles d’habitat en fonction des différents groupes cible. Des dizaines d’architectes se sont penchés sur ces concepts et, en mai 1994, ils ont participé à un important salon de la construction7. C’est là une stratégie comparable aux nouvelles formes et typologies d’habitat élaborées par Alison et Peter Smithson dans les années 50. Elles soulevaient également des questions d’ordre social au sein de la discipline et les traduisaient en concepts d’intérêt général. Tandis que les Smithson s’intéressaient essentiellement à la dépendance grandissante vis-à-vis de l’automobile, à l’érosion de l’Angleterre rurale et à l’extension de la vie urbaine, Geuze aborde des questions aussi actuelles que l’offre de logements au nombre croissant des demandeurs d’asile, la mise en place d’une nouvelle affectation des terres agricoles, le reboisement du Randstad, le développement de l’infrastructure et la protection de l’environnement. Au sein des Pays-Bas, la position de Geuze est délibérément polémique. Elle menace des professions entières. Elle présente le paysage non pas comme une faible victime mais comme une riche source d’inspiration pour la créativité typologique des architectes, la pratique ordinaire s’en trouve contournée et d’innombrables paysagistes et urbanistes sont mis sur la touche. Quant à la question du million de maisons à construire aux Pays-Bas (qui pour être bondés n’en sont pas moins toujours perçus comme “vides”), Geuze la remet à sa place, à savoir sur l’agenda des hommes politiques. L’oeuvre d’urbanisation est trop vaste pour être confiée aux autorités locales. L’argument de Geuze est que cela suppose une institution mettant en place un plan global, tout comme ce fut le cas pour les polders du Zuyderzee. Mais, comme l’a montré le vaste dossier historiographique élaboré par Bosma et Andela sur ces polders, des idées fortes comme celles de Geuze pourraient au mieux jouer un rôle de catalyseur au sein d’un réseau complexe de rapports de forces. 1. Seenbergen, Clemens, Reh, Wouter avec la co-operation de Smienk, Gerrit, “Architecture and Landscape”, Bussum, 1996. 2. Taverne, Ed, “In ’t land van belofte: in de nieue stadt. Ideaal en werkelijkheid van de stadsuitleg in de Republiek 1580-1680”, Maarssen, 1978 3. van der Woud, Auke, “Het lege land. De ruimtelijke orde van Nederland 1798-1848”, Amsterdam, 1987. 4. Bosma, Koos, Andela, Gerry, “Het landschap van de IJsselmeerpolders/The landscape of the IJsselmeerpolders” Het Nieuwe Bouwen. Amsterdam 1920-1960, Delft, 1983, p. 142-174. 5. Palmboom, Frits, “Rotterdam. Verstedelijkt landschap”, Rotterdam, 1987, 19902. 6. van Dijk, Hans, “The crowded country”, Archis, 1993, no 10, p. 52-61. 7. van Dijk, Hans, “On the housing problem”, Archis, 1994, no 6, p. 36-49. Voir aussi van Dijk, Hans “Colonizing the void”, dans Colonizing the void, catalogue hollandais de la vie Mostra Internationale de l’Architecture, Biennale de Venise, septembre-novembre 1996, Rotterdam, 1996. thème Le paysage en tant qu’allié, vides et valeurs Hans van Dijk 42 Textes présentés sous formes de débats à partir des interventions du séminaire de Lisbonne 31 janvier - 1er février 1997 Ville - densité - nature Manuel Gausa, architecte, directeur de la revue d’architecture Quaderns (Espagne) Paysages Aujourd’hui, la ville se dissout dans le territoire, dans la nature, et perd la continuité de la ville contemporaine. Les infrastructures sont peut-être les traces les plus évidentes de cette dissolution mais elle n’est pas produite que par les infrastructures. C’est une dissolution qui se crée d’une façon beaucoup plus complexe. Ce qui nous intéresse serait l’idée de développement autonome discontinu, non plus contrôlable d’après la figuration classique de la ville opposée à la campagne. Il existe une idée de vide interstitiel. On peut parler de paysages, de nature, de vide. On a aujourd’hui une ville cassée, fractale, chaque fois plus éparpillée, qui se dissout avec des processus beaucoup moins planifiés, beaucoup plus spontanés, des processus d’occupation du territoire qui sont finalement assez libres, assez proches de ceux qui se produisent dans la nature ou même dans la société. Cette idée de non agglomération, de dissolution, est assez récente. L’idée d’agglomération compacte pour se défendre, pour communiquer, pour entrer en contact, se perd dans la liberté offerte par les nouveaux systèmes de communication, les systèmes restructurants. La ville est comme une plage où les gens occupent les territoires mais laissent aussi des espaces de protection entre eux. La ville contemporaine occupe le territoire, mais en laissant des espaces libres pour avoir une grande accessibilité, des espaces vides, non occupés. Ces processus ne sont pas homogènes, ne sont pas isotropes. On trouve un phénomène, un processus abstrait, universel, global et des manifestations particulières qui répondent à des perturbations du système. Le vide a la possibilité d’être compris comme une interruption mais aussi un intervalle entre des manifestations, des événements divers. Mais aussi dans le vide, il y a l’idée de séquence, et de paysage, non plus naturel mais hybride, métis, chaque fois plus complexe. Ce paysage que l’on dirait apparemment naturel présente cependant les manifestations de la ville qui croît, des espaces pavillonnaires, des zones industrielles, etc. On trouve une globalité des structures, une globalité phénoménale agissant au niveau macroscopique comme des satellites. Les villes se ressemblent alors d’une certaine façon toutes parce qu’il y a une volonté d’occupation spontanée du territoire. Mais il y a aussi des manifestations de perturbations propres à chaque contexte. Injri Lisi Saglie, chercheur à l’Institut norvégien de recherche régionale et urbaine (Norvège) Oslo, préserver la nature en densifiant la ville? La densité nous intéresse parce que le processus de densification est lié aux problèmes de protection de l’environnement, qui ne peuvent être ignorés dans aucune partie de la société ni dans l’urbanisation ni dans l’aménagement du territoire. Dans bon nombre de villes, la protection de l’environnement constitue un des problèmes graves et la “ville durable” est un concept qui fait l’objet d’un grand débat. Il existe toute une série de modèles, des modèles urbains, des modèles de villes compactes avec une haute densité condition sine qua non pour la préservation de la nature et des biotopes. Des études au sein de notre institut qui ont été conduites dans différentes villes nordiques ont révélé qu’il était possible d’organiser dans les villes denses la réduction des modes de transport. Les conclusions de nos études peuvent être résumées brièvement comme suit : une forte densité de population pour l’ensemble de la ville et un modèle de résidences bien organisées peut minimiser ou réduire le mode de transport. Par exemple la localisation centralisée de certaines zones de résidences ainsi que la capacité de parking sur le lieu de travail permet de réduire la consommation en énergie. Le gouvernement norvégien a préconisé la solution de la ville compacte, en promouvant une utilisation efficace des terres et des modes de transport. Un des problèmes de la ville compacte, c’est la contradiction qui se présente entre densité de logements et bien être. Les espaces verts constituent également un des aspects souvent débattus. Le problème qui se pose c’est que nous ne sommes pas en mesure de répondre à bon nombre de questions posées car les problèmes liés à la protection de l’environnement sont très complexes et le comportement humain n’est pas toujours prévisible. Bien entendu il faut réduire les émissions nuisibles mais nous ne savons pas quelle est la densité optimale d’une ville permettant d’atteindre une réduction significative des émissions de CO2. Nous sommes donc confrontés à certaines incertitudes. Le problème de l’élaboration d’une stratégie de densification fait également l’objet de controverse. On peut se poser la question de savoir si une ville plus compacte est recherchée par la population. Il existe toute une série de valeurs culturelles qui sous-tendent la construction de l’habitat. Différents concepts qui prévalaient dans les années 60-70 ne sont plus valables aujourd’hui. Tout ceci nous amène à poser des questions en particulier dans les zones à forte densité. Que signifie cette densité? Comment la densité est-elle perçue dans le contexte norvégien et qu’en est-il de l’accès à la nature, l’accès aux espaces verts? Ce sont différentes questions que nous avons examiné dans le cadre d’une étude anthropologique dans différentes municipalités ainsi que dans des petits villages norvégiens. On s’est rendu compte que pour bon nombre de personnes, les plaisirs que procure la ville semblaient plus importants que les plaisirs procurés par la vie dans la nature, la campagne. Habitat et nature 43 Ainsi les valeurs urbaines propres à la ville semblent être très importantes. 60% des personnes interrogées préfèrent les maisons individuelles et sont prêtes à se rendre dans des zones à forte densité pour autant qu’elles aient des maisons individuelles. Certains ont estimé que la vie en ville n’était guère agréable mais qu’il s’agissait d’un choix réalisé par facilité. Bon nombre de personnes vivant dans les villes à forte densité estiment qu’il est utile d’avoir des voisins à proximité car elles se sentent plus en sécurité. D’autres préfèrent des habitations plus petites dans la ville car les enfants ont quitté la maison. Un espace réduit y compris un jardin de taille réduite permet de ne pas avoir trop de tâches ménagères. Mais 95% des personnes interrogées ont estimé qu’il n’était pas naturel d’accroître la densité dans les villes norvégiennes étant donné l’espace dont on dispose dans ce pays. S’il est aisé d’accroître la densité, il est difficile de maintenir et de préserver les grands espaces verts comme les parcs. Ceci étant, les zones de loisirs sont préservées et permettent à chacun de s’y rendre en été. En zone urbaine on peut se poser la question de savoir jusqu’où accroître la densité, et comment cela sera accepté car la perception sociale de la densité est hautement culturelle et ne correspond pas toujours à la densité telle qu’elle est mesurée objectivement. Il faut donc essayer de déterminer quelle est la densité optimale que nous pouvons atteindre. Vincent Fouchier, urbaniste et chercheur, conseiller de la ville nouvelle d’Evry et de la Direction régionale de l’Équipement Vers un retour de la densité urbaine en Europe enjeux et arguments contradictoires Il existe d’énormes implications au niveau régional quand on parle de densité par rapport aux grandes villes notamment. Trois points sont importants. Le premier est de savoir ce qu’est la densité, quels en sont les critères, comment elle peut être mesurée, comment elle peut être comparée, ce qu’on appelle une forte densité, une faible densité. Il faut se mettre d’accord sur un vocabulaire pour ensuite parler de la perception de la densité. La densité est un chiffre. Prenons Paris par exemple. On peut calculer la densité en prenant soit un seul arrondissement de Paris, soit une zone beaucoup plus large, il existe alors une densité nette et une densité brute, la zone construite parisienne et la zone non construite. Bien entendu les deux données comparées donnent des chiffres tout à fait différents ce qui conduit à se poser la question de savoir quelle est la véritable densité à Paris? Doit-on considérer la densité construite ou la densité en terme d’habitants ? Et il y a d’autres aspects très importants à prendre en considération, par exemple l’emploi. Quant on parle de densité, qu’elle soit nette, brute, humaine, de construction, peut importe, il faut préciser de quelle densité l’on parle. Parler simplement de densité n’est pas suffisant car c’est un terme beaucoup trop vague. Tout cela conduit à privilégier la densité humaine, qui n’est pas un indicateur parfait mais qui fournit une évaluation intéressante. La ville d’Evry est une ville à 28 kilomètres au sud de Paris, divisée en deux, avec à l’ouest une zone résidentielle avec des maisons individuelles et l’autoroute. La partie la plus importante de la ville est le centre ville entre les deux autoroutes. À l’époque, les urbanistes envisageaient que chaque partie de la ville soit peuplée de façon assez dense et entre ces zones denses étaient prévus des parcs donc des zones vertes pour compenser la densité. À un endroit se trouvaient le centre social, administratif, commercial donc toute une concentration d’activités. La ville a été réalisée en fonction de ces principes. Il existe un arrondissement très spécial, appelé Pyramide, qui est la zone commerciale et administrative. L’idée qui sous-tend ce schéma original était de fournir à chaque famille une sorte de jardin. Chaque appartement devait avoir un minimum de quatorze mètres carrés de terrasse c’est-à-dire un petit jardin. Même l’appartement en haut de la pyramide devait avoir son petit jardin. Les parkings devaient se trouver à la base de la pyramide. A l’époque les architectes pensaient qu’il était possible de donner un accès sur la nature par des terrasses. Avec la forme de la pyramide, le passant aurait vu très peu du bâtiment. Malheureusement dans cet arrondissement la population s’est modifiée, le revenu moyen des familles a diminué à un taux extrêmement rapide et aujourd’hui existent des problèmes sociaux importants. Cet arrondissement jouit d’une image sociale négative. Cependant quand on demande aux gens ce qu’ils pensent de cette zone, ils ont une analyse positive du bâti en rappelant que les petits jardins sont très agréables. Et ils profitent des avantages du centre ville, des commerces. En fait ils ont tout ce dont ils avaient besoin, les équipements urbains et la verdure. C’est un exemple réussi de forte densité mais comme dans toutes les grandes villes à travers le monde, Evry s’est étendue énormément et a réduit finalement sa densité. Toutefois sommes-nous aujourd’hui en mesure de faire un choix pour l’avenir ? Voulons-nous continuer à nous étendre ou concentrer la densité dans certaines zones urbaines? On a réussi à concentrer le développement des villes nouvelles mais le potentiel de ces villes nouvelles va diminuer. Alors que se passera-t-il ? Quel que soit le critère de densité, plus la densité est élevée, plus les distances que vous parcourez par jour sont faibles. Les implications en terme d’émission de gaz et de pollution sont considérables. Alors quels sont les choix qui se présentent ? D’une part il est possible de faire ce qu’on appelle un développement durable, un concept utilisé dans les pays nordiques, aux Pays-Bas, en Norvège, en Grande-Bretagne : on prend comme points de départ les problèmes engendrés par la voiture, c’est-à-dire la pollution, la consommation d’énergie pour concentrer le développement, accroître l’utilisation des transports publics. Le deuxième choix est de considérer que les gens veulent profiter de l’espace qui leur est disponible, c’est-à-dire thème Ville - densité - nature 44 des maisons plus grandes et diminuer la densité, ce qui veut dire étendre les villes mais la conséquence est d’accroître l’utilisation de la voiture. Quelqu’un qui n’est pas un spécialiste d’urbanisme et à qui je disais que l’urbanisation dévore la nature, les espaces naturels périphériques, m’a répondu bien sûr (on était à Evry dans la ville nouvelle, une ville assez verte) mais avant la ville nouvelle il y avait des espaces agricoles, rien de moins naturel que des espaces agricoles. Maintenant il y a des arbres, des oiseaux, des insectes, la ville nouvelle a réintroduit la nature dans ce secteur. J’ai été déstabilisé, je n’ai pas su quoi répondre. L’urbanisation est-elle nuisible à la nature ou la réintroduit-elle? Monsieur Kossak, ingénieur, responsable de l’urbanisme de la ville de Hambourg (Allemagne) Hambourg, ville compacte - ville inerte Il n’y a pas véritablement de vides dans une ville. La nature fait partie intégrante d’une ville. Les schémas directeurs en terme architectural et l’aménagement du territoire du point de vue du jardinier constituent deux éléments d’une même tâche, d’une même responsabilité. Hambourg se situe entre le Cap Nord et Lisbonne, et compte 1,7 million d’habitants. Il y a cinquante-cinq ans 1,85 million habitaient sur moins d’un tiers de la zone qui est aujourd’hui habitée par 1,7 million d’habitants. Le fleuve a marqué de son empreinte le caractère de la ville. Cette ville n’est pas aussi large, ni aussi grande que Rotterdam, mais le fleuve est un élément naturel, le port un élément physique et tous deux ont un impact considérable sur l’identité de la ville. Il y a environ cinquante cinq ans, Hambourg a été détruite à 65%. Cela a constitué un véritable défi pour l’ensemble des architectes et des urbanistes au début des années 50. Un plan de redéveloppement a vu le jour, qui a abouti dans les années 70. C’est ainsi que petit à petit, on a élevé les constructions à des fins de développement urbain et dans une certaine mesure on a également augmenté la densité. Mais ce qui est important c’est que dans les années 50, 60 et 70, on a utilisé des terrains vierges pour étendre la ville en bâtissant sur des terres agricoles. Ceci s’applique non seulement à la ville de Hambourg mais à la plupart des villes d’Europe occidentale et d’Europe centrale. En substance, cela a abouti au résultat suivant : les structures urbaines de la fin du xixe siècle sont celles qui recueillent la préférence de la population car elles présentent une mixité, une densité intéressantes. On y trouve toujours des espaces verts, des parcs, des espaces publics, des espaces de rencontres pour les habitants. Hambourg est une ville particulièrement conservatrice et le débat a été lancé. On a commencé par mettre un frein à toute forme de bâtiments élevés, avec un maximum de huit étages pour les bâtiments, avec la même stratégie depuis dix-sept ans. Les zones reconstruites posent un problème de densité. La plupart de ces bâtiments ont été construits après les années soixante, et pourtant on a l’impression qu’ils ont été construits il y a plus de deux cents ans. Il s’agit au contraire d’un redéveloppement, d’une requalification, d’une réaffectation, d’une réutilisation, d’une revalorisation et même d’une redensification. Le renouvellement urbain ne signifie pas nécessairement de construire de nouveaux bâtiments, de nouvelles maisons et de remplacer les anciennes. Il s’agit en quelque sorte d’intégration de parties nouvelles dans ce qui reste des structures de la ville intérieure. Cette politique de redéveloppement, de reconstruction, de revalorisation, ne constitue qu’un des volets de la politique mise en place au début des années 80. Un autre volet a été l’élaboration d’un programme d’aménagement global pour la ville dans sa totalité en tenant compte également des villages et les petites villes à proximité, dans un rayon d’environ cinquante kilomètres autour du centre historique de la ville de Hambourg. Ce plan de développement trouve ses origines dans les années 30, et repose sur une idée extrêmement simple. Il s’agit de concentrer tous les efforts de développement le long de principales lignes ferroviaires ou lignes de transport public. Ce plan en doigt de gant, ressemble à celui de la ville de Copenhague. C’est un plan stratégique, un schéma directeur tout à fait ordinaire, simple dans le meilleur des sens. On concentre les mesures de développement au sein même de la ville et on tient compte des principaux axes de transport. Ensuite il a fallu réfléchir à la procédure ou à l’idée que nous pouvons appliquer aux différentes zones construites, sans tenir compte uniquement des activités de construction mais également de la qualité du paysage, des espaces verts. On a conçu quinze combinaisons de zones construites avec des densités bien définies en fonction des types de bâtiments, des zones publiques, des