Signe de l`Amour de Dieu - Scouts Unitaires de France

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Signe de l`Amour de Dieu - Scouts Unitaires de France
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Signe
de l’Amour de Dieu
Exercer le ministère de la pénitence à AUSCHWITZ, c’était aller
au devant de l’irréparable. Les autorités SS avaient donné des
consignes strictes et ne supportaient aucune infraction. Mais pour
le Père KOLBE, le besoin des âmes en détresse primait sur tout.
Bien que cela fût sévèrement interdit et puni, même de mort, le
Serviteur de Dieu confessait les prisonniers le soir en cachette.
« En juillet 1941, Joseph STEMLER, qui était tombé malade,
fut envoyé à l’infirmerie du camp, où un avocat de Varsovie lui
apprit sa présence dans la même salle que lui : “A la tombée de
la nuit, je ne suis glissé à quatre pattes jusqu’au lit du Père, et
j’ai eu avec lui une assez longue conversation. Nous avons
parlé des rapports existants entre les prisonniers et du manque
de réconfort religieux. Le Père KOLBE se déclara prêt à
confesser ceux qui réussiraient pendant la nuit à se glisser jusqu’à son lit. Dans la même salle, il y avait une centaine de
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malades. J’en connaissais un certain nombre qui étaient prêts à
prendre le risque de quitter leur lit pour aller se confesser. Après
s’être confessés, ils informaient leurs voisins, et ainsi pendant
plusieurs nuits se poursuivit la procession des prisonniers, entre
les lits et sous les lits, vers la paillasse du Père KOLBE qui dormait exprès en bas. Je me suis approché encore une fois de sa
paillasse, mais nous n’avons réussi qu’à nous serrer la main,
parce que les gardes et les mouchards surveillaient les contacts
suspects des prisonniers avec le Père KOLBE” ».
(Procès de canonisation)
Dans la solitude putride des paillasses de l’hôpital du camp, malgré les
menaces de mort des gardiens et l’épuisement physique, le Père
KOLBE continue à confesser chaque prisonnier qui se présente à lui.
Voilà l’expérience du combat contre le mal dans toute sa radicalité : le
père a le choix entre tenter de sauver sa vie en faisant profil bas, en
gardant la force de sa Foi pour lui-même, ou faire le pari insensé de
risquer la mort pour quelques gestes… Et pourtant, il choisit le témoignage le plus difficile, le plus aride !
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Il choisit de porter la miséricorde au cœur de l’enfer, de vivre jusqu’au
bout sa vocation de prêtre. Le Père KOLBE passe ses nuits à confesser – c’est-à-dire à témoigner que l’Amour de Jésus crucifié est plus
fort que la haine.
Où que nous soyons, au plus profond de la détresse physique et morale, Dieu nous accompagne. Pas de concession pour les chevaliers porteurs du Christ ! Maximilien a choisi de témoigner de sa Foi, quoi qu’il
puisse lui en coûter.
Quand on ne peut pas faire plus, juste un instant de prière offert au
Père : pas forcément parler de l’Evangile en exégète savant…
Pour avancer...
• Jusqu’où es-tu prêt à aller pour vivre ta Foi ?
• Prends-tu le temps de la partager avec les gens qui t’entourent ?
• Comment concrètement peux-tu refuser à ton tour de
céder aux puissances de mort qui cherchent à te faire
renoncer à Jésus ?
• Trouve un ou deux petits gestes du quotidien que tu
peux revêtir d’Amour pour rendre témoignage.
« J’avais faim et vous m’avez donné à manger,
j’avais soif et vous m’avez donné à boire… »
Matthieu (25, 35)
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Mener
les autres à Dieu
« Je ne crains pas la mort, nous disait-il souvent, je ne crains
que le péché ». Et il nous exhortait à ne nous attacher qu’au
salut de nos âmes.
« Si vous veillez avant tout à ne pas pécher, si vous priez le
Christ et si vous implorez la Vierge Marie, vous connaîtrez la
paix » ne cessait-il de nous répéter, et il nous désignait le Christ
comme le seul soutien, le seul recours possible.
Lui-même, nous le constations régulièrement, avait remis sa vie
entre les mains de Dieu. Entièrement abandonné à sa Volonté,
aimant par-dessus tout le Seigneur Jésus et Notre-Dame, il arrivait à faire passer cet amour en nous. On aurait dit que, par instants, une force transcendante émanait de lui et lorsqu’il nous
parlait de Dieu, il donnait l’impression de ne plus appartenir à
cette terre.
