pages 20 et 21 - Conseil Général de Lot-et
Transcription
pages 20 et 21 - Conseil Général de Lot-et
LE S TALENTS DU 47 Le fer en toute liberté Dans la vaste demeure médiévale où il est installé à Boé, Willy Labruyère trouve l’espace et l’inspiration nécessaires pour laisser libre cours à ses talents de ferronnier d’art. Ses sculptures traduisent un regard neuf et décalé sur le monde des objets, où l’on perçoit son plaisir d’être différent et son goût pour le bel ouvrage. CG47 – Xavier Chambelland W IL LY L A BRU Y ÈRE , FERRONNIER D’A R T À BOÉ La Malle arrière d’une vieille Opel Olympia devient un canapé. Entre les vieilles pierres de son château de Lamothe-Bézat à Boé, Willy Labruyère cultive ce lien avec le passé qu’il affectionne, non par repli frileux mais par respect de ce que la main de l’homme a déjà créé. Il s’est d’abord enthousiasmé pour les vieilles voitures des années cinquante qu’il a longtemps collectionnées. « Il n’y avait pas à l’époque de pensée unique en matière de design automobile, il y avait alors beaucoup plus d’originalité, de volupté dans les formes », explique-t-il. Il s’amuse à redonner un sens, à transformer en objet d’art tout ce qui a perdu son utilité première. La malle arrière d’une vieille Opel Olympia reprend du service comme canapé, le phare rescapé de l’antique Delage de son grand-père devient une superbe lampe art-déco. À cet art consommé de redonner vie à des objets en les plongeant dans un nouvel univers, Willy ajoute, malicieux, le mélange des genres. Pour un client qui lui demandait des chaises pliables, faciles à ranger, il a conçu des chaisescintres afin qu’elles puissent être accrochées dans une penderie. « Cette écoute du client afin de lui apporter la réponse qui lui convient le mieux fait partie de ma démarche créative. C’est un petit jeu amusant que de deviner ce que les gens sont prêts à recevoir. » Et les demandes des clients sont parfois insolites ! Pour exemple, cette dame qui souhaitait remplacer les volutes ciselées d’un soupirail par des attributs masculins dans toute leur expressivité. CG47 – Xavier Chambelland Trophée s de s champion s La sculpture des super sportifs C’est à Willy Labruyère que le Conseil général a confié le soin de préparer les trophées qui ont été remis le 9décembre dernier au Temple-sur-Lot aux super champions lot-et-garonnais médaillés au cours de la dernière saison (page 23). Willy a saisi un coureur en plein mouvement, évoquant la symbolique du passage du relais et, dans l’aspect brut de sa sculpture, la vérité du sportif qui se livre tel qu’il est dans son effort. CG47 – Xavier Chambelland LOT-ET-GARONNE MAGAZINE DU CONSEIL GÉNÉRAL 20 Parfois aussi, se libérant du monde des objets environnants, l’inspiration jaillit, vive et claire dans les traits d’un dessin puis de quelques pièces de récupération. De quelques barres de fer naît un vélo imaginaire aux lignes si épurées que l’on doit certainement s’envoler en y pédalant... Rien ne se perd, tout est motif à sa libre expression artistique. Quelques chutes de tôles deviennent sur le mur de sa salle d’exposition un flamboyant patchwork. L’artiste a également trouvé la solution pour recycler les vieilles peluches et jouets d’enfants que l’on garde dans des cartons au grenier, parce que l’on ne veut pas les jeter mais que l’on finit par oublier. Placés dans un grand aquarium de fer forgé, ils égayent de leurs couleurs vives le bar dont l’aquarium sert de support. « Mon attirance pour le travail du métal s’est révélée un peu par hasard, au gré d’une formation qui devait me conduire à l’œnologie mais qui m’a finalement amené dans la forge d’un dinandier où mon apprentissage a été une révélation », confie-t-il. Ce goût du travail du métal, Willy aime le faire partager aux hôtes qu’il accueille dans le grand gîte qu’il a aménagé dans son château avec sa compagne Fabienne. Une demeure régulièrement ouverte aux artistes. Ses salles d’exposition ont déjà accueilli l’exposition annuelle des Métiers d’art organisée sous l’égide de la Chambre de Métiers, et le premier marché de Noël des Créatrices en décembre. CG47 – Xavier Chambelland CG47 – Xavier Chambelland N° 17 FÉVRIER 2012 Rien ne se perd, tout se transforme CHÂTEAU LAMOTHE-BÉZAT Willy Labruyère 47550 Boé 05 53 47 32 33 [email protected] www.willy-labruyere.com LES ARCHITECTES DU COLLÈGE DE MONFLANQUIN Collège : un lieu vivant Les coulisses d’un défi S’adapter