TTU 1-799 - copie:TTU 1-610

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TTU 1-799 - copie:TTU 1-610
LETTRE HEBDOMADAIRE D'INFORMATIONS STRATÉGIQUES
Directeur : Guy Perrimond - Rédacteur en chef : Guillem Monsonis - 12 mars 2015 - n° 968
DES DÉBRIS PAR MILLIERS…
La séduction Reaper
Le démembrement en orbite, en février, d'un satellite météo de l'US
Air Force en 46 fragments prouve une nouvelle fois que lʼEspace
extra-atmosphérique “utile”, indispensable aux opérations militaires,
est devenu un endroit encombré et dangereux : acteurs de plus en plus
nom breux, encombrement des principales orbites par des débris et
satellites inactifs... On compte ainsi aujourd'hui près de 23 000 débris de
plus de 5 cm en orbite. Les projets américains de grandes constellations
de microsatellites et lʼémergence prochaine dʼacteurs spatiaux privés en
Asie vont accroître les risques de collisions et de génération de débris
orbitaux. Pour faire face à cette urgence, les principales agences spatiales
ont lancé, depuis plusieurs années, un dialogue technique au sein de la
commission spéciale IADC, afin de sʼaccorder sur des pratiques
communes, notamment de limiter la production de débris, de coopérer
entre agences pour éviter les collisions, de mettre en place des mesures
de sortie dʼorbite pour les satellites en fin de service (destruction dans
l'atmosphère pour les orbites basses et mise en orbite “cimetière” pour les
géostationnaires)... Les Etats-Unis, qui disposent de moyens inégalés en
termes de surveillance de lʼEspace (SSA), coopèrent avec une dizaine de
pays pour fournir des informations permettant dʼéviter des collisions
dʼobjets spatiaux. Cʼest ainsi que le Vietnam a été averti lʼété dernier dʼun
risque de collision entre un de ses satellites avec un débris spatial. Une
coopération qui existe aussi avec la France : le centre dʼorbitographie
opérationnel (COO) du CNES peut être averti par ses homologues
américains sur la position de tel ou tel satellite ou débris, qui est ensuite
recoupée par les moyens militaires français (radar Graves et SATAM) en
étroite coordination avec la Division Surveillance de lʼEspace (DSE). La
décision dʼune manœuvre dʼévitement peut, au besoin, être décidée par le
CNES, comme ce fut le cas en février 2014 avec le satellite dʼécoute Elisa,
même si ces manœuvres consomment de grandes quantités d'ergols et
réduisent la durée de vie du satellite. En parallèle du développement de
blindages sur les satellites, qui contribuent à les alourdir, les efforts portent
sur les technologies d'élimination des débris (active debris removal). Mais
quelles technologies employer pour nettoyer lʼEspace et notamment les
très encombrées orbites basses ? (suite page 3)
Les succès qu'enregistrent General
Atomics en Europe avec la vente
d'un système de quatre drones aux
Pays-Bas, la négociation en cours
de trois nouveaux Reaper pour la
France et l'écrasante supériorité de
la proposition faite à l'Espagne ne
s'expliquent pas seulement par les
attraits de l'offre commerciale ou
technique, mais par une véritable
stratégie de séduction des opérationnels, déclinée à tous les niveaux
de la chaîne hiérarchique. Acheter
un Predator offrira, d'ici quelques
semaines, aux partenaires européens la possibilité d'intégrer un
club d'utilisateurs où seront capitalisées les meilleures pratiques et
retours d'expériences. Mais alors
que cet outil marketing est en général à l'initiative des industriels, ce
dernier est directement administré
par l'US Air Force, car le Predator
n'est pas qu'un simple vecteur, il
est avant tout l'instrument d'une
doctrine et d'une chaîne de commandement que le Pentagone
cherche à imposer à ses alliés. Les
opérations américano-britanniques
en Irak permettent d'avoir une petite
idée des procédures véhiculées au
sein de ce futur club d'utilisateurs.
Rapatriés d'Afghanistan pour l'Irak
en octobre dernier, les Reaper
britanniques superposeraient au
sein d'une même mission plusieurs
sous-missions tactiques, opératives, ou stratégiques, allant de la
surveillance (Imint, Sigint, Gmti)
adverse ou alliée (force protection),
du Damage Assessment temps réel
en support aux opérations de frappes aériennes, jusqu'à la désignation ou la neutralisation d'objectifs
d'opportunité, afin de minimiser
l'usage des commandos au sol.
Mais le cœur du système Reaper
repose plus sur le concept de
centres d'opérations combinés
et sur ses experts que sur ses
machines. (suite page 2)
Boko Haram : effacer un revers
Lʼannonce par le chef de Boko
Haram, le 7 mars, du ralliement de
son organisation à lʼEtat islamique
(Daech) nʼest pas une surprise.
