Revalorisation des carrières de policiers

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Revalorisation des carrières de policiers
Mardi 09 février 2016
Revalorisation des carrières de policiers : les premières
propositions du ministère en deçà des attentes des syndicats
Dépêche n°531336 Par Clément Giuliano reproduite avec l’aimable autorisation d’AEF.info Les premières propositions du ministère de l’Intérieur sur la revalorisation des carrières des policiers sont jugées insuffisantes par les syndicats de gardiens de la paix. Ces derniers ont entamé, fin janvier 2016, des négociations avec la direction des ressources et des compétences de la police nationale devant aboutir à la signature d’un protocole d’accord avec François Hollande à la fin du mois de mars 2016. LES PRINCIPALES PROPOSITIONS Que propose la DRCPN ? En premier lieu, d’appliquer dès 2016 au corps des gardiens et gradés de la police le protocole gouvernemental "parcours professionnels, carrières et rémunérations", qui prévoit la transformation d’une partie des primes perçues par les fonctionnaires en points d’indice. Cette évolution, qui serait mise en place progressivement jusqu’en 2020, a pour principal effet d’augmenter la part de la rémunération prise en compte dans le calcul de la retraite. Le ministère de l’Intérieur propose ensuite de promouvoir, d’ici quatre ans, les quelque 10 000 gardiens de la paix attendant d’accéder au grade de brigadier, et de créer 500 postes aux niveaux supérieurs du grade de major. Autre mesure prévue, la prime touchée par les officiers de police judiciaire passerait de 50 à 70 euros par mois d’ici 2019. L’ensemble des syndicats jugent ces propositions trop modestes. "La promotion de 10 000 gardiens au grade de brigadier va reporter le problème sur le grade de brigadier‐chef", pointe par ailleurs Denis Jacob, secrétaire général d’Alternative police. À l’image d’autres organisations, il propose un système de promotion automatique entre les grades de gardien et de brigadier : "La promotion serait certes moins rapide, mais la rémunération serait plus intéressante en contrepartie." Concernant la grille salariale présentée par la DRCPN en application du protocole "parcours professionnels, carrières et rémunérations, "Le protocole est déjà prévu dans l’ensemble de la fonction publique. Il aurait mieux valu le traiter à part", estime Denis Jacob (Alternative police). …/… L’ISSP ET LA BONIFICATION DE L’ANCIENNETÉ ABSENTES Au‐delà des critiques sur les mesures annoncées, l’ensemble des syndicats dénoncent l’absence de plusieurs sujets dans le cadre de la négociation. Ils évoquent notamment la question de l’ISSP, celle des heures supplémentaires ou encore des mesures compensatoires à l’issue de la réforme de l’avantage spécifique d’ancienneté. "Les syndicats sont très attachés à une augmentation de l’ISSP car elle concernerait tous les policiers, quel que soit leur grade ou leur fonction. Mais nous ne l’avons pas retenue car l’augmentation d’un point représente une dépense de 27 millions d’euros", explique un cadre de la DRCPN à AEF. "Sur la régularisation du stock d’heures supplémentaires, il va falloir faire quelque chose ! C’est certes un budget énorme, mais l’administration n’a pas de proposition", souligne Denis Jacob (Alternative). En 2013, la Cour des comptes comptabilisait "un volume de 19 millions d’heures récupérables" accumulées par les policiers (lire sur AEF). Sur la réforme de la bonification d’ancienneté dont bénéficient actuellement les policiers franciliens (lire sur AEF), l’administration prévoit des mesures compensatoires à compter du 1er janvier 2016, mais elles ne devraient pas voir le jour d’ici la fin de l’année. DES MARGES DE NÉGOCIATION Les négociations entre les syndicats doivent se poursuivre jusqu’à l’échéance du 31 mars 2016 fixée par le président de la République. Syndicats et administration savent toutefois que des marges de négociations existent encore. "Tout le monde sait que la négociation va réellement se jouer entre le 15 et le 31 mars ! Mais à ce moment‐là, elle échappera probablement au ministère de l’Intérieur et sera traitée directement par Matignon et l’Élysée", résume‐t‐on à la DRCPN.