Bulletin n°7 - La Compagnie des Chats

Transcription

Bulletin n°7 - La Compagnie des Chats
LA COMPAGNIE DES CHATS
Bulletin n°7
Mars 2015
Photo Philippe Destremp
Frankie le fugueur
Les chats apaisent l’âme, un chat n’a aucun souci parce qu’il pense de manière intuitive. P.G. OLSEN
Un chat ne voit pas quelle raison il aurait d’obéir à un autre animal, fut-il sur deux pattes. Sarah THOMSON
On ne choisit jamais un chat : c’est lui qui vous choisit, Philippe RAGUENEAU
La plupart des chats, lorsqu’isl sont dehors, veulent être dedans, et vice versa, et souvent en même temps.
Louis CAMUTI
La clef d’une relation réussie entre le chat et l’homme est la patience. Susan EASTERLY
Voilà une année qui s’achève avec son lot de joies et de peines, comme chez chacun d’entre
nous. Nous continuons notre tâche grâce à votre soutien moral et financier et bien évidemment
aussi parce que la souffrance animale est là, bien présente et qu’elle ne peut nous laisser
indifférents.
Nous aurions aimé vous dire que, ouf enfin ! La nouvelle Mairie de Saint-Étienne avait reconnu
notre travail. Mais hélas ce n’est pas le cas. Malgré nos fréquentes rencontres nous n’avons,
pour l’instant, rien obtenu. Mais nous devons revoir des responsables début Mars et gardons
espoir de les convaincre, nous sommes tenaces.
Par contre, une rencontre a suffi avec la Mairie de Saint Priest en Jarez pour que nous les
convainquions de stériliser les chats errants de leur commune, en partenariat avec 30 Millions
d’Amis. Nous avons donc commencé les captures, le travail est fastidieux demandant souvent
des heures d’attente (en moyenne 3 à 4 heures). Mais il nous suffit de penser que nous avons
évité des ribambelles de chatons, qui seraient venus agrandir les groupes de chats vivant dans la
rue à la merci des humains, pour oublier les heures d’attente et la fatigue.
Nous déplorons également d’être sollicités par de plus en plus de personnes qui veulent se
débarrasser des chats. Nous ne sommes pas là pour « déchatiser » un quartier mais pour aider
les amis des bêtes qui nourrissent, souvent avec beaucoup de difficultés, et leur conseillons de
nous appeler avant que leur « cheptel » ne s’avère trop important.
Nous avons stérilisé 202 chats en 2014, sans aide d’aucune sorte (à l’exception de quelques
bons de 30 Millions d’Amis). Cela représente un très gros budget et notre refuge ne doit pas
souffrir de cet engagement, oh ! combien important pour nous. Cette année nous avons sauvé de
l’euthanasie des chats accidentés que nous avons accepté de prendre au refuge après avoir fait
le nécessaire pour soigner leurs blessures. Ces petits accidentés, trouvés sur la voie publique,
sont en principe à la charge des Mairies concernées. Mais la procédure est compliquée : ils
doivent transiter par les pompiers, souvent ce sont des particuliers qui les récupèrent et les
déposent chez les vétérinaires qui font appel aux associations et il a vite été compris que nous
ne disions jamais non.
Certains moins chanceux, trop gravement atteints, ou dont les séquelles auraient été trop
importantes, ont dû, après avis du vétérinaire, être endormis. C’est toujours pour nous une
grande tristesse.
Nous avons, durant l’année 2014, accueilli trois nouvelles bénévoles, jeunes et pleines d’idées
novatrices, je vais les présenter (par ordre alphabétique) :
Audrey : a créé une page Face book qui visiblement fonctionne bien et elle nous seconde
efficacement pour les stands et les brocantes, sans compter sa présence tous les mercredis au
refuge pour prodiguer soins et câlins.
Aurélia : qui outre son travail, vient tous les samedis matin nous soulager d’une mâtinée
complète de nettoyage, soins et câlins avec beaucoup de douceur et d’efficacité. Elle nous a en
outre fait des superbes objets pour nos ventes.
Lucie : notre benjamine présente le mardi matin pour aider au nettoyage et sur les stands et
brocante. Elle nous a fait également de très jolies cartes de Noël.
