Bouddhisme : Rites et pratiques

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Bouddhisme : Rites et pratiques
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Bouddhisme : Rites et pratiques
Plan
Bouddhisme : Rites et pratiques............................................................... 1
Le chemin octuple .................................................................................. 1
La méditation ........................................................................................... 2
Pûjâ : l'offrande....................................................................................... 3
Les rites de la mort ................................................................................ 4
Représentations....................................................................................... 4
Le Vesak ................................................................................................. 5
Les stûpas ............................................................................................... 5
Les mandalas........................................................................................... 6
Si le bouddhisme se transmet par des textes ou des enseignements, ceux-ci ne prennent
sens qu'en tant que savoir à mettre en pratique: l'objectif est de se changer soi-même. Une
telle transftrmation nécessite un travail particulier qui passe notamment par l'apprentissage
de techniques psychiques et corporelles (les méditations). Pour un bouddhiste, il ne s'agit
pas tant d'expliquer ou de comprendre l'expérience du Bouddha que de tenter de la réaliser
à son tour, même si la pratique de la méditation se trouve le plus souvent réservée aux
moines. Pour les fidèles laïques, la tentative est simplement différée à une autre vie. Pour
l'ensemble des fidèles, les prescriptions bouddhistes ont une dimension à la fois personnelle
et collective, avec une dominante non-violente.
Ce savoir-faire se veut thérapeutique. Le Bouddha lui-même est souvent qualifié de grand
médecin, les quatre nobles vérités étant successivement assimilées à la description d'un
symptôme (première vérité: l'insatisfaction), à un diagnostic (deuxième vérité: la cause de
l'insatisfaction), au rétablissement de la santé (troisième vérité: le nirvâna), et au remède
donné (quatrième vérité: le chemin octuple). Dans]' exposition de ces quatre vérités, le
Bouddha conseille une voie médiane: la pratique religieuse ne trouve sa véritable dimension
qu'à mi-chemin de ]' ascétisme et de ]' excès des sens. La corde d'un instrument de musique
donne la meilleure sonorité lorsqu'elle n'est ni trop tendue ni trop relâchée, de même le
chemin spirituel donne le meilleur de lui-même lorsqu'il évite les extrêmes, enseigne-t-il.
Le chemin octuple
Dans sa présentation commune, le remède porte le nom de « chemin octuple ». Les huit
exercices proposés sont indissociables et doivent être pratiqués simultanément. Il s'agit de:
-la vision juste, comprendre les principes énoncés par le Bouddha: les doctrines du nonsoi et de la coproduction conditionnée, etc. ;
- la motivation juste (s'établir dans la perspective de la libération) ;
-la parole juste (ne pas mentir, etc.) ;
-l'acte juste (ne pas tuer, ne pas voler, ne pas commettre l'adultère, etc.) ;
- le moyen d'existence juste, se donner les moyens de vivre par des activités qui ne
génèrent ni violence ni souffrance ; -l'effort juste (sans tomber dans les excès de
l'ascétisme) ;
-l'attention juste ;
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-la concentration juste.
« Juste » traduit samma qui possède davantage le sens de « complet, total ». Les huit
embranchements sont le plus souvent regroupés sous trois catégories qui pourraient
représenter les trois piliers du bouddhisme: la sagesse (prajfiâ), la concentration mentale
(samâdhi) et la moralité (sMla). Le bouddhiste, ayant réalisé la nécessité impérieuse de
bouleverser ses rapports à lui-même et au monde (la vision et la pensée justes), s'engage
dans une discipline à la fois corporelle et mentale. Cette discipline concerne ses paroles, ses
actes, son choix de vie même, mais aussi les différentes capacités de l'esprit (effort,
attention, concentration).
L’ensemble de ces prescriptions ont une double dimension, à la fois personnelle et sociale.
Elles proposent non seulement de faire un travail sur soi mais également d'entrer dans un
nouveau rapport - moral- avec autrui. Cette seconde dimension sera systématiquement mise
en avant dans les traditions du Grand Véhicule où la moralité sera élevée au rang d'une
éthique du prochain. La non-violence est ainsi une vertu fondamentale pour toutes les écoles
bouddhistes.