J’ai connu beaucoup de prêtres mais aucun dont la foi en Dieu
fût si profonde et si indestructible. Je l’appelle « l’apôtre
d’AUSCHWITZ », parce qu’il consacrait tous ses moments de
liberté à nous aider. Il nous faisait prier et il nous confessait, il
parlait beaucoup avec nous aussi. Après chaque confession,
j’avais l’âme plus sereine et je voyais le monde différemment.
Maximilien ne s’y était pas trompé : le véritable danger est celui de la
mort de l’âme. Pour lui qui a fondé sa vie dans une étroite relation à Dieu
par la prière quotidienne, s’abandonner à la Volonté de son Créateur est
avant tout la promesse de ne pas se couper de Lui par le péché. En effet,
si la mort de l’âme est le mal suprême, bien plus à craindre que l’épuisement physique, quoi de plus important que de lutter pour la préserver
des attaques du mal ?
Apôtre, c’est-à-dire littéralement « envoyé » de Dieu au fond de l’enfer
du camp, Maximilien combat en chevalier pour sauver ces âmes qui
l’entourent. Son épée toute puissante ? la Miséricorde de Dieu, celle qui
perce les armures les plus épaisses et les cuirs les plus endurcis.
Le père Kolbe répare sans cesse ce lien vital entre Dieu et les hommes :
la prière au cœur de chaque homme libre. Cette petite fenêtre par laquelle chaque prisonnier peut encore contempler l’infinité aimante de Dieu,
Maximilien travaille sans relâche à la garder ouverte.
Pour avancer...
• Quels engagements concrets peux-tu prendre pour ne pas
te couper de la Miséricorde de Jésus ?
• Demande à ton aumônier par quelles lectures (vies de
saints, témoignages…) tu peux nourrir ta relation avec Dieu.
• Entraînes-tu, comme Maximilien, tes amis, ta patrouille,
ta famille à prier ?
« Revenez à moi de tout votre cœur, (…) revenez au Seigneur
votre Dieu, car il est tendre et miséricordieux »
(Témoignage d’un camarade prisonnier).
Joël (2-19)
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Apôtre
pour ses frères
Ecoutons des amis de Maximilien qui ont survécu nous parler
de cet ami extraordinaire :
« Il nous exhortait à persévérer avec courage et à ne pas perdre
confiance ; il nous suppliait de ne rien abandonner de nos exigences morales et il affirmait que la justice de Dieu existait et
finirait par être victorieuse des nazis. Nous l’écoutions si attentivement que nous en arrivions à oublier pour quelques instants
notre faim et notre humiliation ».
« Il nous disait que nos âmes étaient toujours bien vivantes, de
même que notre dignité de polonais et de catholiques. L’âme
apaisée, l’esprit réconforté, nous retournions à nos blocks en
nous répétant ses paroles d’encouragement : Non, nous ne capitulerons pas ! Oui nous devons survivre ! Ils ne parviendront
pas à détruire en nous notre âme de Polonais ! ».
Maximilien Kolbe te ressemble parfois, CP : il est à la tête d’un
petit troupeau d’âmes perdues, qui s’accrochent à lui comme à
une bouée dans la tempête. Mais il est proche de toi aussi, toi
qui n’es pas encore chef : autour de toi, dans ta vie de tous les
jours, des personnes t’observent à la dérobée, silencieusement.
Comme Maximilien, tu as pour vocation de réconforter l’âme
de l’autre, de lui rendre espoir et sérénité. Au cœur de la tempête, alors que gronde la tentation du désespoir, tu possèdes la
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force de l’Amour de Dieu : ce n’est pas toi qui rendras la paix
aux autres, mais c’est la force de la Parole que tu leur portes.
En actes, ou par des mots, ils ne s’y tromperont pas et, comme
les amis de Maximilien, ils reprendront courage.
« Le scout sourit et chante dans les difficultés » : cela va bien
plus loin qu’une gentille philosophie de la vie heureuse ! Jésus
est ta force – inexorable. Tu dois devenir contagieux de cette
Paix divine qui t’est offerte par ta relation avec Dieu. Tu dois
transmettre aux autres ce grand élan d’Amour. Tu es toi aussi
un apôtre – un apostolos : littéralement, un envoyé.
Ainsi, sourire et chanter dans les difficultés, refuser la tentation
du désespoir, c’est témoigner de la puissance de Dieu dans ta vie,
et de la confiance réelle et totale que tu Lui fais. Alors tu rayonneras le Christ qui, par toi, réconfortera tes frères dans la peine.