Les différentes étapes du processus
de validation par lʼEI dʼune nouvelle
affiliation en sa faveur ayant été respectées, le leader de Daech, Abou
Bakr al-Baghdadi, nʼa même pas eu
besoin de la confirmer officiellement.
Les gages idéologiques, stratégiques, opérationnels et médiatiques
apportés par Boko Haram ont été
jugés conformes pour «mériter le
label», comme le qualifient des
experts sécuritaires. Selon des sources africaines et britanniques interro-
gées par TTU, le rapprochement
opérationnel entre les deux organisations aurait commencé en février
dernier, via “lʼenvoi de conseillers” de
Daech auprès dʼAbubakar Shekau.
Cette initiative faisait suite à la mention, fin 2014, dans le support de
propagande du groupe dʼAbou Bakr
al-Baghdadi, le magazine Dabiq,
dʼune allégeance en cours avec «un
groupe nigérian». La sophistication
progressive des capacités opérationnelles de Boko Haram, ajoutée
à lʼinstauration dʼun califat décrété
dans la région de Borno, au Nord
du Nigeria, en étaient dʼautres
confirmations. (suite page 2)
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Stratégie et politique
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➤ Boko Haram : effacer un revers
(suite de la page 1)
Selon ces sources, Abubakar
Shekau a décidé dʼannoncer ce
qui était déjà acté, pour tenter de
contrebalancer par «un acte relevant de la guerre psychologique»,
selon ces sources, un rapport de
forces de plus en plus en sa défaveur. L'Union africaine avait, en
effet, annoncé, la veille de cette
annonce, avoir validé la création
d'une force régionale basée à
NʼDjamena dirigée contre le groupe,
dont le principe avait été adopté le
29 janvier lors d'un sommet des
chefs d'Etat de l'UA, laquelle pourrait finalement comprendre jusquʼà
10 000 hommes. Le même jour, les
armées tchadienne et nigérienne
lançaient, depuis le Niger, une
offensive aérienne et terrestre
dʼampleur dans le nord-est du
Nigeria. Le groupe aurait perdu
quelque 500 membres lors de
lʼoffensive suivante, menée par
lʼarmée tchadienne le 9 mars, sur
la ville frontalière de Damasak.
➤ Poursuite de purges
On avait cru la purge quʼorganise
Xi Jinping dans lʼAPL limitée aux
cadres dirigeants corrompus de
lʼentourage de son prédécesseur,
Hu Jintao, et de Jiang Zemin, qui
était resté longtemps à la tête de
la Commission militaire centrale
(CMC) même après avoir cédé son
poste de président en 2003. Cette
semaine, cʼest le contre-amiral Guo
Zhenggang, commissaire politique
dans la région militaire du Zhejiang,
qui se retrouve, avec son épouse,
sur la sellette dans le cadre de
ventes dʼarmes à Hangzhou impliquant des pots-de-vin. Or celui-ci
nʼest nul autre que le fils de Guo
Boxiong, lʼex-vice-président de la
Commission militaire centrale, luimême mis en accusation à la fin de
lʼannée. Et lʼon sʼattend à ce que ce
dernier fasse lʼobjet de nouvelles
accusations de népotisme et de
prévarication. Aux côtés de Guo
Zhenggang, treize nouveaux
officiers généraux viennent dʼêtre
mis en accusation, la semaine
dernière, pour corruption et non
des moindres : en particulier des
officiers de premier plan de la
marine, du corps de missiles
(2e Artillerie) et de lʼUniversité
de Défense nationale.
LA SÉDUCTION REAPER (suite de la page 1)
Un équipage Predator est désormais composé d'une dizaine de membres. Si
deux sont dédiés au pilotage, sous l'autorité d'un commandant qui gère toutes les
phases de la mission et l'emploi du système d'armes, le reste des membres
forme un “back-end crew” composé de “sensors managers” en charge de
l'exploitation des données des différents capteurs, mais aussi d'analystes qui
consolident la perception de la menace par l'exploitation des renseignements
issus d'autres plates-formes ISR dédiées du dispositif allié (avions sigint,
chasseurs dotés de pods de reconnaissance, satellites…). Chaque mission
devient donc une opération de renseignement combinée en propre, et dont la
durée n'est plus limitée à la capacité d'autonomie du drone. En effet, l'US
Combined Operation Air Operations Center assure la coordination entre eux des
centres d'opérations des différents théâtres et gère au-dessus de l'arc de crise
(Afghanistan, Irak, Yémen, Somalie et Libye) plus de 60 “hippodromes” de
surveillance sans interruption. En fonction du degré d'urgence, chaque hippodrome est susceptible de venir relayer ou appuyer un périmètre de surveillance
voisin. Si le Reaper constitue un multiplicateur de force sans précédent en
termes de renseignement et d'appui aux opérations, les coûts suscités par les
standards qu'il impose, et la dépendance initiée à l'égard de l'US Air Force — en
raison du refus par celle-ci de fournir aux utilisateurs non américains les
systèmes de fusion de données dont elle est propriétaire —, doivent inviter plus
que jamais les opérationnels et les politiques européens à sécuriser la totale
maîtrise de ce drone comme l'autonomie de la décision qui en découle.
