Étude d`information sur le marché du travail

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Étude d`information sur le marché du travail
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
UN AUTRE PAS VERS L’AVENIR :
TRANSFORMATION DE L’INDUSTRIE DU VÊTEMENT AU CANADA
ÉTUDE D’INFORMATION SUR LE MARCHÉ DU TRAVAIL 2011
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LE 31 MARS, 2011
CE PROJET EST FINANCÉ PAR LE PROGRAMME DES CONSEILS SECTORIELS DU GOUVERNEMENT DU CANADA.
Milstein & Cie Conseil Inc.
1
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
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Publication: 31 mars 2011
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Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
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TABLE DES MATIERES
PAGE
i. Prologue : Un mot des co-présidents de c.a. du Conseil .................................................................. 6
ii. Remerciements................................................................................................................................... 9
iii. Résumé ............................................................................................................................................ 13
iv. Introduction ...................................................................................................................................... 19
Partie 1 : Une industrie en transformation........................................................................................... 20
1
Un nouveau point de départ................................................................................................... 21
1.1
Contexte
21
1.2
Exemples de nouvelles définitions provenant d’autres pays où les coûts de
main-d’œuvre sont élevés
22
1.3
Exemples de redéfinitions plus près de chez nous
24
1.4
Établissement d’une nouvelle définition pour orienter le Conseil
27
2
Restrictions importantes de la portée des données statistiques analysées ........................ 29
3
Principaux paramètres de l’industrie canadienne du vêtement redéfinie ............................ 32
3.1
Emploi
32
3.2
Traitements et salaires
33
3.3
Revenus
34
3.4
Nombre d’établissements dans l’industrie canadienne du vêtement
35
4
Fabrication, commerce de gros et commerce de détail de vêtements ................................ 36
4.1
Profil du segment de la fabrication de vêtements
36
4.2
Tendances dans la fabrication de vêtements
40
4.3
Profil du segment du commerce de gros de vêtements
46
4.4
Tendances du commerce de gros de vêtements
47
4.5
Fabrication de vêtements et commerce de gros de vêtements : perspectives
combinées
49
4.6
Profil du commerce de détail vertical de vêtements
51
4.7
Tendances du commerce de détail de vêtements
52
5
Autres segments..................................................................................................................... 54
5.1
Fabrication de chaussures
54
5.2
Commerce de gros de chaussures
55
5.3
Usines de produits textiles
56
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3
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6
Forces de changement........................................................................................................... 57
6.1
Politiques, réglementation et conformité
57
6.2
Conjoncture économique, tendances de consommation et caractéristiques
démographiques
60
6.3
Transformation du paysage de l’approvisionnement de vêtements
65
6.4
Transformation du paysage du commerce de détail
71
6.5
Impact d’Internet
72
6.6
Innovation
78
7
Conclusions liées au milieu et impact possible sur la main-d’oeuvre .................................. 80
Partie 2 : Une main-d’œuvre en transformation.................................................................................. 87
8
Évolution de la main-d’œuvre canadienne et son impact sur l’industrie.............................. 88
8.1
Profil de la main-d’œuvre de l’industrie canadienne du vêtement
88
8.2
Profil de la population active canadienne
93
8.3
Impact de l’évolution de la population active sur l’industrie du vêtement
98
9
Consultation des employeurs sur l’avenir de la main-d’œuvre du secteur du vêtement du
Canada ...................................................................................................................... 99
9.1
Méthodologie de consultation
99
9.2
Trois segments : une main-d’œuvre intégrée
100
9.3
Transformation du profil de la main-d’œuvre : de la production aux services 102
9.4
Définition de la demande de main-d’œuvre
103
9.5
Estimation de la taille de la main-d’œuvre
105
9.6
Impact du vieillissement de la main-d’œuvre et des départs à la retraite
110
9.7
Estimations de la demande de main-d’œuvre
114
9.8
Offre de main-d’œuvre : Postes les plus difficiles à pourvoir
116
9.9
Détermination des priorités par la comparaison de la demande et de l’offre de
main-d’œuvre
117
9.10 Recrutement : Défis de l’offre de main-d’œuvre de production
118
9.11 Recrutement : Défis de l’offre de main-d’œuvre de services
120
9.12 Formation : Direction – enjeux particuliers
122
9.13 Formation : enjeux propres au personnel débutant
123
9.14 Formation : Questions générales liées de main-d’œuvre
126
9.15 Maintien des effectifs
128
9.16 État de de l’implantation de pratiques de ressources humaines
128
9.17 Évaluation du rendement du CRHIV
129
10
Résumé des principaux résultats et conclusions ................................................................133
11
Recommandations................................................................................................................136
11.1 Cadre de formation de la main-d’œuvre de production et de services
136
11.2 Cadre de formation en entrepreneuriat
138
11.3 Cadre d’amélioration du Conseil
140
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Les annexes .......................................................................................................................................143
Annexe A : Établissement d’une nouvelle définition pour orienter le conseil..................................144
Annexe B : Emploi par profession et par catégorie de l’industrie, 2006..........................................153
Annexe C : Profil des répondants du sondage .................................................................................156
Annexe D : Méthodologie relative à la demande de main-d’œuvre.................................................157
Annexe E : Profil estimatif de la main-d’œuvre par profession........................................................158
Annexe F : Sondages relatives à l’offre future de main-d’œuvre au sein de l’industrie du
vêtement .........................................................................................................................159
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i. PROLOGUE : UN MOT DES CO-PRESIDENTS DE C.A. DU CONSEIL
Cette Étude est le résultat du plus large processus de consultation entrepris par le Conseil
afin d’identifier de quoi cette industrie est composée, quelles directions elle entend
prendre et à quels défis sera-t-elle confrontée au cours des 18, 24 prochains mois.
Elle a été menée sous la supervision d’un comité directeur formé de 8 membres venant de
tous les segments du secteur et toutes les régions du pays ou l’on retrouve de larges pans
de l’industrie. À titre de Co-présidents du conseil d’administration du CRHIV, nous
voudrions remercier les membres de ce comité pour le temps consacré à ce projet,
environ 4 jours au cours de la dernière année, afin d’aider le Conseil à compléter l’Étude.
Leurs contributions, le temps consenti et leur volonté commune d’obtenir de
l’information et des opinions venant de toute l’industrie sur ses défis RH et sur les
menaces réelles et perçues qui peuvent l’affecter ont été impressionnants. Les membres
du c.a. et du comité n’ont rien ménagé dans leur quête d’informations fiables et solides
provenant et destinés à l’industrie. Un nombre record d’employeurs du secteur, de partout
au Canada, ont participé à un sondage scientifique, le plus important de la dernière
décennie, mené dans le cadre de cette Étude. La valeur des informations recueillies est à
ce point riche et important qu’elles seront utiles au Conseil pour l’avenir prévisible, afin
de l’aider à établir sa stratégie et ses plans d’action.
Déjà, les membres du comité directeur et ceux de conseil d’administration du Conseil,
travaillant de concert pour établir les priorités émanant des conclusions et
recommandations de ce Rapport, ont fixé les objectifs du Conseil pour les 24 prochains
mois.
Nous voudrions également souligner l’excellente compréhension, la conviction profonde
et l’appréciation réaliste qu’ont eues et font les membres du comité et du c.a. du Conseil à
l’égard des problèmes soulevés autant pour l’industrie que pour le CRHIV. Ils ont œuvré
à redéfinir l’industrie, à joindre leurs réseaux pour valider la définition préliminaire du
secteur, proposée dans l’Étude et à l’élaboration du questionnaire du Sondage National
des Employeurs de l’industrie afin de le rendre concis tout en s’assurant qu’il couvre le
plus de sujets possibles.
Nous ne pourrons jamais les remercier assez pour exprimer toute la gratitude du Conseil,
de même que notre reconnaissance pour un travail bien fait.
Des sondages effectués par le Conseil en 2003/04 et en 2007/08 annonçaient des mises à
pied massives d’employés de production ainsi que la transformation de l’industrie qui
passerait du secteur manufacturier à celui des services, avec à son emploi une majorité de
cols blancs. Les prévisions relatives aux pertes d’emplois se sont réalisées. Durant cette
période éprouvante, la seconde moitié des années 2000, tout ce que nous pouvions
entendre, voir et lire dans les médias au sujet l’industrie traitait de fermetures d’usines et
de mises à pied importantes. Pour les gouvernements qui supportaient financièrement le
secteur toute cette publicité négative et même, dans certains cas, la conviction que
l’industrie était crépusculaire, justifiaient amplement la remise en question des
investissements effectués et encore à faire dans le secteur.
Milstein & Cie Conseil Inc.
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Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
Au Conseil et dans l’industrie, nous étions convaincus que le secteur n’était pas en phase
terminale ou si diminuée pour n’être plus considérée que de l’artisanat et qu’elle
deviendrait, avec le temps, une simple note de bas de page sur l’histoire industrielle
canadienne.
Nous étions également conscients que quelque chose n’était pas fait ou manquait pour
refléter l’ampleur des changements survenant quotidiennement dans l’industrie. Témoins
privilégiés, nous constations que le secteur était tout à se transformer, luttant d’abord
pour sa survie et puis réinventant sa manière de faire des affaires.
Nous avons donc regardé ailleurs, pour comprendre comment y était définie l’industrie
du vêtement. Nous avons également étudié ce qui se faisait au pays et sommes arrivés à
la conclusion que la manière dont les statistiques étaient recueillies, pour définir,
délimiter le périmètre du secteur au Canada, était trop limitée pour offrir un vrai et réel
portrait de l’industrie et de l’importance des changements qui s’étaient opérés. Dit plus
simplement, l’industrie canadienne du vêtement était en quelque sorte victime de
l’ampleur et de la vitesse de sa restructuration/réinvention afin de survivre à la
mondialisation des marchés.
Les statistiques montraient, avec raison, une diminution constante et marquée des
emplois de production chez les employeurs fabriquant encore des vêtements au pays.
(Plus de 85 % de la main-d’œuvre à l’époque) Ces entreprises constituaient alors,
jusqu’au milieu des années 2000, plus des ¾ de l’industrie. Pourquoi donc?
Parce que, à des fins statistiques, pour être considéré, manufacturier de vêtements au
Canada, il faut fabriquer, ici, des vêtements générant 51 % et plus des ventes. Or la
plupart des manufacturiers, déterminés à continuer et à croître dans le contexte de la
mondialisation des marchés, délocalisaient alors une partie de leurs opérations de
production, cette définition minimisait considérablement l’importance de la contribution
de l’industrie canadienne du vêtement à l’économie du pays.
En modifiant ainsi leurs modèles d’affaires et le type d’employés recrutés, les
manufacturiers passaient de la classification statistique de fabricants domestiques de
vêtements à un mélange de catégories, allant notamment de celle de fabricants délocalisés
à celle de simples importateurs. Ce faisant, ils transformaient cette industrie
manufacturière traditionnelle en un secteur de services. Plusieurs travailleurs de
l’industrie, et elle en emploie des milliers, n’étaient donc plus comptabilisés dans les
statistiques de l’industrie du vêtement, et ce même s’ils continuaient de fabriquer des
vêtements, de développer des produits, de les commercialiser et d’effectuer de la
logistique, des tâches habituelles ou récentes de l’industrie.
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L’industrie canadienne du vêtement est forte aujourd’hui de ses 75,000 employés. Cette
Étude nous montre à quel point elle a changée et qu’elle est en pleine croissance, créant
ainsi de nouveaux emplois et offrant de belles perspectives de carrières aux milliers de
jeunes canadiens, inscrits aux cours et programmes, spécifiques à l’industrie, offerts par
les collèges/CÉGEPs et universités du pays. L’industrie est moderne, non plus définie par
la localisation géographique de ses usines, mais bien plutôt par sa contribution dans tous
les maillons de chaîne de valeur.
ADRIAN BUSSOLI
Co-président CRHIV
Milstein & Cie Conseil Inc.
JUDY LACKNER
Co-président CRHIV
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Étude d’information sur le marché du travail 2011
ii. REMERCIEMENTS
Nous remercions sincèrement tous les groupes intervenants de leur appui et de leur
participation et nous tenons particulièrement à remercier les organisations et les
personnes suivantes de leur contribution au projet :
Comité directeur du projet
Président
Adrian Bussoli, AGM Wear
Membres
Barry Bly, Zenobia Collections
Cheryl Sproul, Danier Leather
Craig Foster and Peter Van Der Linde, Canadian Tire / Mark's Work Wearhouse
Gaston Lafleur, Conseil québecois du commerce de detail
Lisa Palleson, Lotus Yogawear
Patrick Thomas, Vêtement Québec
Sandra Parker, Collège Lasalle
Représentants du Programme des conseils sectoriels
Trevor Anderson, Ressources humaines et Développement des compétences Canada
Milena Gibson, Ressources humaines et Développement des compétences Canada
Ex Officio
Sylvie Verdon, Industrie Canada
Personnel du projet du CRHIV
Jean Rivard, Directeur général et Gestionnaire du projet
Roy Nicholls, Coordonnateur des relations avec l’industrie
Membres du conseil du CRHIV
Coprésidents
Adrian Bussoli, AGM Wear
Membres
Andréanne Dandenau, MJAnne Couture
Barry Bly, Zenobia Collections
Elliot Lifson, Vêtements Peerless
Giuseppe Camarda, Workers United Conseil du Québec
Jim Deane, Workers United Ontario Council
Joe Camillo, Niko Apparel Systems
Karen Pottle, Rigor Canada Inc.
Judy Lackner, Workers United Ontario Council
Mary Boni, Kwantlen Polytechnic University
Michel St-Amand, Confection 4é Dimension
Patrick Thomas, Vêtement Québec
Stephane Cliche, Confection Cliche
Vas Gunarata, Workers United BC Council
Vicki Charge, Lethbridge College
Représentants du Programme des conseils sectoriels
Trevor Anderson, Ressources humaines et Développement des compétences Canada
Milena Gibson, Ressources humaines et Développement des compétences Canada
Ex Officio
Bob Kirke, Fédération canadienne du vêtement
Sylvie Verdon, Industrie Canada
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Personnel du CRHIV
Jean Rivard, Directeur general
Roy Nicholls, Gestionnaire de projets
Marie-Eve Dubuc, Gestionnaire de projets
Manon Lussier, Administratrice
Soutien d’associations / organisations
Art of Fashion
Association of Community Colleges
Conseil canadien de la fourrure
Conseil québecois du commerce de détail
Fashion Design Council
Fashion Group International (Toronto)
Fédération canadienne du vêtement
La table de concertation sur la mode et le vêtement
Laboratoire créatif
Mode Montréal
Montréal Couture
Retail Council of Canada
Threads Gazette
Vêtement Québec
Ville de Montréal
Ville de Toronto
Commanditaire de la tournée de présentations
Gerber Technology
Soutien lié à l’enquête relative aux étudiants de niveau postsecondaire et aux communications du Conseil
Communication Fadi Brahimcha Inc.
Groupe Affinité Vêtement et d’autres établissements postsecondaires
Alberta College of Art & Design
Granton Institute of Technology
Algonquin College
Helen Lefeaux School of Fashion Design
Art Institute of Vancouver
Humber College
Blanche Macdonald Centre for Applied Design
Kwantlen Polytechnic University
Campus Notre-Dame-de-Foy
Lambton College of Applied Arts and Technology
Capilano University
Lethbridge College
Cégep de Saint-Hyacinthe
Marvel College
Cégep Marie-Victorin
Mohawk College of Applied Arts and Technology
Centre des textiles contemporains de Montréal
Murdoch MacKay Collegiate
CFP Compétences-Outaouais
New Brunswick College of Craft and Design
CFP de Neufchâtel
Northern Alberta Institute of Technology
CFP des Patriotes
Nova Scotia College of Art and Design
CFP Gabriel-Rousseau
Okanagan Fashion Institute Inc.
Collège Laflèche
Olds College
Collège LaSalle
Ryerson University
College of the North Atlantic
Séminaire de Sherbrooke
Dalhousie University
Seneca College of Applied Arts and Technology
École des Hautes Études Commerciales
Université du Québec à Montréal
École des métiers des Faubourgs-de-Montréal
University of Alberta
Fanshawe College of Applied Arts and Technology
University of Waterloo
Fleming College
Vancouver Community College
George Brown College
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Entreprises participantes
100% coquette
AbbyShot Clothiers Limited
Accufit Patterns
Ada Designs
Adidas Canada Ltd.
AGM Wear
Andy The Anh Canada
Annie 50 Inc.
Aquarian Leather Products
Arabesque Design Ltd.
Attraction
Ballin
Belo Sol Swimwear
Benatex Lingerie
Betina Lou
Boardroom Eco Apparel
Boutique Jacob
Buffalo International Inc.
C.Side
Catfish Calhoun Inc.
Caulfield Apparel
Charlotte Design Inc.
CJ Grenier
Collection Conrad C
Collection Mariouche / Harricana
College Creations
ColourSync Inc.
Common Thread
Confection 4é Dimension
Confection Cliche
Confection Katvin
Coppley Corp
CSE Design Group Ltd.
Danier Leather Inc./Cuir Danier
Do-Gree Fashions
Echo Verde Clothing Ltd.
Effigi
Eleventh Floor Apparel Ltd.
Farley Chatto Designs
Flaming Angels Costume & Clothing Designs Ltd.
Fresh Baked
Furi Design
Gateway International
Global Collective Designs
Green Bean Baby
Group APP (Canada)
Groupe Dynamite
Hanesbrands / Canadelle
Harley-Davidson
Milstein & Cie Conseil Inc.
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Lana Lee Fashions
Laura Jayne Bridal Design
Le Château
Lemur Group
Lija / Hyp Golf
Lisette L Pant-alon
Lotus Yogawear
Love, Me Boutique
Lululemon Athletica
Maldo Collection
Mariclaro Canada
Mark's Work Wearhouse
Matt & Nat
Melow par melissa bolduc
Mimi & coco Inc.
Mother-ease Inc.
Niko Apparel Systems
Nonia
Northern Garments Inc.
Oom Ethikwear
Outfit Apparel
Parasuco Jeans Inc.
Parkhurst
Peerless Clothing
Phillippe Dubuc
Pur inc.
Pure Blankz Organic Fashion Inc.
Renegade Gypsy
Richlu Manufacturing
Rigor Canada Inc.
Samuel Dong
Samuelsohn Ltd.
Sedated Clothing
Sixo Activewear
Sombrio
Spike Camp Wilderness Safety Supply
Stages and Stores Inc.
Stivell Diffusion
Sugaristik
Tabi
Teenflo
Telio
Texport Trading Canada
The House2
The Incredible Clothing Company
Tilley Endurables
Twisted Metal Creations
TXT Carbon Inc.
Unknown Funk Hero
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Entreprises participantes (suite)
House of Couture
Index Company
Inland Knitwear
Integral Tactical
Jerry's Skating World
JJM Manufacturing
Kent Bitz Agencies
La Chemise Perfection
La Table Ronde
Lac-Mac Limited
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V I P Garments of Canada Ltd.
Valerie Dumaine Inc.
Vayola Garments
Vetements Made to Fit Inc.
Vixxon Racing
Voila par/by Andreanne
Warrior Sports Manufacturing Canada
Wertex Group
WS & Company
Zenobia Collections
Nous tenons également à remercier les autres entreprises participantes qui ont choisi de
demeurer anonymes, de même que celles qui ont participé à la tournée de présentations à
Montréal, à Toronto, à Edmonton et à Vancouver dans le cadre de l’initiative.
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Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
iii. RÉSUMÉ
Context : Un nouveau point de départ
L’étude précédente du Conseil sur le marché du travail dans l’industrie remonte à 2004.
À l’époque, l’étude mettait l’accent sur le choc imminent dans le secteur
qu’entraîneraient la suppression des contingents d’importation et la mondialisation. Elle
prévoyait que le segment de la fabrication de vêtements perdrait 39 % de sa maind’oeuvre en quelques années seulement. En outre, l’étude avait conclu que les entreprises
s’adapteraient au changement en mettant en œuvre divers modèles opérationnels,
notamment en délocalisant la production à l’étranger et les activités de commerce de
détail.
Depuis 2004, la situation a effectivement évolué selon les prévisions de l’étude
précédente. Les industries canadiennes et mondiales du vêtement se sont
considérablement transformées. La présente étude propose donc une nouvelle définition
de l’industrie, axée sur le développement de produits nationaux plutôt qu’une que sur la
production domestique. Selon cette nouvelle définition plus appropriée, les principaux
segments engloberaient les fabricants, les grossistes, les producteurs à l’étranger et les
détaillants intégrés verticalement. (Dans le cadre de la présente étude, toutes les
professions liées à la fabrication et au commerce de gros de vêtements ont été prises en
compte; cependant, seuls les métiers du segment du commerce de détail liés au
développement et à la production de produits vestimentaires ont été retenus.)
L’analyse des réalités de l’industrie entraîne donc une nouvelle définition des codes de
classification statistique de cette dernière. La définition modifiée fournit une image, un
portrait, plus exact de l’industrie. Les principaux résultats – notamment le fait que les
revenus combinés des fabricants et des grossistes de vêtements sont demeurés
pratiquement inchangés de 2004, année qui a précédé l’ouverture des marchés, à 2008 –
montrent une industrie qui ne s’est pas évaporée, mais qui a simplement modifié ses
modèles opérationnels pour s’adapter aux nouvelles réalités.
De nouveaux défis majeurs à l’horizon
L’Étude définit un ensemble de facteurs qui amèneront des changements dans l’industrie,
notamment, la réglementation, les gouvernements et la conformité sociale, la hausse des
coûts de production, la mondialisation du commerce de détail et l’impact d’Internet.
L’Étude cerne également une série de défis relevant exclusivement de l’industrie et qui
suscite des préoccupations particulières : le vieillissement de la main-d’œuvre (hauts
dirigeants et personnel de production) et ses impacts possibles sur l’ensemble de la
population active du secteur.
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13
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Étude d’information sur le marché du travail 2011
Une consultation nationale auprès des employeurs fait ressortir les possibilités et les
défis
Une importante enquête menée auprès des employeurs de tout le pays a confirmé que la
composition de la main-d’œuvre de l’industrie a complètement changé en moins de 5 ans.
Elle comptait essentiellement des cols bleus jusqu’en 2005. Aujourd’hui, elle est
composée d’une majorité de professionnels et de techniciens cols blancs oeuvrant dans
les services. Nous prévoyons que la tendance se poursuivra, avec une augmentation
continue du nombre des emplois liés aux services.
Contrairement aux « sombres perspectives » de 2004, les employeurs sont aujourd’hui
généralement optimistes quant à l’avenir, prévoyant une croissance appréciable des
effectifs dans les secteurs des services et de la production au cours des deux prochaines
années.
Cependant, le sondage soulève également plusieurs préoccupations importantes qui
devraient atténuer cet optimisme, notamment :
Soixante-et-onze pour cent (71 %) des entreprises sondées continuent de mener leurs
activités sans disposer d'un plan stratégique. Cela soulève la question de savoir si les
attentes concernant la croissance des entreprises sont raisonnables et réalisables.
Surtout que le taux de croissance prévu par les participants au sondage dépasse
nettement le taux de croissance économique général;
Un autre défi, tout aussi important, est lié au fait que 35 % des entreprises font face à
un problème de continuité de leurs opérations (ce sont celles prévoyant mettre en
œuvre un plan de relève, de vendre l’entreprise ou de cesser son exploitation au cours
des deux prochaines années — d’ici la fin de 2012). Autre sujet de préoccupation,
tout aussi urgent, tient au fait que 30 % des répondants sont confrontés à un problème
de relève des hauts dirigeants. Enfin, et plus préoccupant encore : 82 % de ces
entreprises, qui représentent 18 % des emplois du secteur, ne disposent d’aucun plan
pour s’attaquer au problème.
Compte tenu de l’optimisme relatif au taux de croissance de l’industrie, pondéré par la
menace de fermetures d’entreprises attribuable aux problèmes de relève qui s’annoncent,
l’Étude conclut que l’industrie redéfinie pourrait employer de 60 000 à 86 000 personnes
d’ici deux ans selon divers scénarios de croissance retenus.
Selon l’un des ces scénarios, dit réaliste, – alliant croissance modérée et faillites
d’entreprises modérées résultant du manque de planification de la relève tant chez les
gestionnaires que chez les employés de production – l’effectif de l’industrie pourrait
atteindre environ 73 000 personnes d’ici la fin de 2012.
Bien que ce scénario maintienne la main-d’œuvre totale de l’industrie à son niveau actuel
jusqu’à la fin de 2012, des modifications importantes à la composition de la main
d’œuvre surviendront quand même, à cause de la croissance continue du nombre des
emplois de cols blancs et par l’absolue nécessité, pour l’industrie, de remplacer des
milliers d’employés partant à la retraite.
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Au-delà du vieillissement des cadres supérieurs, l’Étude révèle également que l’industrie
s’apprête à faire face à un autre défi d’envergure : le vieillissement de ses travailleurs de
production. L’Étude conclut que près de 7 000 travailleurs de production approchent de
l’âge de la retraite. Cependant, à cause des réductions massives d’emplois de production
au cours de la dernière décennie, l’Étude démontre qu’il n’existe pratiquement plus de
relève pour les emplois de production. L’Étude fait aussi le constat qu’en général, les
petits et moyens employeurs, la majorité de l’industrie, ne possèdent pas de programmes
adéquats de formation internes.
Ces facteurs annoncent une pénurie importante et imminente de personnel de production
qualifié, ce qui non seulement compromet la croissance éventuelle que les entreprises
prévoient, mais qui peut également menacer les niveaux de production domestiques
actuels.
Outre ces défis, l’Étude identifie d’autres enjeux importants qui doivent être abordés,
notamment la nécessité d’améliorer la transition des diplômés de niveau postsecondaire
vers les emplois de l’industrie, la nécessité d’une formation fonctionnelle et continue
destinée aux employés de production et aux gestionnaires et l’obligation du Conseil des
ressources humaines de l’industrie du vêtement (« CRHIV » ou le « Conseil »)
d’améliorer sa représentativité et sa notoriété, la distribution de ses nombreux produits et
services et son taux de pénétration auprès des divers segments de l’industrie.
Mais surtout, l’étude souligne que contrairement à la situation résultant de l’élimination
des contingents en 2005, réalité à l’égard de laquelle le Conseil ne pouvait n’être que
réactif, les défis qu’identifie aujourd’hui la nouvelle Étude tous de la sphère d’influence
et d’expertise du Conseil.
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Un autre pas vers l’avenir
Le rapport conclut que le Conseil devrait adopter une approche triple à l’égard des défis
et mettre l’accent sur les solutions suivantes :
1) Cadre de formation de la main-d’œuvre de production et de service
Aider les employeurs à recruter des travailleurs de production mis en disponibilité,
afin de veiller à ce que ces personnes compétentes demeurent employées dans
l’industrie :
Rejoindre les compagnies qui ferment pour pouvoir recycler les compétences de
leurs employés;
Tenir une base de données de ces personnes et de leurs compétences-habiletés sur
le portail du Conseil;
Promouvoir la disponibilité de ces travailleurs auprès des employeurs;
Promouvoir et faciliter le recours aux dispositions programmes de partage de
temps de travail entre les travailleurs, lorsque seuls des emplois à temps partiel
sont disponibles.
Promouvoir la formation en milieu de travail pour les emplois de production :
Élaborer un outil pour aider l’industrie à implanter des programmes de formation
en milieu de travail pour les emplois de production. Deux méthodes sont
proposées : une solution relevant de l’industrie et une autre du milieu de
l’éducation;
Fournir aux employeurs diverses formes d’aide financière et technique en matière
de formation fonctionnelle.
Améliorer la capacité de l’industrie à rejoindre les communautés immigrantes afin de
trouver de nouvelles sources d’employés :
Rejoindre les leaders et groupes communautaires voués au développement de
l’emploi et de l’employabilité des membres de ces communautés à l’échelle
régionale;
Fournir des outils afin de faciliter l’intégration de ces travailleurs au sein de
l’industrie.
Promouvoir la création de programmes nationaux d’apprentissage coopératif et de
stages continus d’étudiants qui répondent aux besoins de l’industrie, en collaboration
avec les membres Groupe Affinité Vêtement du CRHIV.
Milstein & Cie Conseil Inc.
16
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
2) Cadre de formation en entrepreneuriat
Élaborer et rendre disponible une formation et un soutien adaptés pour la
planification de la relève, notamment :
Fournir des outils supplémentaires et du soutien additionnel via le programme de
mentorat du Conseil;
Établir des liens avec d’autres organisations qui possèdent une expérience de la
planification de la relève et adapter les solutions à l’industrie;
Collaborer avec divers ministères fédéraux et provinciaux afin d’élaborer des
programmes d’aide directe aux employeurs.
Renforcer davantage la formation et le soutien en matière d’entrepreneuriat :
Relancer les phases 1 et 2 du programme de mentorat du Conseil : Formateur
d’Affaire et Accélérateur d’Affaire qui visent à offrir du support stratégique aux
nouveaux entrepreneurs et aux entrepreneurs chevronnés du secteur du vêtement
qui restructurent une entreprise;
Collaborer avec les ministres fédéraux et provinciaux, surtout ceux de l’industrie,
de l’éducation et de l’emploi pour élaborer des programmes d’aide directe
destinés aux employeurs.
Élaborer des outils de formation fonctionnelle plus pointus :
Développer du matériel didactique pour ajouter à la boîte à outils du Conseil et
traitant, notamment, des questions suivantes : intégration à de nouveaux
mécanismes de distribution et à de nouveaux marchés d'exportation, optimisation
de l'utilisation des agents de ventes, utilisation d'Internet à des fins de vente et de
marketing, facilitation du financement et recrutement;
Concevoir de nouveaux outils connexes en ligne;
Élaborer des ateliers, des colloques et des webinaires afin de faciliter l’exécution
des programmes.
3) Cadre d’amélioration du Conseil
Accroître la notoriété du Conseil et de ses programmes;
Améliorer l’efficacité des programmes « sous-performants » du Conseil;
Améliorer la représentativité du Conseil et de ses comités afin de mieux « connecter
» le Conseil avec les nouveaux segments de l’industrie;
Exploiter la notoriété croissante et l’accès direct du Conseil à l’industrie pour réaliser
des revenus de commandite et publicitaires afin de poursuivre le développement de
Milstein & Cie Conseil Inc.
17
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
programmes et de contenu Web qui ne peuvent être appuyés financièrement par les
trésors publics.
L’Étude conclue enfin que les défis auxquels est confronté l’industrie sont de taille, ont
continueront pour l’avenir immédiat d’avoir d’énormes impacts. Elle propose donc que le
Conseil élabore des solutions globales faisant appel au plus large éventail possible de
partenaires, notamment les ministères fédéraux et provinciaux de l’Emploi, de
l’Éducation et de l’Industrie, de même que des organisations et des associations
pertinentes de partout au pays qui pouvant contribuer à l’élaboration, à la livraison et à
l’implantation de solutions adaptées et appropriées.
Remerciements
Nous remercions le CRHIV de nous avoir confié cet important mandat. Nous remercions
également les membres du conseil d’administration du Conseil et du comité de
supervision du projet pour leurs contributions et pour les orientations claires qu’ils nous
ont fournies. Nous tenons particulièrement à remercier les nombreux employeurs et tous
les autres intervenants qui ont participé au processus de réalisation de cette Étude.
Nous croyons que cette Étude, ses conclusions et recommandations constitueront
l’élément essentiel pour permettre au Conseil de proposer des solutions concrètes et
réalistes pour que l’industrie puisse résoudre et relever les défis RH de l’industrie du
vêtement. Nous croyons également que le Conseil joue déjà un rôle important, mais qu’il
devra, pour assurer la croissance et la pérennité du secteur, accroître le niveau de ses
interventions et celui de sa notoriété pour avoir un impact encore plus déterminant sur
avenir de l’industrie et celui de ses employés.
Milstein & Cie Conseil Inc.
18
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
iv. INTRODUCTION
Le Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement (« CRHIV » ou le
« Conseil ») a embauché Milstein & Cie Conseil Inc. pour mener une étude sur le marché
du travail pour le compte de l’industrie canadienne du vêtement.
L’étude visait les objectifs suivants :
Redéfinir le secteur en fonction de l’évolution de l’industrie du vêtement canadienne
et mondiale depuis la mondialisation des marchés en 2005;
Élaborer le profil de l’industrie redéfinie, y compris les principaux segments, à l’aide
de données statistiques disponibles;
Examiner les forces qui stimulent le changement au sein de l’industrie afin de définir
les enjeux pour les entreprises et le milieu de même que l’incidence possible sur la
main d’œuvre;
Déterminer le profil de la main-d’œuvre actuelle à l’aide des données statistiques
disponibles afin de définir les autres défis de ressources humaines de l’industrie;
Sonder et interroger un échantillon représentatif d’employeurs de l'ensemble du pays
afin d’élaborer un portrait assez précis du secteur, notamment : ses principaux défis,
la composition actuelle de sa main-d’œuvre, la composition prévue de sa maind’œuvre d’ici deux ans, les questions touchant la demande et l’offre de main-d’œuvre
et les enjeux liés au recrutement, à la formation et au maintien des effectifs;
Selon les résultats de l’enquête, élaborer un profil détaillé de la main-d’œuvre, y
compris les enjeux liés à l’offre et à la demande et les principaux défis RH de
l’industrie;
Établir des conclusions et formuler des recommandations fondées sur les résultats de
la recherche afin de fournir des pistes d’orientation stratégique au Conseil et sur la
nature de l’aide qu’il devra fournir à l’industrie à court et moyen termes.
Nous remercions le CRHIV de nous avoir confié cet important mandat. Nous remercions
également les membres du conseil d’administration du Conseil et du comité de
supervision du projet pour leurs contributions et pour les orientations claires qu’ils ont
fournies. Nous tenons particulièrement à remercier les nombreux employeurs et tous les
autres intervenants qui ont participé au processus de réalisation de cette Étude.
Nous croyons que cette Étude, ses conclusions et recommandations constitueront
l’élément essentiel pour permettre au Conseil de proposer des solutions concrètes et
réalistes pour que l’industrie puisse résoudre et relever les défis RH de l’industrie du
vêtement. Nous croyons également que le Conseil joue déjà un rôle important, mais qu’il
devra, pour assurer la croissance et la pérennité du secteur, accroître le niveau de ses
interventions et celui de sa notoriété pour avoir un impact encore plus déterminant sur
avenir de l’industrie et celui de ses employés.
Milstein & Cie Conseil Inc.
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Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
PARTIE 1 : UNE INDUSTRIE EN TRANSFORMATION
Milstein & Cie Conseil Inc.
20
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
1
UN NOUVEAU POINT DE DÉPART
1.1
Contexte
Étude d’information sur le marché du travail 2011
La précédente étude sur le marché du travail de l’industrie (« IMT CRHIV 2004 »),
réalisée pour le Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement (« CRHIV »,
ou « le Conseil »), a été publiée en 2004. L’étude soulignait les principales difficultés
auxquelles l’industrie faisait face à l’époque :
De grandes perturbations étaient imminentes dans le secteur en raison de l’impact
majeur de l’élimination des contingents d’importation et d’autres politiques de
libéralisation du commerce lesquelles, devaient entrer en vigueur en 2005. La Chine
se démarquait déjà comme la plus grande menace pour les fabricants de vêtements
canadiens sur le marché intérieur et sur le principal marché d’exportation de
l’industrie, les États-Unis;
Les détaillants et les consommateurs imposaient de façon continue des exigences
croissantes aux fournisseurs du secteur du vêtement, notamment des chaînes
d’approvisionnement plus rapides, des réductions de prix et des programmes de
marques maison à marges réduites;
Les détaillants devenaient de plus en plus des concurrents plutôt que des partenaires
de la chaîne d’approvisionnement, choisissant souvent de développer eux-mêmes
leurs propres produits;
La hausse du dollar canadien réduisait la compétitivité.
L’étude mettait l’accent sur le choc imminent dans le secteur et sur ses répercussions sur
les fabricants canadiens de vêtements. Elle prévoyait la perte de 41 000 emplois (39 %
de la main-d’œuvre) dans le secteur de la fabrication, et ce, dans un délai de quelques
années seulement. Un sondage mené auprès de cadres supérieurs de l’industrie a
confirmé que les entreprises étaient sensibilisées à la crise, mais que néanmoins, la
plupart n’avaient pas mis en place un plan stratégique pour faire face aux problèmes.
De plus, l’étude définissait « les perspectives d’avenir », c.-à-d. ce à quoi
ressembleraient les entreprises du secteur du vêtement après l’élimination des
contingents. On y présentait des modèles opérationnels qui pourraient être efficaces dans
le nouvel environnement. L’étude identifiait de nouvelles professions qui devaient
susciter une demande. On y recommandait des initiatives transitoires visant à aider les
entreprises à se transformer pour passer du statut de fabricants à rendement moyen à
celui de joueurs importants dans des créneaux concurrentiels et reconnus à l’échelle
internationale offrant des produits à valeur ajoutée ayant également la réputation de
spécialistes de l’ensemble de la chaîne de valeur mondiale.
Entre 2004 et 2009, la situation a évolué conformément aux prévisions de l’étude de
2004. Ainsi, pendant cette période, le Conseil a mis en œuvre une série d’initiatives pour
appuyer la transformation de l’industrie : un programme de mise à niveau des
Milstein & Cie Conseil Inc.
21
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
compétences en gestion visant à améliorer la planification stratégique au sein de
l’industrie; un programme de mentorat qui appuie le transfert des connaissances entre et
dans les entreprises; des ressources qui aident les entreprises à cibler le marché
américain et une trousse d’outils qui appuie le développement, l’adaptation et
l’amélioration des entreprises dans des secteurs clés, notamment les opérations, le
marketing, les finances, la formation en matière de production et les ressources
humaines. Un nouveau portail Web a également été mis en place afin de regrouper
l’industrie et tous ses segments. Les établissements d’enseignement postsecondaire ont
remanié leurs programmes pour suivre l’évolution des besoins des entreprises. De
nouvelles initiatives de soutien ont été mises en œuvre par le gouvernement du Canada et
par certains gouvernements provinciaux. La Fédération canadienne du vêtement a lancé
de nombreux programmes, notamment des missions commerciales, afin d’aider les
entreprises à pénétrer de nouveaux marchés d’exportation.