espaces verts. On peut donc travailler de manière ponctuelle en fonction des différents milieux. Un plan réseau vert existe déjà, qui permet de définir les zones intouchables selon leur mode de protection et celles qui peuvent être développées. Au cours des 5 dernières années, 10 000 logements ont été construits par an. Seul 10 % sont développés dans des zones de terres agricoles, et seulement si ces terrains agricoles sont le long des axes ferroviaires et des gares. On peut se poser la question de savoir quelles sont les stratégies à mettre en place, comment est-on en mesure de concentrer les efforts de développement ? Le ménage moyen Hambourgeois est composé de 1,7 personnes, la plupart des ménages sont d’une personne ou de deux personnes et la pression est grande en terme de logements. Dans les trois quarts des cas, un logement est habité par une seule personne. La stratégie est très simple, il s’agit de commencer par effectuer des recherches, de déterminer qui est propriétaire des sites, ensuite il faut apporter des subventions le cas échéant, pour permettre le développement. Les arrières cours ont également été exploitées là où il y avait aussi la possibilité de joindre à la fois le logement et les petites activités industrielles, les activités à petite échelle. Il existe donc une combinaison de logements et de bâtiments industriels avec cette possibilité de combinaison de nouveaux développements. Un ou deux étages ont été ajoutés à des bâtiments. Il y a un défi nouveau à relever : le chemin de fer allemand actuellement veut Habitat et nature 45 vendre la plupart des zones qu’il emprunte car il estime particulièrement coûteux de maintenir et d’entretenir ces zones autour des gares. Kees Christiaanse, architecte Amsterdam : densités urbaines, faibles hauteurs et espaces collectifs, vers de nouveaux modèles résidentiels En Hollande, il y a une tendance à l’étendue, c’est à dire aux banlieues tentaculaires. Les habitants sont riches et il est bon marché de s’acheter une maison et beaucoup de gens achètent des résidences secondaires. Il y a deux ans le taux de construction dans la campagne était de l’ordre de cent mille maisons par an, ce qui est considérable. En dix ans, on pouvait espérer un million de nouvelles maisons tout autour de la ville. Il y a des aspects négatifs, mais aussi des avantages. Trois exemples de projets dans la ville d’Amsterdam ont à voir avec la densification de la ville, avec trois schémas qui ont trait à la même zone d’Amsterdam, trois aires avec la même densité, cent maisons par hectares. Aux Pays-Bas, on ne parle que de maisons par hectares. C’est ce qu’on entend par densité, c’est une caractéristique nationale. Ces projets ont la même densité mais ils sont différents en terme de typologie urbaine, en terme d’architecture urbaine, mais pas véritablement en terme de programme. On ne peut pas dire que telle solution est meilleure que telle autre, elles sont toutes les trois intéressantes et peuvent coexister. Le premier projet se trouve dans la zone est du port d’Amsterdam, c’est l’île “KNSM”. Le concept est de l’architecte Jo Coenen. Il s’agit de grands entrepôts qui ont été divisés en appartements. Au rez-de-chaussée de ces constructions, il y a des appartements et des cafés. Sur l’île KNSM, dont Kollhoff est un des architectes, un bâtiment comporte trois cent appartements, constitué de briques. Les matériaux utilisés pour le sol viennent du port pour recréer un environnement portuaire. Il y a beaucoup de logements sociaux et beaucoup d’étudiants. Le second projet est un concept complètement différent. Il est situé sur la péninsule de Bornéo. Le modèle urbain est fait par l’architecte Adrian Gueuze, la densité est identique. Il y a un terminal de containers dans le port. Il s’agit de bâtiments qui ne font pas plus de trois étages et entre chacun d’eux il y a des patios. Le plan est traditionnel d’Amsterdam, de la région de Haart, avec la maison traditionnelle hollandaise, c’est à dire la maison à l’avant et la maison à l’arrière. Les constructions sont réalisées de telle sorte que chaque 25 mètres a été attribué à un architecte différent. Le troisième projet est également un projet avec cent logements par hectare. Ont été placés plusieurs bâtiments de logements sur chaque zone définie. C’est un programme durable, où sont utilisées les ressources disponibles dans la zone pour alimenter les appartements en eau et en électricité. C’est également une conception fondée sur les concepts du dix neuvième siècle, mais en même temps sont créés des espaces ouverts collectifs avec des sortes de petites villas qui font comme des enclaves et où il y a des jardins entre les bâtiments. Quatre bâtiments principaux ont au maximum neuf étages à l’est et à l’ouest, et ont pour fonction de barrer le quartier de créer une protection contre le bruit. Une vieille tour sert de réserve d’eau. Ce concept rempli la surface totale du site. En Hollande il n’existe pas de nature mais un paysage. La théorie de la mobilité ou l’immobilité, la théorie selon laquelle on vit dans une zone peuplée, une ville ou à la campagne, n’est plus valable, nous vivons dans des paysages avec plusieurs centres urbains. Certains de ces centres sont à dix kilomètres les uns des autres. Beaucoup de gens vivent à un endroit et travaillent à un autre. Beaucoup de familles se déplacent pour travailler, le père travaille à Amsterdam, la mère à Rotterdam; mais on s’est rendu compte en Hollande que près de la moitié de la circulation en voiture est une circulation qui n’est pas due au travail. Vivre dans un quartier avec des bâtiments peu élevés est très utile car cela engendre une économie d’énergie. Clara Mendes, géographe à Lisbonne (Portugal) En ce qui concerne le Portugal, ce qui importe c’est la différence entre la densité et la perception de densité, car effectivement la définition est surtout liée à la culture. Concernant les rapports entre familles, les questions de logements, la situation au Portugal est fort différente, comparativement aux pays de l’Europe du nord. En réalité, nous assistons à un retour à la nature et nous connaissons au Portugal une extension des maisons individuelles due à une accessibilité plus développée. Ceci peut-être considéré comme une réaction à la planification technocratique que nous avons connu ces dernières années mais, en réalité, est-ce que nous n’assistons pas à un isolement social? Allons-nous vers une fragilisation sociale entre groupes de population, vers l’apparition de plus petits groupes, de plus petites unités, de cellules familiales qui vivent dans les zones urbaines? Et que pouvonsnous faire en terme de relations sociales? Les relation sociales constituent un élément très important de la vie urbaine. Existe-t-il des possibilités en terme de planification alors que la politique en terme d’aménagement du territoire ne semble pas particulièrement bien gérée ? Monsieur Kossak (Allemagne) Il est délicat de discuter de densité si on n’établit pas une distinction entre la densité architecturale et la densité sociale. Dans les sociétés d’Europe centrale, on apprend que l’espace ou la superficie nécessaire à une personne ou à un individu ne cesse de croître, on parle à Hambourg de 45 m2 par individu, ainsi la densité d’une construction à étages ne signifie rien, en ce qui nous concerne. thème Ville - densité - nature 46 Les zones construites à la fin du xixe siècle correspondent à environ un dixième de la surface ultérieurement construite. Cela représente une situation complètement différente. Ce qui est très important, c’est de trouver des logements pour ce qu’on appelle des “dink” (double income no kids). Aux Pays-Bas, on fait toujours un certain rapport entre le nombre de logements et les hectares. Pour l’heure cela ne parait pas tout à fait utile, peut-être dans l’avenir, cela aura une valeur économique, mais pour l’heure qu’il y ait une ou cinq personnes ce n’est peut-être pas très important. La densité est un problème de construction mais en ce qui nous concerne c’est également un problème social, car plus la densité est faible et plus il est difficile d’aboutir à une société intégrée dans le cadre du développement urbain moderne. Car à quoi cela sert-il d’avoir un centre de jeunesse ou d’avoir une aire de rencontre, ou d’avoir des restaurants, des cafés, etc.? On utilise peut-être une aire très importante, mais si la population qui assure l’infrastructure économique fait défaut cela peut poser un problème. Toute cette infrastructure va jouer un rôle non négligeable dans la définition de la qualité de la vie. Chaque fois qu’un nouveau programme de développement est conçu, la densité architecturale, la densité sociale, la structure sociale sont très importantes. Et c’est en définissant la structure sociale qu’on va définir les programmes d’infrastructure sociale. Le développement urbain moderne a connu bon nombre de problèmes au début. Il a été confronté à une forte densité de bâtiment et une faible densité de population. Si on ne subventionne pas les loyers des tenanciers de cafés, de restaurants, il ne sera pas possible de développer la vie active de ces nouveaux logements et de ces nouvelles régions. À cause de cela il a été pratiquement mis un terme, un frein à tous les développements sociaux, et il a fallu se retourner vers une autre solution et intégrer les anciens logements et les anciennes zones, ce qui est beaucoup moins cher en terme de financement public mais aussi en terme de financement privé. Vincent Fouchier (France) Il est possible d’augmenter ou de baisser une densité en agissant sur trois paramètres, la hauteur du bâti, l’emprise au sol du bâti et dernier indicateur qui extrêmement important, l’intensité d’usage du bâti. Quand on fait de l’industrie on n’a pas la même densité d’emploi que quand on fait du bureau. On n’a pas la même chose quand on fait du logement individuel en terme de mètre carré par personne que lorsque l’on fait un studio, un logement d’une pièce ou de pièces. Les statistiques aident beaucoup et on ne manipule pas assez ces critères de densité pour avoir une stratégie de densité. On planifie, on fait des plot-ratio mais derrière tout cela existent rarement des stratégies qui combinent ces trois paramètres pour atteindre un but fixé de densité. L’intensité d’usage n’est pas un critère négligeable. Par exemple dans la région parisienne, d’ici 2015, il a été calculé qu’un tiers du besoin de construction vient de la dédensification interne, du gain d’espace par individu. Le problème se pose très vite lorsque dans un tissu urbain, constitué, cette dédensification a lieu. Parce que si l’on ne construit pas, ipso facto, on perd de manière naturelle de la population et des emplois par dédensification. Cela se vérifie tous les jours, dans Paris, dans la proche couronne de l’agglomération parisienne et c’est un problème majeur. Le problème de la qualité est un problème récurent qui ressort régulièrement et les élus, en tout cas en France, sont demandeurs de preuves qui leur montrent que l’on peut faire de la densité avec de la qualité. Il y a beaucoup d’exemples malheureux dans le passé qui ont démontré l’inverse. Il existe un problème de mobilité qui va avec la densité. Il est vrai que pendant longtemps les villes dépendaient de l’homme pour créer de la proximité. Les villes disposaient de transports très peu efficaces, la proximité dépendait de la densité et de la mixité, cela fonctionnait relativement bien. Des éléments nouveaux se sont imposés à ce système. Les communications, les télécommunications, les transports ont gagné en efficacité, l’accessibilité a progressé, on se déplace plus vite, et on parcourt plus de kilomètres en un temps égal. Les villes n’ont plus besoin d’être denses d’un point de vue strictement fonctionnel. On peut distendre les villes et les impacts en terme de planification sont énormes et appellent beaucoup de réflexions. On a pas pris la mesure de ces mouvements au niveau très local dans les planifications, dans les choix de quartier. Roger Perrinjaquet, sociologue chercheur (Suisse) Monsieur Kossak dit qu’il y a un problème de masse critique dans la ville de Hambourg. C’est le même problème de masse critique que dans la banlieue lointaine d’une ville. Ce problème n’est pas différent de celui que l’on peut avoir dans une banlieue quelconque à trente kilomètres ou quarante kilomètres d’une ville. Il faut bien admettre que le problème d’accessibilité, du transport est peut-être un moyen d’attaquer cette question. Là où il y a flux, là où il y a transport cette masse critique est potentiellement atteinte. Si l’on admet que partout où il n’y a plus une masse critique suffisante pour créer une urbanité, le seul ancrage qu’on peut avoir est autour des problèmes de transport. C’est un pas de plus de dire qu’avec le bâti, avec l’habitat, avec les fonctions industrielles on ne fait plus de ville. Il s’ajoute un point prospectif, c’est qu’il faut aussi créer des services urbains. Le service est lui aussi sorti de sa prison du lieu et du temps. Si on fait une prospective de la ville , il faut aussi réfléchir au service dans sa spatialité. Le service n’est pas consommé là nécessairement où il est produit. Habitat et nature 47 Ourania Kloutsiniotis, architecte urbaniste (Grèce) Il faut savoir dans quelle direction rechercher l’avenir du développement. Les tendances déjà développées, d’une part le social, d’autre part l’écologie sont bien clairs. Il faut être conscient que nos villes européennes sont responsables pour au moins 30% de consommation en énergie et 40% en production des émissions en CO2. Il y a une dimension que l’on ne voit jamais, c’est l’infrastructure en réseaux, l’alimentation en eau, en électricité, en énergie, le chauffage, la climatisation, l’éclairage. Partout dans le monde et dans les villes européennes, dans les unités résidentielles traditionnelles où les habitants construisaient, ils savaient sentir, ils savaient écouter la nature, ils construisaient de façon à se protéger, à envisager la nature, le froid, la grande chaleur sans dépenser, sans polluer l’environnement. Par exemple en Grèce, en ce moment, des lois proposent un retour en arrière, à l’existant pour renouveler l’enveloppe du bâtiment, l’enveloppe du tissu urbain mais surtout pour envisager le problème écologique en ce qui concerne les matériaux utilisés et en ce qui concerne l’énergie. Bertrand Ousset, directeur général adjoint de l’Établissement public de Marne La Vallée (France) Il y a trois tendances. Il y a une demande sociale de plus d’espace disponible, avoir plus d’espace pour se loger, un appartement plus grand, une maison plus grande, cela va dans le sens d’une certaine dédensification. Il y a moins de personnes par mètre carré. Une des conséquences, c’est que compte tenu des coûts en centre ville, on s’expatrie plus loin. Il y a une deuxième tendance qui est la concentration des services. Les centres commerciaux régionaux, en sont un exemple : une opportunité d’avoir sous la main un maximum de services. Mais cette spécialisation, cette densification des services se transforme en un éclatement de leur implantation et les fait sortir des centres villes, et accompagne un système d’éclatement du tissu urbain. Il y a enfin la demande de plus d’espace naturel, qui amène 0au paradoxe de rechercher la maison à la campagne. Si on fait l’analyse de ces trois demandes sociales et de leurs coûts sociaux, et si on les traite séparément, elles poussent à une certaine concentration, à une certaine intensification. Le défi de nos villes est de moins consommer d’espace vide, de restreindre la croissance sur les espaces naturels. C’est donc de produire un espace concentré. Sur cet espace il s’agit de construire plus de mètres carré par habitants car telle est la demande sociale. thème Ville - densité - nature petites opérations complexes petites opérations complexes thème 49 50 Pascal Amphoux géographe, architecte professeur à l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne Hybridation urbaine Ma première réflexion se fera justement sur ce mot : management. C’est un mot anglais, qui dérive du verbe to manage (manier, diriger), et qui aujourd’hui désigne toute activité, que je qualifierais de modélisée, de direction, d’administration, ou de gestion d’une grande entreprise - que l’on entende le mot entreprise au sens de l’organisation avec son personnel ou au sens de “ce que j’entreprends”. Manager une opération c’est optimiser des rendements, définir et réaliser les objectifs que l’on s’est donné. Et quelque soit les efforts actuels que dans le management on donne pour inventer des formes systémiques, des formes qui intègrent de la rétroaction, de l’interaction des processus, pour dépasser ainsi les aspects strictement administratif, financier, ou juridique de définition des normes ; je dirai que le mot management repose fondamentalement sur une conception qui est de trois ordres principaux. C’est une conception qui est finalisée, hiérarchisée, et programmée pour tout ce qui concerne les tâches à exécuter. On définit des objectifs. On définit des priorités. Et on définit des délais. Par conséquent la connotation dominante me paraît être technico-économique. Ce n’est pas seulement le sens récent du mot, c’est toute l’histoire sémantique du terme manage en anglais, et son étymologie. Pourquoi? Si l’on étudie son histoire, on s’aperçoit qu’à l’origine le management est quelque chose qui va toucher l’entraînement, l’entraînement d’un cheval, mais aussi l’entraînement du sportif. C’est la première connotation. La deuxième connotation se trouve dans la manipulation d’une arme ou d’un outil, mais également d’une personne. “Manager” quelqu’un, c’est le flatter dans un certain sens pour obtenir quelque chose ensuite. C’est également de la stratégie, conduire une guerre, contrôler des affaires, et c’est enfin la réussite, accomplir une tâche préméditée. Toutes ces connotations – l’entraînement, la manipulation, la stratégie, la réussite– sont d’ordre technique et économique. Selon son origine étymologique, le terme manage vient du mot français manège, qui lui même vient de la main, manus, en latin. On dit d’un bon “manageur” en français, qu’il doit mener, c’està-dire que la main est derrière. Mener ses affaires rondement, ou d’une opération réussie, on dira que c’est une affaire qui tourne. C’est une façon de faire un clin d’oeil au fait que ces expressions sous-entendent une conception linéaire du temps et une conception mécanique. Ensuite, je mets cela en rapport avec le mot ménagement en français. Ménagement qui vient du verbe ménager, et qui signifie l’attention, l’égard, ou la précaution que l’on prête à une chose ou à une personne, mais plus par respect collectif que par stratégie, ou par intérêt personnel. Ménager une situation, ce n’est plus définir ou réaliser des objectifs, c’est beaucoup plus préserver un potentiel. Là encore, quelques soient les situations dans lesquelles le ménagement implique un certain calcul, un certain intérêt, cet intérêt est moins stratégique que tactique. Le ménagement va moins fixer des objectifs que définir une orientation. Ce que l’on pourrait appeler une intentionnalité. Il va moins édicter des règles normatives, comme le fait management, que des principes d’interaction. Il va moins adopter une conception, une conduite programmée à l’avance, qu’une conduite ordinaire, présente, en acte, qui agit sur le vif. Autrement dit, il apparaît que le ménagement repose non pas sur une conception finalisée, hiérarchisée et programmée, mais sur une pratique que l’on peut qualifier d’intentionnelle, d’interactive et de spontanée des faits et des gestes à adopter. La connotation dominante cette fois n’est plus technico-économique, mais anthropologique, on pourrait dire habitante; ce que révèle le sens premier du mot ménage, qui veut bien dire habiter, faire le ménage et l’étymologie plus lointaine la mansio