La méditation
Le terme générique de méditation ne peut véritablement rendre compte de la variété des
exercices psychiques et corporels proposés par le bouddhisme. LInde, bien avant lui,
connaissait de semblables techniques. Des figurines représentant des personnages assis en
« lotus» (padmâsana) - la posture de méditation utilisée par le Bouddha - ont été retrouvées
sur le site archéologique de Mohenjodaro, dans la vallée de l'Indus (III' et IV' millénaires
avant J.-c.). La méditation requiert une posture déterminée propice au travail intérieur. On
s'assoit le dos droit, les jambes repliées, les yeux mi-clos, la respiration naturelle et calme.
La méditation sert à maîtriser le fonctionnement mental et, dans ses formes les plus subtiles,
à perfectionner la sagesse. Pour le bouddhisme, la seule réflexion n'est pas suffisante pour
appréhender complètement la réalité. Lintelligence spéculative doit être conjuguée avec une
autre intelligence qui naît, elle, des exercices méditatifs. Certaines méditations s'exercent
également dans d'autres positions : debout, en marche ou allongée.
Deux exercices sont souvent préconisés pour entrer dans le chemin intérieur : la méditation «
sur l'horrible » et la méditation sur la respiration. Dans la première, l'ascète visualise la
décomposition d'un cadavre en neuf (ou dix) étapes afin de percevoir calmement l'œuvre de
l'impermanence. Un peu trop morbide aux yeux des Chinois, cette méthode a été délaissée
en Extrême-Orient. À l'inverse, l'attention à la respiration a été largement utilisée par toutes
les écoles bouddhistes. Il s'agit de l'une des formes les plus anciennes de méditation, sans
doute antérieure au bouddhisme lui-même.
Mais l'arsenal des méditations est large. Les écoles anciennes ainsi que celles du Grand
Véhicule utilisent conjointement deux types de méditation : les premières permettent
d'égaliser les vagues du mental jusqu'à ce qu'il soit stabilisé et unifié. Elles nécessitent un
environnement propice au recueillement. Il s'agit de techniques de concentration (shamatha)
qui peuvent utiliser comme support des objets physiques, des points du corps, ou même des
sentiments. Les secondes méditations sont des exercices de contemplation (vipashyanâ,
parfois traduit par « vision pénétrante ») afin de comprendre la réalité des phénomènes
mentaux. Quelques écoles comme le Zen abordent la méditation différemment. Elles ne la
considèrent pas comme une technique ou une méthode, mais comme la réalisation
immédiate de l'éveil intérieur. Les commémorations et les invocations
La contemplation intérieure du Bouddha est également une pratique commune et
ancienne. Un sûtra du canon pâli rapporte qu'un fidèle âgé, devenu presque aveugle, se
lamentait de ne plus pouvoir voir le Bouddha. Celui-ci lui répondit qu'il pouvait toujours le
contempler mentalement. Le vieil homme prit alors l'habitude de visualiser son image au
sein de sa méditation. La contemplation du Bouddha peut prendre un double aspect: il
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s'agit soit d'une visualisation, soit d'une récitation de son nom. Cette seconde forme
développée au Japon sous le nom de nembutsu (littéralement « commémoration du
bouddha ») représente la pratique essentielle des écoles dites amidistes (Jôdoshu et jôdo
shinshû). Les fidèles récitent l'invocation namu amida butsu, ce qui signifie simplement «
Hommage au Bouddha Amitâbha ».