Durant cette période, de nombreux emplois de fabrication ont été perdus, et les
entreprises se sont réinventées, en adoptant de nouveaux modèles de gestion et en
s’intégrant à de nouveaux segments de la chaîne de valeur. Certains sous-traitants
(entrepreneurs en couture) sont devenus des fabricants offrant un service complet,
certains fabricants sont devenus des détaillants et de nombreux fabricants ont presque
entièrement ou complètement délocalisé leurs activités de production. Évidemment,
quelques-uns n’ont rien fait du tout, et ont soit fermé ou risqué l’extinction.
Ainsi, l’industrie s’est transformée à un point tel que l’ancienne définition, c.-à-d. des
entreprises qui générant principalement des revenus à titre de fabricants nationaux, n’est
plus pertinente. La présente Étude doit donc tout d’abord redéfinir l’industrie.
1.2
Exemples de nouvelles définitions provenant d’autres pays où les coûts de
main-d’œuvre sont élevés
Ce besoin de redéfinir l’industrie n’est pas unique au Canada. En fait, il se manifeste dans
tous les pays où les coûts de main-d’œuvre sont élevés. Bon nombre d’entreprises de ces
pays se sont réorientées vers la chaîne de valeur globale, et pratiquement tous se
concentrent sur des activités à valeur ajoutée, contrairement à l’ancien modèle d’affaires
fondé sur une production domestique dominante. Ces définitions illustrent mieux la
contribution réelle du secteur à l’économie. Voici quelques exemples :
Union européenne
Eurofound est un organisme tripartite de l’Union européenne qui fournit une expertise en
matière de conditions de vie et de travail, de relations industrielles et de gestion du
changement en Europe. Son site Web présente un rapport de 2008 de l’European
Monitoring Centre on Change, intitulé Trends and Drivers of Change in the European
Textiles and Clothing Sector: Mapping Report. On y affirme ce qui suit :
« Afin de demeurer compétitive, l’industrie a dû se restructurer et se moderniser
et déplacer sa production vers des pays où les salaires sont moins élevés dans
l’Union européenne et à l’extérieur de celle-ci. Aujourd’hui, l’avantage
concurrentiel du secteur européen du textile et des vêtements est lié à son
Milstein & Cie Conseil Inc.
22
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
orientation axée sur la qualité et la création, l’innovation et la technologie et les
produits à forte valeur ajoutée… »
« Une simple orientation sur les activités manufacturières entraînerait une
distorsion sur le plan des renseignements statistiques relatifs au secteur,
notamment une sous-estimation de l’importance socioéconomique de l’industrie
du textile et des vêtements. Cette sous-estimation est principalement imputable au
fait que les activités comme la recherche et le développement, la création, le
commerce de gros et le commerce de détail relatifs aux textiles et aux vêtements,
bien qu’elles soient sans doute importantes, ne sont pas incluses dans le mappage
statistique du secteur, puisqu’elles sont classées sous d’autres codes NACE. »
Australie
Selon le site Web de la Nouvelle-Galles-du-Sud, en Australie :
« L’industrie manufacturière TCFL [textiles, vêtements, chaussures et cuir] de
l’Australie englobe un large éventail d’activités relatives à des produits à base de
fibres, y compris :
Premiers stades de transformation de fibres naturelles, notamment la laine et
le cuir;
Production de textiles;
Transformation de cuir, de fils et de textiles en vêtements, en chaussures, en
tapis et d’autres articles en tissus pour le domicile et le bureau;
Textiles techniques, notamment des toiles à ombrer, des articles médicaux,
des produits sanitaires, des produits de filtration et des matériaux isolants.
… Au cours des dernières années, la production TCFL australienne a mis
l’accent sur des produits-créneaux à valeur élevée et exigeants en
investissements, plutôt que sur des produits normalisés à forte main-d’œuvre.
Cette orientation a entraîné une augmentation de l’emploi non lié à la fabrication
dans l’ensemble de l’industrie, particulièrement dans les secteurs de la création,
du marketing, du commerce de gros et de la logistique. »
Milstein & Cie Conseil Inc.
23
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
Royaume-Uni
Selon le site Web Skillfast-UK (Sector Skills Council for Fashion and Textiles) :
« La portée de Skillfast-UK englobe la chaîne d’approvisionnement du secteur de
la mode et des textiles, qui est très complexe, de l’approvisionnement de matières
premières aux produits finis, en passant par toutes les étapes de la
transformation, de même que les fonctions connexes comme la création, le
commerce, le commerce de gros, la conversion et les services de soutien. Elle
n’englobe pas le commerce de détail…
« Skillfast-UK touche également les secteurs connexes suivants :
Fabrication de teintures et de pigments;
Commerce de détail d’articles médicaux et orthopédiques;
Commerce de détail de textiles;
Commerce de détail de vêtements;
Commerce de détail de chaussures et de produits de cuir;
Essais et analyses techniques. »
1.3
Exemples de redéfinitions plus près de chez nous
La nécessité d’une nouvelle définition de l’industrie est également reconnue plus près de
chez nous, par exemple :
Gouvernement du Québec
Selon le site Web du gouvernement du Québec :
« L'industrie de l'habillement occupe une place importante au Québec. Cette
industrie est aujourd'hui frappée de plein fouet par la mondialisation des
marchés. On assiste à une augmentation constante des importations des pays à
bas coûts de revient vers les pays industrialisés.
Compte tenu des nombreux emplois en jeu, la plupart des pays industrialisés
tentent de mettre en place des stratégies pour appuyer le maintien de leur
industrie. Le Québec n'échappe pas à ce phénomène mondial. Il devra donc
développer de nouveaux modèles d'entreprises capables de demeurer
concurrentielles.
Pour assurer cette restructuration, le Québec doit se mobiliser et amener les
différents intervenants à poursuivre un objectif commun de développement de
l'industrie de l'habillement. »
Milstein & Cie Conseil Inc.
24
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
Il importe également de souligner qu’au cours des dernières années, le gouvernement du
Québec a lancé un programme de 82 millions de dollars, appelé Pro Mode, afin d’aider
l’industrie. Certains de ses éléments consistent à verser des subventions aux entreprises
qui cherchent à mettre en œuvre de nouveaux modèles opérationnels. L’admissibilité au
programme présente un intérêt particulier. Selon le site Web du gouvernement du
Québec :
« [L’entreprise] doit participer à la préproduction ou à la postproduction (ventes
et distribution) de vêtements, d’accessoires vestimentaires, de chaussures et de
textiles. »
Industrie Canada
À l’interne, Industrie Canada a également reconnu que l’industrie s’est transformée.
Avant la libéralisation du commerce, le secteur du vêtement était regroupé au sein de la
Direction générale des industries de la fabrication d’Industrie Canada. Au cours des
dernières années, l’industrie a été regroupée sous les « produits de consommation ». Ce
remaniement interne démontre encore davantage que le gouvernement reconnaît que
l’industrie se transforme et n’est plus principalement fondée sur la fabrication
domestique.
Exportation et développement Canada (EDC)
EDC reconnaît les effets de la mondialisation et a réévalué les conditions d’admissibilité
à ses programmes pour tenir compte des entreprises autres que les fabricants nationaux.
Un document de janvier 2007 de M. Steven Poloz, premier vice-président, Affaires
générales, et économiste en chef d’EDC, intitulé L’intermédiation financière dans le
contexte du nouveau paradigme commercial : EDC et le commerce d’intégration, offre
un aperçu intéressant. Poloz y fait valoir que la mondialisation a entraîné un
accroissement de la spécialisation. Voici ce qu’il écrit :
« Il en résulte essentiellement une désintégration verticale des entreprises.
L’entreprise intégrée verticalement était naguère une organisation d’avant-garde
contenant une pléthore de synergies et réalisant de nombreuses économies
d’échelle et de gamme. Aujourd’hui, l’entreprise peut rester virtuellement
intégrée verticalement, mais ses emplacements physiques sont dispersés dans le
monde. La chaîne de montage d’Henry Ford se mondialise. »
Poloz offre ensuite un exemple de ce qui se produit lorsqu’une entreprise déplace ses
activités de production à l’étranger. Il affirme ce qui suit :
« Il y a une tendance naturelle à se concentrer sur la perte d’emplois peu
qualifiés attribuable à la mondialisation de l’entreprise. Mais cette attitude ne
tient pas compte de deux dimensions importantes. Premièrement, si la
restructuration rend l’entreprise plus compétitive, ses ventes augmenteront. Il
faudra donc importer encore plus de composantes du fournisseur étranger, mais
il faudra également employer plus de travailleurs qualifiés et de chevaliers jedi
(emplois bien rémunérés). Idéalement, les travailleurs peu qualifiés auront la
Milstein & Cie Conseil Inc.
25
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
possibilité de recevoir la formation requise pour les nouveaux emplois créés dans
la chaîne de valeur. Quoi qu’il en soit, les revenus élevés de l’entreprise sont
dépensés et créent de nouveaux emplois dans l’économie. »
Poloz décrit ensuite la manière dont le nouveau paradigme économique impose un
changement au sein d’EDC. Voici ce qu’il affirme :
« Certains organismes de crédit à l’exportation ont commencé à modifier
l’exigence selon laquelle un bien doit être "fabriqué à..." en demandant qu’il soit
"fabriqué par…" pour effectuer un changement progressif.
À EDC, nous avons établi un système d’évaluation plus complet pour déterminer
les retombées des transactions pour le Canada en tenant compte de la complexité
croissante du monde. Ce système reconnaît que le contenu canadien est toujours
important, mais que d’autres caractéristiques d’une transaction peuvent
également profiter au Canada. On peut donc se poser des questions telles que les
suivantes en évaluant une transaction : l’entreprise consacrera-t-elle de l’argent
à la R-D au Canada? La transaction se déroulera-t-elle dans un marché où le
risque est plus élevé? Si l’entreprise est petite, est-elle moins en mesure d’obtenir
de l’aide des grandes institutions? La transaction aura-t-elle d’excellentes
retombées dans le domaine de l’emploi?... »
Fédération canadienne du vêtement (FCV)
La Fédération canadienne du vêtement s’est également transformée, passant de la
représentation de fabricants nationaux à une définition beaucoup plus large. À cet égard,
voici des remarques tirées du site Web de la FCV :
« L’industrie canadienne du vêtement produit un large éventail de vêtements
destinés aux marchés nationaux et étrangers. Notre vision concernant la réussite
de l’industrie peut se résumer comme suit : innover pour atteindre des produits à
plus forte valeur ajoutée et des processus de fabrication plus efficaces, plus
souples et économiques, c’est-à-dire, en ce qui concerne l’industrie du vêtement :
Adopter une démarche dynamique pour renforcer les capacités des
entreprises canadiennes dans certains secteurs, notamment le développement
de produits, l’approvisionnement, le marketing et la chaîne
d’approvisionnement;
Définir des créneaux propices à la production et au marketing à l’intention
de nos entreprises;
Définir et pénétrer de nouveaux marchés d’exportation, reprendre nos
exportations et les développer sur des marchés actuels importants,
notamment ceux des États-Unis, de l’Europe et du Japon. »
Association de l’industrie du vêtement du Québec
L’association de l’industrie du vêtement du Québec s’est également redéfinie. En 2006,
l’association était connue sous le nom d’Institut des manufacturiers du vêtement Québec.
Milstein & Cie Conseil Inc.
26
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
En 2007, l’organisation est devenue Vêtement Québec afin de mieux représenter ses
membres et son orientation stratégique future.
États-Unis
Bien qu’aucune définition claire de l’industrie américaine n’ait été avancée jusqu’à
présent, prenons par exemple la principale association de l’industrie, à savoir l’American
Apparel & Footwear Association. Selon le site Web de l’association :
« L’American Apparel & Footwear Association (AAFA) est l’association
commerciale nationale qui représente les entreprises des secteurs du vêtement,
des chaussures et d’autres produits, ainsi que leurs fournisseurs, qui sont
concurrentiels sur le marché international. »
1.4
Établissement d’une nouvelle définition pour orienter le Conseil
Le Conseil doit donc, de toute évidence, redéfinir l’industrie pour que sa nouvelle
définition aille au-delà de la fabrication traditionnelle. Les membres du comité de
supervision de L’Étude de besoins ont passé en revue tous les ajouts possibles et
pertinents de segments à l’industrie traditionnelle. Ils ont procédé par regroupement des
codes SCIAN, incluant tous les maillons de la chaîne d’approvisionnement : celui de la
fabrication de textile, celui de la fabrication du vêtement et de la chaussure et enfin celui
de détaillant de vêtements. Au total, dix codes SCIAN ont fait l’objet d’un examen
approfondi comme le montre l’annexe A.
Après avoir déterminé les segments possibles à des fins d’examen, le Conseil a décidé de
prendre en compte les facteurs suivants pour définir le nouveau périmètre du secteur :
Un segment doit employer des personnes dotées de compétences semblables à celles
des principaux fabricants de vêtements afin de ne pas s’éloigner de la composition
traditionnelle de l’industrie;
L’historique en termes de liens, de coopération et d’intégration manifeste avec le
segment traditionnel de la fabrication de vêtements;
Éviter les dédoublements d’efforts dans les segments déjà bien desservis par d’autres
conseils sectoriels, ainsi que l’inclusion possible de segments qui ne sont pas
actuellement visés par le programme de conseils sectoriels;
Taille relative du segment;
La capacité d’obtenir les données statistiques pertinentes.
Consultez l’annexe A pour obtenir plus de détails sur l’analyse menée sur ces questions.
Selon les critères, le comité a demandé que la méthode de calcul soit revue pour
permettre d’englober tous les emplois de développement de produits, de production ou de
distribution de vêtements. Le comité a également décidé de considérer d’autres segments
dans la mesure où les produits et services du Conseil pouvent être utiles.
Milstein & Cie Conseil Inc.
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Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
Cette définition permet d’inclure toutes entreprises ou professions ou s’effectuent et qui
réalisent en tout ou en partie du développement, de la production ou de la distribution de
vêtements.
Les membres du comité ont ensuite analysé en détail chacun des codes SCIAN en tenant
compte des définitions données et des critères de chacun des segments. Consultez
l’annexe A pour obtenir plus de détails sur l’analyse menée pour préciser la composition
du secteur.
À la fin de cet exercice d’analyse, les membres du comité ont décidé que le nouveau
périmètre de l’industrie canadienne du vêtement devait inclure les codes statistiques
suivants :
Fabrication de vêtements et d’accessoires (SCIAN 315);
Commerce de gros de vêtements et d’accessoires (SCIAN 41411);
Fabrication de chaussures (SCIAN 3162);
Commerce de gros de chaussures (SCIAN 41412);
Usines de produits textiles (SCIAN 314), c.-à-d. : tapis, moquettes, rideaux, linge de
maison, textiles de maison, sacs, articles en toile, bâches et tentes, dans la mesure où
les produits et services du CRHIV peuvent être utiles à des employés de ces usines;
Magasins de vêtements et d’accessoires vestimentaires (SCIAN 448) et grands
magasins (SCIAN 4521) qui développent au moins quelques-uns de leurs produits
(emplois liés au développement et à la fabrication de produits seulement).
Cette définition et sa portée permettent au Conseil de collaborer avec le Conseil des
ressources humaines de l’industrie du textile (« CRHIT ») en mettant à la disposition des
employeurs partenaire de ce Conseil des outils formation en confection de produits
destinés aux entreprises du secteur du vêtement. En fait, le CRHIV souhaiterait
reproduire avec le CRHIT, la relation qu’il entretient avec le Comité sectoriel de la maind'œuvre de l’industrie Textile du Québec (Ce Comité québécois de l’industrie du textile
distribue les outils du CRHIV à ses membres et de plus, le Conseil rencontre, aux trois
mois, les dirigeants du Comité afin de les informer des nouveaux produits et services du
Conseil pouvant être utiles aux membres du Comité sectoriel.).
Elle permet également au Conseil de collaborer plus étroitement avec le Conseil canadien
du commerce de détail et avec le Conseil québécois du commerce au détail en
développant et en fournissant des outils expressément destinés aux détaillants de
vêtements intégrés verticalement.
Milstein & Cie Conseil Inc.
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Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
2
Étude d’information sur le marché du travail 2011
RESTRICTIONS IMPORTANTES DE LA PORTÉE DES DONNÉES STATISTIQUES ANALYSÉES
La nouvelle définition de l’industrie retenue par le CRHIV, de même que celles adoptées
par les provinces canadiennes et pays industrialisés sert à redessiner le périmètre de
l’industrie, non plus en considérant uniquement les endroits ou se trouvent les usines,
mais également en analysant la nature des opérations ou activités à valeur ajoutée
effectuées au Canada. Il en ressort une définition tenant compte qu’une compagnie puisse
être un fabricant domestique ou délocalisé ou un peu des deux. Cette entreprise peut
également développer des produits au Canada (fabriqués au pays ou à l’étranger) et en
vendre la majorité dans ses propres magasins de détail.
Bien que cette définition fournisse une image plus réaliste de l’industrie réinventée, elle
pose un défi particulier au chapitre de la statistique. Les données officielles actuelles sont
recueillies pour déterminer si une entreprise est un manufacturier domestique, un
grossiste (incluant les manufacturiers délocalisés et les importateurs de vêtements) et un
détaillant (incluant les détaillants de vêtements intégrés verticalement). Avant d’aller plus
loin, il est donc important pour le lecteur de comprendre les limites inhérentes de la
méthode de classification statistique actuelle.
Ainsi :
Une entreprise sera considérée comme un manufacturier de vêtements (Code SCIAN
315) par Statistique-Canada, à la condition qu’elle tire plus de 50 % de ses revenus
de produits fabriqués au Canada, ce qui a pour conséquence :
D’ignorer presque toutes données relatives à la production délocalisée d’une
entreprise;
Toutes les entreprises fabriquant à l’extérieur du pays, plus de 50 % de leurs
vêtements, sont donc considérées comme des grossistes (Code SCIAN 41411). Cette
classification statistique ne fait pas de distinction entre les manufacturiers délocalisés
(ceux qui développent leurs produits au pays, mais qui les fabriquent en majorité à
l’extérieur du Canada) et les importateurs (ceux qui ne développent et ne fabriquent
aucun produit au pays). Donc :
La fabrication domestique d’une entreprise peut par exemple amener 49 % des
revenus de cette entreprise, mais ils sont quand même comptabilisés dans les
revenus du commerce de gros;
Les employés canadiens de production de vêtements, de même que ceux
contribuant à la chaîne de valeur dans l’industrie (ex. : désigner, patroniste, etc.,
etc.), sont inclus dans les statistiques du segment des grossistes;
Les entreprises retirant la majorité de leurs revenus de ventes au détail sont classées
dans la catégorie des détaillants (Code SCIAN 448). Ce qui veut dire que :
Les activités de développement de produits et de fabrication des détaillants de
vêtements intégrés verticalement ne sont pas incluses dans plusieurs statistiques;
Milstein & Cie Conseil Inc.
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Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
Les données sur le personnel affecté au développement de produits et à la
production domestique sont fondues avec celles des employés de commerce au
détail.
Considérons maintenant certains des impacts de la méthode de classification :
La contribution économique d’un manufacturier domestique de vêtement qui dépasse
la barre de 50 % de production délocalisée dans le cours d’une année donnée, passe
ainsi de manufacturier à grossiste, et est considérée de la façon suivante dans les
statistiques :
La disparition complète de toutes les données sur l’emploi, les expéditions et les
revenus, des statistiques du segment des manufacturiers et ce, même si cette
entreprise continue de fabriquer au Canada 49 % de sa production totale;
L’ajout dans les statistiques du segment des grossistes, de tous les revenus et des
emplois de cette entreprise;
Les données sur les expéditions manufacturières excluent généralement les activités
de fabrication des entreprises qui ne sont pas définies comme des entreprises
manufacturières domestiques ayant surtout des activités manufacturières;
Il n’est pas possible d’analyser la composition des importations. Par exemple, est-ce
que l’augmentation subite des importations de vêtements est causée par l’exclusion
d’entreprises canadiennes de la chaîne de valeur de l’industrie ou, est-elle tout
simplement le résultat de la délocalisation de productions par des entreprises
canadiennes qui développement de produits. Les lecteurs doivent donc éviter de
conclure qu’une hausse des importations équivaut à un déclin simultané de
l’industrie;
Plusieurs produits sont développés au Canada, fabriqués à l’extérieur du pays et
expédiés dans d’autres marchés. Souvent, ces produits sont expédiés directement des
usines étrangères vers ces pays sans même transiter par le Canada. Selon des
discussions informelles avec plusieurs dirigeants de l’industrie, des courtiers en
douanes et des transitaires internationaux, cette tendance a beaucoup progressé, au
cours des dernières années, parce que les entreprises préfèrent ne pas dédouaner leurs
marchandises au Canada, pour ensuite les réexpédier dans d’autres pays. Ces
dirigeants et des logisticiens expliquent cette tendance accrue, par la volonté des
entreprises d’éviter des complications aux frontières tant pour les livraisons et les
retours de produits, de gérer les coûts et l’efficacité de l’import-export et par
l’efficience de cette pratique, si on la compare à celle d’importer des vêtements au
pays pour réexpédier ensuite ces mêmes produits; il faut aussi considérer que :
Les données sur ces expéditions directes ne sont pas d’habitude recueillies par
Statistique Canada. Donc, la valeur ajoutée canadienne n’est mesurée/incluse
dans aucune statistique;
Milstein & Cie Conseil Inc.
30
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
L’impact de cette pratique, de plus en plus répandue, sur les statistiques peut
donner l’impression que les exportations diminuent ce qui n’est pas
nécessairement le cas.
Ainsi donc, considérant tous les changements aux modèles d’affaire de l’industrie,
résultat de la libéralisation des échanges commerciaux, l’utilisation de certaines données
statistiques peut compliquer l’évaluation que l’on fait de la valeur économique ajoutée
des activités domestiques de l’industrie, de même que la contribution et les performances
réelles de ses segments.
Il est donc conseillé au lecteur, lorsque vient le temps de tirer des conclusions, de prendre
en considération l’importance combinée des segments, identifiés à la Partie 1 de la
présente Étude, de même que les conclusions tirées du sondage national des employeurs
et présentées dans la Partie 2 de l’Étude.
Milstein & Cie Conseil Inc.
31
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
3
PRINCIPAUX PARAMÈTRES DE L’INDUSTRIE CANADIENNE DU VÊTEMENT REDÉFINIE
3.1
Emploi
Selon la nouvelle définition, en 2009, l’industrie du vêtement comptait environ 73 000
employés, répartis entre les segments suivants :
EMPLOI PAR SEGMENT, 2009
(Pourcentage de l’emploi total)
Segments de
commerce de détail3
Segments de
commerce de gros2
10 %
37 %
53 %
Segments de
fabrication1
Source : Statistique Canada, SEPH TABLE 281-0024
Les segments de fabrication englobent la fabrication de vêtements et d’accessoires vestimentaires (SCIAN 315), la
fabrication de chaussures (SCIAN 3162) et les usines de produits textiles (SCIAN 314).
1
Les segments de commerce de gros englobent le commerce de gros et les distributeurs de textiles, de vêtements et
de chaussures (SCIAN 4141). Pour de plus amples précisions, consultez le profil des grossistes de vêtements.
2
Les segments de commerce de détail englobent uniquement les emplois de détail des magasins de vêtements et
d’accessoires vestimentaires (SCIAN 448) et des magasins à rayons (SCIAN 4521) jugés pertinents dans le cadre de
la présente étude (c.-à-d. les professions liées au développement et à la fabrication de produits), limités aux catégories
d’emplois F et J, qui représentent environ 2 % de l’emploi total pour ces codes.
3
Milstein & Cie Conseil Inc.
32
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
3.2
Étude d’information sur le marché du travail 2011
Traitements et salaires
Les traitements et les salaires, au sein de l’industrie, s’élèvent à environ 3,4 G$, répartis de la
façon suivante :
TRAITEMENTS ET SALAIRES PAR SEGMENT, 2008
(Total = 3,4 milliards de dollars)
Segments de
commerce de gros2
Segments de
commerce de détail3
8%
44 %
48 %
Segments de
fabrication1
Source : Statistique Canada, sous réserve de la note complémentaire 3.
Les segments de fabrication englobent la fabrication de vêtements et d’accessoires vestimentaires (SCIAN 315), la
fabrication de chaussures (SCIAN 3162) et les usines de produits textiles (SCIAN 314).
1
Les segments de commerce de gros englobent le commerce de gros et les distributeurs de textiles, de vêtements et
de chaussures (SCIAN 4141). Pour de plus amples précisions, consultez le profil des grossistes de vêtements.
2
Les segments de commerce de détail englobent uniquement les emplois de commerce de détail dans les magasins
de vêtements et d’accessoires vestimentaires (SCIAN 448) et dans les grands magasins (SCIAN 4521) jugés
pertinents à la présente étude (c.-à-d. les professions liées au développement de produits et à la fabrication). Les
salaires et les traitements sont estimés par Milstein & Cie. Pour de plus amples précisions, consultez le profil des
détaillants de vêtements intégrés verticalement.
3
Milstein & Cie Conseil Inc.
33
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
3.3
Étude d’information sur le marché du travail 2011
Revenus
Les ventes au détail canadiennes de vêtements ont dépassé 34 milliards de dollars en
2008. Durant la même période, les fabricants et les grossistes de l’industrie ont affiché
des revenus combinés d’environ 17 milliards de dollars, répartis de la façon suivante :
REVENUS PAR SEGMENT, 2008
(Total = 17,0 milliards de dollars)
Segments de
fabrication1
Segments de
commerce de gros2
42 %
58 %
Source : Statistique Canada
Les segments de fabrication englobent la fabrication de vêtements et d’accessoires vestimentaires (SCIAN 315), la
fabrication de chaussures (SCIAN 3162) et les usines de produits textiles (SCIAN 314).
1
Les segments de commerce de gros englobent le commerce de gros et les distributeurs de vêtements et
d’accessoires de vêtements (SCIAN 41411) et le commerce de gros et les distributeurs de chaussures (SCIAN 41412).
2
Milstein & Cie Conseil Inc.
34
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
3.4
Étude d’information sur le marché du travail 2011
Nombre d’établissements dans l’industrie canadienne du vêtement
On compte près de 6 000 établissements dotés d’employés, répartis de la façon suivante :
ÉTABLISSEMENTS PAR SEGMENT, 2008
(Total = 5 884)
Segments de
commerce de détail3
Segments de
commerce de gros2
33 %
2%
65 %
Segments de
fabrication1
Source : Statistique Canada, sous réserve de la note complémentaire 3.
Les segments de fabrication englobent la fabrication de vêtements et d’accessoires vestimentaires (SCIAN 315), la
fabrication de chaussures (SCIAN 3162) et les usines de produits textiles (SCIAN 314).
1
Les segments de commerce de gros englobent le commerce de gros et les distributeurs de textiles, de vêtements et
de chaussures (SCIAN 4141). Pour de plus amples précisions, consultez le profil des grossistes de vêtements.
2
Les segments de commerce de détail englobent uniquement les emplois de commerce de détail dans les magasins
de vêtements et d’accessoires vestimentaires (SCIAN 448) et dans les grands magasins (SCIAN 4521) jugés
pertinents à la présente étude (c.-à-d. les professions liées au développement de produits et à la fabrication). Le
nombre d’établissements est estimé par Milstein & Cie. Pour de plus amples précisions, consultez le profil des
détaillants de vêtements intégrés verticalement.
3
Milstein & Cie Conseil Inc.
35
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
4
FABRICATION, COMMERCE DE GROS ET COMMERCE DE DÉTAIL DE VÊTEMENTS
4.1
Profil du segment de la fabrication de vêtements
Les fabricants de vêtements et d’accessoires vestimentaires tirent principalement leurs
revenus de la fabrication de vêtements. Ils peuvent également tirer des revenus d’activités
de fabrication à l’étranger ou de l’importation de produits finis. Par définition, ces
statistiques excluent expressément les activités de fabrication domestique effectuées par
les entreprises qui tirent moins de 51 % de leurs revenus de la fabrication domestique.
Comme nous l’avons mentionné plus haut, ces entreprises seraient généralement classées
parmi les grossistes ou les détaillants de vêtement intégrés verticalement. Nous
aborderons le sujet dans des chapitres subséquents de la présente Étude.
Selon Statistique Canada, le segment de la fabrication de vêtements (SCIAN 315) a
enregistré les statistiques clés suivantes en 2008 :
Mesure
Fabrication de vêtements
Emploi
32 825
Total des traitements et salaires
1,0 G$
Nombre d’établissements
2 260
Produit intérieur brut (PIB)
1,6 G$
Revenus totaux
4,8 G$
On trouve des établissements dans chaque province et chaque territoire; cependant, la
plupart sont situés au Québec, en Ontario et en Colombie-Britannique :
ÉTABLISSEMENTS PAR RÉGION, ENTREPRISES DE FABRICATION DE VÊTEMENTS, 2008
(Nombre d’établissements)
Ontario
28 %
51 %
Québec
Source : Statistique Canada
Milstein & Cie Conseil Inc.
Colombie-Britannique
Alberta
12 %
4%
Autres
3%
Manitoba
2%
36
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
L’emploi est réparti entre de nombreuses catégories de produits :
EMPLOIS PAR CATÉGORIE DE PRODUITS, ENTREPRISES DE FABRICATION DE VÊTEMENTS, 2008
(Nombre d’employés)
Tous les autres1
17 %
Vêtements pour
hommes et garçons
34 %
20 %
Fabrication à forfait de
vêtements coupéscousus
10 %
19 %
Vêtements en maille
Source : Statistique Canada
Vêtements pour
femmes et fillettes
1
Incluent les vêtements pour enfants, la fourrure, les vêtement en cuir, les accessoires et tous les autres vêtements et
accessoires vestimentaires, n.c.a.
Les revenus sont également partagés entre les diverses catégories :
REVENUS TOTAUX PAR CATÉGORIE DE PRODUITS, ENTREPRISES DE FABRICATION DE VÊTEMENTS, 2008
(Dollars canadiens)
Tous les autres
Vêtements pour
hommes et garçons
17 %
Fabrication à forfait de
vêtements coupéscousus
31 %
12 %
11 %
29 %
Vêtements en maille
Vêtements pour
femmes et fillettes
Source : Statistique Canada
Milstein & Cie Conseil Inc.
37
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
La plupart des entreprises comptent moins de 100 employés :
POURCENTAGE D’ÉTABLISSEMENTS SELON LA TAILLE DE L’EFFECTIF
ENTREPRISES DE FABRICATION DE VÊTEMENTS, 2008
(Nombre d’employés)
5 - 99
58 %
38 %
0% 4%
1-4
500 + 100 - 499
Source : Statistique Canada
Il existe deux grands marchés pour les vêtements confectionnés au Canada, à savoir le
Canada et les États-Unis :
DESTINATION DES VÊTEMENTS FABRIQUÉS AU CANADA PAR DES FABRICANTS CANADIENS, 2008
(Millions de dollars canadiens)
Produits exportés
vers les États-Unis
24 %
Produits vendus sur
le marché national
71 %
5%
Produits
exportés
ailleurs
Source : Statistique Canada
MISE EN GARDE AU LECTEUR : LES DONNÉES EXCLUENT LA PRODUCTION À L’ÉTRANGER ET LES EXPÉDITIONS DIRECTES.
Milstein & Cie Conseil Inc.
38
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
En 2008, les vêtements confectionnés au Canada par des fabricants canadiens occupaient
21 % du marché intérieur :
PART DU MARCHÉ DU VÊTEMENT CANADIEN, 2008
(Millions de dollars canadiens)
Produits fabriqués au pays par
des fabricants canadiens
Produits importés
21 %
79 %
Source : Statistique Canada
Les exportations de vêtements fabriqués au pays se répartissent comme suit :
DESTINATION DES EXPORTATIONS CANADIENNES DE VÊTEMENTS, 2008
(Millions de dollars canadiens)
Japon
1%
Royaume-Uni
2%
Australie
1%
Tous le autres
9%
Allemagne
3%
84 %
États-Unis
Source : Statistique Canada
MISE EN GARDE AU LECTEUR : LES DONNÉES EXCLUENT LES LIVRAISONS DIRECTES.
Milstein & Cie Conseil Inc.
39
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
Le Canada détient une part négligeable de ces marchés d’exportation. Même aux
États-Unis, qui représentent 84 % des exportations canadiennes totales, le Canada ne
détient que 1 % de ce marché :
PART DU MARCHÉ DU VÊTEMENT AMÉRICAIN, 2008
(Valeur)
10 %
89 %
Produits fabriqués
aux États-Unis
1%
Produits importés
du Canada
Produits importés d’ailleurs
(Remarque : les données
comprennent les livraisons directes
de produits d’entreprises
canadiennes fabriqués à l’étranger)
Source : Département du Commerce des États-Unis, Census Bureau des États-Unis
4.2
Tendances dans la fabrication de vêtements
Le marché intérieur apparent des vêtements est stable :
MARCHÉ NATIONAL APPARENT DES VÊTEMENTS, 2004 - 2008
(Millions de dollars canadiens)
12 000
TCAC :
0,1 %
10 000
8 000
6 000
4 000
2 000
0
2004
2005
2006
2007
2008
Source : Statistique Canada
Milstein & Cie Conseil Inc.
40
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
Cependant, tandis que le marché est stable, comme dans d’autres pays où les salaires sont
élevés, le produit intérieur brut pour les fabricants de vêtements nationaux est en baisse…
PRODUIT INTÉRIEUR BRUT, FABRICANTS DE VÊTEMENTS, 2004 – 2008
(Millions de dollars canadiens)
3 500
3 000
2 500
2 000
TCAC :
-12,8 %
1 500
1 000
500
0
2004
2005
2006
2007
2008
Source : Statistique Canada
…ainsi que l’atteste la diminution des livraisons de produits fabriqués au pays…
LIVRAISONS MANUFACTURIÈRES DE VÊTEMENTS, 2004 – 2008
(Millions de dollars canadiens)
7 000
6 000
5 000
4 000
CAGR:
-14,8 %
3 000
2 000
1 000
0
2004
2005
2006
2007
2008
Source : Statistique Canada
MISE EN GARDE AU LECTEUR : LES DONNÉES EXCLUENT LES AUTRES REVENUS
(NOTAMMENT LES REVENUS DÉCOULANT DE LA PRODUCTION DÉLOCALISÉE), DE MÊME
QUE LES LIVRAISONS DE PRODUITS DE GROSSISTES FABRIQUÉS AU PAYS.
Milstein & Cie Conseil Inc.
41
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
… et la hausse des importations :
IMPORTATIONS CANADIENNES DE VÊTEMENTS, 2004 – 2008
(Millions de dollars canadiens)
9 000
8 000
7 000
6,000
5 000
4 000
3 000
2 000
1 000
-
TCAC :
6,8 %
2004
2005
2006
2007
2008
Source : Statistique Canada
EN GARDE AU LECTEUR : LES DONNÉES INCLUENT LA PRODUCTION DÉLOCALISÉE DES FABRICANTS DE
VÊTEMENTS CANADIENS.
La croissance de la production à l’étranger a entraîné une baisse de la part de marché
pour les vêtements produits au pays :
PART DU MARCHÉ INTÉRIEUR POUR LES VÊTEMENTS CONFECTIONNÉS AU CANADA, 2004 - 2008
(Pourcentage de la valeur monétaire des ventes en gros)
50 %
40 %
30 %
TCAC:
-12,8 %
20 %
10 %
0%
2004
2005
2006
2007
2008
Source : Statistique Canada
MISE EN GARDE AU LECTEUR : LES DONNÉES EXCLUENT LA PRODUCTION
DÉLOCALISÉE DES FABRICANTS CANADIENS, DE MÊME QUE LA PRODUCTION
DOMESTIQUE ET LA PRODUCTION DÉLOCALISÉE DES GROSSISTES CANADIENS.
Milstein & Cie Conseil Inc.
42
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
Les exportations de produits domestiques diminuent également…
EXPORTATIONS CANADIENNES DE VÊTEMENTS FABRIQUÉS AU PAYS, 2004 - 2008
(Millions de dollars canadiens)
2 500
2 000
1 500
TCAC :
-19,6 %
1 000
500
2004
2005
2006
2007
2008
Source : Statistique Canada
MISE EN GARDE AU LECTEUR : LES DONNÉES EXCLUENT LES EXPORTATIONS DE PRODUITS
FABRIQUÉS AU PAYS DES GROSSISTES, DE MÊME QUE LA PRODUCTION DÉLOCALISÉE DES
FABRICANTS ET DES GROSSISTES.
On obtient ainsi une balance commerciale négative croissante :
BALANCE COMMERCIALE LIÉE AUX VÊTEMENTS, 2004 – 2008
(Millions de dollars canadiens)
9 000
8 000
7 000
6 000
5 000
4 000
3 000
2 000
Volume d’importations total
-4 585
-5 485
-6 162
-7 206
-7 049
Exportations de produits
nationaux
1 000
2004
2005
2006
2007
2008
Source : Statistique Canada
MISE EN GARDE AU LECTEUR : LES IMPORTATIONS COMPRENNENT LES PRODUITS FABRIQUÉS À L’ÉTRANGER
PAR DES FABRICANTS ET DES GROSSISTES ET IMPORTÉS AU CANADA. LES EXPORTATIONS DE PRODUITS
DOMESTIQUES EXCLUENT LA PRODUCTION DOMESTIQUE DES GROSSISTES.
Milstein & Cie Conseil Inc.
43
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
La baisse des exportations de produits fabriqués au pays découle surtout de la réduction
des exportations vers les États-Unis, qui constituent une majorité des exportations.