Pour avancer...
• Pour apporter la Parole aux autres, il te faut la connaître,
l’aimer, la faire tienne : prends-tu le temps de lire la
Bible ? De la partager avec d’autres ?
• Quel est ton passage préféré de l’Evangile ? Sais tu dire
pourquoi ?
« Je serre ta parole dans mon coeur, Afin de ne pas faillir envers toi »
Psaume 119-11
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Signe
de l’Amour du Père
A la fin de juillet, le Père KOLBE est déplacé au block 14, dit
des « Invalides », où l’on entasse les plus faibles.
Le 31, vers 3 heures de l’après-midi, les sirènes se mettent à
hurler. Un prisonnier s’est évadé. Les représailles sont vite
annoncées : pour un prisonnier évadé, dix hommes sont
condamnés à mourir de faim dans le bunker du block 11. Dix
hommes à désigner parmi les six cents prisonniers du block 14.
Six cents hommes pétrifiés d’angoisse et d’horreur, attendent la
sentence. Le commandant adjoint au camp, le SS Karl
FRITSCH, se charge de l’affaire, secondé par l’adjudant SS
PALITCH (qui devait un jour se vanter d’avoir tué plus de vingt
mille personnes. Une référence en quelque sorte).
Dix hommes sont choisis. L’un deux pleure en pensant à sa
femme et ses enfants qu’il laisse orphelins. Mais qui peut
entendre la plainte de cet homme au milieu de tant de souffrances ? C’est alors qu’un prisonnier ose sortir du rang et
s’avance vers l’officier SS, interloqué. Le Père Maximilien
KOLBE ôte son béret, et se met au garde à vous devant le commandant qui aboie : « Qui es tu ? ».
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Le Père KOLBE désigne alors de sa main le père de famille
effondré, François GAJOWNICZEK, et répond : « Je suis
prêtre catholique polonais ; Je suis vieux, je veux prendre sa
place, parce qu’il a femme et enfants… ». Le commandant, stupéfait, ne semble trouver alors la force de parler. Après un
moment, d’un signe de la main et d’un seul mot : « Sors ! », Il
ordonne à François GAJOWNICZEK de retourner avec les
autres détenus. Et le Père KOLBE prend la place du condamné.
Ce jour-là, deux choses extraordinaires se sont produites au camp
de concentration d’AUSCHWITZ. La première est qu’un
homme a fait le douloureux sacrifice de sa vie en prenant la place
d’un homme qu’il ne connaissait pas. La seconde est qu’un officier SS, reconnu pour son sadisme, a accepté ce marché.
Signe de l’amour de Dieu, Maximilien vit maintenant la
Passion du Christ auquel il a donné sa vie. La couronne rouge
du martyre s’offre à lui, qui choisit de donner sa vie pour sauver son prochain – reproduisant par là le geste de Jésus célébré
lors de la consécration. Pour tous ces hommes désespérés, parqués comme des animaux entre des murailles de fer barbelé,
Maximilien va assumer jusqu’au bout sa responsabilité spirituelle de prêtre : s’offrir comme l’Agneau pour un pécheur qu’il
ne connaît pas.
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« Il n’est pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses
amis », nous dit l’Evangile. Dans cet océan de misère, le père
Kolbe su garder son cœur sensible à la souffrance des autres,
et disponible pour la grâce du don total. Car Maximilien a compris que le martyre se rappelait à lui sous la forme de cette
plainte d’un père de famille envoyé à la mort. A cet instant, il
garde la liberté de poser un choix de chrétien. Dieu ne l’a pas
enfermé une fois pour toutes dans sa promesse d’enfant.
Maximilien renouvelle son choix. Il choisit librement de faire
la Volonté de Dieu.
Pour avancer...
On ne s’offre pas tous les matins en sacrifice pour sauver
les autres, c’est entendu. L’exemple de Maximilien ne doit
pourtant pas te décourager par son caractère extrême. En
effet, toi aussi, à chaque instant de ta journée, tu es en
mesure de choisir ou de renoncer au Christ, de vivre selon
l’Évangile ou non.
Discuter avec un SDF dans la rue ; prendre de ton temps,
sans t’énerver, pour aider un camarade de classe ; aller
visiter une tante malade, écrire à ta grand-mère… Les
exemples concrets remplissent ton quotidien. Alors, pour
les petites comme pour les grandes choses, choisiras-tu la
voie de la facilité, ou celle du DON de soi ?