en latin qui est la maison, la demeure c’est-à-dire le fait de rester ou de séjourner, ce qui demeure, ce qui subsiste. On note cette fois que l’origine sémantique sous-entend une conception vivante et récurrente du temps, et non pas la conception linéaire et mécaniste de tout à l’heure. À partir de là une hypothèse est posée, très simplement, qui consiste à dire que l’architecture, l’urbanisme, et l’aménagement contemporain du territoire “managent” beaucoup mais ménagent peu, ou ne ménagent rien. Ils prétendent, ils croient parfois ménager mais ils ne font que “manager” un espace, un temps, une fonction : un espace par des techniques de zonage, un temps par des techniques de phasage, une fonction par des techniques d’attribution de telle ou telle fonction à tel espace… D’où la problématique suivante : comment rapprocher les deux mots – anglais et français– ou encore comment ramener la connotation technico-économique du management à celle socio-anthropologique du ménagement. D’où la question : que ménages-tu, toi qui “manages”? Faisons le même exercice avec les deux mots programme et projet, où l’on sent l’homologie qu’il y a dans la relation entre programme et projet, et la relation entre management et ménagement. Petites opérations complexes 51 Le programme a une connotation technico-scientifique. Son l’enjeu est une représentation sécuritaire de l’avenir. Le programme sert à rassurer sur l’avenir, il représente un moyen de lutte contre le temps. Alors que le projet –là aussi il y a tout un travail qui peut être fait sur les origines sémantiques– a une connotation plutôt artistique et culturelle, par rapport au programme, en même temps que son enjeu n’est pas le contrôle ou la lutte contre le temps mais au contraire l’expression libre et toujours à réactualiser, à reprendre, d’un certain potentiel. Le projet est un moyen de construction avec le temps, en même temps qu’un instrument de valorisation de l’événement. Loin de la terreur programmatique, il s’émerveille devant tout ce qui est imprévisible. Il vise la représentation de ce qui n’est pas représentable, l’occurrence de ce qui n’est pas répétable. C’est cela l’enjeu du projet. L’hypothèse pourrait consister à dire que programme et projet sont aujourd’hui disjoints dans la pratique, séparés dans le quotidien de l’urbanisme contemporain, mais sémantiquement confondus. On prend souvent l’un pour l’autre. On va cautionner le programme tout tracé d’une autoroute par un projet paysager, ou inversement des grands projets architecturaux vont apparaître très rapidement comme l’enveloppe de programmes extrêmement contraints. Il y a donc une confusion sémantique entre les deux. La problématique consiste à repenser l’articulation entre programme et projet, qui dans la pratique ordinaire sont disjoints. C’est l’un des enjeux d’Europan. Ou encore : comment relier ces deux logiques qui sont aujourd’hui disjointes dans la pratique ? Et la question homologue à celle des verbes “manager” et ménager : que programmes-tu, toi qui projettes? Ou inversement que projettes-tu, toi qui programmes? Mon idée est d’énoncer cette problématique, sous la notion d’hybridation. C’est là qu’apparaît un enjeu pour Europan : hybrider ces deux doublets que sont comment “manager” un programme tout en ménageant un projet? C’est ce croisement, cette hybridation, au sens presque génétique du terme, qui peut constituer un très bel enjeu pour Europan, et ce pour quatre raisons différentes. La première est que cette hybridation permet de définir des trajets inverses, précis, simples à exprimer et d’attribuer des rôles croisés à la maîtrise d’ouvrage et à la maîtrise d’oeuvre. Ce rapport entre maîtrise d’oeuvre et maîtrise d’ouvrage est très précieux et doit absolument être valorisé. D’un côté il va falloir réfléchir aux façons d’énoncer non pas des programmes au sens catalogue du terme, mais des orientations de programmes, avec l’attitude et les principes du projet. De l’autre, il va falloir demander aux jeunes architectes d’inventer de nouvelles modalités de projets, mais qui permettent de jouer sur le programme. Il s’agit à la fois de s’adapter et de faire évoluer les orientations des programmes qui ont été donnés, donc de rechercher une co-naturalité, une co-naissance entre le programme et le projet. La deuxième raison est que cette hybridation paraît désigner avec précision un certain type de rapport d’implication réciproque entre théorie et pratique, ou plus précisément entre connaissance et action. Il faut alors demander aux chercheurs de formuler des principes opératoires qui ne tombent ni dans le piège de la recherche abstraite, ni dans celui de ce qui pourrait être appliqué, de la recommandation technique. Je formulerais trois principes opératoires qui paraissent à la fois révéler les fondements épistémologiques d’une session Europan, et peut-être en même temps permettre de fournir des règles déontologiques à des niveaux très différents –aussi bien au niveau de la définition d’un programme que dans des règles et principes d’organisation des jurys, que dans la façon dont nous souhaiterions que les concurrents concourent et produisent leurs projets. Le premier principe est celui d’incomplétude, qui casse l’idée des visions oecuméniques de l’urbanisme, et qui oblige à prendre acte du caractère inachevé par principe : c’est la richesse de tout projet urbain. Je crois que nous sommes à une période où nous commençons à prendre conscience de cette nécessité, et l’enjeu de cette incomplétude est justement le passage du projet produit au projet processus, de la connaissance d’un espace homogène à la reconnaissance d’hétérogénéité d’usages, d’espaces, etc., du remplissage du plan de zone à des représentations évolutives, de ce que j’appelle une partition de l’espace urbain c’est-à-dire de documents qui permettent, comme pour un musicien, de jouer à partir d’une partition. Le deuxième principe est le principe de récurrence, qui loin des visions fonctionnalistes, permet cette fois-ci de prendre acte de l’évolution permanente des usages, des désirs ou des besoins. On commence à reconnaître que l’usage n’est pas quelque chose de fixe mais qu’il faut pouvoir s’adapter à l’évolution des usages et des pratiques. L’enjeu est le passage d’une temporalité linéaire à une temporalité récursive, qui fait retour tout en avançant. Ceci est tout aussi intéressant dans la conduite d’opération où c’est le passage des modèles hiérarchiques de management à des modèles de conception négociée. Dans la mise en service d’un espace bâti, comment réinterpréter l’usage pour réinjecter les observations qu’en fait l’usage dans la conception, etc., également dans les techniques de communication, dans le passage de procédures de participation des usagers à des procédures d’implications. Le troisième principe est le principe de sensibilité, qui cette fois, s’il s’écarte des visions formalistes, œcuméniques, fonctionnalistes – les visions formalistes et le formalisme sont thème Hybridation urbaine Pascal Amphoux 52 aujourd’hui un courant très important– doit obliger à prendre acte de la mutation actuelle de l’esthétique contemporaine. Entendez l’esthétique au sens de l’aisthêsis grec, et de la mutation liée notamment à l’apparition de nouvelles technologies, de la synthèse de l’image, du son et bientôt du geste et du mouvement, qui se joue dans le passage d’un art de la forme à un art de la morphogenèse. Ce qui commence à toucher non plus la forme en tant que telle mais comment la forme naît, le mouvement de la naissance de la forme, avec des passages de l’analyse typomorphologique traditionnelle en architecture, à l’énoncé de principes topologiques, la définition d’ambiances. Au niveau de la représentation, c’est le passage du plan conventionnel à la visualisation dynamique des choses. Au niveau de la définition de ce qu’est ou de ce que n’est pas un style, c’est le passage du style entendu comme stéréotype formel convenu, au style comme mode d’inscription de l’hétérogénéité de nos territoires. La troisième et dernière raison est que l’hybridation est fondamentalement contextuelle. C’est-à-dire que, et c’est là un enjeu très important pour Europan, elle s’ouvre à une multiplicité de modalités et n’est pas une dualité. Hybrider ne consiste pas simplement à réunir deux choses, c’est inventer une infinité de modalités d’articulation entre management et ménagement, entre programme et projet. Il s’agit d’inventer et de développer de manière spécifique dans des contextes particuliers. On ne peut pas le faire en dehors de contextes locaux et circonstanciels. J’évoquerais la figure du puzzle qui témoigne semble-t-il très bien de la diversité potentielle de ces modes d’hybridation dans le projet. La pièce de puzzle, par un jeu d’opérations tiroirs échelonnées dans le temps permet de régénérer un milieu vivant sans le détruire, avec des espaces hybrides dont l’affectation n’est pas strictement déterminée mais justement adaptable au jour le jour, au mois ou à l’année, suivant une réflexion sur le temps. Elle débouche sur un projet souple et adaptable, fait non pas de formes mais d’enveloppes formelles, non pas d’articulations mais de principes d’articulations entre des fonctions différentes. Enfin, l’hybridation paraît pouvoir cadrer la question fondamentale de l’enchevêtrement des temporalités différentes dans le projet urbain. Petites opérations complexes 53 Textes présentés sous formes de débats à partir des interventions du séminaire de Lisbonne 31 janvier - 1er février 1997 Le management urbain de petites opérations complexes Marcel Smets, architecte, urbaniste, professeur à l’Université catholique de Louvain (Belgique) Mutation des usages et structures urbaines La complexité se comprend à partir de trois éléments essentiels. Le premier est que la complexité signifie l’intégration du projet dans un complexe plus vaste, ce qui veut dire qu’il existe des relations réciproques avec une globalité environnante. Le deuxième est que la complexité comporte une mixité d’activités, une densification ou une intensification de la vie urbaine. Le troisième élément, quant à lui, à cause de la structure du marché et de la maîtrise d’ouvrage, est que le programme change en fait constamment jusqu’à la réalisation. Pour illustrer la complexité, j’évoquerais un des projets pour la zone de la gare ferroviaire à Louvain, qui passe tangentiellement entre la ville historique et les faubourgs. Il s’agit d’une aire de 180 hectares pour laquelle on a essayé de délimiter un nombre de projets urbains selon une vision d’homogénéité, considérant le chenal ferroviaire comme une rivière et essayant d’aménager les deux rives tout en faisant de nouvelles traverses au point même de la gare. J’évoquerais une petite partie de ce projet que l’on pourrait intituler un petit projet complexe. Il y a la gare historique avec un emplacement pour le nouveau siège provincial qui peut fonctionner comme un élément moteur d’un développement plus ou moins linéaire sur une zone de 450 m de long avec une structure urbaine plus ou moins complexe et intensive. Il s’agissait de prendre en compte un nombre d’éléments substantiels du contexte. Les terrains ferroviaires sont horizontaux avec une différence de huit mètres entre la route et le chemin de fer. Tout le long du parcours, la différence de hauteur entre le terrain ferroviaire et la zone environnante s’accroît. Le terrain se trouve sur un boulevard historique du xixe siècle, et il s’agissait d’essayer de retrouver cet élément du boulevard en y insérant un morceau contemporain, un traitement d’espace ouvert qui complète le boulevard historique. Cela a donné lieu à des versions minimales-maximales suivant le type de programmes ou de programmation qui se dessinerait par la suite, et qui permettait tout en gardant le concept d’adapter le projet à d’autres programmes éventuels. Tout fut discuté très longuement avec les autorités concernées pour aboutir à un accord. Puis les promoteurs se sont introduits dans le jeu. Dans ce cas, un grand promoteur souhaitait simplement réaliser le bâtiment public de la province à côté de la gare et voulait que ce dernier soit beaucoup plus visible, plus représentatif dans son emplacement, c’est-à-dire un peu en arrière des bâtiments existants. Il s’est agit alors de trouver des arguments pour combattre cette représentation. Il a fallu démontrer que l’accessibilité des parkings dans ce type de projet serait néfaste au projet urbain, alors que le programme qu’on avait conçu permettait de construire 20000 m2 de plus, et que si l’on mettait le bâtiment là où le promoteur le voulait il n’y aurait aucune possibilité d’extension. Il a fallu aussi montrer aux députés de la Province que leur bâtiment est très présent dans le champ urbain et qu’il ne s’agissait pas d’une position de mise à l’écart comme ils le craignaient. Il a donc fallu construire des maquettes pour montrer que le “mastodonte” prévu par le promoteur donnait une perspective urbaine inacceptable par rapport à celle proposée dans le projet urbain permettant quant à elle de produire un grand boulevard avec un espace public significatif. Ces montages ont permis de démontrer que le projet du promoteur était inconcevable, hors d’échelle tandis que le projet qu’on prévoyait était un projet qui donnait lieu à une intensification de la vie urbaine. Ensuite, ce furent les représentants des chemins de fer qui ont critiqué l’idée d’une dalle, du fait des investissements lourds que cette dernière nécessitait et qui n’étaient pas récupérables à brève échéance parce l’on n’avait pas encore de programme pour les bâtiments qui s’y rattacheraient. On a été amené à prévoir un tout autre type de profil tout en conservant le concept de base : une petite route de service qui dans premier temps pouvait fonctionner en parking ouvert pour être couverte par la suite, là où il y aurait éventuellement des bâtiments. C’était une opération qui devait se faire par morceaux indépendants, tout en couvrant une partie et en laissant découvertes les autres. Il fallait essayer de trouver un moyen de créer des parcelles, de lotir, tout en garantissant l’idée finale de ce boulevard. Une grande réflexion a été menée en ce qui concerne l’espace public, sa définition, à savoir un espace public qui ne serait pas complètement public dans le vrai sens du mot, mais qui comporterait de petits terrains privés non constructibles liés aux bâtiments existants. Si l’on n’a pas une opération d’ensemble mais une opération éparpillée dans le temps, il faut savoir trouver des règles et des manières de lotir, tout en sachant que lotir ce qui est au-dessus a beaucoup d’implication pour le type de parking que l’on peut avoir en dessous. On en vient à définir des prescriptions de deux types : comment peut-on retrouver des assemblages de bâtiments qui, s’ils se développent à l’intérieur de règles, donneront lieu à un thème Le management urbain de petites opérations complexes 54 environnement maîtrisé. C’est dire que l’on trouve des règles pour l’ensemble des parcelles qui permettent ensuite de voir les types de programmes que l’on peut intégrer et l’évolution de ces types. Puis on s’est aperçu avec la compagnie des chemins de fer que, pour construire une route de service en dessus, les coûts étaient très élevés. Ainsi, au lieu de cette route il fut décidé de simplement combler la zone. L’idée d’avoir déjà une plantation effectuée en même temps que la construction du bâtiment permettait de créer une sorte d’esplanade verte, de finaliser dans un premier temps toute une opération. Restait toujours le problème de récupérer la différence de huit mètres qui existe entre le chemin de fer et le boulevard. Il fallait une sorte de place qui permettrait aux voitures de marquer cette différence. Il s’agissait bien sûr d’un petit morceau à l’intérieur de tout un concept, avec d’autres choses qui se dessinaient autour. Le nouveau problème fut encore que le programme changeait parce que l’on avait toujours l’idée qu’il fallait un programme qui soit mixte de façon verticale, tandis que les promoteurs bien sûr préféraient des bâtiments séparés, une mixité de juxtaposition. En même temps, il fallait trouver un lieu pour parquer quatre mille vélos, la seule possibilité était de les mettre en arrière, là où se trouvent les trains. De nouveau il fallait dessiner une nouvelle perspective urbaine. Il n’y avait pas simplement une mixité qui se dessinait de façon verticale –des habitations, des bureaux, des commerces – mais il s’agissait de retrouver le moyen d’avoir à l’arrière et à l’avant du bâtiment une correspondance avec des fonctions – garer les bicyclettes, commerces. Le promoteur insistait à ce moment là pour qu’il y ait beaucoup de commerces dans cette zone, et l’on essayait de dire qu’il fallait en fait aller sous la dalle, ce qui entraînait une différence entre le niveau piéton, public, et un autre niveau sous cette dalle. On devait réétudier la coupe des deux premiers niveaux, ainsi que la hauteur par rapport aux bâtiments existants. On dit que la complexité signifie une intégration d’un espace à l’intérieur d’une urbanité plus globale. Le morceau en soi, par définition, n’est pas isolé, et la complexité est issue d’un programme qui n’est jamais fixé mais qui est en mutation constante. Il faut donc nécessairement une discussion avec des promoteurs qui -à l’intérieur d’un marché- ont en tête des typologies qu’ils croient évidentes et qu’il faut essayer d’analyser et de modifier. La mixité ne correspond pas à la typologie fixée. Il se pose un certain nombre de dilemmes à l’intérieur de ce type de projet, qui pourrait se poser aussi à l’intérieur des projets Europan. On pourrait être tenté, pour ne pas avoir à gérer toute cette complexité, de définir un projet qui a une certaine autonomie, qui n’est pas inspiré par cette mutation constante, ou bien, et cela se voit dans l’Europan, de se retrancher avec une idée de complexité intériorisée dans un fragment autonome dans lequel une complexité est mise en marche sans nécessairement influer sur les abords. Il faut en tout cas prévoir que les projets qui sortiront vainqueurs d’Europan 5 soient des projets inclusifs et non exclusifs, qui peuvent permuter à l’intérieur d’eux-mêmes, hybrides, et qui peuvent changer sans aucunement abandonner le concept urbain de base car ce dernier est la force motrice de ce qui se passera ultérieurement. Eduardo Leira, architecte (Espagne) Grand projet et petites interventions On a parlé de management, de complexité. Je vais parler, pour ma part et pour commencer, du “petit” . Du “petit” au dedans du “grand”. Aujourd’hui dans les grandes villes, il est besoin de projets et même de grands projets de transformation interne. L’extension métropolitaine a laissé des situations d’obsolescence structurelle. Mais c’est là que l’on trouve des opportunités, des besoins de transformer et de moderniser la ville après des décades de conservation et de maintien de l’héritage. C’est cette obsolescence structurelle qui doit être le cadre dans lequel il faut prévoir des petites opérations qui seront moins complexes mais elles-mêmes prises dans la complexité de la transformation des grands fragments de la ville. La sélection ou le choix du lieu pour faire le projet dépend quelquefois d’opportunités infimes. Ce sont des lieux résiduels qui n’ont pas d’intérêt et qui peuvent, par manque d’intérêt au lieu, permettre un projet autonome, fermé sur lui même, oublieux du contexte. Ce qui est peut-être beaucoup plus stimulant est d’essayer de produire de petites opérations à l’intérieur de plus grandes, beaucoup plus complexes, de transformation de la ville. Ce qui pourrait faire des petites opérations un facteur déclenchant avec des éléments stratégiques permettant de pousser une transformation plus générale. On a besoin de faire ces grandes opérations qui, en premier, sont la “remodélisation” des premières périphéries de croissance