DOSSIER DE PRESSE - préfecture du Territoire de Belfort
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DOSSIER DE PRESSE - préfecture du Territoire de Belfort
DOSSIER DE PRESSE Journée Mondiale de lutte contre les violences faites aux femmes Table ronde « l’accueil et l’accompagnement des femmes victimes de violences avec ou sans enfants » Vendredi 23 novembre 2012 Solidarité Femmes Contact presse : Aurélie Morand, Préfecture [email protected] 03 84 57 16 67 Introduction Le 25 novembre prochain aura lieu la journée mondiale de lutte contre les violences faites aux femmes. Dans cette perspective, le préfet du Territoire de Belfort a ouvert une table ronde sur le thème de l’accueil et de l’accompagnement des femmes victimes de violences avec ou sans enfants vendredi 23 novembre 2012 à 14h00, Association Solidarité Femmes. Interviendront notamment au cours de cette table ronde le Procureur de la République, le Colonel de Gendarmerie, le Commissaire, des représentants d'associations. Les femmes victimes de violences : un constat préoccupant Une femme sur trois est concernée par les violences. En 2011, 122 femmes sont mortes sous les coups de leur compagnon ou excompagnon. C'est 24 femmes de moins qu'en 2010. C'est toujours 122 de trop. Alors que le 3919 fête cette année ses 20 ans, on ne peut que constater à regret l'importance croissante de ce service d'intérêt général, au sein d'un réseau social engagé contre les violences faites aux femmes, tant l'ampleur du phénomène reste intolérable en France. En deux ans, plus de 400 000 femmes ont été victimes de violences conjugales, qu'il s'agisse de violences physiques ou sexuelles. La violence conjugale se rencontre dans toutes les classes sociales mais touche plus durement encore les femmes les plus fragiles, jeunes ou en situation de précarité économique. Les femmes ressentent fortement un sentiment d'insécurité : plus d'une femme sur sept se sent en insécurité dans son quartier et une femme sur dix ne se sent pas toujours en sécurité dans son propre domicile. Contrairement à une idée trop répandue, les violences faites aux femmes ne sont pas un problème d'ordre privé. Elles interpellent la société toute entière. On ne pourra les faire reculer que si l'on comprend que ces violences sont aussi l'une des conséquences d'une société où perdurent les comportements sexistes au quotidien. Faire reculer le sexisme et faire reculer les violences est un même combat. Au-delà des graves violences physiques et sexuelles subies par les femmes, une récente étude de l'INSEE révèle en effet l'ampleur des manifestations multiples du sexisme : – – – En deux ans, plus d'une femme sur sept a été insultée. Dans plus de la moitié des cas, les injures utilisées sont à caractère sexiste. Plus d'une femme sur vingt a subi des gestes déplacés. Dans la majorité des cas, la victime connaissait l'agresseur. Plus d'une femme sur vingt a été menacée. Face à ces données qui heurtent notre vision de la société, le gouvernement a voulu la création prochaine d'un Observatoire national des violences faites aux femmes, qui permettra un suivi régulier de ces indicateurs. Le travail reste donc important pour garantir qu'être femme au 21 e siècle en France donne les même droits et les mêmes possibilités d'émancipation qu'être homme. La récente loi contre le harcèlement sexuel, votée à l'unanimité au Parlement dès cet été, montre la mobilisation de l'ensemble du gouvernement sur cette thématique. Un groupe de travail interministériel se réuni tous les mois pour avancer sur les sujets de formation, d'accueil et de protection des victimes, d'éducation et de sensibilisation. L'objectif du gouvernement est d'agir à tous les niveaux : En amont, par la prévention : chaque année, des campagnes d'information et de sensibilisation sont menées en direction du grand public. Dès le commencement des violences, par une détection plus rapide et une meilleure prise en charge. Cela passe notamment par la formation des professionnels. En aval enfin, en veillant à ce que dès qu'une femme victime pousse la porte d'un commissariat, d'une brigade de gendarmerie ou d'une association, elle puisse trouver partout des dispositifs efficaces. L'accueil, l'aide, la prise en charge et l'hébergement des victimes seront renforcés. Le gouvernement veillera à une activation plus immédiate et plus directe d'une expertise médicale, ainsi qu'à une plus grande célérité de la procédure pénale. La lutte contre les violences faites aux femmes sera l'un des grands chantiers des mois et années à venir. Elle sera un axe majeur du comité interministériel qui se réunira fin novembre. Elle sera également un axe majeur de l'action de l’État dans le Territoire de Belfort. Un engagement continu des pouvoirs publics La lutte contre les violences faites aux femmes et leur prévention s'inscrit dans un cadre européen et international. Plusieurs lois ont récemment permis de renforcer, sur le plan civil et pénal, la lutte contre les violences, notamment celles au sein du couple. Des dispositifs juridiques ont été mis en œuvre pour protéger les victimes et pénaliser les auteurs de violence. Notamment : la loi du 4 avril 2006 renforçant la prévention et la répression des violences au sein du couple ou commise contre des mineurs; la loi du 5 mars 2007 relative à la prévention de la délinquance qui prévoit l'extension du suivi socio-judiciaire avec injonction de soin aux auteurs de violences commises aux sein du couple et plus récemment la loi du 9 juillet 2010 relative aux violences faites spécifiquement aux femmes, aux violences au sein du couple et aux incidences de ces dernières sur les enfants. Ce texte marque une nouvelle étape dans la lutte contre les violences faites aux femmes : il améliore la protection des victimes, il permet de lutter efficacement contre toutes formes de violence. Il améliore la prévention des violences. Une mobilisation interministérielle La lutte contre les violences faites aux femmes s'inscrit dans le cadre d'une politique interministérielle et entre autres, dans