Un peu comme le contrechant trop aigu d`une

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Un peu comme le contrechant trop aigu d`une
Un peu comme le contrechant trop aigu d’une mélodie déprimante, les
élections auront scandé le calendrier de cette étude musicalo-littéraire autant que
politico-religieuse. Encore est-ce une vue optimiste des choses quand on sait que
l’important fut avant ou immédiatement après ces rendez-vous dominicaux. Que les
presses écrite ou télévisuelle rapportent et informent sur le cancer de la prévarication
qui semble être de plus en plus institutionnellement la loi du financement des partis
politiques ne suffit plus à effacer l’impression de recherche du sensationnel qu’elles
donnent en, par exemple, n’interprétant pas les résultats d’une élection européenne
avec l’objectivité qui convient. Parler de « pourcentage d’électeurs » alors qu’il ne
s’agit que de « pourcentage de votants » est une infamie en regard de l’éthique du
journaliste, s’il en reste. Mais l’image ainsi donnée persiste, nonobstant les tentatives
d’explications qui accompagnent ces interprétations frauduleuses. Il semble que seul
l’audimat régisse aujourd’hui l’écriture des titres d’ouvertures ou de « une ». C’est
dire le mépris dans lequel le cochon de lecteur ou de téléspectateur est tenu. Mais
peut-être l’a-t-il (un peu ?) cherché ?
Ce pénultième rendez-vous harpistique nous emporta aux périodes post
amarnienne et ramesside de l’Histoire du double Pays. En réaction à la Réforme
amarnienne, les murs de quelques notables résolument amoniens se couvrirent de
chants réactionnaires, fort bien pensés et écrits, résolument polémiques et vouant aux
gémonies les interprétations qu’Akhénaton fit des textes et rituels anciens, dont il
prétendait détenir le véritable sens.
Le chant dit « Neferhotep III », selon Hari, est un débat théologique : point
par point, il reprend les récits et rites antiques pour en donner une interprétation
« orthodoxe », aux antipodes de celles d’Akhenaton, sans jamais citer le « Criminel ».
Rappelant l’ensemble des dogmes fondateurs de l’Osirianisme, il fait en même temps
œuvre polémique au moyen d’un formalisme pseudo-juridique, bien dans la veine
égyptienne, destiné à donner une apparence officielle à ce Chant tout ce qu’il y a de
privé. La religion d’Akhenaton était – quasiment – monothéiste, centrée sur l’Aton, le
disque solaire, divinité aussi visible que muette. Pour éradiquer la religion du
Criminel, il fallait rappeler que, selon l’ancestrale orthodoxie, le divin ne s’exprime
que de manière plurielle. En Egypte, le pluriel commence à « trois ». Ce fut donc le
« Trinitarisme » du nom que lui donna Assmann, doctrine mettant en exergue un
triumvirat divin – pardonnez l’oxymore – représentatif des trois cités majeures
d’Egypte – Memphis, Thèbes et Héliopolis, dans une distributivité toute géolocale –
et chef de file de l’ensemble des dieux du panthéon osirien.
La dénomination « Neferhotep I », troisième et dernier chant de la tombe
homonyme, dit tout de l’incompréhension de Robert Hari, son premier traducteur,
face à ces Chants qu’il qualifie d’ « Hérétiques », gigantesque contresens dans lequel
il entraine une flopée d’égyptologues, y compris très récemment.
Adepte d’une orientation inversée regardant vers le sud, l’Egypte persiste en
inversant orient et occident, ce dont on trouve la trace, sinon l’explication, au détour
d’un vers de ce Chant. Et surprise encore, apparait soudainement la préfiguration de
la déesse Cobra, amatrice de silence.
Avec le Chant de la tombe de Djéhoutymès – tiens, un patronyme échappé à
l’hellénisation !!! – Amon l’orthodoxe apparait dans un Chant du Harpiste où il n’a
rien à faire, mais invente le courant de « piété populaire » qui fleurira sous les
Ramessides. Ce Chant décrit la façon dont – de l’avis du propriétaire – la postérité
verra l’hérésie amarnienne : une « traviata », un chemin de traverse, un égarement,
plus, un dévoiement. Et celui qui s’y serait engagé se verrait affublé des noms de
« Criminel » ou « Rebelle », parfaits euphémismes pour désigner celui qu’on ne
nomme plus.
Nfr pw(r
pw cette fois)
SESH, QUI N’ENGAGE QUE LUI. (HEUREUSEMENT !)

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