actualité parlementaire
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Lettre d'information N° 21 Mars-Avril 2008 ACTUALITÉ PARLEMENTAIRE L LOI DE MODERNISATION DE L’ECONOMIE Présenté en conseil des ministres le 28 avril, le projet de loi de modernisation de l’économie (LME) a pour objectif de favoriser le retour à la croissance. Il veut encourager les entrepreneurs tout au long de leur parcours, relancer de la concurrence, renforcer l'attractivité du territoire et améliorer le financement de l'économie. Il sera examiné selon la procédure d’urgence à l’Assemblée nationale à la fin mai. Dans la perspective de la LME, le président de l’APCM, Alain Griset et son directeur général, François Moutot, ont rencontré de nombreux parlementaires, notamment lors d’un déjeuner débat à l’APCM. Ils ont rappelé les spécificités des entreprises artisanales et proposé d’améliorer leur environnement législatif. Le besoin d’instaurer un véritable statut de l’entreprise individuelle a longuement été évoqué. Le projet de LME a aussi largement été abordé dans le cadre d’une rencontre avec Jean-Paul Emorine (UMP, Saône-et-Loire) président de la commission des affaires économiques du Sénat et Gérard Larcher (UMP, Yvelines), président du groupe de travail du Sénat sur la LME. CONTRATS DE PARTENARIAT ACTUALITÉ PARLEMENTAIRE 1 • Loi de modernisation de l'économie • Contrat de partenariat • Formation professionnelle • Financement des CMA • L'APCM reçue par le Secrétaire d'Etat chargé du Commerce, de l'Artisanat, des PME, du Tourisme et des Services • RGPP • L'APCM reçue par le Premier ministre • Brèves ACTUALITÉ DES QUESTIONS 3 • Question écrite de M. Guillaume Garot, député de la Mayenne, à Monsieur le Secrétaire d'Etat chargé du Commerce, de l'Artisanat, des PME, du Tourisme et des Services. INTERVIEW 4 • Jean-Paul Charié, Président du Groupe Artisanat et Métiers d'art à l'Assemblée Nationale François Moutot a été auditionné par Laurent Béteille (UMP, Essonne), rapporteur de la commission des lois et Michel Houel (UMP, Seine-et-Marne), rapporteur pour avis de la commission des affaires économiques dans le cadre de l’examen du projet de loi relatif aux contrats de partenariat public-privé. Ce fut l’occasion d’aborder les difficultés rencontrées par les entreprises artisanales pour la passation de marchés publics. Lors des débats en première lecture, le Sénat a voté en faveur des regroupements d’entreprises afin de leur faciliter l’accès aux contrats de partenariat. FORMATION PROFESSIONNELLE Le groupe UMP de l’Assemblée nationale, sous le pilotage de Bruno Lemaire (UMP, Eure), a auditionné François Moutot sur le thème de la formation professionnelle. Il a exprimé le rôle primordial du réseau des chambres de métiers et de l’artisanat qui, du fait de leur proximité avec les entreprises, réalisent du « sur mesure » en matière de formation des artisans. A été développée la question du financement de l’apprentissage, de l’accueil, de l’information et de l’orientation des jeunes et l’utilité de créer des universités des métiers. FINANCEMENT DES CMA Le sénateur Eric Doligé (UMP, Loiret), rapporteur spécial de la mission développement et régulation économiques de la loi de finances, a auditionné le Président Griset et François Moutot dans le cadre de la mission de contrôle budgétaire de la commission des finances sur le financement des chambres de métiers et de l’artisanat. Il a été largement question de la politique de diversification et d’intensification des activités des chambres de métiers et de l’artisanat et des perspectives d’investissements à venir. L'APCM & le Parlement y Mars-Avril 2008 y n° 21 y 1 L’APCM REÇUE PAR LE SECRETAIRE D’ETAT CHARGE DU COMMERCE, DE L’ARTISANAT, DES PME, DU TOURISME ET DES SERVICES Le 31 mars, le président Griset et François Moutot ont été reçus par Hervé Novelli, secrétaire d’Etat au Commerce et à l’Artisanat, des Petites et moyennes Entreprises, du Tourisme et des Services. Ont été évoqués différents sujets d’actualité : formation professionnelle, opération 10 000 apprentis européens à Paris en octobre 2008, reconnaissance de l’entreprise individuelle dans la loi de modernisation de l’économie. L'APCM s'est réjouie de la redéfinition du portefeuille d’Hervé Novelli, signe de l’importance que le gouvernement attache aux entreprises artisanales et annonciateur d’une attention particulière à l’approche des débats. REVISION GENERALE DES POLITIQUES PUBLIQUES La RGPP a été lancée en juin 2007 pour rationaliser la dépense publique. Le 