ITALIE : INTERVENIR ? AVEC QUOI ?
Les récentes déclarations de Paolo Gentiloni, ministre italien des Affaires
étrangères, à propos d'une intervention militaire en Libye, ont suscité
quelques perplexités dans les hautes sphères militaires. Celles-ci
considèrent que les “velléités interventionnistes” du ministre sont pour le moins
“hasardeuses et déplacées” du fait que l'armée italienne ne serait pas en mesure
de mettre sur pied la force expéditionnaire de 7 500 hommes évoquée par Paolo
Gentiloni. «Non seulement nous ne sommes pas prêts à mener une opération de
cette envergure, mais tout au plus et dans le meilleur des cas nous ne pourrions
aligner, actuellement, que moins de la moitié d'un tel effectif», a déclaré un
officier supérieur en poste au Comando Operativo di Vertice Interforze (COI), la
structure de commandement responsable pour l'emploi des forces armées
employées en opérations extérieures et des grands exercices interarmées et
multinationaux. Mêmes perplexités concernant les propos tenus par le général
Arturo Nitti, commandant la brigade mécanisée Sassari basée en Sardaigne, qui
a déclaré que son unité était prête à intervenir si la situation l'exigeait. «La
Sassari est une bonne brigade, avec une solide expérience des opex, mais près
de la moitié de son parc mécanisé/motorisé n'est pas opérationnel. L'année
dernière, une trentaine de ses véhicules avaient été saisis par la Guardia di
Finanza, après avoir été révisés et réparés avec des pièces de rechange usées
ou défectueuses auprès d'un garagiste privé local».
ÉCOUTES : LA GAFFE DU BND
Alors que les services de renseignement allemands (BND) font les choux
gras des médias populaires parce que quelquʼun sʼest “amusé” à inonder
leur nouveau siège berlinois en y volant quelques robinets, le BND doit
aussi faire face à la colère des députés de la Commission dʼenquête
parlementaire sur la NSA. Ceux-ci ont ainsi convoqué le patron des services,
Gerhard Schindler, qui a dû expliquer pourquoi 136 documents concernant
directement des sujets abordés par la Commission avaient été classifiés comme
ne relevant pas des centres dʼintérêts des députés et nʼont jamais été livrés.
M. Schindler a promis que lʼensemble des livraisons de documents du BND à la
Commission seraient réexaminées. Dans les médias, le député Christian Flisek
nʼa pas manqué de sʼépancher : «Ce nʼest pas une simple erreur. On nʼa pas
“oublié” de fournir ces documents. Cʼest un incident grave», estime-t-il. Pour son
collègue écologiste Konstantin von Notz, cʼest «la preuve du désintérêt profond
des services, qui ne voient pas dʼintérêt à clarifier la question des écoutes».
Actualité des forces
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DES DÉBRIS PAR MILLIERS… (suite de la page 1)
Les principales agences spatiales se sont lancées dans des programmes
de recherche ambitieux. L'ESA mène, par exemple, un programme de R&D,
CleanSpace, qui vise, en plus de l'exploration des solutions permettant les
sorties d'orbite des satellites en fin de vie, à mettre au point des technologies d'élimination des débris spatiaux. Le programme de la DLR
allemande, DEOS, dont le maître dʼœuvre est Airbus Defence & Space,
prévoit ainsi le lancement en 2018 de deux satellites, un satellite client et un
satellite de services qui effectuera des démonstrations de technologies
dʼélimination contrôlée et des tâches de maintenance (ravitaillement en
carburant...), qui permettront aussi dʼallonger la durée de vie des satellites.
Plusieurs industriels travaillent à des solutions de captures de débris par
filets, harpons ou voiles déployables ou à des éliminations des débris de
petite taille par laser. Mais en matière d'élimination de débris, ce qui pourrait
être techniquement faisable ne le sera pas forcément politiquement, car
certaines technologies, comme le système dʼattache électro-dynamique, en
développement par lʼagence japonaise JAXA, pourraient aussi permettre la
collecte de débris issus de technologies militaires classifiées (satellites
militaires, débris résultant d'essais antisatellites - ASAT). Et pourraient être
utilisées à des fins de collecte de rensei gnement ou comme briques
technologiques pour de futurs moyens de lutte ASAT. Sur ces questions, la
méfiance réciproque reste de mise entre les grandes puissances spatiales...
