Demoinsenmoinsdebiens àvendresurlemarchébelge

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Demoinsenmoinsdebiens àvendresurlemarchébelge
L’ECHO MERCREDI 28 JANVIER 2015
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Économie&Politique
De moins en moins de biens
à vendre sur le marché belge
L’offre de biens à vendre a rétréci
de 9% en 2014, alors que les prix
ont augmenté de 3%. Les mises
en location sont aussi moins
nombreuses de 6% mais là,
les locataires n’hésitent plus
à négocier un rabais,
de 6% en moyenne.
VENTES
LOCATION
Offre, différence 2014/2013
Offre, différence 2014/2013
-9,16%
Moyenne
Belgique
-11,06%
Bonus-logement
modifié
Pourquoi? «Le climat politique et économique actuel fait que les propriétaires sont plus prudents et se demandent si c’est vraiment bien le moment de
mettre leur bien en vente», explique
Isabelle Vermeir, de Century 21, en
référence à la modification des règles du bonus-logement et aux projets régulièrement évoqués de réforme de la fiscalité immobilière.
D’autant que peu d’alternatives de
placement les attendent une fois
que le produit de la vente se retrouve sur leur compte en banque.
Pourtant, globalement, les prix
ne s’envolent pas pour autant,
même s’ils sont soutenus. Le bien
moyen ressort en hausse de 3,10%,
selon les chiffres compilés par Century 21, à 194.216 euros. «Les jeunes
couples qui veulent acheter quelque
chose sentent qu’il y a moins de choix
sur le marché et, s’ils trouvent un bien
qui leur convient, ils l’achètent très vite»,
assure Isabelle Vermeir.
De fait, le nombre de biens vendus en 2014 n’a baissé que de 2,9%,
bien moins donc que la baisse de
l’offre de 9%. Il faut dire que les derniers mois de 2014 ont été marqués
par une ruée des acheteurs en Flandre pour bénéficier du bonus-logement ancienne formule.
Mais ces chiffres contrastent avec
ceux du SPF Économie, qui faisait
Moyenne
Belgique
-1,65%
Brabant
flamand
JEAN-YVES KLEIN
L’offre sur le marché immobilier est
en train de se rétrécir, selon des statistiques dévoilées par le réseau
d’agences immobilières Century 21.
Dans l’ensemble du pays, il y avait
9% de biens en moins à vendre en
2014 par rapport à 2013, mais aussi
6% moins de biens à louer, montrent
ces chiffres.
-5,95%
Les syndicats
fustigent
le manque de
personnel au fisc
Brabant
flamand
-11,08%
-8,75%
FlandreOrientale
FlandreOccid.
-35,76%
+15,15%
Anvers
Limbourg
%
+1,49
-10,10%
-11,08%
-9,16%
BruxellesCapitale
Hainaut
+3,0%
Brabant wallon
+0,37%
Liège
-29,17%
FlandreOccid.
FlandreOrientale
+20%
-15,61%
Luxembourg
Limbourg
%
+10
+53,66%
-6,98%
-16,38%
Bruxellescapitale
Namur
Anvers
Hainaut
-5,08%
Brabant wallon
Liège
-5,63%
Namur
+3,49%
Luxembourg
«Comment assumer
nos missions d’intérêt
public?»
Source:Century 21
«Les jeunes couples
qui veulent acheter
sentent qu’il y a moins
de choix sur le marché
et, s’ils trouvent un
bien qui leur convient,
ils l’achètent très vite.»
ISABELLE VERMEIR
CENTURY 21
Le personnel du SPF Finances a
mené hier une action de protestation en front commun syndical
pour exprimer son «opposition aux
attaques du gouvernement envers la
fonction publique» et son «indignation
face au mépris avec lequel on le traite».
Les syndicats protestent en particulier contre le manque d’effectifs
au sein de l’administration des Finances. «Les difficultés ne se ressentent
pas uniquement pour le contrôle mais
aussi pour le simple service au citoyen.
Le gouvernement gèle les recrutements
mais on demande aux personnes de
travailler le samedi pour rattraper les
retards», souligne Aubry Mairiaux,
président fédéral de l’UNSP-Finances. Dès jeudi, des assemblées
générales du personnel des centres
du SPF Finances seront organisées.
«Nous avons eu une réunion avec les
autorités mardi et elles ont bien compris notre démarche par rapport au
état d’une activité très basse au premier semestre de 2014. C’est la Flandre qui a enregistré la plus forte
baisse en termes de biens à vendre: 14,1%. À Bruxelles, la baisse est de
7,6% et, en Wallonie, de 4,2%.
Avec un impact très varié sur les
prix: alors qu’ils stagnent en Wallonie (-0,7% à 150.268 euros en
moyenne) et progressent légèrement en Flandre (+ 2,4%, à 216.676
euros), ils flambent à Bruxelles
(+ 14,9% à 240.424 euros).
Loyers en (forte) baisse
Plus surprenant, les loyers sont aussi
en baisse prononcée (-6%, à 707 euros par mois en moyenne en Belgique), alors que l’offre de biens mis
en location est aussi en baisse, dans
la même proportion. Pour Century
21, «les propriétaires sont échaudés par
les locataires indélicats et préfèrent attendre de tomber sur le bon». Résultat,
il y aurait moins de biens sur le marché locatif, en particulier à Bruxelles
(-16,4%), et dans une moindre mesure en Flandre (-5,8%).