le champ de la politique de la ville, du logement, de la prévention de la délinquance, de la santé... Les plans triennaux et interministériels de lutte contre les violences envers les femmes (20052007 et 2008-2010) ont été piloté par le Ministère en charge des droits des femmes et de l'égalité. Ils ont eu comme objectif de rendre « l'autonomie aux femmes par 10 mesures incitant les victimes à refuser la violence et à porter plainte » et de mieux « mesurer, prévenir, coordonner et protéger les victimes » : 32 mesures pour asseoir durablement un partenariat » Le 3ième plan interministériel triennal de lutte contre les violences faites aux femmes 2011-2013 s'appuie sur deux axes : − La poursuite du travail engagé sur la lutte contre les violences conjugales : la poursuite de la mobilisation des acteurs; la promotion de l'accueil et la prise en charge des victimes; la poursuite de la mise en place de référents violence dans chaque département, de même qu’un accueil de jour ; l’évaluation et l'impact des violences conjugales sur les enfants exposés; la prévention de la récidive des auteurs; le suivi de la loi du 9 juillet 2010 − L'élargissement de son champs d'application à l'ensemble des violences faites aux femmes en incluant les viols, les agressions sexuelles, les mutilations sexuelles féminines, le mariage forcé, la polygamie. Dans le Territoire de Belfort, une démarche partenariale pour lutter contre les violences faites aux femmes C'est sur la base de deux plans triennaux qu'une politique de lutte contre les violences faites aux femmes s'est développée sur le Territoire de Belfort. Elle s'est appuyée en particulier sur la commission restreinte « violence faites aux femmes » mise en place en septembre 2007 au sein du Conseil Départemental de prévention de la délinquance, d'aides aux victimes, de lutte contre les drogues, les dérives sectaires et les violences faites aux femmes. Les objectifs 2012 du plan départemental sont en accord avec le 3 ième plan interministériel de lutte contre les violences faites aux femmes : - Assurer du maillage du territoire - Apporter une réponse globale aux femmes victimes de violences - Intensifier la formation des professionnels - Mobiliser sur le repérage des violences faites aux femmes - Accorder une large place à la protection des victimes : référent et accueil de jour. Le développement des formations : Depuis 2003, 225 professionnels police, gendarmerie, travailleurs sociaux, élus et personnels de santé ont été sensibilisés à la prise en charge des violences conjugales. Ces formations ont été réalisées par l'association Solidarité Femmes en partenariat avec d'autres associations comme Parenthèses à la violence, le CIDFF, l'AVADEM et avec le concours de la déléguée départementale aux droits des femmes. Ces formations sont indispensables à chaque acteur afin qu'il puisse mieux connaître à la fois le phénomène des violences conjugales et les pratiques des autres professionnels. Le développement de la prévention : Prévenir, c'est agir auprès des jeunes dès les classes primaire, en les sensibilisant à la lutte contre les violences notamment sexistes. C'est le rôle du pôle de prévention contre les violences sexistes et pour l'égalité filles garçons qui est intervenu en 2009-2010 auprès de 1122 élèves sur l'aire urbaine. Prévenir c'est communiquer en relayant les campagnes nationales. Le 39 19 est destiné à encourager les victimes à réagir. Prévenir c'est, pour les professionnels, disposer d'outils pour informer les victimes sur les démarches à effectuer lorsqu'elles ont décidé de porter plainte. Depuis 2004, des minis dépliants ont ainsi été réalisés et réactualisés. Le développement des permanences d'accueil et d'écoute : En 2008, une nouvelle permanence a été mise en place à Giromagny. Elle s'est ajoutée à celles de Belfort et de Delle. L'association Solidarité Femmes a accueilli en 2011 547 femmes et 60 enfants pour 1966 entretiens. L'hébergement des victimes en CHRS : Solidarité femmes gère 31 places soit 11 appartements en CHRS. En 2011 l'association a hébergé 29 femmes avec 54 enfants et réalisé 10807 journées d'hébergement soit un taux d'occupation de 96%. Une permanence de jour a été mise en place en 2008. Elle offre aux victimes de violence et à leurs enfants un soutien psychologique et diverses activités La prise en charge des auteurs de violence par l'association Parenthèses à la violence : 9% des auteurs de violence viennent volontairement à l'association pour un traitement. 38% d'entre eux sont suivi dans le cadre d'une procédure judiciaire obligatoire et 53% pour des mesures sociales. Au cours de l'année 2012, nous avons porté nos efforts sur la protection des victimes. Ainsi, deux projets portés par Solidarité femmes, soutenus et financés par l’État ont vu le jour : • La mise en place récente d’un « référent violences » dont la fonction est de permettre une prise en charge globale et dans la durée des femmes victimes de violences. Son intervention s’inscrit à deux niveaux : autour de la personne et dans un réseau d’acteurs locaux. Le référent ne se substituera toutefois pas aux acteurs et services existants dans le processus d’aide mais veillera à ce que tout soit mis en œuvre pour concourir à un retour à l’autonomie de la femme victime. Ce projet a été financé à hauteur de 7000 euros par le Fond Interministériel de Prévention de la Délinquance (FIPD). • La création d'un accueil de jour, en cours d'installation chez Solidarité Femmes. Le projet a été sélectionné et financé suite à un appel d'offre du Ministère des droits des femmes. L'association s'est engagée à mettre en place un espace de proximité identifiable par les femmes victimes de violences et les acteurs institutionnels concernés. Il accueillera en accès libre pendant la journée, toute femme victime de violences au sein du couple avec le cas échéant ses enfants. Il mettra également à disposition des victimes des services pratiques et des consultions de spécialistes, des permanences au centre Léon Blum et l'apport de juristes du CIDFF .