➤ Pas de navire germano-néerlandais
Selon les milieux militaires allemands,
les spécifications des marines allemande et néerlandaise étant trop éloignées, le projet de construire ensemble un navire militaire est mort. Car les
Allemands désirent un bateau multirôle et les Néerlandais une frégate
spécialisée dans la lutte sous-marine.
Chacun va donc construire pour soi,
avec dʼautres partenaires. Les mêmes
sources garantissent que lʼappel
dʼoffres allemand sera européen, pour
une commande de 4 à 6 vaisseaux à
livrer à partir de 2023. Une date excessivement optimiste et qui implique,
en tout cas, que lʼappel dʼoffres soit
rapidement lancé. Le montant dʼun
tel contrat est évalué à environ
2,5 milliards dʼeuros.
➤ Bulgarie : offre sino-pakistanaise
Les Américains ne laissent aucune zone sans surveillance en Asie,
selon les médias chinois qui se font lʼécho du service de renseignement naval de lʼArmée populaire de libération (haijun qingbaobu). Peu
étonnant, cela donne cependant un break-up intéressant : selon ces sources
chinoises, lʼUS Navy utilise douze navires de surveillance de surface. Parmi
eux, des moyens identiques à ceux des Chinois : les navires océano graphiques. Tel est le cas de lʼUSNS “Bowditch” (de la classe Pathfinder),
qui se spécialise dans la collecte dʼinformations concernant les îlots de la
mer de Chine du Sud que tout le monde se dispute. Toujours selon la même
source : «Cʼest grâce à cet aspirateur de renseignement océanique que les
sous-marins dʼattaque à propulsion nucléaire américains identifient la
présence de sous-marins de lʼArmée populaire de libération». Cʼest une
quarantaine de navires US qui sont actifs dans ces eaux ainsi que dans
celles de la mer Jaune et de la mer de Chine orientale. Exemple célèbre :
lʼUSNS “Victorious”, qui sʼest retrouvé il y a quelques années, tout comme
lʼUSNS “Bowditch”, dans des confrontations avec la marine chinoise.
La société sino-pakistanaise PAC/CAC,
Pakistan Aeronautical Complex /
Chengdu Aircraft Industry Corporation,
envisage de proposer le chasseur
JF-17 Thunder (voir page 5) à la
Bulgarie. Sofia a de fortes difficultés
à maintenir à un niveau opérationnel
le parc de son armée de l'air. Avec
les sanctions économiques face à la
Russie, la Bulgarie ne peut pas faire
entretenir ses MiG-29 en Russie.
Depuis 2004, les six gouvernements
bulgares successifs annoncent le
besoin d'acquérir de nouveaux chasseurs, sans aucune décision faute de
moyens. La PAC/CAC, avec son JF-17,
espère proposer un prix largement
inférieur par rapport à ses concurrents
JAS-39 Gripen, EF-2000 Typhoon
ou F-16C/D Fighting Falcon.
PLATE-FORME AÉRIENNE ELINT POUR LʼARGENTINE
➤ Matériel gratuit
L'avion d'affaires Learjet 35A acheté à Bombardier en juillet 2013 par
Buenos Aires, immatriculé pour l'occasion VR-24, aurait subi
plusieurs modifications de structures et d'aménagements intérieurs
par l'intégrateur américain Avcon Industries, dans le but d'en faire la
première plate-forme Elint de nouvelle génération des forces aériennes
argentines. Doté d'un radôme, de senseurs Elint en bout d'ailes et
d'antennes intégrées au fuselage, c'est à Thales que les Argentins ont
confié la réalisation du système. C'est la suite RESM Vigile 200, fabriquée
sur le site de Brest, qui équiperait le VR-24 et le doterait d'une capacité de
surveillance et de localisation de 0,5 à 18 Ghz, grâce à trois stations de
contrôle à bord pour l'Elint, le Comint et le Command & Control. Fidèles au
Learjet et aux performances de son système de navigation, les Argentins
avaient créé, pendant la guerre des Malouines, l'escadron Fénix, doté de
deux de ces plates-formes, afin de réaliser des missions de reconnaissance, de désignation et de réception.
L'Ouzbékistan est en train de prendre
livraison de plus de 300 engins blindés type MRAP livrés gratuitement
par les Etats-Unis. Il s'agit plus précisément de MaxxPro, de Force Protection Cougar et d'Oskhost M-ATV
provenant des surplus de l'armée
américaine. Cette donation s'inscrit
dans le cadre de la coopération bilatérale en matière de lutte contre le
terrorisme et le trafic de stupéfiants,
qui a permis aux forces armées et de
sécurité ouzbekes d'obtenir précédemment de Washington des viseurs
nocturnes, des systèmes GPS et des
drones tactiques RQ-11 Raven.