Cependant, bien que les exportations vers le reste du monde soient modestes
comparativement à celles destinées aux États-Unis, elles sont relativement stables :
EXPORTATIONS DE VÊTEMENTS CANADIENS FABRIQUÉS AU PAYS, PAR
DESTINATION, 2004 — 2008
(Millions de dollars canadiens)
2 500
250
2 000
200
1 500
150
1 000
100
TCAC :
-3,0 %
-21,6 %
500
50
0
0
2004
2005
2006
É.-U.
2007
2008
Reste du monde
Source : Statistique Canada
MISE EN GARDE AU LECTEUR : LES EXPORTATIONS EXCLUENT LES PRODUITS FABRIQUÉS À L’ÉTRANGER PAR
LES FABRICANTS ET LES GROSSISTES ET LA PRODUCTION DOMESTIQUE DES GROSSISTES.
Parallèlement à la baisse, certains gains de productivité de la main-d’œuvre ont été
enregistrés :
PRODUCTIVITÉ DU TRAVAIL, ENTREPRISES DE FABRICATION DE VÊTEMENTS, 2004 - 2008
(Millions de dollars canadiens)
40
TCAC :
0,8 %
35
30
25
20
15
10
5
0
2004
2005
2006
2007
2008
Source : Statistique Canada
On obtient la productivité du travail en divisant le PIB par le niveau d’emploi.
Milstein & Cie Conseil Inc.
44
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
Le ratio d’intensité de la fabrication au sein de l’industrie a également augmenté, ce qui
donne à entendre que les fabricants mettent de plus en plus l’accent sur des produits à
valeur ajoutée plus élevée.
RATIO D’INTENSITÉ DE LA FABRICATION,
ENTREPRISES DE CONFECTION DE VÊTEMENTS, 2004 - 2008
(Millions de dollars canadiens)
TCAC :
1,5 %
50 %
45 %
40 %
35 %
30 %
2004
2005
2006
2007
2008
Source : Statistique Canada
On obtient le ratio d’intensité de la fabrication en divisant le PIB par les expéditions.
Compte tenu des tendances mentionnées ci-dessus, l’emploi au niveau des fabricants
canadiens a considérablement diminué en 5 ans passant à près de 33 000 employés en
2008 :
EMPLOI, ENTREPRISES DE FABRICATION DE VÊTEMENTS, 2004 - 2008
(Nombre d’employés)
70 000
60 000
50 000
40 000
TCAC :
-14,9 %
30 000
20 000
10 000
2004
2005
2006
2007
2008
Source : Statistique Canada, SEPH Table 281-0024
MISE EN GARDE AU LECTEUR : LES DONNÉES EXCLUENT L’EMPLOI LIÉ AUX ENTREPRISES POUR LESQUELLES
LA FABRICATION NE CONSTITUE PAS LA PRINCIPALE SOURCE DE REVENUS (C.-À-D. LES GROSSISTES ET LES
DÉTAILLANTS VERTICAUX), Y COMPRIS LES EMPLOIS LIÉS À LA FABRICATION AU SEIN DE CES ENTREPRISES.
Milstein & Cie Conseil Inc.
45
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
4.3
Étude d’information sur le marché du travail 2011
Profil du segment du commerce de gros de vêtements
Les grossistes-distributeurs de vêtements et d’accessoires vestimentaires sont définis
comme étant les entreprises dont l’activité principale est liée au commerce de gros de
vêtements et d’accessoires vestimentaires destinés aux adultes et aux enfants. Ils peuvent
également tirer des revenus de la fabrication. Selon Statistique Canada, le segment du
commerce de gros de vêtements (SCIAN 41411) a enregistré les statistiques clés
suivantes en 2008 :
Mesure
Commerce de gros de
vêtements
Emploi*
25 730
Total des traitements et salaires*
1,5 G$
Nombre d’établissements
1 714
Revenus totaux**
8,3 G$
* Les données comprennent les grossistes de vêtements, les grossistes de chaussures
et les grossistes de tissus à la pièce et d’autres tissus et articles de mercerie, car
Statistique Canada ne fournit pas de données plus précises.
On trouve des établissements dans la plupart des provinces; cependant, la majorité est
située en Ontario et au Québec…
ÉTABLISSEMENTS PAR RÉGION, GROSSISTES DE VÊTEMENTS, 2008
(Nombre d’établissements)
Colombie-Britannique
Ontario
37 %
Alberta
4%
15 %
41 %
1%
Autres
Manitoba
2%
Québec
Source : Statistique Canada
Milstein & Cie Conseil Inc.
46
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
… et la plupart compte moins de 50 employés :
POURCENTAGE D’ÉTABLISSEMENTS SELON L’EFFECTIF, GROSSISTES DE VÊTEMENTS, 2008
(Nombre d’employés)
5 - 49
45 %
49 %
0%
1-4
6%
500 +
50 - 499
Source : Statistique Canada
4.4
Tendances du commerce de gros de vêtements
Contrairement aux revenus des fabricants de vêtements, les revenus des grossistes de
vêtements ont connu une croissance rapide au cours des 5 dernières années, atteignant
près de 8,3 milliards de dollars en 2008 :
REVENUS TOTAUX DES GROSSISTES DE VÊTEMENTS CANADIENS, 2004 — 2008
(Millions de dollars canadiens)
TCAC :
9,7 %
9 000
8 000
7 000
6 000
5 000
4 000
3 000
2 000
1 000
2004
2005
2006
2007
2008
Source : Statistique Canada
Compte tenu de la hausse importante des revenus, l’emploi parmi les grossistes est
susceptible d’augmenter. Cependant, Statistique Canada n’établit pas de distinction entre
les grossistes de textiles, de vêtements et de chaussures sur le plan de l’emploi, de sorte
qu’il est impossible d’isoler des statistiques relatives à l’emploi lié au commerce de gros
de vêtements.
Milstein & Cie Conseil Inc.
47
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
Cela dit, le taux de croissance annuel composé de l’emploi pour les trois segments est en
hausse :
POPULATION ACTIVE CANADIENNE LIÉE AU COMMERCE DE GROS DE TEXTILES, DE VÊTEMENTS ET DE
CHAUSSURES, 2004 - 2008
(Milliers d’employés)
30 000
TCAC :
3,8 %
25 000
20 000
15 000
10 000
5 000
2004
2005
2006
2007
2008
Source : Statistique Canada
Ce taux de croissance sous-estime probablement l’augmentation de l’emploi lié au
commerce de gros de vêtements et de chaussures. À cet égard, il faut noter que tandis que
les ventes de vêtements et de chaussures ont augmenté, les ventes de gros de textiles ont
diminué, car le segment du commerce de gros de textiles a, selon toutes probabilités, subi
les répercussions de la baisse de la confection de vêtements au pays :
REVENUS CANADIENS LIÉS AUX TEXTILES, AUX VÊTEMENTS ET AUX CHAUSSURES, 2004 — 2008
(Millions de dollars canadiens)
TCAC :
9 000
9,7 %
8 000
7 000
6 000
5 000
4 000
3 000
2 000
1,9 %
1 000
-5,4 %
2004
2005
2006
2007
2008
Grossistes de vêtements
Grossistes de chaussures
Grossistes de textiles
Source : Statistique Canada
Il est donc plausible que la croissance de l’emploi lié au commerce de gros de vêtements
dépasse largement le TCAC de 3,8 % chez les grossistes de textiles, de vêtements et de
chaussures.
Milstein & Cie Conseil Inc.
48
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
4.5
Étude d’information sur le marché du travail 2011
Fabrication de vêtements et commerce de gros de vêtements : perspectives
combinées
Comme nous l’avons mentionné ci-dessus, compte tenu de la mise en place de nouveaux
modèles d’affaires, il est difficile de suivre isolément le rendement des fabricants ou des
grossistes, et il importe plutôt d’examiner la contribution économique combinée des deux
segments.
Cependant, compte tenu des limites des données fournies par Statistique Canada, seul le
suivi des données relatives aux revenus et aux emplois totaux des deux segments permet
d’effectuer cet exercice. De plus, la tendance à la baisse probable de l’emploi lié au
commerce de gros de textiles, décrite plus haut, masque en partie la croissance dans le
segment du commerce de gros de vêtements.
Ceci étant dit, avant d’examiner l’impact des changements aux types de professions et
métiers offerts par le segment du commerce au détail, nous constatons que le nombre
d’emplois, dans le segment traditionnel de la fabrication de vêtement (SCIAN 315) et
dans celui du commerce de gros (SCIAN 4141), a décliné, passant de 85,000 en 2004, à
près de 59,000 en 2008 :
TOTAL D’EMPLOIS DE FABRICANTS ET DE GROSSISTES CANADIENS DE VÊTEMENTS, 2004 — 2008
(Nombre d’employés)
90 000
75 000
TCAC :
-8,8 %
60 000
3,3 %
45 000
30 000
-14,9 %
15 000
2004
2005
2006
2007
2008
Confection de vêtements Commerce de gros de vêtements
Source : Statistique Canada
Comme nous l’avons démontré plus tôt, l’essentiel des pertes d’emplois a été enregistré
dans le segment de la fabrication. Le segment du commerce de gros s’est quant à lui,
développé, mais puisqu’il requiert moins de main-d’œuvre, le résultat net est une baisse
du nombre d’emplois totaux dans l’industrie. Puisque les pertes d’emplois se sont
concentrées dans le segment de la fabrication, il y a fort à parier que la hausse du nombre
d’emplois a surtout été enregistrée dans les postes de services de l’industrie comme ceux
du marketing, du design-création et de la logistique.
Milstein & Cie Conseil Inc.
49
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
Malgré le recul de l’emploi, l’industrie est stable. En effet, malgré des pertes de revenus à
la suite de l’élimination des contingents en 2005, l’industrie s’est redressée et s’est
stabilisée, enregistrant un chiffre d’affaires d’environ 12,4 G$ :
REVENU TOTAL DES FABRICANTS ET DES GROSSISTES DE VÊTEMENTS CANADIENS, 2004 - 2008
(Millions de dollars canadiens)
-1,2 G$
14 000
+ 0,7 G$
12 000
TCAC :
9,7 %
10 000
8 000
6 000
4 000
-12,5 %
2 000
2004
2005
2006
Fabrication de vêtements
2007
2008
Commerce de gros de vêtements
Source : Statistique Canada
La baisse des revenus enregistrée entre 2004 et 2006 peut être imputable à la perte de
chiffre d’affaires dû au fait que les détaillants sont de plus en plus intégrés verticalement,
ce qui a éliminé les fabricants ou grossistes de vêtements dans les années qui ont suivi le
retrait des contingents, en 2005. Cependant, la tendance à la baisse des revenus s’est
stabilisée et s’est partiellement inversée en 2007, puisque les grossistes et les fabricants
ont sans doute harmonisé leurs modèles opérationnels pour être concurrentiels. Par
conséquent, tandis que la fabrication a diminué, le commerce de gros a augmenté,
démontrant la résilience de l’industrie. L’industrie s’est ainsi stabilisée.
Milstein & Cie Conseil Inc.
50
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
4.6
Étude d’information sur le marché du travail 2011
Profil du commerce de détail vertical de vêtements
On recense plus de 19 000 établissements employeurs de commerce de détail de
vêtements au Canada (sauf les grands magasins et les magasins d’articles de sports). Ces
établissements représentent 14,4 % des points de vente au détail, et constituent ainsi le
deuxième plus important segment d’activité avant la prise en considération des grands
magasins et des magasins d’articles de sports :
POINTS DE VENTE AU DÉTAIL CANADIENS (AVEC EMPLOI) PAR SECTEUR D’ACTIVITÉ, 2008
(Pourcentage du total de points de vente au détail)
Concessionnaires
d’autos et pièces
10 %
Magasins de
meubles et access.
maison
5%
Magasins
électroniques et
électroménagers
6%
Magasins de matériaux de
construction spécialisés et de
jardinage
6%
Aliments et boissons
18 %
Vêtements et
accessoires
14 %
Santé et soins
personnels
10 %
Détaillants hors
magasin
2%
Magasins de détail
divers
10 %
Stations-service
8%
Articles d’usage courant
et grands magasins
5%
Magasins de sport, passetemps, librairies et musique
6%
Source : Statistique Canada
De plus, les grands magasins et les magasins de sport sont également des détaillants
importants de vêtements; ainsi, le nombre d’établissements de détail qui vendent des
vêtements au Canada dépasse sans doute largement 20 000.
Selon Statistique Canada, voici les statistiques clés de 2008 pour les magasins de
vêtements (SCIAN 448) et les grands magasins (SCIAN 4521) :
Mesure
Magasins de
vêtements
Grands magasins
Emplois
210 438
140 942
Total des traitements et salaires
4,4 G$
s/o
Nombre d’établissements
19 096
798
Revenus totaux
24,9 G$
s/o
Milstein & Cie Conseil Inc.
51
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
Tandis que le segment du commerce de détail est très vaste, la présente étude cible
uniquement les détaillants de vêtements intégrés verticalement, qui développement au
moins une partie de leurs produits. Ce type de modèles opérationnels est souvent mis en
place dans les grandes chaînes de magasins de vêtements, dans les grands magasins et
dans les boutiques de designers.
Il est difficile de comptabiliser l’emploi chez les détaillants de vêtements intégrés
verticalement pour ce qui est des professions clés définies dans la présente étude, puisque
Statistique Canada ne recueille pas ces données particulières. Cependant, en utilisant les
codes professionnels qui englobent les emplois liés à la création et à la fabrication au
niveau des détaillants de vêtements, nous estimons que le segment du commerce de détail
compte environ 7 000 employés exerçant des tâches similaires à celle que l’on effectue
dans l’industrie du vêtement, ce qui représente environ 2 % des emplois liés au
commerce de détail de vêtements.
Veuillez consultez la partie 2 du présent rapport pour obtenir une analyse approfondie des
emplois pertinents liés au commerce de détail par catégorie de classification nationale des
professions, de même que les réponses à l’enquête menée auprès des employeurs du
segment du commerce de détail.
4.7
Tendances du commerce de détail de vêtements
Les ventes canadiennes de vêtements, de chaussures et d’accessoires augmentent de
façon constante, et ont atteint plus de 34 milliards de dollars en 2008 :
VENTES AU DÉTAIL CANADIENNES DE VÊTEMENTS, CHAUSSURES ET ACCESSOIRES VESTIMENTAIRES,
TOUS LES DÉTAILLANTS 2004-2008
(Millions de dollars canadiens)
TCAC :
4,1 %
35 000
30 000
25 000
20 000
15 000
10 000
5 000
2004
2005
2006
2007
2008
Source : Statistique Canada
Les ventes des magasins de vêtements spécialisés (vêtements et accessoires) augmentent
légèrement plus rapidement que celles des autres magasins (grands magasins, magasins
Milstein & Cie Conseil Inc.
52
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
de marchandises diverses et magasins d’articles de sport), et comptaient pour 67 % des
ventes totales de vêtements en 2008 :
VENTES AU DÉTAIL CANADIENNES DE VÊTEMENTS, DE CHAUSSURES ET D’ACCESSOIRES, MAGASINS DE
VÊTEMENTS SPÉCIALISÉS PAR RAPPORT AUX AUTRES DÉTAILLANTS, 2004 - 2008
(Millions de dollars canadiens)
35 000
30 000
25 000
34 %
34 %
34 %
33 %
TCAC :
3,6 %
67 %
67 %
4,3 %
2007
2008
33 %
20 000
15 000
10 000
66 %
5 000
66 %
66 %
2005
2006
2004
Magasins de vêtements et d’accessoires
Tous les autres
Source : Statistique Canada
Tandis que les niveaux d’emploi des grands magasins demeurent relativement stables,
l’emploi augmente de façon constante dans les magasins de vêtements et d’accessoires :
EMPLOI DANS LES MAGASINS DE VÊTEMENTS ET LES GRANDS MAGASINS CANADIENS, 2004 - 2008
(Nombre d’employés)
250 000
TCAC :
4,6 %
200 000
150 000
-0,4 %
100 000
50 000
2004
2005
2006
2007
Magasins de vêtements et d’accessoires vestimentaires
2008
Grands magasins
Source : Statistique Canada
Pour un examen approfondi des tendances dans le segment du commerce de détail de
vêtements, voir la section 6, « Forces de changement ».
Milstein & Cie Conseil Inc.
53
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
5
AUTRES SEGMENTS
5.1
Fabrication de chaussures
Étude d’information sur le marché du travail 2011
Les fabricants de chaussures tirent l’essentiel de leurs revenus de la fabrication de
chaussures. Ils peuvent également tirer des revenus d’activités de fabrication à l’étranger
ou de l’importation de produits finis. Selon Statistique Canada, voici les statistiques clés
de 2008 pour le segment de la fabrication de chaussures (SCIAN 3162) :
Mesure
Fabrication des
chaussures
Emploi
2 270
Total des traitements et salaires
73 M$
Nombre d’établissements
150
Produit intérieur brut (PIB)
119 M$
Revenus totaux
288 M$
Voici d’autres données factuelles clés selon Statistique Canada :
On trouve des établissements dans la plupart des provinces; toutefois, la majorité est
située en Ontario (47 %) et au Québec (35 %);
La plupart des établissements sont petits : 45 % comptent quatre employés ou moins,
47 % en comptent entre cinq et 99 et 8 % seulement ont plus de 100 employés;
Il existe deux marchés principaux pour les chaussures fabriquées au Canada.
Soixante-six pour cent (66 %) des produits sont vendus sur le marché national; 27 %
sont exportés vers les États-Unis et 7 % seulement sont exportés ailleurs;
Entre 2004 et 2008, les revenus des fabricants de chaussures canadiens ont diminué
selon un taux de croissance annuel composé (TCAC) de 6,9 %, passant de 384 M$ en
2004 à 288 M$ en 2008;
Tandis que les livraisons manufacturières ont chuté, les importations ont augmenté
selon un TCAC de 4,9 %, passant de 1,5 G$ en 2004 à 1,8 G$ en 2008;
Les exportations de chaussures fabriquées au Canada ont diminué selon un TCAC de
2,1 %, passant de 99 M$ en 2004 à 91 M$ en 2008;
Compte tenu de la hausse des importations et de la baisse des livraisons
manufacturières, l’emploi a diminué selon un TCAC de 11,8 %, passant de près de
4 000 employés en 2004 à environ 2 300 employés en 2008.
Milstein & Cie Conseil Inc.
54
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
5.2
Étude d’information sur le marché du travail 2011
Commerce de gros de chaussures
Les grossistes-distributeurs de chaussures sont définis comme étant les entreprises dont
l’activité principale est liée au commerce de gros de chaussures. Ils peuvent également
tirer des revenus de la fabrication. Selon Statistique Canada, le segment du commerce de
gros de chaussures (SCIAN 41412) a enregistré les statistiques clés suivantes en 2008 :
Mesure
Commerce de gros de
chaussures
Emploi
s/o*
Total des traitements et salaires
s/o
Nombre d’établissements
212
Total des revenues
1,6 G$
* Statistique Canada ne fournit pas de données sur l’emploi pour les codes à
cinq chiffres du SCIAN. L’emploi est plutôt regroupé avec celui des grossistes de
vêtements. Pour de plus amples précisions, voir la section 4.3.
Voici d’autres données factuelles clés selon Statistique Canada :
On trouve des établissements dans la plupart des provinces; cependant, la majorité est
située en Ontario (52 %), au Québec (31 %) et en Colombie-Britannique (13 %);
La plupart des établissements sont petits : 53 % comptent quatre employés ou moins,
39 % en comptent entre cinq et 99 et 8 % seulement ont plus de 50 employés;
Entre 2004 et 2008, les revenus des grossistes de chaussures canadiens ont
légèrement augmenté, passant de 1,5 G$ en 2004 à 1,6 G$ en 2008.
Milstein & Cie Conseil Inc.
55
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
5.3
Étude d’information sur le marché du travail 2011
Usines de produits textiles
Les usines de produits textiles (SCIAN 314) fabriquent des articles autres que des
vêtements à partir de produits textiles, par exemple des tapis, des moquettes, des rideaux,
du linge de maison, des sacs et des produits confectionnés en toile. Bien que ce segment
ne soit pas visé principalement par la présente étude, puisqu’il s’aligne sur l’industrie
textile, il est pertinent. Les entreprises de ce segment comptent une main-d’œuvre
semblable qui exerce des professions semblables et qui profite des produits et des
services du Conseil.
Selon Statistique Canada, voici les statistiques clés de 2008 pour les usines de produits
textiles :
Mesure
Usines de produits textiles
Emploi
12 818
Total des traitements et salaires
0,4 G$
Nombre d’établissements
1 448
Produit intérieur brut (PIB)
0,9 G$
Total des revenues
2,0 G$
Voici d’autres données factuelles importantes selon Statistique Canada :
On trouve des établissements dans la plupart des provinces; cependant, ils sont situés
pour la plupart en Ontario (37 %), au Québec (27 %) et en Colombie-Britannique
(15 %);
La plupart des établissements sont petits : 42 % comptent quatre employés ou moins,
55 % comptent entre cinq et 99 employés et 3 % seulement ont plus de 100 employés;
Soixante-treize pour cent des produits sont vendus sur le marché national, 21 % sont
exportés vers les États-Unis et 6 % seulement sont exportés ailleurs;
Entre 2004 et 2008, les revenus des usines canadiennes de produits textiles ont
diminué selon un taux de croissance annuel composé (TCAC) de 7,9 %, passant de
2,6 G$ en 2004 à 1,8 G$ en 2008;
Alors que les livraisons manufacturières ont diminué, les importations ont augmenté
selon un TCAC de 3,2 %, passant de 2,3 G$ en 2004 à 2,7 G$ en 2008;
Les exportations canadiennes de produits textiles ont diminué selon un TCAC de
8,3 %, passant de 763 M$ en 2004 à 539 M$ en 2008;
L’emploi a diminué selon un TCAC de 8,2 %, passant de plus de 18 000 employés en
2004 à près de 13 000 en 2008.
Milstein & Cie Conseil Inc.
56
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
6
Étude d’information sur le marché du travail 2011
FORCES DE CHANGEMENT
Comme nous l’avons observé dans les chapitres précédents du présent rapport, l’industrie
canadienne du vêtement a subi des transformations importantes. Nous examinons
ci-dessous les forces ou les facteurs qui ont entraîné ces changements, et ceux qui auront
un impact sur l’industrie.
6.1
Politiques, réglementation et conformité
Comme l’indiquent les statistiques, la libéralisation du commerce a eu des répercussions
importantes sur l’accélération de la production à l’étranger, au détriment de la production
domestique. En fait, les accords et les règlements commerciaux internationaux ont eu, et
continueront d’avoir un impact majeur sur l’approvisionnement de la production, et donc
sur l’emploi dans le segment.
La plupart de ces accords sont en vigueur depuis 2005 et, à ce jour, il n’y a guère eu de
signes de protectionnisme susceptibles de compenser l’impact négatif de ces politiques.
Voici des exemples d’accords importants et de nouveaux règlements :
Accord sur les textiles et les vêtements (ATV) de l’Organisation mondiale du commerce
(OMC)
Dans le cadre de l’ATV de l’OMC, les pays membres ont convenu d’éliminer les
contingents d’importation (limitation de la quantité de produits qui peut être importée) au
cours d’une période donnée, tous les contingents devant être éliminés avant la fin de
2004. Après la mise en application de cet accord, les importations, notamment celles en
provenance de la Chine, ont augmenté brusquement au détriment de la fabrication de
nombreuses catégories de produits.
Concessions aux pays les moins avancés (PMA)
En janvier 2003, les contingents et les tarifs douaniers relatifs aux importations ont été
éliminés pour toutes les marchandises provenant des 48 PMA (y compris le Bangladesh,
le Cambodge, le Laos et Haïti) importées au Canada.
Compte tenu de la nature des règles d’origine, les textiles provenant de pays comme la
Chine peuvent généralement être expédiés vers les PMA (souvent en franchise de droits),
utilisés dans la confection de vêtements finis et importés au Canada en franchise de droits
et hors contingents. En revanche, un fabricant doit payer des droits pour importer le
même tissu en vue de confectionner les mêmes vêtements au Canada.
Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) et niveau de préférence tarifaire
(NPT)
En janvier 1994, le Canada, les États-Unis et le Mexique ont lancé l’Accord de
libre-échange nord-américain (ALENA). L’Accord prévoit l’élimination des contingents
et des tarifs douaniers pour les produits fabriqués en Amérique du Nord qui respectent les
règles d’origine de l’ALENA (c.-à-d. qu’ils sont produits à l’aide de fils fabriqués dans
un pays membre de l’ALENA).
Milstein & Cie Conseil Inc.
57
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
Néanmoins, l’ALENA reconnaît que les fabricants doivent souvent utiliser des fils qui
proviennent de partout dans le monde. À ce titre, il prévoit des contingents préférentiels,
appelés « niveaux de préférence tarifaire » (NPT), de sorte que les vêtements qui ne
respectent pas les règles d’origine de l’ALENA peuvent tout de même être exportés vers
les États-Unis ou le Mexique en franchise de droits. Les vêtements exportés vers les
États-Unis sans NPT sont assujettis au taux tarifaire de la nation la plus favorisée (NPF).
Autres accords de libre-échange du Canada
Le Canada a conclu des accords de libre-échange avec le Chili, Israël, le Costa Rica, la
Colombie, le Pérou, le Panama, la Jordanie et l’Association européenne de libre-échange
(Islande, Liechtenstein, Norvège et Suisse).
Autres accords de libre-échange des États-Unis
Les États-Unis ont reconnu que dans bien des cas, leurs fabricants ne peuvent se mesurer
à la concurrence des pays à bas salaires. Afin d’appuyer les entreprises du segment du
vêtement et des textiles, le gouvernement américain a conclu plusieurs accords
commerciaux, notamment le DR_CAFTA (Accord de libre-échange de l’Amérique
centrale, qui remplace le partenariat commercial avec le Bassin des Caraïbes (Caribbean
Trade Partnership Act), l’Afrikans Growth Opportunities Act (AGOA) et l’Andean Trade
Preference Act (ATPA).
D’une manière générale, ces accords permettent que des tissus ou des fils fabriqués aux
États-Unis soient expédiés vers des pays particuliers des Caraïbes, de l’Amérique du Sud
et de l’Afrique, utilisés dans la fabrication de vêtements et réimportés aux États-Unis en
franchise de droits et hors contingents.
Ainsi, non seulement les fabricants canadiens convoitent-ils une part du marché
américain sous l’égide de l’OMC, mais ils font également concurrence aux entreprises
américaines qui peuvent fabriquer des vêtements en franchise de droits, hors contingents
et en fonction de bas salaires.
Outre les accords multilatéraux ci-dessus, les États-Unis ont conclu des accords de
libre-échange avec l’Australie, le Bahreïn, le Chili, la Colombie (en attendant), Israël, la
Jordanie, la Corée (en attendant), le Maroc, l’Oman, le Panama (en attendant), le Pérou et
Singapour. Ces accords, notamment, éliminent ou réduisent les taux tarifaires, améliorent
la réglementation touchant la propriété intellectuelle, offrent des débouchés dans la
catégorie des marchés publics et assouplissent les règles d’investissement.
Traitement à l’extérieur
Le Programme du Décret de remise concernant le traitement à l’extérieur (textiles et
vêtements) permet aux entreprises de fabriquer des vêtements à l’étranger à l’aide de
tissus et de fils canadiens et d’importer les produits finis en franchise de droits, sous
réserve de certaines restrictions. En outre, des dispositions limitées s’appliquent à
l’utilisation de tissus finis canadiens fabriqués à partir de coton écru importé.
Milstein & Cie Conseil Inc.
58
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
Allégement tarifaire
Le gouvernement du Canada a récemment mis en œuvre un nouveau processus visant à
éliminer les tarifs sur les matières premières importées. Toute forme d’allégement
tarifaire pourrait améliorer la viabilité financière de la production domestique.
Accroissement de la réglementation
De plus, les entreprises canadiennes du segment du vêtement doivent faire face à des
complexités réglementaires croissantes. Au Canada et aux États-Unis, des organismes
comme Santé Canada et l’U.S. Consumer Product Safety Commission, de même que le
Bureau de la concurrence Canada et l’U.S. Federal Trade Commission ont accru leurs
démarches visant à protéger le public. Voici quelques segments visés par une
réglementation récente, sans en exclure d’autres :
Politiques concernant le plomb et certains produits chimiques utilisés dans les
produits pour enfants;
Étiquettes de suivi des vêtements pour enfants vendus aux États-Unis;
Application stricte des exigences en matière d’étiquetage des vêtements faits en
bambou.
Dans le contexte actuel, on prévoit un accroissement de la réglementation dans les
domaines de la protection des consommateurs, de l’étiquetage, de la protection de
l’environnement et de l’utilisation de produits chimiques. Les nouveaux règlements
continueront d’accroître la complexité pour les entreprises du segment du vêtement.
Préoccupations liées à la conformité sociale, à l’environnement et à la sécurité des
produits
Depuis quelques années, les consommateurs des pays développés se préoccupent de plus
en plus des questions liées à la conformité sociale, à la sécurité des produits et à
l’environnement. Les usines situées à l’étranger font donc l’objet d’une surveillance
accrue.
Bien que la sécurité des produits puisse être abordée, en grande partie, au moyen de lois,
comme nous l’avons mentionné ci-dessus, la question de la conformité sociale relève
actuellement des dirigeants de l’industrie. En outre, dans bien des cas, les détaillants
exigent davantage que leurs fournisseurs veillent à ce que leurs installations et les usines
qu’ils utilisent, le cas échéant, respectent certaines normes.
En ce qui concerne les nouvelles initiatives mondiales à cet égard, mentionnons Fair
Factories Clearinghouse (FFC), la Business Social Compliance Initiative (BSCI) et le
Pacte mondial des Nations Unies. Ces initiatives prévoient des principes universellement
reconnus dans les domaines des droits de la personne, du travail, de l’environnement et
de la lutte anticorruption. En outre, elles servent souvent de plateformes relativement à
l’échange de renseignements au sujet de la conformité des usines.
À l’avenir, on prévoit que les fournisseurs du segment du vêtement seront davantage
tenus de veiller à ce que leur chaîne d’approvisionnement respecte les normes acceptables
Milstein & Cie Conseil Inc.
59
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
à l’échelle mondiale. Les entreprises du segment du vêtement doivent être sensibilisées
aux exigences croissantes et prêtes à s’y conformer.
6.2
Conjoncture économique, tendances de consommation et caractéristiques
démographiques
Comme nous l’avons souligné plus tôt, l’industrie canadienne du vêtement dessert
principalement le marché nord-américain. À ce titre, elle est influencée par l’économie et
par l’évolution démographique de ce marché.
Économie nord-américaine
Au moment de la rédaction du présent document, l’économie nord-américaine semble
s’être stabilisée après une période de recul marqué. Le PIB s’est également stabilisé et
l’inflation est faible. Les taux de chômage demeurent élevés, mais stables. Les dépenses
de consommation montrent certains signes de reprise. Toutefois, la viabilité de la reprise
suscite certaines préoccupations. Évidemment, toute fluctuation positive ou négative de
l’économie globale aura sans doute des répercussions importantes sur l’industrie.
Évolution des caractéristiques démographiques
Les entreprises du segment du vêtement devront également faire face à la transformation
démographique de la population. Selon Statistique Canada :
La population augmente :
La population totale du Canada continue d’augmenter selon un taux
légèrement supérieur à 1 % par année; elle atteignait presque 33,9 millions
de personnes en octobre 2009;
La population vieillit. Selon le recensement de 2006 :
Le nombre de Canadiens âgés de 65 ans ou plus a augmenté de 11,5 % au
cours des cinq dernières années;
Le nombre d’enfants de moins de 15 ans a diminué de 2,5 % pendant la
même période;
Les personnes âgées de 65 ans ou plus représentaient une proportion
record de la population, soit 13,7 %, en 2006;
En même temps, la population âgée de moins de 15 ans atteignait son plus
bas niveau, soit 17,7 %;
On prévoit que le faible taux de natalité et le vieillissement de la
population du Canada se maintiendront, et que la tendance s’accélérera au
cours des prochaines années;
L’immigration augmente. Selon le recensement de 2006 :
Milstein & Cie Conseil Inc.
60
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
Le pourcentage de la population composée d’immigrants est passé à
19,8 % de la population totale, en hausse par rapport à 18,4 % lors du
recensement précédent (une augmentation de 7,6 %);
Un apport plus important d’immigrants depuis 2001 a permis au Canada
de hausser sa croissance démographique par rapport à la période
intercensitaire précédente.
Ces changements démographiques peuvent avoir une incidence sur les dépenses de
consommation globales. En effet, lorsque les personnes prennent leur retraite, leur revenu
est généralement fixe, ce qui, pour bon nombre, entraîne un budget plus serré. Les
dépenses liées, notamment, aux services de santé, aux médicaments et à l’assurance
augmentent, alors que pour nombre de personnes, les dépenses liées à certains articles,
notamment les vêtements, diminuent, car elles sont jugées moins prioritaires.
En revanche, des études ont révélé que le pouvoir d’achat des jeunes a augmenté au fil
des ans.
En même temps, à mesure que la population se diversifie compte tenu de l’accroissement
de l’immigration, de nouvelles possibilités de créneaux peuvent se présenter.
Ainsi, nombre d’entreprises du segment du vêtement devront être attentives au
changement démographique, puisqu’il peut entraîner à la fois des opportunités et des
menaces.
Milstein & Cie Conseil Inc.
61
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
Tendances de la consommation
Malgré une baisse en 2009, sans doute causée par la conjoncture économique, les ventes
des magasins de détail de vêtements canadiens augmentent de façon constante :
VENTES DE MAGASINS DE DÉTAIL CANADIENS PAR TYPE DE PRODUITS, 2005 - 2009
(En millions de dollars canadiens)
TCAC :
30 000
26 995
28 759
29 903
30 251
29 753
2,5 %
4,3 %
25 000
2,0 %
20 000
1,3 %
15 000
10 000
2,5 %
5 000
2005
2006
2007
2008
2009
Chaussures
Vêtements et accessoires pour fillettes, garçons et nourrissons
Vêtements et accessoires pour hommes
Vêtements et accessoires pour femmes
Source : Statistique Canada
Tandis que la demande en matière de vêtements devrait continuer d’augmenter, il faut
également souligner que les Canadiens ont proportionnellement réduit leurs dépenses de
détail consacrées aux vêtements, compte tenu de la hausse de leur niveau de dépenses
relatives à d’autres produits essentiels, notamment les aliments, le carburant et les
médicaments. L’année 2009 fait peut-être exception puisque les dépenses de
consommation totales ont diminué, sous l’impulsion d’un recul des coûts de carburant et
les dépenses liées aux gros achats comme de nouvelles automobiles :
Milstein & Cie Conseil Inc.
62
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
POURCENTAGE DES VENTES DES MAGASINS DE DÉTAIL PAR PRODUIT, 2005 - 2009
(Pourcentage des ventes totales des magasins de détail)
16,2 %
Aliments
Véhicules automobiles neufs
Carburant d’automobile
Vêtements et chaussures
Médicaments
17,7 %
16,0 %
15,8 %
16,2 %
11,8 %
11,5 %
11,1 %
9,2 %
9,4 %
10,0 %
10,5 %
9,8 %
9,0 %
7,4 %
7,4 %
7,2 %
7,0 %
7.2%
6.3%
5,4 %
5,6 %
5,8 %
5,9 %
12,0 %
2005
2006
2007
2008
2009
Source : Statistique Canada
Les dépenses croissantes dans d’autres catégories de produits jugés de plus grande
nécessité pourraient donc nuire aux ventes de vêtements.
Baisse des prix des vêtements
Des pressions liées aux prix continuent d’entraîner une baisse du prix des vêtements.
Notez que tandis que l’indice des prix à la consommation a augmenté, un vêtement qui
coûtait 100 $ en 2002 n’aurait coûté que 93,40 $ en 2009 :
INDICE DES PRIX À LA CONSOMMATION CANADIEN, 2005 - 2009
(2002 = 100)
120,0
Tous les articles
115,0
110,0
105,0
100,0
95,0
Vêtements et chaussures
90,0
85,0
80,0
2005
2006
2007
2008
2009
Source : Statistique Canada
La baisse des prix a été rendue possible, en grande partie, par des politiques de
libéralisation du commerce ce qui a permis aux entreprises de s’approvisionner à
l’échelle internationale offrant les coûts de main-d’œuvre les plus faibles.
Milstein & Cie Conseil Inc.
63
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
Hausse des coûts de production
Malgré des années de baisse des prix, nous ne pouvons pas établir clairement si cette
tendance se maintiendra ou non, compte tenu d’une hausse importante des coûts au cours
des dernières années :
Selon le National Cotton Council of America, les prix du coton ont augmenté 210 %
de janvier 2009 à janvier 2011;
À mesure que l’économie reprend de la vigueur, les frais de transport augmentent;
toutefois, au moment de la rédaction du présent document, ils étaient encore
inférieurs à leur niveau d’avant la récession;
À mesure que l’économie de la Chine évolue, certains coûts, notamment les salaires,
les loyers, les services publics, les matières premières et les transports augmentent.
En outre, une nouvelle loi chinoise sur le travail est entrée en vigueur le
1er janvier 2008, et exige que les employeurs offrent des contrats de travail, un
programme de sécurité sociale et une rémunération des heures supplémentaires.
(Toutefois, comme on le mentionne dans l’étude IMT CRHIV 2004, de nombreux pays
sont traditionnellement considérés comme des producteurs à moindre coût
comparativement à la Chine. Le lecteur ne doit donc pas présumer que la hausse des
coûts de production chinois correspond à une pénurie de centres de production à
faible coût.).
Hausse du dollar canadien
En général, la hausse du dollar canadien nuit aux fabricants et aux exportateurs
nationaux, tandis qu’elle profite aux importateurs qui vendent leurs produits sur le
marché national. La corrélation entre la baisse du dollar américain par rapport au dollar
canadien et la diminution des livraisons manufacturières canadiennes explique en partie
la réduction de la compétitivité de la fabrication nationale canadienne :
FLUCTUATION INDEXÉE DES LIVRAISONS MANUFACTURIÈRES CANADIENNES DE VÊTEMENTS ET
COMPARAISON ENTRE LE DOLLAR AMÉRICAIN ET LE DOLLAR CANADIEN, 2004 — 2008
(2003 = 100)
100
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
2003
Comparaison entre le dollar
américain et le dollar canadien
Livraisons manufacturières
canadiennes de vêtements et de
chaussures
2004
2005
2006
2007
2008
Source : Statistique Canada et Banque du Canada
Milstein & Cie Conseil Inc.