Pauline : qui nous a fait le joli chat qui a monté la garde devant notre boutique de Noël.
A toutes les quatre, « bienvenue » elles sont toutes de super nounous pour nos chats qui les
adorent.
Nous avons à présent trois chats adorables positifs FIV au refuge. Ils attendent, en vain, des
maîtres qui voudraient bien les adopter malgré leur positivité. Un chat positif peut vivre aussi
longtemps qu’un autre chat mais souvent cela fait peur. Pourtant avec de bons soins et plein
d’amour il n’y a aucun problème. Pensez-y lorsque vous souhaitez adopter un chat, eux aussi
méritent une famille aimante.
Trois nouvelles pensionnaires viennent d’arriver au refuge, trois rescapées d’une usine où elles
s’étaient réfugiées, menacées de la fourrière si l’on n’agissait pas. Evidemment d’autres
associations ont été sollicitées mais sans succès. Nous nous sommes rendus sur place et avons
capturé ces pauvres chats, maigres (elles mangeaient du carton tant elles avaient faim).
Elles se sont avérées très gentilles, un peu craintives. Deux d’entre elles sont en cours de
socialisation chez Christine qui fait fonction de famille d’accueil. La troisième, brûlée par des
produits chimiques fait l’objet de tous les soins de Madame POTTIER qui l’a prise chez elle.
Elles seront bientôt proposées à l’adoption.
CONSEILS AUX NOURRISSEURS
Nous savons combien votre travail est difficile et prenant, aussi nous aimerions vous en
remercier tout en vous donnant de petits conseils :
- Ne laissez sur place ni papiers gras, ni plats après votre départ.
- Surveillez vos protégés en signalant à votre association tout nouvel arrivant afin qu’il soit
stérilisé pour éviter la prolifération.
- De même si l’un d’eux est souffrant, intervenez rapidement.
Ceci devrait éviter les conflits avec le voisinage et l’intervention intempestive de la fourrière.
DES NOUVELLES DU REFUGE PAR SIR WALLACE
Bon, à moi maintenant de raconter la suite de mes aventures et celle de mes potes, en tant que
CHEF incontesté du refuge.
D’abord je vais vous parler de la grande « aventure » de cet automne. Figurez-vous qu’il y a des
malotrus qui, sous prétexte de refaire la toiture de notre immeuble, nous ont fait démolir notre
« pergola ». En plein mois de septembre, et cela a duré, duré, trois mois au moins. Impossible de
se prélasser au soleil, l’été indien, qu’ils disent et ben, pour nous, c’était l’été indien vu de
l’intérieur. D’accord nous avions de la distraction : pose des échafaudages, montée et descente
des ouvriers, avec ou sans matériel, mais à la longue ça lasse un peu, voir beaucoup. Nous ce que
l’on voulait c’est qu’on nous rende « notre plage » enfin, notre terrain de jeux, de sieste quoi !!!
Après les travaux, heureusement : Jean-François, Jean et Jacques l’on reconstruite et à nous, dès
les premiers beaux jours, les bronzettes en plein air. J’ai fait un peu le chef là aussi, il fallait
qu’ils fassent vite, nous avions des fourmis dans les pattes.
Au fait, il faut que je vous présente les nouveaux arrivants, enfin je ne parle pas de ceux qui n’ont
fait que passer (en général les petiots), non les autres ceux qui se sont installés :
ARTHUR : vous le connaissez c’est vrai, c’est un chat sympa mais diabétique le pauvre, enfin il
a de la chance au fond, chaque fois qu’il a une piqûre, on lui refile de la pâté, et il ose se
plaindre !… puis pas « dégueu » du spécial diabétique, un délice !
JOJO : celui-là, un prétentieux de première, poils longs, roux avec des yeux verts, tout le monde
en est amoureux, moi je ne le trouve pas exceptionnel mais bon, lui il est positif FIV, dommage
pour lui car il est hyper sympa avec les deux pattes. Il ferait n’importe quoi pour se faire adopter.
Il pète la forme, comme je lui dis : « il y aura bien une bonne âme pour t’adopter ».