RENSEIGNEMENT NAVAL US AUTOUR DE LA CHINE
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Actualité des forces
TTU - N° 968 - 12 mars 2015
➤ Accord israélo-vietnamien
Début mars, le Vietnam a
annoncé quʼil avait signé un
accord (MoU) avec Israël
portant sur la coopération de
défense. Lʼintérêt israélien
croissant pour ce pays pourrait
être confirmé par lʼenvoi prochain dʼun attaché de défense
à Hanoï. Lʼindustriel IWI (Israel
Weapon Industries) y est déjà
présent dans le cadre dʼun
projet visant une production
locale de fusils Galil 31/32 ACE.
Lʼannonce intervient après
quʼune délégation du ministère
de la Défense se soit déplacée
au Vietnam. A lʼissue, ADS
(Aeronautics Defense System)
avait annoncé un intérêt des
autorités locales pour un nouvel
Orbiter-2 en plus des deux déjà
fournis ainsi que pour lʼOrbiter-3.
➤ “Un client important”
Les industriels suédois sʼinquiètent des possibles conséquences
du non-renouvellement par
Stockholm dʼun accord de
coopération militaire avec
lʼArabie Saoudite. Le 10 mars,
le ministre de la Défense, Peter
Hultqvist, a annoncé cette
mesure en la justifiant par le
fait que, de toute façon, cette
coopération entre les deux
Etats était désormais quasiment
dormante. La décision est
intervenue après que Riyad ait
mis son véto à la tenue, par la
ministre suédoise des Affaires
étrangères, dʼun discours –
offensif sur les droits de lʼhomme – devant la Ligue arabe.
Stockholm affirme que ce
camouflet ne serait pas à lʼorigine de la résiliation de lʼaccord.
Les industriels suédois, eux,
avaient clairement poussé à
son renouvellement. Si les
affaires quʼils font avec lʼArabie
Saoudite ne sont pas régies par
cette coopération interétatique
lancée en 2005. Mais le coup
de gel entre les deux capitales
pourrait avoir des répercussions. Le royaume saoudien
«est un client important pour
nous», rappelle un porte-parole
de Saab.
INQUIÉTUDE ISRAÉLIENNE EN MER ROUGE
Le ministère israélien de la Défense a donné comme instructions aux
compagnies maritimes israéliennes de considérer désormais les côtes du
Yémen comme une zone «hostile» et de prendre des mesures de
précaution. Pour l'Etat hébreu, le détroit de Babl el-Mandeb, séparant Djibouti
et le Yémen, est vital. Les responsables militaires redoutent que les Iraniens et
leurs alliés, qui ont pris le contrôle de la capitale Sanaa en janvier, en profitent
pour tirer des missiles à partir de la côte yéménite vers les navires israéliens en
route vers le port d'Eilat, au sud du pays. Pour faire face à ce danger, les
compagnies maritimes ont été appelées à prendre les voies les plus éloignées
possibles des côtes yéménites. Cette mesure de sécurité est également utilisée
au passage des bateaux près du Soudan et de la Somalie, mais la mer Rouge à
ces endroits est beaucoup plus large que dans le détroit de Babl-el-Mandeb (où
la distance entre les deux rives nʼest que de 30 km), ce qui réduit la possibilité
d'attaques. «Nous considérons désormais le Yémen comme un pays passé en
partie sous le contrôle des Gardiens de la Révolution iraniens, qui utilisent le
port yéménite de Al-Mukha et l'aéroport de Sanaa pour transférer des
armes, afin dʼéquiper leurs partisans locaux», souligne un responsable israélien,
qui requiert l'anonymat. «L'installation de bases de missiles sol-mer par les
Iraniens n'est plus qu'une question de temps. Il faut s'attendre, dans un proche
avenir, à ce qu'ils menacent d'interrompre notre trafic maritime à Babl al-Mandeb
à la moindre crise politique ou diplomatique», prévoit-il. Autre motif d'inquiétude :
la prise du pouvoir par les Houthis pourrait avoir pour conséquence immédiate
dʼencourager le trafic d'armes de la bande de Gaza contrôlée par le Hamas, via
la péninsule égyptienne du Sinaï. Pendant des années, les armes iraniennes
destinées à cette enclave, soumise à un blocus israélien, ont transité par le
Soudan. Mais les autorités saoudiennes, à la suite de plusieurs attaques de
drones attribuées à Israël contre des convois dʼarmes, ont refusé que les
Iraniens ouvrent une base permanente sur leur territoire, de craintes d'autres
représailles israéliennes. «Au Yémen, les Iraniens n'ont désormais plus ce genre
de restrictions», déplore le responsable.