64
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
6.3
Étude d’information sur le marché du travail 2011
Transformation du paysage de l’approvisionnement de vêtements
Absence de planification de la relève
L’étude de 2007 du CRHIV sur l’étalonnage et la planification stratégique pour les
entreprises du vêtement (« L’Étude d’étalonnage du CRHIV de 2007 ») soulignait que
27 % des entreprises participantes allaient se heurter à un problème de relève dans les
cinq ans, et que la plupart n’avaient pas de plan de relève pour y faire face :
POURCENTAGE D’ENTREPRISES QUI ALLAIENT
FAIRE FACE À UN PROBLÈME DE RELÈVE
DANS LES 5 ANS
(Pourcentage de participants)
POURCENTAGE D’ENTREPRISES
DOTÉES D’UN PLAN DE RELÈVE
(Pourcentage de participants)
Problème de relève
73 %
Plan de relève
32 %
27 %
68 %
Pas de problème de relève
Pas de plan de relève
Source : L’Étude d’étalonnage du CRHIV de 2007
Cette conclusion est renforcée par une étude sur l’industrie de 2010 d’Industrie Canada
qui a mené à des conclusions semblables. Plus précisément, cette étude a révélé que 35 %
des répondants envisageaient de mettre en œuvre un plan de relève, ou de vendre ou
liquider leur entreprise dans les deux ans :
PARTICIPANTS QUI ENVISAGENT DE VENDRE OU DE LIQUIDER LEUR ENTREPRISE OU DE METTRE EN
OEUVRE UN PLAN DE RELÈVE
(Pourcentage de participants)
Mettre en œuvre
un plan de relève
16 %
35 %
Vendre tout ou partie
de l’entreprise
Liquider
l’entreprise
8%
29 %
5%
13 %
Actuellement
Dans les 2 ans
Source : Courtoisie d'Industrie Canada
Milstein & Cie Conseil Inc.
65
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
L’Étude d’étalonnage du CRHIV de 2007 soulignait également une étroite corrélation
entre les entreprises dotées d’une solide stratégie d’affaires et celles qui avaient un plan
de relève :
PARTICIPANTS QUI FERONT FACE À UN
PROBLÈME DE RELÈVE DANS LES 5 ANS
(Pourcentage de participants)
PARTICIPANTS QUI FERONT FACE À UN
Stratégie gagnante
PROBLÈME DE RELÈVE DANS LES 5 ANS
ET QUI N’ONT PAS DE STRATÉGIE
79 %
GAGNANTE
(Pourcentage de participants)
21 %
PARTICIPANTS QUI FERONT FACE À
UN PROBLÈME DE RELÈVE DANS LES
5 ANS ET QUI ONT UNE STRATÉGIE
GAGNANTE
(Pourcentage de participants)
Pas de plan de relève
13 %
87 %
Pas de stratégie
gagnante
Pas de plan de relève
25 %
75 %
Plan de relève
Plan de relève
Source : L’Étude d’étalonnage du CRHIV de 2007
Voici les conclusions de l’étude :
La plupart des entreprises qui éprouvent des problèmes liés à la relève ne possèdent
pas de plan de relève;
Il existe une solide corrélation entre les entreprises dotées d’un plan de relève et d’un
plan stratégique, c.-à-d. que si une entreprise n’a pas de stratégie gagnante, elle n’a
probablement pas non plus de plan de relève;
Sans plan de relève ni plan stratégique, plusieurs entreprises seront confrontées, à
court et moyen termes, à de graves problèmes de continuité des affaires;
La planification de la relève et la planification stratégique peuvent être des outils
efficaces pour corriger la situation et mitiger les pertes d’emplois qui pourraient
survenir si rien n’est fait.
Milstein & Cie Conseil Inc.
66
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
L’étude de 2010 d’Industrie Canada souligne également que la planification stratégique
demeure un maillon faible au sein de l’industrie. Malgré une amélioration depuis l’étude
IMT CRHIV 2004 (alors que 83 % des entreprises étaient dépourvues d’un plan
stratégique), le rapport d’Industrie Canada révèle que la plupart des entreprises n’ont
toujours pas mis en place un plan stratégique et que le problème est plus marqué encore
dans les petites entreprises :
ÉTAT DE LA PLANIFICATION STRATÉGIQUE
(Pourcentage de participants)
Grandes entreprises
Petites entreprises
Possèdent un plan
stratégique
Possèdent un plan
stratégique
33 %
78 %
67 %
Ne possèdent pas de plan
stratégique
22 %
Ne possèdent pas de plan
stratégique
Source : Courtoisie d’Industrie Canada
Renouvellement de l’industrie
Bien que l’industrie compte sa part d’entreprises établies de longue date, elle compte
aussi sa part de nouvelles entreprises, qui contribuent au renouvellement du segment. De
fait, un certain nombre d’enquêtes de l’industrie réalisées au cours des dernières années
ont généralement souligné que plus de 30 % des entreprises participantes ont été fondées
au cours des dix dernières années.
Les facteurs suivants contribuent à ce renouvellement :
Relativement peu d’obstacles entravent l’accès à l’industrie;
Le démarrage d’une entreprise du vêtement exige des dépenses d’investissement
relativement modestes;
Nombre de nouvelles entreprises sont établies lorsqu’un entrepreneur cerne un besoin
non satisfait ou un créneau inexploité;
On continue de trouver de nouveaux créneaux et de les exploiter avec succès;
Environ 7 000 étudiants sont inscrits à des programmes postsecondaires spécifiques
au segment du vêtement au Canada, ce qui assure un apport constant de sang neuf à
l’industrie.
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67
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
Évolution des modèles d’affaires
L’Étude d’étalonnage du CRHIV de 2007 soulignait également que les entreprises
établissaient leurs capacités de base dans les segments de services clés suivants :
DOMAINES D’INTÉRÊT FUTURS DE LA CHAÎNE DE VALEUR
(Pourcentage de participants)
82 %
Marketing
Ventes
77 %
Création
63 %
Distribution
42 %
Fabrication
Exploitation/cession
20 %
4%
Source : L’Étude d’étalonnage du CRHIV de 2007
D’autres changements touchant les modèles organisationnels étaient mentionnés dans
l’Étude de 2010 d’Industrie Canada, y compris le ciblage croissant des aspects suivants
par les entreprises :
Développement de produits écologiques;
Cybermarketing et vente en ligne (pour plus de précisions, voir la section « Impact
d’Internet »);
Ouverture de nouveaux marchés géographiques non traditionnels (p. ex. Chine,
Corée, Russie, etc.);
Ajout de nouvelles catégories de vêtements;
Ajout de nouveaux produits, en plus des vêtements;
Ventes par des réseaux non traditionnels et réseaux de ventes directes aux
consommateurs (p. ex. hôpitaux, spas, restaurants et acheteurs industriels).
Ces changements ont évidemment des conséquences sur l’emploi dans l’industrie. À cet
égard, L’Étude d’étalonnage du CRHIV de 2007 notait également que la main-d’œuvre
du segment passerait d’une majorité de cols bleus à une majorité de cols blancs oeuvrant
dans les services de l’industrie :
Milstein & Cie Conseil Inc.
68
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
PARTICIPANTS QUI PRÉVOIENT EFFECTUER DES CHANGEMENTS SUR LE PLAN DE L’EMPLOI AU COURS DES
DEUX PROCHAINES ANNÉES
(Pourcentage de participants)
Réduction du nombre - 30 %
d’emplois de production
Augmentation du nombre
de postes de haute direction
22 %
Augmentation du nombre d’emplois
de services
54 %
Source : L’Étude d’étalonnage du CRHIV de 2007
De fait, l’étude a révélé que le nombre de postes cols blancs augmenterait chez les
participants de 35 % au cours des deux années suivantes. On prévoyait que l’embauche
de nouveaux travailleurs se ferait surtout dans les segments des ventes, du marketing et
de la création :
PARTICIPANTS QUI EMBAUCHERONT PARMI LES CATÉGORIES D’EMPLOYÉS SUIVANTES AU COURS DES
DEUX PROCHAINES ANNÉES
(Pourcentage de participants)
Professionnels de la vente
45 %
37 %
Professionnels du marketing
Créateurs de mode
24 %
Spécialistes de l’importation/
exportation
24 %
Haute direction
22 %
Techniciens concepteurs
19 %
Personnel de TI
Personnel de RH
3%
0%
Source : L’Étude d’étalonnage du CRHIV de 2007
Milstein & Cie Conseil Inc.
69
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
Accroissement des marchés à créneaux
Les créneaux de marchés du vêtement (par exemple les vêtements de club, les vêtements
de sport, les vêtements de yoga, la mode écologique, les vêtements adaptés, etc.)
continuent de s’étendre, compte tenu de l’évolution des tendances de consommation.
Bien que ces créneaux soient relativement réduits, les entreprises connaissent du succès
en ciblant ces « tranches de marchés » et en étendant géographiquement leurs activités
afin d’accroître leur volume.
Cette tendance devrait se maintenir puisque la concurrence dans les marchés traditionnels
continue d’obliger les entreprises à atteindre un positionnement différencié.
Accroissement de la concurrence au niveau des seuils poids/prix supérieurs de la
chaîne de valeur
Comme on l’indiquait dans l’étude IMT CRHIV 2004, d’autres pays – en particulier la
Chine – ont manifesté leur intention de monter dans la chaîne de valeur afin d’obtenir une
part plus importante des bénéfices de l’industrie.
Au cours des dernières années, les entreprises chinoises ont bâti des marques, acheté des
marques occidentales et étendu leurs activités au-delà de la fabrication à faible coût. En
outre, la Chine développe de plus en plus ses propres capacités technologiques. Cette
évolution est appuyée et favorisée par une nouvelle politique gouvernementale axée sur le
développement de capacités nationales novatrices, ce qui, selon l’Organisation de
coopération et de développement économiques (OCDE), a entraîné une augmentation des
dépenses de recherche et développement et un accroissement de l’effectif de chercheurs.
Nous pouvons donc nous attendre à ce que la Chine se hisse au sommet de la chaîne de
valeur en s’intégrant aux segments à valeur ajoutée plus complexes, et à ce qu’elle
présente un défi pour les entreprises canadiennes en plus de conserver le quasi-monopole
sur la fabrication à faible coût.
Accès difficile aux capitaux
L’accès aux capitaux pour les entreprises existantes et les nouvelles entreprises
continuera de poser problème. Selon L’Étude d’étalonnage du CRHIV de 2007, le
financement de nouveaux modèles organisationnels sera de plus en plus difficile, puisque
la mise en œuvre de ces modèles exige souvent des capitaux additionnels, et ce, pour les
raisons suivantes :
Il faudra du financement pour mettre en œuvre les augmentations prévues sur le plan
des réorganisations structurelles d’entreprises (c.-à-d. fusions et acquisitions, rachat
d’entreprises par les cadres et modification de la planification de la relève);
La mise en œuvre de nouveaux modèles entraîne souvent des frais accessoires (c.-à-d.
embauche de créateurs, de spécialistes du marketing, de personnel de vente et de
service, etc.). Ces frais n’offrent aucune garantie aux établissements prêteurs, et sont
donc difficiles à financer;
Les coûts de financement de stocks augmentent, souvent à la suite d’un déplacement
vers l’importation;
Milstein & Cie Conseil Inc.
70
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
Les besoins en matière de financement des créances à l’exportation augmentent
également lorsque les entreprises tentent d’ouvrir de nouveaux marchés.
Réduction de la base de la chaîne d’approvisionnement nationale
Comme la fabrication nationale continue de diminuer, la base de fournisseurs de matières
premières de l’industrie continue de s’éroder. Compte tenu de la diminution de la base
d’approvisionnement, il est de plus en plus difficile de produire au pays.
Cela devient un cercle vicieux, de sorte que la production domestique est plus difficile.
6.4
Transformation du paysage du commerce de détail
Mondialisation du commerce de détail
Tandis que le regroupement des gros détaillants semble s’être stabilisé, la mondialisation
des détaillants s’accélère, et les détaillants européens demeurent les plus actifs à l’échelle
mondiale. Selon le rapport de Deloitte intitulé Les puissances mondiales du secteur de la
vente au détail en 2010, les détaillants de mode inclus dans la liste des « 250 principaux
détaillants internationaux » ont continué d’étendre leurs activités à l’échelle
internationale en 2008, menant des activités, en moyenne, dans 12,6 pays
(comparativement à 10,1 en 2007). De fait, la liste des dix principaux détaillants de mode
internationaux comprend cinq détaillants européens, notamment Inditex (Zara), H&M et
LVMH (Louis Vuitton, Givenchy, Marc Jacobs, Fendi, Emili Pucci, Donna Karan et
d’autres encore).
La mondialisation du commerce de détail présente une menace possible pour les
détaillants canadiens de vêtements, car de nouveaux concurrents solides pénètrent le
marché. Elle présente également une menace pour les fournisseurs canadiens de
vêtements, puisque ces détaillants mondiaux ne sont pas traditionnellement des clients de
ces derniers.
Impacts de la récession sur les détaillants et sur la chaîne d’approvisionnement
La récession qui s’est installée en 2008 et en 2009 a également eu une incidence sur le
paysage du commerce de détail, puisque les consommateurs ont pris davantage
conscience de la valeur des produits. Par conséquent, les modèles à rabais offrent un
meilleur rendement que les autres réseaux et les produits maison plus abordables gagnent
en force par rapport aux autres marques.
En outre, les détaillants se sont adaptés pendant la récession en affûtant leurs processus
d’exploitation. Voici quelques améliorations importantes relatives à la chaîne
d’approvisionnement :
Acheter des stocks et les expédier aux magasins plus près des dates exigées
qu’auparavant;
Maintenir des niveaux de stocks réduits; accélérer la rotation des stocks et renouveler
les stocks en cours de saison en fonction des ventes, au besoin;
Milstein & Cie Conseil Inc.
71
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
Réduire le nombre d’articles offerts.
Ces modifications ont permis aux détaillants de réduire l’obligation de liquider leurs
stocks à marges réduites par des ‘‘ventes’’. Elles leur ont également permis de réaliser
des progrès en apprenant aux clients à ne pas reporter leurs achats dans l’espoir d’obtenir
des rabais plus importants, puisqu’ils courent alors le risque d’une rupture de stocks.
Tandis que ces changements ont amélioré la rentabilité du commerce de détail, ils ont
aussi imposé des pressions supplémentaires aux fournisseurs du secteur du vêtement.
Nombre d’entreprises de vêtements ont dû réagir en réduisant les styles dans une
collection, en produisant selon des délais plus courts, voire en réduisant leurs effectifs et
leurs coûts indirects afin d’accroître l’efficacité de leurs opérations.
Il est à noter que la réduction des cycles et des délais de production peut inciter certaines
entreprises à rapatrier leur production au Canada, et ainsi tirer profit de chaînes
d’approvisionnement réduites et éviter les quantités de production minimales plus
importantes à produire à l’étranger. Cependant, cela peut se limiter à des cas précis qui
exigent des cycles de production réduits et des délais serrés, notamment le
renouvellement d’articles de mode saisonniers en cours de saison.
6.5
Impact d’Internet
L’importance d’Internet peut dépendre de la nature de l’entreprise et de son marché cible.
Par exemple, une entreprise qui fabrique des produits vendus sous la marque du
distributeur peut avoir un intérêt minimal à l’égard d’Internet. En revanche, l’Internet
pourrait se révéler très important pour une entreprise qui produit une marque de créneau.
Par conséquent, tandis que les paragraphes qui suivent fournissent des renseignements
d’orientation intéressants, ils ne sont pas nécessairement pertinents pour tous les secteurs
de l’industrie.
État de l’utilisation d’Internet au sein de l’industrie canadienne du vêtement et
objectifs
Selon l’étude de 2010 d’Industrie Canada, la plupart des entreprises canadiennes du
segment du vêtement jugent Internet très important pour leur exploitation :
Milstein & Cie Conseil Inc.
72
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
IMPORTANCE D’INTERNET – À L’HEURE ACTUELLE
(Pourcentage de participants)
Pas important
Un peu important
15 %
42 %
43 %
Très important
Source : Courtoisie d’Industrie Canada
Ces entreprises jugent également qu’Internet gagnera en importance au cours des
deux prochaines années :
IMPORTANCE D’INTERNET D’ICI LES DEUX PROCHAINES ANNÉES
(Pourcentage des participants)
Pas
important
Un peu
important
7%
24 %
69 %
Très
important
Source : Courtoisie d’Industrie Canada
Il n’est pas étonnant que cette étude ait révélé que d’attirer des clients est le principal
objectif qui incite les entreprises du segment à adopter des initiatives relatives à Internet :
Milstein & Cie Conseil Inc.
73
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
OBJECTIFS DES NOUVELLES INITIATIVES RELATIVES À INTERNET
(Pourcentage des participants)
Attirer des clients
63 %
89 %
32 %
Améliorer la satisfaction
de la clientèle
63 %
Améliorer les processus
opérationnels avec
les clients
Améliorer les processus
opérationnels avec les
fournisseurs
30 %
71 %
19 %
43 %
Dans les 2 ans
Actuellement
Source : Courtoisie d’Industrie Canada
La plupart des participants à l’étude avaient un site Web d’information qui contenait des
renseignements de base sur l’entreprise et de l’information sur les produits et sur le
service à la clientèle. Moins du tiers des entreprises vendaient sur Internet; toutefois, le
pourcentage pourrait plus que doubler au cours des deux prochaines années :
TAUX D’ADOPTION DE PRATIQUES D’INFORMATION ET DE VENTE SUR INTERNET
(Pourcentage de participants)
90 %
92 %
Coordonnées / présence
Web
75 %
Renseignements sur les
produits / éducation
89 %
49 %
Service à la clientèle
76 %
35 %
Renseignements pour
les fournisseurs
49 %
27 %
Ventes en ligne sur
leur propre site
65 %
21 %
Ventes en ligne sur le
site d’un tiers
Actuellement
49 %
Dans les 2 ans
Source : Courtoisie d’Industrie Canada
Milstein & Cie Conseil Inc.
74
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
Susciter des ventes en ligne (commerce électronique) et l’accroissement des efforts de
marketing constituait les principaux objectifs de ces entreprises sur l’Internet pour les
deux prochaines années :
TAUX D’ADOPTION D’INITIATIVES DE MARKETING SUR INTERNET
(Pourcentage de participants)
56 %
Catalogues en ligne
Courriels / nouvelles par
Messages textes / campagnes
46 %
Optimisation de moteurs de
recherche
32 %
Présence dans les médias
sociaux
62 %
21 %
Publicité en ligne sur des
sites des tiers
59 %
19 %
Recours à des
tiers blogueurs
46 %
16 %
Recherche publicité
payante
38 %
11 %
6%
Actuellement
71 %
62 %
33 %
Blogues d’entreprises
Marketing affilié
sur le Web
73 %
35 %
29 %
Dans les 2 ans
Source : Courtoisie d’ Industrie Canada
Il n’est pas étonnant non plus qu’il existe un écart important entre les petites entreprises
et les grandes entreprises sur le plan du pourcentage projeté de ventes directes aux
consommateurs sur Internet. Les grandes entreprises et les petites entreprises ont déclaré
que leurs ventes sur Internet représentaient aujourd’hui entre 1 % et 4 %, respectivement,
de leur chiffre d’affaire actuel, et elles s’attendent à ce que ce pourcentage passe à 10 %et
30 % respectivement au cours des deux prochaines années. Cependant, l’Étude a
également souligné qu’il pourrait s’agir d’estimations exagérément optimistes, compte
tenu de l’importance des défis auxquels les participants font face.
En ce qui a trait à la volonté d’utiliser Internet à des fins de ventes et de marketing en
ligne, il n’est pas étonnant que les entreprises canadiennes semblent suivre les tendances
mondiales en augmentation mentionnées dans les paragraphes précédents.
Milstein & Cie Conseil Inc.
75
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Étude d’information sur le marché du travail 2011
Croissance du commerce électronique au Canada et aux États-Unis
Selon le rapport intitulé Retail Technology in Canada du Conseil canadien du commerce
de détail, 65 % des moyens et grands détaillants avaient un site de commerce
électronique en 2010, et la plupart de ceux qui n’en avaient pas prévoyaient se doter d’un
site dans les cinq ans.
Selon l’U.S. Census Bureau, les ventes en ligne (tous segments confondus) sont passées
d’un peu plus de 0,6 % des ventes au détail totales en 2000 à 4,1 % des ventes au
deuxième trimestre de 2010. En 2008, les ventes en ligne représentaient 1,2 % des ventes
des magasins de vêtements et d’accessoires (nous ne disposons pas de données relatives
aux autres segments, notamment les fabricants de vêtements, les fournisseurs ou les
grands magasins).
Selon le rapport de Nielsen intitulé Global Trends in Online Shopping, publié en
juin 2010, les vêtements, les accessoires et les chaussures font partie des catégories
d’achats les plus populaires sur Internet :
PARTICIPANTS QUI PRÉVOIENT FAIRE DES ACHATS EN LIGNE AU COURS DES SIX PROCHAINS MOIS
(Pourcentage de participants)
Livres
44 %
Vêtements, accessoires
et chaussures
36 %
32 %
Billets d’avion
Équipement électronique
Circuits / réservations
d’hôtel
27 %
23 %
Source : Neilsen Global Trends in Online Shopping, juin 2010
De plus, selon le Top 500 Guide of Online Retailers d’InternetRetailer.com :
Les ventes par commerce électronique ont connu une hausse modeste de 2 % en 2009
(taux de croissance annuels précédents de 20 % ou plus);
Cependant, cette hausse a été réalisée pendant une année où les ventes au détail
totales ont diminué de 3 %;
En fait, le revenu du commerce électronique de 37 des 50 plus grandes chaînes a
augmenté ou n’a pas diminué autant que les ventes en magasin comparables;
Voici des exemples de croissance des réseaux de ventes en ligne a chez les grands
détaillants de vêtements :
Milstein & Cie Conseil Inc.
76
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
2009
Ventes
En ligne
Montant
Entreprise
2009
Ventes
totales
Pourcent. Pourcent.
Pourcent.
des
de
de
ventes
changement changement
totales
– 2008
- 2008
2009 Ventes
de magasins
comparables
Pourcent. de
changement 2008
Macy’s
1,24 G$
5.3 %
+ 19,6 %
- 5,6 %
- 5,3 %
Gap
1,12 G$
7,9 %
+ 19,6 %
- 2,3 %
- 3,0 %
Saks
0,4 G$
16,5 %
+ 13,0 %
-13,5 %
- 14,7 %
Marketing par le biais des réseaux sociaux et de blogues
Selon Nielsen Netview pour la période de juin 2009 à juin 2010, les Américains passent
près de 40 % de leur temps en ligne à communiquer sur les réseaux sociaux et à consulter
des blogues, leurs courriels personnels et leurs messages instantanés. Parmi les catégories
d’utilisation d’Internet, le réseautage social connaît, de loin, la plus forte croissance :
+43 % sur le plan du temps d’utilisation entre 2009 et 2010 :
PRINCIPALES CATÉGORIES SELON LA PART DU TEMPS PASSÉ SUR INTERNET
(Pourcentage du temps d’utilisation par catégorie)
+ 43 %
Réseaux sociaux
+ 10 %
Jeux en ligne
Courriel
- 28 %
Portails
- 19 %
Messagerie instantanée
- 15 %
Vidéos / films
+ 12 %
Recherche
+1%
0%
5%
10 %
2009
15 %
20 %
25 %
2010
Source : Neilsen NetView juin 2009 – juin 2010
Selon le rapport intitulé Retail Technology in Canada du Conseil canadien du commerce
de détail, environ 68 % des moyens et grands détaillants interrogés utilisaient des sites de
Milstein & Cie Conseil Inc.
77
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
médias sociaux comme Facebook et Twitter dans le cadre de leurs campagnes de
marketing et de promotion.
D’après un rapport d’Internet Retailer publié en 2009, Facebook, YouTube, MySpace et
Twitter sont les sites les plus populaires utilisés par les grands détaillants :
L’UTILISATION DE MÉDIAS SOCIAUX PAR LES 500 PLUS IMPORTANTS DÉTAILLANTS INTERNET
(Pourcentage des 500 principaux détaillants Internet qui utilisent divers sites de médias sociaux)
Facebook
57 %
YouTube
41 %
My Space
Twitter
29 %
20 %
Source : Internet Retailer
Bien qu’ils ne conviennent pas à toutes les situations, à mesure que les sites de réseautage
social s’implanteront, nombre d’entreprises du segment du vêtement devront trouver des
moyens de les utiliser pour diriger l’achalandage vers leurs sites Web, stimuler la
connaissance de leurs marques, communiquer avec les clients et les comprendre, obtenir
de la rétroaction et – évidemment – augmenter les ventes.
Solutions interentreprises
Les solutions interentreprises (ou solutions « B2B ») supposent généralement l’utilisation
d’Internet à des fins de communication, d’échange de renseignements et de facilitation
des transactions entre les entreprises. À mesure que l’industrie se mondialise, le recours à
ce type de solutions peut devenir de plus en plus important. À ce jour, plusieurs de ces
solutions ne sont utilisées que par les grandes organisations, et ont donc été mises en
œuvre de façon restreinte dans l’industrie du vêtement. Néanmoins, lorsque ces solutions
seront plus largement reconnues, les coûts diminueront probablement, ce qui accroîtra
leur pourcentage d’utilisation au sein de l’industrie.
6.6
Innovation
Innovation, personnalisation massive des produits, textiles et matériaux intelligents
De nouvelles technologies entraîneront vraisemblablement le développement de
nouveaux produits adaptés aux besoins des consommateurs. Ce type d’innovation est
stimulé, en grande partie, par la mise au point de nouveaux matériaux textiles, et est déjà
mis en application dans des domaines comme ceux des vêtements de protection, des
vêtements militaires et des vêtements biomédicaux. Par exemple :
Milstein & Cie Conseil Inc.
78
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
Des vêtements sont munis de capteurs, de dispositifs nanotechnologiques et d’autres
instruments électroniques qui contrôlent l’état de santé des personnes et s’adaptent à
la fluctuation de la température. Ce type de matériel est déjà utilisé dans les
vêtements militaires et de protection, et pourra vraisemblablement être appliqué aux
produits de consommation;
La recherche continue en matière de nanotechnologie a donné lieu à des progrès sur le
plan des propriétés antivirales et antibactériennes des technologies liées aux
revêtements de tissus. Les nouveaux revêtements rendent les textiles plus résistants à
l’eau, aux taches et au froissement. D’autres nouveaux matériaux dotés de
nanorevêtements sont capables de tuer presque tous les virus de la grippe connus.
Outre les nouveaux matériaux, de nouveaux procédés sont en cours d’élaboration, par
exemple :
On prévoit que la technologie de dépôt par jet d’encre aura une incidence importante
en simplifiant les procédés de fabrication, en accroissant la productivité, en réduisant
les coûts d’exploitation, en rendant possible la personnalisation massive des produits
et en contribuant à la souplesse du design et à la création de dispositifs miniatures;
Les procédés de revêtement au plasma contribuent à la fonctionnalité des textiles, tout
en ayant un impact minimal sur l’environnement;
La personnalisation de masse des produits s’entend du processus selon lequel on
utilise la technologie pour produire un article qui peut être adapté aux besoins d’un
consommateur dans le cadre de la production en série. Bien que ce type de processus
ne soit pas encore fermement implanté, de nouveaux développements pourraient
permettre aux entreprises d’adapter la production aux besoins des consommateurs, et
ce, d’une manière rentable. Si ces technologies se révèlent fructueuses, les pays où les
salaires sont élevés, comme le Canada, pourraient utiliser cette innovation dans
certains créneaux pour s’assurer un avantage concurrentiel sur les pays à bas salaires.
Ainsi, la détermination et la mise en œuvre de ces nouveaux matériaux et procédés
joueront un rôle de plus en plus important dans de nombreux segments de l’industrie qui
aspirent à se démarquer et à être concurrentiels.
Protection de la propriété intellectuelle
La protection de la propriété intellectuelle a toujours été difficile dans l’industrie du
vêtement. Comme les entreprises s’efforceront de se distinguer au moyen de l’innovation,
la protection de la propriété intellectuelle constituera un enjeu d’importance croissante.
Le problème est amplifié parce que l’industrie est dominée par de petites et moyennes
entreprises qui, généralement, ne possèdent pas les ressources nécessaires pour se
protéger.
Milstein & Cie Conseil Inc.
79
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
7
Étude d’information sur le marché du travail 2011
CONCLUSIONS LIÉES AU MILIEU ET IMPACT POSSIBLE SUR LA MAIN-D’OEUVRE
Le tableau suivant résume les principales conclusions de la partie 1 de la présente étude,
ainsi que les impacts éventuels sur l’emploi dans l’industrie canadienne du vêtement :
Impacts possibles
Principales conclusions
Menaces
Opportunités
Les revenus des fabricants canadiens de vêtements et de chaussures continuent de diminuer et les
importations continuent d’augmenter.
Si la tendance se maintient,
on pourrait enregistrer
d’autres pertes d’emplois,
notamment des emplois liés
à la production.
Les exportations canadiennes de vêtements fabriquées à l’étranger augmentent.
Demande accrue de
ressources et de
solutions
d’approvisionnement et
de logistique.
Les exportations de vêtements vers les États-Unis sont en baisse; néanmoins, les fabricants canadiens de
vêtements ne détiennent que 1 % du marché américain.
Possibilité de ressources
et de solutions de
planification stratégique,
de ventes et de marketing
afin d’améliorer les
exportations.
Les exportations de vêtements vers d’autres marchés augmentent lentement.
Possibilité d’accroître les
ressources et les
solutions en matière
d’exportation.
Les revenus du commerce de gros de vêtements et de chaussures augmentent.
Augmentation possible
de la main d’œuvre dans
le segment des emplois
de col blanc (création,
marketing, logistique,
vente, services, etc.).
Milstein & Cie Conseil Inc.
80
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
Impacts possibles
Principales conclusions
Menaces
Opportunités
Les ventes au détail de vêtements augmentent.
Augmentation possible
de la main d’oeuvre pour
les emplois liés au
développement de
produits et d’emplois cols
blancs connexes.
La politique commerciale continuera sans doute de favoriser la mondialisation.
Augmentation possible
de la main d’oeuvre pour
les emplois liés à
l’importation-exportation.
Menace continue pour les
emplois liés à la fabrication
nationale. Y aura-t-il d’autres
pertes d’emplois?
L’allégement tarifaire relatif aux matières premières importées pourrait améliorer la compétitivité des coûts de
la production domestique.
L’avantage sera-t-il
suffisant pour avoir une
incidence positive sur la
production domestique et
sur la main-d’œuvre?
On prévoit un renforcement de la réglementation, notamment dans les segments de la sécurité des produits et
de l’étiquetage. Cela accroîtra la complexité de l’approvisionnement de l’industrie du vêtement.
Il faudra peut-être une
sophistication accrue des
employés et des
ressources dans le cadre
des processus de
développement de
produits,
d’approvisionnement, de
contrôle de la qualité et
d’étiquetage.
Accroissement des préoccupations liées à la conformité sociale, à l’environnement et à la sécurité des
produits.
Il faudra peut-être une
sophistication accrue des
employés et des
ressources dans le cadre
des processus de
développement de
produits,
d’approvisionnement, de
contrôle de la qualité et
d’étiquetage.
Milstein & Cie Conseil Inc.
81
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
Impacts possibles
Principales conclusions
Opportunités
Menaces
L’économie nord-américaine montre des signes d’amélioration; cependant, on se demande si elle se
redressera ou si elle retombera en récession.
La conjoncture
s’améliorera-t-elle au
point que l’industrie
recommencera à
embaucher?
Une récession déclencheraitelle d’autres pertes
d’emplois?
À mesure que la population vieillit, et que le pouvoir d’achat des jeunes et des nouveaux arrivants
augmentent, les changements démographiques peuvent avoir un impact négatif dans certains segments de
l’industrie, entraîner une amélioration dans d’autres segments et créer de nouveaux créneaux. Les entreprises
canadiennes devront être informées des changements à venir et de leurs impacts sur leurs opérations.
De nouveaux créneaux se
développeront-ils, et
entraîneront-ils de
nouvelles possibilités,
voire la création
d’emplois?
Les dépenses des
consommateurs relatives
aux vêtements diminuerontelles, et cela aura-t-il un
impact négatif sur la maind’œuvre?
La baisse des prix des vêtements se poursuivra-t-elle considérant la hausse des coûts de production? Cela
réduira-t-il la rentabilité des fournisseurs l’industrie du vêtement, ou les coûts seront-ils transmis au
consommateur.
Il faudra peut-être
chercher d’autres
moyens de réduire les
coûts.
La hausse du dollar canadien a généralement nui aux fabricants et aux exportateurs canadiens. En même
temps, elle a aidé les importateurs qui vendaient leurs produits sur le marché national.
Si la tendance se
maintient, incitera-t-elle
davantage les entreprises
canadiennes à adapter de
nouveaux modèles et à
accroître leurs emplois
« cols blancs »?
Si la tendance est
inversée, une partie de la
fabrication sera-t-elle
rapatriée au Canada?
Milstein & Cie Conseil Inc.
Si la tendance se maintient,
la demande de produits
fabriqués au Canada
continuera-t-elle de diminuer,
et quel impact pourrait-il
avoir sur l’emploi au
Canada?
82
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
Impacts possibles
Principales conclusions
Opportunités
Menaces
L’absence de planification de la relève, conjuguée à l’absence de planification stratégique, constituent un
problème si elles ne sont pas traitées, et elles peuvent menacer l’existence de nombreuses entreprises de
l’industrie.
Possibilité de fournir de
la formation, de
l’encadrement et de la
formation aux
gestionnaires sur la
stratégie et de
planification de la relève.
Si le problème n’est pas
traité, on peut s’attendre à
d’autres pertes d’emplois.
Comme très peu d’obstacles entravent l’accès à l’industrie, celle-ci se renouvelle à mesure que de nouveaux
venus se joignent au marché pour répondre aux besoins d’un créneau particulier.
Les jeunes entreprises
auront besoin de
formation et d’une
orientation en matière de
gestion et d’exploitation;
possibilités de boîtes à
outils, mentorat et
transfert des
connaissances.
De nouveaux modèles opérationnels incident les entreprises à se concentrer sur certains maillons de la
chaîne de valeur, notamment la création, le marketing, les ventes et la distribution. Des études antérieures
indiquent que les entreprises entendent embaucher et améliorer leurs capacités pour ces services.
Il faudra peut-être
accroître la sophistication
des employés et les
ressources pour divers
emplois cols blancs de la
chaîne de valeur.
Les entreprises du segment du vêtement continuent de trouver et d’exploiter de nouveaux créneaux de
marchés. Cette tendance devrait se poursuivre puisque la concurrence sur les marchés traditionnels continue
d’obliger les entreprises à se démarquer.
Cette tendance
continuera sans doute à
encourager les nouveaux
venus, ce qui pourrait
accroître l’emploi.
Possibilité de nouveaux
segments : produits
écologiques, mercatique
électronique, commerce
de détail, exportation vers
de nouveaux marchés,
etc.
Milstein & Cie Conseil Inc.
83
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
Impacts possibles
Principales conclusions
Opportunités
Menaces
Des pays comme la Chine se hissent au sommet de la chaîne de valeur pour faire concurrence aux pays où
les salaires sont plus élevés.
Les entreprises
canadiennes auront
besoin de solides
compétences de gestion
pour cibler les créneaux
et éviter de se mesurer
directement à des
concurrents
internationaux plus forts.
La concurrence croissante
dans d’autres maillons de la
chaîne de valeur menacera-telle les entreprises
canadiennes?
L’accès difficile aux capitaux constitue un obstacle qui nuit à la capacité des entreprises de mettre en œuvre
de nouveaux modèles.
Le manque de capitaux
pourrait accroître les taux
d’échec, nuire à la
croissance et entraîner des
pertes d’emplois.
Compte tenu de la réduction de la chaîne de valeur nationale, il sera de plus en plus difficile de produire au
pays.
Cela pourrait avoir un impact
négatif sur les emplois de
production au pays.
Le commerce de détail continue de se mondialiser. Contrairement à de nombreux détaillants canadiens et
américains, ces entreprises ne sont pas traditionnellement des clientes de fournisseurs canadiens de
l’industrie du vêtement.
La perte possible de parts du
marché des détaillants
canadiens et américains au
profit de détaillants
européens et internationaux
pourrait réduire encore
davantage l’emploi dans
l’industrie.
Les détaillants à marge réduite ont acquis une part de marché au cours de la récente récession, dont les
répercussions pourraient se faire sentir pendant encore quelque temps. Il s’agit principalement de centres de
liquidation ou de réseaux pour les entreprises qui détiennent un avantage lié à de faibles coûts, qui ne sont
pas de bon augure pour les fournisseurs canadiens de vêtements et leurs acheteurs au détail traditionnels.
Autre réduction possible de la
main-d’œuvre. Combien de
temps cette tendance durerat-elle?
Milstein & Cie Conseil Inc.
84
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
Impacts possibles
Principales conclusions
Opportunités
Menaces
La récente récession a contraint les détaillants à améliorer l’efficacité de leurs opérations, notamment en
réduisant leurs stocks et en accélérant leurs cycles. Ces changements perdureront sans doute après la
récession, car ils ont permis aux détaillants d’accroître leur rentabilité. Ce resserrement des exigences liées à
la chaîne d’approvisionnement obligera les fournisseurs du vêtement à remanier leurs processus de la chaîne
de valeur pour accroître leur efficacité.
Il faudra peut-être
accroître la
sophistication de la
chaîne
d’approvisionnement.