4 avril, le conseil de modernisation des politiques publiques a présenté 166 mesures pour réformer l’Etat, parmi lesquelles, on note que les chambres consulaires "seront incitées à proposer des réformes d'organisation et de fonctionnement pour améliorer leur efficience et le service rendu aux entreprises", afin de participer à "l'effort de rationalisation, de mutualisation de fonctions supports et de réduction de la dispersion des structures". L’APCM a salué la prise en compte des Chambres de métiers et de l’artisanat comme nécessaire accompagnateur du développement des entreprises artisanales. L'APCM reçue par le Premier ministre Le président Griset a été reçu le 3 avril en audience par le Premier ministre. Ils ont débattu des dossiers nationaux et notamment des avantages qui découleraient de l’introduction d’un véritable statut de l’entrepreneur individuel dans la loi de modernisation de l’économie. Un échange de vue sur la présidence française de l’Union européenne a permis de mettre en avant la force de propositions de l’APCM sur le « Small Business Act » et son travail en faveur de la mobilité des apprentis. L BRÈVES Le 6 mars 2008, le président de la République, dans le cadre de la visite d’un centre de formation des apprentis, a annoncé son souhait de créer les conditions du développement de la formation par l’apprentissage et d’en revoir le financement par les Chambres de métiers et de l’artisanat. CNE : l’APCM a alerté les chefs d’entreprise artisanales sur les conséquences de la requalification du CNE en contrat normal. Elle a invité les chefs d’entreprises artisanales à renoncer au recrutement sous CNE et en cas de licenciement, de s’appuyer sur de véritables motifs légitimes. L'APCM & le Parlement y Le 8 avril le conseil économique de l’emploi a adopté son avis sur la formation professionnelle. Il contient un état des lieux et de nombreuses propositions pour la formation des jeunes, l’introduction d’un compte épargne temps et le regroupement des OPCA. Il s’interroge aussi sur les moyens de rendre le DIF plus accessible et sur sa transférabilité, lors du départ de l’entreprise. Mars-Avril 2008 y n° 21 y 2 Question écrite de M. Guillaume Garot à Monsieur le secrétaire d’Etat chargé du Commerce, de l'Artisanat, des PME, du Tourisme et des Services le 27 novembre 2007 (…) Depuis le 1er juillet 2007, tout conjoint de chef d'entreprise doit opter pour un statut. La loi du 2 août 2005 en faveur des PME a, en effet, institué l'obligation de choisir un statut pour les conjoints de chefs d'entreprise exerçant une activité régulière dans l'entreprise. Il ressort des textes que le partenaire pacsé n'est pas soumis à cette obligation et se retrouve, de fait, exclu de la protection sociale accordée au conjoint marié de chef d'entreprise. L'extension de cette obligation aux partenaires pacsés aurait pour effet de rétablir l'égalité de traitement entre les personnes concernées par ce dispositif. Il lui demande donc de bien vouloir lui indiquer à quelle échéance sera établie cette égalité entre tous les conjoints quel que soit leur statut. Monsieur le secrétaire d’Etat chargé du Commerce, de l'Artisanat, des PME, du Tourisme et des Services le 26 février 2008 La loi n° 2005-882 du 2 août 2005 a donné aux conjoints collaborateurs de chefs d'entreprise un statut réellement protecteur, leur ouvrant des droits professionnels et sociaux, ainsi qu'une véritable reconnaissance pour le travail accompli pour la bonne marche de l'entreprise familiale. Cependant, le dispositif de conjoint collaborateur ne s'adresse qu'aux seules personnes mariées au chef d'entreprise et il n'est pas ouvert au concubin du chef d'entreprise ou à la personne liée à ce dernier par un pacte civil de solidarité (PACS). Concernant leur protection sociale, même si le concubin du chef d'entreprise ou la personne liée à ce dernier par un pacte civil de solidarité n'entrent pas dans l'obligation de choix de statut posée l'article L. 121-4 du code du commerce, ces personnes peuvent être soit salariées, soit associées. Elles sont alors affiliées au régime de protection sociale compétent dès lors qu'elles remplissent les conditions de droit commun prévues à cet égard ou, pour le statut de salarié, celles prévues par l'article L. 784-1 du code du travail qui leur est applicable en vertu de l'article 8 de la loi n° 99-944 du 15 novembre 1999 relative au pacte civil de solidarité. Chez les agriculteurs, la loi n° 2006-11 du 5 janvier 2006 d'orientation agricole permet à la personne