accompagner le candidat a l`installation en milieu rural

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accompagner le candidat a l`installation en milieu rural
ACCOMPAGNER LE CANDIDAT A L’INSTALLATION EN MILIEU
RURAL
SUPPORTING NEWCOMER ENTREPRENEURS IN RURAL AREA
Séverine Saleilles
Doctorante
ERFI
ISEM - Université Montpellier 1
Espace Richter – Bâtiment E
CS 19519
34 960 MONTPELLIER cedex 2
Tél. : 04 67 15 85 39
Fax : 04 67 15 85 10
[email protected]
Résumé
Les politiques d’accueil de nouveaux entrepreneurs et les structures dévolues à leur
accompagnement sont porteuses d’enjeux considérables pour les zones rurales périphériques
tant ces néo-ruraux permettent de redynamiser et re-diversifier leur tissu économique.
A partir d’une revue de littérature pluridisciplinaire (économie, géographie, sociologie…),
nous montrons en quoi le projet entrepreneurial, spécifique du fait de handicaps et
opportunités du milieu rural, et le projet personnel, aux logiques fort diversifiées, sont
imbriquées dans le processus d’installation de ces néo-ruraux et doivent indissociablement
être prises en compte pour accompagner ce processus.
Une première étude exploratoire nous indique que les structures d’accompagnement, en
général porteuses d’un projet de développement local, intègrent un troisième pilier : le projet
du territoire.
Mots-clés : Entrepreneurs néo-ruraux, structures d’accompagnement, rural périphérique
Colloque – 26 mai 2005 - Montpellier
« Accompagnement des jeunes entreprises : entre darwinisme et assistanat »
« Accompanying measures & survival of new firms : between Darwinism and assistance »
ACCOMPAGNER LE CANDIDAT A L’INSTALLATION EN MILIEU RURAL
INTRODUCTION
Le phénomène de contre-urbanisation que connaissent les pays occidentaux depuis une
trentaine d’années a suscité de nombreuses questions (Kayser, 1996, Hervieu et Viard, 2001,
Mandy et Roussel, 2001, Bontron, 2004, Micoud, 2004) : Pourquoi un repeuplement des
campagnes alors que tous les scenarii envisageaient un inexorable exode rural ? Quels en sont
les intérêts mais aussi les risques ? S’agit t-il d’un simple effet de mode ou d’une mutation
beaucoup plus profonde de notre société ?
Pour notre part, la longévité du phénomène et son caractère généralisé à tous les pays
développés nous incitent à penser qu’on ne plus parler d’une mode passagère. Selon Hervieu
et Viard (2001), plus de 400 000 personnes ont migré en rural périphérique durant les années
90 en France: « Ce n’est pas une marée, c’est plus qu’un incident, un signe que nos désirs de
campagnes, même loin des villes, deviennent réalité… » (préface). S’il est difficile de
quantifier, à un niveau national, le nombre de citadins qui s’installent chaque année à la
campagne pour y créer une entreprise, nous pouvons estimer, à partir d’études réalisées
localement (Mandy, 2001), la proportion de créateurs d’entreprise à 20%. De plus, le
potentiel de créateurs d’entreprises en rural profond augmente sensiblement depuis le début
1
des années 90, à en croire les sondages réalisés (Ipsos, 2003) ou le succès remporté par les
foires à l’installation de Limoges (3000 visiteurs en 2003).
De plus, l’entrepreneuriat néo-rural est un élément primordial pour le développement
économique de zones ayant été victimes d’un fort exode rural. Ainsi, « les diagnostics font
partout ressortir la nécessaire régénération des tissus économiques, qui ne se fait plus
spontanément. L’accueil de « nouvelles forces » devient alors la seule issue ». (Collectif villecampagne, 2003). En effet, Font (2000) attribue à ce repeuplement deux types de
conséquences sur le tissu économique de ces zones : une redynamisation (« les migrants
urbains ont été à l’origine du renouveau de certaines activités en déclin par manque de
dynamisme de la natalité », p 248) et une rediversification (« l’arrivée de migrants amène de
nouvelles catégories socioprofessionnelles et d’autres activités », p 251).
Il ne s’agit, alors, plus de déterminer le bien-fondé de ce phénomène mais, plutôt, de se
questionner sur les moyens de l’accompagner. Ceci pose, en premier lieu, la question de la
nature du public à accompagner : qui sont ces néo-ruraux candidats à la création d’entreprise à
la campagne ? Quelles sont leurs besoins en terme d’accompagnement ? Nous pourrons alors,
à partir d’une étude exploratoire conduite auprès de 7 structures, proposer une illustration de
pratiques mises en place par ces structures pour y répondre .