On pourrait rapatrier une
partie de la fabrication
au Canada, afin de
profiter des délais de
production plus courts
et de quantités
minimales de
commandes réduites.
Les entreprises qui ne
s’adaptent pas avec succès
pourraient être menacées.
Internet revêt une importance croissante pour l’industrie.
Cela pourrait exiger une
meilleure formation sur la
manière d’exploiter
Internet.
Cela pourrait entraîner
l’embauche d’employés
de TI ou l’impartition de
savoir-faire.
Les ventes en ligne continuent d’augmenter, et les entreprises canadiennes du segment du vêtement croient
pouvoir utiliser ce dispositif pour accroître leur chiffre d’affaires.
Il faudra peut-être
accroître la sophistication
de la TI et des ressources
de maketing et de ventes.
Le marketing par le biais des réseaux sociaux et de blogues redéfinit la manière dont les entreprises
atteignent les consommateurs. Les entreprises canadiennes du segment du vêtement prévoient étendre leurs
opérations en utilisant ces formes de marketing.
Il faudra peut-être
accroître la
sophistication du
marketing et de la TI et
des ressources de
ventes.
Milstein & Cie Conseil Inc.
85
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
Impacts possibles
Principales conclusions
Opportunités
Menaces
Les applications de technologies interentreprises seront de plus en plus importantes pour les entreprises
canadiennes du segment du vêtement.
Il faudra peut-être
accroître la
sophistication de la TI et
des ressources.
L’innovation, la personnalisation massive des produits et les textiles et les matériaux intelligents permettront
aux entreprises de se démarquer.
Les entreprises des
segments touchés
devront peut-être
accroître leurs
ressources et leur
formation pour se tenir à
jour et développer des
produits fondés sur
l’innovation.
Milstein & Cie Conseil Inc.
86
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
PARTIE 2 : UNE MAIN-D’ŒUVRE EN TRANSFORMATION
Milstein & Cie Conseil Inc.
87
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
8
ÉVOLUTION DE LA MAIN-D’ŒUVRE CANADIENNE ET SON IMPACT SUR L’INDUSTRIE
8.1
Profil de la main-d’œuvre de l’industrie canadienne du vêtement
Comme nous l’avons établi plus tôt, les données statistiques ont des limites, de sorte qu’il
est difficile de quantifier le nombre d’emplois au sein de l’industrie. Ainsi :
Statistique Canada ne fournit pas de renseignements qui établissent une distinction
entre les textiles, les vêtements et les chaussures pour le segment du commerce de
gros. Les données sur l’emploi lié au commerce de gros englobent donc le commerce
de gros de textiles (SCIAN 4141);
Statistique Canada ne recueille pas des informations sur les détaillants intégrés
verticalement. Les données de ce paragraphe se limitent donc aux magasins de
vêtements et d’accessoires vestimentaires (SCIAN 448) et aux grands magasins
(SCIAN 4521). De plus, les emplois dans ces segments du commerce de détail se
limitent aux éléments suivants :
Professions liées aux arts, à la culture, aux loisirs et aux sports (CNP F), y
compris les créateurs de mode, les illustrateurs et les techniciens;
Métiers propres à la transformation, à la fabrication et aux services d’utilité
publique (CNP J), y compris les métiers liés à la fabrication, comme les
opérateurs de machine à coudre et les autres emplois de production;
Compte tenu de la définition exiguë de l’industrie par Statistique Canada, c.-à-d.
les détaillants de vêtements, nous présumons que tous les emplois liés à la
création et à la fabrication dans le segment sont liés au développement de
vêtements et, à ce titre, sont pertinents dans le cadre de la présente étude;
Les données disponibles relativement à ces deux catégories professionnelles sont
limitées au nombre d’employés et au sexe de ces derniers;
Les professions retenues chez les détaillants intégrés verticalement représentent
environ 2 % seulement du total des emplois détaillants de vêtements et des grands
magasins, selon les données du recensement de 2006. Nous avons donc estimé
que les emplois pertinents pour ce segment de l’industrie pour 2009 représentaient
2 % des emplois des détaillants de vêtements et des grands magasins;
De plus, il est à noter que d’autres emplois chez les détaillants de vêtements et les
grands magasins correspondant à la définition de ceux du segment du vêtement,
comme les emplois de marketing et responsable des marques et les
marchandiseurs, sont cependant exclus de la présente analyse, car on ne peut
suffisamment définir les emplois pertinents avec les données disponibles.
Compte tenu de ces hypothèses, en 2009, l’industrie du vêtement comptait environ
73 000 employés, répartis dans les segments suivants :
Milstein & Cie Conseil Inc.
88
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
EMPLOIS PAR SEGMENT, 2009
(Pourcentage de l’emploi total)
Commerce de détail3
Fabrication1
10 %
53 %
37 %
Commerce de gros2
Source : Statistique Canada, tableau de l’EERH 281-0024
Codes du SCIAN : 314, 315, 3162
Code du SCIAN : 4141
3 Codes du SCIAN : 448, 452, limités aux catégories d’emplois F et J, estimées à 2 % du total des emplois pour ces
codes
1
2
La majorité des emplois se trouve au Québec, en Ontario et en Colombie-Britannique :
EMPLOI PAR PROVINCE, 2009
(Pourcentage de l’emploi total)
Québec
50 %
33 %
10 %
Autres
5% 1%
1%
Alberta
Manitoba
Ontario
ColombieBritannique
Source : Statistique Canada, tableau de l’EERH 281-0024
Milstein & Cie Conseil Inc.
89
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
Les professions/métiers dans l’industrie peuvent être réparties de la façon suivante :
EMPLOIS PAR PROFESSION/MÉTIERS, 2006
(Pourcentage de l’emploi total)
Métiers, transport,
conducteurs ou
conductrices de matériel
et domaines connexes3
11 %
Vente et
services5
47 %
10 %
7%
Professions liées aux
1%
arts, aux loisirs, à la
culture et aux sports6
Sciences naturelles et appliqués et
professions connexes7
14 %
Métiers propres à la
transformation, à la fabrication
et aux services d’utilité
publique1
10 %
Gestion4
Affaires, finance et
administration2
Source : Statistique Canada, recensement de 2006
C.-à-d. : emplois liés à la fabrication, y compris : superviseurs, opérateurs de machine à coudre, coupeurs, assembleurs
et travailleurs non qualifiés
2 C.-à-d. : comptables, aides-comptables, spécialistes des ressources humaines, secrétaires, superviseurs de personnel
de bureau, commis et expéditeurs-réceptionnaires
3 C.-à-d. : mécaniciens, machinistes, tailleurs, couturiers, fourreurs, camionneurs
4 C.-à-d. : cadres supérieurs et gestionnaires spécialistes dans les domaines suivants : finances, ressources humaines,
achats, systèmes d’information, ventes et marketing
5 C.-à-d. : superviseurs et personnel de ventes et de services (commerce de détail et commerce de gros)
6 C.-à-d. : designers, graphistes, illustrateurs, patronnistes, photographes et techniciens en graphisme
7 C.-à-d. : ingénieurs industriels et en fabrication, ingénieurs en mécanique, spécialistes des systèmes informatiques et
d’information, inspecteurs techniques
1
Pour de plus amples précisions, voir l’annexe B.
Milstein & Cie Conseil Inc.
90
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
L’industrie emploie un pourcentage beaucoup plus élevé de femmes que les autres
industries :
EMPLOIS PAR SEXE, 2006
(Pourcentage de l’emploi total)
Industrie du vêtement
32 %
68 %
53 %
Toutes les industries
47 %
Hommes
Femmes
Source : Statistique Canada, recensement de 2006
Elle emploie plus d’immigrants que les autres industries :
EMPLOI SELON LE STATUT D’IMMIGRATION, 2006
(Pourcentage de l’emploi total)
Industrie du vêtement
Toutes les
industries
51 %
22 %
49 %
78 %
Immigrants et résidents non permanents
Non-immigrants
Source : Statistique Canada, recensement de 2006
Milstein & Cie Conseil Inc.
91
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
Elle emploie moins de personnes diplomées que les autres industries, et compte moins
d’employés ayant participés à des programmes d’apprentissage et de certifications
professionnelles :
EMPLOI SELON LE NIVEAU D’INSTRUCTION, 2006
(Pourcentage de l’emploi total)
Industrie du vêtement
62 %
Toutes les industries
41 %
9%
12 %
14 %
20 %
15 %
27 %
Certificat d’études secondaires ou moins
Apprentissage, certificat professionnel ou diplôme
Collège, CEGEP ou autres certificats non universitaires ou collégials
Certificat ou diplôme inférieur ou supérieur ou baccalauréat
Source : Statistique Canada, recensement de 2006
Peut-être en lien avec le niveau de scolarité, du moins en partie, les rémunérations au sein
de l’industrie du vêtement sont inférieurs à la moyenne des rémunérations dans les autres
industries :
RÉMUNÉRATIONS ANNUELS MOYENS, EMPLOIS À TEMPS PLEIN ET À TEMPS PARTIEL, 2006
(Pourcentage de l’emploi total)
16 660 $
22 398$
Temps partiel
37 078$
Temps plein
51 221$
Toutes les industries
Industrie du vêtement
Source : Statistique Canada, recensement de 2006
Milstein & Cie Conseil Inc.
92
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
Les employés de l’industrie sont également plus âgés que la moyenne des employés dans
les autres industries :
EMPLOI SELON L’ÂGE, 2006
(Pourcentage de l’emploi total)
Industrie du vêtement
22 %
Toutes les industries
57 %
21 %
36 %
49 %
34 ans et moins
35 à 54 ans
15 %
55 ans et plus
Source : Statistique Canada, recensement de 2006
8.2
Profil de la population active canadienne
Avant d’entreprendre une analyse de la transformation de la composition de l’emploi
dans l’industrie canadienne du vêtement, il importe de comprendre les particularités de
l’ensemble de la population active décrites dans les paragraphes qui suivent.
Une population active stable
Malgré le sommet atteint récemment par le taux de chômage, les statistiques principales
relatives à la main-d’œuvre sont demeurées relativement stables :
PRINCIPALES STATISTIQUES CANADIENNES RELATIVES À LA POPULATION ACTIVE, 2005 - 2009
Taux de participation1
67,2
67,2
67,6
67,8
Ratio emploipopulation
62,7
63,0
63,5
63,6
61,7
Taux de chômage
6,8
6,3
6,0
6,1
8,3
2005
2006
2007
2008
67,3
2009
Source : Statistique Canada
1
Représente la proportion de la population canadienne totale âgée de 15 ans et plus dans la population active
Milstein & Cie Conseil Inc.
93
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
Une population active croissante mais transformée
La taille globale de la population active canadienne a généralement augmenté au fil des
ans. Cependant, cette augmentation peut être attribuée aux gains réalisés dans les
segments de services (notamment les segments du commerce de gros et du commerce de
détail, des transports, des services professionnels, des services d’hébergement et de
restauration, de soins de santé et d’enseignement). En même temps, l’emploi a diminué
dans les segments de la production (comme ceux de la fabrication, de l’agriculture et de
la foresterie) :
EMPLOIS CANADIENS POUR LES SECTEURS DE SERVICES ET DE PRODUCTION, 2005 - 2009
(Millions de personnes)
16,9
17,1
16,8
TCAC :
+ 1,0 %
+ 1,9 %
16,2
16,5
12,2
12,5
12,9
13,1
13,1
4,0
4,0
4,0
4,0
3,7
2005
2006
2007
2008
2009
Secteur de
services
Secteur de
production
- 1,7 %
Source : StatistiqueCanada
Recul de l’emploi lié à la fabrication; croissance de l’emploi lié au commerce de gros
et au commerce de détail
De plus, il est à noter que l’emploi diminue dans les segments de la fabrication et qu’il
augmente dans ceux du commerce de gros et du commerce de détail :
EMPLOIS CANADIENS LIÉS À LA FABRICATION, AU COMMERCE DE GROS ET AU COMMERCE DE DÉTAIL,
2005 - 2009
(Millions de personnes)
4.782
4.754
4.727
4.649
4.431
Commerce de
gros et
2.575
2.682
2.636
commerce de
2.679
2.640
détail
Fabrication
2.207
2.118
2.045
1.970
2005
2006
2007
2008
+ 0.6%
- 5.5%
1.791
2009
Source : Statistique Canada
Milstein & Cie Conseil Inc.
CAGR:
94
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
Croissance des professions « col blanc » et de services; recul des professions liées à la
fabrication
En outre, l’emploi se déplace vers les emplois « cols blancs » et les professions de
gestion, aux finances, à l’administration dans le commerce de gros et de détail et dans le
transport :
POPULATION ACTIVE EXPÉRIMENTÉE DE 15 ANS ET PLUS PAR PROFESSION, 1996 - 2006
(Millions de personnes)
Profession
Année
Pourcent.
de
changement
1996
2001
2006
1996 – 2006
Professions liées à la gestion
1,383
1,289
1,621
+ 27 %
Affaires, finance et administration
2,718
2,768
3,025
+ 11 %
Sciences naturelles et appliqués et professions apparentées
0,712
1,004
1,108
+ 56 %
Secteur de la santé
0,719
0,812
0,950
+ 32 %
Social science, education, government service & religion
0,975
1,069
1,414
+ 45 %
Professions liées aux arts, à la culture, aux loisirs et aux sports
0,386
0,436
0,502
+ 30 %
Professions liées à la vente et aux services
3,724
3,814
4,038
+8%
Métiers, transport, conducteurs ou conductrices de matériel et
domaines connexes
2,018
2,193
2,550
+ 26 %
Professions propres à l’industrie primaire
0,681
0,668
0,648
-5%
Professions propres à la transformation, à la fabrication et aux
services d’utilité publique
1,093
1,192
0,993
Total – toutes professions confondues
14,318
15,577
16,861
-9%
+ 18 %
Source : Statistique Canada
Selon les plus récentes données disponibles sur le site Web de Ressources humaines et
Développement des compétences Canada (RHDCC), il existe actuellement des situations
de déséquilibre entre la demande et l’offre d’emplois sur le marché du travail. Certaines
professions hautement spécialisées suscitent une forte demande et certaines professions
moins spécialisées font l’objet d’une offre dépassant la demande. Selon les données pour
la période de 2003 à 2005 :
Les professions suivantes en demande dans l’industrie du vêtement sont aussi en très
grande demande dans toutes les industries :
Cadres supérieurs (inclus dans CNP 001);
Spécialistes des services de ressources humaines et des services aux
entreprises (CNP 0112);
Milstein & Cie Conseil Inc.
95
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
Professions libérales liées aux relations publiques et aux communications
(CNP 5124);
Les professions de gestion (p. ex. les cadres supérieurs et les gestionnaires
des ressources humaines) sont considérées comme étant en pénurie,
surtout à cause des nombreux départs à la retraite. Les employeurs
mettent davantage l’accent sur le recrutement et le maintien en fonction
d’employés compétents capables d’assumer les emplois de plus en plus
complexes, ce qui entraîne une forte demande de spécialistes des
ressources humaines.
Des signes d’offre dépassant la demande se manifestent pour les métiers liés aux
pêches, à l’exploitation forestière et à la foresterie, à l’agriculture et à l’horticulture.
D’autres exemples touchent les métiers (poseurs de revêtements de sol), les ventes et
les services (préposés de stations-service), de même que les groupes professionnels
des affaires, de la finance et de l’administration (opérateurs de machines de bureau).
En ce qui concerne l’industrie, les métiers suivants font l’objet d’une offre dépassant
la demande :
Opérateurs de machines et personnel connexe dans le domaine de la
transformation des textiles (CNP 944);
Opérateurs de machines à coudre industrielles (CNP 9541).
Nombre accru de femmes au sein de la population active
Tandis que la population active augmente, une bonne partie de la croissance peut être
attribuée au plus grand nombre de femmes qui travaillent :
POPULATION ACTIVE EXPÉRIMENTÉE DE 15 ANS ET PLUS SELON LE SEXE, 2005 — 2009
(Millions de personnes)
16,170
16,484
16,867
17,126
16,849
POURCENT. DE
CHANGEMENT :
+ 4,2 %
Femmes
46,8 %
47,1 %
47,3 %
47,3 %
47,9 %
+ 6,6 %
Hommes
53,2 %
52,9 %
52,7 %
52,7 %
52,1 %
+ 2,0 %
2005
2006
2007
2008
2009
Source : Statistique Canada
Milstein & Cie Conseil Inc.
96
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
Une population active vieillissante
De plus, la population active vieillit :
POPULATION ACTIVE EXPÉRIMENTÉE DE 15 ANS ET PLUS, 2005 - 2009
(Millions de personnes)
45 ans et plus
POURCENT. DE
CHANGEMENT :
16,170
16,484
16,867
17,126
16,849
38 %
38 %
39 %
40 %
41 %
+ 4,2 %
+ 14,2 %
25 – 44 ans
15 – 24 ans
47 %
47 %
46 %
45 %
45 %
15 %
15 %
15 %
15 %
14 %
2005
2006
2007
2008
2009
- 1,9 %
Source : Statistique Canada
Augmentation du travail autonome, notamment chez les femmes
Le travail autonome est également plus populaire, et augmente plus rapidement que la
population active, notamment chez les femmes :
POURCENTAGE DE CHANGEMENT PARMI LA POPULATION ACTIVE ET TAUX DE TRAVAIL INDÉPENDANT,
2005 - 2009
(Pourcentage de changement du nombre de personnes, année de base 2005)
10,8 %
5,3 %
4,3 %
1,9 %
Population active
Travailleuses autonomes
Travailleurs autonomes
3,5 %
5,9 %
5,0 %
4,5 %
5,9 %
4,2 %
1,2 %
-1 5 %
2006
2007
2008
2009
Source : Statistique Canada
Milstein & Cie Conseil Inc.
97
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
8.3
Étude d’information sur le marché du travail 2011
Impact de l’évolution de la population active sur l’industrie du vêtement
L’industrie canadienne du vêtement est confrontée à des changements dans la population
active qui ont un impact sur d’autres segments :
Concurrence pour les compétences de gestion
Compte tenu de la demande dépassant l’offre pour des compétences de gestionnaires
supérieurs dans la population active canadienne, l’industrie devra également relever des
défis sur les plans suivants :
Recrutement et maintien de ressources « col blanc » qualifiées dans les domaines de
la gestion, la finance, les ressources humaines, la vente, les services, le marketing, les
communications, les relations publiques et la logistique;
Trouver des ressources chargées de gérer les questions de relève, de transition et de
continuité des entreprises.
Offre dépassant la demande pour les emplois d’opérateurs de machines à coudre
Les fermetures d’usines ont entraîné une offre dépassant la demande pour les opérateurs
de machines au sein de l’industrie, et ce, à l’échelle nationale. Nous examinerons cette
question de façon approfondie au paragraphe 9.
Vieillissement de la population active
Comme d’autres segments, l’industrie du vêtement devra faire face au vieillissement de
la population active. Cela pourrait entraîner une baisse de productivité qui devra être
gérée plus tard.
Heureusement, tandis que d’autres segments devront peut-être composer avec une
diminution du nombre de jeunes travailleurs compétents au sein de la population active, il
semble que l’industrie du vêtement continuera de bénéficier d’un apport important de
« sang neuf ». À cet égard, les établissements postsecondaires membres du Groupe
Affinité Vêtement (GAV) estiment qu’environ 7 000 étudiants sont actuellement inscrits
à leurs programmes de trois ou quatre ans.
Un sondage réalisé auprès des membres du GAV révèle que la plupart des étudiants
trouvent de l’emploi dans l’industrie. Pour de plus amples précisions, consultez l’annexe
F, Sondage relatif à l’offre future de main-d’œuvre dans l’industrie du vêtement.
Augmentation du travail autonome
Le travail autonome peut augmenter dans l’industrie du vêtement, comme dans d’autres
segments. Il pourrait être de plus en plus important au cours des prochaines années, et
exiger qu’on y porte attention.
Milstein & Cie Conseil Inc.
98
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
9
Étude d’information sur le marché du travail 2011
CONSULTATION DES EMPLOYEURS SUR L’AVENIR DE LA MAIN-D’ŒUVRE DU SECTEUR
DU VÊTEMENT DU CANADA
Les résultats de recherches mettent en évidence diverses tendances et divers enjeux
importants qui ont un impact sur l’industrie canadienne du vêtement. Selon ces résultats,
une enquête auprès des fabricants, des grossistes et des détaillants de vêtements intégrés
verticalement été menée entre octobre et décembre 2010. Cette enquête visait à évaluer
l’impact des conclusions de la partie 1 sur la redéfinition de l’industrie, à obtenir une
perspective des besoins changeants de l’industrie et, finalement, à contribuer à la
formulation des initiatives futures du Conseil.
Après un sondage, nous avons mené des entrevues auprès d’un échantillon d’entreprises
dans l’ensemble du pays, afin de mieux comprendre les enjeux précis et les solutions
possibles.
9.1
Méthodologie de consultation
Dans le cadre du sondage, nous avons sollicité les opinions de cadres supérieurs de
fabricants, de grossistes et de détaillants de vêtements intégrés verticalement. En
septembre 2010, les cadres supérieurs ont été invités à des ateliers d’information sur l’état
de l’industrie. Ces ateliers visaient trois objectifs : (1) présenter à l’industrie les résultats
de l’étude sur sa redéfinition; (2) valider ces résultats et solliciter les points de vue des
cadres supérieurs et (3) demander aux participants aux ateliers de répondre au sondage.
Afin d’attirer des participants, nous avons demandé l’appui de nombreuses associations.
Les organisations suivantes ont mené une ou des campagnes éclair par courriel auprès de
leurs membres en septembre et octobre 2010 :
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement (Connexionvetement.ca);
Conseil canadien de la fourrure;
Conseil canadien du commerce de détail;
Conseil québécois du commerce de détail;
Écoles membres du Groupe Affinité Vêtement (auprès de leurs anciens élèves);
Fédération canadienne du vêtement;
Threads Gazette;
Vêtement Québec.
Au total, près de 400 personnes se sont inscrites aux ateliers, dont plus de la moitié
représentaient des employeurs uniques (pour ce qui est des autres, il s’agissait de
plusieurs cadres dirigeants d’une même entreprise, d’étudiants ou de formateurs). Les
ateliers ont eu lieu en octobre 2010 à Montréal, à Toronto, à Vancouver et à Edmonton.
Les séances ont atteint leur objectif de participation et ont permis de recueillir
123 sondages complétés.
Milstein & Cie Conseil Inc.
99
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
Après cette série d’envois de courriels et cette tournée des présentations, nous avons
déployé des efforts supplémentaires afin d’accroître la participation au sondage au
Québec et en Ontario. Ces efforts comprenaient des exposés dans le cadre d’autres
activités d’associations de l’industrie, des webinaires et des démarches directes auprès
d’employeurs au cours d’appels téléphoniques et de rencontres.
Le 15 décembre 2010, 217 questionnaires avaient été complétés. Les entreprises
participantes représentaient environ 24 000 employés. Les résultats ont été jugés
significatifs sur le plan statistique, avec un niveau de confiance de 90 % et d’une marge
d’erreur de 5,5 %. Le profil des répondants a été considéré représentatif (voir l’annexe C)
et nous avons conclu le processus de sondage. Nous avons ensuite, le cas échéant,
extrapolé les réponses afin d’obtenir des résultats pour l’ensemble de l’industrie.
À la suite du sondage, nous avons interrogé 40 employeurs afin de mieux comprendre les
enjeux précis et les solutions possibles. Nous avons utilisé les réponses qualitatives
additionnelles ainsi recueillies pour faciliter l’interprétation des résultats et pour élaborer
des solutions possibles.
9.2
Trois segments : une main-d’œuvre intégrée
Le sondage et les entrevues ont clairement révélé un recoupement important entre les
modèles opérationnels et les principales activités exécutées chez les fabricants, des
grossistes et des détaillants. De plus, l’étude a nettement révélé que la plupart des
entreprises classées parmi les grossistes correspondraient peut-être davantage à la
catégorie des producteurs délocalisés (ceux qui développent des produits) qu’à celle des
importateurs (ceux qui ne développent pas de produits). Ainsi, nous avons constaté que
près de 97 % des répondants effectuaient surtout des activités de développement de
produits, quel que soit l’endroit où se faisait la production :
PARTICIPANTS À L’ENQUÊTE PAR SOURCES PRINCIPALES DE PRODUCTION ET D’APPROVISIONNEMENT
(Pourcentage de répondants)
Grossistes – producteurs à l’étranger
Fabricants nationaux
40 %
57 %
3%
Grossistes - importateurs
Source : Milstein & Cie Conseil, CRHIV Sondage - Étude d’information sur le marché du travail, 2010
De plus, le recoupement des segments est compliqué par le fait que les fabricants ou les
producteurs délocalisés peuvent également être considérés comme des détaillants
lorsqu’ils tirent la majeure partie de leurs revenus de leurs propres opérations de détail.
Par exemple, il peut en être ainsi de détaillants de vêtements intégrés verticalement ou de
petits créateurs qui tirent une part importante de leurs recettes de leurs propres boutiques.
Milstein & Cie Conseil Inc.
100
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
Toutefois, partant du principe que tous les détaillants sont classés ainsi, la répartition
entre les segments serait la suivante :
PARTICIPANTS À L’ENQUÊTE PAR SEGMENT
(Pourcentage de répondants)
Fabricants nationaux
43 %
Détaillants
20 %
37 %
Grossistes
Source : Milstein & Cie Conseil, CRHIV Sondage - Étude d’information sur le marché du travail, 2010
En fait, nous avons constaté que la plupart des entreprises se retrouvaient dans deux
segments ou plus :
Parmi les entreprises définies d’abord comme des fabricants nationaux :
48 % produisent également à l’étranger;
32 % mènent des activités de détail.
Parmi celles principalement définies comme des producteurs à l’étranger :
66 % produisent également au pays;
28 % mènent des activités des détails.
Parmi les entreprises qui tirent l’essentiel de leurs revenus de leurs propres activités
de détail :
98 % développent au moins une partie de leurs produits (à noter que ce
pourcentage peut être artificiellement élevé, car le sondage n’aurait intéressé
presque uniquement les entreprises qui développent leurs produits);
45 % produisent également au pays;
53 % produisent leurs produits à l’étranger.
Milstein & Cie Conseil Inc.
101
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
Ces constatations confirment que l’industrie a effectivement évolué selon les prévisions
formulées dans l’IMT CRHIV 2004. Bien que les activités de base liées au développement
de produits soient effectuées au Canada, les entreprises peuvent en fait être classées dans
les trois principaux segments (fabricants, grossistes et détaillants), compte tenu des divers
modèles opérationnels qu’elles ont choisi d’adapter pour commercialiser leur produit.
9.3
Transformation du profil de la main-d’œuvre : de la production aux services
L’enquête révèle également que le déplacement de la main-d’œuvre, d’un effectif
essentiellement centré sur la production à un effectif principalement axé sur les services,
s’est poursuivi et qu’il devrait s’accélérer :
RÉPARTITION DE LA MAIN-D’OEUVRE
(Pourcentage du nombre total d’employés)
Services
31 %
69 %
+8%
- 33 %
42 %
58 %
Production
2001
1E
2006
+ 11 %
- 23 %
51 %
49 %
2010
+ 22 %
53 %
+ 13 %
47 %
2012E1
= Estimé
Sources :
2001 : Étude sur le marché du travail 2004 du CRHIV
2006 : Statistique Canada
2010 & 2012 : Milstein & Cie Conseil, CRHIV Sondage - Étude d’information sur le marché du travail, 2010
En outre, il est intéressant de souligner que malgré le déplacement croissant des emplois
de production vers ceux de services, les répondants ont prévu une croissance du nombre
d’emplois dans les secteurs des services et de la production au cours des deux prochaines
années. Nous examinerons cette question plus en détail dans le cadre des divers scénarios
de demande de main-d’œuvre plus loin.
Ces résultats confirment que l’industrie a évolué conformément aux prévisions énoncées
dans l’IMT CRHIV 2004. De fait, les entreprises continuent d’élaborer des modèles
opérationnels différents en étant concurrentielles dans l’ensemble de la chaîne de valeur,
en améliorant leurs capacités et en se spécialisant dans des secteurs autres que la
production. Cette tendance est confirmée par la croissance des activités de services,
notamment dans les secteurs de la création, du marketing, de la distribution, de la vente et
des services à la clientèle. En même temps, cela indique que la délocalisation de la
production vers l’étranger, à cause de l’élimination des contingents, est terminée et que la
production domestique s’est stabilisée.
Milstein & Cie Conseil Inc.
102
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
9.4
Étude d’information sur le marché du travail 2011
Définition de la demande de main-d’œuvre
Dans le cadre de l’étude, nous avons mené une analyse détaillée de la demande de maind’œuvre et de la disponibilité de main-d’œuvre pour dix-neuf emplois clés dans
l’industrie; nous avons ensuite étendu cette analyse à l’ensemble de la population (voir
l’annexe D pour de plus amples précisions). L’exercice visait les objectifs suivants : (1)
identifier les questions en suspens, notamment celle au sujet des métiers dont
l’importance augmentera par rapport à ceux qui connaîtront un recul; (2) évaluer les
besoins en matière d’embauche et (3) évaluer les pénuries ou les surplus d’effectifs
prévus par professions-métiers clés. Les résultats ont ensuite été utilisés pour élaborer des
programmes pour attirer, recruter, former et maintenir des effectifs pour les emplois les
plus critiques.
Avant de poursuivre notre démonstration, il est essentiel de comprendre les éléments
clésde la demande de main-d’œuvre, qui peuvent être définis comme suit :
DÉFINITION DE LA DEMANDE DE MAIN-D’OEUVRE
Demande =
(1)
Exigences changeantes des
entreprises qui ont une incidence sur
les niveaux d’emploi requis
Facteurs clés
Croissance / recul des activités:
Nouveaux employés
Licenciements permanents :
Nouvelles entreprises
Fermetures d’entreprises
+
(2)
Remplacement des travailleurs qui
quittent leur emploi pour maintenir le
niveau d’emploi
Roulement :
Nouveaux employés
Questions liées au
rendement
Questions liées à la
rémunération
Départs volontaires
Congés de maternité
Congés d’invalidité
Départs à la retraite
L’enquête a révélé que ces facteurs avaient une incidence variable sur le modèle de
demande :
Croissance / recul des entreprises
Les participants au sondage étaient convaincus que leur entreprise allait croître au cours
des deux prochaines années. Conséquemment, une majorité d’entre eux prévoyaient un
taux d’emplois stable au cours de cette période. L’impact net pourrait même se traduire
par une hausse potentielle importante de l’emploi.
La croissance potentielle des entreprises (moins les pertes) a donc été reconnue comme
ayant un impact important sur la demande de main-d’œuvre.
Milstein & Cie Conseil Inc.
103
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
Nombre d’entreprises
Tandis que la plupart des répondants étaient très optimistes quant à leurs perspectives
d’affaires, de nombreux participants présentaient un « risque de continuité des
opérations ». Ce risque provient de problèmes imminents de succession à la tête de ces
entreprises et de l’absence d’une stratégie pour le régler.
En même temps, le sondage a permis de découvrir que 28 % des entreprises répondantes
ont été fondées depuis 2005, ce qui montre la capacité de l’industrie à attirer de nouveaux
entrepreneurs.
Par immobilisme, le nombre d’entreprises faisant face à des problèmes de relève, et les
conséquences sur le plan de l’emploi en cas de fermeture ont été pris en compte;
cependant, la création d’emplois par les jeunes entreprises n’a pas été prise en
considération.
Roulement de personnel
Mis à part les employés licenciés qui quittent l’industrie du vêtement, le roulement de
personnel crée généralement une demande de main-d'œuvre ainsi qu’une nouvelle offre,
puisque les employés déplacés cherchent un nouvel emploi dans l’industrie. Ce type de
roulement de personnel peut être important et avoir des conséquences significatives sur le
plan des ressources humaines; cependant, il n’influe pas nécessairement sur les surplus
ou sur les pénuries de travailleurs.
Le sondage a révélé que les questions de roulement de personnel ne constituaient pas un
facteur important, et donc qu’il n’était pas considéré comme ayant un impact majeur sur
les modèles d’offre et de demande de main-d'oeuvre.
Départs à la retraite
L’enquête a révélé que le vieillissement de la main-d’œuvre était un facteur important qui
influera sur la demande de main-d’œuvre, facteur dont l’impact est étudié au paragraphe
9.6.
En conclusion, nous avons déterminé que les trois facteurs suivants peuvent avoir le plus
d’impact sur la demande de main d’œuvre :
Croissance nette des entreprises et de leurs besoins de main-d'œuvre;
Diminution du nombre d’entreprises résultant de leur incapacité à gérer les
problèmes de relève avec les pertes d’emplois qui en découlent;
Départs à la retraite.
Bien que ces trois facteurs influent sur la demande de main-d’œuvre, seuls les deux
premiers ont un impact sur l’importance future de l’industrie. Ainsi, dans le prochain
paragraphe, nous examinerons divers scénarios découlant des deux premiers facteurs afin
de tirer des conclusions quant aux nombres d’emplois à créer d’ici 2012. Nous
examinerons ensuite l’impact des départs à la retraite afin d’évaluer toute la question de
la demande de main-d’œuvre.
Milstein & Cie Conseil Inc.
104
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
9.5
Étude d’information sur le marché du travail 2011
Estimation de la taille de la main-d’œuvre
Les taux de croissance et les fermetures d’entreprises peuvent varier beaucoup. Nous
avons donc analysé les trois scénarios suivants :
1) Scénario optimiste : croissance des entreprises et aucune fermeture d’entreprise;
2) Scénario pessimiste : aucune croissance des entreprises et fermetures d’entreprises;
3) Scénario intermédiaire : réalisation de 50 % de la croissance prévue; interruption des
activités de 50 % des entreprises à risque.
1) Scénario optimiste : croissance des entreprises et aucune fermeture d’entreprise
Comme nous l’avons indiqué ci-dessus, les répondants étaient très optimistes quant aux
perspectives de croissance de leur entreprise et du niveau d’emploi. Dans l’ensemble, les
répondants prévoyaient une augmentation de 22 % du nombre d’emplois dans les services
et de 13 % pour les emplois de production, au cours des deux prochaines années.
Ces constatations se situent nettement à l’opposé de l’étude IMT CHRIV 2004, qui faisait
clairement état de licenciements massifs surtout attribuables à l’élimination prévue des
contingents d’importation (en 2005). Les conclusions actuelles illustrent donc une
industrie qui s’est largement adaptée aux impacts de la mondialisation et qui, bien que
moins importante, s’est néanmoins repositionnée afin d’atteindre la stabilité et la
croissance. L’optimisme constaté dans le cadre de la présente Étude conforme aux taux
de confiance de l’industrie à l’égard de ses perspectives que le Conseil recense
mensuellement en plus de concorder avec d’autres études récentes portant sur l’industrie.
Le scénario optimiste pose comme hypothèse que les entreprises se développent et
embauchent selon le rythme observé, et qu’il n’y a pas de fermetures d’entreprises
(attribuables à des difficultés de relève). Selon ces hypothèses, le nombre d’emplois
pourrait passer d’environ 73 000 en 2010 à 86 000 d’ici 2012 :
Scénario 1 : Scénario optimiste
2010
2012
Emplois de production
35 500
40 300
Emplois dans les services
37 500
45 700
Main-d’oeuvre totale
73 000
86 000
(croissance des entreprises et aucune fermeture)
Selon ce scénario, les emplois suivants devraient connaître le taux de croissance le plus
rapide, au cours des deux prochaines années :
Milstein & Cie Conseil Inc.
105
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
SCÉNARIO OPTIMISTE : CROISSANCE DES ENTREPRISES ET AUCUNE FERMETURE
MÉTIERS AFFICHANT LA CROISSANCE LA PLUS RAPIDE, 2010 - 2012
(Pourcentage de croissance en nombre de postes)
42 %
Analystes de TI / administrateurs de systèmes
36 %
Employés de magasins de détail
34 %
Adjoints de marketing / RP, graphistes
Coordonnateurs de l’importation et
de l’exportation
33 %
Marchandiseurs
29 %
Acheteurs
29 %
Dessinateurs techniques, agents
d’approvisionnement en matières premières
28 %
Source : Milstein & Cie Conseil, CRHIV Sondage - Étude d’information sur le marché du travail, 2010
De plus, toujours selon ce scénario, l’industrie devrait créer le plus grand nombre
d’emplois pour les postes suivants, au cours des deux prochaines années :
SCÉNARIO OPTIMISTE : CROISSANCE DES ENTREPRISES ET AUCUNE FERMETURE
NOMBRE ESTIMATIF D’EMPLOIS CRÉÉS, 2010 - 2012
(Nombre de nouveaux emplois)
3 250
Couturiers
1 520
Employés de magasins de détail
Personnel d’entrepôt et de logistique
1 000
Autre personnel de production
980
Personnel de service à la clientèle et
d’administration
830
Adjoints de marketing / RP, graphistes
670
Dessinateurs techniques, agents
d’approvisionnement en matières premières
640
Source : Milstein & Cie Conseil, CRHIV Sondage - Étude d’information sur le marché du travail, 2010
Encore une fois, il faut savoir que ces données s’appuient sur l’hypothèse que les
entreprises réaliseront leurs plans de croissance au cours des deux prochaines années et
Milstein & Cie Conseil Inc.
106
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
qu’il n’y aura aucune fermeture d’entreprise découlant de problèmes de relève. Comme
nous le préciserons dans le prochain paragraphe, nous croyons que ce scénario est
exagérément optimiste. Cela dit, il fournit des renseignements intéressants sur la manière
dont les entreprises entrevoient la croissance de leurs opérations, notamment un
accroissement de la production, des activités de commerce de détail et de marketing, de
relations publiques, de service à la clientèle et de logistique.
