Promenade en mer - A comme association
Transcription
Promenade en mer - A comme association
Prénom : Camille Âge : 17 ans Description : petite, longs cheveux blonds et bouclés, yeux bleu pétrole, peau claire Profession : Agent Stagiaire à l'Association pendant les vacances et étudiante en art le reste du temps Signes particuliers : don de contrôler l'eau, joue de la guitare, pratique la boxe française et les arts plastiques, énergie à toute épreuve... Aime : les livres, la musique en général, la mer, les gens, les aventures (dans les deux sens du terme)... Mission : persuader des gobelins des mers de quitter les côtes de Nice. ~ Promenade en mer ~ Camille s'extirpa à contre coeur des bras de son amoureux. Cela faisait à peine une semaine qu'elle avait rencontré Romain, lors d'une soirée, mais ils avaient tout de suite accrochés et ce n'était pas forcément pour le meilleur. En effet, la jeune femme avait une mission à mener à bien, et elle ne comptait pas rester au lit éternellement. "Je rentre dans moins de trois heures, si tout va bien" souffla-telle à l'attention du jeune homme. Elle savait qu'il lui faisait confiance. Il sourit lorsqu'elle posa un dernier baiser sur ses lèvres avant de s'habiller en vitesse, puis de sortir définitivement de la pièce. Une fois dehors, elle faillit bien remonter directement au chaud chez son homme, tellement le froid était mordant. On était pourtant en été, mais... il était à peine quatre heures du matin et la mer était proche. Tu as entendu, Cam ? On a dit : la mer était proche. Donc, tu te dépêches de t'y rendre et comme ça, tu va finir ta mission en deux temps trois mouvements. Normalement. Et hop, tu vas retrouver ton Romain. Ce genre de dialogue avec elle-même était assez courant, elle ne s'en inquiéta donc pas, et enfourcha son scooter, un casque vissé sur la tête. Pour la musique, hein. Pas pour les chocs... Ce fut donc avec le doux et puissant son de Muse dans les oreilles que la jeune fille arriva sur la plage. Elle descendit du scooter, accompagnée de Muscle Museum, puis se dirigea directement vers l'endroit de la plage qui contenait le plus de rocher, ceux-ci jouxtant la mer. C'était le meilleur moyen pour débusquer les vilains gobs marins, qui vivaient et sous l'eau et entre les rochers, idéaux pour se dissimuler des regards. Mais pas de celui d’un agent de l'Association. Sûre d'elle, Camille jetait des coups d'oeil alentours, attentive au moindre mouvement. Enfin, elle retira son casque – elle détestait couper une chanson en plein milieu, c'est pourquoi elle avait attendu la fin du morceau – et se planta en face de l'amas de rocher. D'une voix ferme, elle articula : "Sortez d'ici les gobs, je suis de l'Association ! Va falloir dégager vite fait et laissez les Hommes tranquilles !". Quoi ? on ne vous a pas expliqué la situation ? Eh bien voilà : cela faisait deux bonnes semaines que des touristes et niçois avaient commencé à disparaître de la plage, sans laisser de trace. Et ça continuait. Ignorant l'existence des Anormaux, les Hommes avaient d'abord pensé à des attaques de requins, mais n'en étaient pas sûrs pour plusieurs raisons – raisons que nous n'avons pas le temps de développer ici puisque nous disposons seulement de deux pages Word pour tout raconter... Bref. L'Association se décida donc à agir, et envoya des agents sur place. Ils découvrirent des traces de pattes palmées et griffues sur le sable mouillé, des marques de crocs dans les rochers et des morceaux de peau visqueuse et turquoise sur le sol. L'Association conclut donc à l'oeuvre de gobelins des mers. Ce fut Camille qui parvint à convaincre, par téléphone, Mlle Rose et Walter de la laisser s'en occuper, car elle aimait la mer et s'y connaissait bien en la matière. Les deux dirigeants de l'Association avaient d'abord refusé : il faut savoir que les gobelins des mers sont plus dangereux que leurs cousins "terriens" ; ils peuvent respirer sous l'eau, possèdent des crocs capable de tailler un rocher en deux, et un tas d'autres choses qui font d'eux de parfaites créatures de rêve. Et surtout, ils se nourrissent de chair humaine... Mais Camille avait su trouver les bons mots et avait fini par décrocher la mission. Ce qui n'était pas forcément une bonne chose... Donc, on en était où, déjà ? Ah oui ! D'une voix ferme, elle articula : "Sortez d'ici les gobs, je suis de l'Association ! Va falloir dégager vite fait et laissez les Hommes tranquilles !". Pas de réponse. Eh bien, ma vieille, tout ça risque d'être un peu plus long que prévu... Déçue, Camille s'aventura franchement dans les rochers, à l'affût d'un quelconque monstre. Au bout d'une dizaine de minutes, elle ne trouvait toujours rien. Elle décida donc de profiter de ce petit moment de solitude en tête à tête avec la mer, le temps que les horribles gobs décident de se montrer. Elle s'assit en face de l'immense