Comment expliquer la baisse des
loyers alors? «Ce qu’on constate, c’est
qu’une fois qu’ils ont trouvé le locataire
en qui ils ont confiance, les propriétaires
sont prêts à leur octroyer une petite
baisse de loyer. De leur côté, les candidats locataires osent de plus en plus demander un loyer plus bas d’entrée de
jeu. Comme les acheteurs, ils négocient
pour faire baisser le prix».
Résultat:lesloyerssontenbaissede
10%enFlandre(à701euros)etde7,2%
àBruxelles(à819euros).Ilsrestentstables (-0,8% à 681 euros) en Wallonie.
On constate même une véritable
chute des loyers (-35,2% à 594 euros)
en Flandre occidentale «car il y a trop
d’appartements à la côte» alors que la
province de Limbourg par exemple
se démarque à la hausse (+ 14,3% à
748 euros).
Des écarts à prendre avec prudence mais qui, selon Century 21,
«vont dans le même sens que d’autres
statistiques établies», par exemple, sur
la base des prix et des loyers mentionnés sur le site d’annonces immoweb.be.
EXPRESS
Dans l’ensemble du pays, il y
avait 9% de biens en moins à
vendre en 2014 par rapport
à 2013, mais aussi 6% moins
de biens à louer, montrent les
chiffres de Century 21.
Les prix (moyens) stagnent en
Wallonie (-0,7%), progressent
légèrement en Flandre
(+ 2,4%) et flambent à
Bruxelles (+ 14%).
Les loyers sont, quant à eux,
en nette baisse (-6%).
personnel. Nous avons remis un courrier au représentant du ministre et nous
attendons une réponse de sa part», a
indiqué Aubry Mairiaux.
Selon l’UNSP, le SPF Finances a vu
son effectif diminuer de 15% en cinq
ans, ce qui représente 4.577 emplois
perdus. «Notre département attend
toujours les recrutements de 2013 et
2014, soit plus de 1.000 agents. De
même, de grands doutes planent sur les
recrutements de 2015. Dans ces conditions, comment assumer nos missions
d’intérêt public, pourtant vitales à la
confection du budget?», s’interroge-til.
La fraude fiscale n’est pas prise en
considération par le gouvernement,
estime le représentant syndical. «Le
gouvernement espère récupérer 250
millions d’euros par an sur la fraude
fiscale, mais il ne dit pas comment. Il y
a en réalité bien plus d’argent à récupérer mais, pour ça, il faut nous en donner
les moyens», poursuit-il.
BELGA
Patrons et syndicats contre la Kris Peeters en visite de terrain à Mons
suppression du chèque-repas
Patrons et syndicats ne sont pas souvent d’accord ces temps-ci. Mais hier
ils ont au moins trouvé un terrain
d’entente: ils refusent en bloc la suppression du chèque-repas.
«L’Echo» vous le révélait: Stefaan
Vercamer, député CD&V, a déposé
une nouvelle proposition de loi,
soutenue par l’Open VLD, visant à
remplacer le chèque-repas par une
indemnité immunisée sur la fiche de
salaire. La N-VA est d’accord sur le
principe, à condition que cela n’augmente pas les coûts pour les employeurs. Et le MR s’est dit hier, par
la voix du député David Clarinval, «a
priori favorable», tout en soulignant
que «le timing n’est pas le meilleur» et
en pointant aussi certains «éléments
négatifs».
Les partenaires sociaux, eux, ne
veulent pas en entendre parler. De
La suppression des
chèques-repas ferait
perdre des milliers
d’emplois.
«nombreuses» études ont montré que
la suppression des chèques-repas
aurait un impact économique «très
négatif» et ferait perdre «des milliers
d’emplois» en Belgique, souligne la
Fédération des entreprises de Belgique (FEB), en demandant de clore
ce dossier une bonne fois pour
toutes… En toute logique, les sociétés émettrices de chèques-repas sont
hostiles, arguments sonnants et trébuchants à l’appui. «Le coût du remplacement a été évalué à 2 milliards
d’euros (…), la consommation en Belgique serait réduite de 400 millions
d’euros, ce qui pourrait engendrer une
perte de 8.000 emplois», souligne l’association VIA (Voucher Issuers Association).
Même courroux côté syndical où
on déplore que la majorité fédérale
s’avance une fois de plus sur un dossier qui est du ressort de la concertation sociale. «Le remplacement des titres-repas et d’autres avantages extralégaux par un salaire net
supplémentaire qui serait en outre repris comme tel sur la fiche de paie laisse
la porte ouverte pour, à l’avenir, ne plus
augmenter que cette partie nette du salaire. Cela porte atteinte au financement de la sécurité sociale et a un impact négatif sur le montant des indemnités accordées en cas de maladie, de
chômage, de pension», fustige le front
commun CSC-FGTB-CGSLB. «La disparition des chèques-repas mettrait en
danger l’emploi dans les secteurs» du
commerce alimentaire ou de l’horeca, avertissent-ils également.
Le ministre fédéral de l’Emploi Kris Peeters (CD&V) a choisi Mons, une ville confrontée à un chômage de plus de 20%,
pour l’une de ses premières visites de terrain. Il a visité le bureau de l’Onem mais aussi l’exposition Van Gogh au Musée
des Beaux-Arts. «Nous ne pouvons pas nous permettre que tant de gens restent sur le carreau», a affirmé en substance
Kris Peeters alors que dans la région montoise, une bonne part des demandeurs d’emploi sont jeunes et peu qualifiés.
Le ministre fédéral a également insisté sur l’importance des formations en alternance. © PHOTO NEWS