« Laisse-toi conduire par l’esprit saint
Laisse-toi conduire par la divine Providence
Laisse-toi conduire par la miséricorde divine
Laisse-toi conduire dans la patience, dans l’amour
Laisse-toi conduire dans la paix
Laisse-toi conduire dans la confiance, avec foi et avec amour
Laisse-toi conduire par l’Immaculée »
« Ceci est mon corps livré pour vous »
1 Colossiens (11, 24)
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Retour
vers le Père
On amène alors les dix condamnés au block 11, réservé aux
interrogatoires et aux exécutions. On les déshabille, on les fait
entrer nus dans une cellule de trois mètres sur trois, sans rien
d’autre à l’intérieur qu’un seau hygiénique. Le geôlier en
refermant la porte derrière eux lâche froidement ces quelques
mots : « Vous vous dessécherez comme des tulipes ».
Les ravages de la faim et de la soif se font rapidement sentir chez
ses hommes déjà très affaiblis par les mauvais traitements. Seul
le Père Maximilien semble résister, ne se plaignant jamais, réconfortant les uns et les autres, les entraînant dans la prière ou entonnant des cantiques qu’ils reprennent avec la ferveur du désespoir.
Dieu, dans sa miséricorde, permit que le prisonnier chargé de
veiller sur les derniers jours de Maximilien KOLBE sortit vivant
d’AUSCHWITZ : « Chaque jour, désormais, les prières, le rosaire et les chants religieux se propagèrent de cellule en cellule, en
partant de celle où le Père était enfermé avec ses malheureux compagnons. Il commençait, les autres répondaient tous ensemble.
Hymnes et paroles pieuses résonnaient d’un bout à l’autre du souterrain, et j’avais l’impression de me trouver dans une église ».
Les SS eux-mêmes semblent impressionnés, mais laissent
l’agonie poursuivre son cours irrémédiable. Au quatorzième
jour, veille de l’Assomption, il reste quatre survivants gisant
sans connaissance dans la cellule, dont le Père KOLBE. Leur
vie ne tient plus qu’à un souffle. On décide de les achever par
une piqûre intraveineuse d’acide phérique. Le Père KOLBE
trouve encore la force de tendre son bras à son bourreau.
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Agonie du Christ sur le Golgotha, crucifié entre deux bandits ;
agonie de Maximilien dans le « bunker de la faim », au milieu
de ses camarades d’exécution. Jusqu’au bout, le père Kolbe
aura suivi le Christ, bu le calice douloureux du martyre. Mais
jusqu’au bout, il témoigne et rayonne l’Amour de Jésus. De
cette pièce condamnée où des hommes suppliciés s’éteignent
dans la souffrance jaillit la louange et la prière, comme une
lumière qui illumine le camp. Le père Kolbe n’a pas considéré
que, ayant offert sa vie pour celle d’un autre, il pouvait à présent mourir en paix. Jusqu’au bout, il endure le supplice en soulageant ses compagnons, en les préparant peu à peu par la
louange et la prière à rencontrer Dieu.
Dernier geste, volontaire encore : Maximilien tend son bras à
son bourreau. Sa mission s’achève sur cet ultime témoignage de
son abandon éperdu à l’Amour de Dieu, auquel il remet son
âme sans détours après avoir tant fait pour sauver celles de ses
compagnons. Le jeune Maximilien rejoint le vieux prêtre fatigué pour cueillir la couronne rouge que lui avait promise sa
Dame. « Tout est accompli ».
Pour avancer...
• « Le scout ne fait rien à moitié » : que veut dire pour toi
aller au bout de l’Amour dans les gestes de chaque jour ?
à la maison, au collège, au lycée, dans ta patrouille ?
• Quand tu regardes ton prochain, penses-tu que tu pourrais donner ta vie pour lui ? Que Jésus est mort sur la Croix
pour le sauver ?
« Père, entre tes mains je remets mon esprit »
Luc (23,46)
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Secrète Espérance
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Exceptionnellement, on enferma le corps décharné de l’apôtre
dans un sommaire cercueil de bois avant de le jeter dans la
gueule du four crématoire. Ainsi finissait son pèlerinage terrestre, le 15 août 1941, en la fête de l’Assomption. A son intrépide serviteur, la Vierge Marie remet à la fois la couronne
blanche et la couronne rouge.