Les formules récitatives ne sont pas limitées au seul hommage rendu au Bouddha. Les
fidèles peuvent réciter des formules équivalentes qui rendent hommage à des bodhisattvas,
voire à des livres saints où se trouve déposée la parole du Bouddha. Nichiren, un prophète
mystique, qui vivait au XIII' siècle au Japon, proposait par exemple la récitation du Sûtra du
Lotus comme pratique fondamentale. Cette récitation tout entière pouvait être condensée
dans la seule récitation de la formule d'hommage au livre, namu myôhô renge kyô,
littéralement «Hommage au Sûtra du Lotus de la merveilleuse doctrine ». La récitation de
mantras participe également de ces formes de dévotion. Le mantra de T chenrezi, la forme
tibétaine d'Avalokiteshvara, est le plus connu: om mani padme hum «< Om, le joyau, le lotus,
hum ») ..•
Toutes ces pratiques sont soutenues par une foi (shraddhâ)et notamment la foi dans les «
trois joyaux » : le Bouddha s'est bien éveillé, la doctrine est réelle et efficace, la communauté
noble. Les bouddhas et les bodhisattvas sont perçus comme des sauveurs ou des
intercesseurs que l'on peut prier, chaque bodhisattva se spécialisant même dans un
domaine particulier! Au Japon, Ksitigarbha (en japonais, jizô) est l'un des bodhisattvas les
plus vénérés ; il prend notamment soin des enfants morts en bas âge qui errent entre les
paradis et les enfers" Cet aspect de dévotion est particulièrement développé dans le
bouddhisme du Grand Véhicule. La théorie des trois corps de Bouddha permet que les
prières soient réellement adressées à quelqu'un, tous ces êtres continuant d' œuvrer dans
des dimensions certes inaccessibles mais bien réelles.
Pûjâ : l'offrande
La méditation et la plupart des exercices spirituels sont réservés aux moines et aux
moniales. Les fidèles s'engagent plus simplement à suivre cinq préceptes : s'abstenir de
tuer, de voler, de mentir, d'inconduite sexuelle (l'adultère) et de consommer de l'alcool.
I.:interdit des boissons alcoolisées peut surprendre. Mais la pratique bouddhique se veut
avant tout un exercice sur la conscience. Tout ce qui peut la limiter est donc proscrit. Ces
cinq engagements sont le plus souvent pris pour un temps limité au cours d'un simple
cérémonial. Dans la vie quotidienne, le fidèle s'exerce surtout au don, considéré comme la
première vertu bouddhique. La structure même de la communauté (sangha), séparée en
une communauté de moines et de moniales, d'une part, et de laïques, d'autre part, est
fondée sur une économie de dons réciproques. Les fidèles subviennent totalement aux
besoins des moines et ceux-ci, en retour, offrent le don de l'enseignement.
On fait des offrandes aux bouddhas, aux bodhisattvas, mais également aux maîtres
spirituels qui sont la présence vivante de la doctrine, ainsi qu'aux moines. Lors de ces
hommages, on offre le plus couramment des fleurs, de l'eau, de l'encens, des
nourritures, des bougies. Les grands cérémonials d'offrande (pûjâ) permettent à tous de
manifester l'esprit oblatif. La pûjâ est un rituel d'origine prébouddhique toujours en usage
dans l'hindouisme. Dans sa forme originale hindoue, elle consiste à inviter une divinité
dans une aire consacrée. Le rituel, souvent complexe, est quadripartite: la préparation
de l'aire, l'invocation de la divinité à venir se joindre au cercle des participants, l'offrande
elle-même, puis le départ de la divinité.
Dans l'école Theravâda, la pûjâ est un élément central de la vie du laïque. Certaines
pûjâs sont dédiées au Bouddha lui-même. Même si la pûjâ suit la forme ritualisée de
l'hommage prébouddhique à la divinité, la présence du Bouddha reste symbolique et
n'est pas perçue comme réelle. rhommage à la communauté des moines, au sangha
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comme présence vivante de l'enseignement, prévaut souvent d'ailleurs dans cette
tradition sur l'hommage au Bouddha lui-même. L’offrande des robes (kashâya) qui leur
est faite à la fin de la retraite d'été est l'occasion d'une grande pûjâ dans tous les temples
d'Asie du Sud-Est. Les rituels tantriques, eux, reprennent le sens des pûjâs hindoues.
Diverses déités peuvent être invoquées. Les tsok tibétains sont des festins d'offrandes
où l'on invite des déités à se joindre à un repas tout autant mystique que réel. Ils sont
réservés à des ascètes liés par des vœux particuliers. Ils sont normalement offerts tous
les mois ou lors d'occasions particulières.