Préoccupations liées au scénario optimiste
Même si les répondants étaient optimistes quant à leurs perspectives de croissance, nous
observons plusieurs aspects très préoccupants. Tout d’abord comme le montrent des
études antérieures, le sondage révèle qu’une bonne partie de l’industrie continue de gérer
ses activités sans planification stratégique :
ÉTAT DE LA PLANIFICATION STRATÉGIQUE, 2010
(Pourcentage de participants)
N’ont pas de
plan
stratégique
Ont un plan
stratégique
29%
71%
Source : Milstein & Cie Conseil, CRHIV Sondage - Étude d’information sur le marché du travail, 2010
Compte tenu de l’absence de planification stratégique, il est fort douteux que les
perspectives en matière de croissance des entreprises soient réalisables, parce que les
perspectives de taux de croissance prévue dépassent nettement le taux général de
croissance économique.
Un autre défi, tout aussi important, vient du fait que 45 % des entreprises répondantes
feront face à un problème de continuité de leurs opérations au cours des cinq prochaines
années (d’ici deux ans pour 35 % d’entre elles, ainsi que le souligne l’étude de 2010
d’Industrie Canada mentionnée au paragraphe 6.3). La menace découle du vieillissement
des cadres dirigeants, puisque 30 % des répondants font face à un problème de relève :
Milstein & Cie Conseil Inc.
107
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
RÉPONDANTS QUI ENVISAGENT DES PROBLÈMES DE CONTINUITÉ DE LEURS OPÉRATIONS
(Pourcentage de participants)
Mise en œuvre d’un plan de relève
30 %
Vente de la totalité ou d’une partie de
l’entreprise
18 %
Liquidation de l’entreprise
10 %
Source : Milstein & Cie Conseil, CRHIV Sondage - Étude d’information sur le marché du travail, 2010
Remarque : les réponses ne sont pas mutuellement exclusives. Autrement dit, une entreprise qui fait
face à un problème de relève pourrait également envisager de vendre ou de liquider la compagnie.
Les entreprises participantes au sondage faisant face à un problème de relève
représentaient 30 % de la main-d'œuvre actuelle de l’industrie. En outre, 82 % des
entreprises sondées, emploient 18 % de la main-d’œuvre actuelle de l’industrie, ont
affirmé qu’elles n’avaient pas de plan pour régler ce problème. Par conséquent, au moins
13 000 employés sont menacés si leur entreprise ne règle pas son problème de continuité
de ses opérations :
POURCENTAGE DE MAIN-D’OEUVRE EMPLOYÉE SELON LE DEGRÉ DE RISQUE LIÉ À LA
CONTINUITÉ DES OPÉRATIONS
Employés par des entreprises
correspondant aux catégories suivantes :
100 %
73 000
Risque et aucun plan
18 %
13 000
Risque et plan
12 %
9 000
51%
70 %
Pas de problèmes liés à la
continuité des opérations
Emplois 2010
1Selon l’hypothèse d’une croissance de l’emploi nulle.
51 000
58%
40,200
Emplois 20121
Source : Milstein & Cie Conseil, CRHIV Sondage - Étude d’information sur le marché du travail, 2010
En tenant compte de ces problèmes, nous avons élaboré un second scénario pessimiste
afin d’examiner les perspectives d’emploi les plus sombres : les entreprises ne
connaissent aucune croissance et bon nombre cessent leurs activités en raison des
problèmes de continuité des opérations.
Milstein & Cie Conseil Inc.
108
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
2) Scénario pessimiste : Aucune croissance des entreprises et fermetures d’entreprises
Le scénario pessimiste pose donc comme hypothèses une croissance nulle et toutes les
entreprises vulnérables et dépourvues de plan échouaient. L’industrie pourrait, selon ce
scénario, perdre jusqu’à 13 000 employés à cause d’une absence de planification
stratégique et de la relève :
Scénario 2 : Scénario pessismiste
2010
2012
Emplois de production
35 500
29 100
Emplois dans les services
37 500
30 600
Main-d’oeuvre totale
73 000
59 700
(aucune croissance d’entreprise et fermetures)
3) Scénario intermédiaire : Croissance partielle et fermetures partielles d’entreprises
Selon ce troisième scénario, nous posons les hypothèses suivantes :
a) Les entreprises réalisent 50 % de leur taux de croissance prévue;
b) La moitié (50 %) des entreprises à risque (c.-à-d. celles qui ont un problème de
continuité de leurs opérations et qui ne possèdent pas de plan pour régler le problème)
cessent effectivement leurs opérations.
Selon ce scénario, il y aurait des gains et des pertes d’emplois, mais le nombre d’emplois
et la composition de la main-d’œuvre demeureraient relativement stables au cours des
deux prochaines années :
Scénario 3 : Scénario intermédiaire
2010
2012
Emplois de production
35 500
34 600
Emplois dans les services
37 500
38 300
Main-d’oeuvre totale
73 000
72 900
(croissance partielle des entreprises et fermetures
partielles)
Milstein & Cie Conseil Inc.
109
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
Cela entraînerait un léger déplacement de la main-d’œuvre vers les emplois de services :
RÉPARTITION DE LA MAIN-D’OEUVRE
(Pourcentage du nombre total d’employés)
Services
31 %
69 %
42 %
+8%
58 %
- 33 %
Production
2001
1E
= Estimé
+ 11 %
- 23 %
51 %
49 %
+2%
52 %
-3%
48 %
2010
2006
2012E1
Sources:
2001 : Étude sur la main-d’œuvre de CRHIV 2004
2006 : Statistique Canada
2010 & 2012 : Milstein & Cie Conseil, CRHIV Sondage - Étude d’information sur le marché du travail, 2010
Il est à noter que même dans le contexte d’une main-d’œuvre stable, outre le roulement
de personnel régulier, il y aura quand même de la demande pour de nouveaux employés
pour remplacer les départs à la retraite, comme nous le précisons dans le prochain
paragraphe.
9.6
Impact du vieillissement de la main-d’œuvre et des départs à la retraite
Ainsi que nous le mentionnons au paragraphe 8 du rapport, les employés de l’industrie
canadienne du vêtement vieillissent plus rapidement que ceux des autres industries. Selon
le recensement de 2006 de Statistique Canada, 21 % de la main-d’œuvre de l’industrie du
vêtement était alors déjà âgée d’au moins 55 ans.
Selon les données du recensement de 2006, alors que les employés des industries
manufacturières vieillissaient plus rapidement que ceux de toutes les autres industries, le
segment de la fabrication de vêtements faisait particulièrement face à un défi :
EMPLOI PAR ÂGE, 2006
(Pourcentage du nombre total d’employés)
Toutes les industries de la
fabrication
30 %
Toutes les industries de la
fabrication
Segment de la fabrication
de vêtements
56 %
36 %
49 %
21 %
58 %
34 ans et moins
14 %
35 à 54 ans
15 %
21 %
55 ans et plus
Source : Statistique Canada
Milstein & Cie Conseil Inc.
110
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
Une analyse plus poussée des données du recensement de 2006 au sujet du du
vieillissement de la main-d’œuvre de fabrication de vêtements confirme deux
préoccupations majeures : le vieillissement des cadres supérieurs et des employés de
production de l’industrie :
Pourcentage de la main-d’œuvre
par âge pour des professions
choisies
(pourcentage de personnel par
profession)
45 ans et plus
55 ans et plus
2001
2006
2001
2006
Cadres supérieurs
64 %
65 %
s/o
28 %
Op. des machines à coudre
46 %
59 %
s/o
23 %
Coupeurs
48 %
68 %
s/o
31 %
Autre employés de production
48 %
50 %
s/o
17 %
Total - employés de production
47 %
57 %
s/o
22 %
s.o. : sans objet
Source : Statistique Canada
Vieillissement des cadres supérieurs
Ces données confirment deux éléments importants identifiés par l’enquête :
Vingt-huit pour cent (28 %) des cadres supérieurs étaient âgés de 55 ans ou plus en
2006. Si nous posons comme hypothèse que 28 % des cadres supérieurs ont
maintenant au moins 60 ans, cette constatation est conforme au sondage selon
laquelle 30 % des entreprises répondantes faisaient face à des problèmes de relève,
pouvant affecter environ 18 % de la main-d’œuvre;
Les cadres supérieurs se renouvellent malgré eux à cause d’un flot continu de
nouveaux entrepreneurs qui intègrent l’industrie en créant de nouvelles entreprises.
(ainsi que le confirme le peu de changement sur le plan du vieillissement entre 2001
et 2006).
Ainsi, l’industrie est composée de jeunes entrepreneurs et d’entrepreneurs vieillissants
présentant des problèmes de gestion des ressources humaines différents.
Vieillissement du personnel de production
Ces données confirment également que la main-d’œuvre de production a passablement
vieilli depuis 2001. Encore une fois, si nous posons comme hypothèse que cette maind’œuvre n’a pas considérablement changée depuis 2006, 31 % des coupeurs pourraient
maintenant être âgés d’au moins 60 ans. Dix-sept pour cent des autres employés de
production pourraient également avoir au moins 60 ans.
Ces constatations concordent avec les résultats du sondage et des entrevues. Par exemple,
60 % des répondants ont affirmé qu’ils perdraient des employés en raison de départs à la
Milstein & Cie Conseil Inc.
111
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
retraite au cours des deux prochaines années. Des entrevues de suivi auprès des
répondants ont précisé encore davantage que le vieillissement de la main-d’œuvre et les
départs à la retraite touchaient les emplois de production. Nous avons constaté que cette
situation était attribuable à divers facteurs, résultant de la capacité ou de l’incapacité de
renouvellement de la main d’oeuvre pour divers emplois. À cet égard :
Les emplois de services d’entrée peuvent se renouveler :
Environ 7 000 étudiants fréquentent les établissements postsecondaires du Groupe
Affinité Vêtement. Les diplômés occupent plutôt des postes d'entrée en design,
marketing, service à la clientèle et de l’administration (voir l’annexe F pour
obtenir plus de précisions);
Les postes-cadres de niveau intermédiaire de services peuvent se renouveler :
Ces postes sont généralement pourvus au moyen de promotions ou de nouvelles
embauches;
Les postes de cadres supérieurs peuvent se renouveler en partie :
Ces postes peuvent être pourvus au moyen de promotions;
Un flot constant de jeunes entrepreneurs lance annuellement de nouvelles
entreprises dans l’industrie du vêtement (par exemple, 51 % des participants au
sondage ont fondé leur entreprise au cours des 15 dernières années);
Toutefois, comme nous l’avons mentionné précédemment, un important problème
de relève se dessine malgré tout à l’horizon;
On a clairement mentionné que la main-d’œuvre de production avait le plus de
difficulté à se renouveler :
Comme nous le constaterons dans ce paragraphe portant sur l’offre de maind’œuvre, il n’existe pratiquement aucune source d’approvisionnement pour les
travailleurs de production;
Les programmes de formation professionnelle destinés aux travailleurs qualifiés
de production de vêtements ont pratiquement tous été fermés ou sont sur le point
de l’être (au Québec);
Les étudiants d’établissements postsecondaires recherchent des emplois dans les
services de l’industrie, plutôt que des emplois de production;
Il existe un sentiment largement répandu au pays, selon lequel la production de
vêtements a été entièrement ou presque délocalisée vers l’étranger, et donc qu’il
ne s’agit pas d’un secteur d’emplois viable à considérer;
Milstein & Cie Conseil Inc.
112
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
La politique en matière d’immigration ne vise pas à attirer des travailleurs
qualifiés de production de vêtements;
Les programmes d’emploi provinciaux encouragent souvent les travailleurs de
production mis à pied par l’industrie du vêtement à se recycler dans d’autres
professions;
À la suite de l’élimination des contingents et de la délocalisation de la production
vers l’étranger, des travailleurs de production qualifiés ont souvent été licenciés et
ont trouvé un nouvel emploi dans l’industrie, pour être à nouveau mis à pied. Bon
nombre ont alors choisi de quitter l’industrie;
L’industrie ne déploie guère d’efforts pour aider les travailleurs de production
qualifiés mis à pied à trouver de nouveaux emplois dans l’industrie.
Le recensement de 2011 devrait préciser encore davantage le vieillissement de la maind’œuvre de production de vêtements. En l’absence de données statistiques pertinentes et
selon les résultats du sondage et des entrevues, nous pouvons conclure que 22 % des
effectifs de production de vêtements ont aujourd’hui 60 ans ou plus. Pour les besoins de
la présente analyse, nous avons posé comme hypothèse que 23 % des opérateurs de
machines à coudre, 28 % des coupeurs et 17 % des autres employés de production étaient
maintenant âgés d’au moins 60 ans.
Estimation de l’impact des départs à la retraite sur la demande de main-d’œuvre
Selon ces hypothèses et le fait que les entreprises prévoient une demande stable ou
croissante de personnel de production, l’industrie fait vraisemblablement face à un défi
majeur de demande de main-d’œuvre de production. Toujours selon les scénarios relatifs
à la demande, l’industrie pourrait avoir besoin de près de 7 000 employés qualifiés de
production et ce, selon le scénario intermédiaire, seulement pour maintenir les niveaux de
production actuels :
Demande découlant de la nécessité de
renouveler la main-d’œuvre de production à la
suite des départs à la retraite
(nombre estimé d’employés requis)
Scénario
optimiste
2012
Scénario
pessimiste
2012
Scénario
intermédiaire
2012
Patronistes
300
300
300
Coupeurs
900
700
800
Opérateurs des machines à coudre
4 700
3 800
4 300
Autre personnel de production
1 800
1 500
1 600
Nombre total d’employés retraités à remplacer
7 700
6 300
7 000
De plus, si 28 % des cadres supérieurs doivent effectivement prendre leur retraite au
cours des prochaines années, selon les données du recensement de 2006, plus de 800
propriétaires d’entreprises et cadres supérieurs pourraient finalement prendre leur retraite.
Milstein & Cie Conseil Inc.
113
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
La nécessité de remplacer ces employés et cadres clés n'est pas très précise et dépend de
la manière dont les entreprises aborderont les problèmes de relève qui en découleront.
Pour ces raisons, ces effectifs n’ont pas été pris en compte dans les estimations de la
demande globale de main-d’œuvre.
9.7
Estimations de la demande de main-d’œuvre
Lorsque nous examinons l’impact des divers scénarios relatifs à la demande et le défi de
relève, il devient évident que quel que soit le scénario, l’industrie fera face à des
difficultés importantes de main-d’œuvre au cours des prochaines années. Elle devra
probablement embaucher entre 6 000 et 21 000 nouveaux employés (mis à part le
roulement de personnel normal et la nécessité de remplacer les cadres qui prennent leur
retraite) :
SCÉNARIOS D’ESTIMATION DE L’EMPLOI AU SEIN DE L’INDUSTRIE, 2010 ET 2012
(Nombre d’employés)
86 000
13 000
73 000
8 000
60 000
6 000
73 000
65 000
54 000
2010
2012
Optimiste
Main-d’œuvre existante
Croissance de la maind’œuvre
2012
Pessimiste
73 000
7 000
66 000
2012
Intermédiaire
Nouvelles embauches visant à remplacer
les employés retraités
Analyse du scénario intermédiaire
Si nous présumons que le scénario intermédiaire présenté au paragraphe 9.5 et que le
scénario relatif aux départs à la retraite énoncé au paragraphe 9.6 se concrétisent au cours
des deux prochaines années, l’industrie pourrait compter environ 73 000 employés, dont
près de 7 000 (mis à part le roulement normal) pourraient devoir être embauchés au cours
des deux prochaines années :
Milstein & Cie Conseil Inc.
114
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
Estimation
2010
2012
Augmentation Estimation du
2010 – 2012
de la mainComposition Composition (diminution)
nombre
Estimation
d’œuvre et
estimative
estimative
nette de la
d’embauches
des besoins
des besoins
de la mainde la main- main-d’œuvre supplémentaires
nets en
d’œuvre
d’œuvre
en matière
pour compenser
matière
d’embauche,
les départs à la d’embauche1
2010 - 2012
retraite
(nombre
estimaté
d’employés)
Emplois de
production
35 500
34 600
(900)
7,000
6,100
Emplois dans
les services
37 500
38 300
800
-
800
73 000
72 900
(100)
7,000
6,900
Total de la
main-d’œuvre
estimative
1 Pour la croissance des entreprises et le remplacement des travailleurs retraités seulement. Les chiffres ne tiennent
pas compte du roulement de personnel normal de tous les emplois, selon l’hypothèse que les autres employés qui
quittent leur emploi demeureraient vraisemblablement au sein de l’effectif, ce qui accroîtrait l’offre et la demande de
manière égale, de sorte qu’il n’y aurait aucune conséquence nette sur la pénurie ou le surplus de main-d’œuvre. Les
chiffres excluent également la nécessité possible de remplacer les cadres supérieurs qui prennent leur retraite (ce qui
dépend de la manière dont les problèmes de relève sont abordés).
En outre, ce modèle s’appuie sur l’hypothèse que les 6 500 travailleurs licenciés en raison
de la fermeture d’entreprises demeurent au sein de l’industrie et sont embauchés par
d’autres entreprises. Toutefois, comme nous l’avons mentionné ci-dessus, l’industrie a
toujours éprouvé de la difficulté à retenir les employés qualifiés mis à pied. Si nous
posons comme hypothèse que seul 50 % des travailleurs licenciés demeurent au sein de
l’industrie, nous pouvons conclure qu’environ 3 300 employés supplémentaires seraient
nécessaires pour contribuer à la croissance prévue des entreprises. Cela entraînerait
l’embauche de 800 employés de production supplémentaires (principalement des
opérateurs des machines à coudre et de plus de 2 500 employés de services additionnels
affectés à des postes clés, notamment :
Designers techniques;
Représentants internes;
Designers;
Employés de magasins de détail;
Acheteurs;
Coordonnateurs du trafic (importation /
exportation);
Marchandiseurs:
Adjoints de marketing / RP et
graphistes;
TI – analystes-programmeurs /
administrateurs de systèmes.
Voir l’annexe E pour connaître la composition estimée de la main-d’œuvre par groupe
professionnel.
Milstein & Cie Conseil Inc.
115
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
9.8
Étude d’information sur le marché du travail 2011
Offre de main-d’œuvre : Postes les plus difficiles à pourvoir
Dans le cadre du sondage, nous avons demandé aux employeurs de préciser les postes
qu’ils avaient le plus de difficulté à pourvoir. Alors que les postes de cadres supérieurs
dominaient la liste, les emplois liés à la production arrivaient au deuxième rang :
POSTES SIGNALÉS COMME ÉTANT DIFFICILES À POURVOIR
(Pourcentage de répondants qui signalent une difficulté à pourvoir les postes)
Cadres supérieurs
84 %
80 %
Couturiers
Créateurs
76 %
Patronistes
76 %
Coupeurs
73 %
Dessinateurs techniques, agents
d’approvisionnement en matières premières
67 %
Représentants internes (commerce de gros)
60 %
Marchandiseurs
60 %
Coordonnateur des échanges (importationexportation)
59 %
Acheteurs
59 %
TI – programmeurs-analystes/administrateurs de
systèmes
58 %
Gestionnaires intermédiaires
56 %
Autre personnel de production
53 %
Adjoints/coordonnateurs de ventes, analystes de
produits
50 %
Coordonnateurs du marketing/RP, graphistes
50 %
Employés de magasins de détail
42 %
Coordonnateurs des ressources humaines
41 %
Personnel d’entrepôt et de logistique
Personnel de service à la clientèle, de
comptabilité et d’administration
38 %
35 %
Source : Milstein & Cie Conseil, CRHIV Sondage - Étude d’information sur le marché du travail, 2010
Milstein & Cie Conseil Inc.
116
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
Le fait que les postes de cadres supérieurs soient les plus difficiles à pourvoir accentue
encore davantage le problème de relève, puisque 800 cadres supérieurs et dirigeants
pourraient prendre leur retraite au cours des prochaines années.
Le fait que les emplois clés de production se situent également au sommet de la liste est
jugé conforme aux commentaires formulés lors des entrevues, c’est-à-dire que les
employeurs ont souligné que la dotation des postes liés à la production constituait leur
plus grand défi sur le plan de la de main-d’œuvre (voir le paragraphe 9.6 pour les
commentaires relatifs à la difficulté à renouveler la main-d’œuvre de production).
De plus, il est à noter que tandis que le déplacement de la main-d’œuvre de la production
vers les services se poursuit, les réseaux d’éducation produisent un flot constant de
nouveaux employés pour les services (voir l’annexe F pour obtenir des précisions). Ainsi,
les postes d’entrée suscitent bien sûr une demande, mais ils ne constituent pas
nécessairement un défi important en termes d’offre.
9.9
Détermination des priorités par la comparaison de la demande et de l’offre de maind’œuvre
Lorsque nous comparons la demande de main-d’œuvre et le peu d’offres (c.-à-d. les
emplois les plus difficiles à pourvoir), deux groupes d’employés posent problème : le
personnel de production et les cadres supérieurs.
Pour ce qui est du personnel de production, il faudra peut-être embaucher environ 4 000
opérateurs des machines à coudre pour remplacer les employés qui prennent leur retraite;
toutefois, 80 % de répondants au sondage signalent déjà des difficultés à embaucher des
personnes qualifiées. Il existe des difficultés tant pour la demande et l’offre pour tous les
groupes métiers de production :
Scénario intermédiaire,
emplois liés
deproduction
(nombre estimé
d’employés requis)
Estimation de Estimation des
Estimation
Pourcent.
l’augmentation
embauches
des besoins
de
(diminution) supplémentaires
nets en
répondants
nette de la
visant à
matière
qui
main-d’œuvre
compenser les d’embauche* éprouvent
départs à la
de la
retraite
difficulté à
pourvoir
les postes
Patronistes
(100)
300
200
76 %
Coupeurs
(100)
800
700
73 %
Op. des machines à coudre
(200)
4 200
4 000
80 %
Autre personnel de production
(500)
1 700
1 200
53 %
Total
(900)
7 000
6 100
* Mis à part le roulement de personnel normal et selon l’hypothèse que tous les travailleurs licenciés en raison de la
fermeture d’entreprises demeurent employés de l’industrie.
Milstein & Cie Conseil Inc.
117
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
Pour ce qui est des employés de services, outre le défi des cadres supérieurs, la
préoccupation la plus importante touche les dessinateurs techniques et les agents
d’approvisionnement de matières premières. Alors que l’on prévoit une augmentation de
plusieurs centaines de nouveaux employés, 67 % des répondants déclarent éprouver de la
difficulté à pourvoir ce type de postes. Cela soulève une question concernant les
ressources nécessaires en matière de formation pour ce groupe professionnel.
Dans le prochain paragraphe, nous examinerons les causes des difficultés de recrutement,
afin de recommander des solutions possibles.
9.10 Recrutement : Défis de l’offre de main-d’œuvre de production
Selon les participants au sondage, le manque de personnes qualifiées disponibles
constitue de loin la principale difficulté sur le plan de l’embauche de main-d’œuvre de
production :
FACTEURS QUI SOUS-TENDENT LES DIFFICULTÉS D’EMBAUCHE, EMPLOIS DE PRODUCTION ET
DE DÉVELOPPEMENT DE PRODUITS
(pourcentage de répondants)
63 %
Pénurie de personnes qualifiées
Emplacement de l’entreprise
13 %
Possibilités de carrieres / promotion
Questions de rémunération
Image de l’entreprise
Image de l’industrie
11 %
6%
4%
3%
Source : Milstein & Cie Conseil, CRHIV Sondage - Étude d’information sur le marché du travail, 2010
Milstein & Cie Conseil Inc.
118
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
La plupart des répondants recherchaient des employés possédant une expérience de
l’industrie pour tous les postes de production et de développement de produits :
GROUPE PROFESSIONNEL AUX FINS DE RECRUTEMENT, PAR EMPLOI
(Pourcentage de répondants)
Dessinateurs techniques, agents
d’approvisionnement en matières premières
Patronistes
64 %
19 %
16 %
4%
Designers
69 %
23 %
71 %
17 %
12 %
Coupeurs
4%
Opérateurs des machines à coudre
Autre personnel de production
Promotion interne
67 %
14 %
89 %
4%
0%
13 %
10 %
Établissements postsecondaires
40 %
Expérience de l’industrie
Source : Milstein & Cie Conseil, CRHIV Sondage - Étude d’information sur le marché du travail, 2010
Cependant, comme nous l’avons mentionné plus haut, il existe une pénurie d’employés
qualifiés et possédant de l’expérience de l’industrie et il n’y a plus de programmes
importants de formation professionnelle pour les emplois de production. Compte tenu de
la demande, cela explique sans doute le fait que l’embauche de personnel de production
soit devenue un défi majeur au sein de l’industrie.
Cette constatation indique clairement que l’industrie doit se recentrer sur la formation en
milieu de travail du personnel de production.
Milstein & Cie Conseil Inc.
119
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
9.11 Recrutement : Défis de l’offre de main-d’œuvre de services
En ce qui concerne la main-d’œuvre de services, on a mentionné que le manque de
personnes qualifiées constituait la difficulté la plus importante de recrutement. Parmi les
autres facteurs, mentionnons les problèmes de rémunération et l’absence de perspectives
d’avancement professionnel :
FACTEURS QUI SOUS-TENDENT LES DIFFICULTÉS D’EMBAUCHE, 5 PRINCIPAUX EMPLOIS DE SERVICES
(Pourcentage de répondants)
64 %
Manque de personnes qualifiées
Emplacement de l’entreprise
13 %
Possibilités de carrieres et de
promotion
10 %
6%
Questions de rémunération
Image de l’entreprise
4%
Image de l’industrie
3%
Source : Milstein & Cie Conseil, CRHIV Sondage - Étude d’information sur le marché du travail, 2010
Cela dit, les institutions d’enseignement postsecondaires contribueront d’une manière
importante à pourvoir les postes de service à la clientèle, de comptabilité, de
l’administration, du marketing, des relations publiques et du graphisme :
GROUPE DE MAIN-D’OEUVRE AUX FINS D’EMBAUCHE, PAR EMPLOI
(Pourcentage de répondants))
36 %
Personnel de service à la clientèle,
de comptabilité et d’administration
26 %
32 %
4%
0%
9%
Adjoints de marketing/RP et
graphistes
42 %
42 %
2%
5%
Promotion interne
Diplômés de niveau postsecondaire
Expérience d’autres industries
Jeunes/travailleurs – competences minimales
Expérience de l’industrie
Source : Milstein & Cie Conseil, CRHIV Sondage - Étude d’information sur le marché du travail, 2010
Milstein & Cie Conseil Inc.
120
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
Les jeunes et les autres travailleurs non qualifiés contribueront surtout à pourvoir les
postes dans les domaines de l’entreposage, de la logistique et de l’exploitation de
commerces de détail :
GROUPE DE MAIN-D’OEUVRE AUX FINS D’EMBAUCHE, PAR EMPLOI
(Pourcentage de répondants)
23 %
41 %
Personnel d’entrepôt et de
logistique
7%
37 %
4%
11 %
Employés de magasins de
détail
30 %
5%
32 %
7%
Promotion interne
Diplômés de niveau postsecondaire
Expérience d’autres industries
Jeunes/travailleurs – compétences minimales
Expérience de l’industrie
Source : Milstein & Cie Conseil, CRHIV Sondage - Étude d’information sur le marché du travail, 2010
Toutefois, compte tenu du peu d’offre de main-d’œuvre, le problème ne devrait guère
s’atténuer pour ce qui est de l’embauche de cadres supérieurs :
GROUPE DE MAIN-D’OEUVRE AUX FINS D’EMBAUCHE, PAR EMPLOI
(Pourcentage de répondants)
13 %
Cadres supérieurs
3%
Promotion interne
Diplômés de niveau postsecondaire
63 %
21 %
Expérience d’autres industries
Expérience de l’industrie
Source : Milstein & Cie Conseil, CRHIV Sondage - Étude d’information sur le marché du travail, 2010
Encore une fois, cela indique la nécessité d’inciter l’industrie à former elle-même ses
gestionnaires intermédiaires et supérieurs. Le manque de programmes de formation pour
ces cadres entraîne également des complications additionnelles pour planification de la
relève.
Milstein & Cie Conseil Inc.
121
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
9.12 Formation : Direction – enjeux particuliers
Relève en matière d’entrepreneuriat
Comme nous l’avons mentionné précédemment, de nombreux répondants font face à des
difficultés importantes qui pourraient compromettre leur réussite future :
71 % n’ont pas de plan stratégique;
45 % font face à un problème de continuité des opérations;
30 % font face à un problème de relève.
Comme l’ont révélé les analyses antérieures de la demande de main-d’œuvre, bien gérer
ces questions peut vraiment permettre d’éviter des pertes d’emplois et amener l’industrie
à passer du scénario pessimiste au scénario optimiste.
Formation fonctionnelle précise
Outre la stratégie et la relève, les dirigeants ont affirmé qu’ils étaient également
confrontés à un défi d’absence de savoir-faire-d’expérience dans d’autres services clés,
notamment :
PRINCIPAUX DÉFIS DE LA DIRECTION LIÉS À L’ABSENCE DE SAVOIR-FAIRE-D’EXPÉRIENCE
(Pourcentage de répondants)
Nouveaux mécanismes de distribution
50 %
Nouveaux marchés d’exportation
46 %
Optimisation du rendement des
agents de vente
42 %
Vente et marketing sur Internet
Options de financement
Recrutement
37 %
31 %
30 %
Source : Milstein & Cie Conseil, CRHIV Sondage - Étude d’information sur le marché du travail, 2010
Milstein & Cie Conseil Inc.
122
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
Méthodes de formation privilégiées
La formation en milieu de travail des employés de l’industrie demeure toujours un
objectif important du Conseil. Il doit aussi tenir compte des types de formation
privilégiés par les dirigeants pour encourager leur participation aux programmes de
formation. Les répondants disent qu’ils préféraient une formation expressément adaptée
à l’industrie, de même qu’une formation qui offre un support direct. De simples outils en
ligne et une aide générique sont souvent jugés insuffisants :
MÉTHODES DE FORMATION PRIVILÉGIÉES PAR LA DIRECTION
(Pourcentage de répondants)
Encadrement individuel assuré par
des professionnels de l’industrie
72 %
Mentorat assuré par des cadres
supérieurs de l’industrie
71 %
Ateliers et colloques adaptés à
l’industrie
70 %
Trousses d’outils adaptées à
l’industrie
55 %
Webinaires interactifs d’apprentissage
en ligne adaptés à l’industrie
50 %
Centre d’appels propre à l’industrie
offrant des conseils professionnels
46 %
Cours, colloques offerts par des
entreprises de formation
Cours, colloques offerts par des
établissements d’enseignement
postsecondaire
34 %
29 %
Source : Milstein & Cie Conseil, CRHIV Sondage - Étude d’information sur le marché du travail, 2010
9.13 Formation : enjeux propres au personnel débutant
Il existe depuis longtemps une « déconnexion » entre les petits et moyens employeurs et
les établissements d’enseignement postsecondaire offrant des programmes et cours
spécifiques à l’industrie du vêtement. Le paragraphe qui suit jette un éclairage sur cet
enjeu. (Il faut savoir que les conclusions énoncées représentent les résultats globaux de
l’enquête. À ce titre, nous n’avons pas pu tirer de conclusions génériques au sujet
d’établissements postsecondaires particuliers, considérant que les résultats pourraient
varier considérablement.)
Alors que la plupart des répondants ont déclaré avoir embauché des diplômés de niveau
postsecondaire au cours des trois dernières années, 44 % d’entre eux n’étaient pas
satisfaits du niveau de formation des diplômés :
Milstein & Cie Conseil Inc.
123
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
ONT EMBAUCHÉ OU N’ONT PAS EMBAUCHÉ
DANS DES ÉTABLISSEMENTS
POSTSECONDAIRES, AU COURS DES 3
DERNIÈRES ANNÉES
(Pourcentage de répondants)
29 %
71 %
SATISFACTION À L’ÉGARD DE LA FORMATION
DES DIPLÔMÉS
(Pourcentage de répondants)
Satisfaits
Ont embauché
44 %
N’ont pas
embauché
56 %
Non satisfaits
Source : Milstein & Cie Conseil, CRHIV Sondage - Étude d’information sur le marché du travail, 2010
Toutefois, selon un examen approfondi des causes de l’insatisfaction, il devient évident
que les critiques à cet égard ne sont pas nécessairement imputables au système
d’éducation, mais plutôt au fait que les petites et moyennes entreprises sont souvent mal
« équipées » pour assurer l’intégration des nouveaux diplômés au sein de l’effectif.
À cet égard, voici les sujets de préoccupation les plus couramment exprimés :
Manque d’expérience, de la pratique « réelle »;
Manque de certaines « aptitudes/expériences de vie et de compétences générales »;
Absence de formation en matière de production.
Manque d’expérience pratique « réelle »
Les employeurs ont mentionné le fait que les diplômés doivent acquérir une expérience
plus réaliste et accroître leur formation pratique. Ils reconnaissaient que les étudiants
acquièrent bon nombre de compétences de base, mais ils ne savent pas évaluer la quantité
de formation pratique qu’ils doivent effectuer pour s’adapter aux exigences de leurs
employeurs et de l’industrie.
Ainsi, les employeurs croient que les étudiants ont souvent une opinion exagérée de la
valeur qu’ils apportent à une entreprise lorsqu’ils commencent leur carrière avec une
expérience minimale, voire nulle, de l’industrie. Cela entraîne des attentes excessives en
matière de revenus, compte tenu du fait que les entreprises jugent que les diplômés ont
encore besoin de plusieurs années de formation avant de devenir des collaborateurs à part
entière.
Par conséquent, les entreprises ont affirmé qu’elles voulaient que les étudiants participant
à une forme quelconque d’apprentissage ou de programme de stages intensifs avant de
terminer leurs études. Les employeurs jugent que cela aiderait les diplômés à comprendre
qu’« un diplôme en mode n’est que la première étape ».
Milstein & Cie Conseil Inc.
124
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
Manque d’« aptitudes/d’expériences de vie et de compétences générales »
Les répondants ont mentionné que les diplômés éprouvent de la difficulté à respecter
quelques-unes des exigences de base de la direction, notamment : arriver à l’heure au
travail, appeler lorsqu’ils sont malades, réduire au minimum le temps personnel au
travail, gérer leurs finances personnelles et leurs relations interpersonnelles. D’autres
compétences générales sont jugées faibles chez les diplômés, notamment la connaissance
du service à la clientèle et la capacité de prendre rapidement des décisions.
De la formation en matière de compétences générales pour les étudiants, de même qu’une
aide à l’intégration des diplômés au sein de la main-d’œuvre pourraient donc profiter
également aux employeurs et à ces nouveaux employés.
Absence de formation en matière de production
Les répondants ont mentionné que les nouveaux diplômés ne veulent pas travailler dans
une usine et qu’ils ne comprennent pas les réalités des milieux de production. Ils ont
souligné que la plupart des diplômés ne connaissent pas le cycle de production complet,
et qu’ils préfèrent plutôt s’en tenir aux aspects de l’entreprise liés au design et au
marketing. Ils ont également mentionné que la connaissance du cycle de production
complet est essentielle – non seulement pour les travailleurs de production – mais
également pour les personnes qui travaillent dans d’autres secteurs de la chaîne de valeur.
Cette préoccupation n’est pas nécessairement étonnante, compte tenu du fait que la
plupart des étudiants de niveau postsecondaire envisagent une carrière dans l’industrie
afin de trouver de l’emploi comme créateurs, responsables du marketing, acheteurs,
marchandiseurs, etc. et non pas en tant que travailleurs de production, comme nous le
soulignons à l’annexe F. De plus, les écoles ont élaboré des programmes fondés sur les
besoins de l’industrie, qui, au cours de la dernière décennie, ont été axés sur la création et
l’établissement de marques en fonction de créneaux, et sur des tâches d’emplois de
services de plus en plus importantes dans l’industrie.
En même temps, ainsi que nous l’avons mentionné plus haut, les programmes de
formation professionnelle de production ont pratiquement disparu en raison de l’absence
d’un nombre d’inscriptions suffisant.
Ce glissement des contenus de programmes d’éducation postsecondaires de la production
de vêtement vers une plus grande importance pour les services a peut-être été trop
prononcé, au point de sous-estimer la nécessité de transmettre aux étudiants de solides
connaissances en production.
Afin de relever les défis et de faciliter la formation pratique, les employeurs ont
fortement demandé une aide financière pour mieux former leurs employés, surtout les
nouveaux et pour mettre sur pied des programmes d’apprentissage conjoints collèges
entreprises :
Milstein & Cie Conseil Inc.
125
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
RÉPONDANTS QUI PERÇOIVENT UN AVANTAGE À DES PROGRAMMES DE FORMATION ET D’APPRENTISSAGE
(Pourcentage de répondants)
Aide financière à l’embauche de
nouveaux diplômés
93 %
Programmes d’apprentissage en
collaboration avec les collèges
82 %
Source : Milstein & Cie Conseil, CRHIV Sondage - Étude d’information sur le marché du travail, 2010
9.14 Formation : Questions générales liées de main-d’œuvre
Au-delà des nouveaux employés, seuls 9 % des répondants aux sondages croient que
leurs employés reçoivent une formation adéquate. De plus, la plupart préfèrent les
programmes de formation en milieu de travail :
CARACTÈRE ADÉQUAT DE LA FORMATION DES
EMPLOYÉS
(Pourcentage de répondants)
MÉTHODES DE FORMATION PRIVILÉGIÉES
(Pourcentage de répondants)
s.o. – pas de
formation
Nécessité d’une formation
supplémentaire
91 %
9%
7%
47 %
11 %
En ligne
14 %
21 %
Formation
adéquate
Formation entre
employés
Formateurs
professionnels
sur les lieux
Cours de formation
externes
Source : Milstein & Cie Conseil, CRHIV Sondage - Étude d’information sur le marché du travail, 2010
Par ailleurs alors que la plupart des répondants préféraient la formation en milieu de
travail, 18 % d’entre eux seulement ont affirmé avoir mis en place de tels programmes de
formation. Cette constatation n’est pas étonnante, compte tenu du fait que la plupart des
entreprises sont de petites et moyennes organisations.
Milstein & Cie Conseil Inc.