DESIRE : lui, je ne le connais pas bien, il est arrivé dernièrement, au autre positif FIV, du
moment qu’il ne m’embête pas, moi ça me va. Un autre amour déclarent les nounous.
GINO : alors là, on a touché le pompon, il est magnifique, certes, mais toujours en mouvement
et que je saute par ci et que je cours par là, nez pointu que je l’appelle. Il faut le voir jouer à
cache-cache avec Laurence, moi je vous le dis, « y me fatigue » surtout pendant la sieste.
Je passe maintenant aux donzelles :
JOSY : la pestouille, mais elle s’améliore, elle est même devenue hyper câline, mais qu’est-ce
que qu’elle a fait comme manières au début : non, on ne me touche pas, c’est moi que je
commande etc etc…, et dire que maintenant elle se laisse gratter le ventre …, je vous jure ! Je
reconnais qu’elle est superbe la nénette.
JENY : une crème celle-là, sans histoire, c’est une petite chose en mal d’affection ! Tigrée et
toute douce, elle mériterait bien une maison !
JOY : elle, c’est autre chose, mademoiselle est ultra sensible, alors elle a des croquettes
spéciales, délicieuses, chaque fois que je peux, je lui en pique quelques unes, mais bon comme
je suis un peu enveloppé (elle c’est pareil, mais c’est une fille, on n’a pas le droit de le dire, si
c’est ce que les humains appellent la parité, je n’y comprends plus rien), je me fais un peu
gronder !
IDA : alors là les gars, super la meuf, mais elle connaît tous les livres sur la condition féminine
et pas intérêt à l’embêter ! Si on l’embête pas, elle est sympa. Il paraîtrait que chez le véto, elle
file doux la miss, mais ici … dès qu’on la contrarie, elle fait les yeux noirs et malheur si on
l’approche.
Pardon pour ce langage, un rien argotique, mais Sir Wallace a quelquefois des « relents » de
langage populaire, car même s’il se prend pour un lord anglais, il vient de la rue, je n’ai fait que
traduire ses propos !
(Sa secrétaire particulière)
Le 05/03/2015
Bonjour,
Je m’appelle Florette et j’ai 3 ans et demi.
J’ai été trouvée dans la rue quand j’avais quelques mois et j’ai été hébergée à la Compagnie des
Chats (j’en profite pour dire que cette association est gérée par des gens formidables, qui font
un énorme travail pour nous, les « chats des rues »…).
Quand j’étais au refuge, au milieu de mes congénères, j’étais très réservée et discrète.
Tellement qu’un soir mon Tonton Jacques m’a « oublié » sous la verrière et j’ai passé la nuit
dehors. Brrrr ! Faisait quand même un peu frais.
A la Compagnie, je suis restée plus d’un an : puis, un jour, j’ai fait la connaissance de ma
maîtresse. Elle cherchait un « gentil chat » (c’est tout moi ça !!!) qui se laisserait brosser (elle
est un peu allergique aux poils de chats, comme quoi, même en étant allergique, on peut avoir un
animal à la maison …).
Et j’ai été l’heureuse élue. Un 31 décembre au soir (oui, oui, pour le réveillon du nouvel an), je
donc partie dans un panier et arrivée dans ma nouvelle maison.
Au début, j’ai été plutôt perdue car j’étais toute seule comme quadrupède dans cette maison et
je n’avais pas l’habitude. Puis, je me suis progressivement habituée.
Je « m’enhardissais » et je faisais quelque fois des bêtises et des « blagues » en cachant les
choses sous les meubles. Par exemple, je jouais beaucoup au solitaire la nuit et, le matin, on
cherchait les pions … J’ai même caché des billets, des boucles d’oreilles … Je me suis bien
amusée, ma maîtresse un peu moins …
Aujourd’hui, je suis beaucoup plus sage. Et je vois régulièrement mes amis de la Compagnie des
Chats puisque Micheline et Jacques font du cat-sitting et viennent s’occuper de moi lorsque ma
maîtresse m’abandonne … pour quelques jours seulement !
Voilà, je profite que l’on me donne la parole pour embrasser tous mes anciens compagnons chats,
et tous les adhérents de la Compagnie.
Bises, Florette.