de la ville centrale, issues de l’époque où le développement métropolitain s’est répandu -les infrastructures ferroviaires, les industries obsolètes, les favellas de Lisbonne, et même les centres historiques. En conséquence les franges de la ville centrale sont devenues les lieux d’une possible centralité, de nouvelles centralités : un type de centralité autre par rapport à la ville Petites opérations complexes 55 traditionnelle qui permette des opérations de couture pour terminer la ville. Les secondes sont liées à l’obsolescence structurelle, à l’obsolescence de l’usage du sol, des bâtiments, qui sont parfois détruits, mais aussi à l’obsolescence du terrain. Les troisièmes concernent les fragments, les morceaux de la cité pensés comme un projet de forme générale de la ville. Pour arriver à réaliser la centralité potentielle d’un lieu dans ce qui avait été des lieux périphériques, il est toujours nécessaire d’avoir un élément de structure puissant à l’échelle de la ville avec une forme symbolique et fonctionnelle et des relations directes avec l’ensemble de la structure urbaine. Dans les différents projets que nous avons fait, il y a presque toujours un élément viaire, routier, une voie urbaine qui donnent les dynamiques et déterminent le support pour un projet d’ensemble. Les axes qui avaient été utilisés presque seulement comme élément d’extension de la ville, comme ordonnateur de la croissance commencent à pouvoir s’utiliser d’une façon différente, et peuvent faire participer les fragments de la ville qui étaient périphériques à une nouvelle centralité. À Bilbao, les axes proposés comme nouvelle armature de l’espace sont la rivière et l’estuaire, éléments principaux du projet. Naturellement ce sont les bâtiments qui constitueront le nouveau tissu, mais surtout ce seront les processus de réurbanisation qui prendront de importance. Il s’agit de mettre en mouvement la créativité programmatique; il ne s’agit pas de formaliser un programme fixe, par avance; ce n’est plus le type de travail traditionnel de l’architecte de formaliser un programme préétabli par les autres. Il faut jouer et proposer à l’intérieur d’un management à caractère complexe une mixité des usages et des possibilités différentes de nouvelles activités dans le logement. Il faut aussi donner une forme, un mode de formalisation à ce grand projet que je nommerais projet stratégique et qui met en place des instruments à articuler. Il n’y a pas, dans ces projets, de plans formellement approuvés, mais davantage des idées qui, si elles ont suffisamment de force, permettent de produire des projets plus petits, à l’intérieur de ces idées générales. Je pense que la clé de ce type de projets complexes est l’innovation en ce qui concerne le guidage de l’investissement privé vers une compatibilité avec l’investissement public, voir de l’investissement privé vers l’investissement public habituel. Nuno Portas, architecte, professeur, urbaniste expert en procédures urbaines (Portugal) La gestion du projet urbain La plupart des thèmes d’Europan 5 –comment penser le long terme et la grande et moyenne échelle?, comment construire un cadre ouvert et durable qui permettrait flexibilité et évolutivité?, comment assurer la qualité de l’environnement urbain malgré le changement des fonctions?– introduisent le facteur temps. Il s’agit de soulever les questions spécifiques issues des formes du management ou de la gestion des projets urbains de ces dernières années -dont l’influence sur les solutions aux problèmes posés par les sites d’Europan 5 justifierait qu’ils soient pris en compte dans le thème des concours. Quels sont les aspects issus du thème du management qui doivent être présents pour ne pas fausser les conditions réelles de projet, et qui justifient que ces dernières soient prises en compte dans le choix du thème lui-même, puis dans le choix des sites. Le processus est un thème relativement nouveau. On parle de plus en plus de processus c’est-à-dire des différents acteurs, de leurs différents rôles, et des différences dans l’ordre des interventions dans la transformation urbaine; surtout dans le cas d’interventions qui peuvent être programmées dès le début, ou à l’inverse de celles qui dépendent de décisions qui ne peuvent être précisées qu’après certains résultats, et qui ont donc des degrés de certitude ou d’incertitude très différents. Les processus sont devenus partie des problèmes, partie des solutions. Le projet urbain n’est plus dissociable des options sur la composition du capital investi par exemple, des indéterminations de programme lors du démarrage d’un projet, du partage des travaux entre le public et le privé, entre l’”urbanisateur” et le constructeur, etc. Il n’en a pas toujours été ainsi. L’urbanisme moderniste qui est notre tradition la plus récente ignorait ce genre de détails. Il se basait sur la liberté par rapport aux contraintes de la propriété. La coïncidence des rôles propriétaire/maître d’ouvrage, projecteur, gestionnaire des produits correspondait aux temps de l’État providence. Le projet était global ou définitif ou alors il n’était qu’une juxtaposition d’espaces dans un petit ensemble de projets globaux et définitifs. Mais le temps n’était pas un facteur pertinent. Le temps n’était même pas un facteur acceptable. Le temps était un virus. Le projet urbain actuel peut être défini comme un type d’intervention urbaine, architecturale, ou avec d’autres mots, d’urbanisation ou d’édification avec géométrie et durée variables. En principe, le projet urbain peut comprendre des actions relativement dépendantes, par sa nature et ses opportunités. En ce sens, il rejoint la tendance de la déconstruction par exemple, avec des échelles et des dimensions différentes et avec des effets de longue ou courte durée, dont quelques uns peuvent être prévus et financés à terme tandis que d’autres dépendent des conditions budgétaires du marché, ou même d’effets catalyseurs de thème Le management urbain de petites opérations complexes 56 premières interventions qui détermineront programme, projet et chronologie d’exécution. Le thème prévu pour Europan 5, de par sa complexité, entraîne des réponses à deux ou trois “couches”, des projets de différentes dimensions avec quelques articulations fixes mais aussi avec des degrés variables d’indépendance, de liberté, qui sont fonction des moments de décisions. Je pourrais prendre deux ou trois exemples très caractéristiques dans la formation urbaine moderne de Lisbonne. D’abord la reconstruction de Lisbonne est projet à une seul “couche”, où tout a été prévu comme s’il s’agissait d’un seul maître d’ouvrage, tout au long du processus, avec des moyens assurés au préalable -foncier, financement, connaissance de la demande, et même culture. C’est un projet typique du Siècle des Lumières. Second moment un siècle plus tard, l’extension libérale, du xixe au tournant du xxe siècle, à l’exemple des tracés espagnols (Cerda), où le tracé, la construction de l’espace public, a devancé tous les autres éléments du projet. Le lotissement représente alors l’articulation entre l’urbanisation et la construction, et donc introduit le parcellaire. Il assure le relais entre la grande grille de l’espace public et l’espace du privé, les contraintes d’une phase vers l’autre restant minimales. Aujourd’hui est une période libérale. L’opération Lisbonne Expo 98 a été conçue pour une partie avec un programme précis d’accessibilité, des infrastructures, un périmètre stricte d’exposition, et pour une autre partie –la moitié de la surface de l’intervention soit 200 à 150 hectares– peu définie et partiellement “infrastructurée”. Cette seconde partie, ouverte, aura à subir certainement de multiples adaptations en accord avec des réponses successives au marché, les changements de politiques conjoncturelles de l’État, etc. Dans le premier cas, il n’y a qu’un seul promoteur/maître d’ouvrage. Dans le second, il n’y a qu’un seul promoteur pour l’urbanisation du sol public, mais de multiples agents pour la cinquantaine d’années que durera l’édification complète du site. Dans le troisième, il n’y a qu’un seul promoteur/maître d’ouvrage pour l’urbanisation de l’ensemble et aussi pour les édifices de l’exposition, mais il y a déjà de multiples promoteurs privés ou mixtes qui se chargent des programmes, des projets, des travaux, et des commercialisations des fragments au sein de cette totalité. L’élément déterminant d’un projet urbain est la possibilité ou non d’établir un programme pour le projet. Cela veut dire le moment où il y a un degré de certitude ou de conviction suffisant pour qu’un projet d’urbanisation ou même d’édification puisse s’élaborer et la construction démarrer. Dans une opération complexe avec des agents multiples institutionnels, privés ou mixtes, avec des programmes fonctionnels diversifiés, et avec des auteurs architectes indépendants les uns des autres, chacun d’eux avec des options culturelles tout à fait divergentes, ce qui est notre panorama actuel, le démarrage des différentes parties, non seulement ne pourra pas coïncider dans le temps, mais de plus ne pourra pas non plus être déduit d’un projet global d’architecture, comme on le faisait dans les années soixante, d’après un plan masse par exemple. À la place de cette rigidité déductive, très fréquente dans les réalisations que j’appellerais providentielles, qui va de la totalité vers les parties, la méthodologie qui s’impose aujourd’hui est nécessairement séquentielle et ouverte; dans la mesure où augmente l’incertitude du programme, cela veut dire l’agent pertinent des ressources fonctionnelles, le moteur du projet,… Il convient d’ajouter un facteur décisif : la complexité n’est pas celle de la dimension de l’intervention, mais plutôt celle des degrés ou des niveaux d’indépendance relative d’un système envers les autres, dans le même territoire. Si les programmes s’imbriquent dès le début, la complexité se réduit. Le projet urbain aussi modeste qu’il se présente, contient au moins deux catégories de constructions avec des durées programmatiques très différenciées. J’aimerais revenir à l’urbanisation, puis à la construction avec différentes typologies de groupements d’unités. Quelque soit la dimension choisie, le dispositif le plus intéressant du projet urbain est celui du choix des éléments qui doivent articuler les orientations des projets indépendantes les unes des autres, ce sont donc les relais. Ce qui est intéressant dans le projet urbain, ce sont les articulations nécessaires et suffisantes pour permettre le passage de l’information depuis les aires de bases. Ces articulations ne peuvent être assurées que par le biais de règles du jeu, l’introduction de lotissements, des règlements, exemples, des références, que Bernardo Secchi appelle des esempi. Elles sont des points fixes à respecter, des formes indirectes qui appartiennent à la famille des “méta-projets”. Cette complexité, associée aux nouvelles donnes du rapport public-privé, a comme caractéristique de ne pas aboutir à un projet mais à un processus de projet, voire un projet multiple dont la logique n’est pas nécessairement celle du zoom des échelles, et moins encore celle de la simple juxtaposition des parties indépendantes, typique des années soixante. Il y aura maintenant des superpositions dans le temps, des superpositions de programmes et de projets, quelques fois aussi de plans – qui représentent un troisième niveau de décisions– selon des mécanismes de feed back. Seront créés de nouveau “méta-projets” qui introduisent des règles pour d’autres projets ultérieurs et qui assurent les éléments de cohérence, de continuité mais aussi de discontinuité s’il le faut, Petites opérations complexes 57 et qui donc doivent pouvoir s’arrêter au moment même où l’on valorise les interventions suivantes. Dans le thème d’Europan 5, on peut souligner la volonté d’articuler des systèmes ou des réseaux de déplacements avec des solutions pour l’habitat. En principe, le premier des systèmes, celui des déplacements est relativement dépendant car il affecte positivement et négativement les morphologies et les typologies résidentielles. Les réseaux de déplacements doivent s’adapter aux conditions de l’environnement et à l’économie. Il y a des éléments communs au système des déplacements et au système d’habitat, ce qu’on pourrait appeler le système de l’espace collectif, qui fait l’articulation entre les deux. Mais les indépendances sont aussi notables et il ne faudrait pas être obligé d’attendre que les accessibilités soient garanties et dessinées pour que l’on puisse édifier des projets d’habitat. C’est l’articulation de ces différents systèmes et de ces géographies variables qu’il faut donc mettre au centre de l’attention, soit au moment du choix des sites, soit au moment de produire les solutions. Après des décades obsédées par le problème des ensembles intégrés à tous les niveaux, nous sommes aujourd’hui poussés par l’opérationnel et par les stratégies de captation des opportunités, de décomposition des parties sans pour autant perdre les éléments de continuité ou de repères qu’ils soient fonctionnels ou symboliques. Ghislain Geron, directeur de l’Aménagement actif à la Direction générale de l’Aménagement du territoire et du Logement pour la Région wallonne (Belgique) Je dirige un service en Belgique qui s’occupe de ce que nous appelons l’aménagement actif, c’est à dire l’ensemble des politiques de développements opérationnels, la rénovation urbaine, la revitalisation des centres urbains, le développement rural, le remembrement des terres agricoles, l’assainissement des friches industrielles, la valorisation des terrils… toute l’action opérationnelle des pouvoirs publics sur le terrain de l’aménagement du territoire. Pour moi la question centrale est de connaître le propriétaire du terrain, le financier et ses moyens, l’opérateur qui va le valoriser. Le développement d’un projet complexe ne peut que très difficilement s’imaginer au travers d’une intervention exclusive d’un opérateur privé. Le but d’un promoteur privé, lorsqu’il intervient dans une opération immobilière, consiste d’abord à minimiser les risques. Il veut être quasiment sûr de ce qu’il accomplit. Il veut bien entendu, une rentabilité forte. La conséquence est que de moins en moins de purs professionnels sont actifs sur le terrain au profit des financiers qui, entre autres, ont une activité immobilière. Ces derniers comparent la rentabilité d’un investissement immobilier à d’autres formes d’investissements qu’ils peuvent faire, ils veulent alors une rentabilité comparable à celles des autres types d’investissements, de plus ils veulent un retour très rapide du capital investi. Cela est très difficile à trouver dans un investissement immobilier et plus encore lorsqu’il s’agit de projets à longs termes. On voit difficilement comment on pourrait échapper à une collaboration public-privé dans le cadre des opérations complexes à mener sur le terrain, compte tenu de l’évolution actuelle en Europe, où manifestement le libéralisme est en train de gagner du terrain d’année en année, et ce dans un climat général où tous semblent persuadé qu’il faut moins d’État, qu’il faut diminuer les subventions publiques, pour utiliser la capacité financière privée. La question se pose aujourd’hui de savoir si les pouvoirs publics ont encore la capacité financière pour s’attaquer à des projets d’envergures et à des projets complexes. Si dans les années soixante, des projets globaux pouvaient s’envisager en concertation exclusive avec les autorités publiques, aujourd’hui ils doivent de plus en plus s’envisager avec les habitants des quartiers, en effet il n’est plus possible d’agir sans une concertation avec ces derniers. Dès lors comment pouvoir concevoir un projet à long terme qui doit nécessairement être pensé avec la participation de la population, en sachant bien que l’opérateur de terrain qui le mettra en oeuvre ne le connaît pas et qu’au moment où il le connaîtra, il voudra changer le projet, et donc décevoir la population avec laquelle la concertation aura eu lieu. Marcel Smets (Belgique) Il faut se poser la question de la nature des terrains, en la croisant avec une thématique d’intensification urbaine voire de densification. Souvent les instances publiques sont propriétaires de terrains ferroviaires, portuaires, d’abattoirs, de casernes; ce qui veut dire qu’elles disposent d’un capital inerte qu’il est possible de faire fructifier. Ce faisant, il existe une large possibilité pour le domaine public lui-même de contrôler l’opération. Ce sont des terrains vides mais qui appartiennent à la puissance publique. Le changement est en cours, accompagné d’une grande libéralisation et de beaucoup moins de moyens publics, mais il reste un capital fondamental et des budgets prévus. Il s’agit donc de lancer des opérations stratégiques qui rassemblent tous les moyens disponibles. Le projet de Louvain se trouve dans une agglomération de 80 000 habitants, le budget y est déjà de 3 milliards et demi de francs belges; il est réparti entre le budget de la ville, celui du ministère des travaux publics, celui de la compagnie nationale des bus, celui des chemins de fer et celui de la Province,… qui sont des opérateurs publics déterminés à contribuer au changement des situations initiales afin que le privé retrouve des raisons d’investir. Ces types de situations ne se trouvent que dans de tels contextes car les sites appartiennent thème Le management urbain de petites opérations complexes 58 initialement à la puissance publique et que cela permet de densifier la ville, de ne pas l’étendre,… de transformer ou changer la forme de pensée et d’investir de l’immobilier d’une manière différente de la manière traditionnelle. Même si le financement public est présent, il peut y avoir changement de la maîtrise d’ouvrage; il s’agit alors de reconsidérer le type de projet que l’on fait en fonction du changement de condition, pour faire de l’attraction à l’investissement, mais de façon coordonnée afin de faire fructifier les terrains comme pour modifier les situations urbaines initiales. Le projet urbain doit être le lieu d’intégration d’un flux continu, l’objet potentiel des investisseurs institutionnels, avec des évolutions continues dans le temps car, avec les formes de travail de l’immobilier traditionnel, il est aujourd’hui impossible de faire des grands projets urbains . Quand on regarde la balance entre le domaine public et le domaine privé et que l’on conçoit que l’on a pas des moyens illimités et qu’il faut introduire le financement privé, il faut penser le projet en tant que manière de contrôler le privé. Par exemple, les espaces publics structurants sont un moyen, sans doute très efficace parce qu’il est clair qu’on ne contrôlera pas toujours l’architecture hors de la commande publique. Pour le reste, il faudra se servir d’une réglementation. Nuno Portas (Portugal) Pour presque tous les programmes actuels de rénovation, il n’existe pas une phase mais un processus de négociation qui traverse l’histoire du projet, une négociation entre le public et le privé ou entre différentes institutions publiques et différents privés. La complexité en est toujours augmentée parce qu’à l’intérieur même du secteur public, il n’existe a pas de consensus et ce sur beaucoup d’enjeux et d’objectifs de rénovation urbaine. Cela signifie une négociation assez dure qui doit être appuyée par une étude que l’on appelle en général une étude de viabilité, par exemple, des études de marché qui comparent différentes alternatives d’usage du sol et des financements,… Du point de vue urbain, ces études de viabilité, essayent de plus en plus et de manière déterminante de mettre en avant des hypothèses, des solutions d’architectures urbaines, censées pouvoir séduire certains secteurs -État, capitaux privés- ou permettre de compléter une vérification qui ne peut se concevoir seulement en terme d’économie