Le père Kolbe est mort en martyr, il a donné sa vie pour l’Évangile et son prochain. La Vierge Marie, qui le reçoit le jour
de la fête de son Assomption, ouvre le temps de l’absence —
déjà illuminé pourtant par l’annonce de Pâques et de la
Résurrection. L’horreur continue à Auschwitz, les hommes
meurent par milliers, la guerre et ses ravages dévorent encore
des régions entières.
Et pourtant… Maximilien a détruit le mur de la désespérance,
il a ouvert une fenêtre par laquelle le ciel apparaît : ceux qui
asservissent et tuent ne peuvent atteindre l’âme. Le corps du
saint a disparu dans le four, mais son empreinte reste dans les
âmes de tous ceux qui l’ont approché.
Temps de l’attente, du silence, du désir qui grandit: patience…
Pour avancer...
• Comme Marie, je te propose de faire mémoire pendant ce
temps d’attente d’un moment fort de ce carême. Choisis
une image de la vie de Maximilien qui t’a marqué, une
parole d’évangile qui t’a touché pendant un temps de prière. Prend le temps de goûter cette parole. De regarder ce
qu’elle te dit de l’Amour de Dieu pour toi.
• Ensuite, dis au Seigneur ta confiance en sa parole, redis
lui combien tu espères en sa résurrection.
« Tu ne peux m’abandonner à la mort,
ni laisser ton serviteur voir la corruption »
Psaume 20
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« Une explosion
de lumière »
Donnons la parole à Georges Bieleck, prisonnier. Il nous aide
à prendre conscience du bouleversement spirituel que provoqua dans le sombre univers d’Auschwitz, ce geste de lumière,
et du message d’amour grâce auquel Maximilien Kolbe parvint
à réveiller autour de lui les âmes engourdies.
« Ce fut, pour le camp tout entier, un choc profond. Nous prenions brusquement conscience que quelqu’un, parmi nous, du
fond des ténèbres, du fond de cet absolu désert spirituel, avait
brandi très haut l’étendard de l’amour. Nous apprenions qu’un
homme, semblable à tous les hommes, sans rien de remarquable, un homme torturé comme nous, dépouillé comme nous
de son nom et de son identité, venait de connaître une mort
horrible afin de sauver un être auquel ne l’attachait aucun lien.
« Ainsi ce n’était pas vrai ! Cette humanité n’était ni triste, ni
laide, ni méprisable, ni digne d’être traînée dans la boue, ni
écrasée par l’oppresseur, ni submergée par le désespoir ! Des
milliers de prisonniers se rappelaient brusquement qu’il existait un autre monde, un monde plus authentique contre lequel
nos bourreaux ne pouvaient rien… Plus d’un commença alors
de chercher, à l’intérieur de lui-même, les traces de cet univers,
qui était le seul réel ; il le trouva et le partagea avec son compagnon de malheur, et tous deux sortirent fortifiés de leur douloureuse rencontre avec le mal.
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« Dire que le père Kolbe mourut pour l’un d’entre nous ou
pour telle catégorie d’êtres humains, c’est simplifier à l’extrême une réalité grandiose. En mourant, il sauva des milliers
d’hommes. C’est là que réside la véritable dimension de sa
mort, et c’est bien ainsi que nous l’avons ressentie.
« Aussi longtemps que nous vivrons, nous qui avons connu
Auschwitz, nous inclinerons la tête en mémoire de cet évènement comme, à l’époque, nous inclinions la tête devant le bunker de la mort. Oui, ce fut un choc mais un choc positif, régénérant, fortifiant, un choc salutaire. Nous restâmes d’abord
comme hébétés devant ce geste mais il fut pour nous une
immense explosion de lumière dans la nuit noire du camp. »
Le tombeau est vide ! Le père Kolbe a vécu le quotidien des
prisonniers du camp, la faim, les privations, les coups, le froid.
Il est mort misérablement, victime insignifiante sur la liste des
exactions du siècle… Et pourtant, le tombeau est vide. Ce n’est
pas dans la mort et le souvenir que ses amis retrouvent le père
Kolbe. Il est présent en chacun d’eux, ouvre patiemment les
portes jusque-là verrouillées, introduit la lente conversion intérieure qui amorce le retour vers Dieu. Servant le Christ ressuscité jusqu’au bout, Maximilien ne pouvait rester au fond d’un
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trou alors que Jésus le tirait à sa suite : « immense explosion
de lumière », le saint a rejoint son Créateur pour continuer à le
louer, à le servir, en intercédant sans cesse pour ceux qui
demandent ses grâces.