MICHE
Miche était une petite chatte de trois mois, émouvante de gentillesse, de grâce sensuelle,
délicieusement maniaque, déjà onduleuse, coquette et, avec des yeux verts, verts comme deux
petites lunes d’avril, toute noire, d’un beau noir profond et lustré, où le ciel reflétait sa lumière
soyeuse et changeante. Dingo, le chien, l’avait pour ainsi dire, élevée. Du moins il s’était élevé
avec elle. Et il la défendait âprement, même contre nos caresses trop rudes, même contre sa
mère, une mauvaise mère qui, trop vite reprise par l’amour, l’abandonnait des journées et des
nuits, ne rentrait, épuisée de ses débauches nocturnes, de plus en plus dégoûtée de ses fonctions
maternelles, que pour feuler contre elle et pour la battre.
Dingo et Miche couchaient ensemble. Ici je prie les personnes vertueuses et les honorables
sénateurs, si naturellement portés aux soupçons les plus injurieux, de ne pas entendre cette
expression au sens inconvenant qu’on lui attribue généralement … Je veux dire qu’ils
couchaient dans le même panier. C’était un spectacle infiniment joli que de voir Miche dormir
pelotonnée contre le ventre de Dingo, et Dingo attentif à ne risquer aucun mouvement brusque
qui pût réveiller Miche, même lorsqu’il éloignait les mouches bourdonnant autour d’eux. Si
quelqu’un entrait dans la pièce où ils reposaient, même au moindre bruit dans le couloir voisin,
Dingo se levait aussitôt, montai la garde devant le panier, avec une attitude défensive à
l’énergie de laquelle on ne pouvait se méprendre.
Ce n’est pas assez de dire que Dingo aimait Miche ; il l’adorait au point de s’oublier totalement
en elle ; de négliger ses repas, ses jeux, ses promenades pour elle ; au point de se rendre
complètement esclave des devoirs quelquefois comiques, la plupart du temps inutiles toujours
touchants, qu’il avait joyeusement mais sérieusement assumés envers elle. Miche avait mis en
Dingo une confiance si absolue qu’elle se laissait sans peur traîner par la queue à travers les
chambres, qu’elle se laissait, avec un plaisir un peu pervers, engloutir toute la tête dans cette
gueule déjà terrible, mais où les crocs savaient se faire, pour elle, caressants comme des doigts
très doux.
Les chats ont d’autres idées que les chiens sur la vie et ils exercent leurs facultés différentes,
différemment. La témérité de Dingo, sa soudaineté d’entreprise, sa joie des découvertes des
aventures lointaines, même ce que son astuce avait toujours d’emporté ; d’héroïque, n’étaient
point le fait de Miche. Elle ne pouvait pas admettre qu’on fût sans cesse en était de conquête et
de violence.
Le chat est infiniment prudent, perpétuellement inquiet, réfléchi, calculateur, sédentaire. Au
lieu de brusquer sa jouissance, il la prépare, l’entretient, la caresse, la file lentement avec une
véritable science d’amoureux et d’artiste. Il est patient, comme ceux qui ont beaucoup médité, il
est paresseux aussi, c'est-à-dire qu’il peut vivre en lui-même, sur lui-même, des jours et des
jours et, pelotonné sur un coussin ou sur une table, immobile comme un bibelot de bronze,
rêver des rêves merveilleux que nous ne connaissons pas.
Octave MIRABEAU
QUELQUES DATES À RETENIR
Madame VINCENT et Aurélia présenteront leurs œuvres au MARCHE
DE LA CREATION, qui se tiendra Place Jacquard à ST ETIENNE.
Pour les dates consulter notre site. Merci de votre visite.
Notre brocante annuelle se tiendra à la BOURSE DU TRAVAIL, Cours
Victor Hugo à ST ETIENNE du 02 au 06 Juin 2015, ouverture non-stop
de 09h00 à 19h00, le Samedi 06 Juin fermeture à 15h00.
Vous trouverez : bibelots, vaisselle, vêtements, etc… le tout à des prix
attractifs.
L’été approche, pensez à réserver votre cat-sitting car les demandes sont
de plus en plus nombreuses.
L’heure du casse-croûte c’est sacré, chacun sa gamelle !!