Les rites de la mort
Le bouddhisme ne propose pas de rites de passage communautaires comme l'entrée
dans la vie adulte ou le mariage. Tout au plus, un couple qui se marie peut demander
une bénédiction à un moine ou à un bonze. Néanmoins, dans plusieurs pays du Sud-Est
asiatique si imprégnés de culture bouddhique, il est de tradition que chaque garçon
effectue avant la puberté la cérémonie du noviciat qui donne lieu à d'importantes
festivités, puis au seuil de l'âge adulte qu'il se rase le crâne et devienne moine pour un
temps limité.
En revanche, les funérailles sont partout prises en charge par les moines. L’épreuve de
la mort est cruciale puisque l'on considère que l'état d'esprit des derniers moments
déterminera la renaissance future. Il n'est pas rare que le mourant, s'il est bouddhiste,
fixe son attention sur une image du Bouddha ou récite sans interruption son nom.
Lorsqu'il ne peut plus réciter la formule, un proche continue à la réciter à son oreille.
Selon les traditions du Grand Véhicule, le défunt se trouve dans un état intermédiaire
pendant un nombre maximal de 49 jours avant sa prochaine renaissance. Dans le monde
himalayen, les lamas restent pendant plusieurs jours près du corps en continuant à lui parler
et à réciter des prières. Dans cet état intermédiaire, pendant les premiers jours, le défunt
n'aurait pas en effet encore conscience de sa propre mort. Le processus de la mort et l'état
intermédiaire sont décrits dans le célèbre Bardo- Thodol, un texte tibétain du XIV' siècle connu
comme «le Livre des morts tibétains» (en réalité le titre signifie « la Libération par l'audition
dans les états intermédiaires» ; on le récite au mort afin qu'il traverse paisiblement ces
états).
Le Bouddha aurait lui-même demandé à ses disciples que l'on brûlât son corps après sa
mort. La crémation, d'origine indienne, est devenue la règle générale dans toutes les
traditions. Après l'incinération du corps, on recueille les cendres et les derniers ossements
que l'on place dans un reliquaire. Au Japon, les services funéraires se succèdent tous les
sept jours et ce n'est qu'après la période de 49 jours que l'on ensevelit les ossements.
D'autres pratiques funéraires existent également. Les corps de certains moines sont ainsi
parfois conservés et momifiés pour être exposés à la vénération des fidèles.
Représentations
Jusqu'au début de l'ère chrétienne, le bouddhisme se caractérise par l'absence de toute
représentation humaine du Bouddha. À l'instar des autres traditions indiennes, les
premières images restent symboliques. On peint ou on sculpte de préférence l'arbre de
l'éveil, la roue de la doctrine (dharmacakra), ou même encore la simple empreinte des
pieds du Bouddha. Ce mode allusif s'exprimera encore sous la forme des stûpas,
reliquaires à l'architecture symbolique. réveil ne peut pas se représenter et l'on préférera
rendre hommage aux différentes traces du Bouddha, que ce soit d'ailleurs ses reliques,
les Écritures ou même les moines qui incarnent son enseignement, plutôt qu'aux images
du Bouddha lui-même.
Pourtant, à partir du 1" siècle après J .-c., on commence à peindre et sculpter des images.
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Ces premières figurations du Bouddha sont contemporaines des premières représentations
de divinités hindoues et correspondent à l'émergence d'un mouvement de dévotion
panindien. Les principaux lieux de production se trouvaient alors dans la région du NordOuest de l'Inde et dans la région de Mathurâ, sur la rive droite de la Yamunâ. La facture des
statues montre des influences grecque ou perse. Le Bouddha est le plus souvent représenté
debout ou assis, dans la posture méditative. Il porte l'habit du moine mais sans jamais avoir
le crâne rasé. Quelques-unes des marques qui singularisent l'apparence physique. des
bouddhas sont intégrées dans la statuaire comme la protubérance crânienne, la touffe de
poils entre les deux yeux ou le nimbe de lumière. Les bodhisattvas sont, eux, représentés à
l'indienne. Ils portent des coiffures, des diadèmes, des pectoraux ou des bracelets. Les
codes figuratifs ont été rapidement fixés et n'ont plus guère évolué à travers les époques et
les pays. Le bouddhisme tantrique a, lui, multiplié les représentations. Chaque divinité prend
une apparence particulière (plusieurs têtes ou plusieurs bras) et possède ses propres
attributs, piédestaux ou montures.