1.
DIVERSITE
ET
SPECIFICITE
DU
PUBLIC
DES
STRUCTURES
D’ACCOMPAGNEMENT A L’INSTALLATION EN MILIEU RURAL.
En nous appuyant sur une revue de littérature pluridisciplinaire (économie, géographie,
sociologie…), nous proposons de préciser quelle peut être la nature du public des structures
2
d’accompagnement à l’installation à la campagne, en nous focalisant sur ce qui peut
constituer sa diversité et sa spécificité. Ceci nous conduira à identifier quelle peut être la
problématique commune rencontrée par ces structures.
1.1. Un public divers
Malgré un profil sociodémographique dominant (la quarantaine, en couple avec enfants,
anciens salariés en milieu urbain, de formation supérieure), plusieurs typologies
d’entrepreneurs néo-ruraux permettent de mesurer l’ampleur de la diversité des candidats à la
création d’entreprise en milieu rural.
Tout, d’abord, nous pouvons remarquer que les entrepreneurs néo-ruraux ont des mobiles
tant à la migration qu’à la création d’activité différents.
Référence
Font (2000)
Variables retenues
Mobiles à la migration vers le
milieu rural (logique dominant la
recherche de qualité de vie)
Chevalier (2000)
Nature des mobiles ayant conduit
à la création d’activité
Idéaux-types proposés
- Logique économique
- Logique environnementale
- Logique sociétale
- Logique éthique
- création par nécessité
-création par volonté avec logique entrepreneuriale
- création par volonté avec logique d’accession à une
promotion sociale
- création par volonté avec logique à composante plus
large
Tableau 1 : les typologies de mobiles
De plus, plusieurs logiques d’action conduisant à la définition des buts poursuivis par
l’entrepreneur au travers de son entreprise peuvent être identifiées.
3
Référence
Biche, Gerbaux,
Le Monnier et
Perret (1997)
Biche, Gerbaux,
Le Monnier et
Perret (1997)
Variables retenues
Stratégies qui mènent à la création
d’activité
Bouhaouala
(1999)
Micromentalité
- conceptions du travail, de l’argent, de la
réussite, du sport et de la montagne.
- valeurs
- objectifs
Situation qui conduit à la pluri-activité
Idéaux-types proposés
- S’appuient sur la valorisation d’un patrimoine
- Valorisent des compétences
- Choix d’un mode vie
- Les ligotés
- Ceux qui assument leur destin
- Les passionnés
- Les boulimiques de l’entreprise
- Dirigeant indépendant passionné
- Dirigeant entrepreneur indépendant
- Dirigeant manager gestionnaire
- Dirigeant conservateur patrimonial
Tableau 2 : les typologies de logiques d’action
Enfin, les relations entretenues avec le territoire d’implantation et/ou le milieu rural
constituent également un éléments de différentiation.
Référence
Variables retenues
Mallein, 1992, in Façon dont ils vivent leur identité
Gazel, Raty et
d’entrepreneur rural
Riou (2004)
Negro (1994)
Motivations
Modalités d’installation
Liens entretenus avec le milieu rural
Marchesnay
(1999)
Degrés légitimité concurrentielle
Degrés légitimité territoriale
Idéaux-types proposés
- Les « légitimes »
- Les « autonomes »
- Les « alternatifs »
- les « marginaux »
- les ruraux « fortuits »
- les ruraux de « cœur »
- les ruraux « militants »
- l’isolé
- le nomade
- le notable
- l’entreprenant
Tableau 3 : les typologies de relations au milieu rural
Outre la diversité des motivations conduisant les candidats à créer leur entreprise en
milieu rural, les structures d’accompagnement se trouvent confrontées aux spécificités de ce
public, spécificités liées au territoire d’implantation tout d’abord mais, également, spécificités
liées à l’imbrication entre le projet de vie et le projet entrepreneurial.
1.2. Un public spécifique du fait du territoire d’implantation
On observe tout d’abord des spécificités liés au lieu d’implantation choisi par ces porteurs
de projets. En effet, nous pouvons repérer dans la littérature certains handicaps mais aussi
4
certaines opportunités liés à la localisation en milieu rural, dit périphérique.