et de règles de marché. Europan pourrait être utilisé à des niveaux ou à des phases du concours pour alimenter une discussion, une négociation entre promoteurs, qui n’est pas encore achevée. Aussi Europan pourrait intervenir beaucoup plus en amont dans les négociations de conception d’un quartier, mais pourrait en même temps proposer des solutions sur l’infrastructure, l’accessibilité, et tous les autres aspects de la structure des espaces publics qui articulent les différentes interventions fragmentaires, comme des hypothèse à négocier. Eduardo Leira (Espagne) Je pense que le projet urbain –précisément dans le cadre financier et le changement économique– doit être un moyen En ce qui concerne le capital inerte du sol, les grandes installations que sont les casernes, les voies ferrées publics, constituent un capital potentiel mais qui n’est pas réel. Si l’on prétend revaloriser, d’un point de vue public, la multitude des friches urbaines disponibles, cela est absolument impossible. Ce que doit faire cette puissance publique est de changer le sol par l’infrastructure, puis le privé doit payer l’acquisition des terres en payant les infrastructures. Bertrand Ousset, directeur général adjoint de l’Établissement public Marne-La-Vallée (France) On peut positionner le questionnement de l’Europan sur deux registres différents et complémentaires : d’abord une problématique des maîtres d’ouvrages urbains face à la complexité puis une approche instrumentale des réponses en terme de projets urbains correspondant à celle de la maîtrise d’oeuvre urbaine. La complexité urbaine a trois dimensions fondamentales : celle de l’incomplétude spatiale qui est le rapport à la globalité, celle de l’incomplétude temporelle qui est le rapport à la flexibilité, au temps qui passe, et celle de la mixité des différentes fonctions, bien sûr mixité sociale mais aussi mixité culturelle avec la notion de métissage, qui face à la mondialisation et dans une ville européenne parait tout à fait essentielle et fondamentale. Face à ces questions, les réponses sont des réponses d’intégration. Dans la problématique des maîtres d’ouvrage, je propose de retenir la notion de projet transactionnel, c’est à dire d’un projet qui n’est pas figé, mais qui s’inscrit dans un processus de négociations avec des partenaires publics et privés, un projet servant de base à la concertation et permettant d’intégrer progressivement le fruit de cette négociation. Une problématique de maîtrise d’ouvrage dans une réponse de projet transactionnel. Une autre approche est celle de la maîtrise d’oeuvre urbaine. Il faut être conscient que les villes européennes se sont faites selon deux processus nécessaires et complémentaires : un processus de villes sédimentaires, où la ville s’est faîte de façon presque spontanée à partir d’un parcellaire plus ou moins agricole et un processus sous forme de lotissements à partir de ce parcellaire mais avec une forme planifiée. Les faubourgs qui ont été faits par agrégations et lotissements, ont tous ensuite fait l’objet de restructurations. Ce qui est important, c’est la logique de maîtrise d’oeuvre urbaine : quelles Petites opérations complexes 59 réponses peut-on apporter en terme de structuration urbaine et de restructuration urbaine ? Quels outils peut-on utiliser? Il existe quelques outils ou quelques concepts en matière de projets urbains, comme par exemple celui de pénétrantes urbaines multimodales, d’interventions urbaines autour d’un transport, d’espaces publics structurants qui peuvent servir de support à une intervention urbaine, dynamique dans le temps, générant des restructurations. Didier Rebois, secrétaire général d’EUROPAN Ce qui intéresse Europan, ce sont les modes de formalisation du projet urbain adapté aux processus de production de la ville actuelle. Si cette manière de produire la ville nécessite du côté des acteurs une instance de négociation qu’elle soit publique, ou mixte, elle implique de faire évoluer le projet urbain -que nous préférons appeler “urbano-architectural”, car il n’est ni un plan rigide abstrait, ni une définition figée de la forme des objets, il se situe à l’entre deux dynamique entre une forme de ville adaptée aux mobilités et un projet architectural en perpétuel mutation programmatique. Il s’agit donc dans Europan 5 de réfléchir sur le statut d’un tel projet. Avec le concours d’idées, on est au niveau du déclenchement, de la première phase du projet qui va évoluer sous l’influence de la négociation des acteurs, avec la superposition dans le temps des programmes et des projets architecturaux. Si l’on se situe à un niveau d’opérations de moyennes ou de petites dimensions urbaines qui sont celles d’Europan, ce qui est intéressant c’est qu’il existe plusieurs types de projets déclencheurs. À partir par exemple de la production d’une nouvelle image de la ville ou d’une stratégie urbaine dans laquelle sont valorisés des objets médiatiques, c’est la stratégie de la séduction de Bilbao. À partir d’un projet urbain comme vérification d’hypothèses programmatiques ; là le projet a un rôle un peu mécanique, fonctionnel. Mais il existe aussi un autre type de projet déclencheur de processus urbains; c’est un projet qui se définit comme contenu en terme de paysage urbain, un projet culturel un peu indépendamment des programmes incertains et des aléas qui vont se passer. Il y a des valeurs de thèmes qui sont mis dans ce projet, qui sont articulées et qui aboutissent à une formalisation avec une idée assez précise de ce que doivent être les points d’articulations, même si, in fine, certaines parties vont bouger et s’adapter. L’une des questions à poser aux jeunes architectes est celle de la formalisation d’un projet urbain qui ne soit justement pas un projet formel tout de suite détruit par le processus concret de fabrication, mais qui soit fondé sur des valeurs d’espaces, de déplacements, de paysage, etc., et en même temps qui soit stratégique et ouvert au processus d’acteurs. thème Le management urbain de petites opérations complexes Annexes Pays organisateurs + pays partenaires + pays associés : fiches signalétiques Composition du comité national Références du secrétariat Exercice de la profession d’architecte pour les étrangers Europan 1, 2, 3 & 4 les réalisations Pays organisateurs 61 62 62 64 65 67 67 68 69 70 71 72 Belgique/België/Belgien Deutschland Ellás España France Hrvatska Italia Nederland Portugal Suisse/Svizzera/Schweiz Suomi-Finland United Kingdom Pays partenaires 73 73 73 74 74 75 75 Bǎlgarija Eesti Kypros Magyarország Österreich România Slovensko Pays associés 76 76 Bosna I Hercegovina Sverige Europe 77 77 Secrétariat européen Patronage Les publications d’EUROPAN 78 annexes Résultats, réalisations, thèmes Pays organisateurs Sécrétariat national Gérard Gridelet, Anne Dalla Toffola, 143, rue de Campine 4000 Liège téléphone 32- 4-226 69 40 télécopie 32- 4-226 47 35 horaires : de 9h30 à 12h30, les lundis, mercredis et vendredis Composition du comité national président Monsieur P. Sauveur, ir. architecte, ancien président de la Fédération Royale des Sociétés d’Architectes de Belgique vice-présidents Monsieur A. Van den Abeele, Icomos Monsieur A. Dherte, Fédération nationale des Entrepreneurs généraux et Confédération de la Construction wallonne secrétaire Monsieur G. Gridelet, architecte, ancien président de l’a.s.b.l. Infor-Architecture trésorier Monsieur Gh. Geron, ir. architecte, inspecteur général à la Direction générale de l’Aménagement du Territoire, Logement et Patrimoine de la Région wallonne administrateurs Madame J. Miller, professeur de sociologie Urbaine à l’Université libre de Bruxelles Madame M. Stoop, professeur d’architecture à St. Lucas, Gent Monsieur G. Brien, ancien président Fédération Royale des Architectes de Belgique Monsieur C. De Pauw, directeur général du Centre Scientifique et Technique de la Construction Monsieur J-M. Fauconnier, ancien président du Conseil des Architectes d’Europe Monsieur Ph. Laporta, ancien président de la Fédération Royale des Architectes de Belgique Monsieur A. Van Der Putten, architecte Membre du Bureau européen Monsieur P. Sauveur, ir. architecte, ancien président de la Fédération Royale des Sociétés d’Architectes de Belgique, président d’Europan Belgique. Langues officielles du secrétariat Français et anglais Sites et primes disponibles 2 sites : La Louvière, Namur 4 primes disponibles : 2 lauréats et 2 mentionnés Exercice de la profession pour les étrangers Les prescriptions législatives concernant l’exercice de la profession d’architecte en Belgique, par des ressortissants d’un autre pays, peuvent être réparties en deux catégories : Pour les ressortissants de l’un des pays membres de l’Union européenne. La matière relative à l’exercice de la profession d’architecte dans un pays membre de L’Union européenne par un ressortissant de l’un de ces pays, et porteur d’un diplôme reconnu par la Directive dont question ci-dessous, est régie par : “La directive du Conseil des Communautés européennes du 10 juin 1985 visant à la reconnaissance mutuelle des diplômes, certificats et autres titres du domaine de l’architecture et comportant des mesures destinées à faciliter l’exercice effectif du droit d’établissement et de libre prestation de services (85/384/CEE). Les modalités de mise en oeuvre de cette Directive sont fixées par chaque pays d’accueil. La Directive a été transposée en droit belge par les Arrêtés royaux du 6 juillet 1990, modifiant la loi du 20 février 1939 sur la protection du titre et de la profession d’architecte, et du 12 septembre 1990, modifiant la loi du 26 juin 1963 créant un Ordre des Architectes. Si l’intéressé est porteur de l’un des diplômes assimilés par ces règlementations, son titre d’architecte est automatiquement reconnu en vertu de la Directive précitée. Pour les non-ressortissants de l’un des pays membres de l’Union européenne. A - L’intéressé est porteur d’un diplôme autre que le diplôme légal belge donnant accès à la profession d’architecte en Belgique. Pour pouvoir exercer la profession d’architecte en Belgique, il doit obtenir deux arrêtés successifs : l’Arrêté du Gouvernement de la Communauté française (dans le cas des 2 sites belges d’Europan 5) établissant l’équivalence du diplôme de l’intéressé avec le diplôme légal belge d’architecte, et l’Arrêté royal d’autorisation d’exercice de la profession d’architecte en Belgique. C’est muni de ces deux Arrêtés que l’intéressé peut demander son inscription à l’Ordre des Architectes de Belgique. Les adresses de contact sont disponibles aux secrétariat Europan belgique. B - L’intéressé est porteur d’un diplôme légal belge donnant accès à la profession d’architecte en Belgique. Pour pouvoir exercer la profession d’architecte en Belgique, il doit obtenir le seul Arrêté royal d’autorisation d’exercice de la profession d’architecte en Belgique. EUROPAN 1, EUROPAN 2, EUROPAN 3, EUROPAN 4, les réalisations europan 3 Le secrétariat Europan Belgique/België/Belgien poursuit les négociations sur le site de Liège. europan 4 1 Xavier Bonnaud Arlon. Études urbaines financées par la Région wallonne en vue de finaliser des réalisations. 2 Dominique Boulan - Orlane Zavaroni Liège. Études urbaines financées par la Région wallonne en vue de finaliser des réalisations. annexes Belgique/België/Belgien 61 62 Deutschland Sécrétariat national Ulrike Poverlein, Michael Mussoter Lützowstrasse 102-104 10785 Berlin téléphone 49-30-262 01 12 télécopie 49-30-261 56 84 horaires : de 9 h à 16 h, du lundi au vendredi Composition du comité national président Prof. Dr. Schmidt-Thomsen, architecte membres Jörg Nußberger, ministère A.D., Munich Klaus Zillich, architecte Tim Heide, Dipl. Ing. architect BDA, Berlin Nina Sterf, M.A. Histoire de l’Art, BAAG, Berlin Gunter Maurer, ministère de l’Intérieur du Land de Bavière Ariane Gutzmer, architecte, Berlin Wallie Heinisch, architecte, Stuttgart Peter Fröhlich, ministère fédéral de la Planification Régionale, de la Construction et du Développement urbain, Bonn Christa Reicher, architecte, Aix-la-Chapelle Thomas Thurn, Dipl. Ing., ministère de l’Habitat du Land de Brandebourg, Potsdam Membre du Bureau européen Jörg Nußberger, ministère A.D., Munich Langue officielle du secrétariat Allemand Sites et primes disponibles 7 sites : Essen, Geesthacht, Gotha, München, Schwabach, Weissenfels, Guben•Gubin 14 primes disponibles : 7 lauréats et 7 mentionnés Exercice de la profession pour les étrangers Du fait de la structure fédérale de la République fédérale d’Allemagne, les règlements ou conditions d’exercice de la profession d’architecte connaissent des différences d’un Land à l’autre. Ces conditions sont communiquées aux candidats aux concours, en annexe des dossiers sur les sites choisis. Pour que des architectes étrangers puissent voir leurs idées se concrétiser, il suffit de nouer une collaboration avec des architectes « contact ». EUROPAN 1, EUROPAN 2, EUROPAN 3, EUROPAN 4, les réalisations europan 1 1 Wilfried Kneffel / Elisabeth Meik / Georg Prokakis / Tim Heide - Verena von Beckerath / Michael Mussoter - Ulrike Poeverlein Berlin Tiergarten. Projets de 17 logements pour le Land et la Ville. Projet présenté dans le cadre d’un vaste programme de logements sociaux à Altglienicke Berlin Treptow, 72 logements sociaux répartis en 9 plots de 8 logements partagés entre 5 équipes primées pour le Land et la ville. 2 Georg Prokakis / Wilfried Kneffel / Elisabeth Meik / Thomas Wiesner Marete Ahnfeldt-Mollerup Berlin-Tiergarten. Un bâtiment d’angle constitué de quatre immeubles accolés, 60 logements sociaux, 5 locaux commerciaux et un parking dans le cadre d’une commande collective à 4 équipes d’Europan pour P+R Bauträgergesellschaft. 3 Andreas Hild - Tillmann Kaltwasser Immenstadt. 14 logements pour la Sozialbau Kempten. europan 2 1 Dimitry Bush - Alexander Khomiakov / Nathalie de Vries - Jacob van Rijs / Walter Arno Noebel / Christin Kreplin - Hubertus Duwensee Berlin. Bornholmer Strasse. Ensemble de logements sociaux répartis en lots entre 4 équipes Europan et deux équipes locales ; procédure interrompue à cause de problèmes fonciers. 2 Andrea Melchior - Ulrich Eckey / Kees Sigmond - Hans Sonneveld Halberstadt. Les deux équipes primées ont participé à un séminaire de travail avec la ville et l’investisseur et réalisé une étude urbaine. Arrêt de la procédure. europan 3 A ce jour aucun engagement n’a été pris avec les équipes primées. europan 4 1 Wallie Heinisch - Marcus Lembach Kempten. Invitation à un autre concours sur un autre site à Kempten. 2 Annette Paul Görlitz. Études urbaines. 3 Florence Wiel Zgorzelec. Études urbaines. Ellás Sécrétariat national Ioanna Georgoulia, architecte, directrice de la politique du Logement et de l’Habitat au ministère de l’Environnement, de l’Urbanisme et des Travaux publics, secrétaire générale Eleni Klissiouni, architecte, secrétariat Marilena Giannopoulou, agent administratif, secrétariat Loren Alexander, designer, secrétariat Yiorgos Kounzakos, trésorier Popi Venetsnakou, architecte, responsable du bureau des réalisations Lenoucha Holeva, architecte-urbaniste, bureau des réalisations Yiorgos Mallidis, architecte-urbaniste, bureau des réalisations Ministère de l’Environnement, de l’Aménagement du Territoire et des Travaux publics (Y.P.E.X.O.D.E.) Direction de l’habitat, Trikalon 36 and Mesogion Street 11526 Athènes tél. 30-1-691 06 67 & 691 51 95 télécopie 30-1-692 64 26 & 692 43 99 horaires : de 8h à 14h30, du lundi au vendredi Pays organisateurs directrice de l’Entreprise foncière de Construction des Programmes d’Habitat sociaux (E.K.T.E.N.E.P.O.L.) Kostas Papastergiou, maire de la ville de Trikala, représentant de l’Union centrale des Autorités locales (K.E.D.K.E.) Agelios Zarkadis, architecte, représentant de l’Union panhéllénique des Entreprises grecques de Construction Dimitris Konstas, architecte, représentant de la Société d’Architecture grecque Panayis Psomopoulos, architecte-urbaniste, représentant du Centre athénien d’Ekistics, membre de l’Assemblée générale d’Europan Socratis Pefanis, directeur du Bureau du Secrétaire général au ministère de l’Environnement, de l’Aménagement du Territoire et des Travaux publics Kiki Katsanou, reponsable des Municipalités au Bureau du Secrétaire général au ministère de l’Environnement, de l’Aménagement du Territoire et des Travaux publics Membre du Bureau européen Margarita Karavassili, architecte-urbaniste, chef de la Section de Réglementation et de l’Habitat exemplaire Langues officielles du secrétariat Grec, français et anglais. Sites et primes disponibles 4 sites : Athinai-Amaroussion, Athinai-Agia Anargiri, Thessaloniki-Chalastra, Thessaloniki-Polichni 8 primes disponibles : 4 lauréats et 4 mentionnés Exercice de la profession pour les étrangers Les architectes étrangers souhaitant exercer leur profession en Grèce doivent s’inscrire à la Chambre technique de Grèce (T.E.E.). Ils doivent posséder un diplôme grec d’architecte ou un diplôme étranger reconnu par le Gouvernement grec. Les architectes ayant la nationalité d’un pays membre de la Communauté européenne et en possession d’un diplôme reconnu par la directive 85/384/CEE ont les mêmes droits que les architectes grecs à condition de s’inscrire à la Chambre technique de Grèce (T.E.E.). Ensuite, il est possible d’être commissionné pour un plan détaillé sur le site du concours ou pour la réalisation d’un projet sous des conditions identiques à celles des architectes grecs (directive 92/50/CEE). Les architectes n’appartenant pas à la Communauté européenne et souhaitant exercer en Grèce doivent obtenir un permis de travail après une certaine période de résidence en Grèce, ou travailler en association avec un architecte grec ou une agence d’architecture, ou bien encore avec un architecte de la Communauté européenne. EUROPAN 1, EUROPAN 2, EUROPAN 3, EUROPAN 4, les réalisations europan 2 1 Amalia Kotsaki - Rosalia Christopoulou Rodos. Commande en 1996 par la municipalité pour une étude détaillée de l’aménagement des espaces publics sur le site du concours, en collaboration directe avec les services techniques du Bureau de la ville historique. 2 Bernard Cuomo - Prodromos Nikiforidis Menemeni-Thessaloniki. Commande en 1996 par l’Organisme de Thessaloniki Ville culturelle pour une étude détaillée d’un Centre culturel sur le site du concours ainsi que d’une étude urbaine sur l’ensemble du site. europan 3 1 Damianos Abakoumkin - Miltiades Katsaros Pyrgos-Ilias. Commande en janvier 95 par la municipalité pour une étude détaillée de l’aménagement des espaces publics sur le site de l’Agora municipale de Pyrgos. Études de restaurationrehabilitation des façades des bâtiments autour de l’Agora. Remise et acceptation du projet par le Conseil municipal en mars 1997. 2 Anita Tournour-Viron Trikala-Agia Faneromeni. Commande en novembre 1996 par la municipalité pour une étude détaillée de l’aménagement des espaces publics sur le site du concours. Études de restauration- annexes Composition du comité national président Dimitris Sarafoglou, secrétaire général du ministère de l’Environnement, de l’Aménagement du Territoire et des Travaux publics, membre de l’Assemblée générale d’Europan membres Margarita Karavassili, architecte-urbaniste, chef de la Section de Réglementation et de l’Habitat exemplaire Ourania Kloutsinioti, architecte-urbaniste, représentante de la Chambre technique grecque Agelios Gavalas, architecte, représentant de l’Association des Architectes Grecs, membre de l’Assemblée générale d’Europan Nikos Kalogeras, professeur, École polytechnique grecque, président de la section des architectes Maximos Chryssomalidis, professeur, Université Aristotelion de Thessaloniki Stylianos Sokos, ingénieur civil, représentant des Entreprises grecques de construction Theodora Galani, architecte-urbaniste, représentante de l’Organisme pour le Schéma Directeur d’Aménagement Urbain du Grand Athènes Theano Georgiadou, architecte, directrice de l’Organisme pour le Schéma Directeur d’Aménagement Urbain de Thessaloniki Fotini Peressiadou, architecte-urbaniste, représentante de l’Organisme de l’Habitat ouvrier (O.E.K.) Petros Petrakopoulos, architecte, représentant de l’Association grecque des Bureaux d’Études (S.E.G.M.) Yiorgos Papaioannou, président de l’Entreprise publique d’Urbanisme et de l’Habitat (D.E.P.O.S.), membre de l’Assemblée générale d’Europan Eleni Gouliou-Matissen, architecte, directrice générale de la Programmation et des Travaux au ministère de l’Environnement, de l’Aménagement du Territoire et des Travaux publics Parthena Karassavidou, architecte, directrice de la Planification urbaine au ministère de l’Environnement, de l’Aménagement du Territoire et des Travaux publics Korina Dagli, architecte-urbaniste, 63 64 rehabilitation des façades des bâtiments autour de la place Agia Faneromeni. Fin des travaux en 1998. 