à ses utilisateurs d’architectes qui, sous la houlette du cabinet Cauty et Laparra de Villeneuve-surLot, mandataire du projet, a fait sortir de terre le nouveau collège Haute qualité Alexandre Mouaci environnementale (HQE) Joseph-Kessel de Monflanquin. Thierry Cauty et Jacques Laparra sont spécialisés dans les bâtiments à caractère public. collèges…) car les références sont indispensables pour remporter les concours que les maîtres d’ouvrage organisent afin d’aiguillonner la créativité des architectes. « Ces concours constituent des temps forts de notre métier, avoue Jacques Laparra. Cela nécessite de notre part des qualités de synthèse mais aussi d’intuition pour deviner, au-delà des écrits, quelles sont les véritables attentes du maître d’ouvrage. » Dans un délais très court, l’architecte doit alors concevoir son projet, réunir une équipe et s’engager sur un chiffrage. pour nourrir notre créativité. » Une fois retenu, le projet est ensuite affiné. Une étape clef qui demande une grande qualité d’écoute. « Cela peut apparaître comme des détails pour le maître d’ouvrage, mais cela peut s’avérer extrêmement important pour la conception finale du bâtiment, ajoute Jacques Laparra. Nous exerçons à cette étape du projet notre rôle de conseil ce qui implique de notre part conviction et pédagogie afin d’amener nos interlocuteurs, à l’occasion du projet, à avoir un regard neuf sur la manière dont ils exercent leur métier. » Accepter d’être remis en cause « C’est au départ un travail que Jacques et moi avons l’habitude d’initier seul, dit Thierry Cauty. La concertation s’élargit ensuite aux autres collaborateurs de l’agence puis à nos partenaires extérieurs. Cela nécessite d’accepter la remise en cause, mais cela est nécessaire « Les premiers coups de crayon sur le calque recouvrant le plan masse sont déjà l’aboutissement d’un long travail»,expliquent Éric Haziza et son collègue Bernard Ruiz. Haute qualité environnementale Alexandre Mouaci Un confort naturel « Quel est le métier de ceux qui vont y travailler ?» est la 1re question que se pose Éric Haziza avant de concevoir un bâtiment. 21 Alexandre Mouaci « Les premiers coups de crayon sur le calque recouvrant le plan masse sont déjà l’aboutissement d’un long travail », explique Éric Haziza du cabinet H2R associé au projet. « On ne conçoit pas un collège comme une caserne de pompiers ou une plate-forme de compostage de boues d’épuration et sans se poser au préalable la question : quel est le métier de ceux qui vont y travailler ? », poursuit-il. Au fil des dossiers, cet impératif a conduit le cabinet Cauty et Laparra à se spécialiser dans les bâtiments à caractère public (Établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes, lycées, N° 17 FÉVRIER 2012 vision créatrice aux partenaires qu’il réunit autour de son projet. Zoom sur l’équipe D’après Éric Haziza, «l’architecte doit parfois aussi avoir l’humilité de découvrir que le bâtiment qu’il a conçu fonctionne différemment de ce qu’il avait prévu». Au collège de Monflanquin, les sorties de classe devaient mener rapidement aux sanitaires, mais c’est en réalité l’escalier extérieur qui mène directement au théâtre de verdure qui est le plus emprunté. Rançon de son succès, ce théâtre va donc être agrandi. Autre découverte: le bassin de rétention des eaux pluviales suscite la convoitise du professeur de SVT (Sciences de la vie et de la terre) qui y voit un terrain idéal d’observation de la faune et de la flore locale. Un aménagement va donc être réalisé pour le rendre plus accessible.«Le bâtiment permet ces adaptations, c’est la preuve que l’on n’a pas fait quelque chose de figé», se félicitent les architectes. LOT-ET-GARONNE MAGAZINE DU CONSEIL GÉNÉRAL Véritable chef d’orchestre, l’architecte s’apparente à un virtuose, insufflant sa Dans sa démarche Haute qualité environnementale (HQE), le Conseil général a souhaité privilégier les performances de maintenance, illustrées par la galerie technique aménagée dans les sanitaires, ainsi que le confort acoustique et visuel. La régulation de la chaleur intérieure, liée à l’ensoleillement sur les larges surfaces vitrées et à la présence des 400collégiens, est obtenue par une isolation complète par l’extérieur, de généreux pare-soleil (intégrés dans l’esthétique du bâtiment), une surventilation naturelle nocturne et un apport d’air neuf à température constante issu du puits canadien couplé.