Caractéristiques
Eloignement
- Vis à vis des centres
urbains
- Vis à vis du secteur
- Personnel
Ressources humaines,
matérielles et financières
limitées
Aménités liées au milieu
naturel
Climat
d’interconnaissance
Faible densité
Handicaps potentiels
• Pas d’effet de diffusion comme en
péri-urbain (Aubert et Blanc, 2002)
• Problème d’accès aux ressources
(Julien et al, 1999)
Opportunités potentielles
• Rente de protection (Ganne et Bertrand,
1996)
• Evitement de concurrence
• Permet de mieux sélectionner ses
partenaires (Ganne et Bertrand, 1996)
• Tendance à innover par soi-même
• Peu d’appui possible sur le territoire
(Vaessen et Keeble, 1995, North et
pour être compétitif
• Difficulté de recrutement (Patterson et Smallbone, 2000)
Anderson, 2003)
• Salariés plus flexibles et fidèles
(Raveyre, 2000)
• Peu d’aménités pour les entreprises
• Exploitation productive de l’espace
sauf exploitation productive de l’espace (matières premières, main d’œuvre non
qualifié, foncier moins cher…)
• Importance des aménités gratuites (air,
calme, espace) pour les ménages et pour
les activités à forte dominante
intellectuelle
• Pressions pour coopérer avec les
• Opportunités de coopération renforcées
(Font et Thireau, 1997)
acteurs locaux.
• Possibilité de rejet social « effet
• Ciment social (Font, 2000)
village »
• Plus facile de solliciter élus et
institutions locales
• Marchés locaux et réseaux de
• Très faible concurrence
partenaires professionnels ou
institutionnels restreints.
• Très faible coordination des acteurs
locaux (Le Roy, 1997)
• Proximité relationnelle difficile
(Fustier, 1999)
Tableau 4 : Handicaps et opportunités du milieu rural
Il semble donc que la viabilité d’un projet de création d’entreprise à la campagne dépende
de l’aptitude du porteur de projet à pallier aux handicaps de ce milieu d’implantation mais
aussi à y valoriser des opportunités cachées ce que confirment
Smallbone, North et
Kalantaridis (1999) : « The success of SMEs in remoter rural areas depends on their ability to
take advantage of the potential competitive advantages that exist, while at the same time
taking actions to overcome local environmental constraints. » (p 109). Ainsi, Chevalier
(2000) évoque différentes pratiques de gestion mises en place dans cette optique :
-
recours aux TIC (Julien et ali, 1999)
-
souplesse de fonctionnement (souvent statut associatif)
5
-
souplesse financière (micro entreprise, très peu de salariés)
-
développement de double marché (un local et un national, voire international)
-
pluri-activité (Biche, Gerbaux, Le Monnier et Perret, 1996)
-
recours à des réseaux à la fois locaux et extra-territoriaux (Bertrand, 1996, Joyal et
Dehaies, 1998, Ganne, 2000, Raveyre, 2000)
Nous pouvons observer une grande complexité du système de gestion de ces entreprises,
pourtant toute petites, notamment en ce qui concerne le couple « métier-mission »
puisqu’elles opèrent fréquemment leurs activités (souvent très diversifiées, voire sur des
secteurs différents) auprès de marchés doubles en s’appuyant sur un réseau partenarial établi
sur une base géographique élargie. Le caractère souvent atypique de ces projets constitue,
nous semble t-il, une spécificité forte dont il convient de tenir compte pour mettre en place
des dispositifs d’accompagnement. La deuxième spécificité tient au fait que le projet
entrepreneurial s’inscrit dans un projet plus large qui correspond à un véritable projet de vie.
1.3. Un public spécifique du fait de l’imbrication entre projet personnel et projet
entrepreneurial
Une spécificité des projets d’installation à la campagne est qu’ils reposent sur un double
processus : un processus migratoire et un processus entrepreneurial. Or, les interactions entre
ces deux processus, souvent simultanés, sont fortes.
Tout d’abord, nous pouvons remarquer que les critères personnels semblent prépondérants
par rapport aux critères économiques dans le choix du lieu de localisation de l’entreprise. En
effet, si le choix d’une localisation en rural périphérique peut s’expliquer par l’attractivité de
cet espace pour les ménages, son attractivité « économique » paraît beaucoup plus
6
problématique car les handicaps du rural périphérique sont tels (éloignement, manque en
ressources et aménités, faible densité) qu’il peut n’être caractérisé par aucun des 3 types
d’attractivité (accessibilité, présence d’actifs ou organisation du territoire) évoqués par Saives
(2002). L’enquête de Johnson et Rasker (1995), réalisée sur un échantillon de 420 entreprises
de la région du « Greater yellowstone » aux Etats-Unis et portant sur les raisons qui ont
poussé ces entrepreneurs a s’installer en milieu rural, le confirme en montrant que les valeurs
qualitatives (qualité de vie et beauté des paysages), celles liées à la communauté et aux
possibilités de pratiquer des loisirs devancent très largement les valeurs dites économiques
(fiscalité, coûts du travail, proximité de centres de recherche).