126
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
Toutefois, cette constatation jette un éclairage important sur certains des défis mentionnés
plus tôt. Par exemple, l’absence de formation à l’interne explique pourquoi les
employeurs éprouvent de la difficulté intégrer des diplômés à leurs autres employés. Cela
aussi explique le fait que les entreprises préfèrent des employés hautement qualifiés et
dotés d’une expérience dans l’industrie. Elles sont souvent dépourvues de capacités
internes (temps, finances et programmes de formation structurés) suffisantes pour offrir
une formation adéquate aux nouveaux et plus anciens employés.
Cette absence de formation constitue un problème important dans de nombreuses
entreprises et pour les effectifs de production et pour ceux des services. Pour ce qui est de
la formation en production, 44 % des répondants ont affirmé que leurs patronistes avaient
besoin de plus de formation et 31 % jugeaient que les opérateurs des machines à coudre
en avaient aussi besoin :
PRINCIPAUX EMPLOIS DE PRODUCTION REQUÉRRANT DE LA FORMATION
(Pourcentage de répondants)
Patronistes
44 %
Op. des machines à coudre
31 %
Autre personnel de production
20 %
17 %
Coupeurs
Source : Milstein & Cie Conseil, CRHIV Sondage - Étude d’information sur le marché du travail, 2010
Du côté des services, il faut souligner que les employeurs ont indiqués que les postes de
cadres supérieurs et intermédiaires exigeaient souvent de la formation supplémentaire, de
même que ceux occupés par de récents diplômés :
PRINCIPAUX EMPLOIS DE SERVICES QUI EXIGENT DE LA FORMATION
(Pourcentage de répondants)
40 %
Adjoints de marketing / RP, graphistes
Cadres supérieurs
38 %
Designers
36 %
Dessinateurs techniques, agents
d’approvisionnement en matières premières
36 %
Service à la clientèle, comptabilité et
administration
35 %
Gestionnaires intermédiaires
34 %
Représentants internes
34 %
Source : Milstein & Cie Conseil, CRHIV Sondage - Étude d’information sur le marché du travail, 2010
Milstein & Cie Conseil Inc.
127
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
Encore une fois, les résultats font ressortir la nécessité d’élaborer un cadre de formation
global pour appuyer l’industrie, en accordant une attention particulière aux besoins des
petites et moyennes entreprises.
9.15 Maintien des effectifs
Soixante-sept pourcent des répondants ne s’attendaient pas à ce que les départs
d’employés au cours des deux prochaines années (pour des motifs autres que la retraite)
constituent un problème majeur. Pour ceux qui ont émis des préoccupations liées au
roulement de personnel, les principaux problèmes touchaient, notamment, la
rémunération, suivie d’un rendement médiocre et des congés de maternité. Cependant,
tout bien compté, les problèmes de maintien des effectifs étaient jugés mineurs par
rapport aux problèmes de recrutement et à la formation.
9.16 État de de l’implantation de pratiques de ressources humaines
La plupart des entreprises de l’industrie ne possèdent pas de service des ressources
humaines. Cependant, l’industrie reconnaît la nécessité d’offrir une gamme complète de
politiques de ressources humaines :
PARTICIPANTS QUI SIGNALENT LA NÉCESSITÉ DE DIVERSES PRATIQUES DE RH
(Pourcentage de répondants)
Descriptions de tâches
86 %
Santé et sécurité
83 %
Politiques administratives
Processus d’évaluation
83 %
81 %
Programmes de formation
81 %
Recrutement et orientation
79 %
Processus de rémunération officiel
78 %
77 %
Programmes de reconnaissance et de prix
Processus officiel de cessation d’emploi
Processus disciplinaire officiel
75 %
73 %
Source : Milstein & Cie Conseil, CRHIV Sondage - Étude d’information sur le marché du travail, 2010
Il faut souligner le degré élevé de sensibilisation à la nécessité de descriptions de postes
ou de tâches et de plans de formation, deux pratiques essentielles qui vont de pair pour
répondre au besoin de l’industrie pour des programmes formation structurée en milieu de
travail.
La plupart des répondants reconnaissent l’importance de pratiques et de politiques de
gestion des RH. Mais presque tous affirment que leurs pratiques et politiques requièrent
des améliorations de même que des programmes de formation en ce sens :
Milstein & Cie Conseil Inc.
128
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
PARTICIPANTS QUI SIGNALENT LA NÉCESSITÉ D’AMÉLIORER LEURS PRATIQUES DE RH
(LE CAS ÉCHÉANT)
(Pourcentage de répondants)
Programmes de formation
78 %
22 %
Processus de rémunération officiel
77 %
23 %
Processus d’évaluation officiel
74 %
26 %
Processus disciplinaire officiel
71 %
29 %
Programmes de reconnaissance
70 %
30 %
Descriptions de travail
63 %
Recrutement et orientation
60 %
37 %
40 %
Processus officiel de cessation d’emploi
52 %
48 %
Santé et sécurité
50 %
50 %
Politiques administratives
49 %
Amélioration nécessaire
51 %
Programmes satisfaisants en place
Source : Milstein & Cie Conseil, CRHIV Sondage - Étude d’information sur le marché du travail, 2010
Les résultats du sondage indiquent également que l’industrie reconnaît que de solides
pratiques en matière de ressources humaines sont de plus en plus nécessaires et utiles à la
réussite. Toutefois, comme nous l’avons souligné précédemment, une bonne partie de
l’industrie est composée de petites et moyennes entreprises qui ne comptent pas de
service des ressources humaines. Ces questions ne peuvent donc qu’être abordées que par
la haute direction.
Considérant les nombreux défis de gestion d’une entreprise, il est également possible que
seules les pratiques de gestion qui solutionnent les plus urgents problèmes ou les
questions « brûlantes » sont susceptibles de retenir l’attention de la direction. Le Conseil
devrait donc prévoir concentrer ses efforts uniquement sur les principaux enjeux de
ressources humaines définis dans la présente Étude, par exemple l’aide au recrutement de
personnel pour lequel l’offre est faible ou inexistante et la formation en milieu de travail.
9.17 Évaluation du rendement du CRHIV
Dans le cadre du sondage, nous avons demandé aux répondants d’évaluer le rendement
du Conseil et sa capacité d’élaborer des programmes qui répondent à leurs besoins.
Faible notoriété du Conseil
La participation au sondage a été sollicitée au moyen de deux démarches importantes :
une tournée nationale et de la sollicitation directe de la part du Conseil. Les invitations
aux rencontres de la tournée de présentations et la sollicitation initiale de participation au
sondage ont été faites au moyen de campagnes par courriel via diverses associations et
Milstein & Cie Conseil Inc.
129
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
organisations à portée plus larges que celle du Conseil. Ce processus initial a permis de
recueillir 123 questionnaires complétés (57 % du total de réponses). À l’issue de cet
appel initial de participation, le taux de notoriété du Conseil atteignait 39 % seulement.
Après cette étape, une campagne téléphonique ciblant les entreprises qui ont utilisé les
services du Conseil dans le passé a été lancée. Cette campagne a permis de recueillir 94
questionnaires complétés additionnels. Presque tous les participants connaissaient le
Conseil et le taux de notoriété global a ainsi grimpé à 65 %.
Cependant, ce taux de notoriété de 65 % est évidemment déformé quelque peu par le
processus. Nous pouvons quand même conclure que le taux de notoriété réel se situe plus
près de 39 %, un résultat très faible. Manifestement, le Conseil doit accroître ses activités
de sensibilisation à l’ensemble des segments de l’industrie.
Les programmes du Conseil sont peu connus
Tous les programmes du Conseil ont obtenu une faible note sur le plan de la notoriété. :
NIVEAU DE NOTORIÉTÉ DES PROGRAMMES DU CRHIV
(Pourcentage de répondants)
Répertoire de l’industrie
50 %
Subventions à l’embauche
50 %
45 %
Répertoire des détaillants
55 %
41 %
59 %
Trousses d’outils en ligne
37 %
63 %
Production training materials
36 %
64 %
Programme de mentorat
35 %
65 %
Aide à la planification stratégique
individuelle
Manuel de politiques de RH
25 %
75 %
Étude sur la rémunération
24 %
76 %
30 %
70 %
Connu
Inconnu
Source : Milstein & Cie Conseil, CRHIV Sondage - Étude d’information sur le marché du travail, 2010
L’amélioration de la notoriété du Conseil devra manifestement aller de pair avec
l’amélioration de la notoriété de ses programmes.
Milstein & Cie Conseil Inc.
130
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
La perception de la valeur des programmes varie largement parmi les participants
Certains programmes offrent une « valeur élevée », d’autres non :
VALEUR PERÇUE DES PROGRAMMES DU CRHIV PAR LES PARTICIPANTS
(Pourcentage de répondants)
Programme de mentorat
87 %
13 %
Planification stratégique
individuelle
Subventions à l’embauche
86 %
14 %
85 %
Trousses d’outils en ligne
67 %
Matériel didactique lié à la
production
11 %
37 %
Manuel de politiques de RH
Étude sur la rémunération
12 % 3 %
42 %
33 %
20 %
Répertoire des détaillants
11 %
Répertoire de l’industrie
10 %
22 %
21 %
33 %
20 %
60 %
26 %
63 %
40 %
Valeur élevée
33 %
50 %
Valeur
Valeur minimale
Source : Milstein & Cie Conseil, CRHIV Sondage - Étude d’information sur le marché du travail, 2010
À l’évidence, les programmes qui offrent un support « pratique » et direct, notamment les
programmes de mentorat et d’aide à la planification stratégique, ont davantage d’impact
que ceux comme les trousses d’outils ou les manuels de politiques de toutes sortes offerts
sur le site Web du Conseil. Des programmes et outils d’intervention directe sont donc
requis pour assurer un fort impact et un taux d’adoption élevé par rapport aux outils
« libre-service » de formation autonome.
Il est à noter qu’il ne faut pas établir de corrélation entre une faible valeur perçue et la
« non-nécessité » ou la quasi-inutilité d’un programme. Bien que le répertoire de
l’industrie ait reçu la note la plus faible au chapitre de la valeur perçue, 96 % des
participants croient que ce type de répertoire pourrait être utile. Cela suppose que le
programme est valable, mais qu’il n’a pas été construit de façon appropriée.
On devrait donc tenir compte de ces constatations dans le cadre de l’élaboration de
nouveaux programmes répondant mieux aux besoins de l’industrie.
Milstein & Cie Conseil Inc.
131
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
L’industrie valorise le rôle du Conseil
L’industrie reconnaît la nécessité du CRHIV, comme le démontre la volonté de plusieurs
participants au sondage de se porter volontaires pour faire partie du conseil
d’administration du Conseil ou d’un de ses comités :
INTÉRÊT À SE PORTER VOLONTAIRES PARMI LES PARTICIPANTS QUI NE FONT PAS DÉJÀ PARTIE DU
CONSEIL OU D’UN DE SES COMITÉS
(Pourcentage de répondants)
Intérêt à se porter
volontaires
34 %
66 %
Pas d’intérêt à se porter
volontaires
Source : Milstein & Cie Conseil, CRHIV Sondage - Étude d’information sur le marché du travail, 2010
En outre, 77 % des participants se sont portés volontaires pour prendre part au processus
post-sondage de l’Étude. Ces facteurs montrent que les employeurs perçoivent la valeur
du Conseil et sont convaincus de sa capacité de fournir de l’aide.
Le Conseil devrait évidemment profiter de ce soutien pour obtenir la participation
d’autres employeurs à son conseil d’administration et à ses comités afin d’améliorer sa
représentativité surtout dans les nouveaux segments (nouveaux segments) de l’industrie
redéfinie.
Milstein & Cie Conseil Inc.
132
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
10
Étude d’information sur le marché du travail 2011
RÉSUMÉ DES PRINCIPAUX RÉSULTATS ET CONCLUSIONS
Principaux résultants
Conclusions
Les fabricants nationaux, les producteurs / grossistes produisant à l’étranger et les grands détaillants de
vêtements intégrés verticalement assument les tâches clés de développement de produits. En outre, la
plupart produisent à la fois au pays et à l’étranger. Bon nombre possèdent souvent leurs propres opérations
de détail.
Cela confirme la pertinence de la nouvelle définition de
l’industrie, énoncée à la partie 1 de l’Étude.
Cela confirme que les entreprises se sont redéfinies d’une
manière semblable à celle énoncée dans l’étude « IMT CRHIV
2004 ».
La main d’œuvre de l’industrie est passée d’une main-d’œuvre de cols bleus travaillant essentiellement en
production à une main-d’œuvre de cols blancs travaillant dans les services de l’industrie. On prévoit que cette
transformation se poursuivra.
Cela confirme que les entreprises se sont redéfinies tel
qu’énoncé dans l’étude « IMT CRHIV 2004 ».
La demande de main-d’œuvre peut varier en fonction de deux facteurs importants : (1) les capacités des
entreprises à réaliser leurs propres prévisions de croissance et (2) le risque de fermeture d’entreprises en
raison d’une incapacité éventuelle à faire face aux défis majeurs qui pointent, entre autres une absence de
planification de la relève.
Le nombre total d’emplois pourrait se situer entre 60 000 et
86 000, selon la manière dont l’industrie relève ces défis.
Contrairement à l’élimination des contingents, il s’agit de
défis de l’industrie qui se situent dans la sphère de
compétences du Conseil.
Afin d’avoir un impact sur l’emploi dans l’industrie, le Conseil
devrait :
Aider les jeunes entreprises à se développer en appuyant
la formation en matière d’entrepreneuriat, et en
encourageant ainsi l’industrie à se renouveler;
Aider les entreprises établies à réaliser leur potentiel de
croissance au moyen d’une aide à la planification
stratégique, en appuyant ainsi la vision du scénario
optimiste;
Aider les entreprises établies à faire face à leurs
problèmes de relève pour éviter les fermetures
d’entreprises et les pertes d’emplois éventuelles, en
éloignant ainsi l’industrie du scénario pessimiste.
Milstein & Cie Conseil Inc.
133
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Principaux résultats
Étude d’information sur le marché du travail 2011
Conclusions
L’industrie vieillit plus rapidement que les autres industries. Le problème est particulièrement aigu chez les
employés de production. L’industrie aura besoin de 6 200 à 7 000 employés de production au cours des
prochaines années, alors qu’il n’existe pratiquement aucune source pour ces employés. De plus, la plupart
des entreprises ne disposent pas des ressources ni des processus nécessaires pour fournir une formation
appropriée à leur personnel.
Nous pouvons nous attendre à une pénurie de travailleurs de
production, même selon le scénario d’une croissance nulle :
Les entreprises pourraient ainsi avoir de la difficulté à
simplement maintenir leur niveau actuel de production
domestique;
Une pénurie de travailleurs de production chevronnés
pourrait également neutraliser les perspectives de croissance
importantes envisagées par les participants au sondage.
Le Conseil doit aider l’industrie à exploiter les bassins de
main-d’œuvre appropriés.
Le Conseil doit promouvoir le rétablissement de la formation
en matière de production.
Les diplômés de niveau postsecondaire occupant généralement des postes de services d'entrée. Cependant,
les entreprises sont « mal équipées » pour appuyer la transition de ces diplômés vers les réalités du milieu de
travail dans l’industrie.
Le Conseil devrait collaborer avec le Groupe Affinité
Vêtement afin d’élaborer des programmes de stages intensifs
ou d’apprentissage, ainsi que d’autres mesures visant à
appuyer l’intégration à la main d’œuvre de l’industrie.
Bien que l’industrie reconnaisse la valeur de la mission du CRHIV, le Conseil n’est pas bien connu au sein de
l’industrie.
Le Conseil doit atteindre davantage d’employeurs dans
l’ensemble du pays, notamment dans ses nouveaux
segments redéfinis.
Le Conseil doit attirer les nouveaux directeurs et membres de
comités, afin de s’assurer de représenter convenablement
toute l’industrie redéfinie.
Milstein & Cie Conseil Inc.
134
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Principaux résultats
Étude d’information sur le marché du travail 2011
Conclusions
Certains programmes du CRHIV sont perçus comme offrant une valeur élevée aux participants, d’autres, non.
Les programmes qui comportaient une interaction directe et
propre à l’industrie ont fait l’objet d’une évaluation beaucoup
plus favorable que d’autres programmes.
Les dirigeants veulent des solutions spécifiques à l’industrie.
Les trousses d’outils pour la formation autonomies ou le
matériel offerts sur le site Web du Conseil ne suffisent pas.
Des solutions plus interventionnistes s’imposent.
Les programmes qui font l’objet d’une évaluation médiocre en
termes de satisfaction devraient être révisés et améliorés, le
cas échéant.
Les tâches à accomplir sont importantes et sans doute trop vastes pour que le Conseil les assume seul.
Le CRHIV doit chercher à établir des partenariats avec d’autres
organismes et associations de partout au pays pour aider
l’industrie à relever ses nombreux défis.
Milstein & Cie Conseil Inc.
135
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
11
Étude d’information sur le marché du travail 2011
RECOMMANDATIONS
Les défis mis en évidence dans le présent rapport amènent à de nombreuses
recommandations importantes, classées selon une approche en trois volets :
Cadre de formation de la main-d’œuvre de production et de services;
Cadre de formation de l’entrepreneuriat;
Cadre d’amélioration du Conseil.
11.1 Cadre de formation de la main-d’œuvre de production et de services
Aider les employeurs à embaucher des travailleurs licenciés
Tous les scénarios relatifs à la main-d’œuvre comportent la possibilité d’une pénurie de
travailleurs de production qualifiés. Compte tenu de l’absence d’une infrastructure de
formation d’employés de production, il sera de plus en plus important de s’assurer que les
travailleurs de production mis à pied (en raison de fermetures d’usines) demeurent
employés dans l’industrie.
À cet égard, le Conseil peut faciliter la réintégration des travailleurs mis à pied chez
d’autres employeurs. Une approche proposée pourrait comporter les éléments suivants :
Rejoindre par divers moyens les travailleurs des usines qui ferment pour les diriger
vers des emplois ailleurs dans l’industrie et profiter ainsi de leur expérience et de
leurs compétences;
Tenir une banque d’employés et de leurs capacités sur le portail du Conseil;
Promouvoir la disponibilité de ces travailleurs auprès des employeurs locaux et
régionaux;
Promouvoir et faciliter le partage du temps de travail entre les employeurs lorsque
seul de l’emploi à temps partiel est requis.
Contribuer à rebâtir les capacités de formation d’employés de production
Comme nous le mentionnions dans cette Étude, il n’existe pratiquement aucune source de
nouveaux travailleurs de production. Le Conseil doit donc relever le défi de promouvoir
la création d’une infrastructure de formation pour satisfaire aux besoins de l’industrie.
Il faut tenir compte du fait que le sondage a clairement révélé qu’une information
distincte, sans intervention ni appui directs passablement moins efficaces, et donc qu’un
cadre d’intervention est essentiel pour assurer un impact significatif. Une approche
pourrait donc comprendre les éléments suivants :
Une solution de recours aux réseaux d’éducation : le Conseil pourrait collaborer avec
les autorités provinciales afin de rétablir la formation professionnelle, au besoin. Les
entreprises pourraient soumettre au Conseil leurs besoins en matière de nouveaux
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travailleurs. Le Conseil pourrait ensuite coordonner l’exécution d’initiatives locales
de formation par des organismes locaux de formation, et appuyer l’intégration des
nouveaux employés chez leurs nouveaux employeurs;
Une solution faisant appel à l’industrie : le Conseil pourrait rechercher des champions
locaux de l’industrie utilisant des programmes officiels de formation en milieu de
travail (qui se limitent sans doute aux grands fabricants de chaque ville). Ces
entreprises pourraient fournir une formation initiale à de nombreux travailleurs et, en
contrepartie, être les premiers employeurs à recruter parmi le bassin de stagiaires. Le
reste des nouveaux effectifs qualifiés pourraient être proposés à l’industrie locale, où
ils poursuivraient leur formation en milieu de travail auprès de leurs nouveaux
employeurs.
Dans un cas comme dans l’autre, les entreprises devront néanmoins offrir une formation à
l’intérieur de leurs murs afin d’adapter les stagiaires en production à leur environnement
particulier. À cet égard, le Conseil pourrait aider les entreprises en prenant les mesures
suivantes :
Étendre sa série de CD de formation à d’autres professions-métiers, notamment aux
dessinateurs techniques;
Promouvoir l’utilisation de ses CD de formation et offrir de l’encadrement pour
l’utilisation du matériel;
Offrir un appui financier afin d’aider les entreprises à absorber le coût de la
formation;
Fournir de l’assistance technique dans le cadre de l’élaboration de programmes de
formation en milieu de travail;
Offrir des visites sur place afin de faciliter la mise en œuvre des pratiques
exemplaires en matière de formation dans les usines;
Élaborer un dossier de formation destiné à servir de guide aux employeurs sur les
programmes existants d’aide gouvernementale, y compris des liens vers les
formulaires requis et les coordonnées pour obtenir les subventions offertes.
Améliorer la capacité de l’industrie de rejoindre les communautés d’immigrants
Compte tenu de l’absence de personnel de production chevronné disponible et du fait que
les emplois liés à la production de vêtements ne sont pas « convoités » par une bonne
partie de la main-d’œuvre, l’industrie doit donc comme elle l’a toujours fait rejoindre les
communautés culturelles dont les membres peuvent posséder des compétences des
métiers de l’aiguille et peuvent être attirés par ce type d’emploi. Le Conseil peut jouer un
rôle sur les plans suivants :
Définir les communautés culturelles d’intérêts pour les producteurs de vêtements à
l’échelon régional;
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Étude d’information sur le marché du travail 2011
Élaborer une stratégie pour rejoindre ces communautés afin de promouvoir
l’industrie;
Élaborer des outils visant à faciliter l’intégration des travailleurs au sein de
l’industrie;
Promouvoir les réalités actualisées de l’industrie.
Élaborer un programme de stages / d’apprentissage national
Comme nous le notions plus haut, les problèmes d’intégration de nouveaux employés
vont au-delà de la seule main d’œuvre de production. Ils touchent également les emplois
pour débutants dans les services de l’industrie. Cette difficulté d’intégration est abordée
par les participants au sondage lorsqu’il est question de leur taux de satisfaction à l’égard
des diplômés de niveau postsecondaire qu’ils embauchent.
Ainsi, le Conseil devrait envisager d’élaborer un programme de stages ou d’apprentissage
national afin de faciliter la transition entre le monde de l’éducation et l’industrie. Il
devrait élaborer ce programme en collaboration avec des représentants du Groupe
Affinité Vêtement et les employeurs, afin de s’assurer que les particularités du
programme répondent aux besoins de l’industrie.
Afin de faciliter la transition entre les écoles et l’industrie, le Conseil devrait également
envisager la possibilité de rétablir le programme de mentorat des étudiants.
11.2 Cadre de formation en entrepreneuriat
Le cadre de formation en entrepreneuriat devrait viser les objectifs suivants : (1) appuyer
les entreprises qui font face à des problèmes de relève afin d’éviter à l’industrie le
scénario pessimiste et (2) fournir de la formation en entrepreneuriat aux jeunes
entreprises et aux entreprises établies de sorte qu’elles puissent améliorer leurs chances
de réussite et, finalement, développer la main-d’œuvre prévue dans le scénario optimiste.
Voici les principaux éléments :
Formation et soutien en matière de planification de la relève
Comme l’indique le présent rapport, 35 % des répondants feront face à des problèmes de
continuité de leurs opérations au cours des deux prochaines années. De plus, selon le
sondage, 18 % des effectifs pourraient être vulnérables puisqu’ils sont employés par des
entreprises qui font ou feront face à un problème de relève et qui ne disposent pas d’un
plan pour régler le problème. Ainsi, l’enquête révèle qu’au moins 13 000 emplois
pourraient être ainsi à risque.
Le Conseil devrait élaborer des solutions afin d’aider les employeurs à relever les défis de
relève. De plus, il faut tenir compte du fait que le sondage révèle clairement qu’une
information distincte, sans intervention ni appui direct est considérablement moins
efficace, et donc qu’un cadre d’intervention s’impose afin d’assurer un impact important.
Une approche pourrait ainsi comprendre les mesures suivantes :
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Étude d’information sur le marché du travail 2011
Accroître les outils disponibles sur le site Web du Conseil;
Ajouter au programme de mentorat en y intégrant un volet lié à la relève;
Élaborer des solutions en établissant des liens avec des organismes dotés d’une
expérience en matière de planification de la relève et adapter les solutions à
l’industrie;
Envisager un partenariat avec les ministères fédéraux et provinciaux de l’Industrie, de
l’Éducation et de l’Emploi pour élaborer des programmes en vue d’offrir une aide
directe aux employeurs.
Formation et soutien généraux en matière d’entrepreneuriat
Comme le précise la présente Étude, les entreprises sont optimistes quant à leurs
perspectives de croissance. En termes d’emplois, ces perspectives pourraient représenter
13 000 nouvelles embauches au cours des deux prochaines années, selon les employeurs.
Toutefois, malgré un solide optimisme, la planification stratégique est faible : 71 % des
répondants ne disposent pas d’un plan stratégique pour atteindre leurs objectifs. Cela
remet en question la probabilité de la réalisation des possibilités en termes de croissance
et d’emploi.
De la formation en matière d’entrepreneuriat est également nécessaire pour appuyer les
nouveaux venus dans l’industrie, un élément important pour aider l’industrie à se
renouveler. Tel que l’indique les résultats du sondage, 51 % des répondants ont fondé
leur entreprise au cours des 15 dernières années et 28 % au cours des cinq dernières
années. En général, les nouveaux employeurs de l’industrie ne possèdent pas de savoirfaire l’expérience clé propre à celle-ci. Aider les jeunes entreprises à réussir peut
contribuer à créer de l’emploi et constitue un autre moyen d’aborder le problème de
relève.
Ainsi, le Conseil devrait envisager d’appuyer la formation en matière d’entrepreneuriat.
Compte tenu du fait que des solutions complètes s’imposent, voici des éléments possibles
d’une approche :
Rétablir le programme des formateurs en entreprise du Conseil, qui visait à aider les
jeunes entreprises à élaborer des plans d’action. Les entreprises qui terminent le
programme participeraient ensuite au programme de mentorat normalisé pour
recevoir une aide continue pour l’implantation;
Rétablir le programme « accélérateur d’entreprises » du Conseil, qui visait à aider les
entreprises établies à élaborer des plans stratégiques et des plans d’action. À la fin du
programme, les entreprises participeraient au programme de mentorat standard pour
obtenir une aide continue pour l’implantation;
Envisager un partenariat avec les ministères fédéraux et provinciaux de l’Industrie, de
l’Éducation et de l’Emploi pour élaborer des programmes en vue d’accroître l’aide
directe aux employeurs.
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Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
Soutien en matière de formation fonctionnelle précise
Les dirigeants ont affirmé qu’ils se heurtaient à un autre défi lié à l’absence de savoirfaire, d’expérience pertinente dans d’autres domaines clés, notamment l’intégration de
nouveaux mécanismes de distribution et à de nouveaux marchés d’exportation,
l’optimisation de l’utilisation des agents de vente, l’utilisation d’Internet à des fins de
ventes et de marketing, la facilitation du financement et le recrutement.
Le Conseil devrait donc envisager d’élaborer des options de formation dans ces domaines
précis et surveiller de façon continue les tendances relatives aux nouveaux défis qui
exigent de la formation. Compte tenu du fait que des solutions complètes s’imposent,
voici des éléments possibles d’une approche :
Ajouter des outils à la trousse d’outils sur le site Web du Conseil;
Élaborer des ateliers, des colloques et des webinaires qui peuvent être offerts dans
l’ensemble du pays en collaboration avec d’autres organismes et promoteurs;
Encourager l’utilisation du programme de mentorat;
Établir un centre d’appels pour fournir des conseils fonctionnels particuliers.
11.3 Cadre d’amélioration du Conseil
Le cadre d’amélioration du Conseil viserait les objectifs suivants : (1) améliorer la
connaissance du Conseil et de ses programmes; (2) accroître l’efficacité des programmes
du Conseil; (3) améliorer la représentativité du conseil d’administration et des comités
afin d’harmoniser le Conseil avec la définition modifiée de l’industrie et (4) exploiter la
portée du Conseil pour attirer des revenus de commandite pour appuyer la poursuite de
l’élaboration de programmes et de contenu. Voici les principaux éléments du cadre :
Améliorer la notoriété du Conseil et de ses programmes
Le Conseil est peu connu au sein de l’industrie. Ses programmes et ses services sont
également peu connus.
Le Conseil devrait donc accroître ses démarches de sensibilisation à l’échelle du pays en
faisant la promotion de ses programmes et services actuels et de nouvelles solutions qu’il
met au point. Selon l’expérience passée, les courriels ne suffisent pas pour communiquer
le message. Le Conseil devrait plutôt envisager d’accroître ses démarches de
sensibilisation individuelles afin de présenter ses services directement aux entreprises. Il
devrait également renforcer ses activités de réseautage, ses tournées de présentation et ses
webinaires en collaboration avec d’autres associations afin de promouvoir davantage ses
programmes et ses services auprès de l’industrie.
Évaluer et aborder les programmes moins cotés en termes de satisfaction
La perception de la valeur des programmes du Conseil varie chez les participants au
sondage. Nous avons également souligné qu’il ne faut pas établir de corrélation entre des
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Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
évaluations faibles et des programmes inutiles. Ainsi, nous recommandons les mesures
suivantes au Conseil :
Revoir tous les programmes qui font l’objet d’une faible cote de satisfaction;
Évaluer les raisons pour lesquelles ces programmes n’offrent pas une valeur élevée
aux participants;
Déterminer le besoin pour ces programmes;
Si un programme n’est plus jugé prioritaire, élaborer une stratégie de retrait du
programme;
Si un programme est considéré comme toujours nécessaire, élaborer des solutions en
vue d’accroître l’efficacité du programme;
Utiliser les programmes jugés très efficaces en guise de modèles pour élaborer de
nouvelles solutions.
Améliorer la représentativité du Conseil et des comités
Le présent rapport recommande une modification majeure de la définition de l’industrie,
qui passerait d’un secteur manufacturier à un secteur de services englobant l’ensemble
des entreprises qui développent des vêtements et des accessoires, qu’elles soient classées
dans la catégorie des fabricants, des grossistes ou des détaillants.
Selon les recherches citées dans la partie 1 du présent rapport et les résultats du sondage
contenus dans la partie 2, nous recommandons donc que le Conseil rejoigne les membres
des trois principaux segments et qu’il obtienne leur participation à son conseil
d’administration et à ses comités.
Élaborer une stratégie de commandite afin d’accroître les possibilités différentes de
financement
Le Conseil a élaboré un site Web efficace à l’adresse www.connexionvetement.ca. Le
nombre d’utilisateurs du site est important et continue d’augmenter. Il s’agit d’un site
riche en contenu, et le Conseil continue d’élaborer du nouveau matériel et utilise le site
en guise d’outil de diffusion important. Compte tenu de sa popularité croissante, le site
est devenu l’un des principaux portails de l’industrie. À ce titre, on peut maintenant le
mettre à profit en attirant diverses formes de publicité.
D’autres activités de sensibilisation du Conseil peuvent présenter un intérêt pour des
commanditaires ou des annonceurs. Par exemple, la tournée nationale dans le cadre de la
présente Étude a été financée en partie par un fournisseur de l’industrie. Le Conseil
devrait donc envisager la possibilité d’attirer des fonds de commandite à des fins
d’activités de diffusion, afin de diversifier davantage son financement de manière à jouir
finalement d’une plus grande souplesse pour répondre aux besoins de l’industrie.
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141
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
Le Conseil pourrait utiliser les fonds provenant de commandites et de la publicité pour
publier des documents ou élaborer des programmes dont l’industrie a besoin, mais qui
débordent le mandat des principaux partenaires financiers du Conseil.
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Étude d’information sur le marché du travail 2011
LES ANNEXES
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Étude d’information sur le marché du travail 2011
ANNEXE A : ÉTABLISSEMENT D’UNE NOUVELLE DÉFINITION POUR ORIENTER LE CONSEIL
Si l’on se fie aux exemples fournis au paragraphe 1.4, le Conseil a donc décidé d’analyser
la pertinence d’inclure les segments suivants (classés selon la définition ou périmètre
qu’en donne leur code SCIAN) dans la nouvelle définition de l’industrie :
A) Usines de textiles (SCIAN 313) - comprends les établissements dont l'activité
principale consiste à fabriquer des filés ou des tissus en textile, ou à faire le finissage
de filés, de tissus en textile ou de vêtements. Sont inclus les établissements dont
l'activité principale consiste à fabriquer à la fois des tissus et des produits en textile,
sauf les vêtements tricotés;
B) Usines de produits textiles (SCIAN 314) – comprends les établissements dont
l'activité principale consiste à fabriquer des produits textiles, sauf les vêtements (par
exemple : tapis, carpettes, rideaux, linge de maison, serviettes, lavettes, draps, etc.);
C) Tannage et finissage du cuir et des peaux (SCIAN 3161) - comprends les
établissements dont l'activité principale consiste à tanner, à corroyer, à teinter et à
apprêter les peaux d'animaux pour en obtenir du cuir. Les transformateurs de cuir qui
achètent des peaux et confient leur transformation en cuir à des sous-traitants sont
inclus de même que les établissements, dont l'activité principale, consiste à apprêter
et à teinter la fourrure. (Nota: vêtements de fourrure et cuir sont inclus avec
fabrication de vêtements SCIAN 315);
D) Fabrication de chaussures (SCIAN 3162) - comprends les établissements dont
l'activité principale consiste à fabriquer des produits en cuir et des produits analogues;
E) Fabrication d'autres produits en cuir et produits analogues (SCIAN 3169) comprends les établissements qui ne figurent dans aucune autre classe et dont
l'activité principale consiste à fabriquer des produits en cuir et des produits analogues.
Parmi les principaux produits de cette classe, notons les valises, les sacs à main et les
petits articles qu'une personne transporte habituellement sur elle ou dans un sac à
main comme les porte-billets, les porte-clés et les porte-monnaie en cuir ou en
d'autres matériaux, sauf en métal précieux;
F) Grossistes-distributeurs de vêtements et d'accessoires vestimentaires (SCIAN 41411)
- comprends les établissements dont l'activité principale consiste à vendre en gros des
vêtements et des accessoires vestimentaires pour adultes et pour enfants;
G) Grossistes-distributeurs de chaussures (SCIAN 414412) - comprends les
établissements dont l'activité principale consiste à vendre en gros des chaussures;
H) Magasins de vêtements et d'accessoires vestimentaires (SCIAN 448) - comprends les
établissements dont l'activité principale consiste à vendre au détail des vêtements et
des accessoires vestimentaires;
I) Magasins d'articles de sport et de passe-temps et d'instruments de musique (SCIAN
4511) - comprends les établissements dont l'activité principale consiste à vendre au
Milstein & Cie Conseil Inc.
144
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
détail des articles de sport, des jeux et des jouets, et des instruments de musique
neufs;
J) Grands magasins (SCIAN 4521) - comprends les établissements, appelés grands
magasins, dont l'activité principale consiste à vendre au détail de multiples gammes
de produits présentés dans des rayons différents. L'exploitation de certains rayons
peut être concédée à des établissements distincts.
Considérants pris en compte pour déterminer l’inclusion ou non d’un segment
Après avoir déterminé les sous-segments possibles à des fins d’examen, le Conseil a
décidé de prendre en compte les facteurs suivants pour définir le nouveau périmètre du
secteur :
1) Un segment doit employer des personnes dotées de compétences semblables à celles
des principaux fabricants de vêtements afin de ne pas s’éloigner de la composition
traditionnelle de l’industrie. Parmi les principales professions à prendre en
considération pour établir cette comparaison, mentionnons la création de vêtements et
d’accessoires, le modelage, la coupe des tissus, la couture, de même que
l’approvisionnement, le marketing, la vente et la distribution de produits connexes;
Le segment doit donc être très semblable pour être jugé pertinent.
2) L’historique en termes de liens, de coopération et d’intégration manifeste avec le
segment traditionnel de la fabrication de vêtements;
Le segment doit donc aussi présenter au moins un niveau modéré de liens
antérieurs et de liens éventuels pour être jugé pertinent.
3) Éviter les dédoublements d’efforts dans les segments déjà bien desservis par d’autres
conseils sectoriels, ainsi que l’inclusion possible de segments qui ne sont pas
actuellement visés par le programme de conseils sectoriels;
Le segment peut donc être partiellement desservi ou pas du tout desservi.
L’intention du Conseil est alors de combler un vide (parce qu’il est bien placé
pour le faite) et qu’il juge pertinent d’intervenir.
4) Taille relative du segment;
Un segment relativement réduit ne doit donc être pris en compte que si les
renseignements sont à portée de main. À l’inverse, les segments moyens ou
grands doivent être pris en compte même si l’information n’est pas facilement
accessible.
5) La capacité d’obtenir les données statistiques pertinentes;
Tel que mentionné au paragraphe ci-dessus, l’absence de données disponibles ne
constituerait un facteur d’exclusion d’un segment que si sa taille relative est
réduite et qu’elle n’avait sans doute aucune incidence matérielle sur l’étude du
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145
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
Conseil. Par ailleurs, on devrait utiliser des estimations ou des définitions plus
précises pour tenir compte de grands segments pertinents lorsque les données ne
sont pas à portée de main.