BATAILLON ALLEMAND SOUS COMMANDEMENT POLONAIS
Une armée européenne ? Jean-Claude Juncker la souhaite. La ministre
Ursula von der Leyen et sa patronne Angela Merkel aussi. La preuve : après
la Brigade franco-allemande, voici que lʼarmée de terre allemande (Heer) va
placer un bataillon de 600 soldats sous les ordres dʼun officier polonais,
probablement à partir de 2016. Et la réciproque suivra de peu. Cʼest ce quʼa
annoncé, vendredi dernier, le général Bruno Kasdorf, chef dʼétat-major de
lʼarmée de terre. «Nous voulons amener nos relations avec la Pologne au même
niveau que celles que nous avons avec la France et les Pays-Bas et montrer
ainsi à quel point la Pologne est importante pour nous», a-t-il expliqué. Cette
initiative fait suite à la déclaration dʼintention dʼoctobre 2014 et à lʼannonce du
21 janvier sur le rapprochement et la coopération entre les deux armées. Les
deux pays ont prévu des échanges dʼélèves officiers, des échanges dʼofficiers
dʼétats-majors pour toutes les armes dès 2016, le renforcement du nombre de
troupes allemandes engagées dans lʼexercice militaire de lʼOtan qui aura lieu en
Pologne, en Hongrie et dans les Pays Baltes, cette année, avec 5 200 soldats
allemands, et, enfin, «lʼéchange de commandement». Pour le général Kasdorf,
cette dernière expérience est intéressante car, outre la marque de confiance
quʼelle représente, elle va un pas plus loin que la Brigade franco-allemande et
son commandement alterné. Il nʼest cependant pas prévu de stationner les
bataillons sur le territoire du pays partenaire. Pas question non plus que les
états-majors disposent de ces bataillons pour un engagement quel quʼil soit. «De
notre côté, cʼest toujours le Parlement qui décide», a rappelé le général
Karsdorf. Remarque centrale, car bien que les dirigeants allemands soient très
favorables à une armée européenne, elle rappelle que ce sont toujours les
constitutions nationales qui règlent encore lʼemploi des armées et quʼune armée
européenne soumise au vote du Bundestag est un modèle difficilement
praticable.
Industries et armement
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TTU - N° 968 - 12 mars 2015
BRAHMOS : ESPIONNAGE INDUSTRIEL OU DUPLICITÉ ?
Fierté de la collaboration russo-indienne, le missile de croisière
supersonique courte portée et multi-plate-forme Brahmos a pourtant
suscité la consternation des états-majors indiens, après la
découverte d'un clone chinois. Baptisé par Pékin CX-1, la copie chinoise
du Brahmos affiche sur les salons d'armement des performances proches
en tous points. D'une portée de 280 km (contre 290), d'une vitesse de
Mach 2,8-3 (contre 2,5-2,8) avec une charge utile de 260 kg (contre 200 à
300 kg), le CX-1 dispose des mêmes dimensions que son modèle indien.
Seul l'écart circulaire probable situé entre 10 et 20 m serait inférieur. Bien
que la phase de développement du missile chinois ne soit pas terminée,
elle permettrait, à court terme, à l'APL de faire couvrir par son arsenal à
courte portée des distances allant de 40 à 280 km. Mais surtout, le CX-1
semble avoir entamé la confiance des autorités indiennes, dans la mesure
où la maîtrise d'un tel niveau de performance en termes de propulsion
super sonique à statoréacteur (plus de trois plus rapide que le missile
américain Harpoon) est un savoir-faire unique et jalousement préservé par
le missilier russe NPO Mashinostroyeniya.
ARMEMENT ALLEMAND : MOINS DE BOUCHONS
Assainir et moderniser le système de commandes dʼarmement en
Allemagne, cʼest-à-dire les rapports entre le ministère, le Parlement,
lʼarmée et les industriels de lʼarmement, est lʼun des principaux
objectifs de la ministre Ursula von der Leyen. Entre autres actions
entreprises, la secrétaire dʼEtat à lʼarmement, Kathrin Suder, a été chargée,
il y a sept mois, de simplifier les processus dʼévaluation, de consultation et
de décision et ainsi de réduire lʼimportant nombre de projets en attente
dʼune décision. Aucune banque de données centrale sur lʼarmement de la
Bundeswehr nʼexistant au ministère, Kathrin Suder et ses collaborateurs ont
pu, entre autres, constater que, dans des services en sous-effectifs,
lʼavancement dʼun projet dépendait trop souvent des connaissances dʼune
ou deux personnes dont le départ ou la mutation aboutissait à un ralentissement significatif du processus de décision. Une telle banque de données
est donc en cours de constitution. Les projets sont désormais classés avec
un système de feux tricolores, le rouge étant à traiter en urgence. Le
principe de rapports intermédiaires fréquents sur les projets en cours,
autorisant les avis contradictoires, a également été retenu. Cela afin que la
ministre nʼait pas seulement droit à la version politiquement correcte une
fois de temps en temps. De tels rapports seront également demandés aux
industriels. Enfin, lʼamélioration des ressources et savoir-faire juridiques
internes et externes à la Bundeswehr est une autre priorité, ceci afin de
mieux formuler et négocier les contrats passés. Chaque année, lʼarmée
allemande en négocie environ 7 000.
