Fiche ECO citoyen n° 32 (pdf - 254,99 ko) - Chambray-lès
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FICHE N°32 LA POLLUTION LUMINEUSE – PREMIÈRE PARTIE – Commençons par définir la pollution lumineuse : on parle de pollution lumineuse ou de photopollution lorsque les éclairages artificiels sont si nombreux et omniprésents qu’ils nuisent à l’obscurité normale et souhaitable de la nuit. Ainsi, à la tombée de la nuit, d’innombrables sources de lumières artificielles (éclairages urbains, enseignes publicitaires, vitrines de magasin, bureaux allumés en permanence…) prennent le relais du soleil dans les centres urbains jusqu’au plus petit village. C’est une forme de pollution assez peu évoquée car à priori moins néfaste pour la santé lorsqu’on la compare aux pollutions plus classiques : déchets, brouillards urbains, eaux souillées… Dès 1830, les responsables de l’éclairage à Paris n’allumaient qu’un réverbère sur deux les nuits de pleine lune : une opération plus liée à des soucis d’économies plus qu’à une pollution lumineuse qui n’était pas encore significative… Mais ce phénomène s’est amplifié en véritable nuisance, bien visible par tous ! En effet, les points lumineux ne cessent de se multiplier. En 1992, l’UNESCO consacrait, dans sa déclaration des droits pour les générations futures un volet spécifique au droit et à la conservation du ciel et de sa pureté. Puis en 2012, les congrès de Venise et Lucerne lançaient des appels aux gouvernements mondiaux pour la sauvegarde du ciel nocturne. Actuellement, l’ONU envisage de considérer le ciel étoilé comme « patrimoine commun de l’humanité ». De nombreuses images de la Terre prises de nuit par satellites rendent compte de la pollution nocturne d’année en année. Voici deux images prises respectivement en 1970 et 2000… 1970 2000 On peut dénombrer 4 types de sources lumineuses : • Les lumières des grandes agglomérations urbaines des pays à forte industrialisation : États-Unis, Europe, Japon, Taiwan… • Les voies de communication qui concentrent les populations : vallée et delta du Nil, cours du fleuve Jaune en Chine, chemin de fer du transsibérien… • Les feux de forêts qui témoignent des catastrophes écologiques et des cultures itinérantes sur brulis. • Les torchères qui brûlent sans relâche une partie du gaz qui ne peut être exploité pour l’extraction du pétrole. Cette source est sans doute la plus intense ! Le globe ci-dessous illustre bien ces sources : les lumières des agglomérations apparaissent en blanc, les torchères en jaune et les feux de forêt en rouge. Nous pouvons mesurer l’impact de cette pollution en constatant qu’une simple ampoule est visible à plusieurs kilomètres, et que dans les grandes villes les milliers de lampes allumées sont visibles à des milliers de kilomètres ! Par rapport à un indien, un américain utilise 75 fois plus d’électricité, un japonais 30 fois plus et un chinois 2 fois plus. Hong Kong est l’une des villes les plus lumineuses du monde : la pollution lumineuse est devenue une véritable nuisance et est par endroit 1000 fois supérieure à ce qu’elle devrait être (éclairage publicitaire et urbain surdimensionné) ! En France, en seulement 10 ans, le nombre de points lumineux a augmenté de 35%... Nous nous attacherons dans la prochaine fiche à décrire les conséquences de cette pollution, puis à la façon de lutter contre cette pollution lumineuse. Jean-Pierre BABLON