Analyse des segments
Nous avons ensuite évalué la pertinence d’inclure ou non les segments selon les facteurs
et en utilisant les codes de couleurs suivants :
Segment
Facteur
1
2
3
4
5
Usines de textiles
Faible
Faible
Servi
Important
Disponible
Usines de produits textiles
Élevé
Modéré
Partiellement
desservi
Moyen
Disponible
Tannage et finissage du cuir et des
peaux
Faible
Faible
Desservi
Petit
Disponible
Fabrication de chaussures
Élevé
Modéré
Pas desservi
Petit
Disponible
Fabrication d’autres produits en cuir et
de produits analogues
Faible
Faible
Partiellement
desservi
Petit
Disponible
Commerce de gros de vêtements et
d’accessoires
Élevé
Élevé
Pas desservi
Grand
Disponible,
sous
réserve de
certaines
limites
Commerce de gros de chaussures
Élevé
Modéré
Pas desservi
Moyen
Disponible,
sous
réserve de
certaines
limites
Magasins de vêtements et
d’accessoires
Élevé
Élevé
Partiellement
desservi
Medium
(portion of
relevance)
Difficile à
évaluer
Magasins d’articles de sports
Élevé
Élevé
Partiellement
desservi
Faible
Pas
disponible
Grands magasins
Élevé
Élevé
Partiellement
desservi
Moyen
Pas
disponible
Inclusion recommandée
Inclusion modérément recommandée
Exclusion recommandée
Milstein & Cie Conseil Inc.
146
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
Commentaires par segment :
A) Usines de textiles :
Les entreprises produisent généralement des matières premières plutôt que des
produits cousus finis. Outre des tissus destinés aux entreprises du secteur du
vêtement, les entreprises de textile développent du matériel destiné à diverses
industries, notamment des produits de construction (p. ex. bardeaux, matériaux de
chemisage pour égouts, etc.), des produits médicaux (p. ex. chiffons, emballages
stériles, coton hydrophile, etc.), des produits agricoles (p. ex. couvertures de récoltes,
lignes de pêche, cordes de pêche, etc.), de l’équipement de sport (p. ex. tentes, sacs
de couchage, gazon artificiel, balles, etc.), des produits spécialisés pour la maison (p.
ex. filtres, matériaux isolants, etc.) et des géotextiles (p. ex. stabilisation sur le fond,
renforcement du sol, lutte contre l’érosion, etc.);
Même si elles sont des fournisseurs de l’industrie, ces entreprises n’ont pas de
liens de longue date avec l’industrie traditionnelle du vêtement : en général, elles ne
font pas partie des associations du secteur du vêtement et, dans le passé, leurs intérêts
n’ont pas toujours concordé avec ceux des entreprises de vêtements;
Le segment est desservi par le Conseil des ressources humaines de l’industrie du
textile (« CRHIT »). Il dessert une industrie diversifiée très distincte du secteur du
vêtement;
Conclusion : ce segment est donc exclu de la redéfinition du périmètre de l’industrie.
B) Usines de produits textiles :
Entreprises qui, en général, emploient passablement les mêmes types d’employés,
notamment pour des postes clés dans les secteurs du design, de la couture, de
l’approvisionnement, du marketing, de la vente et de la distribution de produits
cousus;
Ces entreprises présentent des liens historiques avec le secteur du vêtement. Par
exemple, les vêtements et les produits textiles sont souvent commercialisés sous les
mêmes marques; certaines entreprises sont membres d’associations du secteur du
vêtement; d’autres utilisent déjà des produits du CRHIV, notamment le matériel de
formation destiné aux opérateurs de machine à coudre. Nombre de ces entreprises
faisaient partie de l’Alberta Sewn Products Association, qui a récemment joint les
rangs de la Fédération canadienne du vêtement à cause de la similitude de ses
activités et de sa composition;
Le site Web du CRHIT précise que les entreprises de textiles se concentrent sur trois
activités principales : la filature de fil, la fabrication de tissus et l'apprêtage et le
revêtement des tissus et des textiles. On fait très peu allusion à des produits de
consommation finis ou à des produits cousus (d’ailleurs en vertu d’ententes avec le
Conseil et le comité sectoriel du textile les usines de produits textiles ont utilisé le
Milstein & Cie Conseil Inc.
147
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
matériel de formation destiné aux opérateurs de machine à coudre offert par le
CRHIV plutôt que celui du CRHIT);
Le segment est considéré comme moyen, en termes d’importance de sa taille, et les
statistiques sont facilement accessibles;
Conclusion : ce segment doit donc être inclus dans le nouveau périmètre de
l’industrie du vêtement.
C) Tannage et finissage de cuir et des peaux :
Il y a relativement peu de similitudes sur le plan des métiers;
Même s’il est fournisseur de l’industrie du vêtement, la coopération des entreprises
est plutôt rare avec le segment de la fabrication de vêtement;
Ce segment peut être desservi par le Conseil des ressources humaines de l'industrie
du textile;
Il s’agit d’un segment relativement petit, qui n’a pas vraiment de synergie avec le
Conseil;
Conclusion : ce segment doit donc être exclu du secteur redéfini.
D) Fabrication de chaussures:
Il y a des métiers semblables, notamment dans les domaines du design et de la mode
pour les vêtements de travail, la création de marques, le marketing et la vente;
Les fabricants de chaussures ont fait face aux mêmes défis que les fabricants de
vêtements; ils sont membres d’associations semblables et ils fabriquent,
commercialisent et vendent leurs produits par le biais de mécanismes semblables;
Ce segment n’est desservi par aucun autre conseil sectoriel;
Il s’agit d’un segment relativement petit pour lequel les données sont facilement
accessibles;
Conclusion : ce segment doit donc être inclus dans le périmètre du secteur.
E) Fabrication d'autres produits en cuir et produits connexes :
Il y a relativement peu de métiers semblables;
Il y a également relativement peu de liens de longue date;
Ce segment peut être partiellement desservi par d’autres conseils sectoriels;
Il s’agit d’un segment relativement petit présentant peu de synergies importantes;
Milstein & Cie Conseil Inc.
148
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
Conclusion : À l’exception des accessoires vestimentaires, ce segment doit donc être
exclu de la nouvelle définition de l’industrie.
F) Commerce de gros de vêtements et d’accessoires vestimentaires :
Ce segment emploie souvent les mêmes professions que les compagnies de
fabrication de vêtements. De nombreuses entreprises allient le commerce de gros et
la fabrication. L’unique différence concerne l’importance de la production
domestique par rapport à la production délocalisée;
Il y a de l’historique sur les liens entre ce segment et celui de la fabrication
traditionnelle. Nombre d’entreprises considérées comme des fabricants sont
maintenant considérées comme des grossistes de vêtement, compte tenu de leur
production accrue à l’étranger par rapport à leur production nationale. Ces
entreprises peuvent ou ne peuvent pas être membres des associations et organismes
de l’industrie du vêtement dépendant du potentiel de ces associations à répondre aux
besoins de ces grossistes.
Ce segment n’est desservi par aucun autre conseil sectoriel;
Il s’agit d’un segment relativement vaste qui comporte des synergies importantes;
Des données sont disponibles, mais pas avec le même niveau de précision que pour
le segment de la fabrication.
Conclusion : Ce segment doit donc être inclus dans le nouveau périmètre de
l’industrie canadienne du vêtement.
G) Commerce de gros de chaussures :
Il y a des métiers semblables, notamment à la création et la mode, la création de
marques, la commercialisation et la vente de vêtements de travail;
Les grossistes de chaussures ont fait face aux mêmes défis que les fabricants et les
grossistes de vêtements, sont membres des mêmes organismes et d’associations
semblables; et les produits sont fabriqués, commercialisés et vendus au moyen de
mécanismes semblables;
Ce segment n’est desservi par aucun autre conseil sectoriel;
Il s’agit d’un segment de taille moyenne et les données sont facilement accessibles;
Conclusion : Ce segment doit donc être inclus dans la nouvelle définition de
l’industrie.
Milstein & Cie Conseil Inc.
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Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
H) Magasins de vêtements et d’accessoires vestimentaires :
Il y a des professions semblables dans la mesure où les détaillants sont intégrés en
amont. Dans d’autres cas, de petits créateurs de mode ont ouvert leurs propres
boutiques de commerce de détail, qui représentent l’essentiel de leur chiffre
d’affaires, de sorte qu’ils pourraient être classés parmi les détaillants. Des métiers
chevauchent de nombreux domaines, notamment ceux de la création, de la
production, du marketing, de la vente et de la distribution;
Les gros détaillants intégrés verticalement et les petits créateurs-détaillants de mode
sont membres des associations du secteur du vêtement et utilisent leurs produits et
services;
Ce segment n’est desservi par aucun autre conseil sectoriel; cependant, il est
desservi par le Conseil canadien du commerce de détail et le Conseil québécois du
commerce de détail. Ces deux associations fournissent aux détaillants de vêtements
de nombreux produits et services surtout destinés à leurs magasins. Elles ne
fournissent pas de services pour les opérations en amont de celles des magasins de
ces entreprises. Ces deux associations appuient le CRHIV dans le cadre de ses
efforts visant à fournir des services aux concepteurs créateurs de produits
vestimentaires. En même temps, le CRHIV reconnaît qu’il ne doit pas dédoubler les
efforts et l’expertise en commerce de détail offerts par ces regroupements reconnus
du commerce de détail. De fait, on envisage un accroissement de la collaboration
entre le CRHIV et ces deux conseils réputés.
En limitant l’examen de la similitude des métiers à ceux liés au développement de
produits vestimentaires et à la production de vêtements, on peut conclure que le
CRHIV s’occupe de moins de 1 % de l’emploi du segment du commerce de détail.
Ce nombre d’emplois n’est pas important par rapport au segment du commerce de
détail; cependant, il est très pertinent par rapport à la taille du segment traditionnel
de la fabrication de vêtements;
Il est difficile de limiter l’analyse des données aux seuls emplois pertinents; elle est
donc limitée aux seuls emplois de la création et de la fabrication. D’autres emplois,
notamment, ceux liés à la création de marques, au marketing et au marchandisage,
auraient pu être inclus; toutefois, ils ont été exclus, car il est impossible de
déterminer, sur la base des statistiques disponibles, les détaillants qui développent des
produits par rapport à ceux qui revendent simplement les produits conçus par
d’autres;
Conclusion : Ce segment doit donc être inclus dans le nouveau périmètre de
l’industrie du vêtement. (Uniquement les métiers similaires et identifiables
statistiquement).
I) Magasins d’articles de sports :
Il y a des métiers semblables dans la mesure où les détaillants sont intégrés en
amont. Les statistiques montrent que les grands magasins de sport développent leurs
Milstein & Cie Conseil Inc.
150
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
propres produits, de manière semblable à ce que font les fabricants, les grossistes et
les détaillants de vêtements intégrés verticalement;
Certains magasins d’articles de sports font partie d’associations du secteur du
vêtement et utilisent leurs produits et leurs services;
Ce segment n’est pas desservi par un conseil sectoriel, mais il est desservi par le
Conseil canadien du commerce de détail et par le Conseil québécois du commerce
de détail;
La taille du segment est jugée relativement petite;
Les données sont extrêmement difficiles à évaluer, car les magasins d’articles de
sports vendent aussi de l’équipement sportif. De plus, à des fins statistiques, ces
magasins sont intégrés avec les magasins d’articles de passe-temps et d’instruments
de musique, de sorte qu’il est pratiquement impossible d’isoler les données
pertinentes;
Conclusion : Ce segment est pertinent; cependant, il doit donc être exclu pour des
raisons statistiques du périmètre redéfini de l’industrie.
J) Grands magasins :
Il y a des professions semblables dans la mesure où les détaillants sont intégrés en
amont. Les statistiques montrent que les grands magasins à rayons développent leurs
propres produits, de la même manière que les fabricants de vêtements, les grossistes
et les détaillants verticaux de vêtements;
Certains magasins à rayons font partie d’associations du secteur du vêtement et
utilisent leurs produits et leurs services;
Ce segment n’est desservi par aucun autre conseil sectoriel; cependant, il est
desservi par le Conseil canadien du commerce de détail et par le Conseil québécois
du commerce de détail;
La taille de ce segment peut être importante, car les grands magasins à rayons ont
des activités intégrées en amont;
Les données sont extrêmement difficiles à évaluer, car les ventes des magasins à
rayons comprennent des articles non vestimentaires. De plus, à des fins statistiques,
les ventes des magasins à rayons sont regroupées avec celles des magasins de
marchandises générales, de sorte qu’il est très difficile d’isoler les données
pertinentes. Cependant, certaines données relatives à la main-d’œuvre sont
disponibles pour les magasins à rayons;
Conclusion : Ce segment doit donc être inclus dans la redéfinition de l’industrie,
dans la mesure où il est possible de calculer le nombre d’employés effectuant des
tâches similaires.
Milstein & Cie Conseil Inc.
151
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
Établir le périmètre de l’industrie
Lors d’une réunion d’un comité de supervision de l’Étude, les membres ont demandé que
la méthode de calcul soit revue pour permettre d’englober tous les emplois de
développement de produits, de production ou de distribution de vêtements. Le comité a
également décidé de considérer d’autres segments dans la mesure où les produits et
services du Conseil pouvent être utiles.
Cette définition permet d’inclure toutes entreprises ou professions ou s’effectuent et qui
réalisent en tout ou en partie du développement, de la production ou de la distribution de
produits confectionnés ou de vêtements.
Pour attribuer les statistiques ci-dessus à des codes statistiques de Statistique Canada, et
classé selon le Système de classification des industries de l’Amérique du Nord
(« SCIAN »), le comité a donc demandé que l’Étude se concentre sur les codes suivants :
Fabrication de vêtements et d’accessoires (SCIAN 315);
Commerce de gros de vêtements et d’accessoires (SCIAN 41411);
Fabrication de chaussures (SCIAN 3162);
Commerce de gros de chaussures (SCIAN 41412);
Usines de produits textiles (SCIAN 314), c.-à-d. : tapis, moquettes, rideaux, linge de
maison, textiles de maison, sacs, articles en toile, bâches et tentes, dans la mesure où
les produits et services du CRHIV peuvent être utiles à des employés de ces usines;
Magasins de vêtements et d’accessoires vestimentaires (SCIAN 448) et grands
magasins (SCIAN 4521) qui développent au moins quelques-uns de leurs produits
(emplois liés au développement et à la fabrication de produits seulement).
Milstein & Cie Conseil Inc.
152
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
ANNEXE B : EMPLOI PAR PROFESSION ET PAR CATÉGORIE DE L’INDUSTRIE, 2006
(Nombre d’employés)
Segment
Fabr. de
vêtements
Fabr. de
chaussures
SCIAN
315
3162
Total par cadre (CNP-2006 RHDCC)
A Gestion
A0 Cadres supérieurs
A1 Directeurs spécialistses
A2 Directeurs de la vente au detail, de la
restauration et des services d’hébergeement
A3 Autres directeurs n.c.a
B Affaires, finance et administration
B57.147 Commis à l’expédition et à la
distribution
B571.1471 Expéditeurs et réceptionaires
B572.1472 Magasiniers et commis aux pièces
B573.1473 Commis à la production
B574.1474 Commis aux achats et à l’inventaire
C Sciences naturelles et appliqués et
professions apparentées
C1 Personnel technique relié aux sciences
naturelles et appliquées
C15.225 Personnel technique en architecture,
en dessin, en arpentage et en cartographie
C18.228 Personnel technique en informatique
D Secteur de la santé
E Sciences socials, enseignement,
administration publique et religion
F Arts, culture, sports et loisirs
F0 Personnel professionnel des arts et de la
culture
F02.512 Professionnels de la redaction, de la
traduction et des relations publiques
F1 Personnel technique des arts, de la culture,
des sports et des loisirs
F12.522 Photographes, technicians en
graphisme et personnel technique et personnel
de coordination du cinéma, de la
radiotélédiffusion et des arts de la scène
F14.524 Concepteurs artistiques et artisans
F141.5241 Designers graphiques et
illustrateurs
F142.5242 Designers d’intérieur
F143.5243 Ensembliers de théâtre,
dessinateurs de mode, concepteurs artistiques
F144.5244 Artisans
F145.5245 Patronniers de produits textiles,
d’articles en cuir et en fourrure
G Ventes et service
Continue…
Milstein & Cie Conseil Inc.
Grosisstes
de textiles,
vêtements,
chaussures
4141
Usines
de
produits
textiles
314
Magasins
de
vêtements
et d’access.
448
Grands
Magasins
4521
Total
61 500
3 830
22 970
16 620
195 815
139 245
439 980
4 545
960
1 075
320
60
85
4 790
1 005
2 740
1 825
285
495
41 665
1 355
1 390
14 765
150
1 435
67 910
3 815
7 220
355
2 160
5 665
10
170
535
540
505
7 040
160
875
2 035
38 655
265
9 975
13 015
160
14 290
52 735
4 135
39 540
1 835
1 315
50
200
240
150
95
10
25
20
2 395
1 585
35
205
545
570
370
20
115
60
3 110
1 885
295
105
825
5 450
3 530
395
95
1 370
13 510
8 780
805
745
3 060
735
125
350
450
820
1 165
3 645
450
55
195
295
425
515
1 935
170
70
10
10
15
15
80
60
15
85
15
10
110
225
180
30
175
710
485
560
940
125
2 955
35
55
215
750
65
540
545
2 795
585
905
1 570
8 000
50
-
55
-
110
135
350
40
10
50
-
100
125
325
2 905
50
690
535
2 685
770
7 635
70
2 800
50
35
655
15
510
45
2 605
15
730
180
7 350
270
-
10
-
155
-
90
10
230
70
115
115
870
195
1 835
135
15
10
425
20
95
255
1 280
970
490
10
4 140
1 400
565
4 180
15
235
50
5 690
65
855
50
132 250
98 880
745
242 090
153
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Segment
Fabr. de
vêtements
Fabr. de
chaussures
SCIAN
G0 Personnel de supervision des ventes et des
services
G1 Personnel de la vente en gros technique et
non technique, de l’assurance et de
l’immobilier, des achats en gros et au détail et
des achats de grains
G11.641 Représentants des ventes –
commerce de gros
G111.6411 Représentants des ventes non
techniques – commerce de gros
G13.623 Personnel de l’assurance, de
l’immobilier et des achats
G133.6233 Acheteurs - commerces de gros et
de détail
G2 Vendeurs et commis-vendeurs
G9 Personnel de la vente des services n.c.a.
G92.648 Autre personnel des soins
personnalisés
G93.666 Nettoyeurs
G97.662 Autre personnel de la vente et
personnel assimilé
H Métiers, transport et machinerie
H5 Autres trades n.c.a.
H51.734 Tapissiers-garnisseurs, tailleurs,
cordonniers, bijoutiers et personnel assimilé
H511.7341 Tappissiers-garnisseurs
H512.7342 Taileurs, couturiers, fourreurs et
modistes
H513.7343 Cordonniers et fabricants de
chaussures
H514.7344 Bijoutiers, horlogers-rhabilleurs et
personnel assimileé
J Transformation, fabrication et services
d’utlité publique
J0 Surveillants dans la fabrication
J01.921 Surveillants dans les industries de
transformation
J02.922 Surveillants dans la fabrication et le
montage
J025.9225 Surveillants dans la confection
d’articles en tissue, en cuir et en fourrure
J1 Opérateurs de machines dans la fabrication
J15.944 Opérateurs de machines dans la
fabrication de produits textiles et personnel
assimilé
J151.9441 Operateurs de machines de
preparation de fibres textiles et de filés
J152.9442 Tisseurs, tricoteurs et autres
opérateurs de machines textiles
J153.9443 Teinturiers et finisseurs de produits
textiles
315
3162
Étude d’information sur le marché du travail 2011
Grosisstes
de textiles,
vêtements,
chaussures
4141
Usines
de
produits
textiles
314
Magasins
de
vêtements
et d’access.
448
Grands
Magasins
4521
20
-
115
25
4 005
5 925
10 090
1 600
105
4 475
380
2 450
2 035
11 045
1 380
95
3 975
375
215
115
6 155
1 380
95
3 975
380
215
115
6 160
215
-
470
-
2 215
1 905
4 805
215
575
1 925
60
40
465
615
375
240
170
2 175
115 135
3 310
1 905
53 490
15 585
4 760
170 115
21 405
20
380
35
45
60
10
95
150
580
1 295
2 390
1 520
3 540
135
8 000
6 485
720
480
115
1 490
210
15
2 140
845
2 330
6 125
4 395
11 305
6 315
615
13 900
24 790
13 030
6 430
15
480
-
205
-
560
40
4 375
-
160
-
12 210
55
6 395
95
190
515
1 925
100
9 220
15
385
10
-
220
-
630
-
-
-
-
2 230
60
2 290
32 850
1 770
1 770
125
2 615
165
8 685
640
1 430
65
1 590
-
51 370
2 765
275
25
95
460
20
-
875
1 490
100
70
180
40
-
1 880
1 475
29 120
95
1 175
70
1 200
125
5 690
35
1 060
1 380
1 800
39 625
2 475
10
345
2 835
195
15
5 875
115
-
10
370
-
-
495
1 200
10
90
1 645
60
-
3 005
325
-
115
580
40
-
1 060
Continue…
Milstein & Cie Conseil Inc.
Total
154
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Segment
Fabr. de
vêtements
Fabr. de
chaussures
SCIAN
J154.9444 Contrôleurs de la qualité, trieurs et
échantillonneurs de produits textiles
J16.945 Opérateurs de machines dans la
confection d’articles en tissue, en fourrure et en
cuir et personnel assimilé
J161.9451 Opérateurs de machines à coudre
industrielles
J162.9452 Coupeurs de tissue, de fourrure et
de cuir
J163.9453 Ouvriers specialises dans la
traitement du cuir et des peaux
J164.9454 Contrôleurs et essayeurs dans la
confection d’articles en tissue, en cuir et en
fourrure
J2 Monteurs dans la fabrication
J3 Manoeuvres dans la fabrication et les
services d’utilité publique
J31.961 Manoeuvres dans la transformation, la
fabrication et les services d’utilité publique
J316.9616 Manoeuvres des produits du textile
J319.9619 Autres manoeuvres des services de
transformation, la fabrication et les services
d’utilité publique
315
3162
Étude d’information sur le marché du travail 2011
Grosisstes
de textiles,
vêtements,
chaussures
4141
Usines
de
produits
textiles
314
Magasins
de
vêtements
et d’access.
448
Grands
Magasins
4521
835
10
130
235
90
15
1 315
26 465
1 085
770
2 560
770
20
31 670
23 765
710
535
2 265
570
10
27 855
1 750
290
115
255
110
-
2 520
10
15
-
10
-
-
35
945
110
65
-
120
80
35
390
95
115
15
75
1 275
770
4 275
470
1 165
1 965
190
130
8 195
4 275
1 635
470
25
1 165
600
1 965
1 695
185
45
130
-
8 190
4 000
2 575
430
550
200
140
125
4 020
Nota : Certaines professions de détail au niveau des détaillants verticaux ont été jugées extérieures à la définition du conseil.
Source : Statistique Canada, recensement de 2006
Milstein & Cie Conseil Inc.
Total
155
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
ANNEXE C : PROFIL DES RÉPONDANTS DU SONDAGE
Cinquante-cinq pour cent des répondants confectionnaient des vêtements pour femmes et
pour fillettes. Trente-quatre pour cent confectionnaient des vêtements pour hommes et
pour garçons; les autres produisaient des vêtements pour bébés.
Les répondants confectionnaient presque tous les types de vêtements (vêtements de nuit,
vêtements d’extérieur, vêtements décontractés, vêtements taillés, vêtements en fourrure,
etc.). La plupart des 24 catégories évaluées représentaient entre 2 % et 6 % des
répondants, la moyenne étant de 4 %.
Soixante-quatre pour cent des répondants réalisaient des revenus de 0 à 5 millions de
dollars. Vingt-deux pour cent se situaient entre 5 millions de dollars et 25 millions de
dollars, et 14 % affichaient des revenus supérieurs à 25 millions de dollars.
Vingt-trois pour cent des entreprises ont été fondées en 2005 ou plus tard. Cinquante et
un pour cent ont été fondées entre 1985 et 2004; les autres (26 %) ont été fondées avant
1994.
Le Québec, l’Ontario et la Colombie-Britannique représentaient 43 %, 22 % et 20 % des
répondants, respectivement, les autres étant répartis entre la plupart des autres provinces,
principalement l’Alberta (5 %). Nous avons examiné les résultats afin de cerner les
différences régionales; nous n’en avons relevé aucune ayant de l’importance.
Le profil des répondants s’est révélé très semblable à celui de l’industrie. Seules de
légères anomalies ont été constatées (la plus importante étant liée au fait que l’Ontario a
été légèrement « sous-pondéré » et la Colombie-Britannique, légèrement surpondérée).
Une analyse approfondie a révélé que ce type d’écarts n’avait aucune incidence
importante sur les résultats globaux. Par conséquent, et conjointement avec une
vérification de la signification statistique, le profil des répondants a été jugé passablement
représentatif de l’industrie.
Milstein & Cie Conseil Inc.
156
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
ANNEXE D : MÉTHODOLOGIE RELATIVE À LA DEMANDE DE MAIN-D’ŒUVRE
Dans le cadre de la présente Étude, nous avons mené un sondage auprès des fabricants,
des grossistes et des détaillants de vêtements. Afin d’estimer la composition actuelle de la
main-d’œuvre et son évolution, nous avons demandé aux répondants de préciser leur
niveau d’emploi actuel et leur niveau d’emploi prévu dans deux ans, selon 19 groupes de
métiers et professions.
Afin de respecter la définition de l’industrie énoncée à la section 1 du présent rapport,
nous avons exclu de l’analyse certaines professions liées à des entreprises qui étaient
surtout détaillants intégrés verticalement de manière à assurer une cohérence par rapport
à la définition de l’industrie.
Le tableau suivant indique les groupes professionnels utilisés dans le cadre du sondage et
la mesure dans laquelle les réponses des détaillants intégrés verticalement ont été incluses
ou exclues :
Emploi
Grossistes
Fabricants
Détaillants
Dessinateurs techniques, agents d’approvisionnement
en matières premières
Patronistes
Créateurs
Coupeurs
Opérateurs des machines à coudre
Autres membres du personnel de production
Acheteurs
Marchandiseurs
Adjoints au marketing / relations publiques,
coordonnateurs, graphistes
Adjoints aux ventes, coordonnateurs, analystes de
produits
Représentants internes (vente en gros)
Employés de magasins de détail
Préposés au service à la clientèle, préposés à l’entrée
des commandes, commis-comptables et commis à
l’administration, réceptionnistes
Coordonnateur du trafic (import/export)
Personnel d’entrepôt et personnel logistique
Programmeurs-analystes de technologie de
l’information (TI) / administrateurs de systèmes
Coordonnateur des ressources humaines
Cadres intermédiaires (ventes, service à la clientèle,
marketing, exploitation de magasins de détail,
production, entrepôts, TI, ressources humaines,
finances, administration)
Cadres supérieurs (président-directeur général,
directeur de la création, directeur de l’exploitation / v.-p.
opérations, v.-p. production, directeur financier / v.-p.
finances, chef du marketing / v.-p. marketing, v.-p.
ventes, directeur de la technologie / v.-p. TI, v.-p. RH)
Inclus
Inclus
Inclus
Inclus
Inclus
Inclus
Inclus
Inclus
Inclus
Inclus
Inclus
Inclus
Inclus
Inclus
Inclus
Inclus
Inclus
Inclus
Inclus
Inclus
Inclus
Inclus
Inclus
Inclus
Inclus
Inclus
Inclus
Inclus
Inclus
Inclus
Inclus
Inclus
Inclus
Inclus
Inclus
Inclus
Inclus
Exclus
Inclus
Inclus
Inclus
Inclus
Inclus
Inclus
Inclus
Exclus
Exclus
Inclus
Inclus
Inclus
Inclus
Exclus
Exclus
Exclus
Inclus
Inclus
Exclus
Milstein & Cie Conseil Inc.
157
Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
ANNEXE E : PROFIL ESTIMATIF DE LA MAIN-D’ŒUVRE PAR PROFESSION
Selon le scénario intermédiaire décrit dans le présent rapport, nous pouvons prévoir de
légères différences seulement entre la composition prévue de la main-d’œuvre en 2012 et
celle de 2010, qui peut être évaluée comme suit :
Répartition professionnelle estimative de l’industrie du vêtement
Scénario intermédiaire, 2012
Nombre
d’employés
Pourcentage
de la maind’œuvre
Patronistes
1 700
2,3 %
Coupeurs
2 600
3,6 %
Opérateurs des machines à coudre
20 100
27,6 %
Autres members du personnel de production
10 200
14,1 %
Emploi total lié à la production
34 600
47,6 %
Dessinateurs techniques, agents d’approvisionnement en matières
premières
2 400
3,4 %
Créateurs
2 300
3,1 %
Acheteurs
1 200
1,6 %
Merchandiseurs
1 500
2,0 %
Adjoint au marketing / relations publiques, coordinateurs, graphistes
2 200
3,0 %
Adjoints aux ventes, coordonnateurs, analystes de produits
1 700
2,4 %
Représentants internes (vente en gros)
2 400
3,3 %
Employés de magasin de detail*
4 600
6,3 %
Préposés au service à la clientèle, préposés à l’entrée des commandes,
commis-comptables et commis à l’administration, réceptionnistes*
4 400
6,0 %
Coordonnateur du trafic (import/export)*
1 000
1,3 %
Personnel d’entrepôt et personnel logistique*
7 000
9,6 %
Programmeurs-analystes de technologie de l’information (TI) /
administrateurs de systèmes*
1 000
1,3 %
500
0,7 %
Cadres intermédiaires (ventes, service à la clientèle, marketing,
exploitation de magasins de détail, production, entrepôts, TI,
ressources humaines, finances, administration)*
3 200
4,4 %
Cadres supérieurs (président-directeur général, directeur de la création,
directeur de l’exploitation / v.-p. opérations, v.-p. production, directeur
financier / v.-p. finances, chef du marketing / v.-p. marketing, v.-p.
ventes, directeur de la technologie / v.-p. TI, v.-p. RH)*
2 900
4,0 %
Emploi total lié aux services
38 300
52,4 %
72 900
100,0 %
Coordonnateur des ressources humaines*
Emploi total
* Sauf l’emploi au niveau des grands détaillants intégrés verticalement
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Conseil des ressources humaines de l’industrie du vêtement
Étude d’information sur le marché du travail 2011
ANNEXE F : SONDAGES RELATIVES À L’OFFRE FUTURE DE MAIN-D’ŒUVRE AU SEIN DE
L’INDUSTRIE DU VÊTEMENT
Deux autres sondages ont été réalisés en 2010 afin d’évaluer l’offre future de maind’œuvre :
Sondage auprès d’établissements postsecondaires membres du Groupe Affinité
Vêtement (« GAV »);
Sondage auprès d’étudiants inscrits à des programmes postsecondaires liés au secteur
du vêtement.
Sondage auprès d’établissements postsecondaires membres du Groupe Affinité
Vêtement
L’industrie canadienne du vêtement est appuyée par de nombreux établissements
postsecondaires de partout au pays qui offrent des programmes d’enseignement et de
formation propres au secteur du vêtement. La plupart de ces établissements font partie du
GAV, composé de membres de l’Association des collèges communautaires du Canada
(« ACCC »). Le CRHIV travaille régulièrement en étroite collaboration avec le GAV.
Les membres clés du GAV siègent également au conseil du CRHIV.
Le GAV regroupe environ 45 établissements situés dans pratiquement toutes les régions
du pays. Ces établissements postsecondaires comptent environ 7 000 étudiants, dont la
plupart sont inscrits à des programmes pluriannuels. Les programmes et les cours portent
sur des matières généralement liées à la création, au marketing, à la production, à
l’entreprise et à l’entrepreneuriat.
Dans le cadre de la présente étude, nous avons mené une enquête auprès des membres du
GAV au printemps 2010, afin d’examiner les tendances relatives à l’emploi des diplômés.
Prenez note que certaines écoles ne faisaient pas de suivi à cet égard et ont fourni leur
meilleure estimation. Ce sondage n’est donc pas censé remplacer un sondage visant les
diplômés, qui pourrait fournir des résultats très différents. Ainsi, les résultats du sondage
ne doivent être considérés qu’à des fins d’orientation.
Voici ce qu’a révélé le sondage :
Le nombre d’inscriptions à ces programmes est stable et, dans bien des cas, devrait
augmenter au cours des cinq prochaines années;
Quatre-vingts pour cent (80 %) des étudiants de dernière année se joignent à la maind'oeuvre du secteur du vêtement (en trouvant un emploi connexe ou en ouvrant ou
achetant une entreprise apparentée) :
Milstein & Cie Conseil Inc.
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Étude d’information sur le marché du travail 2011
EMPLOIS D’ÉTUDIANTS DIPLÔMÉS
(Pourcentage de diplômés)
Ouvrir / acheter une
entreprise connexe
Trouver de l’emploi au
sein de l’industrie
4%
Poursuivre les études / ne pas
s’intégrer à la main d’oeuvre
13 %
76 %
S’intégrer à la population
active en dehors de leur
domaine d’études
7%
Source : Milstein & Cie Conseil - sondage auprès d’établissements postsecondaires membres du GAV, 2010
Près de la moitié des personnes qui trouvent de l’emploi dans l’industrie travaillent
pour des détaillants, suivis des fabricants et des grossistes :
EMPLOIS D’ÉTUDIANTS DIPLÔMÉS PAR SEGMENTS
(Pourcentage de diplômés)
Grossistes
Détaillants
21 %
48 %
31 %
Fabricants
Source : Milstein & Cie Conseil - sondage auprès d’établissements postsecondaires membres du GAV, 2010
Les catégories d’emplois les plus courantes sont:
EMPLOI D’ÉTUDIANTS DIPLÔMÉS PAR CATÉGORIE DE LA CHAÎNE DE VALEUR
(Pourcentage de diplômés)
Développement de produits
55 %
8%
11 %
14 %
11 %
1%
Exploitation de
magasins de détail
Production
Ventes, services et
administration de
bureau
Marketing
Logistique
Source : Milstein & Cie Conseil - sondage auprès d’établissements postsecondaires membres du GAV, 2010
Milstein & Cie Conseil Inc.
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Étude d’information sur le marché du travail 2011
les professions les plus courantes par segments sont :
Catégorie
Profession
Grossistes
Fabricants
Détaillants
Agent de recherche-produits (R-D)
X
X
x
Technicien concepteur / designer
technique
X
X
x
Créateur
X
X
x
Patronniste
X
X
x
Acheteur adjoint
X
Acheteur
X
Développement de produits
x
X
x
Classeur
X
x
Technicien en travaux de retouches
X
x
Contrôle de la qualité
X
Adjoint à la production
X
Gestionnaire de la production
X
Production
Marketing
Adjoint au marketing
X
X
x
Graphic designer
X
X
x
Marchandiseur
X
X
x
Chef de marque
*
X
Analyste de produits
*
Commis aux importations - exportations
X
X
Représentant de commerce
X
X
Représentant au service à la clientèle
X
X
Adjoint de bureau
X
X
x
Logistique
x
Ventes, services et administration de bureau
Exploitation de magasin de vente au détail
Commis vendeur
x
Étalagiste
x
Tiers clé / stagiaire
x
Gérant adjoint de magasin
x
Gérant de magasin / rayon
* Probablement embauché dans le secteur, mais pas mentionné dans l’enquête.
x
Source : Milstein & Cie Conseil – sondage auprès d’établissements postsecondaires du GAV, 2010
Milstein & Cie Conseil Inc.
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Étude d’information sur le marché du travail 2011
Selon les résultats du sondage, nous constatons que les membres du GAV forment un
nombre important d’étudiants pour les segments du commerce de gros, de la fabrication
et du commerce de détail. En outre, d’après leurs prévisions relatives aux inscriptions, ces
établissements postsecondaires devraient être en mesure d’assurer un apport continu de
nouveaux employés à l’industrie.
Sondage auprès d’étudiants inscrits à des programmes postsecondaires liés au secteur
du vêtement
En outre, l’entreprise Communication Fadi Brahimcha Inc. a mené un sondage auprès
d’étudiants de niveau postsecondaire en 2010. Ce sondage porterait sur les intentions des
étudiants comparativement à leurs démarches après l’obtention de leur diplôme. Elle
fournit donc un éclairage intéressant, mais elle n’est pas censée remplacer une étude
réalisée auprès de diplômés, qui pourrait donner des résultats très différents.
Le sondage visait 359 étudiants de huit établissements postsecondaires membres du
GAV. Elle a révélé ce qui suit :
Après avoir obtenu leur diplôme, 67 % des étudiants avaient l’intention de travailler
dans l’industrie, soit en cherchant de l’emploi, soit en ouvrant leur propre entreprise.
Vingt-cinq pour cent (25 %) entendaient poursuivre leurs études;
Les trois professions les plus recherchées étaient les suivantes :
Créateur;
Acheteur;
Coordonnateur du marketing et de la publicité;
Cinquante et un pour cent (51 %) des étudiants ont déclaré qu’ils n’avaient pas de
préférence quant au segment de l’industrie dans lequel ils travailleraient (commerce
de gros, fabrication, commerce de détail). Trente-trois pour cent (33 %) ont affirmé
qu’ils préféraient le segment du commerce de détail, tandis que 16 % préféraient celui
de la fabrication;
On a remis aux étudiants une liste restreinte de facteurs à prendre en considération
pour choisir un employeur. Ils ont classé ces facteurs dans l’ordre suivant :
Aucune motivation, sauf celle d’obtenir un emploi;
Connaître le nom de la marque;
Connaître le produit;
Aimer la marque;
Lieu de travail favorable;
Aimer le produit;
Bonnes conditions de travail.
Ces résultats d’études nous permettent de tirer les conclusions suivantes :
La plupart des étudiants entendent demeurer dans le secteur à la fin de leurs études;
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Étude d’information sur le marché du travail 2011
Les étudiants sont plus intéressés par le type d’emploi qu’ils peuvent obtenir
(création, achats, marketing) que par le type d’entreprise qui les emploie (grossiste,
fabricant ou détaillant);
La plupart des étudiants se préoccupent simplement de trouver un emploi. La
connaissance des marques ou des produits est secondaire.
Ces résultats laissent croire que les employeurs qui tiennent des produits de marques
populaires et qui offrent des emplois dans les domaines de la création, des achats et du
marketing seront sans doute les mieux placés pour recruter les diplômés. Néanmoins,
d’autres entreprises pourront peut-être attirer des étudiants pour ce type d’emplois
convoités, malgré des lacunes, par exemple, la reconnaissance limitée de leurs marques
ou de leurs produits.
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