De plus, le fait de migrer impacte fortement le processus entrepreneurial dans la mesure
où le porteur de projet se trouve en situation de rupture (rapport Grep, 2002). Parmi ces
ruptures (professionnelle, affective, salariale…), la rupture géographique et sociale semble
être la plus lourde de conséquences dans la mesure où la migration entraîne un déracinement à
la fois culturel et relationnel, ce qui implique une méconnaissance du tissu économique et
institutionnel local et pas ou peu de réseaux personnels sur lesquels s’appuyer. Or, de très
nombreux travaux montrent le rôle primordial de l’encastrement (Granovetter, 2000, Jack et
Anderson, 2002), notamment dans des réseaux personnels (Greve et Salaff, 2003) et le
potentiel du territoire comme source de compétitivité pour les petites entreprises. Il
permettrait l’appropriation de ressources spécifiques telles que le climat, les matières
premières mais aussi des savoirs-faire, politiques fiscales avantageuses… (Saives, 2002). Il
aurait un rôle de capital social (Julien, 2003), serait doté d’une « capacité d’apprentissage »
(Camagni, 2002).
7
De plus, on peut également parler de rupture « éthique » avec la volonté d’un certain
mode de vie, permettant notamment d’harmoniser activité professionnelle et vie familiale et
personnelle et/ou la défense de certaines valeurs : protection de l’environnement, participer à
la revitalisation du monde rural…Ainsi, selon Chevalier (2000), « la création d’emplois par
les migrants eux-mêmes, sur la base d’activités individuelles, apparaît ainsi comme la
résultante de contraintes économiques » (volonté de vivre en milieu rural mais impossibilité
d’y exercer un emploi salarié) mais également comme l’expression d’un choix délibéré
d’indépendance et d’individualisme » (volonté d’indépendance, de gestion personnelle du
temps, de vivre d’une passion,…).
Cette imbrication dans le processus d’installation à la campagne entre un processus
migratoire, qui correspond à un projet personnel guidé par une recherche de qualité de vie aux
logiques multiples (1.1.), et un projet entrepreneurial, contraint par les spécificités du milieu
d’implantation (1.2) et par les ruptures occasionnées par la migration (1.3), nous apparaît être
la problématique commune rencontrée par les structures d’accompagnement.
Accompagnement
Projet de vie
Projet entrepreneurial
Schéma 1 : l’imbrication entre projet personnel et projet entrepreneurial
2. UNE ILLUSTRATION DES PRATIQUES D’ACCOMPAGNEMENT
Ce n’est qu’à partir du milieu des années 90 que l’accueil des entrepreneurs néo-ruraux
s’est organisé en France. Ainsi, depuis une dizaine d’années, les associations locales qui
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s’orientent vers l’accueil de nouvelles populations, et notamment de nouveaux entrepreneurs,
sur leur territoire sont reliées par :
-
des dispositifs nationaux comme le collectif ville-campagne, crée en 1999 ou la
thématique « accueil de nouveaux acteurs locaux et d’entreprise » du programme européen
Leader +
-
des actions mise en place par des techniciens du développement local au sein des pays,
des parcs naturels régionaux, des comités de développement…
-
une prise de conscience des élus des communes, communautés de communes,
départements et régions à dominante rural.
A partir du constat de la diversité et de la spécificité du public de ces structures, nous
avons chercher à voir quelles pratiques d’accompagnement sont mises en place à partir d’une
étude exploratoire auprès de 7 responsables de structures.
2.1. Stratégie d’accès au terrain
Devant la très grande diversité des structures s’impliquant dans une politique d’accueil de
nouveaux entrepreneurs en milieu rural, il nous est apparu tout d’abord primordial de les
identifier grâce à une revue de sites Internet et à la participation à des colloques
professionnels. Là encore, une estimation chiffrée est difficile. Pineau (2004) estime que
qu’une région, 6 départements, 30 pays et parcs naturels régionaux et 70 communautés de
communes sont impliqués dans une politique d’accueil. Uniquement sur le département de
l’Ardèche, Gazel, Raty et Riou (2004) ont recensé 57 structures oeuvrant dans le domaine de
la création d’activités et auxquelles pourraient recourir un nouvel arrivant, banques mises à
9
part. Puis, pour clarifier leur positionnement, nous nous sommes appuyés sur la typologie
proposée par le collectif ville-campagne (2003).