3 Stefano Tagliati - Ricardo Asaro Carlo Bianchini - Marco Canciani Emilio Venditelli / Michael Kislinger / Matheos Papavassiliou Thessaloniki. Organisation d’un séminaire de travail en 1996 avec les 3 équipes en vue d’une commande pour une étude détaillée à partir d’un nouveau projet. Procédure en attente. europan 4 1 Ioannis Tsilis - Vasilis Ganiatsas Lavrion-Attiki. Une commande pour une étude détaillée est prévue pour 1999, en attente de financements. 2 Maria Zogali - Kostas Michalopoulos Stavroupolis-Thessaloniki. Commmande en décembre 97 par la municipalité pour une étude détaillée sur l’ensemble du site du concours. Études de réorganisation et d’aménagement des espaces vert et des équipements publics. España Secrétariat national Antonio Vélez, secrétaire Carmen Imbernón, secrétaire adjointe Ana Kursón Ghattas, chargée du suivi et de la gestion des réalisations Paseo de la Castellana, 12 4° planta. 28046 Madrid téléphone 34-1-575 74 01 ou 435 22 00 télécopie 34-1-575 75 08 e-mail [email protected] horaires : de 8h à 15h, du lundi au vendredi Composition du comité national président Fernando Nasarre y de Goicoechea, directeur général du Logement, de l’Architecture et de l’Urbanisme au ministère des Travaux publics membres José Antonio Arránz Aguirre, directeur général de l’Architecture et du Logement de la Junte de Castille et León José Antonio Redondo López, directeur général de l’Institut du Logement et du Sol de la Junte de Galicie José María García Zarco, directeur général de l’Architecture du Gouvernement autonome de Valence Angel Rodríguez Hervás, gérant de l’Entreprise municipale du Logement de la Ville de Madrid (E.M.V.) Víctor Pérez Escolano, directeur général de l’Architecture et du Logement de la Junte d’Andalousie Javier María Tellería Elorz, directeur général du Logement et de l’Architecture du Gouvernement basque Rafael Amat Tuduri, directeur général du Logement et de l’Aménagement du Territoire du Gouvernement autonome de la Région de Murcie Javier González Ramiro, représentant de la Société d’État de Promotion et d’Équipement du Sol (S.E.P.E.S.) Joaquín María Gómez Pérez, président d’ASEMAS Bartolomé Abad Socías, directeur général de l’Architecture et du Logement du Gouvernement des Îles Baléares Angel Luis Salinas Gómez, directeur général de l’Urbanisme et du Logement du Gouvernement autonome de La Rioja Tirso Lumbreras Vázquez, directeur général de l’Urbanisme et du Logement du Gouvernement autonome de Castille-La Manche José María Segura, directeur général du Logement, de l’Architecture et de l’Urbanisme de la Ville autonome de Ceuta Fernando Moreno Jurado, directeur général de l’Architecture et de l’Urbanisme de la Ville autonome de Melilla Amalia Castro-Rial, directrice générale de l’Architecture et du Logement du Gouvernement Autonome de Madrid Isabel León García, secrétaire générale du C.S.C.A.E. José María Jiménez Gurucharri, directeur général de l’Aménagement du Territoire et du Logement du Gouvernement autonome de Navarre Angel Rodríguez Hervás, EMV membres d’honneur María de Corral López-Doriga, présidente d’Europan 3 Luis Martínez Santa-María, architecte Alberto Gutiérrez Alberca, Conseiller de l’Urbanisme de la Ville de Valladolid Pilar Barreiro Alvarez, maire de la Ville de Cartagène Membre du Bureau européen Javier González Ramiro, membre du comité national, représentant de la Société d’État de Promotion et d’Équipement du Sol (S.E.P.E.S.), membre du comité d’Europan España Langues officielles du secrétariat Espagnol, français et anglais Sites et primes disponibles 9 sites : Almería, Amurrio, Baracaldo, Cartagena, Ceuta, Paterna, Puertollano, Tolosa, Tudela 10 primes disponibles : 5 lauréats et 5 mentionnés Exercice de la profession pour les étrangers L’exercice de la profession en Espagne exige que l’on s’incorpore au Collège des architectes correspondant au lieu de la commande objet du concours. Pour s’incorporer au collège, il faut être en possession du diplôme espagnol d’architecte ou d’un diplôme étranger validé ou reconnu par le gouvernement espagnol. L’homologation des diplômes étrangers devra être obtenue auprès du ministère de l’Education et de la Culture (Ministerio de Educacion y Cultura). Subdireccion de Titulos, Paseo del Prado, 28. Madrid). S’il s’agit de citoyens ressortissants des pays de l’Union européenne ayant un diplôme compris dans la Directive 85/384/CEE, la reconnaissance du diplôme s’effectue par le biais d’un certificat délivré par le ministère de l’Education et de la Culture (même adresse). Quant aux citoyens ressortissants des pays qui, avec ceux membres de l’Union européenne, intégreront l’Espace économique européen, la reconnaissance des diplômes et autres formalités nécessaires au développement de leur Pays organisateurs EUROPAN 1, EUROPAN 2, EUROPAN 3, EUROPAN 4, les réalisations europan 1 1 José González Gallegos - María José Aranguren López - Juan Manuel Ros García - Carlos Iglesias Sanz Hortaleza. 56 logements en 2 tours pour l’Entreprise municipale du Logement de Madrid (E.M.V.). 2 Ricardo Sánchez Lampreave Lucas Recuenco Entrevías. 86 logements pour L’Institut du Logement de Madrid. 3 Isabel Bennasar Félix Ana María Noguera Nieto Pravia. 64 logements pour la Principauté des Asturies. 4 Susana Aparici Martín Fernando Moliner Robledo Inmaculada Núñez Reig Vallecas. 30 logements pour l’Entreprise municipale du Logement de Madrid (E.M.V.). 5 Mercedes Peláez López Ujo. 74 logements pour la Direction régionale de l’Architecture et du Logement de la Principauté des Asturies Vallecas. 28 logements pour l’Entreprise municipale du Logement de Madrid (E.M.V.). 6 Félix Pozo Soro - Alberto Torres Galán Huelva. 49 logements pour la Direction générale de l’Architecture et du Logement de Junte d’Andalousie. europan 2 1 Alberto Martínez Castillo Beatriz Matos Castaño Basauri (Bilbao). 80 logements pour la Direction générale du Logement du Gouvernement Basque. 2 Juan Ignacio García Pedrosa - Angela Ga rcí a de Pa red es Ma nu el Ga rcí a de Pa red es Jos é Cu en ca Pe dra jas Val lec as (M adr id) . Pla n ur bai n et log em ent s po ur l’E ntr epr ise m un ici pal e du Lo ge me nt de Ma dri d (E. M. V.). En co urs de né go cia tio n. 3 Vicente Guallart Furió Valence. Développement de la Plaza del Arbol pour le gouvernement autonome de Valence. En cours de négociation sur un autre site. 4 Luis de Pereda Fernández - Elena Sequeros Rodríguez - Francisco Burgos Caravaca. 8 logements et équipements pour la Commune autonome de Murcie. europan 3 1 Luis Fontcuberta Rueda Aurora Fernández Rodríguez Arrigorriaga. 40 logements pour le Gouvernement basque. En cours de réalisation. 2 Fernando Olba Rallo Orense. Plan d’aménagement urbain et 150 logements pour la Junte de Galice. 3 Enrique Johansson de Terry Francisco José Larrucea Camporo Granada. 280 logements pour la Junte d’Andalousie. En cours de réalisation 4 Frédéric Bonnet - Marc-Pierre Bigarnet Alicante. Développement du parc urbain de Ladera de Benacantil pour la Généralité de Valence. En cours de réalisation. 5 Sé Duch Navarro - Eva Prats Güerre Guissona-Lérida. 32 logements pour la Généralité de Catalogne. En cours de construction. 6 Fernando Pardo Calvo Orense. 150 logements pour la Junte de Galice. Projet inclus dans le plan urbain. 7 Víctor García Gil - annexes activité professionnelle en Espagne devront se plier à ce qui figurera dans la Directive 85/384/CEE. Les architectes ayant un diplôme non reconnu ou homologué en Espagne peuvent établir des collaborations professionnelles ponctuelles avec des diplômes établis en Espagne dans les conditions autorisées. 65 66 Rosa María Briso Montiano Requena. 62 logements pour la SEPES. Projet présenté. 8 Esteban García Martínez Alicante. Développement de la Plaza del Carmen pour le gouvernement autonome de Valence. Plans préliminaires présentés. 9 Felipe Pich Aguilera Guillermo Maluenda Colomer Alguazas. Logements pour le Gouvernement autonome de Murcie. En cours de réalisation. europan 4 1 Eduardo Belzunce Tormo Luis Díaz Mauriño - Juan García Millán Bilbao. Plan d’aménagement urbain sur 350 logements, des équipements publics, des commerces et des parkings. 2 José María Lapuerta - Francisco Burgos Bilbao. Études urbaines sur 350 logements, des équipements publics, des commerces et des parkings. 3 Fuensata Nieto de la Cierva Enrique Sobejano García Sevilla. 174 logements. En cours de réalisation. 4 Angela García de Paredes José Ignacio García Pedrosa Aranda de Duero. Plan d’aménagement urbain sur 767 logements avec équipements collectifs 5 Eduardo de la Peña Antonio Lleyda Delgado Valladolid. Équipements sociaux et culturels. En cours de réalisation. France Secrétariat national Jean-Jacques Terrin, secrétaire général, directeur du pôle programmer-concevoir au Plan Urbanisme Construction Architecture Anne Vigne, secrétaire adjoint Danièle Valabrègue, conseillère scientifique Claire Hallegouet, assistante Laurence Schlumberger-Guedj, chargée des réalisations expérimentales Arche de la défense Paroi Nord 92 055 Paris-la-Défense cedex 04 téléphone 33-1-40 81 24 54 télécopie 33-1-40 81 24 58 horaires : de 9 h à 12 h 30, du lundi au vendredi Composition du comité national président Georges Mercadal, délégué général de l’Union Nationale des Fédérations d’Organismes d’Habitations à Loyer Modéré (U.N.F.O.H.L.M.) représentants de l’administration François Barré, directeur de l’Architecture et du Patrimoine Le directeur général de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Construction Paul Schwach, directeur de l’Aménagement foncier et de l’Urbanisme représentants des villes Jacques Floch, député-maire de Rezé Marie Noëlle Lienemann, maire d’Athis-Mons, député européen Jean-Pierre Schosteck, sénateur-maire de Châtillon Plan Urbanisme Construction Architecture Alain Sarfati, architecte, membre du Comité Directeur Le secrétaire permanent François Ascher, professeur, conseiller scientifique Jean-Jacques Terrin, directeur du pôle “programmer concevoir” maîtres d’ouvrage Bernard Ousset, directeur adjoint de l’Établissement public d’aménagement Marne-La-Vallée Jean-Pierre Fort, directeur de l’Office Public d’Aménagement et de Construction du Rhône Barthelemy Raynaud, directeur adjoint, Direction des Affaires générales d’EDF Jean-Pierre Roux, Caisse des Dépôts et Consignation Jean-Pierre Schaefer, directeur du Département stratégie qualité à la SCIC-SA Jean-Marc Pinet, directeur général de l’Effort Rémois architectes et urbanistes Jérôme Grange, directeur de l’agence d’urbanisme de Belfort François Grether, architecte Olivier Meheux, architecte, lauréat d’Europan 3 Bernard Reichen, architecte enseignants-chercheurs Pascal Amphoux, professeur, École polytechnique de Lausanne Robert Prost, architecte, professeur à l’École d’Architecture de Paris-Tolbiac Michel Calon, professeur, École des Mines Marc Weckstein, responsable du service économique et prospection au CSTB personnalités Jean Maheu, conseiller-maître à la Cour des Comptes Francine Fort, directrice de Arc en Rêve, Bordeaux Membre du Bureau européen Pays organisateurs Langues officielles du secrétariat Français et anglais Sites et primes disponibles 6 sites : Brest, Chessy, Jeumont, Mulhouse, Reims, Villetaneuse 10 primes disponibles : 5 lauréats et 5 mentionnés Exercice de la profession pour les étrangers Pour exercer en France en tant qu’architecte, les personnes physiques de nationalité française ou étrangère doivent être inscrites à un tableau régional de l’ordre des architectes. Pour ce faire, elles doivent répondre aux 2 conditions suivantes : 1 - d’une part, être titulaires d’un diplôme d’architecte, français ou étranger, reconnu par l’État français, 2 - d’autre part, être françaises ou ressortissantes d’un État de la communauté européenne, ou d’un État partie (lié) à l’accord sur l’espace économique européen (E.E.E.), ou d’un État ayant conclu avec la France une convention internationale pour l’installation des architectes. Les architectes étrangers ayant un diplôme reconnu mais ne remplissant pas la deuxième condition, peuvent, à titre exceptionnel, être autorisés par arrêté ministériel à réaliser un projet déterminé. EUROPAN 1, EUROPAN 2, EUROPAN 3, EUROPAN 4, les réalisations europan 1 1 Vincent Bastié - Aude Bruguière Hubert Fontaine Guyancourt. 62 logements pour la SA HLM Logirel 2 Jean-Patrice Calori Le Mans. 120 logements étudiants pour la SAIEM du Mans 3 Isabelle Devin - Catherine Rannou Nantes. 47 logements pour la SAMOSCIC région 4 Isabelle Minnazzoli - Christophe Chauvin Elancourt. 41 logements collectifs et 16 maisons individuelles pour l’OPIEVOY Saint-Quentin-en-Yvelines. 5 Catherine Lauvergeat - Pietro Cremonini Reims. 40 logements pour l’Effort Rémois. 6 Hélène Mouhot - Philippe Primard Saint-Germain-en-Laye. Etude préalable pour la réhabilitation de 180 logements pour le Groupe immobilier 3F. Arrêt de la procédure. 7 Dominique Maret - Zig Zag Rezé-les-Nantes. Etude préalable pour la réalisation de 20 000 m2 sur 3 ha pour ACL. Arrêt de la procédure. 8 primés aux Pays-Bas : François Marzelle - Isabelle Manescau - Hervé Daridan Edouard Steeg Bordeaux. 110 logements pour la SONACOTRA 9 primée en Belgique : Lucas Swinnen Plaisir. 31 maisons groupées pour le groupe immobilier 3F. europan 2 1 Andrew Taylor Châteauroux. Etude stratégique de la relation “ville-rivière” et définition du site de Bitray pour la Ville de Châteauroux. 2 François Magendie - Véronique Parent Constantin Coursaris Jaux. 49 logements pour l’OPAC de l’Oise. En cours de réalisation 3 Claudine Marchadour Fabienne Sentein Bussy-Saint-Georges. 50 logements pour la SAHLM de l’Arche. 4 Sylvaine Glaizol / Sasa Randic Sète. Participation à une étude de programmation urbaine avec Campenon Bernard Aménagement pour la Ville de Sète. 5 Nicole Garo - Marc Boixel Saint-Herblain. 40 logements pour la SAMO de Nantes. 6 primés en Grèce : Bernard Cuomo Podromos Nikiforidis Bussy-St-Georges. 25 logements pour la SAHLM de l’Arche. europan 3 1 Karin Krokfors - Severi Virolainen Le Havre. Étude urbaine terminée 2 Armand Nouvet - Marc Reynaud - Cyrille Veran - Thibaud Babled Laurent Berger Saintes. Étude de faisabilité terminée, contrat de maîtrise d’oeuvre en cours de négociation. 3 Gaetan Le Penhuel - Jean-François Renaud - Eric Babin Reims. 107 logements avec locaux d’activités et aménagement des espaces publics sur le site du concours pour l’Effort Rémois et le Foyer Rémois. En cours de réalisation. 4 Thierry Maire - Olivier Meheux Alain Oesch Mulhouse. Foyer de jeunes travailleurs de 80 lits avec services municipaux pour l’OPAC de Mulhouse. En cours de réalisation. 5 David Trottin Emmanuelle Marin-Trottin Grande-Synthe. Étude de faisabilité pour la ville de Grande-Synthe et l’agence d’urbanisme de Dunkerque. Étude terminée. 6 Mario Flory Grande-Synthe. Étude de faisabilité pour la ville de Grande-Synthe et l’agence d’urbanisme de Dunkerque. Commande de 24 logements. 7 Gilles Reichardt - Gilles Ferreux Lons-Le-Saunier. Étude en cours d’un projet urbain sur un secteur de la ville. 8 Louis Paillard - Anne Françoise Jumeau Lionel Penisson - Isabelle Schmidt Thierry Le Goff Lievin. Étude de requalification paysgère et architecturale d’une rue. 9 Pierre Bouget - Eileen Yankowski Lorient. 40 logements à Guilers et espaces publics pour l’OPAC de Brest. europan 4 1 François Dussaux - Aurélien Lepoutre Vincent Wattier Athis-Mons. Étude en cours de plan masse et proposition architecturale d’aménagement. 2 Ludovic Blanckaert Athis - Mons. Étude de faisabilité sur un site le long de la Nationale 7. 3 Anne de Robert de Hautequere Hélène Steve - François Noir Belfort. Étude urbaine en cours et annexes Barthélémy Raynaud, directeur adjoint des affaires générales d’Electricité de France, membre du comité d’Europan France. 67 68 proposition de plan masse sur un site militaire. 4 Philippe Vignaud - Vincent Lamperier Rouen. Logements, équipements et espaces extérieurs. En négociation avancée. 5 Miguel Macian - Arianne Jouannais Colette Rémond Aubervilliers. 12 logements. En cours de réalisation. 6 Bruno Ressouche - Laurent Gonin Strasbourg. Étude de faisabilité urbaine du site du concours. Hrvatska Secrétariat national Jasenka Kranjčević c/o Ministarstvo prostonog uredenja, graditeljstva i stanovanja Ulica Republike Austrije 20 10000 Zagreb téléphone 385-1-37 82 428 & 37 82 146 télécopie 385-1- 37 72 822 horaires : de 9 h à 16 h, du lundi au vendredi Composition du comité national président Zdravko Švigir, ministère de l’Urbanisme, de la Construction et de l’Habitat, Zagreb membres Naima Balić, historien d’Art, ministère de la Culture, Zagreb Marija Čačić, architecte, CONING d.d. à Varaždin Slavko Dakić, architecte, Agence municipale d’Urbanisme et d’Aménagement, Zagreb Milan Mitevski, architecte, ARHITEKT d.d., Osijek Nives Kozulić, architecte, Département de l’Urbanisme, Zadar Hrvoje Njirić, architecte, NJIRIĆ + NJIRIĆ d.d., Zagreb Branimir Rac, architecte, ECOPLAN d.d., Zagreb Saša Randić, architecte, RANDIC/TURATO d.d., Rijeka Ante Stojan, ministère du Renouveau et du Développement, Zagreb Fedja Vukić, professeur, historien d’Art, Faculté d’Architecture, Zagreb membre du Bureau européen Zdravko Švigir, ministère de l’Urbanisme, de la Construction et de l’Habitat, Zagreb, président d’Europan Hrvatska Langues officielles du secrétariat Croate, français, anglais et allemand Sites et primes disponibles 2 sites : Rovinj, Vukovar 4 primes disponibles : 2 lauréats et 2 mentionnés Exercice de la profession pour les étrangers La législation existante en Croatie sur l’exercice de l’architecture (concours et construction) ne mentionne pas le cas d’architectes étrangers. Cependant, il est attendu que le Parlement croate adoptera une legislation (Loi sur l’Ordre des Architectes et des Ingénieurs) qui régulera le sujet en conformité avec la législation de l’Union européenne. Il est toutefois recommandé aux primés de s’associer avec un bureau d’architecture installé en Croatie. Europan Hrvatska aidera à trouver des partenaires en Croatie et arrangera alors les supports légaux nécessaires. 