Maximilien, notre grand frère martyre en Christ, celui qui toute
sa vie a poursuivi les deux couronnes que lui avaient offertes la
Sainte Vierge : il t’attend, il ne demande qu’à te donner la main
pour t’accompagner vers Jésus ; te tirer vers la lumière de la
Résurrection. Sa main se tend, pour toi. Veux-tu la saisir ? Veux
tu marcher avec Jésus ressuscité ?
Pour avancer...
• Tu vis la joie de Pâques, source de ta vie de Chrétien. La
portes-tu en toi, sur ton visage ? Montres-tu au monde une
tête de déterré ou de ressuscité ? – Prend le temps de
chanter, de louer le Seigneur en ce jour de fête : la mort
est vaincue, le Christ est vivant !
• Tu es à ton tour envoyé en mission dans le monde, là où
tu vis, auprès de ceux qui t’entourent. C’est à toi de leur porter ce message brûlant de l’Amour de Dieu. À l’image du père
KOLBE, comment vas tu répondre à ta vocation de baptisé,
c’est à dire témoigner de la foi et de la joie qui t’habite ?
« Le peuple qui demeurait dans les ténèbres a vu se lever
une grande lumière; sur ceux qui demeuraient dans le pays
de l’ombre et de la mort La lumière s`est levée. »
Matthieu 4-16
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« Chanter,
c’est prier deux fois. »
Saint Augustin
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Consécration à Marie
Je suis tout à Toi
Texte :
Père Maximilien Kolbe
Musique :
Frère Jean-Baptiste de la Sainte Famille o.c.d.
Paroles et musique :
P. Lemoine (Notre Dame de Vie)
© Editions du Carmel, 84210 Venasque.
Recueil «Toi qui nous aimes»
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Couronnée d’étoiles
(Nous Te saluons)
Musique : M. Dannaud
Paroles : Chants de l’Emmanuel (A. Dumont)
© 2000, Editions de l’Emmanuel, 26, rue de l’Abbé Grégoire,
75006 Paris. Tous droits réservés.
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Appelés Enfants de Dieu
(Béni soit Dieu le Père)
Esprit de Dieu,
souffle de vie
Paroles et Musique :
Chants de l’Emmanuel (A. Dumont)
Paroles et Musique :
Chants de l’Emmanuel (J.-M. Morin / P. et V. Mugnier)
© 2000, Editions de l’Emmanuel, 26, rue de l’Abbé Grégoire,
75006 Paris. Tous droits réservés.
© 2000, Editions de l’Emmanuel, 26, rue de l’Abbé Grégoire,
75006 Paris. Tous droits réservés.
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RÉDACTEUR EN CHEF :
Augustin Bourgue
RÉDACTEURS :
Aymeric Jeanson
Benjamin Hoellinger
François-Xavier du Mesnil
Maxence Pouamere
Jean Bernard
Benoit Liard
ILLUSTRATIONS :
Ségolène Bonnet
COUVERTURE :
Portrait de
Saint Maximilien de Kolbe
DIRECTEUR
DE LA PUBLICATION :
Thierry Berlizot
COMITÉ DE DIRECTION :
François-Xavier du Mesnil
Marie Claret
Philippe de Robien
FABRICATION/PRODUCTION
Éditions C.L.D.
8, 10, 12 rue du Docteur Herpin
37000 Tours
NUMÉRO D’IMPRIMEUR :
A 759/1635
Supplément de la revue
Woodcraft et Pourquoi-pas ?
prix 4,60 Euros
NUMÉRO ISSN :
RÉFRENCES :
• Le Père Kolbe, de J.-F. de
Louvencourt, collection Prier 15
jours, Editions Nouvelle Cité
• La mission de l’Immaculée
du Père Kolbe,
de J.-F. Villepelée
• Doctrine Mariale du Père Kolbe
de H.-M. Manteau-Bonamy,
Editions P. Lethielleux
• Maximilien Kolbe,
le Saint d’Auschwitz,
de P. Treece, collection Chemin
d’Éternité, Editions Pygmalion
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0750-4047
DÉPÔT LÉGAL :
Mars 2006
loi n° 49-956
sur les publications
destinées à la jeunesse
COMMISSION PARITAIRE
N° 256-65-AS
TOUS DROITS RÉSERVÉS
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SCOUTS UNITAIRES
DE FRANCE
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21-23, rue Aristide Briand
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