Missions
Leader+ thème accueil,
cabinets d’études, agences de
DATAR massif-central
développement
Région Limousin
Médias
CVC, Village, Demain !
Formation, apports de
Chambres consulaires,
Asfodel, Place aux jeunes
compétences, intégration
associations de développement
INTERFACE
Information et
PROXIMITE
Exemples
Services de l’Etat, régions,
APPUI
Appui aux territoires
Types de structures
communication
et de conseils/services…
Accueil et
Communes, communautés de
Espace Séronnais, Cap
accompagnement des
commune, pays, PNR, GIP,
actif, sites de proximité
candidats à l’installation
association…
Rhône-Alpe, Soho-solo
Tableau 5 : Typologie des structures d’accompagnement (d’après CVC, 2003)
Nous avons choisi, dans un premier temps, de focaliser notre étude sur les structures
d’interface et de proximité car elles nous ont semblé être les plus proches des problématiques
concrètes d’accompagnement, les structures d’appui étant essentiellement des dispositifs
destinés à aider les territoires à mettre en place une politique d’accueil.
Après une recherche documentaire sur chaque structure, nous avons choisit, dans un
premier temps, d’en analyser sept plus précisément. Elles ont été contactées afin de réaliser un
premier entretien exploratoire, en face à face (CVC, acteur rural, soho-solo, place aux jeunes)
ou par téléphone (Asfodel, Cap’actif, Espace Seronnais) et d’obtenir une liste de contact
d’entrepreneurs qui seraient susceptibles d’être enquêtés dans la deuxième phase de l’étude.
10
Le guide d’entretien utilisé était basé sur un questionnement large, avec des questions de
relance éventuelles, l’objectif étant d’obtenir les données suivantes :
-
historique, moyens, financement, rayonnement géographique, partenariats éventuels
-
caractéristiques du territoire d’intervention
-
rôle dans l’accompagnement : stade du processus accompagné, outils, actions,
résultats
-
difficultés et spécificités de l’accompagnement de porteurs de projet d’installation en
milieu rural.
Les trois premiers types de données ont pu être recoupés (voir tableaux ci-dessous) à
partir des entretiens et de l’étude documentaire (sites Internet, rapports, brochures de
présentation…). En ce qui concerne les difficultés rencontrées et les perceptions de l’enquêté
sur les spécificités de l’accompagnement de porteurs de projet d’installation en milieu rural,
nous avons réalisé une codification par thèmes des entretiens retranscrits (Miles et Huberman,
2003) à partir d’un plan général de codage dont la structure était la suivante :
-
difficultés et spécificités liées à la diversité du public
-
difficultés et spécificités liées au milieu d’implantation et au caractère atypique des
projets
-
difficultés et spécificités liées à l’imbrication entre projet de vie et projet
entrepreneurial.
2.2. Présentation des structures enquêtées
Nous ne présentons, ici, que les actions réalisées par ces structures dans le cadre d’un
accompagnement des porteurs de projets. La plupart travaillent également sur des axes
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connexes : sensibilisation auprès des élus et des acteurs locaux, marketing territorial, mise en
réseau d’acteurs de l’accompagnement, recherches …
⇒ Les structures d’interface ayant une mission d’information et de communication.
L’objectif de ces structures est essentiellement de mettre en relation des porteurs de
projets potentiels se trouvant dans des grands centres urbains (notamment région parisienne)
avec des territoires ruraux souhaitant accueillir de nouveaux entrepreneurs. Ils ont donc une
vocation nationale.