Le Vesak
Les pays de tradition Theravâda célèbrent la naissance, l'éveil et la mort du Bouddha
Shâkyamuni le jour de la pleine lune du sixième mois lunaire (vesâkha, en pâli) qui
correspond généralement à la pleine lune du mois de mai. Dans les années qui comptent un
treizième mois supplémentaire, la fête est reportée à la pleine lune du septième mois lunaire.
Le vesak constitue l'une des grandes fêtes de l'année au Sri Lanka, en Thaïlande, au
Cambodge et au Myanmar (ex-Birmanie). Pour l'occasion, les fidèles viennent au temple
assister à un sermon et faire des dons à la communauté des moines. Les plus zélés
revêtiront une robe blanche et prendront pour la journée ou pour quelques jours les
préceptes des fidèles lalques, portés pour l'occasion au nombre de huit. Il est également de
tradition de libérer, ce jour-là, des animaux, comme des oiseaux ou des poissons, qui sont
relâchés dans les airs ou dans la met.
Ces dates ne sont pas communes à l'ensemble des traditions. En Extrême-Orient, la
naissance du Bouddha est célébrée le 8 du quatrième mois, son éveille 8 du douzième mois,
et sa mort le 15 du deuxième mois du calendrier luni-solaire. Par simplification, les Japonais,
qui ont adopté depuis plus d'un siècle le calendrier occidental, célèbrent ces fêtes
respectivement les 8 avril, 8 décembre et 15 février. Le 8 avril, qui coïncide avec le festival
des fleurs (hanamatsurz), est un jour de grande célébration dans l'archipel. On vient en
famille au temple offrir des bouquets. On asperge alors rituellement avec du thé parfumé une
statuette d'un Bouddha enfant qui pointe, de la main droite, le ciel et, de la main gauche, la
terre. Le rite rappelle qu'une fois né, le Bouddha aurait immédiatement fait sept pas dans
chaque direction et, en pointant le ciel et la terre, se serait exclamé: « Moi seul suis le vénéré
du monde sous les cieux et sur la terre! » Deux « rois dragons » seraient alors immédiatement
apparus du ciel pour l'oindre avec de l'eau parfumée.
Les stûpas
Le stûpa est un édifice symbolique sans doute d'origine prébouddhique qui prend des formes
très diverses selon les pays. I! s'agit soit d'un reliquaire (ce fut, semble-t-il, son premier
usage), soit simplement d'une construction votive. Au Tibet, les formes sont codifiées : par
ses formes géométriques, le stûpa symbolise l'enseignement du Bouddha. Sa base carrée
représente par exemple les quatre sentiments illimités (amour, compassion, équanimité, joie)
sur lesquels le bodhisattva doit s'appuyer. Tout en haut, le dôme, souvent orné d'une statue
de Bouddha, représente l'esprit éveillé. Il est d'usage de déambuler autour du stûpa en
tournant par la droite. La circumambulation par la droite est une forme traditionnelle de
vénération que l'on retrouve dans les premiers rituels védiques de l'Inde ancienne. En Asie
orientale, les stûpas prennent la forme de tours à plusieurs étages en bois, en pierre, ou en
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briques. On réserve généralement le terme de pagodes à ces grands édifices. Le mot
pagode vient du cinghalais dâgoba, équivalent du sanskrit dhâtugarbha, « reliquaire ».
Les mandalas
Le mandala (le terme sanskrit signifie simplement « cercle ») est une représentation symbolique
géométrique ou figurative que l'on retrouve dans la plupart des traditions indiennes. Dans les
rituels tantriques, on utilise les mandalas comme des supports de méditation. L’exécution d'un
mandala obéit à des règles précises de temps et de lieu. Il peut être peint ou bien réalisé à
l'aide de sables de couleur sur un tableau ou à même le sol. A la fin du rituel, les sables de ces
mandalas éphémères sont ensuite dispersés dans l'eau. Les mandalas peuvent être aussi
représentés en trois dimensions sous des formes architecturales. C'est le cas, par exemple, du
temple cambodgien d'Angkor Vat, ou du plus grand monument bouddhique, le Borobudur
dans l'île de Java.

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