les pépites du salon grenoble innovation fair
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les pépites du salon grenoble innovation fair
VEILLE Innovation PAR MARIANNE REY Start-up PHOTOS : DR - MARVELPIX LES PÉPITES DU SALON GRENOBLE INNOVATION FAIR POUR SA TROISIÈME ÉDITION, le salon Grenoble Innovation Fair a réuni en octobre plus de 150 start-up et technologies innovantes, dont beaucoup ont vu le jour à partir des travaux des laboratoires de la région. Etaient présentes des sociétés comme Heliodel, Arnano, Apix Technology, Ethera… dont L’Entreprise vous a déjà parlé (no 303, septembre 2011). D’autres projets à potentiel sont à suivre. Par exemple, la société Isorg développe des « photodétecteurs et capteurs d’image sur électronique imprimée organique », qui transforment le plastique et le verre en surfaces intelligentes… Sur le salon, elle a présenté une affiche interactive, qui détecte la présence de public et joue sur l’électroluminescence. Les demandes pour ce produit révolutionnaire seraient déjà nombreuses. Mais les applications potentielles de la technologie vont bien au-delà : contrôle industriel et suivi des stocks en temps réel, développement d’interfaces machine (domaine médical)… Autre entreprise prometteuse, Le bon côté des choses. Si un consommateur est capable d’étudier pendant une demi-heure les prix d’une clé USB sur internet, pourquoi ne le ferait-il pas pour ses courses alimentation-entretien-beauté, vu le budget annuel qu’elles représentent ? C’est en pa- riant sur l’intelligence du consommateur que le site se lance. Et il ne s’agit pas d’un simple outil pour faire sa liste de courses. Le site propose gratuitement à l’internaute de savoir où se rendre pour acheter les produits de son chariot, selon les prix pratiqués chez les commerçants de proximité (indépendants et grandes enseignes), mais aussi selon les critères qu’il juge, lui, prioritaires : temps à consacrer à ses courses, nombre de magasins qu’il il est prêt à visiter, coût de l’essence, achat physique ou en ligne, etc. La société compte monétiser sa base de données, qui reflétera les tendances de consommation et s’actualisera en temps réel. Mais elle garantit deux points : jamais de publicité pour l’internaute et anonymat. Papier aux acides gras naturels BT3 Technologies a aussi retenu notre attention. Elle fabrique un papier étanche à l’eau, aux graisses et aux gaz (oxygène et vapeur d’eau). En soi, un tel papier n’est pas nouveau. Mais là où la société innove, c’est sur le procédé utilisé pour aboutir au résultat : le greffage d’acides gras naturels à l’échelle du nanomètre. Cette couche moléculaire peut être appliquée à vitesse grand V, à près de 400 m par minute. L’entreprise a noué un partenariat avec le Centre technique du papier, qui a construit une ligne pilote. Le procédé pourra être appliqué aussi aux textiles et au bois. L’entreprise vise les marché de l’emballage alimentaire, des tex- tiles techniques du bâtiment, des palettes de stockage, etc. Enfin, notre coup de cœur : Audioactivity. Il est aujourd’hui impossible de séparer les pistes sonores d’un morceau sauf à les récupérer auprès du studio. Tous les apprentis musiciens ont un jour regretté de ne pouvoir isoler un instrument pour en retranscrire la partition plus facilement, ou « effacer » l’un des musiciens afin de jouer à sa place… Audioactivity utilise le tatouage numérique pour séparer les pistes. Son application simple, compatible avec les formats stéréo usuels, s’intègre dans le logiciel player audio, et permet donc de mixer les pistes à sa guise, de manipuler chaque source sonore en augmentant son volume, en modifiant sa position dans l’espace… Une table de mixage à la maison, en somme. Découvrez d’autres pépites dans les diaporamas de Lentreprise.com Chez Isorg, des feuilles de capteurs d’image font d’une surface de plastique une surface active. Bonnes pratiques UNE STRATÉGIE D’INNOVATION NE SUFFIT PAS 80 % des entreprises ont une stratégie d’innovation, révèle une récente étude du cabinet Lowendalmasaï, réalisée auprès d’entreprises de toute taille, de la PME au grand groupe. Derrière cette statistique plutôt rassurante quant à la capacité des sociétés françaises à trouver des relais de croissance, se cache une réalité www.lentreprise.com plus nuancée. « La prise de conscience de la nécessité d’innover a eu lieu, mais il ne suffit pas de mettre en place des actions pour aboutir à des résultats, encore faut-il savoir bien les piloter », commente Hervé Estampes, directeur du groupe fiscal et financier Lowendalmasaï. Il évoque les sessions de créativité instaurées dans 21 % des boîtes interrogées. Les idées émergentes auraient du mal à remonter, à se structurer pour surmonter les contraintes techniques. Et les participants n’auraient bien souvent droit à aucun feed-back leur permettant de retravailler leurs propositions « retoquées ». Autre point négatif, la rentabilité des projets serait considé- rée comme le critère le plus approprié pour juger de la pertinence des pistes détectées et décider de poursuivre ou non la démarche. « Bien sûr, il est irréaliste de se lancer à fonds perdus, mais vouloir que l’innovation s’accorde avec un ROI à six ou douze mois ne favorise pas les projets de rupture », regrette Hervé Estampes. N° 306 › décembre 2011 ‹ L’Entreprise 35