THAÏLANDE : CONCURRENCE POUR LES SOUS-MARINS
Le sud-coréen Hyundai Heavy Industries (HHI) aurait proposé un
sous-marin HDS-500 à la marine royale thaïlandaise. Cette offre, dont
les détails ne sont pas connus, serait actuellement à lʼétude. HHI ferait la
promotion de sa solution en vantant ses faibles dimensions, qui seraient
particulièrement bien adaptées aux eaux peu profondes du golfe de
Thaïlande. Un autre sud-coréen pousse une offre vers Bangkok pour le
même besoin. Il sʼagit de Daewoo Shipbuilding and Marine Engineering
(DSME) avec une solution dérivée du Type-209 allemand. Toutefois,
compte tenu de la présence de TKMS sur ce marché, qui plus est avec
le même sous-marin, les chances de DSME sont données comme
assez faibles.
➤ PME innovante
Spécialiste de la réalisation de pièces de systèmes d'assaut (notamment les échelles d'assaut de
l'Aravis de Nexter), de caisses
blindées à haute protection balistique et de faces avant protégées, la
société lyonnaise TRA-C Industrie
est la seule à proposer en France
et en grande série le procédé de
soudage par “friction malaxage”.
Un procédé qui offre de nombreux
avantages : pas de préparation des
joints ni dʼapport en métal, peu de
déformation, cordons de soudure
constitués du même métal que les
parties soudées, soudage dʼalliages
difficiles ou hétérogènes, faible
consommation énergétique, économie de rivetage... LʼOnera, Airbus
et Dassault utilisent déjà, avec des
moyens propres, ce procédé pour
les besoins de leur R&D. Une
technologie qui intéresse la DGA,
qui a notifié à TRA-C un projet
RAPID sur celle-ci. TRA-C a récemment conclu un accord de coopération avec IBD Engineering France
(filiale du spécialiste allemand de la
protection des véhicules militaires)
pour répondre aux besoins du
marché de défense français, quʼil
sʼagisse des programmes nationaux
ou de lʼexportation du matériel
de fabrication française.
➤ Quel moteur pour le JF-17 ?
Anatoli Punchuk, directeur adjoint
du Service fédéral russe pour la
coopération militaro-technique
(FSVTS), a précisé, lors du dernier
Salon Aero India-2015, que la
Russie ne fournira pas de moteurs
au Pakistan pour ses avions de
combat. La Chine le fera, en revanche, selon le schéma déjà en place.
Ce faisant, le responsable russe a
démenti les informations récentes
annonçant que Pékin avait autorisé
Islamabad à se procurer des moteurs
RD-93 pour ses JF-17 Thunder
directement auprès de Klimov. Cette
annonce, tombée en plein Salon,
revient dans les faits à ménager
lʼInde mais aussi la Chine, marchés
stratégiques pour lʼindustrie de
défense russe, contrairement
au Pakistan.
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Repères
TTU - N° 968 - 12 mars 2015
➤ Les armes de Boko
Haram
Les autorités tchadiennes
ont annoncé, à l'occasion de
la visite au Cameroun, en
début de semaine, du ministre tchadien de la Communication, Hassan Sylla Ben
Bakari, que 40 % des armes
saisies par les forces tchadiennes dans leur offensive
transfrontalière contre Boko
Haram étaient de fabrication
française. Cette affirmation,
immédiatement infirmée par
l'ambassadrice de France
au Cameroun, Christine
Robichon, reflète les interconnexions entre réseaux
de fournitures issues des
anciens stocks libyens et la
forte capacité financière de
la secte islamiste...
recruter des informateurs
au sein du ministère russe
de lʼIntérieur, dans les
services de police locaux
et au sein des régions clés
de la Russie. En effet, la
CIA étudierait les différents
scénarios de crise interne
en Russie, ainsi quʼaux
actions quʼentreprendraient
alors la police et les troupes
intérieures. Simple boutade
ou “avertissement” se
basant sur des informations
provenant des services
russes de sécurité ?