Statut
Collectif ville campagne
Association regroupant 16
membres : publics, privés, médias
1999
National, implanté en Limousin
Création
Niveau
territorial
Organisation 3 employés
Public
Ante création / Idée
L’acteur rural
SARL de presse
1992
National, implanté dans l’Orne
Equivalent 9 employés temps plein
Du porteur d’idée au néo-rural déjà
installé
Constat de
Aspect « projet de vie » occulté
Pas de magazine sur la campagne et
départ
dans l’accompagnement traditionnel les initiatives en milieu rural
+ manque en méthodologie
Outils/actions • Permanence téléphonique
• Village magazine : parcours
en place
• Sessions information1/2 journée d’installés, petites annonces…
dans les centres émetteurs (Paris)
• Edition d’ouvrages
• Foire à l’installation bi-annuelle à • Centre d’information consultable
Limoges
sur place ou à distance
• Site Internet
Outils/actions • Dispositif d’appui-amont sur 1 à 3 • Télévision de débat sur le monde
en projet
mois en partenariat avec Airelle et
rural
Région Limousin : Alternance
• Ouverture sur l’Europe
formation à Paris et visite territoires
• Site Internet portail
Tableau 6 : les structures d’interface avec mission d’information
Les actions mises en place sont essentiellement à destination d’un public en phase d’antecréation n’ayant pas de projet entrepreneurial précis mais un projet personnel de migration
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vers le milieu rural. Il s’agit donc d’accompagner le choix du lieu d’implantation et
éventuellement une première phase d’émergence d’un projet de création d’entreprise.
⇒ Les structures d’interface ayant une mission de formation.
L’objectif est ici encore de mettre en relation un porteur de projet avec un territoire rural
mais cette fois-ci à une échelle territoriale plus réduite, en général un département.
Place aux jeunes
Asfodel
Statut
Association, modèle québécois
Association
Création
1996 (en Ardèche), 2001 (structure 85 (Peuple et culture Isère) 1992
nationale)
(asfodel)
Niveau
10 territoires (départements ou
2 départements : Drôme (437 000
territorial
pays) en fonctionnement + 10 en
hbts) et Ardèche (288 000 hbts)
cours de mise en place
Organisation 1 chargé de mission par territoire
8 employés
Public
Jeunes diplômés (bac + 4 et 5)
De l’idée à l’opérationnalisation du
Ante création / Idée
projet par rapport au territoire
Constat de
Manque de matière grise en milieu Recherche Peuple et Culture Isère
départ
rural car les jeunes partent pour les (années 80) : concept d’exploitant
études et ne reviennent pas.
rural.
Carences des chambres consulaires Accueil de porteurs de projet en
qui privilégient les gros projets
pluri-activité mais avec très peu ou
(>10 employés).
pas de composante agricole
Outils/actions • 3 week-end sur le territoire par
• Formation Exploitant agricole 1an
en cours
groupe de 10 à 15 jeunes
• Formation Entreprise Rurale depuis
Obj : constitution d’un réseau
1996 individualisée par modules.
collectif, donner les clefs d’entrée
• Animation réseau (feuille info, fêtedu territoire, susciter un esprit
foire annuelle, rencontres
entrepreneurial, accompagnement
thématiques) de 250 personnes
dans les démarches auprès des
• Etudes de faisabilité, guide de
chambres consulaires
projet
• Montage de coopératives
• Guide du réseau : annuaire
d’emploi
qualitatif
Outils/actions • Adapter la méthode aux activités • Guide des compétences des
en projet
artisanales et de maintenance
membres du réseau
• Réseaux de proximité par microrégions
Tableau 7 : les structures d’interface avec mission de formation
13
Les actions mises en place sont destinées à un public souvent déjà en cours de processus
migratoire. Il s’agit donc de préciser le projet entrepreneurial par deux types d’actions:
-
connecter les accompagnés à un réseau local d’acteurs afin de diminuer les fragilités
liées à la rupture géographique et sociale
-
leur faire acquérir les compétences nécessaires au projet (formations) afin de diminuer
les fragilités liées à la rupture professionnelle et/ou avec le salariat.
⇒ Les structures de proximité
L’objectif est ici l’accompagnement concret du porteurs de projet jusqu’à l’installation sur
le territoire choisit. Le rayonnement géographique est généralement un pays, un parc naturel
régional ou une communauté de commune. Soho-solo se situe à un échelon départemental
mais n’agit que sur un certain type de porteurs de projet.
Type
Création
Niveau
territorial
Soho-solo
Programme CCI Gers
Projet européen dans 5
zones Irlande, Portugal,
Espagne, France
Cap actif
Réseau de 23 structures
(accompagnement +
élus) signataires d’une
Charte
Financement Leader +
2004
PNR Livradois Forez
180 communes
100 000 hbts.