liée par un PACS au chef d'exploitation ou qui vit en concubinage d'accéder à la qualité de conjoint collaborateur. Pour ce qui concerne les artisans, les commerçants, et les professions libérales, lors des débats parlementaires qui ont abouti à l'adoption de la loi du 2 août 2005, des amendements ont proposé d'assimiler les collaborateurs, concubins de chef d'entreprise ou liés à ce dernier par un PACS, au conjoint du chef d'entreprise. Le ministre en charge des petites et moyennes entreprises a alors souligné que la proposition d'ouvrir le statut de conjoint collaborateur aux pacsés rejoint effectivement les intentions du Gouvernement, mais a suggéré qu'elle soit examinée de manière plus globale, dans le cadre plus large d'un projet de loi, alors en cours de préparation, visant à améliorer le dispositif du PACS. Le code de commerce n'ayant pas été modifié par la loi n° 2006-728 du 23 juin 2006 portant réforme des successions et des libéralités, qui a étendu les droits des titulaires d'un PACS, mais uniquement dans le domaine des successions, la question de l'extension du statut de conjoint collaborateur aux pacsés reste à traiter pour les professions indépendantes non agricoles. L'APCM & le Parlement y Mars-Avril 2008 y n° 21 y 3 INTERVIEW DE JEAN-PAUL CHARIE PRESIDENT DU GROUPE D'ETUDE SUR L'ARTISANAT ET LES METIERS D'ART y Député UMP du Loiret Réélu en juin 2007 L y Membre de la commission des affaires économiques, de l'environnement et du territoire y Membre titulaire de la commission d'examen des pratiques commerciales y Membre titulaire du conseil de surveillance de l'agence de l'innovation industrielle L'APCM ET LE PARLEMENT Directeur de la publication Alain Griset Rédacteur en chef François Moutot Rédaction Béatrice Saillard Séverine Dupagny Contact [email protected] Assemblée Permanente des Chambres de Métiers 12 avenue Marceau 75008 Paris Tél. 01 44 43 10 00 Fax 01 44 43 10 85 www.apcm.com Depuis quand êtes-vous député ? Chef d'entreprise à 24 ans, j’ai été élu député en 1981, à l'âge de 29 ans. Depuis, je défends les enjeux du monde des entreprises. J'aime dénouer, rapprocher et militer, associer, notamment le monde politique et celui des entreprises qui sont liés, ce qu'on oublie trop souvent en France. Quel regard portez-vous sur le travail du législateur envers les entreprises ? Rapporteur du budget de ce secteur pendant près de 20 ans, je suis devenu un fin « chercheur » du droit de la concurrence et de l’économie de marché. Pour moi, le législateur doit plus s’atteler à faire appliquer la loi que la changer. Vous êtes président du groupe d’étude sur l’artisanat à l’Assemblée. Pourquoi un tel groupe ? Avec les PME, l'artisanat et le petit commerce sont les sources essentielles de la création d'emplois et de richesses dans notre économie. Leur santé est le meilleur gage d'un bon aménagement de notre territoire. Il était indispensable que l’artisanat, premier employeur de France avec 3 millions d’actifs et 920 000 entreprises, bénéficie d’un groupe d’étude propre pour consolider les liens entre ce secteur et les députés. Que pouvez-vous nous dire du projet de LME dont vous êtes rapporteur ? Le premier objectif de la LME est de développer la croissance. Un vaste programme y permet d’ôter les entraves à la réactivité et à l’adaptabilité des entreprises, sans oublier les secteurs porteurs : numérique, nanotechnologies, sciences du vivant, services à la personne et tourisme. Ce texte veut aussi introduire davantage d’éthique dans l’économie. Il appelle à une réactivité collective. Toutes les majorités ont tenté de moraliser les relations fournisseurs/distributeurs. Essayons de rendre les rapports de force loyaux. Clients et fournisseurs doivent redevenir des partenaires et les concurrents sortir de leurs cartels. Près de la moitié des entreprises françaises sont individuelles. Pensez-vous que le projet de LME les prend suffisamment en compte ? Le projet de LME tient compte de la spécificité de ces entreprises, mais ne répond pas encore assez au déséquilibre flagrant du statut fiscal et social. La preuve, on nous dit toujours que le changer (pour revenir à l’équité) coûterait trop cher. J’ai décidé, soutenu par la présidence de la République et Matignon, de tout faire pour très vite trouver la solution. Il est trop incohérent de vouloir faire grandir les petites entreprises, de compter sur elles pour la croissance, et de leur faire payer trop d’impôts et trop de charges. L'APCM & le Parlement y Mars-Avril 2008 y n° 21 y 4