étendue d'eau et remit le casque sur ses oreilles. Là, avec le soleil qui commençait à se pointer à l'horizon, le vent salé dans les cheveux, et Unintended de Muse dans la tête qui, par trois fois, lui donna l'impression que sa cage thoracique implosait, Camille se sentait vraiment heureuse. Et elle faisait bien d'en profiter... Elle avait fermé ses grands yeux bleu pétrole lorsqu'elle sentit de longues griffes ripper sur son cou. Ripper, oui, parce que la jeune femme n'était pas folle au point de baisser autant sa garde. Elle avait pris soin, en utilisant son don de Paranormale, de rendre le dessus de sa peau presque liquide afin que les monstres ne puissent l'attraper. Et elle avait bien fait. Se retournant vivement, elle envoya un puissant coup de boule dans le front du gob, qui, totalement pris au dépourvu, eut juste le temps de rouler en arrière. Se relevant, il poussa un long cri de rage, à la fin duquel une dizaine de gobelins sortirent des rochers, les yeux rouges de folie et des sourires gourmands étirant leurs gueules pleines de dents. Ouille, ça commence à sentir le roussi... La boxe française ne pouvait rien contre une floppée de griffes, crocs et écailles, et tenter de noyer les gobs en utilisant son don ne servirait à rien à Camille, puisqu'ils pouvaient respirer sous l'eau. Le coeur battant la chamade, la jeune fille cherchait en vain une solution tandis que le cercle de monstres se rapprochait d'elle... Soudain, et par miracle, elle aperçut une forme couchée entre des rochers. Par miracle oui, car la forme s'avéra être un bateau à moteur, sûrement échoué là, oublié (?) ou vestige de vacanciers dévorés par les gobs... Sans perdre de temps, Camille se concentra afin de faire s'élever une vague de la mer derrière elle, vague qu'elle fit glisser sous le bateau afin de le décoincer des rochers – non sans quelques égratignures – puis de l'emmener jusqu'à elle. Ahuris, les gobelins des mers la virent se hisser à l'intérieur de l'embarcation, et rejoindre la mer toujours à l'aide de la vague. L'avantage de ce don, c'est qu'en plus d'être utile, il est beau... En effet, des milliers de gouttelettes salées suspendues dans les airs à la lumière du soleil levant, c'est plutôt quelque chose de joli... Toujours le casque sur la tête, branché cette fois sur Apocalypse Please, Camille démarra le moteur du bateau et commença à filer sur l'eau, le tas de monstres à ses trousses. Aveuglés par la fureur et la faim, ces derniers ne voyaient pas les rochers présents sous l'eau, dans lesquels ils rentraient chacun leur tour... Au bout d'un quart d'heure, il ne restait plus que deux gobelins, qui commençaient sérieusement à échauffer Camille tellement ils lui collaient aux fesses... et à celles de son bateau ! Celui-ci avait effectivement déjà reçu de nombreux coups de crocs dans la coque, et la jeune femme savait qu'il n'en avait plus pour très longtemps. Boostée par Hysteria, elle fit une brusque volte-face en direction des deux monstres, fonçant à toute allure vers eux en même temps qu'elle congelait l'eau à leurs alentours, afin de les immobiliser. Horrifiés, les pauvres bêtes hurlèrent un "SSSS... SSSSSSTOP !" strident. Pour les éviter, Camille fut contrainte de pencher le bateau à fond sur le côté, ce qui le fit se renverser aussi sec ; la jeune femme tomba à l'eau. Heureusement, la glace autour des gobs tenait toujours ; une fois remontée à la surface, Camille put les regarder dans les yeux sans subir leurs moqueries. Ils étaient trop morts de trouille pour ça... Tirant sa carte de l'Association de son blouson, la jeune fille secoua ses cheveux blonds pour se donner une contenance, puis elle s'adressa aux deux gnomes. Elle leur expliqua gentiment ce qui allait se passer si eux et leurs confrères – ils n'étaient pas morts, juste assommés – ne quittaient pas immédiatement les côtes niçoises. Assez vite convaincus, les deux monstres promirent de s'en aller dès qu'elle les libérerait de la glace. Pas folle, la guêpe ! Camille prit soin de les assommer d'un coup droit à la mâchoire avant de rendre à l'eau son état liquide. Puis, alors que les deux gobs s'enfonçaient lentement dans la mer, la jeune femme s'aperçut qu'elle devait rentrer à la nage puisque son bateau était foutu... de même que son casque et son Ipod, qui, eux, avaient pris l'eau. Et merde... Une bonne demi-heure plus tard, Camille arrivait sur la plage, totalement effondrée. Elle rejoignit son scooter le plus vite possible afin de ne pas geler sur place, crut qu'elle allait vraiment mourir de froid pendant qu'elle roulait jusqu'à chez Romain, fut heureuse de voir qu'il ne dormait pas lorsqu'elle arriva dans sa chambre. C'est qu'elle avait besoin d'être réchauffée, la petite. Et puis, une demi-heure de nage, ça creuse drôlement... Le rapport au Bureau de l'Association de Nice pouvait bien attendre un peu, non ?