ESPACE
Association à l’initiative de
4 néo-ruraux, CA (5 élus +
7 habitants non élus)
Ressources constantes
mais prestataire
extérieur pour la mise
en place
Solos + solos prospects Tout porteur de projets
Recherche Téléparc sur Manque de lisibilité
impact TIC a montré les offre + cloisonnement
enjeux de l’accueil de
structures
solos
2 animatrices (financés par
Etat + conseil général)
2004
Département du Gers
(173 000 hbts) + 5 à 6
territoires pilotes en
cours de mise en place
Organisation 1 chargée de mission +
personnel du CEEI
Public
Constat de
départ
14
1998
Communauté communes
du Séronnais (3000 hbts,
en progression de 10%
De l’idée à l’installation
La plupart des nouvelles
entreprises du territoire
étaient crées par des néoruraux
Outils/actions • Annuaire des solos
en place
• Centre de ressources
• Plate-forme
d’intermédiation
• Petits déjeuners
professionnels
• Groupes de travail
dans les villages pilotes
• Parrainage par des
chefs d’entreprise
• Référent qui assure
lien porteurs /structures
• Concours création
d’entreprise
• Réunion mensuelle
pour étudier les projets
et se répartir les rôles
• Accueil : filtre,
vérification adéquation
projet/territoire
• Visites du territoire
• Réunion mensuelle
d’étude des projets
• Parrainage bénévole par
la population locale
• Repas installés/parrains/
porteurs de projet
• Formation des parrains
par cabinet extérieur
Outils/actions • Guide accueil bilingue • Pérennisation du
en projet
réseau
• Guide professionnel
•
Animation du réseau
• Centres de ressources
supplémentaires
• Travailler sur le
collectif avec l’Union
• Géoportail
régionale des SCOP
• Espace d’échanges
entre solos sur le site
Internet
• Site Internet portail
avec les territoires du
programme
Tableau 8 : les structures de proximité
A ce niveau territorial, les actions sont beaucoup plus diverses étant donné l’étendue de la
phase du processus accompagné (de l’idée à l’installation). En effet, certains porteurs de
projet, ayant une idée précise du lieu de migration, s’adressent très tôt à ces structures locales.
De plus, ces dernières communiquent parfois directement à une échelle nationale voire
européenne pour attirer de nouveaux arrivants. Par conséquent, elles mettent également en
place des actions de sensibilisation et de formation. Deux types de structuration du service
d’accueil et d’accompagnement apparaissent:
-
sous forme de guichet unique (soho-solo, espace)
-
sous forme de réseau d’acteurs de l’accompagnement (cap’actif)
De part ce rôle premier d’intermédiation, les actions sont essentiellement:
-
vérification de l’adaptation du projet aux potentialités du territoire (recherche de
locaux, études de marché…)
15
-
orientation des porteurs de projet vers les interlocuteurs adéquats (chambres
consulaires, mairies…)
-
suivi du projet (parrainage) et mise en réseau des acteurs compétents
Au delà des actions mises en place, nous avons chercher à analyser les perceptions qu’on
les accompagnants de ce public.
2.3. Premiers résultats : les spécificités de l’accompagnement à l’installation à la
campagne
Bien que notre étude n’en soit encore qu’à un stade exploratoire, vu le nombre limité de
structures enquêtées et la faible contextualisation de ces enquêtes (nous n’avons pour l’instant
réalisé d’entretiens qu’avec le directeur de la structure ou le chargé de mission responsable),
nous pouvons déjà indiquer, ici, les spécificités de l’accompagnement des candidats à
l’installation en milieu rural perçues par nos enquêtés et les confronter à celles envisagées à
partir de notre revue de littérature.
Tout d’abord, les spécificités liées à la diversité du public sont effectivement mises en avant
et deux conséquences sont évoquées :
-
la nécessité d’une analyse approfondie des motivations du porteur de projet
-
la nécessité pour les accompagnants d’être polyvalents.
16
Extrait d’entretiens
« Il y a un travail assez poussé au niveau du bilan de compétences, au niveau de la
motivation, au niveau des compétences transférables au projet, au niveau des motivations
personnelles. »
« C’est difficile dans le sens où on a une demande et des besoins qui sont vraiment très très
divers et variés quoi. »
« Nous, c’est vrai qu’on a des demandes qui partent dans tous les sens et que pour y répondre
et être le plus réactif possible, surtout auprès des anglophones pour lesquels il faut être très
très réactif sinon on perd très rapidement le contact, donc du coup ça demande une certaine
polyvalence. »
De plus, les spécificités liées au milieu d’implantation et au caractère atypique des projets
sont également soulignées, avec la problématique particulière de l’accompagnement à la
pluri-activité qui ne correspond pas au traditionnel découpage sectoriel (agriculture,
commerce, artisanat) des structures d’accompagnement.