➤ Pour amateur de petits
calibres
Les nouveautés en matière
d'armes de petits calibres
ont été à l'honneur au Salon
Idex 2015. Des grands
groupes du secteur aux
➤ Les chars sont “légers”
PME, tous ont présenté
de nouveaux modèles en
Si les “pro-Russes” et les
avant-première. Rendez
Ukrainiens annoncent que
vous sur le site internet de
les “armes lourdes” ont été
retirées des zones de conflit, TTU (www.ttu.fr) pour une
analyse complète.
il apparaît que les chars
nʼont pas été pris en compte
➤ Cap au Nord
lors des négociations de
A lire sur le site de TTU
Minsk. Les troupes pro(www.ttu.fr) un entretien
russes qui se concentrent
avec Hakon Lunde Saxi,
vers Marioupol pourraient
chercheur au Centre pour
donc bénéficier de leur
la sécurité norvégienne et
appui-feu...
européenne, sur lʼétat de
➤ LʼUkraine dans
la défense norvégienne.
un exercice Otan
➤ Libye : trafic de pétrole
LʼUkraine prend part à
L'adoption de la résolution
lʼexercice “Crisis Manage2174 du Conseil de sécurité
ment Exercises 2015”,
organisé par lʼOtan du 4 au de lʼOnu concernant la
Libye, en août dernier, qui
10 mars. Selon le scénario
“élargit lʼembargo” sur les
élaboré, deux Etats non
armes et le gel des avoirs à
membres de lʼOtan situés
toute personne apportant un
dans lʼocéan Indien se
appui à des actes contre la
retrouvent en conflit armé.
paix» dans ce pays, a donné
Lʼexercice portera sur les
satisfaction aux compagnies
aspects humanitaires et
pétrolières, en particulier
maritimes.
américaines et britanniques.
➤ La CIA redécouvre
Mais elle nʼa pas eu raison
la Russie
du trafic dʼarmes et de la
Selon lʼexpert militaire russe vente de pétrole libyen de
Igor Korotchenko, la station contrebande, malgré les
menaces de poursuite par la
de la CIA à Moscou aurait
renforcé ses efforts pour
CPI. Environ six millions de
Criminalité et terrorisme
A lʼoccasion dʼun séminaire organisé conjointement
par le CEVIPOF, la Revue Civique et lʼIPSE, Louise
Shelley, directrice du programme TRACCC dʼanalyse du crime organisé (Université George Mason,
Virginie) est venue présenter les nouvelles formes
de criminalité en lien avec les organisations terroristes. Les intervenants ont notamment souligné le
parallélisme des modes opératoires entre les frères
Kouachi et lʼAméricain converti Jeffrey Chesser, en lien
lui aussi avec le yéménite Anouar Al-Awlaki. Chesser
avait menacé, il y a quelques années, des membres de
la communauté juive et des caricaturistes (lʼéquipe de
South Park avait caricaturé le Prophète Mahommet dans
un épisode de la série). Il avait été arrêté à temps, en
juillet 2010. Le terrorisme fonctionne aujourdʼhui avec
des temps dʼincubation longs (5 ans entre lʼaffaire
Chesser et les attentats de Paris) et sʼadapte aux
environnements de chaque pays : ainsi, Chesser, issu
dʼun milieu aisé, nʼa pas trouvé de mode de financement
pour ses activités, contrairement aux frères Kouachi ou
à Amedy Coulibaly, marginalisés et qui se sont financés
grâce à la petite criminalité. Une criminalité (petits trafics
de drogues, vente de contrefaçons, de cigarettes, de
mobiles volés...) très répandue et donc difficile à
détecter par les services antiterroristes. Un «monde
illégal dans le monde illégal», notait un intervenant. Aux
Etats-Unis, ces phénomènes seraient particulièrement
surveillés dans New York. Une menace protéiforme qui
joue moins sur des organisations complexes que sur les
liens personnels et qui semble privilégier les assassinats
ciblés contre le monde politique et de la culture (les
explosifs sont délicats à opérer et le commerce de leurs
composants étroitement surveillé). Autre point : les
organisations terroristes travaillent aujourdʼhui comme
de véritables commerces et nʼhésitent pas à diversifier
leurs activités, comme Daech qui, pour compenser les
pertes des revenus pétroliers suite aux frappes de la
coalition, participe au trafic dʼune puissante drogue de
synthèse très prisée des marchés saoudiens et
américains. Enfin, aux Etats-Unis, le Southcom
sʼinquiète tout particulièrement de la situation sécuritaire
en Amérique centrale (notamment au Salvador), minée
par les bandes criminelles et le narco-terrorisme et qui
pourrait être le point de départ de futures attaques
contre lʼAmérique.
barils de brut libyen, d'une
valeur de 1,2 milliard de
dollars, ont été vendus sur
des marchés parallèles
depuis la chute de Kadhafi.
Les commandants des milices armées seraient derrière
ces transactions illicites, où
seraient également compromis des membres des deux
gouvernements libyens
rivaux. La contrebande de
pétrole se ferait par lʼintermédiaire de courtiers basés
au Caire, Cannes, Londres
et Rabat, qui chargeraient
des entreprises chinoises,
grecques, chypriotes et
italiennes dʼassurer la vente
sur les marchés.
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