2, EUROPAN 4, les réalisations europan 2 La Croatie a participé à Europan 2 avec trois sites. La guerre a considérablement affectée l’organisation d’Europan 2 et Europan Hrvatska est encore engagée dans la réalisation d’Europan 2. En conséquence, quelques lauréats et mentionnés ont été impliqués dans différents projets de la ville de Zagreb. europan 4 À ce jour, aucun engagement n’est intervenu. EUROPAN Italia Secrétariat national Marilia Rosalia Vesco Corso Rinascimento, 11 00186 Roma téléphone 39-6-688 99 01 télécopie 39-6-687 95 20 horaires : de 9 h à 14 h, du lundi au vendredi Composition du comité national président Alfonso Porrello, membre du Conseil national des Architecte italiens vice-président Giuseppe Bertolo, Association nationale des Offices HLM (ANIACAP) maîtres d’ouvrage Franco Dorigoni Confédération italienne des Services publics des Administrations locales Fédération italienne pour l’Habitation ANCE, Association nationale des Communes d’Italie villes Flavio Zanonato, Association nationale des Communes d’Italie membre du Bureau européen Alfonso Porrello, membre du Conseil national des Architecte italiens, président d’Europan Italia. Langues officielles du secrétariat Italien et français Sites et primes disponibles 7 sites : Ancona, Catania, Collegno, Palermo, Roma, Savona, Torino 14 primes disponibles : 7 lauréats et 7 mentionnés Exercice de la profession pour les étrangers La directive de l’Union européenne 85/384 qui réglemente la reconnaissance mutuelle des titres d’études dans le secteur de l’architecture n’a été transposée en Italie qu’en 1992, avec le décret de loi n° 129 du 27 janvier. Ce décret établit les procédures que les architectes d’autres pays doivent suivre pour exercer en Italie. La procédure de reconnaissance dépend du texte littéral de la directive et elle est probablement trop compliquée dans la mesure où elle renvoie la demande de reconnaissance du diplôme au ministère de l’université lequel, après s’être concerté Pays organisateurs Une fois le décret interministériel émis, l’Ordre inscrit l’architecte dans son registre dans le cas où celui-ci est domicilié en Italie, ou bien, en cas d’exercice temporaire, dans un autre registre spécial. En ce qui concerne les architectes qui, au moment de l’approbation de la directive en 1985, avaient déjà obtenu leur diplôme et/ou exerçaient la profession ou bien avaient commencé leurs études avant l’année scolaire 1987-1988, aucune procédure de reconnaissance n’est nécessaire, le diplôme étant déjà reconnu, à titre transitoire, par la directive ellemême. La procédure d’inscription peut, par conséquent, être directement accomplie auprès de l’Ordre. L’Ordre et le CNA (art. 10) se chargent de fournir aux architectes des autres pays des informations sur la législation professionnelle et sur la déontologie et d’entreprendre des cours sur les connaissances linguistiques nécessaires à l’activité professionnelle. 1, EUROPAN 2, EUROPAN 3, 4, les réalisations europan 1 1 Mauro Saito Matera. 30 logements pour E.P.E.R. Matera. 2 Ruggero Lenci - Nilda Valentin Favaro Veneto (Venezia). 18 logements pour COIPES. 3 Piero Ostilio Rossi - Danile de Luca Flavia Emilia Ferrone - Andrea Gnecco Angelo Maria Mari - Stefania Montagna Vigevano. 20 logements pour l’Institut autonome du Logement populaire (IACP) de Pavia. europan 2 À ce jour, aucun engagement n’est intervenu. europan 3 1 Jarmo Raveala - Jorma Tissari Quarrata. Plan d’aménagement sur le site du concours, conjointement avec Emanuela Curtoni et deux équipes citées par le jury, pour la ville de Quarrata. Commande d’un musée. 2 Emanuela Curtoni Quarrata. Plan d’aménagement sur le site du concours, conjointement avec Jarmo Raveala - Jorma Tissari et deux équipes citées par le jury, pour la ville de Quarrata. Commande d’une bibliothèque municipale et de locaux administratifs, réalisation des espaces publics (place piétonnière, terminal d’autobus, espaces verts, promenade). europan 4 1 Ignacio de Viar Firenze. Études urbaines sur le site du concours, pour la ville. Nederland Secrétariat national Emmie Vos, directrice Anne Hoogewoning, chargée de mission Sonja Anker, agent administratif Museumpark 25 P.O. Box 2182 3000 CD Rotterdam téléphone 31-10-440 12 38 télécopie 31-10-436 00 90 e-mail [email protected] http //www.archined.nl/europan-nl EUROPAN EUROPAN horaires : de 9h à 17h, du mardi au vendredi Composition du comité national L’association Europan Nederland est responsable du concours organisé aux Pays-Bas. Le comité national est composé par le bureau de l’association président Janwillem Schrofer, directeur de l’Académie Royale des Arts à Amsterdam vice-président Peter Dordregter, directeur de l’Association des Villes hollandaises secrétaire Joep Padberg, directeur de l’Entreprise d’aménagement et de construction ERA-bouw trésorier Nely Krijt, entreprise comptable Deloitte & Touche à Amsterdam membres Marga Duijnker, directeur de la corporation du logement Achtgoed Wonen en Bouwen à Amersfoort Han Meyer, urbaniste, département de l’Urbanisme de l’Université de Technologie de Delft Endry van Velzen, architecte à Rotterdam, lauréat d’Europan 2 membre du Bureau européen Peter Dordregter, directeur de l’Association des Villes hollandaises, vice-président d’Europan Nederland Langues officielles du secrétariat Néerlandais et anglais Sites et primes disponibles 5 sites : Almere, Amersfoort, Amsterdam, Haarlemmermeer, Rotterdam 10 primes disponibles : 5 lauréats et 5 mentionnés Exercice de la profession pour les étrangers Bien que tout un chacun puisse s’établir en tant qu’architecte aux Pays-Bas, le titre d’architecte est protégé professionnellement depuis 1988. Ceci signifie que toute personne souhaitant faire usage du titre d’architecte aux Pays-Bas doit se faire enregistrer auprès du Stichting Bureau Architectenregister (bureau d’enregistrement des architectes) à La Haye. 1, EUROPAN 2, EUROPAN 3, 4, les réalisations europan 1 1 Pim Köther - Ton Salman Arnhem. 35 logements sociaux pour Stichting Volkshuisvesting, Arnhem. 2 Dietmar Prietl - Gerhard Sacher Amsterdam-Noord. 79 logements sociaux pour Protestantse Woningbouwvereniging. 3 Tangram Architecten En conséquence indirecte des résultats d’Europan 1, divers projets de l’équipe ont été réalisés. 4 Hans Sluymer Almere. 30 logements sociaux pour Woningbouwvereniging Almere. EUROPAN EUROPAN annexes avec les ministères des Affaires étrangères et de la Justice, doit à son tour obtenir l’avis du Conseil universitaire national et du Conseil national des architectes pour pouvoir ensuite adopter un décret de reconnaissance pour chaque diplôme. 69 70 europan 2 1 Winfried van Zeeland Nijmegen. Étude préliminaire confiée par la ville pour la réalisation de 186 logements pour Hendriks-Heijmans. 2 Dick van Gameren Bjarne Mastenbroek Nijmegen. 57 logements pour Woningvereniging Kolping. 3 Tania Concko - Pierre Gautier Zaanstadt. Étude urbaine sur le site du concours, aménagement, coordination architecturale et commande de 60 logements. 4 Gerard Maccreanor - Richard Lavington Zaanstadt. 134 maisons et 33 appartements. europan 3 1 Jonathan Woodroffe Christopher Moller - Dominic Papa Groningen. Étude urbaine pour la Ville sur le site du concours et commande de 100 appartements, 60 logements et des parkings. 2 Don Murphy Den Bosch. Commande alternative prévue de 60 logements. 3 Gary Young - Gabrielle Higgs Haarlem. Étude préliminaire confiée par la ville pour la réalisation de 120 logements pour Woningbouwverenigingt Sant. 4 Tom Jefferies - Adrian Evans Dominic Wilkinson Dordrecht. Etude préliminaire pour 45 logements sur une partie du site confiée par la ville. europan 4 1 Floor Arons Amsterdam-Osdorp. Commande de logements et parkings pour Woningbouwvereniging Het Oosten. 2 Pierre Boudry - Marjolijn Boudry Den Haag. Commande alternative de 35 logements pour Bouwfonds Woningbouw. 4 Ira Koers - Mikel van Gelderen Jurjen Zeinstra Emmen. Etude préliminaire confiée par la ville pour la réalisation de logements pour Bouwfonds Woningbouw. 5 Madeleine Maaskant - Victor van Velzen Almelo. Études pour la rénovation d’une rue commerçante pour Wilma Vastgoed et Woningstichting Sint Joseph. Portugal Secrétariat national Pedro Brandão, architecte, secrétaire général Teresa Branco, architecte Travessa do Carvalho, 23 1200 Lisboa téléphone 351-1-343 24 54 à 59 télécopie 351-1-347 23 97 horaires : de 10 h à 13 h et de 14 h à 18 h les lundis, de 10 h à 13 h du mardi au vendredi Composition du comité national président Nuno Portas, professeur, architecte membres Eduardo Vilaça, professeur, président de l’Institut national d’Habitation Olga Quintanilha, architecte, président de l’Association des Architectes portugais Demétrio Alves, ingénieur, vice-président de l’Association nationale des Municipalités portugaises membre du Bureau européen Nuno Portas, professeur, architecte, président d’Europan Portugal Langues officielles du secrétariat Portugais et anglais Sites et primes disponibles 3 sites : Lisboa-Chelas, Loures-Sacavém, Vila Nova de Gaia 6 primes disponibles : 3 lauréats et 3 mentionnés Exercice de la profession pour les étrangers Pour une activité professionnelle d’architecte, il est nécessaire de s’enregistrer à l’Association des Architectes portugais. Les étrangers doivent avoir un diplôme d’architecte en conformité avec la Directive de l’Union européenne 85.384. Pays organisateurs Secrétariat national Jürg Degen, architecte-urbaniste responsable Irène Kölbl, secrétaire p/a IREC/ Département d’Architecture Ecole Polytechnique Fédérale case postale 555 1001 Lausanne téléphone 41-21-693 42 06 télécopie 41-21-693 38 40 e-mail [email protected] horaires : de 9h à 12h, du lundi au vendredi Composition du comité national président Rodolphe Luscher, architecte FAS/SIA, urbaniste FUS, Lausanne vice-présidents Dr. oec Peter Gurtner, directeur du Bureau fédéral pour le Logement, Bern Ueli Marbach, architecte BSA/SIA, Zürich maîtres d’ouvrage Andreas Nyffeler, directeur des Affaires, Sector Corporate Real Estate Schweizerischer Bankverein, Basel Dr. rer. pol. Doris Reffert-Schönemann, Investor’s Dialogue GmbH, Zürich Niki Wilczek, ingénieur dipl. ETH/SIA, conseiller en marketing, Zumikon Dr. Thomas C. Guggenheim, ancien directeur du Bureau fédéral pour le Logement, Bern administration publique Willy Küng, conseiller municipal, Département des Finances de la Ville de Zürich Pietro Martinelli, conseiller d’État, Service des Affaires sociales, Bellinzona Niki Piazzoli, architecte BSA/SIA, directeur du Bureau fédéral de la Construction, Bern Michel Ruffieux, architecte, directeur de la Division de l’aménagement et des constructions, Département des Travaux Publics de la Ville de Genève Jean-Jacques Schilt, syndic de la Ville de Lausanne Fritz Schumacher, architecte SIA, urbaniste BSP, architecte cantonal, Canton de Bâle enseignants et chercheurs Prof. Jean-Claude Badoux, ingénieur civil, président de l’École polytechnique fédérale de Lausanne Prof. Dr. Michel Bassand, directeur IREC DA École polytechnique fédérale de Lausanne Ivan Belopitov, ingénieur, IVT/ETHZ, Zürich Prof. Alexander Henz, architecte BSA/SIA, Eidgenössische Technische Hochschule Zürich, urbaniste BSP, Auenstein Ellen Meyrat-Schlee, sociologue, urbaniste BSP, chargée de cours à la Eidgenössische Technische Hochschule Zürich, Zürich Dr. Roger Perrinjaquet, architecte, sociologue, Hanovre Prof. Flora Ruchat, architecte BSA/SIA, Eidgenössische Technische Hochschule Zürich, Zürich et Agno architectes Jacques Blumer, président FAS/BSA, Atelier 5, Berne Robert Frei, architecte FAS/SIA, Genève Trix Haussmann, architecte BSA/SIA, Zürich Jakob Schilling, architecte BSA/SIA, Zürich Jean-Michel Stotzer, architecte ETS/UTS, Grandvaux François-Joseph Z’Graggen, architecte EPFL/SIA, service des bâtiments État de Vaud, Nyon Kurt Aellen, architecte FAS/SIA, Bern l’inscription dans le registre professionnel des architectes est dépendante de plusieurs exigences (diplôme équivalent aux diplômes des Écoles polytechniques fédérales de Zürich et Lausanne, ou celui de l’Université de Genève, âge minimal 25 ans, etc.), certains régimes, surtout en Suisse alémanique, décrètent d’autre obligations ou s’abstiennent de légiférer dans ce domaine. En Suisse, il n’y a donc pas de règles générales à ce sujet. Si pour certains architectes diplômés à l’étranger une possibilité d’exercer leur métier à titre d’indépendant est réelle, pour d’autres on ne peut rien garantir. En tout cas, la liberté d’exercer une profession indépendante est garantie par la Constitution. C’est surtout la législation sur la limitation du nombre de travailleurs étrangers qui restreint la concurrence. Il existe cependant la possibilité que le lauréat s’associe à un bureau établi en Suisse, en agissant ensuite en son nom. Europan Suisse se propose, en l’occurrence, de soutenir les lauréats en les aidant à trouver un architecte ou en leur accordant les aides juridiques nécessaires au bon déroulement de la collaboration. 1, EUROPAN 2, EUROPAN 3, 4, les réalisations europan 1 1 Jacques Richter Lutry. Avant-projet sur un programme mixte, habitat-artisanat. Yverdon-les-Bains. Développement de prototypes de logements modulables “SWHOME”. Lausanne. Construction de deux villas “SWHOME”. 2 Pascale Volait - Pierre Bureau Neuchâtel. Concours “mobilier urbain” en 1990 : 1er prix suivi de la construction de 72 abribus pour la Société générale d’affichage, la Ville et les Transports neuchâtelois. Neuchâtel. Avant-projet et étude de faisabilité d’un immeuble collectif type “Europan” de 28 logements. En négociation avancée. EUROPAN EUROPAN Membre du Bureau européen Rodolphe Luscher, architecte FAS/SIA, urbaniste FUS, Lausanne, président d’Europan Suisse Langues officielles du secrétariat Français, allemand, italien et anglais Sites et primes disponibles 8 sites : Aarau, Bern-Ausserholligen, Biel/Bienne, Genève, Lenzburg, Massagno, Zug, Zürich-Affoltern 16 primes disponibles : 8 lauréats et 8 mentionnés Exercice de la profession pour les étrangers En Suisse, les lois et les règlements qui gèrent l’exercice de la profession, à titre d’indépendant, varient de canton en canton. Si en Suisse romande, annexes EUROPAN, les réalisations Le portugal entre dans l’Europan. Suisse/Svizzera/Schweiz 71 72 3 Ivo Frei Zürich. Avant-projet pour un quartier de logements pour Oerlikon Bührle europan 2 1 Philippe Bonhôte - Oleg Calame Genève îlot 13. 32 logements étudiants pour la CIGUE (coopérative étudiante) réalisés. 60 logements pour Göhner Merkur SA, en cours de réalisation. Surélévation d’un immeuble pour Mobag. 2 Robert Loader - Andrew Barnett Gillian Scampton La Chaux-de-Fonds. Avant-projet sur le site pour la Ville. Arrêt de la procédure 3 Peter van Dinter La Chaux-de-Fonds. Avant-projet pour la Ville. Arrêt de la procédure. 4 Olivier Brun Wallisellen. Invitation au concours “Wohnüberbauung Spitzackerstrasse” : 1er prix. 5 Michele Bardelli - Marco Büchler Genève. Invitation à un concours pour l’aménagement d’un jardin botanique pour la Ville. europan 3 1 Florian Riegler - Roger Riewe Giubiasco. Étude urbaine avec intégration du projet pour la ville. Renégociation du projet sur un autre site. Arrêt de la procédure suite à un référendum. Zürich. Invitation au concours “Steinfabrik”. 2 Eric Pajot - Antoine Ris / Alexios Dallas Catherine Diacomidou Nikolaos Haritos - Nikolaos Nikodimos Konstantinos Papandreou Étude complémentaire pour l’aménagement d’un nouveau parc urbain, et une centaine de logements. 3 Atelier OÏ Yverdon-les-Bains. Commande d’une étude urbaine d’un quartier sur la base de leur projet. Zürich. Invitation au concours “Steinfabrik”, 4ème prix. Zollikofen. Invitation au concours “Häberlimatte”, 3ème prix. 4 Rebecca Lyon - Barry Stanton Zürich. Invitation au concours “Steinfabrik”. Zollikofen. Invitation au concours “Häberlimatte”. 5 Peter Oestreich - Markus Schmid Sankt-Gallen. Étude urbaine sur le site pour la ville et Telecom. Zollikofen. Invitation au concours “Häberlimatte”. europan 4 1 Cédric Schärer Neuchâtel. Adaptation du projet du concours en fonction des maîtres d’ouvrage intéressés. Commande d’une étude de plan de quartier par la Ville. En négociation de réalisation. 2 Roland Montrone Lausanne. 239 logements et un centre commercial. Avant-projet avec évaluation des coûts. Commande d’adaptation du plan partiel d’affectation. Réalisation en cours de négociation. 3 Pierre-Yves Gruaz - Marco Becherraz Lausanne. 239 logements et un centre commercial pour la Société des Transports Publics Lausannois. Avant-projet avec évaluation des coûts 4 Peter Pretterhofer - Sonja Simbeni Basel. Invitation par la Ville à un concours comme membre du jury en attendant les négociations avec le nouveau partenaire Novartis (fusion Ciba et Sandoz). 5 Antoine Hahne - Guy Nicollier Biasca-Pollegio. Logements pour ouvriers. Présentation du projet au délégué des CFF pour l’AlpTransit. Neuchâtel. Concours pour un hôtel modulaire pour l’EXPO nationale 2001, sur des principes du projet Europan 4. Projet retenu. Suomi - Finland Secrétariat national Antti Pirhonen SAFA, Association Finlandaise des Architectes Yrjönkatu 11 A 00120 Helsinki téléphone 358-9-58 444 217 télécopie 358-9-60 11 23 e-mail [email protected] http://www.safa.fi/europan Pays partenaires United Kingdom Composition du comité national président Juhani Katainen, professeur, représentant de l’Association Finlandaise des Architectes vice-président Mauri Tommila, architecte, représentant de l’Association Finlandaise des Architectes membres Paula Huotelin, architecte, représentante de l’Association Finlandaise des Architectes Kaarlo Kantola, ingénieur civil, représentant de la ville de Rovaniemi Anita Pentinmikko, architecte, représentante de la ville de Vantaa Markku Toivonen, architecte, représentant de la ville de Turku Secrétariat national Louise Harrison Linda Roberts Joanne Wallis RIBA Competitions Office 8 Woodhouse Square Leeds LS3 1AD téléphone 44-113-234 13 35 télécopie 44-113-242 41 70 Membre du Bureau européen Juhani Katainen, professeur, représentant de l’Association Finlandaise des Architectes, président d’Europan Suomi - Finland Langues officielles du secrétariat Finlandais et anglais Sites et primes disponibles 3 sites : Rovaniemi, Turku, Vantaa 6 primes disponibles : 3 lauréats et 3 mentionnés Exercice de la profession pour les étrangers Le diplôme d’architecte donne accès à toutes les tâches de conception et de la réalisation dans le domaine de l’architecture. EUROPAN 4, les réalisations 1 Mladen Jadric - Nevil Selimic Helsinki. Études urbaines pour la ville. 2 Neil Armitage - James Brewster - Sandra Woodsford Tampere. Études urbaines pour la ville. 3 Pentti Kareoja Vaasa. Plans pour 200 logements. horaires : de 10 h à 16 h, du lundi au vendredi Composition du comité national président Ian Ritchie, architecte membres Bryan Jefferson, conseiller à l’Architecture au Gouvernement Steve Mullin, Département de l’Environnement, des transports et des Régions (D.E.T.R.) Paul Finch, éditeur, Architects Journal Robert Loader, architecte Gerard Maccreanor, architecte Caroline Cole, chef de la Communication au RIBA Chris Palmer, directeur de la Communication au RIBA Louise Harrison, sections des concours au RIBA Membre du Bureau européen Bryan Jefferson, conseiller à l’Architecture au Gouvernement, membre du comité Europan United Kingdom Langue officielle du secrétariat Anglais Sites et primes disponibles 3 sites : Dartford, Nottingham, Sheffield 6 primes disponibles : 3 lauréats et 3 mentionnés Exercice de la profession pour les étrangers Bien que n’importe qui soit libre de construire au Royaume-Uni, le titre d’architecte est professionnellement protégé depuis 1930. Cela signifie que quiconque souhaite user du titre d’architecte au Royaume-Uni doit être inscrit à l’ARCUK (conseil d’immatriculation des architectes du Royaume-Uni). Pour ceux qui ont obtenu le titre d’architecte dans la Communauté européenne et souhaitent l’utiliser au Royaume-Uni, ARCUK prend sa décision selon les recommandations en relation avec la Communauté européenne. EUROPAN 4, les réalisations 1 Hans van der Heijden - Rick Wessels Liverpool. Réhabilitation. En négociation avancée. 