Extraits d’entretiens
« Nous avons accueillis de plus en plus de personnes qui avaient une composante agricole
très très faible, voire plus du tout de composante agricole, pour autant qui avait un projet
toujours en pluri-activité. Et du coup, nous avons développé un nouvel outils de formation,
formation modulaire et individualisée »
« Il va falloir forcément être dans une logique de puri-activité dans de nombreux cas, donc ça
veut dire une capacité à accompagner ces dynamiques spécifiques tant du point de vue de la
composante organisationnelle que du point de vue juridique, fiscal et social, ou même que du
point de vue familial j’allais vous dire. »
« On fait le même constat partout : Seuls peuvent rester ceux qui ont deux, voire trois métiers,
des pluri-actifs ((…)) Mais tous ces gens là ne sont pas dans les normes, pas conformes. En
définitive, beaucoup repartent vers des villes moyennes, faute d’avoir pu se stabiliser. »
Enfin, l’imbrication entre projet personnel et projet entrepreneurial apparaît être pour les
sept enquêtés une spécificité majeure et la raison même d’exister de structures spécifiquement
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dédiées à l’accueil de candidats à l’installation à la campagne dans la mesure où un simple
accompagnement professionnel ne suffit pas.
Extraits d’entretiens
« On ne travaille pas que sur un projet de création d’activité mais vraiment un projet de vie »
« Tu peux pas aider quelqu’un à s’installer professionnellement en oubliant le côté humain,
sa famille, le logement tout ça. C’est complètement lié. »
« L’accompagnement professionnel occultait ce qui, nous, nous est apparu comme étant
primordial dans cette démarche, c’est à dire l’aspect projet de vie. »
Cependant, un élément, moins apparent dans la revue de littérature, est également
fréquemment évoqué : c’est l’imbrication entre projet entrepreneurial et projet de territoire et
le rôle de l’accompagnement dans la recherche de l’adéquation entre l’un et l’autre. D’ailleurs
beaucoup d’actions mises en place visent cet objectif : découverte du territoire, mise en réseau
avec des acteurs locaux, confrontation du projet aux potentialités locales…
Extraits d’entretien
« la particularité, pour moi, c’est évidemment de pouvoir intégrer dans l’accompagnement la
dimension de comment la personne va pouvoir s’ancrer dans le territoire »
« les gens ((accompagnateurs)) pouvaient parfois posséder parfaitement la démarche et la
méthodologie en terme de projet professionnel mais étaient complètement démunis sur le
territoire, sur le choix du territoire, sur l’importance du territoire. »
« L’an dernier, le conseil régional de… à fait une promo à Paris et ça a été mal vécu par les
territoires car on n’a pas été consultés et on a été inondés d’offres, notamment de création de
gîtes et de multiples ruraux alors qu’aujourd’hui, c’est pas ce que l’on cherche et c’est pas
viable. »
Nous proposerons donc ici que la spécificité d’un tel accompagnement repose sur la
gestion du triptyque projet de vie / projet entrepreneurial / projet de territoire. « Pour nous,
tout se résume à ce tripode ou tri-pied, projet de vie/projet professionnel/projet de territoire
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et toutes les interactions qu’il peut y avoir entre ces différents piliers. ». L’accompagnement
des candidats à l’installation s’appuierait donc à la fois sur des outils issu des sciences de
gestion, des sciences humaines et du développement local.
Développement local
Projet du territoire
Projet de vie
Accompagnement
Projet entrepreneurial
Sciences humaines
Sciences de Gestion
Schéma 2 : Le triptyque projet de vie/projet entrepreneurial/projet de territoire
CONCLUSION
A partir d’une revue de littérature portant sur le processus entrepreneurial chez les néoruraux et d’une série d’entretiens exploratoires auprès de structures d’accompagnement, nous
pouvons proposer que la spécificité de cet accompagnement réside dans la gestion d’un
triptyque projet de vie/projet entrepreneurial/projet de territoire.
Se pose alors la question des outils adéquats. Si certains ont déjà pu être observés dans les
structures enquêtées (sessions de présentation du territoire, parrainage par la population
19
locale, gestion des questions de logement, de scolarités, d’emploi du conjoint,…), des études
complémentaires doivent être menés pour pouvoir en tirer des conclusions.
De plus, nous pouvons nous questionner quand à la pertinence de la recherche
d’adéquation entre le projet du territoire et le projet entrepreneurial. L’analyse des pratiques
de gestion d’entrepreneurs néo-ruraux nous permettra de déterminer si un encastrement
territorial de la TPE est nécessaire à sa viabilité, voire souhaitable.
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