2 Hrvoje Njirić - Helena Njirić Glasgow. Commande en cours de 50 logements sociaux sur un autre site 3 Willem Kloosterboer - Andrew Woodcock Manchester. En négociation avancée 4 Julian Cowie Birmingham Castle Vale. Étude de faisabilité sur un site adjacent au site du concours annexes horaires : de 9 h à 16 h, du lundi au vendredi 73 74 Bǎlgarija Eesti Kypros Secrétariat national Roumen Tihtchev, Union des Architectes de Bulgarie 11 rue Krakra 1504 Sofia téléphone 359-2-463 109 ou 442 673 télécopie 359-2-946 08 80 Secrétariat national Tõnu Laigu, architect Union des Architectes estoniens Lai tn. 29 0001 Tallinn téléphone 37-2-641 17 37 ou 645 43 33 télécopie 37-2-641 17 37 ou 645 50 19 e-mail [email protected] Secrétariat national Marios Pelekanos, architecte Association des Architectes de Chypre PO Box 5565 Nicosia téléphone 357-2-44 28 87 télécopie 357-2-45 25 12 horaires : de 9 h à 12 h et de 14 h à 16 h, du lundi au vendredi Composition du comité national en cours de composition Langues officielles du secrétariat Bulgare, français et anglais Site et primes disponibles 1 site : Sofia 2 primes disponibles : 1 lauréat et 1 mentionné Exercice de la profession pour les étrangers L’architecte étranger peut exercer la profession d’architecte : - comme architecte libre, en coopération avec un architecte bulgare, - comme une firme enregistrée dans son pays et enregistrant une filiale en Bulgarie selon les lois commerciales, ou en coopération avec une firme bulgare. Une nouvelle loi est en préparation qui sera bientôt adoptée par le Parlement. EUROPAN 4, les réalisations 1 Filip Tchipev - Mila Nikiforova Sofia. Contrat signé entre la municipalité et l’équipe lauréate. Plans exécutifs en cours. renseignements auprès de Europan Ellás horaires : de 10 h à 16 h, du lundi au vendredi Composition du comité national président Veljo Kaasik, architecte, représentant de l’Union des Architectes estoniens membres Peeter Pere, architecte, représentant de l’Union des Architectes estoniens Arvo Rikkinen, directeur adjoint, architecte de la ville de Tallinn, représentant du Bureau d’Urbanisme de la ville de Tallinn Urmo Kala, vice chancelier, représentant du ministère de l’Environnement Ebe Nõmberg, chancelier, représentant du ministère de la Culture Tõnu Laigu, architecte, représentant de l’Union des Architectes estoniens Langues officielles du secrétariat Estonien et anglais Site et primes disponibles 1 site : Tallinn 2 primes disponibles : 1 lauréat et 1 mentionné Exercice de la profession pour les étrangers Le diplôme d’architecte donne la qualification nécessaire à la pratique du dessin dans le domaine de l’architecture. Pour construire, un permis est nécessaire ; l’architecte doit alors posséder une licence professionnelle établie par le Bureau d’État estonien des Licences pour les Activités de Construction, ou s’associer à un architecte ou une firme possédant cette licence. Dans ce dernier cas, le droit de l’auteur est préservé. Composition du comité national en cours de composition Langue officielle du secrétariat Grec et anglais Site et primes disponibles 1 site : Pafos-Anavargos 2 primes disponibles : 1 lauréat et 1 mentionné Exercice de la profession pour les étrangers Les architectes étrangers, afin de pouvoir travailler à Chypre, doivent obligatoirement collaborer avec un architecte ou une agence d’architecture de Chypre. EUROPAN 4, les réalisations À ce jour, aucun engagement n’est intervenu. Pays partenaires Österreich Sécrétariat national Anikó Karner, architecte Budapesti Müszaki Egyetem Középületlervezési Tanszék Müegyetem rakpart 3 1111 Budapest téléphone 36-1-463 41 32 télécopie 36-1-463 36 59 Secrétariat national Ernst Pogöschnik, secrétaire/secretary Haus der Architektur Engelgasse 3-5 8010 Graz téléphone 43-664-21 38 515 télécopie 43-664-21 62 325 e-mail 43 664 213 [email protected] horaires : de 14 h à 17 h, les lundis et jeudis horaires : de 9 h à 16 h, du lundi au vendredi Composition du comité national président Gábor Locsmándi, architecte - urbaniste, conférencier à l’Université technique de Budapest membres Katalin Korompay, architecte, conseiller supérieur, Service de l’Architecte en chef de la mairie de Budapest György Radványl, architecte, conférencier à l’Université technique de Budapest Tibor Szolnoki, architecte Balázs Gerö, architecte, membre du jury Europan 4 Zsolt Gunther, architecte, lauréat d’Europan 4 Langues officielles du secrétariat Hongrois, français et anglais Site et primes disponibles 1 site : Budapest 2 primes disponibles : 1 lauréat et 1 mentionné Exercice de la profession pour les étrangers Selon les recommandations de l’UIA pour les concours internationaux. EUROPAN 4, les réalisations À ce jour, aucun engagement n’est intervenu. Composition du comité national président Klaus Kada, architecte vice-président Ulli Tischler, architecte membres Wolfdieter Dreibholz, gouvernement du Land de Styrie Hansjörg Luser, architecte, ville de Graz Joost Meuwiesen, architecte, Université technique de Graz Ernst Pogöschnik, gouvernement du Land de Styrie Herfried Peyker, Chambre des ingénieurs civils Peter Weissenböck, représentant du ministère Elisabeth Weihsmann, déléguée des promoteurs de l’Habitat autrichiens Langue officielle du secrétariat Allemand Site et primes disponibles 1 site : Graz 2 primes disponibles : 1 lauréat et 1 mentionné Exercice de la profession pour les étrangers Pour obtenir une autorisation d’exercer la profession d’architecte en Autriche, il faut être diplômé d’une université enseignant les disciplines de la construction, mais seulement après avoir aussi passé un examen national d’une part, et trois ans d’activité dans une agence d’architecture d’autre part. Dans ces conditions, le ministère fédéral des Affaires économiques décerne le titre d’“architecte” indispensable pour s’inscrire à la Chambre des Architectes et Ingénieurs civils. Le titre d’“architecte” n’est donné qu’aux nationaux autrichiens. Les règles de la Communauté européenne définissent que les professionnels qui sont diplômés dans leur pays peuvent exercer leur métier dans n’importe quel pays de l’Union européenne. Jusqu’à présent, tous les projets réalisés avec des architectes étrangers l’ont été par des associations avec un architecte autrichien autorisé à dresser des plans selon les règlements autrichiens. Les architectes ressortissants d’un pays hors de l’Union européenne ou non agréés en Autriche et qui désirent participer à un projet d’architecture sont tenus de soumettre leur projet en commun avec un architecte agrée selon le règlement autrichien. Plusieurs projets exemplaires ont déjà été réalisés sans problèmes majeurs. EUROPAN 1, EUROPAN 2, EUROPAN 3, EUROPAN 4, les réalisations europan 1 1 Le groupe Mardi Graz. 28 logements pour Neue Heimat. 2 Christoph Zechner - Martin Zechner Neufeldweg. 19 logements pour Gemeinnützige Grazer Wohnungsgenossenschaft. 3 Harald Roser - Sabine Gall Graz. 23 logements pour la Ville . europan 2 1 Peter Pretterhofer - Sonja Simbeni Graz. 40 logements pour la Ville. 2 Martin Feiersinger Vienne. 70 logements et services pour la ville de Vienne. europan 3 1 Emmanuel Choupis - James Njoo Hélène Deplante. Graz. Étude urbaine accomplie sur la rue Wasser et 50 logements pour la Ville en voie de réalisation. europan 4 1 Hans Huber Klagenfurt. Chargé de la planification des logements sur le site ATW. annexes Magyarország 75 76 Pays associés 2 Juan Carlos Gomez Graz. Chargé d’une étude urbaine pour le site du terrain de football du club Sturm Graz. România Arch. Serban Sturdza, Timisoara Dan Radoslav, représentant du Conseil local de Timisoara Arch. Arpad Zachi, représentant de la revue d’architecture Arhitext Arch. Vlad Gaivoronschi, représentant de l’Union des architectes de Roumanie (UAR) membres d’honneur Nicolae Noica, ministre, ministère des Travaux publics Gheorghe Ciuhandu, maire de la ville de Timisoara Viorel Lis, maire de Bucarest Dorin Stefan, architecte, Bucarest Le Centre roumain pour la Communication Secrétariat national Diana Chepetan, département des Relations internationales de la ville de Timisoara, secrétaire Ramona Nicolaescu, architecte, mairie de Timisoara Ramona Laes, architecte, mairie de Timisoara Gabriel Bãlan, architecte, mairie de Timisoara Magda Nicoarã, ingénieur en génie civil, mairie de Timisoara Diona Purdea, ingénieur en génie civil, mairie de Timisoara Blanca Bâtcã, sociologue, mairie de Timisoara Marius Miclãus, architecte Mairie de Timisoara Direction de l’Urbanisme Bd. C.D. Loga nr. 1 1900 Timisoara téléphone 40-56-19 36 23 int.354 ou 19 97 76 ou 19 30 19 télécopie 40-56-19 30 19 ou 19 06 35 horaires : de 8h à 14h30, du lundi au vendredi Composition du comité national président Alexandru Beldiman, président de l’Union des Architectes de Roumanie et viceprésident de l’UIA membres Arch. Radu Radoslav, directeur de l’Urbanisme, mairie de Timisoara Prof. dr. arch. Sandu Alexandru, recteur de l’Institut d’Architecture “Ion Mincu”, Bucarest Prof.dr. arch. Florin Machidon, Institut d’architecture “Ion Mincu”, Bucarest Prof. dr. Victor Neuman, chercheur à l’Institut des Sciences humaines, Bucarest Conf.dr.arch. Teodor Georghiu, département d’architecture de l’Université technique de Timisoara Langues officielles du secrétariat Roumain, français et anglais Sites et primes disponibles 1 site : Timisoara 2 primes disponibles : 1 lauréat et 1 mentionné Exercice de la profession pour les étrangers Les architectes étrangers peuvent professer en Roumanie, seulement si ils s’associent avec un architecte roumain. Slovensko Secrétariat national Viktor Malinovský, architecte, atelier ARKONA, Košice, secrétaire général Ladislav Kočiš, architecte au bureau de l’architecte en chef de la ville de Košice Jurav Koban, architecte, atelier KOPA, Košice Úha Mesta Košice Hlavná 68 04265 Košice téléphone 421-95-623 33 80 télécopie 421-95-623 33 80 horaires : de 8h à 12h, du lundi au vendredi Composition du comité national président Ján Mráz, ministre de la Construction et des Travaux publics président d’honneur Rudolf Schuster, maire de la ville de Kosice membres Štefan Šlachta, professeur, doyen de l’Académie des Beaux-Arts, Bratislava Martin Drahovský, vice-président de la Société des Architectes de la Slovaquie, Košice Peter Murko, architecte en chef de la ville de Košice Ivan Gürtler, architecte, Bratislava Alena Kubová-Gauché, architecte, maîtreassistant à l’Ecole d’Architecture de Lyon Peter Beňuška, architecte, Bratislava Michal Bogár, architecte, atelier bogárkrálik-urban, Bratislava František Kyselica, directeur de la Société des architectes de Slovaquie, Bratislava Štefan Mitro, architecte, design studio s.r.o., Prešov Langues officielles du secrétariat Slovaque et français Sites et primes disponibles 1 site : Košice 2 primes disponibles : 1 lauréat et 1 mentionné Europe Les architectes étrangers ayant un diplôme reconnu ou les jeunes architectes slovaques ne bénéficiant pas de l’inscription au tableau de l’Ordre des Architectes ne peuvent dresser des plans en République slovaque que s’ils s’associent à un architecte ou à une agence d’architecture locale autorisé à dresser des plans selon les règlements slovaques. EUROPAN 4, les réalisations À ce jour, aucun engagement n’est intervenu. Bosna I Hercegovina Secrétariat national Muhamed Serdarević Sarajevo School of Architecture Patriotske lige 30 71000 Sarajevo téléphone 387-71-538 225 télécopie 387-71-538 225 Langue officielle du secrétariat Bosniaque et anglais Sverige Secrétariat national Mickaela Eckered Hanne Weiss Lindencrona Stiftelsen ARKUS Norrlandsgatan 11 111 43 Stockholm téléphone 46-8-21 05 85 ou 21 40 24 télécopie 46-8-21 40 39 Le secrétariat a participé à Europan 2, 3 et 4 mais est devenu pays associé pour Europan 5 du fait de l’actuelle extrême baisse d’activité du secteur de la construction. Langue officielle du secrétariat Suédois et anglais EUROPAN 2, EUROPAN 3, EUROPAN 4, les réalisations europan 2 1 Anita Tournour-Viron Umeå. Invitation à travailler pendant environ 6 mois dans un bureau d’études suédois, pour la Ville. Arrêt de la procédure. europan 3 1 Alice B. Brown Gävle. Commande d’une pré-étude sur le site du concours. 2 Louise Robinson - Jim Forsberg Stockholm. Commande d’une pré-étude sur le site du concours. europan 4 1 Anders Wilhelmsen Trollhättan. Commande d’une pré-étude sur le site du concours. 2 Britt Almqvist - Monica Albertsson Sundbyberg. Commande d’une pré-étude sur le site du concours. annexes Exercice de la profession pour les étrangers Pour exercer en République slovaque en tant qu’architecte, les personnes physiques de nationalité slovaque doivent être inscrites au tableau de l’ordre des architectes en accord avec la loi n°136/1995 qui modifie la loi 138/1992 instituant l’Ordre des Architectes de Slovaquie du 1er juin 1992. Pour ce faire, elles doivent répondre aux conditions suivantes : 1 - être titulaires d’un diplôme d’architecte, slovaque ou étranger, reconnu par la République slovaque, 2 - être slovaques ou ressortissantes d’un État ayant conclu avec la République slovaque une convention internationale pour l’installation des architectes, 3 - être inscrites au tableau des architectes de l’Ordre des architectes slovaques. 77 78 Les publications d’EUROPAN Résultats d’EUROPAN Réalisations d’EUROPAN Europan 1989, Projets primés Édition spéciale coproduite par EUROPAN, EUROPAN Italia, le CER (Comité pour l’Habitat) et le ministère italien des Travaux Publics, Roma, Italia, 1989 quadrilingue français/anglais/allemand/italien, 294 pages en noir et blanc Livre thématique des résultats de la première session des concours européens d’architecture : présentation des 84 projets primés. Europan 1, Réalisations/Implementations Éditions Pandora, Paris, France, 1991 bilingue français/anglais, 118 pages en noir et blanc prix : 190 francs français Livre des réalisations par pays : présentation de 45 projets en voie d’exécution, comparaison entre dessins du concours et constructions en cours. Europan 1, Modes de vie, architectures du logement Éditions Regirex, Techniques et Architecture, Paris, France, 1989 bilingue français/anglais 208 pages en noir et blanc prix : 225 francs français Livre thématique des résultats de la première session des concours européens d’architecture : articles d’analyse critique, sur 84 projets primés présentation des 45 projets lauréats. Europan 2, Résultats européens, Habiter la ville, requalification de sites urbains Éditions Regirex, Techniques et Architecture, Paris, France, 1991 bilingue français/anglais, 280 pages en couleurs prix : 280 francs français Livre thématique des résultats de la seconde session des concours européens d’architecture : articles d’analyse critique, présentation de l’ensemble des 88 projets primés sur les 49 sites européens, index et fichier. Europan 3, Résultats européens, Chez soi en ville, Urbaniser les quartiers d’habitat Éditions Europan, Paris, France 1994 4 éditions : français, anglais, allemand, italien, 288 pages en couleurs prix : 45 Écus Livre thématique des résultats de la troisième session des concours européens d’architecture : articles d’analyse critique, présentation de l’ensemble des 85 projets primés sur les 48 sites européens, index et fichier. Europan 4, Résultats européens, Construire la ville sur la ville, Transformation de sites urbains contemporains Éditions Europan, Paris, France 1997 4 éditions : français, anglais, allemand, italien 340 pages en couleurs prix : 300 francs français Livre thématique des résultats de la quatrième session des concours européens d’architecture : articles d’analyse critique, présentation de l’ensemble des 110 projets primés sur les 65 sites européens, index et fichier. Idées et pratiques Numéro 133 de la revue Arquitectos, Madrid, España, juin 1994, coproduit par Europan et le Consejo Superior de Colegios de Arquitectos trilingue espagnol/français/anglais, 124 pages en couleurs Bilan des réalisations d’Europan 1 et 2 construites ou en cours. A partir d’un séminaire Europan à Santiago de Compostela, España, en avril 1993 : 4 conférences, 4 synthèses des ateliers et compte rendus des débats. Collection Éditions Ultimely Books, Athinai, Ellás : un livre pour une réalisation Europan. bilingue langue du pays de la réalisation/anglais, 50 pages en noir et blanc prix recommandé : 4 Écus Présentation du projet du concours et de la réalisation, article d’analyse, points de vue des maîtres d’œuvre et d’ouvrage 1. Deux tours d’habitat à Hortaleza, Madrid, España bilingue espagnol/anglais Maria José Aranguren Lopez, José Gonzalez Gallegos, Juan Manuel Ros Garcia, Carlos Iglesias Sanz 2. 40 logements à Reims, France bilingue français/anglais Catherine Lauvergeat, Pietro Cremonini, Anne Gaubert, François Moget 3. 18 logements à Graz, Österreich bilingue allemand/anglais Zechner & Zechner 4. 35 logements à Arnhem, Nederland bilingue hollandais/anglais Pim Köther, Ton Salman 5. 160 logements étudiants au Mans, France bilingue français/anglais Jean-Patrice Calori 6. 5 blocs de logements à Amsterdam-Nord, Nederland bilingue anglais/hollandais Gerhard Sacher - Dietmar Prietl 7. 72 abribus à Neuchâtel, Suisse bilingue français/anglais Pascale Volait, Pierre Bureau 8. Un foyer pour travailleurs immigrés à Bordeaux, France bilingue français/anglais Isabelle Manescau, François Marzelle, Edouard Steeg 9. 70 logements à Huelva, España bilingue espagnol/anglais Felix Pozzo Soro, Alberto Torres 10. 2 tours de logements à Viña de Entrevias (Madrid), España bilingue espagnol / anglais Ricardo Lampreave, Luca Recuenco 11. 140 logements à Basauri-Bilbao, España bilingue espagnol/anglais Beatriz Matos Castaño, Alberto Martinez Castillo Thèmes d’EUROPAN Europan 1989, Marchés du logement et exercice de l’architecture Édition spéciale coproduite par Europan, le Plan Construction et Architecture, le CER (Comité pour l’Habitat) et l’ANIACAP, Roma, Italia, 1989 quadrilingue français/anglais/allemand/italien, 424 pages en noir et blanc Études comparatives des marchés du logement en Europe et des modes d’exercice de la profession d’architecte. Europan 1989, 30 projets en Europe Édition spéciale coproduite par Europan et la revue Revista Costruire, Roma, Italia, 1989 quadrilingue français/anglais/allemand/italien, 168 pages en noir et blanc Analyse comparative de 30 projets d’habitations innovants en Europe. Fragmentation et articulations urbaines Numéro spécial, n° 4 de l’année 1991 de la revue Architecture & Comportement, Département d’architecture de l’École Polytechnique fédérale de Lausanne, Suisse bilingue français/anglais, 486 pages en noir et blanc A partir d’un séminaire Europan à Paris, France, en février 1991 : 12 articles de réflexion sur l’urbain. La ville requalifiée Édition spéciale d’Europan, Paris, France, 1992 bilingue français/anglais, 24 pages en noir et blanc A partir d’une rencontre Europan, clôture de la seconde session des concours européens d’architecture à Madrid, España, en décembre 1991 : 5 articles de réflexion sur la ville au travers des résultats d’Europan 2. Construire dans le construit, architecture moderne et centres historiques Numéro 9 de la revue Tefchos, Athinai, Ellás, 1992 quadrilingue français/anglais/allemand/grec, 152 pages en couleurs prix : 65 dollars US pour l’Europe A partir d’un séminaire Europan à Rodos, Ellás, en juin 1992 : 6 sites et 10 projets primés de l’Europan 2, articles sur le thème, comptes rendus des débats, réalisations contemporaines. Construire au bord de l’eau Numéro 11 de la revue Tefchos, Athinai, Ellás, 1993 trilingue français/anglais/allemand, 144 pages en couleurs prix : 65 Dollars US pour l’Europe A partir d’un séminaire Europan à Zaanstad, Nederland, en octobre 1992 : 6 sites et 10 projets primés de l’Europan 2, articles sur le thème, comptes rendus des débats, exemples contemporains. La ville de tous les sens Numéro spécial, n° 3 de l’année 1993 de la revue Architecture & Comportement, Département d’architecture de l’École Polytechnique fédérale de Lausanne, Suisse bilingue français/anglais, 430 pages en noir et blanc A partir d’une rencontre Europan, lancement de la troisième session des concours européens d’architecture à Prague, Czech Republik, en février 1993: 4 articles autour du thème d’Europan 3 “Chez soi en ville”, 6 résumés des ateliers et comptes rendus des débats. les publications d’EUROPAN 79 80 Responsable de l’édition et conception de l’ouvrage Didier Rebois, secrétaire général d’Europan Coordination et rédaction Sylvie Chirat, architecte, coordinatrice d’Europan Conception graphique et mise en page Margaret Gray assistée de Julien Gineste Traduction française Isabelle El Guedj Photogravure DUPONT Impression NEO typo